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La Grenade - Les Fusiliers Mont-Royal

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Revue Officielle des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong><br />

<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong><br />

Version 21e siècle<br />

EX Noble Guerrier 2012<br />

PAGE 2<br />

<strong>La</strong> Journée Portes Ouvertes<br />

aux <strong>Fusiliers</strong><br />

PAGE 4<br />

Nos disparus de Dieppe<br />

PAGE 15<br />

Une mission à Chypre?<br />

PAGE 29<br />

Numéro 10<br />

février 2012<br />

Photo par: Caporal Isabelle Provost, Photojournaliste 35e GBC, Québec


NOBLE GUERRIER<br />

2012<br />

Photos par: Caporal Isabelle Provost, Photojournaliste 35e GBC, Québec


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 3<br />

l’Exercice Noble Guerrier 2012 a permis de<br />

développer au maximum l’esprit régimentaire<br />

Il serait facile pour moi de tomber dans la critique négative en parlant de<br />

l’Exercice Noble Guerrier (Ex NG) de janvier dernier, au Camp Lejeune, en<br />

Caroline du Nord, méga base du Corps des Marines américains, abritant<br />

près de 180 000 personnes, d’une superficie de 156 000 acres, avec une<br />

plage de 11 milles qui permet de supporter de l’entraînement au niveau<br />

des opérations amphibies.<br />

Il est vrai qu’il n’a pas su être à la hauteur de nos attentes, mais ses lacunes<br />

nous ont permis de développer d’autres aptitudes qu’on n’entrevoyait<br />

pas au départ. Placés sous le commandement du Colonel Marc Richard,<br />

nous devions effectuer cinq missions en autant de jour. En temps normal,<br />

les soldats en terrain opérationnel exécutent environ une mission par<br />

semaine.<br />

Nous ne sommes pas prêts d’oublier ce fameux champ de tir, où, arrivés tôt<br />

le matin, nous avons dû attendre le premier tir jusqu’à 15h48.<br />

Cette journée-là fut longue pour tous et nombreux étaient ceux qui se<br />

demandaient bien ce qu’on faisait là. Mais à la fin de la journée, tout le<br />

monde a réalisé que malgrer les difficultés, le groupe était toute la journée<br />

demeuré soudé et discipliné.<br />

Bref, nous avons réalisé que s’il est possible qu’un peloton, laissé à luimême<br />

pendant de longues heures, peut relâcher sa discipline, cette fois-ci,<br />

personne ne perdit le contrôle de ses nerfs. Au contraire, les membres des<br />

<strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, sous l’autorité des gradés présents réussirent à créer<br />

une ambiance de « cour d’école » où tous les <strong>Fusiliers</strong> présents refirent les<br />

jeux de groupe qu’ils auraient faits en pareilles circonstances durant leur<br />

enfance.<br />

Bref, l’heure était non pas tant aux lamentations qu’à la formation d’un<br />

groupe uni qui prenait la chose en riant. Personne ne demeurait en coin<br />

pour parler de chose et d’autre. <strong>La</strong> cohésion existait entre tous les membres<br />

du peloton qui ne parlaient que d’une même voix : celle des <strong>Fusiliers</strong><br />

<strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>!<br />

L’Exercice Noble Guerrier fut néanmoins une grande réussite au point de<br />

vue du développement de l’esprit régimentaire. C’est notre peloton et ses<br />

membres qui ont réalisé les bons moments, qu’il fait tout de même bon<br />

de se rappeler. Je n’ai qu’à citer la bataille finale multicolore ou encore les<br />

nombreux slogans scandés par le groupe. Sans oublier les toilettes, qui<br />

furent vidangées tous les jours, ce qui n’est pas toujours le cas en pareilles<br />

circonstances.<br />

Comme certains le diraient, la chose qui rayonna le plus pour nous, ce fut<br />

la « <strong>Grenade</strong> » emblématique du Régiment « <strong>Les</strong> <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> ».<br />

À tous ceux qui m’ont accompagné là-bas, merci!<br />

NUNQUAM RETRORSUM<br />

Sergent Frédéric Manny,<br />

Commandant-adjoint du peloton A, <strong>Les</strong> <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>


Page 4 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

<strong>Les</strong> <strong>Fusiliers</strong> ouvrent leurs portes toutes grandes<br />

pour recevoir la population de <strong>Mont</strong>réal<br />

la « Sergente » Annie Bilodeau lors d’une discussion avec un citoyen. Cette<br />

dernière a planifié d’une main de maître cette journée mémorable. enceinte<br />

sur cette photo, elle a récemment mis au monde son deuxième enfant, une<br />

petite fille en santé!<br />

Journée exceptionnelle, samedi le 15 octobre dernier au Manège des<br />

<strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>. Pour la première fois en vingt ans, sinon plus, le<br />

Régiment ouvrait toute grande ses portes pour accueillir la population<br />

désireuse de le visiter et voir nos soldats à l’œuvre. En tant que très engagée<br />

dans la préparation de cette Journée portes ouvertes, quasi historique, il<br />

me fait plaisir de clamer tout haut qu’elle a remporté un franc succès.<br />

Le premier but de cette journée consistait à faire connaître le<br />

Régiment à la population locale. Pour ce faire, plus de 10 000 lettres<br />

d’invitation furent envoyées aux citoyens de l’arrondissement<br />

le Plateau <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>. Notre Manège militaire est en effet situé au coin<br />

de la rue Henri-Julien et l’avenue des Pins, en plein cœur du quartier du<br />

Plateau <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>.<br />

Cette impressionnante structure centenaire en pierre ressemble à<br />

un château fort. Elle attire les regards des <strong>Mont</strong>réalais depuis 1910.<br />

<strong>Les</strong> véhicules militaires MSVS et G-Wagnon, stationnés pour l’occasion<br />

en face du Manège ont capté l’attention des passants tandis que le Sergent<br />

Proulx et le Caporal Ferland se sont faits un devoir d’ouvrir les portières<br />

des véhicules pour permettre aux enfants impatients de monter à bord.<br />

<strong>La</strong> Garde d’honneur composée des Soldats Denis, He, Nassar-Charbel<br />

et Pépin avaient revêtu pour l’occasion, leurs magnifiques tenues rouges<br />

et même par moments le fameux casque à poil de fourrure noire et<br />

ont même fait les 100 pas devant la grande porte de l’avenue des Pins.<br />

En pénétrant à l’intérieur du Manège, les curieux furent vite<br />

ébahis par les diverses installations. Au kiosque « Le goût du<br />

champ », les visiteurs pouvaient s’initier et même déguster<br />

des rations militaires. Un peu plus loin, une table<br />

exposait l’équipement de protection en cas de<br />

guerre chimique, biologique, radiologique ou<br />

nucléaire. Certains visiteurs ont même pu revêtir<br />

le masque et l’habit protecteur au grand complet!<br />

Prochain kiosque: les armes! Sans doute, l’un des plus<br />

populaires à n’en juger par le nombre de curieux qui s’y sont<br />

attardés. <strong>Les</strong> Caporaux Paquin-Bénard, Dupuis-Lemieux et<br />

leurs équipes ont pu enseigner les positions de tir et expliquer<br />

le fonctionnement des armes d’une unité d’infanterie légère;<br />

allant du mortier 60mm à la mitrailleuse C-6 en passant par<br />

le fusil C-7.<br />

Le kiosque suivant portait sur les systèmes de communication<br />

(radio 521, radio 522 et le téléphone de campagne), le<br />

système de vision de nuit et la topographie en général. <strong>Les</strong><br />

Caporaux Vigeant, <strong>Mont</strong>es et Poisson ont relevé le défi de<br />

transmettre leurs connaissances aux visiteurs avides de<br />

questions.<br />

<strong>La</strong> Musique régimentaire n’était pas en reste. Tout au long<br />

de la visite, le Capitaine Leblanc, dirigea son orchestre avec<br />

brio dans leurs interprétations de ses plus brillants airs<br />

choisis spécialement pour l’occasion. Le tout accompagné,<br />

en toile de fond d’une projection multimédia sur l’histoire<br />

des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> appuyée par plusieurs archives.<br />

Rien de mieux que le sourire de la « soldate » Audrey Jossart<br />

et de la présence de leur papa pour inciter deux bambins à<br />

entrer sous la tente et voir comment on loge nos soldats en<br />

campagne.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 5<br />

<strong>Les</strong> visiteurs ont aussi la chance de discuter<br />

avec deux de nos vétérans de l’Afghanistan;<br />

le Capitaine Desautels et le Caporal-chef<br />

Tremblay-Morin revêtus pour l’occasion de<br />

l’uniforme tan, qu’ils avaient porté durant<br />

toute leur mission dans ce pays lointain.<br />

Plusieurs visiteurs, après les avoir essayé<br />

furent étonnés de constater à quel point<br />

la veste tactique et le gilet pare-balle et ses<br />

plaques balistiques, qu’ils devaient porter<br />

en mission, sont lourds. À quelques pas<br />

derrière eux, les visiteurs sont accueillis<br />

cette fois, par la « Soldate » Jossart et son<br />

bivouac. Plusieurs enfants acceptent de se<br />

faire camoufler le visage et les plus vieux en<br />

apprennent davantage sur la vie d’un soldat<br />

en campagne. <strong>La</strong> tente arctique est dressée<br />

aussi pour cette journée; les gens y entrent<br />

et y sortent; constatant le relatif confort<br />

qu’elle offre. Il n’y a pas de secret sur la<br />

guerre hivernale pour le Caporal Sayed-<br />

Hussein et le Soldat Danguy-Pichette!<br />

Flamboyants dans leur bel uniforme rouge, les soldats He, Denis et Ribeiro-Huanca, et montant<br />

la garde à l’entrée de la salle d’exposition.<br />

En charge du kiosque consacré au recrutement et à l’explication des divers métiers offerts aux<br />

réservistes, la « lieutenante » Anne-Marie Mainville-Gagnon a vécu une journée fort occupée.<br />

Le trajet menait ensuite nos visiteurs à l’étage<br />

supérieur jusqu’au Mess des Officiers et à la<br />

Salle d’armes. <strong>Les</strong> deux guides, membres de<br />

l’équipe du Musée régimentaire, messieurs<br />

Frédéric <strong>La</strong>uzon et Vincent O’Neill, sous<br />

la supervision du Lieutenant-colonel à la<br />

retraite Guy Gosselin, ancien commandant<br />

de l’unité, en profitèrent pour expliquer<br />

aux visiteurs quelques tranches de l’histoire<br />

régimentaire à travers la collection<br />

d’œuvres d’arts, les armes antiques exposées<br />

et plusieurs autres artefacts. Plusieurs<br />

visiteurs furent étonnés devant tant de<br />

joyaux de la tradition militaire canadienne.<br />

Le magnifique Mur des Membres Émérites<br />

de la famille régimentaire au cours des<br />

décennies attira bien des éloges tout comme<br />

les photos tirées de nos archives.


Page 6 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, janvier 2012<br />

Ce jeune est tout fier de prendre le volant du “gros camion” militaire du sergent Proulx.<br />

En redescendant, les visiteurs s’attardent au<br />

kiosque du recrutement. Ce kiosque, présentait<br />

les différents métiers de l’infanterie, de commis<br />

SGR et de musiciens pour lesquels les gens<br />

qualifiés peuvent s’enrôler. Le personnel présent,<br />

sous la direction de la Lieutenante Mainville-<br />

Gagnon dispensa toute la journée une foule de<br />

renseignements sur les possibilités d’emplois<br />

qu’offrait la Réserve, tout en remettant aux<br />

adultes divers souvenirs et aux enfants, de petits<br />

tanks en caoutchouc et des ballons de soccer à<br />

faire souffler par les adultes une fois rentrés à la<br />

maison.<br />

Cette journée mémorable s’est déroulée sous<br />

le signe de la convivialité grâce à nos hôtes<br />

exemplaires, M. Pierre Vennat, historien<br />

régimentaire et son épouse Micheline. De plus,<br />

le Sergent Yeung et son équipe de fantassins se<br />

sont assurés du bon déroulement de la journée,<br />

qui s’est déroulée sans la moindre anicroche sur<br />

le plan de la sécurité.<br />

Avec sa « collection » d’armement, le Caporal Alexandre-Éric Poisson n’a pas manqué<br />

d’attirer l’intérêt des jeunes et des plus vieux.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 7<br />

Le Lieutenant-Colonel honoraire Luc LAVOIE, QUE L’ON APERÇOIT ICI À GAUCHE EN COMPAGNIE DU<br />

CAPITAINE-ADJUDANT MATHIEU CÔTÉ, DU PADRÉ BERTHO TREMBLAY ET DE L’HISTORIEN RÉGIMENTAIRE<br />

PIERRE VENNAT, ont tenus à PARTICIPER ACTIVEMENT À CETTE JOURNÉE HISTORIQUE.<br />

Jeunes soldats et jolies visiteuses ont fait bon ménage.<br />

<strong>La</strong> Journée portes ouvertes<br />

du 15 octobre dernier a<br />

attiré près de 500 personnes.<br />

Un résident de la rue Henri-<br />

Julien, à quelques pas du<br />

Manège, nous a confié qu’il<br />

« rêvait depuis 40 ans de<br />

franchir nos murs ».<br />

Monsieur Roger Roussin,<br />

vétéran de la Guerre de<br />

Corée, ayant servi il y a<br />

environ 60 ans sous les<br />

ordres du Général Jacques<br />

Dextraze, qui avant de<br />

commander le <strong>Royal</strong> 22 e<br />

Régiment en Corée puis de<br />

devenir chef d’état-major des<br />

Forces armées canadiennes,<br />

avait commandé les <strong>Fusiliers</strong><br />

<strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> en Normandie<br />

et Hollande puis servi<br />

comme colonel honoraire,<br />

a trouvé en cette journée,<br />

une façon de se rappeler son<br />

entraînement militaire.<br />

Sous le regard fier du<br />

commandant de l’unité, le<br />

Lieutenant-colonel Francis<br />

Roy et le Sergent major<br />

régimentaire, l’Adjudant-chef<br />

Gilles <strong>La</strong>rouche, les membres<br />

des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> qui<br />

ont participé à cette journée<br />

historique sont repartis avec le<br />

sentiment du devoir accompli.<br />

Parions qu’ils voudront répéter<br />

l’exploit l’année prochaine.<br />

Excellent travail à tous!<br />

NUNQUAM RETRORSUM<br />

Sergent Annie Bilodeau,<br />

BPR de la « Journée<br />

Portes Ouvertes »<br />

édition 2011


Page 8 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, janvier 2012<br />

Ça bouge aux <strong>Fusiliers</strong>!<br />

Bonjour à tous<br />

C’est toujours un privilège et un grand plaisir d’avoir l’opportunité d’écrire quelques mots<br />

dans la revue régimentaire afin de vous donner mon point de vue de l’état du Régiment et<br />

ce, sous toutes ses facettes.<br />

<strong>La</strong> dernière édition de la revue date de mai 2011 et la suivante était prévue sortir en<br />

novembre 2011. Nous avons eues quelques difficultés de production mais tout est rentré<br />

dans l’ordre et je suis très fier de vous présenter cette édition de février 2012.<br />

Vous pouvez constater comment les choses bougent au Régiment avec tous le succès de la<br />

journée portes ouvertes, le déploiement de près de 50 personnes aux Etats-Unis du 1er au<br />

10 janvier 2012 dans le cadre de l’exercice Noble Guerrier 2012 et les différents projets en<br />

cours. Vous constaterez que le Régiment est bien vivant et très actif.<br />

Au niveau opérationnel, le Régiment va très bien et les troupes participent activement aux exercices mandatés par le 34e Groupe-brigade<br />

du canada (34 GBC). De plus, le Régiment a été responsable de donner un cours de qualification des armes de support de peloton (QASP)<br />

pour tout le personnel du 34 GBC. Ceci a demandé une grande implication des caporaux-chefs et sergents. Le cours à l’automne s’est très<br />

déroulé et 90% des instructeurs provenaient du Régiment. Un nouveau cours a débuté en janvier 2012 et encore une fois le Régiment<br />

fourni plus de 90 % des instructeurs. Bravo à tous ceux qui s’impliquent sur ces cours.<br />

Le Régiment pense au futur et à ce titre, le quota de recrutement demandé de 52 recrues est déjà presque atteint avec 50 nouveaux<br />

enrôlements. Il est bon de voir plein de nouveaux visages dans le manège. Mon équipe de recrutement poussée par l’adjudant-chef<br />

<strong>La</strong>rouche s’active au maximum afin que l’effectif de 196 personnes et 37 musiciens continuent à augmenter.<br />

En ce qui concerne l’infrastructure du manège, les projets se continuent. <strong>La</strong> pièce principale du musée a été décontaminée par le Génie de<br />

la base. Le projet « issue de secours » visant à rendre conforme les escaliers du manège au code national de prévention des incendies et à<br />

fournir au mess des adjudants et sergents une cage d’escalier et une sortie de secours en cas de feu est en cours depuis septembre 2011. Ce<br />

même projet va faire en sorte que les adjudants et sergents vont être équipés d’un tout nouveau bar moderne avec lave-vaisselle et machine<br />

à glace. <strong>La</strong> grosse vie quoi ! Ce même projet fera aussi en sorte que la pièce G-24 (ancienne allée de quilles), ancien<br />

quartier-maître et futur mess de la troupe sera aussi doter d’une deuxième sortie d’urgence qui donnera sur le rue Drolet. Tous ces travaux<br />

sont en cours actuellement pour environ 425 000 $ payé par le génie de la base.<br />

Pour ce qui est de notre musée régimentaire, la pièce G-7, soit ma salle de conférence est maintenant aussi la salle des Carabiniers du<br />

<strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> couvrant l’époque de 1869 à 1931. L’équipe du musée à qui j’avais demandé de compléter l’aménagement de cette salle le 17<br />

décembre 2011 aux normes muséales a livré la marchandise et je félicite toute l’équipe pour ce travail de qualité.<br />

Notre Musique régimentaire continue à se distinguer et à faire rayonner à sa manière le Régiment. Un concert à été offert au mois de<br />

décembre et la musique se prépare pour d’autres belles activités à venir dont l’enregistrement d’un disque.<br />

L’équipe représentative de hockey balle va bien et a finit par perdre une partie après plus de 40 parties sur deux ans et demi sans défaites.<br />

Un autre record établi par les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> dans cette ligue.<br />

Voici brièvement ce qui se passe aux <strong>Fusiliers</strong>, en espérant que vous apprécierez cette édition et bonne lecture.<br />

Nunquam Retrorsum<br />

Lcol Francis Roy<br />

Commandant


Photo, gracieuseté Anciens combattants Canada<br />

Deux militaires des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> montaient la garde au pied<br />

du Cénotaphe de Longueuil, à côté des porte-drapeaux, lors de la<br />

commémoration du raid de Dieppe du 19 août 1942.<br />

Se Souvenir de Dieppe<br />

Encore une fois, l’ONG Le Souvenir français, dont le délégué<br />

général au Québec est Monsieur Jean Bodo, en collaboration avec<br />

l’arrondissement du Vieux-Longueuil et la coordonnatrice aux<br />

programmes d’Anciens combattants Canada au Québec, Madame<br />

Diane Tardif, a souligné, en août dernier, l’anniversaire du raid<br />

sanglant de Dieppe du 19 août 1942.<br />

À cette occasion, quelques vétérans du Régiment, assez vigoureux<br />

encore pour se rendre sur les lieux de la cérémonie malgré une<br />

température maussade, notamment les Arthur Fraser, Jacques<br />

Nadeau et Jean-Baptiste Moïse ont salué la mémoire de leurs<br />

anciens camarades.<br />

Photo, gracieuseté Anciens combattants Canada<br />

Jacques Nadeau, vétéran du raid de 1942, déposant une gerbe en compagnie<br />

de la famille de son ami Robert Boulanger, tué à Dieppe le 19 août 1942.<br />

Photo, gracieuseté Anciens combattants Canada<br />

Vétéran du raid de 1942, Arthur Fraser, au centre de la photo, salue la<br />

mémoire de ses anciens camarades.<br />

Le commandant adjoint des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, le Major Luc<br />

Saint-Jean, représentait officiellement le Régiment, assisté d’une<br />

garde d’honneur et d’un trompettiste de la Musique régimentaire.<br />

L’historien régimentaire Pierre Vennat était également présent et a<br />

déposé une gerbe au nom des orphelins de guerre.<br />

Soulignons que la cérémonie était rehaussée de la présence des élus<br />

de l’arrondissement du Vieux-Longueuil, du Consul général de<br />

France, d’un représentant du Régiment des Black Watch et un de<br />

leurs cornemusiers et de nombreux vétérans canadiens et français.<br />

Rappelons en terminant que 2012 marque la commémoration du<br />

70 e anniversaire du raid. « <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong> » aura l’occasion de revenir<br />

sur cet anniversaire dans un prochain numéro.<br />

Pierre Vennat,<br />

Historien régimentaire<br />

Photo, gracieuseté Anciens combattants Canada<br />

Le Major Luc Saint-Jean, commandant adjoint, représentait officiellement<br />

les <strong>Fusiliers</strong> lors de la commémoration.


Page 10 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Une trentaine de jeunes Français<br />

des environs de Caen ont logé une semaine<br />

au sous-sol de notre Manège<br />

NDLR: Le Manège des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> a reçu, de la visite<br />

rare. Une cinquantaine de Français de la Normandie, membres de<br />

l’Association Westlake Brothers Souvenir, dirigés par un enseignant<br />

de Caen, Christophe Collet, dont quelque 35 jeunes de 3 à 19 ans,<br />

ont bivouaqué dans le sous-sol de notre Manège pendant une<br />

semaine, en juillet dernier.<br />

Le périple vers <strong>Mont</strong>réal avait commencé sous de larmoyants « au<br />

revoir » et la pluie battante, lundi matin le 25 juillet à Toronto.<br />

Un long trajet en bus s’annonçait, et à mesure que nous nous<br />

rapprochions de <strong>Mont</strong>réal, les spéculations allaient bon train quant<br />

à la logistique du Manège des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, le temps qu’il<br />

ferait, ainsi que sur la ville en elle-même. <strong>Mont</strong>réal étant une des<br />

plus grandes villes du Canada, nous espérions découvrir des choses<br />

merveilleuses et rencontrer des gens fabuleux.<br />

<strong>Les</strong> sept heures de bus s’avérèrent éprouvantes mais agrémentées<br />

par deux étapes à Kingston. <strong>La</strong> première, à Fort Henry, un endroit<br />

chargé d’histoire et au charme certain. <strong>La</strong> seconde, le temps de faire<br />

notre cérémonie. Une fois encore, nos yeux s’embuèrent lorsque<br />

l’un des petits neveux des frères Westlake, dont notre association<br />

porte le nom, vint à notre rencontre, les bras chargés de documents<br />

d’époque. Nous fûmes particulièrement émus à la lecture des lettres<br />

de Tom et Albert adressées à leur famille, ainsi qu’à celle de la<br />

lecture du télégramme militaire annonçant la mort de Tom.<br />

Une fois les au revoir terminés, nous nous remîmes en route pour<br />

<strong>Mont</strong>réal. <strong>La</strong> province de Québec n’a pas trahi nos espérances. <strong>Les</strong><br />

paysages étaient somptueux, toujours aussi verts. Par un agréable<br />

concours de circonstances, le soleil se leva à notre entrée au<br />

Québec. Comme si l’astre lui-même nous souhaitait la bienvenue.<br />

Cet événement participa à redessiner sur nos visages les sourires à<br />

demi effacés par la fatigue. Notre émerveillement allait grandissant,<br />

conjointement à l’avancée du car.<br />

Le groupe de jeunes Normands qui ont bivouaqué une semaine au soussol<br />

du Manège des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, avec leurs accompagnateurs,<br />

au moment de leur départ à Paris.<br />

Nous débarquâmes et déchargeâmes en face du Manège des<br />

<strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> aux alentours de 20 heures. <strong>La</strong> chaleur d’été<br />

était pesante et le soleil toujours aussi présent. <strong>La</strong> première chose qui<br />

attira mon attention fut l’architecture du Manège. Fier et imposant,<br />

il se dressait au milieu de la ville. Deux canons montaient la garde<br />

à l’entrée. Je fus estomaqué par la prestance du bâtiment, mais ma<br />

surprise ne faisait que commencer.<br />

En effet, une fois compagnons et valises à l’intérieur, nous<br />

découvrîmes avec stupeur que nos amis de <strong>Mont</strong>réal nous avaient<br />

réservé un accueil somptueux. Après une courte présentation des<br />

différentes vitrines, nous apprîmes que le Manège tout entier était<br />

un musée et que des locaux avaient été aménagés pour nous, afin que<br />

nous puissions y séjourner! Nous visionnâmes un film sur l’histoire<br />

des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> et chacun de nous fut invité à partager<br />

un bon repas avec nos hôtes. Et quoi de mieux qu’un barbecue<br />

pour combler sa faim. <strong>Les</strong> bénévoles derrière les fourneaux, nous<br />

avons pu échanger expérience, en apprendre davantage, tant sur le<br />

Manège que sur la ville elle-même.<br />

Puis vint alors le temps de l’installation. Deux « mauvaises »<br />

nouvelles que beaucoup redoutaient tombèrent: les couples non<br />

mariés ne pouvaient dormir ensemble et les chambrés ne pouvaient<br />

être mixtes, et surtout, il n’y avait que deux douches pour femmes<br />

contre huit pour les garçons. Si la plupart restèrent stoïques à<br />

l’annonce de ces nouvelles, d’autres firent montre d’un profond<br />

sentiment de désarroi qu’ils ne surent réprimer.<br />

Nous fîmes malgré tout contre mauvaise fortune bon cœur et<br />

dépliâmes nos lits de camp. L’air était lourd et la tension palpable.<br />

<strong>Les</strong> plus jeunes décidèrent donc de se divertir en jouant à divers<br />

jeux de société. <strong>La</strong> première nuit fut rude et il fallait se lever tôt,<br />

néanmoins tout le monde se leva frais et dispos et de bonne humeur.<br />

L’effervescence régnait chez les filles qui tentaient de s’organiser.<br />

Tout le monde devait être prêt pour la première cérémonie.<br />

Celle-ci, au Manège même, se déroula sans anicroches, mis à<br />

part un malaise d’Adélaïde, sûrement dû au fait qu’elle n’avait pas<br />

mangé. Il fallut ensuite se rendre au parc <strong>La</strong> Fontaine, en plein<br />

centre de <strong>Mont</strong>réal. <strong>La</strong> procession se transforma rapidement en<br />

expédition et une fois encore, nous fîmes montre de nos talents<br />

à nous étaler sur 300 mètres de long. Après 20 bonnes minutes de<br />

marche et de fouilles, nous trouvâmes le monument où se tenait<br />

la cérémonie. Dorothée, Adélaïde et Loïse arrivèrent quelques 10<br />

minutes plus tard. En effet, ayant été soumises aux conséquences<br />

de l’incompétence d’un chauffeur de taxi, elles durent marcher à<br />

travers le parc, transportant avec elle la sono, pesant son poids.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 11<br />

Une fois encore, rien ne vint perturber la cérémonie. Le cadre était<br />

fabuleux, ce parc en plein milieu de la ville, symbolisant le havre<br />

de paix au milieu de notre vie toujours tumultueuse. Lorsque les<br />

oiseaux cessaient de chanter, ce n’était que pour laisser l’occasion<br />

à Mathilde et Yamina de nous envoûter avec leurs merveilleuses<br />

voix. Comme si le temps s’arrêtait le moment d’une chanson.<br />

L’émotion était omniprésente, quelques larmes perlèrent sur nos<br />

joues, discrètes mais non moins éloquentes. Nous étions avec<br />

Bill, Tom, Albert, Georges et Gilbert Boulanger. Gilbert qui s’était<br />

déplacé juste pour nous voir. Le temps d’une cérémonie, le temps<br />

d’une étreinte, qui parut le temps d’un regard... et d’une éternité à<br />

la fois.<br />

Et, s’il est vrai qu’on peut lire, à travers le regard, l’âme des gens,<br />

ceux des vétérans étaient aussi prolifiques qu’une encyclopédie.<br />

Nous en profitâmes et nous abreuvèrent directement à cette source<br />

de savoir que ceux-ci représentent. En effet, il est nécessaire, même<br />

indispensable de préserver ce lien entre le passé, et l’avenir. Ce lien<br />

c’est nous, c’est notre vœu, notre mission, notre devoir! Conscients<br />

de notre chance, nous en profitâmes donc tant que possible.<br />

Moments magiques, éphémères...<br />

Puis vint le temps des au revoir... déchirants. À nouveau les larmes<br />

ruisselèrent, et même la chaleur humaine québécoise ne parvint<br />

pas à réchauffer nos cœurs. <strong>Les</strong> larmes séchèrent et laissèrent place<br />

à la pluie. L’orage qui s’abattit sur nos têtes fut violent. Nous fûmes<br />

noyés sous des trombes d’eau qui contribuèrent encore à rajouter<br />

au maussade de la situation.<br />

Le lendemain fut bien plus joyeux. En effet, nous avions été invités<br />

par Mark Ross et sa famille. Bill Ross, vétéran de la Seconde guerre<br />

mondiale, était présent lui aussi. Cette surprise ravit tout le monde.<br />

Le repas était excellent, l’accueil fabuleux. Nous passâmes du<br />

bon temps, et profitâmes du peu de temps que nous avions pour<br />

discuter avec Bill, rire, échanger... Nous étions bien conscients que<br />

le temps nous était compté car nous ne savions pas quand nous<br />

serait donnée l’occasion de le revoir. Nous jouâmes dans la piscine<br />

et nous rapprochâmes les uns des autres. Aux environs de 17 heures<br />

30, le Régiment de Maisonneuve nous avait invités pour une visite<br />

de son manège ainsi qu’une collation.<br />

Benjamin a effectué une prestation bouleversante au piano,<br />

balayant l’assistance et provoquant, une fois encore, nombre de cris<br />

et de pleurs. Divers artefacts nous furent présentés. S’en suivit un<br />

discours de Brigitte Chartrand, parlant avec son cœur tant qu’avec<br />

ses larmes. Notre président bien aimé lui succéda, tout aussi ému<br />

et non moins larmoyant... L’Association du souvenir des frères<br />

Westlake fut ensuite invitée à signer le Livre d’or du Régiment de<br />

Maisonneuve. Et après une « présentation », c’est-à-dire un échange<br />

de cadeaux, nous fûmes alors dispersés.<br />

Mettant à profit le court temps libre, bon nombre d’entre nous<br />

partirent en expédition, à la conquête du grand <strong>Mont</strong>réal. Je me<br />

laissais envoûter par la magie de ces rues animées, par les éclats<br />

de rires, et par le ballet de lumières du centre de la ville. D’autres<br />

partirent à l’ascension du <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> et en revinrent les yeux pleins<br />

d’étoiles, le cœur chargé d’émotion et la tête pleine de souvenirs<br />

qu’ils s’empressèrent de partager.<br />

Bibliothèque et Archives Canada PA-115568<br />

Un Sherman des <strong>Fusiliers</strong> de Sherbrooke suivi de soldats des <strong>Fusiliers</strong><br />

<strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> dans les rues de Falaise, le 17 août 1944.<br />

À notre retour nous eûmes tous droit à une mise au point<br />

individuelle pour prendre nos impressions quant au séjour et à<br />

la cohabitation. Nous nous soumirent donc à l’entrevue qui fut, je<br />

pense, bénéfique tant aux adultes qu’aux jeunes. Elle permit entres<br />

autres de susciter chez certains, un besoin d’introspection, ou leur<br />

intima une remise en question. Ainsi se termina cette journée<br />

chargée en émotion. Une bonne nuit de sommeil s’imposait!<br />

Nous dormîmes bien mais peu, en effet, ce jour était un jour que<br />

beaucoup d’entre nous attendaient, redoutaient ou appréhendaient:<br />

la visite de l’hôpital Saint-Anne. <strong>Les</strong> instructions nous furent<br />

données par l’équipe de l’hôpital.<br />

Nous sommes donc allés à la rencontre des vétérans, discutant<br />

avec eux, nous abreuvant de leurs expériences. Nombre d’entre eux<br />

avait participé à la Seconde guerre mondiale, et particulièrement<br />

au débarquement du 6 juin. Conjointement aux infirmiers et<br />

infirmières, nous servîmes le petit déjeuner aux vétérans, avant de<br />

prendre place à leurs cotés. C’est ainsi que nous fîmes connaissance<br />

avec nos libérateurs. Du pilote de chasse dans le légendaire Spitfire<br />

à l’infirmière de campagne en passant par l’opérateur d’artillerie,<br />

tous les corps de l’armée canadienne étaient représentés. Bill Ross<br />

était là aussi, en tenue d’apparat militaire, avec son sourire et sa<br />

bonne humeur.<br />

Pour lui, pour eux, les jeunes de l’Association du souvenir des frères<br />

Westlake entamèrent la cérémonie « tour de chant ». Certains<br />

vétérans furent très touchés, profondément émus, peu pleurèrent,<br />

par pudeur peut-être. Nous avions malheureusement oublié de<br />

prendre en compte l’âge des vétérans en facteur. En effet, certains<br />

des patients eurent du mal à suivre la cérémonie jusqu’au bout. II<br />

faisait froid et la cérémonie était assez longue, bien que ponctuée<br />

à plusieurs reprises par les voix envoûtantes de Mathilde et de<br />

Yamina. <strong>La</strong> cérémonie achevée, nous nous rendîmes à nouveau<br />

auprès des vétérans. Quelques derniers échanges et ils furent<br />

raccompagnés à leurs chambres.


Page 12 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Nous fîmes nos au revoir à Bill et suivîmes les guides de l’hôpital<br />

pour une visite des locaux. Nous pûmes entre autre avoir accès à<br />

l’atelier, où les patients fabriquaient eux-mêmes des confections<br />

diverses telles que des broderies, des peluches et des marionnettes.<br />

Confections qu’ils peuvent vendre et dont le profit leur revient.<br />

De retour au car, nous prîmes notre temps (et il fut long) pour<br />

dire au revoir à la famille Ross, et pour les remercier encore pour<br />

l’accueil qu’elle nous avait réservé.<br />

L’après-midi était un temps libre. Nous repartîmes donc pour<br />

la plupart en exploration de <strong>Mont</strong>réal afin de faire un peu de<br />

tourisme, ou encore de « magasinage ». Tout comme le lendemain,<br />

où nous mîmes tout notre temps à profit afin de prendre un<br />

maximum de photos ou de coucher par écrit nos impressions de<br />

cette ville sur laquelle nous ne manquerions pas de tarir d’éloges<br />

à notre retour.<br />

À notre retour au Manège, peu de nous se doutaient de ce qui nous<br />

attendait. En effet, la carte d’accès magnétique, nous permettant<br />

de rentrer dans la caserne, avait été oubliée à l’intérieur du<br />

Manège. Celui-ci étant vide à cette heure, nous étions dehors, sans<br />

personne à contacter. Heureusement, grâce à la vivacité de notre<br />

cher président, mon ordinateur et l’aide de notre ami « Google »<br />

nous parvîmes à contacter Guy Gosselin, afin qu’il puisse venir<br />

nous ouvrir. Une heure plus tard, les choses rentraient dans l’ordre<br />

et nous remerciâmes notre sauveur comme les Français savent le<br />

faire.<br />

Notre déboire passé, jeunes et moins jeunes prirent le temps<br />

de s’imprégner des lieux, conscients que cette nuit serait notre<br />

dernière et que bientôt nous devrions quitter la belle ville de<br />

<strong>Mont</strong>réal.<br />

Pour bon nombre d’entre nous la nuit fut courte mais habitée<br />

par des rêves d’écureuils en pleine ville, du parc <strong>La</strong> Fontaine ou<br />

encore du Vieux <strong>Mont</strong>réal. Et déjà c’était le petit matin, synonyme<br />

d’au revoir déchirant. Nous laissions derrière nous des amis chers<br />

à nos cœurs, une ville pleine de magie et surtout une envie de<br />

revenir incoercible...<br />

Maxime Demortier,<br />

Assocition Westlake Brothers<br />

<strong>Les</strong> <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, à Caen, étaient placés sous le commandement<br />

du Lieutenant-Colonel et futur Brigadier Général Guy Gauvreau.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 13<br />

À l’heure où les témoins et les acteurs de la campagne de<br />

libération de la France, tant canadiens que français, se font<br />

de plus en plus rares, le « Comité Juno Canada-Normandie »,<br />

a décidé que le chemin parcouru par les troupes canadiennes<br />

de juin à septembre 1944 serait désormais connu sous<br />

le nom de « <strong>La</strong> Voie du Souvenir » et qu’une stèle serait<br />

placée dans chacune des communes libérées par les nôtres.<br />

S’ils n’étaient pas venus, où serions-nous ? pouvait-on entendre<br />

lors des divers discours prononcés en août dernier en présence du<br />

Lieutenant-colonel Marcel Cloutier, attaché militaire adjoint du<br />

Canada auprès de la France, de l’Espagne, du Portugal, de la Belgique<br />

et du Luxembourg et du Capitaine-aumônier Stéphane Moisan.<br />

Partout, le président du Comité, Daniel David, instigateur<br />

du projet et les maires des différentes communes ont<br />

tenu à rendre hommage aux volontaires canadiens<br />

venus les libérer de la « peste brune », en l’occurrence,<br />

l’occupant nazi, « à qui, disait-on, nous devons la liberté ».<br />

Pendant un peu plus d’une semaine, soit de vendredi le<br />

19 août, anniversaire du raid de Dieppe d’août 1942 au<br />

dimanche le 28 août, la délégation parcourut pas moins<br />

de 17 communes et se propose de continuer l’an prochain.<br />

C’est ainsi que des plaques commémoratives ont été posées<br />

dans trois municipalités libérées par les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<br />

<strong>Royal</strong>, soit Dieppe, Falaise et la forêt de la Londe, tandis que<br />

pareilles plaques étaient également dévoilées à Soulangy, St-<br />

Pierre-Canivet, Drucourt, Le Planquay, Plainville, Le Theil-<br />

Nolent, Saint-Ouen-du-Tilleul, Bourgtheroulde-Infreville,<br />

Bernay, Serquigny, Le Sap, Ticheville, Pontchardon et<br />

Coudehard, également libérées par des troupes canadiennes.<br />

Tous ces villages ont mis le Canada à l’honneur<br />

et les cérémonies ont fait l’objet d’une couverture<br />

médiatique dans chacune des communes visitées.<br />

Pierre Vennat,<br />

Historien régimentaire<br />

<strong>La</strong> Voie du Souvenir<br />

Tout au long de la Voie du Souvenir, des stèles comme celle-ci rappellent<br />

le combat mené par les troupes canadiennes, dont les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<br />

<strong>Royal</strong>, pour la libération de la Normandie en 1944.


Page 14 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Troteval se souvient<br />

Encore une fois, tout comme en 2009 lors de la visite du Lieutenant-Colonel Francis Roy et de l’Adjudant-Chef Gilles <strong>La</strong>rouche, les gens de<br />

l’Association Remember 39-45 se sont réunis à la Ferme Troteval pour rendre hommage aux <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>.<br />

Encore une fois, à la ferme de Troteval, face à la crête de Verrières,<br />

en Normandie, l’Association Remember 39-45 organisait, pour<br />

la troisième année consécutive, une cérémonie en hommage aux<br />

<strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> qui ont livré sur cette terre, du 20 au 23 juillet<br />

1944, un de leurs plus glorieux et violent combat de la campagne<br />

de Normandie.<br />

L’Association Remember 39-45, bien qu’ayant connu cette année<br />

des transformations importantes, a tenu néanmoins à rendre<br />

hommage aux vétérans et au Régiment pour lesquels ont été érigés<br />

en ces lieux une stèle et une table d’orientation qui rappellent la<br />

dureté de ce combat.<br />

Le nouveau président de l’Association Remember 39-45, M. Alain<br />

Tagnon, a replacé la bataille dans le contexte général de la Libération<br />

de la France, en 1944. Quatre jeunes Normands, Jean-Sébastien,<br />

Raymonde, Philippe et Éric ont levé les couleurs canadiennes et<br />

régimentaires des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> tandis que le propriétaire<br />

actuel de la Ferme Troteval, M. Guy Frimout et M. Yannick Bobé,<br />

tous deux membres du Forum « Le Monde en Guerre » ont déposé<br />

des gerbes de fleurs tandis que Frédéric Le Bonnus lisait l’Acte du<br />

Souvenir.<br />

Le tout s’est terminé par un verre de l’amitié chez M. Guy Frimout.<br />

Cette cérémonie renouvelle l’engagement moral que l’Association<br />

Remember 39-45 et le Forum « Le Monde en Guerre » se sont fixés<br />

envers leurs amis canadiens.<br />

L’année 2012 constituant une étape importante pour les <strong>Fusiliers</strong><br />

<strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, soit le 70 e anniversaire du raid de Dieppe d’août 1942,<br />

nous serons présents à nouveau à la ferme de Troteval, en espérant<br />

y rencontrer nombreux nos amis Canadiens qui viendront nous<br />

visiter pour l’occasion.<br />

Philippe Massé,<br />

Association Remember 39-45<br />

et le Forum « Le Monde en Guerre »


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 15<br />

Lieutenant-colonel<br />

Rolland Gravel<br />

Dernier survivant des Officiers des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> ayant<br />

participé au raid de Dieppe, voici que le Lieutenant-colonel<br />

Rolland Gravel est allé rejoindre dans l’au-delà ses amis Jean-<br />

Jacques Lévesque et Pierre Benoît avec qui il s’était enrôlé au tout<br />

début de la Deuxième Guerre mondiale après avoir fait son cours<br />

d’officier avec le CEOC, (Corps école des officiers canadiens) de<br />

l’Université de <strong>Mont</strong>réal.<br />

Dès le 26 décembre 1940, lendemain de Noël, Rolland Gravel avait<br />

rejoint les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, alors en garnison en Angleterre,<br />

pour enfin participer au raid de Dieppe du 19 août 1942, en tant<br />

que commandant adjoint de la compagnie « B », alors commandée<br />

par le Capitaine Guy Vandelac.<br />

Il devait y être fait prisonnier et passer deux ans et neuf mois dans<br />

un camp de prisonniers allemand avant d’être libéré et pouvoir<br />

revenir au pays. Mais toute sa vie d’adulte, Rolland Gravel se<br />

considéra comme un Officier des <strong>Fusiliers</strong>. Encore récemment, il<br />

apportait régulièrement sa bonne humeur dans les salons du Mess<br />

des Officiers et on se souviendra que c’est à lui que fut confié, en<br />

compagnie d’un de ses anciens sous-officiers, le Sergent Jean-<br />

Napoléon Maurice, l’honneur de hisser le drapeau régimentaire<br />

lors de la visite de la Gouverneure générale du Canada à l’occasion<br />

du 100e anniversaire du Manège. Et il aimait blaguer avec notre<br />

historien régimentaire Pierre Vennat, qui l’appelait « papa » en<br />

souvenir du temps où son père et Gravel avaient, avec deux ou trois<br />

autres, loué une maison ensemble en Angleterre avant le raid.<br />

Si son ami Émile Turcot est le plus ancien de nos officiers en âge,<br />

Rolland Gravel, qui reprit du service de 1982 à 1985 en tant que<br />

lieutenant-colonel honoraire du Régiment, était donc le doyen de<br />

nos officiers en termes d’ancienneté au sein du Régiment. En fait,<br />

il aura été « Fusilier » pendant plus de la moitié de notre histoire,<br />

soit près de 72 ans.


Page 16 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Et son frère cadet, Maurice, de quelques mois à peine<br />

plus jeune, est quant à lui l’un des rares <strong>Fusiliers</strong> et le seul<br />

Officier à avoir survécu à la campagne de Normandie, avant<br />

d’être grièvement blessé à la frontière entre la Belgique et la<br />

Hollande.<br />

Promu capitaine en juillet 1942, le jeune Gravel avait une<br />

admiration sans borne pour son commandant, Dollard<br />

Ménard. Prêt à le suivre jusqu’au bout, il aimait raconter<br />

que les <strong>Fusiliers</strong> avaient poussé un cri de joie, n’en pouvant<br />

plus de l’entraînement de l’inaction.<br />

Au moment de monter à bord des péniches de<br />

débarquement, Gravel prit une gageure avec ses amis Jean-<br />

Jacques Lévesque et Pierre Benoît à savoir que chacun d’eux<br />

ramènerait une jolie Dieppoise après le raid. Hélas, il n’en<br />

fut pas ainsi.<br />

Lévesque fut tué immédiatement en mettant le pied sur la<br />

plage. Benoît fut plus chanceux. Sa barge de débarquement<br />

s’étant embourbée dans la vase, la marée montante dégagea<br />

l’embarcation qui repartit vers l’Angleterre avec des morts<br />

et des blessés jonchant le fond du bateau mais Benoît, lui,<br />

s’en sortit sain et sauf, presque par miracle, pour pouvoir<br />

continuer la guerre sous les ordres de Guy Gauvreau.<br />

Quant à Rolland Gravel, il avoue qu’il avait peur. Mais<br />

comme tous les autres, devait-il confier, « je voulais à tout<br />

prix être brave, c’est-à-dire laisser la peur dans un coin afin<br />

d’accomplir mon travail ». Un travail qui était loin d’être<br />

facile. Gravel débarquait en plein carnage. Des cadavres<br />

gisaient partout, des blessés criaient. Bref un véritable<br />

cimetière à ciel ouvert.<br />

Pendant quelques heures, Gravel et quelques survivants<br />

réussirent à éviter le pire mais, comme il l’expliqua à<br />

l’historien Sébastien Vincent, « j’étais certes heureux d’être<br />

toujours en vie après ce cauchemar, mais j’éprouvais aussi<br />

un sentiment de grande colère. ».<br />

Commença alors la longue captivité. Le groupe d’Officiers<br />

ayant participé au raid de Dieppe, dont faisait partie Gravel,<br />

a été menotté pendant près de quatre mois et il a également<br />

été enchaîné pendant neuf mois sur un total de deux ans et<br />

neuf mois de captivité.<br />

Comme il le raconta dans « <strong>La</strong>issés dans l’ombre », publié<br />

en 2004, « la maladie en a affaibli plus d’un. <strong>Les</strong> maux<br />

d’estomac et de dents, les rhumatismes, les infections, les<br />

diarrhées ainsi que la dépression nous ont tous touchés à<br />

un moment de notre détention. Le pire supplice que j’ai eu<br />

à endurer a été l’inaction complète qui nous était imposée ».<br />

Rolland Gravel sur l’autre continent, pendant la deuxième grande guerre.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 17<br />

Lieutenant-collonel (RET) Rolland Gravel, hissant le drapeau régimentaire<br />

pour la première fois le 15 mai 2010 en compagnie du Sergent Jean-Napoléon<br />

Maurice devant la gouverneur Générale du canada.<br />

Mais Rolland Gravel ne fut pas un prisonnier<br />

facile. En juillet 1943, il tenta une première<br />

évasion alors qu’il fut appelé à Munich à<br />

comparaître devant une cour martiale, en<br />

compagnie d’un détenu australien. Un habit<br />

civil caché en dessous de leur uniforme, ils<br />

tentèrent d’abord de s’évader des toilettes de<br />

la gare, mais ne purent réussir à passer par la<br />

fenêtre. Remontés à bord du train qui devait<br />

les reconduire à l’Oflag, ils se sauvèrent, cette<br />

fois, en sautant par la fenêtre de la toilette d’un<br />

wagon. Ils réussirent à fuir et à marcher dans la<br />

campagne durant trois jours mais la troisième<br />

nuit, en traversant un village, ils furent surpris<br />

par la sirène d’un raid aérien et ne sachant pas<br />

trop où aller, ils furent vite repérés et repris.<br />

Finalement, le 29 avril 1945, Gravel, qui depuis<br />

février avait dû faire ce que l’on a appelé la<br />

« Marche de la Mort », bref la marche de milliers<br />

de prisonniers et leurs gardiens devant l’avance<br />

alliée, il fut enfin libéré avec ses compagnons<br />

par les troupes américaines du Général Patton.<br />

Le 28 juin 1945, près de cinq ans de service<br />

outremer, dont près de trois ans prisonnier,<br />

Rolland Gravel arrivait enfin chez lui. Par la<br />

suite, il reprit son emploi chez Ludger Gravel &<br />

Fils, entreprise familiale avant de se lancer dans<br />

l’export-import de vins, tout en continuant à<br />

fréquenter assidûment le Régiment.<br />

Comme il aimait le dire lui-même : « J’ai voulu<br />

vivre comme un aventurier. Je suis fier d’avoir<br />

fait ma petite part dans cet énorme conflit. Mais<br />

j’aurais pu tellement plus si les Allemands ne<br />

m’avaient pas capturé… »<br />

Lieutenant-colonel Gravel, au nom de toute<br />

la Famille Régimentaire passée et actuelle des<br />

<strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, je vous salue! Vous avez<br />

bien mérité le repos éternel!<br />

Pierre Vennat,<br />

Historien régimentaire


Page 18 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

AVEC LE DÉCÈS DU COLONEL JOHN H. ROY,<br />

C’EST 70 ANS D’HISTOIRE RÉGIMENTAIRE<br />

QUI S’ENVOLENT VERS LE CIEL<br />

Le 30 septembre dernier, l’avant-dernier officier survivant des <strong>Fusiliers</strong><br />

<strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> à avoir participé au raid de Dieppe, le Colonel John H.<br />

Roy et ancien colonel honoraire, recevait les honneurs du Régiment, à<br />

l’occasion de son décès.<br />

À cette occasion, le Lieutenant-colonel Francis Roy, commandant du<br />

Régiment, lu l’eulogie suivante que j’avais composée, en l’honneur<br />

de ce compagnon d’armes de notre père à mon frère Michel et moi,<br />

décédé lors du raid sanglant du 19 août 1942 :<br />

« J’ai presque l’impression de débiter une vérité de la Palice en<br />

affirmant qu’avec le décès du Colonel Roy, c’est plus de 70 ans d’histoire<br />

du Régiment qui s’envolent vers le ciel. Car depuis les tous débuts<br />

de la Deuxième Guerre mondiale, en 1939, le Colonel Roy fut non<br />

seulement un membre assidu de cette grande famille régimentaire<br />

que constituent les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>. Il en fut non seulement un<br />

témoin, il en fut, un acteur.<br />

« Entré au Régiment en 1939 et rapidement promu sous-officier, le<br />

Colonel Roy avait été promu lieutenant à la veille du débarquement<br />

sanglant de Dieppe, l’une des pages les plus tragiques et les plus<br />

glorieuses de l’histoire de notre Régiment. Comme tant d’autres, il y<br />

fut fait prisonnier. Il le demeura pratiquement trois ans.<br />

« Cela aurait suffi à bien d’autres pour se retirer de la vie régimentaire<br />

et se consacrer uniquement à sa famille, mais non, John Roy a toujours<br />

considéré les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> comme sa seconde famille et de<br />

1971 à 1974, il en fut le lieutenant-colonel honoraire et pendant les<br />

huit années suivantes, le colonel honoraire.<br />

« Le Colonel John Roy ne fut jamais un prisonnier modèle aux yeux<br />

des Allemands. Car, comme il le raconta plus tard, être prisonnier, c’est être privé de sa liberté. Et comme toute personne normale privée<br />

de sa liberté, John Roy n’avait qu’un rêve en tête : la recouvrer. Pour lui, c’était une obsession, un devoir militaire.<br />

« Jeune homme, habitué à une vie de mouvement, de constante activité, il ne pouvait être mis en cage comme une bête. Tout en lui se<br />

révoltait à cette seule pensée, à ce qu’elle avait d’humiliant, de permanent. Et l’ennui, le terrible cafard engendré par la vue de tous les<br />

visages de ceux qui souffraient comme lui, de ces horribles baraques, de cette ignoble nourriture insuffisante, aurait découragé d’autres<br />

que lui.<br />

Mais pas John Roy. Comme il l’a dit plus tard, se résigner, ça aurait été donné l’exemple de la reddition morale, bien pire à certains égards<br />

qu’une reddition physique. On n’était vraiment vaincu que si la volonté cède. John Roy, et le groupe de prisonniers qui l’accompagnaient<br />

dans sa captivité, ne se résignèrent jamais.<br />

« Capturé à Dieppe, Roy et ses compagnons passèrent d’abord dix jours dans un camp temporaire de prisonniers, près de Paris. C’est dans<br />

ce premier camp qu’il apprit, notamment, ce que ça signifiait de passer de manger plus souvent qu’à son tour. Puis on le conduisit en<br />

Bavière dans un camp baptisé Oflag VII B. Il y devint un « Kriegie » comme les autres, c’est-à-dire un prisonnier de guerre.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 19<br />

« Dans la hutte, à chaque instant, on entendait les hommes poser la même question: « Qu’est-ce que tu aimerais avoir? Un steak ou une<br />

belle femme? » Pour ces jeunes hommes privés de liberté, cela revenait dans leur cerveau constamment: la faim et le manque de présence<br />

féminine furent nos grands bourreaux, devait-il dire à son retour au pays en 1945.<br />

« <strong>Les</strong> dons naturels ne prirent pas de temps à se révéler et avec ses camarades Roger Marchand et Guy Vandelac en particulier, on<br />

développa des dons naturels de cuisiniers, de pourvoyeurs, on fit du marché noir, on échangeait des boîtes de sardine reçues de la Croix-<br />

Rouge contre des viandes de spam- les officiers arabes dans le camp ne mangeant pas de cochon- ou des cigarettes avec les gardiens<br />

allemands contre des œufs, on brûlait les planchers des huttes pour faire un feu pour se réchauffer ou faire cuire des aliments sur un poêle<br />

de fortune.<br />

« Mais surtout, John Roy participa avec quelques camarades à une grande tentative d’évasion, dont le récit qu’on retrouve dans notre<br />

histoire régimentaire serait trop long à faire ici. Disons qu’on sortait du camp en passant par une toilette et un tunnel qui avait été creusé<br />

après des semaines d’effort. Le moment venu, soixante-cinq officiers, dont huit Canadiens, s’évadèrent dans la nuit du 2 au 3 juin 1943.<br />

« Pour Roy, l’expérience fut terrible. En effet, il dut attendre deux heures dans le tunnel lorsqu’une sentinelle se braqua non loin de la<br />

sortie, alors qu’il était pris au piège, impossible d’avancer ni de revenir sur ses pas. Heureusement, vers 4 heures du matin, John Roy, Roger<br />

Marchand et Guy Vandelac réussirent à sortir et s’enfuir.<br />

« Malheureusement pour les trois évadés des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, deux pompiers allemands, à la recherche des évadés, les découvrirent<br />

cachés dans les broussailles à environ huit kilomètres du camp. Ramenés au camp, les trois compères furent jetés, nu-pieds et en sousvêtements<br />

dans une cabine où il n’y avait qu’un lit, pas de couverture et où il faisait très froid.<br />

« Il en fallait davantage pour décourager les trois hommes qui, enfermés au centre d’une longue hutte de bois tentèrent encore une fois de<br />

s’évader en coupant deux barres de fer et en se glissant sous le plancher. Rampant sous celui-ci, ils se heurtèrent cependant à un mur de<br />

ciment et durent revenir à l’intérieur de la hutte. Le lendemain, les Allemands rassemblèrent les prisonniers pour les acheminer vers une<br />

forteresse, faisant échouer encore une fois leur beau projet d’évasion.<br />

« <strong>La</strong> forteresse où les trois officiers étaient enfermés était une structure moyenâgeuse et on les condamna à 21 jours de pain et à l’eau<br />

pour avoir tenté de s’évader. Le pire, raconta Roy, c’est que ce n’était même pas du vrai pain mais des rutabagas, (sorte de gros navet qu’on<br />

donnait au bétail en Europe) et qu’on faisait bouillir dans un autoclave de campagne.<br />

« Deux ou trois jours après l’expiration de leur sentence, tous les officiers coupables de tentatives d’évasion furent embarqués dans un train<br />

pour un château illuminé, semblant sortir des Mille et Une nuits, l’Oflag IVC, d’où paraît-il il était impossible de s’évader.<br />

« C’est là que des militaires américains les libérèrent enfin. Et dès le soir, les trois officiers des <strong>Fusiliers</strong>, John Roy, et ses camarades Guy<br />

Vandelac et Roger Marchand ouvrirent un « mess » à l’Hôtel Central de Kiolditz, s’étant emparés, pistolet Luger au poing, d’un cochon de<br />

lait dans une ferme des environs.<br />

« Et depuis ce jour, raconta John Roy dans « <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong> », vingt ans plus tard, « on mange du steak et chacun a sa blonde à la maison ».<br />

Allez retrouver au ciel, votre épouse et vos camarades Vandelac et Marchand et veillez sur nous.<br />

Nunquam Retrorsum.<br />

Pierre Vennat,<br />

Historien régimentaire<br />

Un don de 20 000 $<br />

Comme il est raconté plus haut, le Colonel John H.<br />

Roy avait la grenade tatouée sur le coeur. Au point<br />

qu’à la lecture de son testament, les <strong>Fusiliers</strong> ont eu la<br />

surprise d’apprendre que le Colonel Roy avait légué<br />

20 000$ à la Fondation du Régiment pour ses activités.<br />

P.V.<br />

Un gros merci à sa mémoire!


Page 20 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Lors d’un diner mensuel du club des officiers, son président, le<br />

Lieutenant-Colonel à la retraite Michel Crowe a remis à la “cantinière<br />

du régiment”, Mimi Delisle une enveloppe en guise de remerciement au<br />

personel du mess pour l’excellent service tout au cours de l’année.<br />

<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong> ayant été (bien malgré elle) silencieuse depuis le début<br />

de la saison 2011-2012 d’activités de notre Club des Officiers, il est<br />

grand temps de vous demander vos réactions aux changements<br />

amorcés cette année.<br />

Le méchoui tenu le 15 octobre, en même temps que la «<br />

Journée Portes Ouvertes » du Régiment, a connu un franc succès,<br />

quoique des impératifs divers en aient retardé la date, l’intention<br />

originale visant le mois de septembre. Si vos commentaires<br />

sont positifs, peut-être pourrons-nous répéter cette activité dès<br />

septembre 2012.<br />

Vous aurez remarqué que cette soirée « méchoui » ne s’est pas<br />

limitée aux seuls membres du Club des Officiers. Nous avons<br />

voulu en ouvrir la porte aux anciens du Mess des Adjudants et<br />

Sergents, et aussi aux Officiers en exercice du Régiment. Le but<br />

est de rapprocher les membres des différentes organisations du<br />

Régiment, de favoriser ainsi le développement de tous les paliers<br />

du Régiment, de permettre des interactions entre ces membres de<br />

la grande famille régimentaire qui ne se côtoient pas toujours très<br />

fréquemment. <strong>La</strong> participation au méchoui de membres de ces<br />

différentes constituantes régimentaires me porte à croire que nous<br />

nous dirigeons dans un sens prometteur.<br />

Dans la même veine d’idée, nous avons décidé de remplacer le<br />

traditionnel cocktail des gouverneurs du début décembre par un<br />

« souper des gouverneurs », qui s’est tenu le 3 décembre, époque<br />

habituelle du cocktail. Deux commentaires à ce sujet. À l’avenir,<br />

cette activité sera aussi ouverte aux anciens membres du Mess<br />

des Adjudants et Sergents, et aux Officiers et Sous-officiers du<br />

Régiment, qui semblent disposés à se joindre à nous à cette<br />

Club des Officiers<br />

Des changements visant à<br />

rendre les activités encore<br />

plus intéressantes<br />

occasion. <strong>La</strong> formule d’un repas complet fut un succès en décembre<br />

dernier, même si quelques commentaires ont été défavorables à<br />

ce changement de formule. Il serait utile que le Conseil du Club<br />

reçoive vos commentaires avant de prendre une décision pour<br />

décembre 2012.<br />

Vers le temps des sucres, peut-être en mars, le Conseil songe à<br />

organiser un « brunch », qui pourrait être précédé d’une messe<br />

régimentaire si ceci se fait un dimanche au Manège régimentaire,<br />

dont le thème serait « les sucres », et qui serait encore ouvert à<br />

toutes les constituantes de la famille régimentaire.<br />

Je termine en mentionnant l’intention du Musée du Régiment de<br />

tenir une exposition spécifique au soixante-dixième anniversaire<br />

du raid de Dieppe débutant vers avril-mai prochain. Ceux d’entre<br />

vous qui possédez des photos liées à ce raid pourriez contacter le<br />

Musée dans le but de contribuer à cet événement commémoratif.<br />

Michel Crowe,<br />

Lieutenant-colonel à la retraite<br />

Président du Club des Officiers


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 21<br />

Nos officiers en formation<br />

travaillent fort!<br />

<strong>Les</strong> officiers en formation lors du premier “Défis<br />

<strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>”<br />

Il y a longtemps qu’on n’avait vu cela. En fait, il y a longtemps<br />

que l’unité n’a pas entraîné autant d’élèves-officiers et de souslieutenants<br />

à la fois!<br />

Certains d’entre eux avaient un peu l’air de gangsters de la mafia<br />

dans leurs habits neufs foncés lors de la rentrée septembre.<br />

Heureusement aujourd’hui, ils ont leurs uniformes!<br />

Le Lieutenant Mathieu Côté, le capitaine-adjudant, est<br />

nouvellement arrivé d’Afghanistan avec le Groupement-tactique<br />

1er Bataillon <strong>Royal</strong> 22e Régiment. Il s’est vu confier la tâche de voir<br />

au développement professionnel des officiers en formation, bref<br />

de les préparer pour les difficiles cours qu’ils devront compléter à<br />

l’École d’infanterie. À l’agenda, nos officiers en formation se sont<br />

donc vus imposer un programme prévoyant du conditionnement<br />

physique, de l’endoctrinement, des cours sur le leadership, la<br />

tactique au niveau de peloton et bientôt le difficile processus de<br />

l’analyse de mission. Le Lieutenant Côté a invité les officiers en<br />

formation à échanger avec les sous-officiers d’expérience de l’unité;<br />

ils ont beaucoup à apprendre d’eux et ils doivent apprendre à les<br />

écouter s’ils veulent être des commandants de peloton efficaces.<br />

<strong>La</strong> formation d’un officier d’infanterie repose en grande partie sur<br />

le travail exceptionnel des sous-officiers seniors qui proviennent,<br />

Le Sous-lieutenant Frédéric <strong>La</strong>voie et l’Élève-officier Simon<br />

Turcotte-Plamondon écoutent attentivement les conseils du<br />

Brigadier général Giguère, Général-commandant du Secteur du<br />

Québec de la Force Terrestre / Forces Opérationnelles Interarmées<br />

de l’Est (SQFT/FOI(E).<br />

pour la plupart, du <strong>Royal</strong> 22e Régiment, du Princess Patricia’s<br />

Canadian Light Infantry (PPCLI) et du <strong>Royal</strong> Canadian Regiment<br />

(RCR).<br />

Le développement professionnel des officiers en formation a débuté<br />

avec les « Défis <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> ». Le premier défi a consisté à monter<br />

sur le sommet du <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> avec une charge sur les épaules et<br />

de conduire des tests physiques. Le Lieutenant Côté est d’avis que<br />

si l’on n’a rien sur le dos ou rien dans les mains, c’est qu’on n’est<br />

pas un fantassin! Cet exercice visait surtout à accroître la cohésion<br />

du groupe et à intégrer les nouveaux élèves-officiers. Lors du<br />

deuxième défi, le Sous-lieutenant <strong>La</strong>voie a dirigé le groupe jusqu’au<br />

sommet du <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, l’objectif « Chalet », en transportant des<br />

billots de bois. Il n’y a rien de mieux qu’une contrainte imposée<br />

par la mission pour renforcir le caractère! En moins de 90 minutes,<br />

la mission a été complétée et les officiers étaient de retour; juste à<br />

temps pour croiser le général-commandant, le Brigadier général<br />

Giguère venu visiter notre Manège militaire. Ce dernier a prodigué<br />

de généreux conseils aux futurs leaders. Cette rencontre a été<br />

mémorable. Le commandant de la brigade, le Colonel Richard était<br />

lui aussi présent. Ce dernier a réitéré l’importance de se préparer<br />

pour les cours à l’École d’infanterie.


Page 22 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Plus tôt cet automne, notre historien régimentaire, Monsieur<br />

Pierre Vennat, a transmis une partie de son savoir à nos officiers<br />

en formation. Ceux-ci en ont appris plus sur les faits saillants de<br />

l’histoire des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>.<br />

À quelques occasions, des échanges ont eu lieu au Mess des Officiers<br />

en présence du commandant des <strong>Fusiliers</strong> et du commandant de la<br />

compagnie A de l’unité. Plusieurs thèmes ont été abordés dont les<br />

valeurs militaires canadiennes. Le Lieutenant Adam Baxter, quant à<br />

lui, est venu expliquer les difficultés qu’il a rencontrées sur le cours<br />

de commandant de peloton d’infanterie démonté (phase 3). <strong>Les</strong><br />

officiers en formation s’attendent à un cours difficile et savent qu’ils<br />

doivent être prêts mentalement et physiquement.<br />

Après avoir visionné le documentaire « Mourir en France » réalisé<br />

en 2000 par Luc Cyr et Carl Leblanc, les officiers en formation ont<br />

été invités à produire un travail long sur le Raid de Dieppe. Ce<br />

travail servira de base lors de la prochaine formation qui portera sur<br />

l’appréciation de combat et l’analyse de mission.<br />

Le plus grand défi qu’ont relevé nos officiers en formation est celui<br />

d’être un citoyen-soldat. Ce défi nous interpelle tant à l’unité qu’à<br />

l’extérieur de l’unité.<br />

Élève-officier Mathieu Audet,<br />

<strong>Les</strong> <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong><br />

<strong>La</strong> célèbre statue du fantassin à l’École d’infanterie<br />

à Gagetown. Voilà ce qui attend les stagiaires qui<br />

se présenteront cet été sur l’un des cours les plus<br />

difficiles des FC, le cours de Commandant de peloton<br />

d’infanterie démonté.<br />

L’ASSOCICIATION DES ANCIENS SERGENTS DES FMR<br />

VISITANT LE MUSÉE DE LA GUERRE À OTTAWA<br />

Photo Jean-Paul Bertrand<br />

Plus d’une trentaine de membres et sympathisants<br />

de l’Association des Anciens Sergents des<br />

<strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> ont profité d’un beau<br />

samedi de la mi-septembre pour aller visiter<br />

le Musée de la guerre, à Ottawa, et y afficher<br />

fièrement le drapeau régimentaire. Cette réussite<br />

est due à l’implication de l’Adjudant-chef à la<br />

retraite Mario Delpinto, CD, assisté de quelques<br />

bénévoles dévoués de l’Association.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 23<br />

Un méchoui pour souder<br />

la camaraderie entre anciens et<br />

actuels membres des FMR<br />

Quelle belle initiative, pour terminer la Journée portes ouvertes du 15<br />

octobre dernier que de réunir d’anciens Officiers, membres du Club des<br />

Officiers, d’anciens Sergents et les Officiers actuels du Régiment, tous en<br />

civil et presque tous accompagnés de leur conjointe ?<br />

Le tout autour d’un méchoui délicieux, dégusté après un bon cocktail.<br />

Quelques invités de marque s’étaient joints à nous, comme le Lieutenantcolonel<br />

honoraire Luc <strong>La</strong>voie, ainsi que M. Maurice Roy, fils du Colonel<br />

John H. Roy, qui a fait cadeau au Musée régimentaire de différents<br />

objets ayant appartenus à son père dont ses précieuses médailles et<br />

un magnifique tableau qu’on avait fait de lui en captivité ainsi que M.<br />

Shrerer, dont le jeune fils, membre du <strong>Royal</strong> 22 e Régiment, est tombé au<br />

champ d’honneur en Afghanistan.<br />

Devant cette réussite, il ne serait pas surprenant que l’expérience se<br />

répète dans quelques mois.<br />

Pierre Vennat,<br />

Historien régimentaire<br />

C’est tout un festin, préparé par le chef de Méchoui-Québec, dont<br />

se sont régalés les participants à la soirée du 15 octobre dernier au<br />

Mess des Officiers.<br />

Représentant les militaires d’aujourd’hui, le Capitaine-adjudant<br />

Mathieu Côté et le Lieutenant Antony Di Carlo et sa compagne,<br />

aux côtés de M. Shrerer, portant sur son veston la medaille du<br />

sacrifice qui lui fut remise lors du décès de son fils, membre du<br />

groupement tactique du 1er bataillon, en Afghanistan.<br />

Représentant la génération précédente mais toujours fringants,<br />

on aperçoit, de gauche à droite, l’historien régimentaire Pierre<br />

Vennat et son épouse; le Dr Clément Harel et Mme Harel,<br />

Mme Chapados et le Dr Roger Chapados ainsi que la veuve du<br />

Lieutenant-colonel Gilles Bissonnette.<br />

Le commandant, le Lieutenant-colonel Francis Roy, avait invité<br />

à sa table le Lieutenant-colonel honoraire des <strong>Fusiliers</strong>, Luc<br />

<strong>La</strong>voie et sa conjointe ainsi que monsieur Maurice Roy, fils du<br />

Colonel John H. Roy.<br />

Photo Tony Carrochia


Page 24 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Après 25 ans<br />

comme Fusilier,<br />

je passe à la Force<br />

régulière<br />

Plusieurs d’entre vous savez probablement, maintenant, que peu<br />

après les célébrations du 140 e anniversaire du Régiment et du<br />

centenaire de son Manège, j’ai quitté les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>,<br />

auxquels j’ai consacré 25 ans de ma vie, pour me joindre, à Ottawa, à<br />

la Force régulière en tant qu’officier au sein du <strong>Royal</strong> 22 e Régiment.<br />

Au moment où les <strong>Fusiliers</strong> s’engagent résolument sur la route<br />

de l’avenir, on me demande de consacrer quelques lignes à ma<br />

trajectoire professionnelle et mes souvenirs du Régiment. Pas<br />

facile de résumer un quart de siècle en quelques lignes, mais je<br />

vais essayer.<br />

Tout d’abord, j’aimerais dire que l’avenir des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong><br />

se situe dans la relève qui s’y trouve et les recrues qu’il saura attirer,<br />

tant parmi les officiers, sous-officiers et soldats ainsi que dans<br />

l’engagement des anciens et des civils qui s’impliquent à l’année<br />

longue dans les diverses composantes de la famille régimentaire.<br />

Bref, il faut que tous continuent à « donner généreusement » de<br />

leur temps, afin d’assurer que notre glorieux Régiment demeure<br />

« Le Meilleur »!<br />

Très peu de régiments peuvent se vanter autant que nous d’avoir<br />

autant de membres qui participent activement à la vie régimentaire.<br />

En un mot, on trouve chez nous non seulement la quantité, mais<br />

surtout la qualité. Des gens exceptionnels, et j’insiste ici pour<br />

inclure toute la famille régimentaire, qui travaillent surtout par<br />

amour pour les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>.<br />

Quant à moi, je me suis engagé en janvier 1985 sous le<br />

commandement du Lieutenant-colonel Jean-Pierre Ménard. De<br />

1985 à 1988, j’ai fait mon apprentissage. D’abord comme recrue<br />

et ensuite comme soldat d’infanterie, sous le commandement des<br />

Lieutenants Henri Moïse et Marc Rousseau, avant d’aller suivre<br />

mon cours de base d’officier puis de commandant de peloton<br />

d’infanterie.<br />

Étudiant en Sciences politiques à l’Université Concordia, de 1989 à<br />

1993, j’étais disponible pour consacrer beaucoup de<br />

temps au Régiment. Ce pourquoi le nouveau commandant,<br />

le Lieutenant-colonel Pierre Charrette, me nomma capitaineadjudant.<br />

C’est en travaillant au sein de son état-major régimentaire<br />

que j’ai appris les notions de leadership et d’officier d’état-major que<br />

j’applique maintenant à Ottawa.<br />

Major Simon Côté.<br />

Durant ces quatre ans, j’ai aussi participé en tant qu’athlète au<br />

pentathlon militaire de la Confédération Interalliée des Officiers<br />

de Réserve de l’OTAN, (CIOR) en Allemagne en 1989, en France<br />

en 1991, en Hollande en 1992 et aux États-Unis en 1993.<br />

En 1993, je quittai temporairement le Régiment et me joignit au<br />

quartier-général du District 2 (niveau de brigade) en tant qu’officier<br />

G3 Ops. Le quartier général déménageant à Sherbrooke, où ma<br />

conjointe Sophie poursuivit ses études universitaires, je profitai<br />

de mes trois années à Sherbrooke pour me qualifier sur tous les<br />

cours de carrière de l’époque, incluant le Collège d’État-Major de<br />

Kingston ainsi qu’un cours de parachutiste.<br />

Mes frères d’armes du FMR me manquant beaucoup, je revins aux<br />

<strong>Fusiliers</strong> en 1997 afin de servir à temps partiel en tant qu’officier des<br />

opérations sous les ordres du<br />

Lieutenant-colonel Marc Rousseau.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 25<br />

Transféré à Toronto par mon employeur, je me suis joint au Queen’s<br />

Own Rifles of Canada, un régiment qui a, lui aussi une très longue<br />

et glorieuse histoire. Et j’ai eu la chance de participer souvent à des<br />

exercices avec sauts en parachute.<br />

Déménagé ensuite à Cornwall où je me lançai dans l’enseignement,<br />

je m’établis en 2002 à Côteau-du-<strong>La</strong>c, près de Valleyfield, me<br />

rapprochant ainsi de <strong>Mont</strong>réal. Bien que plusieurs au sein du<br />

quartier général de la 33 e brigade (est ontarien) auraient voulu<br />

que j’aille servir au Stormont, Dundas & Glengarry Highlanders,<br />

à Cornwall, mon cœur était toujours demeuré aux <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<br />

<strong>Royal</strong>. Je me joignis donc à l’équipe du Lieutenant-colonel Henri<br />

Moïse, rejoignant les Majors Francis Roy et Serge Ouellet, des<br />

compagnons et collaborateurs de longue date.<br />

J’ai passé alors huit années remplies de bons souvenirs, surtout<br />

les trois années passées en tant que commandant de compagnie.<br />

Comme plusieurs d’entre vous le savent, commander des hommes<br />

et des femmes est certainement le plus grand privilège, défi et<br />

plaisir que l’armée confère aux gradés qui se trouvent dans la<br />

chaîne de commandement.<br />

Mais en 2005, on m’offrit un contrat classe B pour m’aider au<br />

sein du projet des Opérations Psychologiques Canadiennes. J’ai<br />

adoré ce travail à la base de Longue-Pointe et j’ai notamment eu la<br />

chance de servir à Sarajevo, en Bosnie, en tant que coordonnateur<br />

FMR Historia<br />

des « aviseurs » de l’OTAN, en 2006-2007 et de participer au<br />

Programme de commandement et d’état-major interarmées (JCS)<br />

à Toronto, en 2009.<br />

Depuis le 12 janvier 2011, je suis affecté, en tant qu’officier de<br />

l’Armée de terre, à la cellule du G1 Plans, occupé à suivre le dossier<br />

de la Réserve!<br />

En vous affirmant que j’ai hâte de vous revoir tous à un moment ou<br />

à un autre, lors des prochaines activités régimentaires des <strong>Fusiliers</strong>,<br />

je pense à mon défunt père, qui de là-haut doit bien rire de mon<br />

parcours « sinueux ». Il disait toujours que je prenais mon temps.<br />

Je te dis, cher père, toi qui me guida vers les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong><br />

en janvier 1985, que si j’ai mis tant de temps avant de passer dans<br />

les Forces régulières, c’est que j’ai tellement apprécié les années<br />

passées au sein des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, des années de joies, de<br />

sueurs, d’apprentissages, de fierté, de défis et de camaraderie.<br />

NUNQUAM RETRORSUM<br />

Major Simon Côté, CD,<br />

<strong>Royal</strong> 22 e Régiment.<br />

Le Régiment « <strong>Les</strong> <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> » est le plus ancien régiment francophone encore en existence. C’est donc dire<br />

qu’il a derrière lui toute une histoire glorieuse. Nous continuerons à chaque numéro, à tester vos connaissances en posant<br />

cinq petites questions.<br />

Ne trichez pas, n’allez pas vérifier les réponses en page 36 avant d’avoir essayé<br />

d’y répondre.<br />

1-En quelle année et à quelle occasion les membres des Carabiniers <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong><br />

menacèrent-ils de se mutiner et démissionner en bloc pour protester contre le ministre de la<br />

Défense ?<br />

2-Cet homme (photo), alors qu’il était médecin-major des Carabiniers <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, est considéré<br />

comme le fondateur de ce qui est aujourd’hui le <strong>Royal</strong> 22e Régiment. Qui est-il ?<br />

3-Quel est le commandant des Carabiniers <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> qui fit officialiser le nom français du<br />

Régiment et quand ?<br />

4-En quelle année fut inauguré notre Manège ?<br />

5-À qui doit-on sa construction ?


Page 26 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Bonjour,<br />

Du Conservatoire de Musique de <strong>Mont</strong>réal<br />

à la Musique des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong><br />

Je suis soldat avec les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong> <strong>Royal</strong>. J’ai fini mon cours QMB cet été et, depuis peu de temps, je participe aux pratiques chaque<br />

mercredi avec la Musique des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong> <strong>Royal</strong>.<br />

J’aime beaucoup l’expérience que je vis avec les <strong>Fusiliers</strong>. L’atmosphère est détendue, ce qui ne nous empêche pas d’être très productifs. J’ai<br />

pu voir que chaque membre a du plaisir à faire ce qu’il fait.<br />

Lorsque que je me suis joint à la Musique des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong> <strong>Royal</strong>, j’ai été surpris de la qualité des musiciens de l’orchestre. L’ensemble est<br />

d’un très bon niveau. Je suis très satisfait de travailler avec eux. D’ailleurs, je n’ai pas encore suivi le cours de musique militaire à Borden,<br />

mais j’ai très hâte de le suivre, car je vais pourvoir devenir un soldat qualifié.<br />

En plus des pratiques à chaque mercredi soir, avec les FMR, j’ai l’occasion de travailler encore plus lors des diverses parades et des « mess<br />

diner » qui ont lieu fréquemment. C’est bien, car je suis présentement étudiant et ce travail me procure un très bon emploi à temps partiel.<br />

Présentement, j’étudie en musique au Conservatoire de Musique à <strong>Mont</strong>réal. De plus, une autre raison pourquoi je me suis joint aux FMR<br />

est parce que je peux travailler tout en faisant de la musique et ayant du plaisir. <strong>Les</strong> FMR est mon principal employeur. Cependant je ne<br />

travaille pas uniquement comme musicien militaire, mais également au civil. Je fais notamment de la musique pour des mariages, des<br />

funérailles et diverses autres célébrations. Je joue aussi parfois avec des orchestres professionnels.<br />

D’ailleurs, je ne fais pas que de la musique dans un contexte professionnel. Je joue aussi avec des ensembles amateurs. En effet, je chante<br />

avec une chorale, je suis dans un quintette à vents, je joue dans un petit ensemble de musique contemporaine, ainsi qu’avec un orchestre<br />

de jeunes. Avec mes cours au Conservatoire, les ensembles auxquels je fais partie et l’armée, ma vie est musicale.<br />

Je suis donc très satisfait d’avoir eu l’occasion de pouvoir m’enrôler avec les <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>.<br />

Soldat Nicolas Kerr-Bar,<br />

Musique des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong><br />

Le clarinettiste recrue Nicolas Kerr-Bar (au centre, entre un camarade clarinettiste et une<br />

flûtiste) à l’œuvre lors d’un des concerts de la « Journée Portes Ouvertes » du 15 octobre<br />

dernier.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 27<br />

Tels de vrais<br />

soldats<br />

d’infanterie,<br />

les golfeurs<br />

et golfeuses<br />

des <strong>Fusiliers</strong><br />

<strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong><br />

bravent le<br />

vent, la pluie<br />

et le froid<br />

C’est par une vraie température, digne de<br />

manœuvres d’infanterie que s’est déroulé,<br />

le 27 mai dernier, la 60 e édition du Tounoi<br />

de golf annuel des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>.<br />

Nos courageux golfeurs et golfeuses<br />

ont affronté la pluie, le vent et le froid,<br />

lesquels n’ont pu ralentir leurs ardeurs.<br />

<strong>Les</strong> bénévoles étaient au poste et ont<br />

résisté aux attaques de la « Mère Nature »<br />

en gardant le sourire et l’efficacité pour<br />

encadrer les concours sur le terrain.<br />

Sur la première photo, on aperçoit<br />

quelques courageux, dont le commandant,<br />

le Lieutenant-colonel Francis Roy et son<br />

sergent-major régimentaire, l’Adjudantchef<br />

Gilles <strong>La</strong>rouche accompagnant le<br />

Lieutenant-colonel à la retraite Pierre<br />

Charette pour souligner le grand prix<br />

gagné par le Capitaine André Gervais, excapitaine-adjudant<br />

du FMR, maintenant<br />

passé au <strong>Royal</strong> 22 e Régiment en<br />

présence de plusieurs de ses camarades.<br />

Sur l’autre photo, on aperçoit le<br />

président du Comité organisateur,<br />

le Lieutenant-colonel à la retraite<br />

Pierre Charrette donnant les dernières<br />

consignes aux golfeurs avant le départ.<br />

Je veux remercier nos donateurs et<br />

généreux commanditaires afin de soutenir<br />

financièrement nos œuvres par des cadeaux<br />

ou des montants en argent. Le Padre aura<br />

l’occasion de se reprendre l’an prochain<br />

pour nous assurer une température plus<br />

clémente pour notre tournoi de golf.<br />

Je tiens particulièrement à remercier<br />

les bénévoles qui ont œuvré dans des<br />

conditions climatiques difficiles: Richard<br />

Genin, Jacques <strong>Mont</strong>reuil, Alexandra Cyr,<br />

Sophie Genin-Charette, le Caporal Nicolas<br />

Denis, la Caporale Nathalie Favreau et<br />

leur coordonnateur, Tony Carioccha.<br />

L’efficacité et le déroulement du tournoi<br />

et ses bénéfices pour le Régiment et ses<br />

entités sont dus au travail acharné des<br />

membres du comité organisateur que je<br />

tiens à remercier: le Lieutenant-colonel à<br />

la retraite Gervais Gauthier, le Colonel à la<br />

retraite Étienne <strong>La</strong>Roche, Tony Carioccha,<br />

le Capitaine à la retraite Émile Turcot,<br />

Patrick Trudel, le Lieutenant-colonel à la<br />

retraite Marc Rousseau, l’Adjudant-chef<br />

Gilles <strong>La</strong>rouche et le Lieutenant Patrick<br />

O’Neill. Je tiens aussi à souligner le soutien<br />

apporté par le commandant, le Lieutenantcolonel<br />

Francis Roy et le Président du<br />

Club des Officiers FMR, le Lieutenantcolonel<br />

à la retraite Michel Crowe.<br />

Le prochain tournoi aura lieu le vendredi<br />

1er juin 2012, au Club de golf Le Grand<br />

Duc, à Sainte-Sophie. Veuillez consulter<br />

«l’ordre d’avertissement», à votre droite pour<br />

les détails. Nous vous attendons nombreux.<br />

Veuillez vous inscrire au plus tard le 28<br />

février 2012 par courriel à : pierrecharette@<br />

videotron.ca<br />

À bientôt, au mois de juin!<br />

NUNQUAM RETRORSUM<br />

Pierre Charrette,<br />

Lieutenant-colonel retraité<br />

Président du Comité organisateur


Page 28 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

En mission trois mois à Chypre<br />

Et logé dans un hôtel cinq étoiles!<br />

Nombreux sont ceux qui aimeraient bien être envoyés en mission dans un endroit aussi paradisiaque que l’Azia Resort and Spa de Chypre.<br />

Oui, c’est vrai, j’ai vraiment vécu une<br />

expérience extraordinaire, ayant passé<br />

trois mois en mission à Chypre et en<br />

étant logé dans un hôtel cinq étoiles.<br />

Mais il ne faudrait tout de même pas<br />

croire que j’étais là en vacances.<br />

Ma tâche consistait, en tant que quartiermaître<br />

du « Centre de décompression » (Third<br />

Level Decompression ou TLD) pour les<br />

militaires de retour d’Afghanistan.<br />

Je suis entré en fonction le 26 mai, étant<br />

le premier arrivé sur les lieux afin de<br />

préparer l’arrivée du groupe principal, le<br />

9 juin suivant. Je devais servir d’acheteur<br />

et de contrôleur de tout l’équipement de<br />

logistique nécessaire pour devenir le plus<br />

vite possible opérationnel en tout temps.<br />

Il ne m’a pas fallu longtemps, à mon<br />

arrivée à l’aéroport de Chypre pour<br />

réaliser que le soleil de plomb était très<br />

chaud, le ciel sans nuage et qu’il ferait<br />

beau. Le trajet parcouru entre l’aéroport<br />

jusqu’à l’Azia Resort and Spa où j’allais<br />

passer les trois mois suivants constituait<br />

mon premier contact avec cette île<br />

que durant des années, la Turquie et la<br />

Grèce se sont disputées et où, après de<br />

violents combats entre les deux ethnies,<br />

des casques bleus canadiens ont été en<br />

garnison pendant plusieurs années.<br />

En gros, la couleur du terrain montagneux<br />

est brune et cette terre est ancienne. Par<br />

contre, cela fait toute une différence avec<br />

notre réseau routier déficient du Québec,<br />

celui de Chypre est très bien entretenu et<br />

je n’ai pas vu un seul nid de poule de tout<br />

mon séjour.<br />

Arrivé à l’Azia, je n’en croyais pas mes<br />

yeux. On pouvait tout de suite voir qu’on<br />

n’était pas dans un terrain de camping<br />

ou de baraquements de l’armée mais un<br />

véritable complexe hôtelier cinq étoiles.<br />

On m’a même donné une chambre<br />

luxueuse avec un patio, deux chaises<br />

longues, et un grand lit double pour<br />

m’écraser le soir pendant trois mois.<br />

Le moins qu’on puisse dire, c’était une<br />

mission qui commençait bien.<br />

Une fois installé, j’ai rencontré le major<br />

sous les ordres duquel j’étais placé et<br />

après m’avoir défini mes pouvoirs et mes<br />

responsabilités, il m’a remis une carte<br />

« Master Card » vierge avec une limite de<br />

crédit de 55 000 $, les clefs d’une Nissan<br />

Ex-Trail toute équipée et m’ordonna de<br />

commencer immédiatement à faire le<br />

tour des magasins où l’on pourrait se<br />

procurer tout l’équipement nécessaire<br />

pour mettre la machine en branle.<br />

Si la voiture était tout à fait à point, j’avais<br />

oublié qu’à Chypre, ancienne colonie<br />

britannique, on conduit à gauche,<br />

comme en Angleterre et qu’on grimpe<br />

dans notre véhicule par le côté du<br />

passager. Wow! Pour la seconde fois de<br />

ma vie seulement, je me sentais anxieux<br />

au volant. <strong>La</strong> première fois, c’était lorsque<br />

j’ai passé mon permis de conduire en<br />

1981, ce qui ne date pas d’hier. En un<br />

mot, lorsque je suis la circulation, pas<br />

de problème. Malgré tout, je me suis<br />

débrouillé sans danger quatre fois.<br />

Le 12 juin, les troupes ont commencé à<br />

arriver et tout le personnel de l’hôtel était<br />

près à les accueillir. Nous étions tous<br />

à notre position à leur arrivée de façon<br />

à conduire tous les arrivants dans un<br />

grand hall où le commandant du centre,<br />

le Lieutenant-colonel Dave Quinn, leur<br />

souhaita la bienvenue. Tous semblaient<br />

heureux de me voir à mon poste, leur<br />

donner une bouteille d’eau, mais je<br />

voyais bien qu’ils n’étaient guère heureux<br />

de devoir s’asseoir encore à écouter un<br />

discours alors qu’ils savaient - pour ne<br />

pas dire qu’ils « sentaient »- qu’une belle<br />

piscine les attendait de l’autre côté du<br />

mur.


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 29<br />

Une fois installés dans leur chambre et<br />

changés en maillot de bain, la plupart<br />

semblaient bien heureux d’être là. Mais<br />

pour bon nombre, dont certains de la<br />

« gang » des <strong>Fusiliers</strong>, il ne s’agissait pas<br />

de leur première visite sur les lieux et ils<br />

s’y sentaient déjà à l’aise.<br />

Tous les soldats ont suivi des séances<br />

destinées à leur donner les outils<br />

psychologiques pour se sentir bien<br />

émotionnellement et mentalement en<br />

revenant à la maison après avoir été en<br />

mission si longtemps. Comment réagir<br />

si son enfant, privé de la présence de<br />

son père pendant plusieurs mois ne<br />

réagit pas comme avant? Comment<br />

réagir devant les attentes de son épouse?<br />

D’avoir dorénavant à partager les tâches<br />

et reprendre les tâches domestiques qu’on<br />

avait laissées de côté plusieurs mois.<br />

Bref, on tâche de faciliter au maximum<br />

le retour de nos militaires à une vie<br />

familiale normale ainsi qu’au sein d’une<br />

société civile.<br />

J’ai bien apprécié de voir se détendre<br />

autour de la piscine en sirotant une<br />

bière des soldats qui, en Afghanistan,<br />

ont connu des expériences que personne<br />

ne devrait avoir à vivre au cours de son<br />

existence. Ces gars-là en sont venus à se<br />

sentir comme des frères. Des sections<br />

entières de soldats ont passé des journées<br />

complètes à rire, à se bousculer comme<br />

des enfants tout en décompressant.<br />

Je ne veux pas être naïf et vous faire croire<br />

que tout était beau dans le meilleur des<br />

mondes. Certains étaient plus déprimés<br />

et auraient voulu s’autodétruire mais<br />

leurs camarades étaient là pour les<br />

soutenir et les empêcher d’accomplir<br />

l’irréparable. Certains ont tellement aimé<br />

l’expérience qu’ils parlaient de revenir un<br />

jour à cet hôtel de Chypre en vacances,<br />

avec leur épouse.<br />

Plusieurs m’ont avoué, le soir de leur<br />

départ, qu’ils ne croyaient pas, au départ,<br />

qu’un tel centre de décompression était<br />

une bonne idée. Mais qu’après leur<br />

séjour, ils ont tous réalisé que c’était une<br />

très bonne chose. Et que cela leur aiderait<br />

à mieux se préparer à revenir à une vie<br />

normale et à oublier leurs missions de 6<br />

à 8 mois dans un « carré de sable » en<br />

Afghanistan.<br />

Dès qu’un groupe partait, il y en avait<br />

toujours un qui arrivait. En fait, on<br />

pouvait diviser les participants en<br />

trois groupes: ceux qui arrivaient de<br />

l’Afghanistan, ceux qui une fois installés<br />

faisaient la fête et ceux qui avaient<br />

traversé les deux premières étapes, se<br />

préparaient à prendre le chemin de la<br />

maison.<br />

Il n’avait pas l’air bien malheureux le Sergent Bill Lucas sous le soleil de Chypre!<br />

Pour moi, cette mission m’est incombée<br />

à un moment où je pouvais pleinement<br />

l’apprécier. À chaque fois que je<br />

rencontrais un membre des <strong>Fusiliers</strong><br />

<strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, c’était comme rencontrer<br />

si loin de chez nous, un membre de<br />

ma famille régimentaire dont je suis si<br />

fier. J’ai bien eu quelques petits ennuis,<br />

comme lorsqu’en roulant près de la<br />

plage dans mon véhicule, j’ai fait un faux<br />

mouvement et ai souffert d’un torticolis.<br />

Trop fier pour aller voir un médecin, je<br />

me suis aspergé d’huile à bronzer spf4,<br />

me suis étendu sur une serviette de<br />

plage et ai laissé passer la douleur en<br />

contemplant les flots.<br />

Avouez que c’est une belle mission que je<br />

ne suis pas prêt d’oublier.<br />

NUNQUAM RETRORSUM<br />

Sergent Bill Lucas,<br />

Sergent-major de la Compagnie de<br />

Service


Page 30 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Faire mentir les clichés<br />

On imagine souvent le réserviste participant à des missions expéditionnaires comme un jeune célibataire sans emploi fixe et cherchant<br />

l’aventure avant tout. Le Capitaine Philippe Zongia Mbali fait mentir tous ces clichés.<br />

Le Capt Zongia Mbali est revenu l’automne dernier d’une mission de six mois sous l’égide des Nations Unies au Soudan. Ce père de<br />

famille, travaillant pour Service correctionnel Canada, a agi à titre d’observateur militaire pour l’Opération SAFARI, la composante militaire<br />

de l’engagement pangouvernemental canadien dans le sud du Soudan.<br />

Le Capt Zongia Mbali était localisé dans le Secteur 6 au centre du Soudan dans la région non attribuée d’Abiye, partie la plus chaude et<br />

dangereuse du Soudan. Le camp de l’ONU était composé d’une quarantaine observateurs militaires et de 350 à 400 membres de l’ONU.<br />

« En tant qu’observateur militaire, il fallait voir au respect des accords qui ont été signés entre les deux gouvernements du Nord et du Sud<br />

jusqu’à ce que le référendum ait lieu. » Est-ce qu’il s’est senti en danger? « Pas vraiment, un bataillon de Zambien assurait la protection du<br />

camp et ils nous accompagnaient lors des patrouilles. »


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 31<br />

Pouvoir faire la différence<br />

Après avoir été déployé en Afghanistan en 2007-2008, le Capt Zongia Mbali souhaitait participer à une mission de maintien de la paix.<br />

« En revenant d’Afghanistan, je me disais que, si la possibilité s’offrait à moi, j’aimerais faire autre chose qu’une mission de combat et de<br />

guerre... Je voulais aussi travailler dans un contexte multinational et international. »<br />

Un des privilèges à opérer dans un théâtre de maintien de la paix est de pouvoir effectuer des projets à impact rapide et voir leur effet. Le<br />

Canada qualifie donc ses observateurs militaires à la passation des marchés (article 32, 33, 34). « À titre d’observateur militaire, si vous<br />

voyez qu’un projet semble bien pour la communauté, vous prenez contact avec le commandant de la force opérationnelle (FO) qui lui,<br />

communiquera avec COMFEC. On pourra alors vous allouer un certain montant pour mener à bien le projet comme installer une borne<br />

d’eau ou réparer la toiture d’une école. »<br />

<strong>La</strong> famille<br />

Deux montées en puissance (FO 2-06 et 3-07) et deux déploiements en l’espace de six ans ne seraient pas possibles sans le soutien de la<br />

famille. « Mes enfants sont grands maintenant, mais je dois reconnaître que les six dernières années ont été dures pour moi et ma famille.<br />

» Le plus vieux est âgé de 25 ans et la plus jeune de 15 ans. Ils sont néanmoins très enorgueillis de ce que leur père accomplit. « Ils sont<br />

très fiers de moi, de savoir que je fais ce travail-là. C’est comme ça qu’ils me soutiennent. Ils sont curieux de savoir ce qui s’est passé, ce que<br />

j’ai vécu. » Comme bien des militaires, la motivation, de se déployer vient à la base du soutien inconditionnel de la famille. « L’essentiel<br />

c’est que la famille te soutienne. Tu as leur appui lorsque tu pars, de même tu sais qu’il y a des gens derrière toi qui t’attendent et qui ont<br />

hâte de te revoir. »<br />

Emploi civil<br />

Le Capt Zongia Mbali est maintenant de retour à son emploi civil d’agent de la paix au Service correctionnel Canada avec tous les privilèges<br />

et l’ancienneté qu’il détenait. Il se sent privilégié d’avoir pu s’absenter pendant une période de six ans. « J’aimerais beaucoup nommer<br />

mon employeur pour un prix auprès du Conseil de liaison des Forces canadiennes. »<br />

Dans un avenir proche, le Capt Zongia Mbali souhaite se consacrer aux siens. « Je vais rester au pays un an ou deux avec la famille,<br />

parce que la famille est très importante et, je l’avoue, elle en a pris un coup ces derniers temps. ». Si l’occasion s’offre à lui de nouveau, à<br />

quel genre de mission voudrait-il participer ? « Comme prochaine mission, J’aimerais bien refaire une mission de maintien de la paix<br />

n’importe où dans le monde. Là où le Canada aura besoin de moi, je servirai. »<br />

Historique du conflit<br />

Capitaine Pierre Leblanc<br />

Officier d’Affaires Publiques SQFT<br />

Directeur Musique <strong>Les</strong> <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong><br />

Le conflit entre le Soudan du Nord et le Soudan du Sud remonte à 1983. Un<br />

accord de paix global a été signé en 2005 et a mis fin officiellement à la guerre<br />

civile. L’accord comprenait une période transitoire de six ans et demi jusqu’à la<br />

tenue des référendums de 2011 sur l’indépendance. Le premier a eu lieu en<br />

janvier 2011 dans le Soudan du Sud et a démontré un soutien écrasant pour<br />

la séparation et l’indépendance. Le second, suite aux résultats du premier,<br />

devrait avoir lieu à Abiye (région au centre du pays) pour déterminer si ce<br />

territoire non attribué se rattachera au Soudan du Nord ou Soudan du Sud.


Page 32 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

NDLR : « <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong> Verte, Valcartier 1974 : les oubliés de la<br />

compagnie D », Hugo Fontaine, Éditions <strong>La</strong> Presse, 2011,<br />

199 pages.<br />

Pendant plus de vingt ans, d’octobre 1966 à août 2008, le Manège<br />

des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> accueillait en son sein, une fois la<br />

semaine, un groupe d’adolescents qui portaient fièrement le nom<br />

du Régiment sur les manches de leur uniforme.<br />

Il s’agissait du Corps de cadets numéro 2802, Dieppe, dont le<br />

répondant était l’Association des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>.<br />

Le 30 juillet 1974, par un jour pluvieux, 136 adolescents, âgées<br />

de 14 à 19 ans, parmi lesquels quatre cadets provenant du Corps<br />

Dieppe, affilié aux FMR, participant tous au camp d’été des cadets<br />

de la Base de Valcartier s’engouffrèrent dans un des baraquements<br />

de la base. On devait leur dispenser un cours théorique sur la<br />

sécurité des explosifs.<br />

Un capitaine leur expliquait les précautions à prendre en maniant<br />

une grenade. Normalement, toutes les grenades utilisées pour ce<br />

genre de cours étaient des pièces de démonstration inerte. Mais ce<br />

jour-là, suite à un concours de circonstances dû à l’incompétence et<br />

surtout à la négligence de certains, une vraie grenade s’était glissée<br />

parmi les objets de démonstration.<br />

Un cadet, ignorant quelle était « vraie » voulut la dégoupiller. Elle<br />

explosa, tuant six cadets dont trois du Corps Dieppe des FMR et en<br />

blessant une soixantaine d’autres.<br />

L’affaire fit les manchettes, donna lieu à une commission d’enquête<br />

militaire et à une enquête du coroner. Puis elle fut oubliée. Le nom<br />

des cadets Yves <strong>La</strong>nglois, Pierre Leroux et Éric Lloyd fut inscrit sur<br />

une plaque pour la postérité, puis ce fut l’oubli.<br />

Trente-cinq ans plus tard, 37 survivants de cette tragédie se sont<br />

rencontrés. Intéressés à cette histoire par l’un d’eux, le journaliste<br />

Hugo Fontaine, du quotidien « <strong>La</strong> Presse », a interviewé plus d’une<br />

vingtaine d’entre eux, dont Jean-Bernard Provencher, autre ancien<br />

cadet du Corps Dieppe, qui, lui, s’en est tiré vivant. Il a aussi parlé<br />

à plusieurs parents, tant des défunts que des blessés et de ceux<br />

qui, physiquement mais non psychologiquement, s’en sont tirés<br />

indemnes.<br />

Conçu selon le modèle d’une enquête journalistique, avec de<br />

nombreux « flash-back », non seulement l’ouvrage de Fontaine<br />

rappelle-t-il la trame des événements de la tragédie de juillet<br />

1974, mais s’attarde également, pour ne pas dire surtout, à l’aprèstragédie.<br />

<strong>Les</strong> cadets oubliés<br />

Car 37 ans plus tard, les malheurs de cette compagnie de cadets ne<br />

sont pas terminés. <strong>Les</strong> acteurs de ce drame ont souffert et souffrent<br />

encore. Mais qui se souvient des survivants ? demande aujourd’hui<br />

avec justesse celui qui commandait le camp des cadets, en 1974, le<br />

Lieutenant-colonel Robert Whitelaw.<br />

Ce que l’ouvrage démontre, c’est que les potentielles séquelles<br />

psychologiques d’une explosion comme celle du 30 juillet 1974<br />

n’étaient pas totalement ignorées par les autorités, mais elles furent<br />

largement sous-estimées.<br />

En 1974, les cadets furent renvoyés à la maison. Ils ne reçurent ni<br />

soutien psychologique, ni aucun autre type d’aide. Le problème<br />

c’est que personne ne semble avoir pensé que ces cadets n’étaient<br />

pas de vrais soldats mais des adolescents dont certains, à 14 ans,<br />

étaient à peine sortis de l’enfance.<br />

Or à l’époque, le stress post-traumatique n’était pas encore passé<br />

dans les mœurs et le commun des mortels n’était pas encore<br />

familier avec les séquelles associées à un événement traumatisant.<br />

Et personne ne semble avoir réalisé que pour un groupe de jeunes,<br />

voir ainsi six des leurs tués, une soixantaine gravement blessés dont<br />

certains franchement estropiés pour la vie les traumatiserait jusqu’à<br />

l’âge adulte.<br />

Évidemment, tous les cadets et les autres qui ont vécu l’explosion<br />

n’ont pas développé un état de stress post-traumatique. Certains<br />

ont pu s’en guérir dans les semaines et les mois qui ont suivi<br />

l’événement et ceux qui en souffrent encore aujourd’hui font face à<br />

des degrés de sévérité différents.<br />

Mais aucun n’a oublié. Aucun ne pourra jamais oublier.<br />

Ni les parents de ceux qui sont décédés, ni leurs camarades de<br />

chambrée, qu’ils aient été blessés dans leur corps d’adolescents ou<br />

simplement acteurs miraculeusement indemnes d’une journée qui<br />

a transformé leur vie à jamais.<br />

Pierre Vennat,<br />

Historien régimentaire


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 33<br />

Promotions<br />

Major<br />

Lefebvre<br />

Sergent<br />

Delorme-Chalifoux<br />

Caporal-chef<br />

White<br />

Promotions<br />

Second-lieutenant<br />

<strong>La</strong>voie<br />

Sergent<br />

Paquin-Bénard<br />

Caporal-chef<br />

Provençal<br />

Adjudant-maître Côté<br />

Caporal-chef<br />

Chao<br />

Caporal<br />

Favreau<br />

Sergent<br />

Kozdeba<br />

Caporal-chef<br />

Lotay<br />

Caporal<br />

Nguyenphat-Therrien


Page 34 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Décorations<br />

Décorations<br />

Major Cohen<br />

Décoration des<br />

Forces canadiennes<br />

Sergent Leong<br />

Décoration des<br />

Forces canadiennes<br />

Caporal<br />

Expérience-Nozieux<br />

Médaille<br />

Opération Hestia<br />

Capitaine Zongia-Mbali<br />

Décoration des<br />

Forces canadiennes<br />

Caporal Choquette<br />

Décoration des<br />

Forces canadiennes<br />

Sergent Castonguay<br />

Étoile de campagne<br />

2 e Agrafe<br />

Adjudant Ferland<br />

Décoration des<br />

Forces canadiennes<br />

2 e Agrafe<br />

Caporal Manceur<br />

Décoration des<br />

Forces canadiennes<br />

Caporal-Chef <strong>La</strong>montagne<br />

Étoile de campagne<br />

2 e Agrafe<br />

Sergent Magny<br />

Décoration des<br />

Forces canadiennes<br />

Caporal Expérience-Nozieux<br />

Décoration des<br />

Forces canadiennes<br />

Caporal<br />

Sayed-Hussein<br />

Étoile de campagne<br />

2 e Agrafe<br />

Sergent Legault<br />

Décoration des<br />

Forces canadiennes<br />

1 re Agrafe<br />

Sergent Lozin<br />

Médaille<br />

Opération Hestia<br />

Caporal Huon<br />

Étoile de campagne<br />

1 re Agrafe


<strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012 Page 35<br />

Mentions<br />

Mentions<br />

Élève-officier <strong>La</strong>voie<br />

Mention Élogieuse<br />

du CMDT Fus MR<br />

Sergent Goulet<br />

Mention Élogieuse<br />

du CMDT Fus MR<br />

Sergent Gaudreau<br />

Mention Élogieuse<br />

du CMDT Fus MR<br />

Caporal Desautels<br />

Mention Élogieuse<br />

du CMDT Fus MR


Page 36 <strong>La</strong> <strong>Grenade</strong>, février 2012<br />

Connaissez votre musée<br />

<strong>Les</strong> visiteurs, qui viennent admirer les plaques de nos Membres Émérites, sur la mezzanine audessus<br />

de la salle d’exercice, ont sûrement pu admirer ce mannequin. <strong>La</strong> tenue rouge de gala est<br />

celle portée par l’infanterie depuis 1932. Le pantalon est celui encore porté aujourd’hui avec la<br />

même barre tandis que le casque blanc du genre des “Bobbies” londoniens fut porté jusqu’à la<br />

Deuxième Guerre et est maintenant remplacé par le traditionnel bonnet de fourrure noir, le même<br />

que portent les gardes à l’entrée du Palais de Buckingham à Londres.<br />

Pierre Vennat,<br />

Historien régiementaire<br />

Vous vous débrouillez avec un ordinateur ?<br />

Votre musée a besoin de vous pour son Opération<br />

transcription<br />

Aux membres de la Famille Régimentaire,<br />

Le Musée régimentaire entreprend une opération spéciale visant à<br />

transcrire d’anciens textes.<br />

L’opération vise à adapter ces textes aux nouvelles réalités informatiques<br />

pour permettre leur insertion ultérieure au site internet<br />

du Régiment. Le Musée requiert donc des volontaires (bénévoles)<br />

pour accomplir cette mission.<br />

<strong>La</strong> connaissance des outils Microsoft (word,excel,power point) serait<br />

un atout. Si vous possédez de l’expérience en programmation<br />

vous serez les bienvenus.<br />

Président et éditeur :<br />

Lieutenant-colonel Francis Roy<br />

Co-directeurs<br />

M. Pierre Vennat<br />

Capitaine Pierre Leblanc<br />

Correction et révision :<br />

Mme Micheline B. Vennat<br />

Équipe du journal<br />

Collaborateur:<br />

Lieutenant Mathieu Côté<br />

<strong>Mont</strong>age et infographie :<br />

Caporal Romain Huon<br />

Caporal Stevens Antonuk<br />

ISSN 1925-2536 (Imprimé)<br />

ISSN 1925-2544 (En ligne)<br />

FMR Historia Réponses<br />

1-En juin 1914, pour protester contre le fait que le ministre Sam Hughes voulait leur interdire de parader avec leurs armes<br />

aux côtés du Saint-Sacrement lors de la parade de la Fête-Dieu.<br />

2-Arthur Mignault, alors médecin-major des Carabiniers <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong>, qui servit outre-mer durant la Première Guerre<br />

mondiale comme colonel commandant de deux hôpitaux militaires canadiens-français et termina sa carrière brigadier<br />

général.<br />

3-Le 1er août 1902, les « Mount <strong>Royal</strong> Rifles », alors commandés par le Lieutenant-colonel François Samuel Mackay, devenaient<br />

officiellement les « Carabiniers <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> », nom sous lequel de toute façon, la population francophone les désignait<br />

depuis leur fondation, en 1869.<br />

4-Le Manège militaire des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> fut inauguré officiellement le 1er avril 1910.<br />

Cependant si vous savez vous servir d’un clavier nous serons heureux<br />

de vous accueillir.<br />

Cette opération, vitale pour la conservation de documents relatant<br />

l’Histoire du Régiment, permettra une diffusion élargie de notre<br />

patrimoine écrit grâce aux nouvelles technologies de l’information<br />

(internet etc.)<br />

Si vous désirez participer à l’évolution de votre Musée, veuillez me<br />

contacter:<br />

Guy Gosselin,<br />

Lieutenant-colonel à la retraite<br />

Conservateur du Musée régimentaire<br />

5-Construit grâce à une souscription populaire, le Manège des <strong>Fusiliers</strong> <strong>Mont</strong>-<strong>Royal</strong> doit sa construction aux efforts<br />

acharnés de deux hommes, le Colonel honoraire Sir Rodolphe Forget et le Lieutenant-colonel Alfred <strong>La</strong>belle, promu plus<br />

tard brigadier général et commandant du Régiment en 1910.<br />

Si vous êtes intéressé à vous<br />

impliquer ou<br />

à écrire pour le journal<br />

n’hésitez pas à communiquer avec<br />

M. Pierre Vennat par courriel à l’adresse<br />

suivante :<br />

pvennat@sympatico.ca<br />

ou via<br />

le capitaine adjudant de l’unité

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