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UNIVERSITE DE FRANCHE-COMTE<br />

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE BESANCON<br />

PLACE SAINT-JACQUES-25030 BESANCON CEDEX-TELECOPIE : 03.81.66.55.29<br />

ANNEE 2005 – N°25 05 33<br />

SYNDROME DE DETRESSE RESPIRATOIRE IDIOPATHIQUE<br />

DU PREMATURE ET AIGUE DE L’ADULTE : INTERETS<br />

THERAPEUTIQUES DU SURFACTANT PULMONAIRE<br />

EXOGENE.<br />

THESE<br />

présentée et soutenue publiquement<br />

le : 02 décembre 2005<br />

pour obtenir le diplôme d’Etat <strong>de</strong><br />

DOCTEUR EN PHARMACIE<br />

PAR<br />

Sophie GRAND-PERRET<br />

Née le 12 avril 1981 à SAINT-CLAUDE (39)<br />

Directeur <strong>de</strong> Thèse : A. JACQUESON Professeur<br />

Examinateurs <strong>de</strong> Thèse :<br />

Prési<strong>de</strong>nt : A. JACQUESON Professeur<br />

Juges : C. PATRY Praticien hospitalier<br />

C. THUILLIER Docteur en Pharmacie


Nom-Prénom : GRAND-PERRET Sophie<br />

Thèse soutenue le : 02 décembre 2005<br />

RESUME<br />

Titre <strong>de</strong> la thèse : Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire idiopathique du prématuré et aiguë <strong>de</strong><br />

l'Adulte : Intérêts thérapeutiques du surfactant pulmonaire exogène.<br />

Résumé : Le surfactant pulmonaire est une substance indispensable à la respiration qui tapisse<br />

les alvéoles. Le surfactant a à la fois un rôle dans l'intégrité physique <strong>de</strong>s alvéoles, en agissant<br />

comme une barrière contre l'infiltration du plasma sanguin, mais aussi un rôle dans la régulation<br />

<strong>de</strong> la tension <strong>de</strong> surface.<br />

De nombreuses anomalies, comme un défaut <strong>de</strong> synthèse ou une <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> ce surfactant<br />

peuvent conduire à un syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire.<br />

Ainsi, chez le nouveau-né prématuré, le manque <strong>de</strong> maturité pulmonaire conduit à une absence <strong>de</strong><br />

production <strong>de</strong> surfactant. Cela se manifeste par un ,Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire<br />

Idiopathique ou maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines. Chez l'Adulte, différentes causes sont à<br />

l'origine d'une atteinte du surfactant conduisant à un Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire Aiguë.<br />

Dans ces <strong>de</strong>ux cas, il semble intéressant <strong>de</strong> remplacèr le surfactant déficient par un surfactant<br />

exogène afin <strong>de</strong> rétablir les fonctions pulmonaires.<br />

Mots-clés :<br />

Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire idiopathique1 prématurité<br />

Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë <strong>de</strong> l'Adulte<br />

Surfactant exogène<br />

Traitement


A mon Directeur et Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> thèse<br />

Monsieur Alain JACQUESON<br />

Professeur <strong>de</strong> Toxicologie à la Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine et <strong>de</strong> Pharmacie <strong>de</strong> Besançon<br />

Pour m’avoir fait l’honneur d’accepter <strong>de</strong> diriger ce sujet et <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r ce jury.<br />

Pour vos précieux conseils, votre disponibilité<br />

et votre confiance quant à ce travail.<br />

Pour votre enseignement et votre gentillesse<br />

que j’ai pu apprécier pendant ces six années.<br />

Veuillez trouver ici le témoignage <strong>de</strong> mon plus profond respect<br />

et <strong>de</strong> ma plus vive reconnaissance.


A mes juges<br />

Monsieur Cyrille PATRY<br />

Praticien Hospitalier dans le service <strong>de</strong> Réanimation Médicale du CHU Jean-Minjoz à<br />

Besançon.<br />

Pour votre accueil au sein du service <strong>de</strong> Réanimation Médicale<br />

Pour vos conseils avisés et votre disponibilité<br />

Pour m’avoir permis <strong>de</strong> participer à un essai clinique,<br />

domaine dont j’ai fait mon métier<br />

Vous m’avez fait l’honneur d’accepter <strong>de</strong> juger cette thèse,<br />

veuillez croire en ma profon<strong>de</strong> reconnaissance.


Ma<strong>de</strong>moiselle Claire THUILLIER<br />

Docteur en Pharmacie<br />

Pour votre sourire et votre accueil lors <strong>de</strong> ces premiers jours <strong>de</strong> stage<br />

Pour m’avoir inculqué mes premiers réflexes d’ARC<br />

Pour votre sympathie et votre bonne humeur.<br />

Vous avez accepté avec gentillesse <strong>de</strong> juger cette thèse.<br />

Veuillez trouver ici l’expression <strong>de</strong> mes plus vifs remerciements.


A mes parents :<br />

Pour tout ce que vous m’avez inculqué et appris.<br />

A ma mère, qui a supporté mes interminables monologues <strong>de</strong> mes cours <strong>de</strong> Pharmacie. Tu<br />

aurais pu passer le concours à ma place ! Pour avoir évité à mes professeurs une longue liste<br />

<strong>de</strong> fautes d’orthographes et pour être toujours là quand il faut<br />

A mon père, pour sa présence et son exemple. Pour sa capacité à supporter mes écarts sonores<br />

et m’avoir aidé dans les différentes étapes <strong>de</strong> ma vie étudiante et future vie professionnelle.<br />

Merci pour ta confiance.<br />

La <strong>de</strong>rnière est enfin partie, vous allez pouvoir en profiter !!<br />

Recevez ce mémoire en guise <strong>de</strong> remerciement et témoignage <strong>de</strong> mon amour.


A mon frère, ma sœur, ma belle sœur et mon beau frère,<br />

François, pour m’avoir toujours considérée en adulte et m’avoir fait découvrir le mon<strong>de</strong><br />

merveilleux du Cinéma.<br />

Florence, « ma <strong>de</strong>uxième maman », pour s’être occupée <strong>de</strong> moi et m’avoir fait profiter <strong>de</strong><br />

Besançon bien avant ma vie étudiante.<br />

Christiane, qui m’a connue toute petite, et que je considère comme une sœur. Je suis très<br />

heureuse que tu partages avec moi cette journée.<br />

Thierry, pour avoir accepté tous les mercredi soirs et <strong>de</strong> nombreux samedi les visites <strong>de</strong> sa<br />

belle sœur. Et pour avoir trouvé le courage <strong>de</strong> veiller certains soirs pour les films que je<br />

rapportais.<br />

Le plaisir que nous avons à être réuni est le symbole <strong>de</strong> mon amour pour vous.<br />

A mon filleul, Thomas, je suis très fière d’être ta marraine, car <strong>de</strong> toute façon tu es le plus<br />

beau et le plus intelligent. Profite <strong>de</strong> ces années car comme tu le dis « moi encore beaucoup<br />

école !!! »<br />

A ma nièce, Axelle, ma petite charmeuse au regard coquin, tu es encore toute petite mais tu<br />

sais déjà très bien ce que tu veux.


A ma grand-mère, Mouty, pour tous les nouvel ans à jouer au « tour à tour » et « perd pas la<br />

boule »<br />

A toute ma famille<br />

A tous ceux qui ne sont pas là aujourd’hui pour partager ce moment avec moi.


A mes amis :<br />

L’équipe du début,<br />

Marie, mon amie <strong>de</strong> toujours, tous les souvenirs passés et à venir sont chers à mon cœur.<br />

Pour ta présence fidèle et ton écoute.<br />

Céline, ma voisine, pour tout nos délires à la Danse et ailleurs<br />

Nicolas, notre casse-cou, Yohan et Romu nos sportifs, Elodie fidèle co-pilote, Aurélie<br />

partenaire <strong>de</strong> Danse<br />

Le co-voiturage ;<br />

Merci à tous ceux qui ont eu confiance en ma conduite notamment Anne, qui a supporté tous<br />

les dimanche soirs mes supers conseils sur « comment avoir son concours en Mé<strong>de</strong>cine et<br />

gar<strong>de</strong>r le moral ».<br />

L’équipe <strong>de</strong> la fac :<br />

Fanny et Cindy mes confi<strong>de</strong>ntes et partenaires <strong>de</strong> rires, <strong>de</strong> larmes et <strong>de</strong> délires.<br />

Hervé pour nos soirées cinés et repas improvisés<br />

Emilie tombée aussi sous le charme <strong>de</strong> Robbie Williams<br />

Aline pour la préparation <strong>de</strong>s crêpes et autres petits plats lors <strong>de</strong>s soirées chez Hervé<br />

Kevin, mon killer au cœur tendre<br />

Stéphanie, pour tes marguaritas<br />

Mélanie, pour supporter <strong>de</strong> mieux en mieux l’alcool et tous tes délires (vive le<br />

magnétophone !!)<br />

Bruno, encore un sportif, pour nous avoir supporté et faire partie intégrante du mon<strong>de</strong><br />

enchanteur et merveilleux <strong>de</strong> la Pharmacie.<br />

Pour tous nos CRITs, soirées, débats, pour les Before et les Afters, et pour avoir fait <strong>de</strong> ces 6<br />

années les plus belles. En espérant qu’il y en aura beaucoup d’autres.<br />

A ceux <strong>de</strong> Poitiers, 3 mois pour découvrir les richesses gastronomiques d’autant <strong>de</strong> régions :<br />

c’était trop court mais la balance s’en souvient !


A tous ceux qui m’ont fait profiter <strong>de</strong> leurs connaissances et expériences, et m’ont appris<br />

mon futur métier.<br />

A Mme SERVONNAT-LAURENT et son équipe Claudine, Dominique, Laurence,<br />

Delphine.<br />

A Mme DUCHENE, Karine et Sylvette.<br />

Pour m’avoir toutes <strong>de</strong>ux accueillie et formée pendant <strong>de</strong> nombreux étés ou hivers.<br />

A toute l’équipe <strong>de</strong> la reprographie, Sam et Yann sans vous cette thèse n’existerait pas !!<br />

A la SCNF, pour mes nombreux aller-retour au tarif 12-25 !!


Syndrome <strong>de</strong> détresse<br />

respiratoire idiopathique du<br />

prématuré et aiguë <strong>de</strong> l’adulte :<br />

intérêts thérapeutiques du<br />

surfactant pulmonaire exogène


SOMMAIRE<br />

3


INTRODUCTION<br />

RESPIRATION ET FONCTION PULMONAIRE<br />

1. Rappel anatomique<br />

2. Physiologie<br />

3. Mécanisme respiratoire et rôles du surfactant<br />

LE NOUVEAU NE PREMATURE, TRAITEMENT DE L’IMMATURITE<br />

PULMONAIRE PAR LE SURFACTANT EXOGENE<br />

1. Généralités<br />

2. La prématurité<br />

3. La maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines ou Syndrome <strong>de</strong> Détresse<br />

Respiratoire Idiopathique<br />

4. Traitements<br />

TRAITEMENT DU SYNDROME DE DETRESSE RESPIRATOIRE<br />

AIGU DE L’ADULTE : INTERET DU SURFACTANT EXOGENE<br />

1. Le SDRA <strong>de</strong> l’Adulte<br />

2. Traitement actuel<br />

3. Surfactant exogène : intérêts et étu<strong>de</strong>s déjà menées<br />

CONCLUSION<br />

5


LISTE DES ABREVIATIONS<br />

7


Ag: Antigène<br />

AG: Aci<strong>de</strong> Gras<br />

ALI: acute Lung Injury=atteinte pulmonaire aigue<br />

AMPc: adénosyl monophosphate cyclique<br />

ARF: Acute Respiratory Failure=insuffisance respiratoire aigue<br />

ARNm: Aci<strong>de</strong> RiboNucléique messager<br />

BALT: Bronchus Associated Lymphoïd Tissu<br />

CD: Cellule Dendritique<br />

CL: Cellule <strong>de</strong> Langerhans<br />

CMH II: Complexe Majeur d’Histocompatibilité <strong>de</strong> type II<br />

CMV : CytoMégaloVirus<br />

CPA: Cellule Présentatrice d’Antigène<br />

DPPC: DiPalmitoylPhosphatidylCholine<br />

FiO2: Fraction inspiratoire en oxygène<br />

GC: GlucoCorticoï<strong>de</strong>s<br />

Ig: Immunoglobuline<br />

IgAs: Immunoglobuline A sécrétoire<br />

KGF: Keratinocyte Growth Factor<br />

LB: Lymphocyte B<br />

LBA: Lavage Broncho-Alvéolaire<br />

LT: Lymphocyte T<br />

MMH: Maladie <strong>de</strong>s Membranes Hyalines<br />

NIH: National Institut of Health<br />

NO: monoxy<strong>de</strong> d’azote<br />

NK: Natural Killer<br />

PaO2: Pression artérielle en O2<br />

PAPO: Pression Artérielle Pulmonaire d’Occlusion<br />

PC: PhosphatidylCholine<br />

PEEP : Positive End-Expiration Pressure = pression positive résiduelle expiratoire<br />

PG: PhosphatidylGlycérol<br />

PI: PhosphatidylInositol<br />

PNE: PolyNucléaire Eosinophile<br />

PNN: PolyNucléaire Neutrophile<br />

PPL: PhosPhoLipi<strong>de</strong>s<br />

9


PPM: Partie Par Million<br />

RCIU: Retard <strong>de</strong> Croissance Intra-Utérin<br />

RRLA : Retard <strong>de</strong> la Résorption du surfactant<br />

SA : Semaine d’Aménorrhée<br />

SaO2 : saturation en O2<br />

SDR : Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire<br />

SDRA: Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire Aiguë<br />

SDRI: Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire Idiopathique<br />

TG : TriGlycéri<strong>de</strong>s<br />

VIH : Virus <strong>de</strong> l’Immunodéficience Humaine<br />

10


INTRODUCTION<br />

11


La fonction respiratoire est un mécanisme complexe qui permet les échanges gazeux et ainsi<br />

l’oxygénation <strong>de</strong>s tissus <strong>de</strong> l’organisme. Cette fonction assure aussi l’élimination du CO2.<br />

Cependant les mécanismes d’inspiration et d’expiration sont régis par la tension <strong>de</strong> surface<br />

présente au niveau alvéolaire. La respiration n’est possible que par la présence d’un agent<br />

tensio-actif, le surfactant pulmonaire. Ce surfactant possè<strong>de</strong> aussi un rôle <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong><br />

l’intégrité <strong>de</strong>s alvéoles. Il est présent dès la naissance à terme.<br />

Malheureusement, il arrive que le surfactant naturellement présent au sein <strong>de</strong>s alvéoles soit<br />

déficient voire absent. Cela conduit à une altération <strong>de</strong> la fonction pulmonaire que l’on<br />

appelle Détresse Respiratoire. Afin <strong>de</strong> traiter cette pathologie, différents traitements ont été<br />

étudiés. La détresse respiratoire étant souvent sous-jacente à une altération du surfactant, les<br />

chercheurs s’intéressent au remplacement <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier pour ramener les fonctions<br />

respiratoires à la normale.<br />

Nous nous intéresserons à <strong>de</strong>ux syndromes <strong>de</strong> détresse respiratoire, celui chez le prématuré et<br />

celui chez l’Adulte. Cela nous permettra d’étudier l’intérêt d’une thérapeutique par<br />

remplacement du surfactant chez le nouveau-né prématuré souffrant d’une absence <strong>de</strong><br />

surfactant due à l’immaturité pulmonaire, mais aussi chez l’Adulte suite à l’altération du<br />

surfactant.<br />

Ainsi, dans une première partie, nous ferons une présentation <strong>de</strong> la fonction respiratoire, du<br />

surfactant et <strong>de</strong> son rôle au sein <strong>de</strong>s alvéoles. Puis, dans une <strong>de</strong>uxième partie, nous décrirons<br />

rapi<strong>de</strong>ment la prématurité et le syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire avant <strong>de</strong> nous intéresser à<br />

son traitement et à l’administration <strong>de</strong> surfactant exogène. Enfin, dans une troisième partie,<br />

nous définirons le syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë chez l’Adulte puis nous discuterons<br />

<strong>de</strong> l’intérêt potentiel d’un traitement par surfactant exogène.<br />

13


PREMIERE PARTIE<br />

RESPIRATION ET FONCTION<br />

PULMONAIRE<br />

15


La respiration, et donc l’oxygénation du corps humain, est fondamentale à la vie. Les<br />

poumons, organes <strong>de</strong> la respiration, sont situés au cœur <strong>de</strong> notre organisme qui a su les<br />

protéger en les maintenant dans une cavité entourée par <strong>de</strong>s structures osseuses.<br />

Ces organes sont en communication directe, et continue avec l’environnement extérieur, et<br />

c’est avec l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l’appareil pulmonaire que nous comprenons sa fonction.<br />

1. Rappel anatomique<br />

Ce que l’on appelle système respiratoire est en fait l’association entre le poumon, et le thorax.<br />

Le thorax est constitué <strong>de</strong> la cage thoracique (osseuse), et d’une partie musculoaponévrotique<br />

(ex : le diaphragme).<br />

L’individu normal possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux poumons. Ce sont <strong>de</strong>s organes spongieux. Chacun a une face<br />

externe convexe située contre la paroi thoracique, et une face interne concave. Leur base<br />

concave repose sur le diaphragme, et leur sommet (apex*) remonte jusqu’à la base du cou.<br />

Les poumons sont séparés par une structure appelée médiastin ainsi que par le cœur, et ils<br />

sont limités par la cage thoracique qui les entoure.<br />

Le poumon droit est sensiblement plus lourd (650 à 700 grammes) que le gauche (550 à 600<br />

grammes) mais leur taille, et leur poids varient d’un individu à l’autre.<br />

Le poumon droit est subdivisé en trois lobes (supérieur, moyen et inférieur) que l’on distingue<br />

grâce à la présence d’entailles profon<strong>de</strong>s où pénètre le feuillet le plus intérieur <strong>de</strong> la plèvre.<br />

Ces entailles sont appelées scissures*. Le poumon gauche lui, possè<strong>de</strong> 2 lobes (supérieur, et<br />

inférieur) avec une seule scissure. (1, 2)<br />

C’est ce que nous pouvons voir sur la figure 1.<br />

NB : Les noms suivis d’une astérisque * sont défini dans la partie glossaire située en page 119<br />

17


Figure 1 : La segmentation pulmonaire<br />

Source : Pneumologie aux éditions ellipses/aupelf<br />

La plèvre dont j’ai parlé ci-<strong>de</strong>ssus est une enveloppe séreuse qui comporte <strong>de</strong>ux feuillets :<br />

▪ Le feuillet viscéral qui recouvre la surface du poumon, et qui pénètre dans les<br />

scissures est le plus intérieur<br />

▪ Le feuillet pariétal qui recouvre la face interne <strong>de</strong> la cage thoracique<br />

(2, 3)<br />

Ces <strong>de</strong>ux feuillets coulissent l’un sur l’autre grâce à la présence d’un film liquidien entre eux.<br />

Il empêche les <strong>de</strong>ux feuillets <strong>de</strong> se collaber*. Le poumon est ainsi « collé » à la cage<br />

thoracique ce qui permet les mouvements respiratoires.<br />

Après avoir fait une brève présentation macroscopique du système pulmonaire, nous allons<br />

abor<strong>de</strong>r l’appareil respiratoire dans son ensemble du plus extérieur au plus intérieur jusqu’à<br />

l’unité respiratoire la plus petite.<br />

1.1. Voies aériennes supérieures et inférieures<br />

La principale fonction du poumon est l’échange gazeux entre l’environnement extérieur, et<br />

celui intérieur du corps humain. Pour cela il faut que l’air extérieur puisse parvenir jusqu’aux<br />

poumons. Le système respiratoire est ainsi composé <strong>de</strong>s voies aériennes supérieures (<strong>de</strong> la<br />

cavité nasale à la trachée dans sa partie non thoracique), et inférieures (à partir <strong>de</strong> la trachée).<br />

18


L’air pénètre ainsi par les fosses nasales ou la bouche, et rejoint la trachée, via le larynx, et se<br />

jette dans les bronches. (3)<br />

La figure 2 illustre l’anatomie pulmonaire.<br />

Figure 2 : l’appareil respiratoire<br />

Source :www.csdceo.on.ca/ecoles/33/8g8gcoeur.htm<br />

Par le mécanisme d’inspiration, l’air extérieur pénètre tout d’abord par la cavité nasale ou<br />

encore par la bouche<br />

19


Cornet inférieur<br />

Figure 3 : coupe <strong>de</strong> la cavité nasale<br />

Cornet moyen<br />

Source : documentation du service ORL <strong>de</strong> l’hôpital Jean Minjoz à Besançon<br />

La cavité nasale est constituée <strong>de</strong> cornets (figure 3), <strong>de</strong> vibrisses, et d’une muqueuse. Cette<br />

muqueuse est formée <strong>de</strong> très nombreux replis ce qui constitue une surface <strong>de</strong> 160 cm 2 . Une<br />

telle surface implique un important rôle d’échange, qui est ici thermodynamique. Mais le nez<br />

va permettre aussi une première épuration <strong>de</strong> l’air inspiré.<br />

Les vibrisses sont <strong>de</strong>s poils qui tapissent l’entrée <strong>de</strong> la cavité nasale. Ils vont permettre <strong>de</strong><br />

bloquer les poussières <strong>de</strong> taille importante au niveau du nez, et <strong>de</strong> les empêcher d’aller plus<br />

profondément dans l’appareil respiratoire. Il s’agit <strong>de</strong> particules supérieures à 10µ. Nous<br />

reviendrons plus tard sur la fonction d’épuration du système pulmonaire.<br />

Les cornets, au nombre <strong>de</strong> trois par narine, sont <strong>de</strong>s éléments très vascularisés qui vont<br />

permettre <strong>de</strong> réchauffer l’air inspiré à 37°C mais aussi <strong>de</strong> l’humidifier en le saturant à 100%<br />

en vapeur d’eau. Les cornets prennent une place importante dans la cavité nasale, et l’espace<br />

entre les replis est étroit permettant ainsi un conditionnement optimal <strong>de</strong> l’air inspiré en<br />

ralentissant le flux aérien mais entraînant aussi une résistance à l’écoulement <strong>de</strong> l’air<br />

(représentant la moitié <strong>de</strong> celle globale du système respiratoire). Ceci explique qu’en cas<br />

d’encombrement supplémentaire du nez ou d’effort d’inspiration (sport), il est plus facile <strong>de</strong><br />

respirer par la bouche où les résistances sont diminuées <strong>de</strong> moitié.<br />

Cornet supérieur<br />

20


Puis l’air poursuit son parcours via le pharynx qui est situé au carrefour aérodigestif. Il fait<br />

communiquer les fosses nasales, et le larynx avec la bouche, et l’œsophage.<br />

Ensuite l’air passe par le larynx, organe <strong>de</strong> la phonation (car il contient les cor<strong>de</strong>s vocales). Sa<br />

structure est ostéocartilagineuse. Les cor<strong>de</strong>s vocales constituent le niveau respiratoire moyen.<br />

Le niveau inférieur, situé sous la glotte, se continue avec la trachée.<br />

La trachée conduit l’air, c’est un tube <strong>de</strong> 12cm <strong>de</strong> long et <strong>de</strong> 2,5 cm <strong>de</strong> diamètre en moyenne.<br />

Elle est formée d’anneaux cartilagineux (une vingtaine). Sa partie supérieure fait encore partie<br />

<strong>de</strong>s voies aériennes supérieures car elle est extrathoracique, puis elle plonge dans l’arbre<br />

bronchique (figure 4). (3)<br />

Figure 4 : larynx et voies respiratoires intrathoraciques<br />

Sources : www.topsante.fr/topsante/ anatomie/anatomie.html<br />

http://www.clparc-beauvais.fr/Serveur/ESANTE/lexique/images/poumon.htm<br />

21


1.2. Arbre bronchique<br />

1.2.1. Structure<br />

On peut considérer cette structure comme un arbre inversé, la portion thoracique <strong>de</strong> la trachée<br />

constituant le tronc, les bronches <strong>de</strong> toutes tailles en sont les branches, et les alvéoles les<br />

feuilles.<br />

La trachée se termine par une intersection entre <strong>de</strong>ux bronches souches droite et gauche <strong>de</strong><br />

diamètre moyen 13 mm qui vont donner naissance à chaque poumon. La bronche souche<br />

droite est plus courte, plus verticale, et plus large que la gauche.<br />

Ces bronches se divisent <strong>de</strong> manière non dichotomique en bronches lobaires (une par lobe soit<br />

3 dans le poumon droit et 2 à gauche) puis segmentaires, et sous segmentaires (figure 5).<br />

Viennent ensuite les bronchioles (environ 500 000) dont la <strong>de</strong>rnière série se termine par les<br />

sacs alvéolaires. (2)<br />

Lobe supérieur (1, 2, 3)<br />

Lobe moyen (4, 5)<br />

Lobe inférieur (6, 7, 8,<br />

9, 10)<br />

1. bronche apicale, 2. bronche dorsale 3. bronche ventrale<br />

4. bronche latérale à droite et externe <strong>de</strong> la lingula à gauche,<br />

5. bronche médiale à droite et interne à gauche, 6. Bronche<br />

supérieure, 7. Bronche paracardiaque ,8. Ventrobasale, 9. Bronche<br />

latérobasale, 10. Terminobasale<br />

AP : tronc apicodorsal<br />

Figure 5 : Représentation <strong>de</strong> face <strong>de</strong> l’arbre trachéo-bronchique<br />

Source : pneumologie chez Masson p2<br />

Lobe supérieur (1, 2, 3,<br />

4, 5)<br />

Lobe inférieur (6, 8, 9,<br />

10)<br />

22


Plus on pénètre dans le poumon, plus les bronches diminuent <strong>de</strong> taille, <strong>de</strong>viennent plus<br />

musculeuses que cartilagineuses.<br />

Figure 6 : division <strong>de</strong>s voies aériennes et leurs diamètres<br />

Source : Pneumologie Masson<br />

Ces différentes structures vont formées trois zones successives en fonction <strong>de</strong> leur rôle dans la<br />

respiration.<br />

De la fin <strong>de</strong> la trachée aux bronchioles, on trouve la zone <strong>de</strong> conduction. Cette zone ne<br />

possè<strong>de</strong> pas d’alvéoles, et ne participe pas aux échanges gazeux. Cela constitue l’espace mort<br />

anatomique (environ 150 mL).<br />

Ensuite, les bronchioles respiratoires forment la zone <strong>de</strong> transition : pouvant être partiellement<br />

alvéolées, elles participent aux échanges gazeux en plus d’être <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> conduction.<br />

Enfin, les canaux alvéolaires avec les alvéoles sur lesquelles ils s’ouvrent, forment la zone<br />

respiratoire ou d’échange. (Figure 6)<br />

23


1.2.2. Cellules composant l’arbre bronchique<br />

L’épithélium est le même <strong>de</strong> la trachée aux bronches terminales, seul son épaisseur, et la<br />

répartition <strong>de</strong>s cellules varient. (schéma 1)<br />

(3)<br />

▪ Les cellules ciliées sont réparties <strong>de</strong>s bronches aux bronchioles. Elles possè<strong>de</strong>nt à leur<br />

sommet <strong>de</strong>s cils (jusqu’à 250). Ces cils sont eux-mêmes constitués <strong>de</strong> microtubules.<br />

Tout cela forme un tapis qui oscille rythmiquement, et qui va avoir pour fonction <strong>de</strong><br />

mettre en mouvement le mucus qui les recouvre.<br />

▪ Les cellules basales sont plus rares, et permettent le renouvellement <strong>de</strong>s cellules<br />

bronchiques.<br />

▪ Les cellules caliciformes, plus rares dans les bronchioles, produisent le mucus.<br />

▪ Les cellules <strong>de</strong> Clara* absentes <strong>de</strong>s bronches mais localisées dans les bronchioles sont<br />

non ciliées. Elles ont pour fonction la production et la sécrétion <strong>de</strong> protéine, et <strong>de</strong><br />

l’apoprotéine du surfactant, un rôle <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s voies respiratoires, et le<br />

renouvellement <strong>de</strong>s cellules broncho-alvéolaires. (figure 7)<br />

Cils<br />

Mucus<br />

Cellules ciliées<br />

Cellule à mucus<br />

Schéma 1 : la muqueuse bronchique<br />

Epithélium pseudo-<br />

stratifié<br />

Membrane basale<br />

Sous muqueuse<br />

24


1.3. Anatomie alvéolaire<br />

L’Homme possè<strong>de</strong> environ 300 à 400 millions d’alvéoles (figure 8) représentant une surface<br />

<strong>de</strong> 150 m 2. C’est là que se déroulent les échanges gazeux entre l’air et le sang circulant.<br />

L’épithélium <strong>de</strong>s alvéoles est constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> cellules :<br />

▪ Les pneumocytes <strong>de</strong> type I* ou membraneux. Ils représentent 40% <strong>de</strong>s cellules. Ils<br />

sont très sensibles aux agressions, et ils possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s extensions cytoplasmiques qui<br />

recouvrent 90% <strong>de</strong> la surface alvéolaire.<br />

▪ On trouve aussi les pneumocytes <strong>de</strong> type II* ou granuleux. Ils représentent eux 60%<br />

<strong>de</strong>s cellules mais ne recouvrent que 7% <strong>de</strong> la surface. Ils ont <strong>de</strong>s villosités. Leur rôle<br />

est <strong>de</strong> synthétiser l’hypophase du surfactant, <strong>de</strong> régénérer le revêtement alvéolaire (les<br />

pneumocytes <strong>de</strong> type I ne pouvant se renouveler). Etant reliés entres eux, ces<br />

pneumocytes forment une barrière. (figure 7)<br />

La membrane alvéolo-capillaire (environ 0,10 µ d’épaisseur) comporte une zone plus fine où<br />

l’endothélium capillaire, et l’épithélium alvéolaire fusionnent. C’est la zone d’échange, et <strong>de</strong><br />

diffusion <strong>de</strong>s gaz.<br />

A la surface interne <strong>de</strong>s alvéoles, les pneumocytes <strong>de</strong> type II secrètent le surfactant qui<br />

confère la stabilité mécanique au poumon.<br />

Nous verrons plus tard sa composition et son rôle plus en détail.<br />

Figure 7 : représentation<br />

schématique du revètement<br />

épithéliale tapissant les voies<br />

respiratoires intrapulmonaires.<br />

CC : cellule ciliée ; CM : cellule<br />

à mucus ; CB : cellule basale ;<br />

CCl : cellule <strong>de</strong> Clara ; P1 :<br />

pneumocyte I ; P2 : pneumocyte<br />

II ; 1 : épithélium ; 2 :<br />

membrane basale ; 3 : sousmuqueuse<br />

Source : Pneumologie Masson<br />

25


On trouve aussi d’autres cellules comme les lymphocytes, les macrophages (qui résorbent le<br />

surfactant, et ont un rôle très actif dans la lutte contre les agressions en secrétant <strong>de</strong>s<br />

médiateurs), les mastocytes, et <strong>de</strong>s fibroblastes.<br />

L’alvéole (figure 8) va permettre l’échange entre l’oxygène (O2) <strong>de</strong> l’air inspiré vers les<br />

capillaires, et donc les globules rouges, et le gaz carbonique (CO2) produit par l’organisme. Il<br />

y a ainsi épuration du sang.<br />

(3, 5)<br />

Figure 8 : alvéoles pulmonaires<br />

Source : http://oac.med.jhmi.edu/res_phys/Encyclopedia/Surfactant/Surfactant.HTML<br />

2. Physiologie<br />

Comme nous l’avons vu auparavant, le poumon est composé <strong>de</strong> nombreuses cellules qui lui<br />

donnent différentes fonctions.<br />

2.1. Fonction d’épuration<br />

Le poumon filtre plus <strong>de</strong> 10 000 litres d’air ambiant par jour. Cette fonction est très<br />

importante car l’air inspiré contient <strong>de</strong>s particules, microorganismes ou substances<br />

potentiellement nocifs. L’air retrouvé au niveau alvéolaire est donc épuré par différents<br />

mécanismes, il est réchauffé à 37°c, et saturé à 100% <strong>de</strong> vapeur d’eau. Cette épuration permet<br />

donc d’obtenir un air <strong>de</strong> bonne qualité au niveau alvéolaire. Elle élimine les particules<br />

contaminantes, parfois toxiques mais aussi les poussières <strong>de</strong> l’air inhalé.<br />

(4)<br />

26


2.1.1. Dépôt <strong>de</strong>s particules<br />

Le poumon est un véritable filtre qui protège ainsi les 70 m 2 <strong>de</strong> surface d’échange alvéolaire.<br />

Les fonctions d’épuration se font à tous les étages <strong>de</strong> l’appareil respiratoire, et par différents<br />

mécanismes.<br />

Les particules pénètrent notamment en fonction <strong>de</strong> leur taille ou diamètre, <strong>de</strong> leur forme ou <strong>de</strong><br />

leur <strong>de</strong>nsité.<br />

Elles se déposent (figure 9) :<br />

▪ par inertie <strong>de</strong> façon proportionnelle à leur masse, et à leur vitesse. Les particules<br />

supérieures à 10µ s’impactent dans les voies aériennes supérieures où le courant est le<br />

plus élevé.<br />

▪ par sédimentation pour les particules entre 0,3 et 2µ. Cela se fait lorsque le débit est<br />

faible, à cause <strong>de</strong> la gravité.<br />

▪ Par interception lorsque le diamètre <strong>de</strong> la particule est supérieur à celui <strong>de</strong> la<br />

bronchiole ;<br />

▪ mais aussi par diffusion (lorsque le diamètre est inférieur à 0,2µ).<br />

▪ La majorité <strong>de</strong>s particules dont le diamètre est inférieur à 0.3µ restent en suspension,<br />

(1, 4)<br />

puis sont expirées.<br />

Tableau I : Dépôts <strong>de</strong>s particules en fonction <strong>de</strong> leur diamètre<br />

Supérieures à 10µ Dépôt nasal<br />

2 à 10 µ Niveau trachéo-bronchique par impaction<br />

0,3 à 2 µ Parois alvéolaires par sédimentation<br />

Inférieures à 0.3 µ<br />

Source : Pneumologie ELLIPSES/AUPELF<br />

Restent en suspension et sont expulsées<br />

par expiration<br />

27


Figure 9 : dépôts <strong>de</strong>s particules dans l’arbre trachéo-bronchique<br />

Source : eurolivres.vpc.free.fr/.../ France/<strong>de</strong>ssin22.html<br />

2.1.2. Épuration mécanique<br />

L’appareil pulmonaire possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> défenses physiques tels que l’éternuement,<br />

la toux, l’apnée ou le tapis mucociliaire.<br />

(1, 4, 5)<br />

2.1.2.1. nez-pharynx<br />

Le nez et le pharynx constituent une <strong>de</strong>s premières barrières. Ils empêchent, et préviennent<br />

l’entrée <strong>de</strong> particules ou d’organismes dont la taille est supérieure à 10µ. Ces particules<br />

s’impactent sur les muqueuses. En effet, les particules supérieures à 10µ se déposent au<br />

niveau nasal dans le mucus <strong>de</strong> l’escalator mucociliaire. Les éternuements, le mouchage ou la<br />

déglutition finissent <strong>de</strong> nous en débarrasser.<br />

28


2.1.2.2. Toux<br />

La toux (mécanisme <strong>de</strong> respiration profon<strong>de</strong> suivie d’une expiration forcée avec une glotte<br />

fermée qui s’ouvre subitement pour produire la phase expulsive) va éliminer les débris, le<br />

mucus plus ou moins infecté. Elle permet ainsi <strong>de</strong> se débarrasser rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> corps<br />

étrangers, mais aussi <strong>de</strong> l’hypersécrétion lors d’une irritation ou infection en propulsant les<br />

mucosités vers le pharynx, et la bouche.<br />

Les zones plus sensibles à la toux sont le larynx, la trachée, et les grosses bronches.<br />

(3)<br />

2.1.2.3. Appareil mucociliaire<br />

Composition<br />

Après les voies aériennes supérieures, les particules inférieures à 10µ pénètrent dans l’arbre<br />

bronchique. Elles seront ramenées jusqu’aux larynx via le mécanisme d’élimination qui est le<br />

tapis mucociliaire. On le trouve <strong>de</strong>s fosses nasales jusqu’aux bronches respiratoires. Il s’agit<br />

d’un épithélium pseudo stratifié cylindrique, cilié et mucosécréteur.<br />

Comme nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, les cellules ciliaires comportent <strong>de</strong>s cils à leur pôle<br />

apical (environ 200 cils par cellules).<br />

Ces cils composent le tapis, que l’on peut considérer comme un escalator. En effet, les cils<br />

sont vibratiles, animés d’un mouvement synchrone. Ils sont plus longs dans la trachée (5 à 7µ)<br />

que dans les bronches (3 à 4µ).<br />

Le mucus est composé d’une hypophase séreuse, en contact avec le pôle apical <strong>de</strong>s cellules<br />

ciliées, d’une épiphase viscoélastique faite <strong>de</strong> mucus, avançant grâce aux battements<br />

synchrones <strong>de</strong>s cils. (2)<br />

Mécanisme<br />

Pendant la phase <strong>de</strong> propulsion, dite active ou efficace, les cils sont rigi<strong>de</strong>s incurvés vers<br />

l’avant en contact avec le mucus qu’ils propulsent. Puis lors du retour, les cils per<strong>de</strong>nt leur<br />

rigidité, et <strong>de</strong>viennent plus souples, revenant ainsi à la position initiale sans altérer le<br />

mouvement initié (en contact cette fois avec l’hypophase) (figures 10 et 11).<br />

29


La propulsion par vague <strong>de</strong> ce mucus grâce aux cils permet une remontée <strong>de</strong> celui-ci avec son<br />

chargement d’impureté vers le pharynx où il peut- être dégluti ou expectoré par le mécanisme<br />

<strong>de</strong> toux. Mais ce mécanisme <strong>de</strong> tapis roulant est saturable et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un bon fonctionnement<br />

<strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux composants : le mucus, et les cils. Ils peuvent être inhibés ou détruits par<br />

différents toxiques (tabac)<br />

La vitesse <strong>de</strong> propulsion peut-être <strong>de</strong> 10 à 20mm/min<br />

Figures 10 et 11 : mouvements <strong>de</strong>s cils du tapis mucociliaire<br />

Source : Physiologie respiratoire Sauramps et Pneumologie Flammarion<br />

Le mucus contient aussi <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> défenses immunologiques dont nous parlerons plus<br />

tard. (IgAs*, Lysozymes, peroxydase, lactoferrine).<br />

Le mucus emprisonne environ 90% <strong>de</strong>s particules inhalées ayant un diamètre supérieur à 2 -<br />

3µ. Les particules sont ainsi transportées <strong>de</strong>puis les bronchioles terminales jusqu’à la trachée.<br />

Le mucus est produit en majorité par les glan<strong>de</strong>s sous muqueuses, et en partie par les cellules<br />

muqueuses caliciformes <strong>de</strong> l’épithélium <strong>de</strong> surface.<br />

(3)<br />

30


2.1.3. Épuration immunologique<br />

Lorsque les défenses mécaniques sont dépassées ou qu’elles sont inefficaces, c’est le système<br />

immunitaire respiratoire qui prend le relais.<br />

(2, 3, 4)<br />

2.1.3.1. Les CPA<br />

Il faut d’abord mettre en activation ce système, c'est-à-dire le stimuler. C’est le rôle <strong>de</strong>s<br />

cellules présentatrices d’antigènes (CPA) qui vont présenter l’antigène (Ag) aux lymphocytes<br />

T (LT) en présence du complexe majeur d’histocompatibilité <strong>de</strong> classe II (CMH II). Il s’agit<br />

<strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong>ndritiques (CD), <strong>de</strong> Langerhans (CL), <strong>de</strong>s macrophages, <strong>de</strong>s lymphocytes B<br />

(LB), et <strong>de</strong>s cellules épithéliales.<br />

Les cellules <strong>de</strong>ndritiques (CD), et les cellules <strong>de</strong> Langerhans (CL) sont les CPA principales<br />

<strong>de</strong> l’arbre trachéobronchique. On retrouve les CD dans les parois vasculaires <strong>de</strong>s capillaires<br />

pulmonaires, le feuillet viscéral <strong>de</strong> la plèvre, le tissu conjonctif péribronchiolaire, et les BALT<br />

(Bronchus Associated Lymphoid Tissue). Elles possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> longs prolongements<br />

cytoplasmiques, et sont très efficaces pour faire débuter une réponse immunitaire primaire.<br />

Une fois les Ag captés, elles migrent vers les tissus lymphoï<strong>de</strong>s régionaux via les<br />

lymphatiques afférents.<br />

Les macrophages se situent dans la lumière, et la muqueuse <strong>de</strong>s voies aériennes mais surtout<br />

au niveau alvéolaire (l’alvéole étant dépourvue <strong>de</strong> mécanisme mucociliaire, ces macrophages<br />

sont très importants). Une partie d’entres eux vont remonter jusqu’à l’escalator mucociliaire<br />

pour leur évacuation.<br />

2.1.3.2. Les cellules<br />

▪ Les lymphocytes sont très présents au niveau <strong>de</strong> l’épithélium <strong>de</strong> l’arbre<br />

trachéobronchique. Les LT sont capables <strong>de</strong> reconnaître les Ag étrangers à ceux du soi<br />

inclus dans le CMH II ; ils sont capables en se différenciant <strong>de</strong> stimuler la réponse<br />

immunitaire à bon escient (LT CD4) ou <strong>de</strong> la freiner (LT CD8). Les LB reconnaissent<br />

31


les Ag par le biais d’immunoglobulines (Ig) situées à leur surface sans que l’Ag soit<br />

au sein <strong>de</strong>s molécules <strong>de</strong> CMH II. Ils produisent toutes les gammes d’Ig.<br />

Les polynucléaires neutrophiles (PNN) ont alors pour action d’éliminer les<br />

microorganismes, les bactéries via la phagocytose, la libération <strong>de</strong> radicaux oxygénés,<br />

<strong>de</strong>s protéines cytotoxiques comme <strong>de</strong>s enzymes ou <strong>de</strong>s défensines.<br />

▪ Les polynucléaires éosinophiles (PNE) sont impliqués dans les mécanismes<br />

allergiques, et <strong>de</strong> défenses contre les parasites. Ils produisent eux aussi <strong>de</strong>s radicaux<br />

libres et <strong>de</strong>s substances cytotoxiques.<br />

▪ Les macrophages représentent 90% <strong>de</strong>s cellules immunitaires à la surface alvéolaire.<br />

Ils éliminent les particules entre 0,5 et 3µ qui se déposent au niveau <strong>de</strong>s alvéoles<br />

lorsque le flux aérien cesse. On trouve aussi <strong>de</strong>s cellules NK.<br />

Ces particules sont ensuite expulsées avec les macrophages via le tapis mucociliaire<br />

après expectoration permettant la remontée au niveau <strong>de</strong>s bronchioles où commence<br />

le tapis.<br />

D’autres macrophages passent eux la paroi alvéolaire afin <strong>de</strong> gagner la structure<br />

lymphatique. Cette épuration est plus lente que le tapis mucociliaire (quelques<br />

semaines au moins contre quelques heures).<br />

Pour les bactéries, les macrophages sont très efficaces car ils contiennent <strong>de</strong>s<br />

lysosomes ayant une action bactériolytique grâce à différentes protéases. Ils secrètent<br />

aussi <strong>de</strong> nombreux médiateurs dont certains inflammatoires ou au contraire contrôlant<br />

l’inflammation.<br />

Le surfactant permet une opsonisation par les macrophages alvéolaires <strong>de</strong> certaines<br />

bactéries auxquelles il se sera fixé <strong>de</strong> manière non spécifique.<br />

32


2.1.3.3. Les effecteurs humoraux<br />

Dans la trachée, les bronches souches, et la salive, 10% <strong>de</strong>s protéines sécrétées sont <strong>de</strong>s IgA<br />

contre 1% pour les IgG. Au niveau <strong>de</strong>s alvéoles, ce serait 1% pour les IgA et 10% pour les<br />

IgG mais il est difficile <strong>de</strong> connaître exactement les profils <strong>de</strong>s Ig selon les parties du système<br />

pulmonaire.<br />

2.1.3.4. Les surfaces<br />

L’épithélium a, en plus <strong>de</strong> son rôle mécanique avec le tapis roulant mucociliaire, un rôle<br />

immunologique. Il secrète les substances chimiotactiques pour les PNN, lymphocytes, PNE,<br />

et les leucocytes. Il contient aussi <strong>de</strong> nombreux effecteurs immunologiques.<br />

Le surfactant est réparti à la surface intérieure <strong>de</strong>s alvéoles. Il a un rôle dans l’opsonisation<br />

par les macrophages. Il fixe les particules qui sont ensuite phagocytées par les macrophages<br />

alvéolaires.<br />

Toutes ces fonctions mécaniques ou immunologiques, surtout le tapis mucociliaire et les<br />

macrophages, sont saturables. Ils peuvent aussi être détruits ou diminués par l’hypoxie,<br />

certains gaz irritants ou le tabac.<br />

2.2. Fonction métabolique<br />

2.2.1. Glucidique<br />

Le poumon consomme beaucoup <strong>de</strong> sucre, d’énergie, et d’oxygène afin <strong>de</strong> répondre, et <strong>de</strong><br />

compenser les dépenses occasionnées par les autres métabolismes lipidiques, et protéiques.<br />

Mais il va aussi synthétiser <strong>de</strong>s mucopolysacchari<strong>de</strong>s du mucus bronchique à partir <strong>de</strong>s<br />

hydrates <strong>de</strong> carbones. De plus, certaines protéines spécifiques du surfactant sont <strong>de</strong>s<br />

glycoprotéines.<br />

(1, 3, 4, 5)<br />

33


2.2.2. Lipidique<br />

Le poumon a trois grands métabolismes lipidiques :<br />

▪ La lipodièrèse* qui va hydrolyser les aci<strong>de</strong>s gras par oxydation, et libérer localement<br />

<strong>de</strong> l’énergie.<br />

▪ La lipopexie* va capter les chylomicrons<br />

▪ Mais le plus important est la lipogenèse* qui va permettre la synthèse <strong>de</strong> molécules<br />

lipidiques au sein du poumon. C’est ce métabolisme qui nous intéresse car il est à la<br />

base <strong>de</strong> la synthèse du surfactant pulmonaire.<br />

Les pneumocytes <strong>de</strong> type II produisent un phospholipi<strong>de</strong>, le dipalmitoylphosphatidylcholine<br />

(DPPC) qui est synthétisé à partir d’extraits du sang directement dans le poumon. Cette<br />

synthèse se fait très rapi<strong>de</strong>ment.<br />

2.2.3. Protidique<br />

Le tissu pulmonaire possè<strong>de</strong> un vaste panel d’enzymes permettant les fonctions <strong>de</strong> synthèse,<br />

<strong>de</strong> transformation, et <strong>de</strong> protéolyse. Il a une action sur les protéases, l’angiotensine I qu’il<br />

transforme en II via une enzyme <strong>de</strong> conversion. Il produit <strong>de</strong> la sérotonine mais qui est<br />

détruite à 90% par une monoamine oxydase présente dans le poumon. Le poumon est très<br />

riche en thromboplastine tissulaire, et en héparine (environ 400mg).<br />

Les cellules <strong>de</strong> Clara au niveau <strong>de</strong>s bronchioles synthétisent, et sécrètent les apoprotéines du<br />

surfactant.<br />

2.2.4. Le surfactant pulmonaire<br />

Le surfactant est un composé multimoléculaire qui est synthétisé par les pneumocytes <strong>de</strong> type<br />

II. Il est constitué <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s, et <strong>de</strong> protéines. Les pneumocytes <strong>de</strong> type II produisent<br />

tous les constituants du surfactant mais les cellules <strong>de</strong> Clara produisent certains constituants<br />

protéiques. (6)<br />

Ce complexe permet d’assurer la stabilité mécanique <strong>de</strong> l’alvéole, l’homéostasie* hydrique, et<br />

protéique, et une défense pré-immune contre les pathogènes. (7)<br />

34


2.2.4.1. Composition<br />

Le surfactant est obtenu par lavage bronchoalvéolaire, et purifié par centrifugation. Les<br />

préparations <strong>de</strong> surfactant isolé comporte 90% <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s, 10% <strong>de</strong> protéines, et un peu <strong>de</strong><br />

carbohydrates. (Figure 12)<br />

(1)<br />

lipi<strong>de</strong>s 88%<br />

protéines 10%<br />

carbohydrates 2%<br />

Figure 12 : Composition générale du surfactant<br />

Lipi<strong>de</strong>s<br />

lipi<strong>de</strong>s<br />

protéines<br />

carbohydrates<br />

Les lipi<strong>de</strong>s sont composés <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> triacyglycérol et <strong>de</strong> cholestérol. La<br />

composition chez l’Homme est décrite dans le tableau II et III et la figure 13.<br />

(8)<br />

Tableau II : Composition en phospholipi<strong>de</strong>s du surfactant chez différentes espèces animales<br />

Surfactant<br />

Phospholipi<strong>de</strong>s Humain Rat Lapin<br />

Phosphatidylcholine 70,5 76 81<br />

Phosphaditylglycérol 11 11 7<br />

Phosphatidyléthanolamine 4 5 3<br />

Phosphatidylinositol 3,5 3 3<br />

Phosphatidylsérine 2,5 2 1<br />

Sphingomyeline 4 2 1<br />

Autres 5 3 4<br />

Phosphatidylcholine<br />

saturée<br />

68 62<br />

35


DPPC<br />

phosphatidylglycérol<br />

phosphatidylsérine et<br />

phosphatidylinositol<br />

sphingomyéline<br />

Figure 13 : Composition phospholipidiques du surfactant chez l’homme<br />

Tableau III : composition phospholipidique du surfactant<br />

DPPC 75%<br />

phosphatidylglycérol 10%<br />

phosphatidylsérine<br />

et<br />

phosphatidylinositol<br />

5%<br />

sphingomyéline 4%<br />

La phosphatidylcholine (PC), dont la moitié est saturée, est le composé le plus abondant dans<br />

le surfactant. La PC saturée consiste surtout en DPPC responsable <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> surface du<br />

surfactant. Ensuite, le phosphatidylglycérol (PG) est le <strong>de</strong>uxième plus abondant <strong>de</strong>s PPL. (8)<br />

Région<br />

aliphatique<br />

hydrophobe<br />

DPPC (figure 14)<br />

Région polarisée hydrophile<br />

Figure 14 : Structure moléculaire et spatiale du DPPC<br />

Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

Le DPPC possè<strong>de</strong> un pôle hydrophobe constitué d’aci<strong>de</strong> gras apolaire qui sont les résidus<br />

palmitate, et qui sont très huileux et donc insolubles dans l’eau. La partie polaire, relativement<br />

36


petite, est hydrophile, et se dissout facilement dans l’eau. Cette molécule DPPC se met<br />

perpendiculairement à la surface <strong>de</strong> l’eau avec sa partie polaire dissoute, et la partie apolaire<br />

se positionnant vers le haut (figure 15). Cette monocouche confère une gran<strong>de</strong> stabilité,<br />

surtout grâce à la taille, et à la force <strong>de</strong> la partie apolaire. (9)<br />

Figure 15 : structure biphasique du DPPC<br />

La capacité <strong>de</strong> moduler les tensions <strong>de</strong> surface est sans doute due aux phospholipi<strong>de</strong>s<br />

désaturés comme le DPPC, d’autres lipi<strong>de</strong>s comme les PPL insaturés, et le cholestérol. A<br />

chaque expiration, il y a compression du surfactant entraînant la libération <strong>de</strong>s PPL insaturés,<br />

et du cholestérol. Le surfactant est alors enrichi en DPPC. Les PPL en étant très serrés,<br />

éliminent les molécules d’eau, et diminuent ainsi la tension <strong>de</strong> surface. (9)<br />

Autres lipi<strong>de</strong>s<br />

Le PG (figure 16) est présent uniquement dans le poumon, et il est spécifique du surfactant.<br />

On retrouve aussi <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s neutres comme le cholestérol.<br />

Figure 16 : structure chimique du PG<br />

Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

37


Mais les autres lipi<strong>de</strong>s (autre que le DPPC) ont un autre rôle. En effet, les lipi<strong>de</strong>s peuvent<br />

exister à <strong>de</strong>ux états différents : un flui<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> cristallin, et un gel soli<strong>de</strong>. Le passage d’un<br />

état à l’autre se fait par une variation <strong>de</strong> température. Un surfactant uniquement composé <strong>de</strong><br />

DPPC existerait à la température du corps humain sous la forme d’un gel (il est soli<strong>de</strong> à<br />

37°C).<br />

(7)<br />

Or le surfactant pour pouvoir se répartir sur la surface <strong>de</strong>s alvéoles, doit être à l’état <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong><br />

cristallin. L’addition <strong>de</strong> cholestérol ou <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s insaturés ainsi que d’autres lipi<strong>de</strong>s,<br />

permet <strong>de</strong> maintenir le surfactant à l’état <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> à la température du corps. Sous cette<br />

forme, les lipi<strong>de</strong>s peuvent alors se répartir sur toute la surface <strong>de</strong> la couche flui<strong>de</strong> du<br />

surfactant. (9)<br />

Le cholestérol serait capable <strong>de</strong> réguler rapi<strong>de</strong>ment la fluidité du surfactant. Il augmente la<br />

séparation entre les molécules <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s, empêchant les interactions, et permettant <strong>de</strong><br />

meilleures rotations. Le cholestérol est le <strong>de</strong>uxième plus abondant composant lipidique du<br />

surfactant. (9)<br />

Protéines<br />

Les protéines du surfactant sont aux nombres <strong>de</strong> quatre : SP-A, SP-B, SP-C, et SP-D (figure<br />

17). Elles sont synthétisées dans les pneumocytes <strong>de</strong> type II. SP-A permet <strong>de</strong> réguler la<br />

sécrétion et la récupération <strong>de</strong>s PPL. Elle est avec SP-B indispensable à la formation, et à<br />

l’intégrité <strong>de</strong>s composants du surfactant. SP-B et SP-C, protéines hydrophobes, interagissent<br />

avec les lipi<strong>de</strong>s permettant la formation, et l’adsorption du film <strong>de</strong> surface à l’interface air-<br />

liqui<strong>de</strong>. Cependant, SP-A, et SP-D, protéines hydrophiles, sont engagées dans le système <strong>de</strong><br />

défense <strong>de</strong> l’organisme. (9)<br />

SP-A, et SP-D sont <strong>de</strong>s glycoprotéines <strong>de</strong> masse moléculaire entre 30000, et 40000 Da. SP-B<br />

et SP-C sont elles plus petites, entre 5000, et 18000 Da. (8)<br />

38


Figure 17 : Aspects moléculaires <strong>de</strong>s protéines du surfactant<br />

Sources : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

SP-A<br />

Sa masse moléculaire avec le pepti<strong>de</strong> signal est <strong>de</strong> 28 à 35 kilodalton (figures 18 et 19). Elle<br />

est synthétisée aussi bien par les pneumocytes <strong>de</strong> type II que par les cellules <strong>de</strong> Clara. (7)<br />

Ce n’est qu’à partir <strong>de</strong> la 28 ème SA que l’on peut la détecter chez le fœtus. Son taux est<br />

augmenté significativement à partir <strong>de</strong> la 33 ème SA. (6) Le gène codant pour la protéine se<br />

situe sur le bras long du chromosome 10. (8, 10)<br />

Figure 18: du gène à la protéine<br />

Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

39


Figure 19 : Structure monomérique et structure finale « en bouquet <strong>de</strong> fleurs » <strong>de</strong> la protéine<br />

SP-A.<br />

Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

Entourant un domaine amphipathique, on retrouve une partie terminale hydrophile avec<br />

l’extrémité COOH. A l’autre extrémité, on trouve un domaine très semblable au collagène<br />

(figure 19). C’est cette structure particulière qui explique les différents rôles <strong>de</strong> la protéine.<br />

Elle possè<strong>de</strong> une fonction mécanique grâce à l’interaction avec <strong>de</strong>s PPL en présence <strong>de</strong><br />

calcium permettant ainsi l’agrégation <strong>de</strong>s PPL. Elle permet aussi la formation <strong>de</strong> myéline<br />

tubulaire en association avec SP-B. Elle possè<strong>de</strong> un rôle métabolique, avec un contrôle du<br />

turn-over extracellulaire du surfactant (celui se trouvant à la surface <strong>de</strong>s alvéoles). Elle<br />

stimule aussi l’activité <strong>de</strong>s macrophages alvéolaires dont nous avons parlé précé<strong>de</strong>mment.<br />

(6, 8)<br />

Elle pourrait contrôler l’endocytose, et le recyclage <strong>de</strong>s composés du surfactant. SP-A<br />

pourrait une fois secrétée agir comme un feed back négatif afin <strong>de</strong> réguler la synthèse, et la<br />

sécrétion du surfactant. (8)<br />

Elle agit en présence <strong>de</strong> calcium, <strong>de</strong> SP-B, et SP-C pour favoriser la transformation <strong>de</strong>s corps<br />

lamellaires en myéline tubulaire. (8)<br />

.<br />

40


SP-D<br />

La protéine SP-D est composée <strong>de</strong> 4x3 sous unités (figure 20). (7) C’est une glycoprotéine <strong>de</strong><br />

masse moléculaire <strong>de</strong> 43000 Da. Le gène est localisé sur le chromosome 10. Elle est secrétée<br />

par les pneumocytes <strong>de</strong> type II, et les cellules <strong>de</strong> Clara. L’expression du gène se fait<br />

tardivement au cours <strong>de</strong> la gestation, et après l’induction <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong>s autres protéines<br />

associées au surfactant, et <strong>de</strong>s PPL (8).<br />

Figure 20 : structure moléculaire <strong>de</strong> SP-D<br />

www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

Il s’agit d’une protéine hydrophile. Elle aurait un rôle dans les défenses immunitaires<br />

pulmonaires (8). En effet, elle est capable <strong>de</strong> se lier aux lipopolysacchari<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s bactéries.<br />

Elle interagit avec Escherichia coli en présence <strong>de</strong> calcium. Elle se lie aussi aux macrophages,<br />

et cause l’agglutination <strong>de</strong>s bactéries à <strong>de</strong> fortes concentrations. (8)<br />

Elle se lie spécifiquement au PI en présence <strong>de</strong> calcium.<br />

SP-B<br />

C’est une protéine hydrophobe. Son poids moléculaire est <strong>de</strong> 9kDa. Elle est synthétisée par<br />

les pneumocytes <strong>de</strong> types II. (7)<br />

On peut détecter l’ARNm <strong>de</strong> SP-B (et <strong>de</strong> SP-C) dès la 13ème semaine <strong>de</strong> gestation.<br />

Son gène est situé sur le chromosome 2. (8) Elle améliore avec la protéine SP-C, l’absorption<br />

<strong>de</strong>s PPL à l’interface air-liqui<strong>de</strong> du surfactant. (figures 21 et 22)<br />

41


Figure 21 : Structure <strong>de</strong> la protéine SP-B.<br />

Figure 22 : du gène à la protéine<br />

Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

SP-C<br />

Protéine hydrophobe, elle possè<strong>de</strong> un poids moléculaire <strong>de</strong> 3 à 5 kDa. Elle est synthétisée par<br />

les pneumocytes <strong>de</strong> type II, et les cellules <strong>de</strong> Clara. Elle facilite l’adsorption <strong>de</strong>s PPL au film<br />

bien que SP-C ait une moindre capacité à réduire la tension <strong>de</strong> surface par rapport à SP-B.<br />

(figures 23 et 24)<br />

42


Figure 23 et 24 : du gène à la protéine et structure monomérique<br />

Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

SP-C participe aussi à la réabsorption <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s par les pneumocytes, et donc au recyclage<br />

du surfactant.<br />

SP-B, et SP-C sont étroitement associées aux PPL. (figure 25)<br />

Figure 25 : Liaisons <strong>de</strong>s protéines SP-C et SP-B aux PPL du surfactant.<br />

Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

43


2.2.4.2. Synthèse et sécrétion<br />

Le surfactant pulmonaire est un film lipoprotéique complexe qui tapisse la surface interne <strong>de</strong>s<br />

alvéoles pulmonaires.<br />

Les phospholipi<strong>de</strong>s sont synthétisés, et assemblés dans le réticulum endoplasmique, puis<br />

transportés dans l’appareil <strong>de</strong> Golgi <strong>de</strong>s pneumocytes <strong>de</strong> type II. Ils sont ensuite stockés dans<br />

<strong>de</strong>s granules appelés corps <strong>de</strong>nses lamellaires. Il s’agit <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> stockage. Pour les parties<br />

protéiques, il se pourrait qu’elles soient produites au niveau <strong>de</strong>s mêmes structures, puis<br />

qu’elles transitent dans <strong>de</strong>s corps multivésiculaires qui fusionnent avec les corps lamellaires<br />

(les protéines se combinant ainsi avec les lipi<strong>de</strong>s). Ces corps lamellaires sont composés d’un<br />

noyau protéique avec une bicouche <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s disposés <strong>de</strong> façon concentrique, et ils sont<br />

limités par une membrane. Après exocytose dans l’espace alvéolaire, ces corps lamellaires<br />

sont secrétés dans l’hypophase du liqui<strong>de</strong> qui recouvre les alvéoles, et ils se transforment en<br />

une structure appelée myéline tubulaire. Cette <strong>de</strong>rnière fournit les lipi<strong>de</strong>s nécessaires au film<br />

qui module les tensions <strong>de</strong> surface dans les poumons. Lorsque ce film se compresse, les<br />

lipi<strong>de</strong>s sont éjectés du film dans la phase associée afin <strong>de</strong> produire un nouveau film enrichi en<br />

dipalmitoylphosphatidylcholine (DPPC). (Figure 26)<br />

(8, 9)<br />

Figure 26 : Surfactant, synthèse et sécrétion<br />

Source :http://www.ees.a<strong>de</strong>lai<strong>de</strong>.edu.au/research/enviro/evol_physiology/<br />

44


Les PPL du surfactant sont formés à partir du glycogène, d’AG, et <strong>de</strong> TG captés dans la<br />

circulation ou synthétisés <strong>de</strong> novo. (figure 27)<br />

Figure 27 : Schéma <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s PPL du surfactant<br />

Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />

(7, 11)<br />

2.2.4.3. Recyclage et catabolisme<br />

Comme la sécrétion est active, le surfactant peut-être récupéré mais le pool reste constant. Il<br />

y a différentes possibilités <strong>de</strong> recyclage. Le surfactant peut être éliminé avec le tapis muco-<br />

ciliaire, par phagocytose* avec les macrophages alvéolaires, et réabsorption par les<br />

pneumocytes <strong>de</strong> type II. Il y a <strong>de</strong> nombreuses preuves biochimiques montrant que le<br />

surfactant est recyclé, et que la majorité <strong>de</strong>s PPL le composant sont réabsorbés par les cellules<br />

<strong>de</strong> type II. En effet, par endocytose, les lipi<strong>de</strong>s du film <strong>de</strong> surface, et <strong>de</strong> la phase associée<br />

peuvent être recyclés, et réabsorbés. De plus, les macrophages phagocytent, et dégra<strong>de</strong>nt une<br />

partie du surfactant alvéolaire. Une autre partie remonte dans les bronchioles, et est prise en<br />

charge par le tapis muco-ciliaire. (8, 9)<br />

Le renouvellement <strong>de</strong> la monocouche <strong>de</strong> surfactant s’effectue entre 3 et 11 heures. La <strong>de</strong>mi<br />

vie est estimée à 30 heures chez l’homme. (5)<br />

Inositol<br />

Phosphatidylinositol<br />

45


La récupération <strong>de</strong>s différents lipi<strong>de</strong>s du surfactant a été étudiée in vitro. Des liposomes<br />

fluorescents contenant les lipi<strong>de</strong>s PG, PI, DPPC, cholestérol et autres lipi<strong>de</strong>s ont été incubés<br />

avec <strong>de</strong>s macrophages, et <strong>de</strong>s pneumocytes <strong>de</strong> type II. On a pu montrer une plus gran<strong>de</strong><br />

récupération <strong>de</strong>s PG et PI à la fois par les macrophages alvéolaires et les cellules <strong>de</strong> type II,<br />

mais plus faible du DPPC par les macrophages. De plus, seuls quelques pneumocytes<br />

participent à la récupération du DPPC alors que tous les macrophages sont impliqués. (12)<br />

Les protéines SP-A, SP-B, et SP-C sont aussi récupérées par les cellules <strong>de</strong> type II. (8)<br />

Mais les pneumocytes <strong>de</strong> type II peuvent réutiliser les composants lipidiques du surfactant<br />

pour un renouvellement plus rapi<strong>de</strong>. (11, 13)<br />

Comme nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, les protéines A et C jouent un rôle dans la recapture<br />

du surfactant.<br />

2.2.4.4. Contrôle hormonal<br />

La synthèse <strong>de</strong>s glycophospholipi<strong>de</strong>s est régulée par <strong>de</strong>s hormones, et différents facteurs<br />

comme les glucocorticoï<strong>de</strong>s (GC), la prolactine, l’insuline, les estrogènes, les androgènes, les<br />

hormones thyroïdiennes et l’AMPc. (14)<br />

Glucocorticoï<strong>de</strong>s<br />

Des étu<strong>de</strong>s ont été menées sur l’effet <strong>de</strong>s GC sur la synthèse <strong>de</strong> PC dans <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong><br />

poumon fœtal <strong>de</strong> lapin. La stimulation par les corticoï<strong>de</strong>s a été observée en premier après 12<br />

heures d’exposition ; l’incorporation <strong>de</strong> choline dans la PC augmentait <strong>de</strong> façon linéaire avant<br />

d’atteindre un plateau. (15)<br />

Les GC stimulent l’activité <strong>de</strong> l’enzyme choline phosphate cytidyltransférase mais pas son<br />

taux (8) (cf. figure 25). Cette enzyme est responsable <strong>de</strong> la régulation <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong> PC.<br />

Ils régulent l’expression <strong>de</strong>s gènes <strong>de</strong>s protéines SP-A, B, et C dans les poumons fœtaux en<br />

fin <strong>de</strong> gestation. (8, 16) Sur SP-A, ils ont un effet stimulant sur la transcription du gène mais<br />

un effet inhibiteur sur la stabilité <strong>de</strong> l’ARNm. (16)<br />

La déxaméthasone a un effet stimulant sur la transcription du gène <strong>de</strong> la protéine SP-B<br />

comme le montre l’accumulation <strong>de</strong> l’ARNm <strong>de</strong> SP-B dans une autre étu<strong>de</strong> (17, 18).<br />

46


Hormones thyroïdiennes<br />

Différentes étu<strong>de</strong>s menées chez le rat supportent l’hypothèse que les hormones thyroïdiennes<br />

ont un rôle significatif dans la régulation du surfactant. (19, 20)<br />

L’enzyme Fatty Acid Synthase est une enzyme clé pour la biosynthèse du surfactant<br />

pulmonaire. Son expression est augmentée par les GC, mais cet effet est antagonisé par les<br />

hormones thyroïdiennes (20). De même l’administration <strong>de</strong> triiodo-L-thyronine (T3) en fin <strong>de</strong><br />

gestation chez la rate, conduit à une diminution <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> l’enzyme antioxydante<br />

pulmonaire mais à une augmentation <strong>de</strong>s PPL du surfactant. Dans <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> poumons <strong>de</strong><br />

fœtus <strong>de</strong> rat, T3 diminue l’expression <strong>de</strong>s protéines SP-A, et B. (21)<br />

Cependant, le thyroxine seule, n’affecte pas significativement la formation <strong>de</strong> PC désaturée<br />

pas plus que les PG et phosphatidyléthanolamine. (22)<br />

A l’inverse, d’autres étu<strong>de</strong>s montrent un effet synergique <strong>de</strong>s GC, et <strong>de</strong> la T3 sur la synthèse<br />

<strong>de</strong>s PC. (11, 23)<br />

KGF : Keratinocyte Growth Factor<br />

1 à 2 jours après un traitement par le KGF, les taux d’ARNm <strong>de</strong>s protéines SP-A, B, et D sont<br />

augmentés dans les tissus pulmonaires puis ils retournent au taux <strong>de</strong> base après 3 à 7 jours.<br />

L’ARNm <strong>de</strong> SP-C augmente 2 à 5 jours après le traitement. (24)<br />

Insuline<br />

Les fœtus dont les mères avaient un diabète gestationnel incontrôlé, avaient un risque supposé<br />

accru <strong>de</strong> développer un syndrôme <strong>de</strong> détresse respiratoire idiopathique, et ils étaient<br />

fréquemment hyper insuliniques. Il a donc été proposé que les taux élevés d’insuline<br />

retardaient la maturation pulmonaire fœtale. Tout d’abord, l’insuline inhibe l’accumulation <strong>de</strong><br />

l’ARNm <strong>de</strong>s protéines SP-A, et B in vitro. L’insuline inhibe l’expression <strong>de</strong>s gènes <strong>de</strong> ces<br />

protéines, mais elle n’agit pas sur la stabilité <strong>de</strong> ces ARNm. (25)<br />

47


AMPc<br />

Il a un effet important sur la régulation <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong>s gènes <strong>de</strong> SP-A sur les poumons<br />

fœtaux chez l’homme et en culture. Dans les poumons humains fœtaux, in vitro, l’AMPc agit<br />

principalement sur le niveau <strong>de</strong> transcription du gène. D’ailleurs l’AMPc agit en synergie<br />

avec les GC sur la transcription du gène <strong>de</strong> SP-A. (14, 16)<br />

Estrogènes et androgènes<br />

L’administration <strong>de</strong> 17-β-estradiol à <strong>de</strong>s lapines gravi<strong>de</strong>s accélère la maturation pulmonaire<br />

fœtale, et stimule la production <strong>de</strong> surfactant. On retrouve un taux augmenté <strong>de</strong> surfactant<br />

dans les lavages bronchoalvéolaires (LBA) en présence <strong>de</strong> l’hormone. Les estrogènes<br />

augmentent la synthèse <strong>de</strong> PC, diminuent le taux <strong>de</strong> glycogène pulmonaire fœtal. Ils<br />

augmentent l’activité catalytique <strong>de</strong> la Cholinephosphate cytidyltransférase (qui régule la<br />

synthèse <strong>de</strong> la PC) plus qu’ils n’augmentent son taux, et son nombre d’unités (26, 27, 28).<br />

Cette action est médiée par les PPL.<br />

Ce rôle stimulateur <strong>de</strong>s estrogènes peut expliquer le retard relatif <strong>de</strong> la maturité pulmonaire<br />

chez les prématurés <strong>de</strong> sexe masculin à temps <strong>de</strong> gestation égal, et donc un risque accru <strong>de</strong><br />

maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines.<br />

3. Mécanisme respiratoire et rôles du surfactant<br />

Lors <strong>de</strong> l’inspiration, le diaphragme se contracte, le contenu abdominal est refoulé vers le bas,<br />

et l’avant, et donc la dimension verticale <strong>de</strong> la cage thoracique augmente. Les côtes sont<br />

soulevées, et avancées, provoquant une augmentation du diamètre transversal du thorax. (5)<br />

Le volume alvéolaire augmentant, il entraîne un abaissement <strong>de</strong> la pression alvéolaire en<br />

<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la pression barométrique. Cela a pour conséquence une entrée <strong>de</strong> gaz dans les<br />

poumons. En fin d’inspiration, la pression alvéolaire est égale à la pression barométrique.<br />

L’inactivation <strong>de</strong>s muscles inspiratoires entraîne une diminution du volume alvéolaire avec<br />

une augmentation <strong>de</strong> la pression alvéolaire. Cela provoque une sortie d’air du poumon. (5)<br />

Le poumon est élastique, et retourne à son volume pré-inspiratoire pendant la ventilation <strong>de</strong><br />

repos. (3)<br />

Le travail nécessaire aux variations <strong>de</strong> volume <strong>de</strong>s alvéoles est fortement diminué grâce à la<br />

présence d’un agent aux propriétés tensioactives importantes, le surfactant. (2)<br />

48


Les 300 millions d’alvéoles d’un adulte forment une surface d’échange <strong>de</strong> 70 à 200 m 2 . Cette<br />

surface est tapissée entre autre d’un film liquidien composé à 90% d’eau, et <strong>de</strong> 10 % <strong>de</strong> sels<br />

minéraux, et <strong>de</strong> protéines. Lorsque nous augmentons le volume pulmonaire par contraction du<br />

diaphragme, la surface s’élève d’environ 10 m 2 . Mais le liqui<strong>de</strong> aqueux s’oppose à cette<br />

augmentation en résistant à la dilatation <strong>de</strong>s alvéoles, et donc en créant une force contraire à<br />

l’inspiration. Cette force tend à collaber les alvéoles*.<br />

3.1. Elasticité<br />

Les facteurs histologiques comme le collagène, et l’élastine constituent un réseau élastique du<br />

poumon.<br />

Les facteurs physicochimiques regroupent les forces <strong>de</strong> tension superficielle due à l’interface<br />

air-liqui<strong>de</strong> à la surface du poumon. Les différentes molécules sont soumises à <strong>de</strong>s forces<br />

d’attraction intermoléculaire qui peuvent s’annuler. Dans une interface air-liqui<strong>de</strong>, les forces<br />

qui s’exercent à la surface du liqui<strong>de</strong>, vers la profon<strong>de</strong>ur ne sont pas parfaitement compensées<br />

par les forces intermoléculaires du gaz situé au-<strong>de</strong>ssus. En effet, les molécules du gaz sont<br />

beaucoup plus dispersées que celles du liqui<strong>de</strong>. C’est ce déséquilibre qui est responsable <strong>de</strong> la<br />

tension superficielle provoquant la rétraction élastique du poumon.<br />

(3, 5)<br />

3.2. Tension <strong>de</strong> surface et loi <strong>de</strong> Laplace<br />

La tension superficielle est la force qui s’exerce sur une ligne imaginaire <strong>de</strong> 1 cm <strong>de</strong> long à la<br />

surface du liqui<strong>de</strong>. Elle se développe par un déséquilibre entre les forces attractives du gaz, et<br />

du liqui<strong>de</strong>. Ainsi la surface libre du liqui<strong>de</strong> tend à <strong>de</strong>venir la plus petite possible. Nous<br />

pouvons comparer une alvéole à une bulle d’air dans un verre d’eau pour mieux comprendre.<br />

La tension superficielle à l’interface comprime la bulle pour diminuer sa surface, et augmente<br />

donc la pression <strong>de</strong> l’air à l’intérieur. Laplace nous donne, par la formule suivante, la valeur<br />

<strong>de</strong> la pression intérieure. (5)<br />

P= 2Ts/r pour une surface sphérique bordée <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>.<br />

Avec P= pression inter faciale<br />

Ts= tension superficielle<br />

r= rayon <strong>de</strong> la sphère ou <strong>de</strong> l’alvéole<br />

49


3.3. Physiologie et rôle du surfactant<br />

Lorsque nous respirons, les alvéoles sont en contact avec l’air ambiant via les voies<br />

respiratoires, et donc la pression au sein <strong>de</strong>s alvéoles ou bulles d’air est égale à la pression<br />

atmosphérique. Si le liqui<strong>de</strong> alvéolaire n’était qu’aqueux (donc sans propriétés tensioactives),<br />

la différence <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> part, et d’autre <strong>de</strong> la membrane alvéolaire serait égale à 1% <strong>de</strong> la<br />

pression atmosphérique : c’est comme si on respirait avec un poids <strong>de</strong> plusieurs kilogrammes<br />

sur la poitrine ! ! !<br />

De plus, comme la loi <strong>de</strong> Laplace tient compte du rayon <strong>de</strong>s alvéoles assimilées à <strong>de</strong>s sphères,<br />

et qu’il y a une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong>s alvéoles, les plus petites où la pression est plus<br />

gran<strong>de</strong> se vi<strong>de</strong>raient dans les alvéoles <strong>de</strong> tailles plus importantes, ce qui réduirait la surface<br />

d’échange et l’efficacité pulmonaire.<br />

Or, les phénomènes décrits ci-<strong>de</strong>ssus ne se produisent pas. Il y a donc autre chose dans le film<br />

recouvrant les alvéoles. En effet, les membranes alvéolaires sont constituées <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong><br />

cellules. Les pneumocytes avec <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s extensions cytoplasmiques, et celles qui nous<br />

intéressent, les cellules <strong>de</strong> type II qui produisent <strong>de</strong>s molécules tensioactives qui diminuent la<br />

tension superficielle <strong>de</strong> l’interface air/liqui<strong>de</strong>. Ces molécules forment le surfactant dont la<br />

présence tend à équilibrer les pressions dans les alvéoles <strong>de</strong> tailles différentes (figure 28).<br />

Ce surfactant est constitué comme nous l’avons vu auparavant, par le<br />

dipalmitoylphosphatidylcholine, un phospholipi<strong>de</strong> synthétisé à partir d’aci<strong>de</strong>s gras extraits du<br />

sang ou fabriqués par le poumon. Ce phospholipi<strong>de</strong>, par la présence <strong>de</strong> son pôle hydrophile, et<br />

<strong>de</strong> son pôle hydrophobe, s’aligne dans la couche <strong>de</strong> surface.<br />

Les forces <strong>de</strong> répulsions créées s’opposent à la tension superficielle. (3, 5)<br />

50


Figure 28: Tension superficielle et surfactant alvéolaire<br />

Source : http://oac.med.jhmi.edu/res_phys/Encyclopedia/Surfactant/Surfactant.HTML<br />

Ainsi le surfactant diminue le travail <strong>de</strong>s muscles respiratoires, empêchant ainsi leur fatigue.<br />

Il évite aussi par diminution <strong>de</strong> la tension <strong>de</strong> surface la transsudation <strong>de</strong> plasma, et permet<br />

ainsi aux alvéoles <strong>de</strong> rester imperméables. Ce pouvoir tensioactif du surfactant varie en<br />

fonction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s alvéoles : il s’étire en monocouche dans les gran<strong>de</strong>s alvéoles pour<br />

diminuer son action tensioactive* alors qu’il est disposé en multicouches dans les petites<br />

alvéoles en contrecarrant ainsi la tension superficielle calculée par la loi <strong>de</strong> Laplace. (3)<br />

En effet, les molécules <strong>de</strong> DPPC en multicouches s’entassent plus étroitement, et se<br />

repoussent davantage, et la réduction <strong>de</strong> tension <strong>de</strong> surface est alors plus importante. (5)<br />

Le surfactant permet d’éviter aux alvéoles <strong>de</strong> se collaber.<br />

La perte <strong>de</strong> surfactant conduit à <strong>de</strong>s poumons « rai<strong>de</strong>s », à la présence <strong>de</strong> zones<br />

d’atélectasies*, et à <strong>de</strong>s alvéoles remplies <strong>de</strong> transsudat*. Ces évènements caractérisent le<br />

« Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire du nouveau né » maladie provoquée par l’absence <strong>de</strong><br />

surfactant. (5) En effet, le prématuré n’a pas la maturité pulmonaire nécessaire pour<br />

synthétiser du surfactant car celui-ci est synthétisé tardivement au cours <strong>de</strong> la grossesse, et ne<br />

<strong>de</strong>vient opérationnel qu’en fin <strong>de</strong> grossesse. C’est ce que nous verrons dans la 2 ème partie.<br />

51


L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’anatomie pulmonaire, et du surfactant naturel recouvrant les alvéoles va nous<br />

permettre <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r les différentes étu<strong>de</strong>s menées chez l’enfant, et l’adulte dans<br />

le cadre respectivement <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines ou Syndrome <strong>de</strong> Détresse<br />

Respiratoire Idiopathique, et dans le Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire Aiguë.<br />

En effet, les connaissances actuelles sur le surfactant naturel nous permettent <strong>de</strong> comprendre<br />

toute la complexité du remplacement par un surfactant exogène.<br />

Nous allons donc dans une <strong>de</strong>uxième partie, étudier la détresse respiratoire chez le prématuré<br />

avant <strong>de</strong> passer à la troisième partie sur le SDRA <strong>de</strong> l’Adulte afin <strong>de</strong> voir l’intérêt confirmé<br />

ou potentiel du traitement par surfactant.<br />

52


DEUXIEME PARTIE<br />

LE NOUVEAU NE PREMATURE,<br />

TRAITEMENT DE L’IMMATURITE<br />

PULMONAIRE PAR LE SURFACTANT<br />

EXOGENE<br />

53


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Les prématurés ont généralement une détresse pulmonaire avec un défaut <strong>de</strong> production ou<br />

d’excrétion du surfactant. De nombreuses recherches ont été menées pour montrer l’intérêt <strong>de</strong><br />

traiter ces bébés par un surfactant exogène.<br />

Les détresses respiratoires néonatales regroupent toutes les difficultés respiratoires<br />

susceptibles <strong>de</strong> survenir avant 28 jours <strong>de</strong> vie. Elles représentent la plus gran<strong>de</strong> cause <strong>de</strong><br />

mortalité et morbidité surtout chez le nouveau né prématuré. En effet, le surfactant comme<br />

nous l’avons vu dans la 1 ère partie, est synthétisé dès la 20 ème semaine <strong>de</strong> gestation, mais il ne<br />

<strong>de</strong>vient fonctionnel qu’en fin <strong>de</strong> grossesse. Or en cas d’immaturité, il y a une production<br />

insuffisante <strong>de</strong> surfactant, et il s’agit du principal mécanisme du Syndrome <strong>de</strong> Détresse<br />

Respiratoire Idiopathique (SDRI) appelé aussi maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines*. Cette<br />

pathologie touche 4000 nouveau-nés par an à peu près, exclusivement <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />

Le risque d’apparition <strong>de</strong> la maladie augmente plus l’âge gestationnel est bas. 70 à 80% <strong>de</strong>s<br />

prématurés nés avant 28 semaines en sont atteints.<br />

Nous nous intéresserons tout d’abord à la définition <strong>de</strong> la prématurité, et son impact sur le<br />

nouveau-né. Puis nous verrons la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines avec le syndrome <strong>de</strong><br />

détresse respiratoire idiopathique avant d’abor<strong>de</strong>r les différents traitements existants dont<br />

celui par surfactant exogène.<br />

1 Généralités<br />

En 1905, Hocheim décrit pour la première fois une membrane inhabituelle dans les poumons<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nouveaux nés décédés. Il s’agissait <strong>de</strong> membranes hyalines.<br />

L’expansion du poumon avec <strong>de</strong> l’air nécessite à volume égal une pression plus importante<br />

que lorsqu’elle est réalisée avec un milieu liqui<strong>de</strong>. C’est avec cette constatation que Von<br />

Neergaard en 1929 marque l’importance <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> rétractation pulmonaire liées à la<br />

tension <strong>de</strong> surface.<br />

Vers les années 50, le Dr Cléments, physiologiste, découvre le surfactant pulmonaire, et<br />

commence sa caractérisation. Il découvre aussi le rôle <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier pour empêcher le<br />

collapsus <strong>de</strong>s alvéoles (29), et empêcher ainsi la formation d’atélectasies.<br />

En 1959, le Dr Avery, et le Dr Mead découvrent que les bébés souffrant <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong>s<br />

membranes hyalines avaient un déficit en surfactant.<br />

55


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Puis <strong>de</strong> nombreux essais cliniques ont montré l’intérêt <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> stéroï<strong>de</strong>s à la<br />

mère dans l’accélération <strong>de</strong> la maturation pulmonaire fœtale, et aussi <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong><br />

surfactant.<br />

Dans les années 60, on utilise la ventilation mécanique qui se développera dans les années 71-<br />

72 avec les techniques <strong>de</strong> pression positives expiratoires.<br />

2 La prématurité<br />

La mise en place d’une structure encore immature permettant les échanges gazeux ne débute<br />

qu’à la 24 ème semaine. Jusqu’à son terme le poumon évolue vers une structure alvéolaire. A<br />

partir <strong>de</strong> la 36 ème semaine, et pendant les <strong>de</strong>ux premières années, le sac primitif (saccule)<br />

évolue vers l’alvéole définitive. On comprend donc qu’un prématuré né avant 36 SA possè<strong>de</strong><br />

un potentiel pulmonaire altéré <strong>de</strong> par l’immaturité <strong>de</strong>s structures pulmonaires.<br />

2.1 Définition<br />

Un critère nécessaire et suffisant qui suffit à définir l’anomalie <strong>de</strong> la maturité selon l’OMS est<br />

l’âge gestationnel.<br />

Ainsi toute naissance avant le terme <strong>de</strong> 37 semaines révolues mais au moins 22 semaines,<br />

quelque soit le poids (mais au moins 500g) est considérée comme prématurée. (30)<br />

2.1.1. Inci<strong>de</strong>nce<br />

Depuis les années 80, on classe la prématurité en trois classes :<br />

• prématurité<br />

• gran<strong>de</strong> prématurité<br />

• très gran<strong>de</strong> prématurité<br />

56


en 1995, l’inci<strong>de</strong>nce (tableau IV) selon la classe était <strong>de</strong> :<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Tableau IV : Evolution <strong>de</strong>s taux d’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la prématurité en France en % du total <strong>de</strong>s<br />

naissances<br />

Très gran<strong>de</strong> prématurité<br />

Inf. à 28 semaines<br />

Gran<strong>de</strong> prématurité<br />

Egale ou inférieure à 32 semaines<br />

Prématurité<br />

Inférieure 37 semaines<br />

0,4%<br />

1,2% (9000 enfants/an)<br />

5,9% (40000 enfants/an)<br />

Source :http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />

(30)<br />

On vérifie l’âge gestationnel soit :<br />

• A partir <strong>de</strong> la date <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières règles (référence OMS tableau V)<br />

Tableau V: détermination <strong>de</strong> l’âge gestationnel à partir <strong>de</strong> la date <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières règles<br />

Source :http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />

Cependant, l'existence <strong>de</strong> cycles irréguliers ou <strong>de</strong> métrorragies* pendant le 1er trimestre<br />

ren<strong>de</strong>nt l'estimation difficile à partir <strong>de</strong> ce seul critère.<br />

• A partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l’échographie obstétricale précoce<br />

Quand elle est réalisée, elle permet <strong>de</strong> préciser le terme avec une faible marge d'erreur.<br />

57


• A l’ai<strong>de</strong> d’examen neurologique<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Le terme normal est 37-41 semaines soit 259-293 jours. Il évalue la maturation cérébrale <strong>de</strong><br />

l'enfant.<br />

• Il existe aussi d’autres critères comme ceux morphologiques externes, <strong>de</strong>s examens<br />

électrophysiologiques…<br />

2.2 Mortalité et taux <strong>de</strong> survie<br />

Plus la prématurité est importante plus le taux <strong>de</strong> survie à 1 an diminue. La mortalité est<br />

fonction inverse <strong>de</strong> l'âge gestationnel : Chez les nouveau-nés au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 32 SA, la mortalité<br />

est faible (moins <strong>de</strong> 5%), et les séquelles sont rares. De 100 % à 22 SA elle passe à 30 % à 28<br />

SA.<br />

Le taux <strong>de</strong> survie est <strong>de</strong> 80% (<strong>de</strong>s nés vivants) pour les nouveaux nés d’âge gestationnel<br />

inférieur ou égal à 32 semaines d’aménorrhée. Il y a un passage à plus <strong>de</strong> 50% à partir <strong>de</strong> 28<br />

à 29 semaines. Cependant dans le cadre d’enfants prématurés, on parle aussi <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> survie<br />

sans séquelles neurosensorielles. Il varie dans le même sens que le taux <strong>de</strong> survie, il est<br />

d’environ 85% <strong>de</strong>s vivants à 2 ans.<br />

Globalement :<br />

- Chez les < 32 SA et/ou < 1500 g (POPS, n = 1338, Lancet 1991)<br />

• mortalité : 30 %<br />

• séquelles majeures : 20 %<br />

• séquelles mineures : 35 %<br />

• normaux : 15 %<br />

40 % <strong>de</strong>s survivants ont besoin d'une éducation spécialisée.<br />

Les critères <strong>de</strong> survie chez le prématuré sont, par ordre décroissant :<br />

• âge gestationnel plus grand,<br />

• poids <strong>de</strong> naissance plus élevé,<br />

• fille,<br />

• grossesse unique<br />

58


2.3. Complications<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

On trouve différents types <strong>de</strong> séquelles qui ont une importance plus moins gran<strong>de</strong> en fonction<br />

du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> prématurité.<br />

Ainsi chez les moins <strong>de</strong> 32 semaines d’aménorrhée, et/ou <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 1500g (tableau VI), la<br />

répartition <strong>de</strong>s principales séquelles retrouvées se fait ainsi :<br />

Tableau VI : types et pourcentage <strong>de</strong>s complications<br />

Type <strong>de</strong> séquelles TOTAL Séquelles majeures Séquelles mineures<br />

Psychomotrices<br />

Visuelles<br />

Auditives<br />

Langage<br />

Respiratoires<br />

45 %<br />

28 %<br />

6 %<br />

10 %<br />

27 %<br />

17 %<br />

2 %<br />

2%<br />

20 %<br />

1 %<br />

28 %<br />

26 %<br />

4 %<br />

20 %<br />

26 %<br />

Source :http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />

Les complications chez le prématuré sont en fait très liées à l’immaturité <strong>de</strong> différents<br />

organes. Ainsi, on peut trouver différentes pathologies comme :<br />

Respiratoire :<br />

Les complications respiratoires peuvent être dues à plusieurs causes (30):<br />

Soit un retard dans la résorption du surfactant (RRLA). Ce retard est transitoire, et<br />

évolue généralement favorablement<br />

Soit une pathologie du surfactant, plus connue sous le nom <strong>de</strong> maladie <strong>de</strong>s membranes<br />

hyalines (MMH). Il s’agit d’une insuffisance au niveau du surfactant qui se caractérise<br />

par un syndrome alvéolaire. Elle nécessite une ventilation mécanique, et une<br />

oxygénothérapie importante.<br />

Soit <strong>de</strong>s apnées, elles sont très fréquentes chez le prématuré < 32 SA<br />

59


Les autres complications possibles sont d’ordre :<br />

Vasculaire<br />

Neurologique<br />

Hépatique<br />

Digestive<br />

Rénale<br />

Hématopoïétique<br />

Immunitaire<br />

Thermorégulation<br />

Métabolique<br />

Anémie tardive<br />

Rachitisme<br />

2.4. Causes et facteurs <strong>de</strong> risques<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Tout d’abord, il faut faire très attention <strong>de</strong> ne pas confondre cause et facteur <strong>de</strong> risques (figure<br />

29). Le facteur <strong>de</strong> risque augmente le risque d’avoir un enfant prématuré mais n’est pas<br />

forcément le facteur causal <strong>de</strong> l’accouchement prématuré. En effet, ce n’est pas parce la mère<br />

présente un facteur <strong>de</strong> risque qu’elle accouchera obligatoirement <strong>de</strong> façon prématurée. (30)<br />

Figure 29 : schéma <strong>de</strong>s relations entre facteur <strong>de</strong> risque, cause et signes <strong>de</strong> menace<br />

Source :http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />

60


2.4.1. Causes<br />

On peut différencier 2 types <strong>de</strong> causes <strong>de</strong> prématurité :<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Celles agissant directement dans le déclenchement <strong>de</strong> l’accouchement prématuré, et celles<br />

agissant indirectement. (Tableau VII)<br />

2.4.1.1. Causes directes<br />

⇒ les grossesses multiples dont le nombre augmente avec la fécondation médicalement<br />

assistée<br />

⇒ le placenta praevia hémorragique*.<br />

⇒ les infections vagino-urinaires (streptococus B, E. Coli) ou généralisées (grippe, rubéole,<br />

CMV, toxoplasmose, listériose,...).<br />

2.4.1.2. Causes indirectes<br />

⇒ Le diabète maternel<br />

⇒ Les allo-imunisations<br />

⇒ L’hypertension <strong>de</strong> la grossesse et toxémie gravidique<br />

⇒ Retard <strong>de</strong> croissance intra-utérin<br />

On parle <strong>de</strong> causes indirectes car elles nécessitent souvent le déclenchement <strong>de</strong><br />

l’accouchement prématurément.<br />

Cependant on peut trouver d’autres classifications. Dans le tableau suivant, on trouve 3<br />

catégories qui mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s causes maternelles, ovulaires mais aussi une cause<br />

médicale, c'est-à-dire que l’accouchement prématuré a été décidé afin <strong>de</strong> sauver la mère, et/ou<br />

le fœtus.<br />

61


Tableau VII: principales causes <strong>de</strong> prématurité<br />

Causes maternelles Causes ovulaires<br />

Anomalies utérines :<br />

Malformation utérine<br />

Béance cervico-isthmique<br />

Synéchies<br />

Infections<br />

Infections cervicovaginales<br />

Infections générales<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Grossesse multiple+++<br />

Infection intra-<br />

utérine+++<br />

Rupture prématurée <strong>de</strong>s<br />

membranes avec ou sans<br />

infection<br />

2.4.2. Facteurs <strong>de</strong> risques<br />

• âge < 18 ans ou > 35 ans,<br />

• tabagisme,<br />

• multiparité,<br />

Décision médicale : sauvetage<br />

maternel et/ou fœtale<br />

Pathologie vasculaire<br />

placentaire<br />

Pré-éclampsie++<br />

Retard <strong>de</strong> croissance intra-utérin<br />

Acci<strong>de</strong>nts hémorragiques<br />

Hématome rétroplacentaire<br />

Décollement placentaire<br />

Placenta praevia hémorragique<br />

Souffrance fœtale quelque soit la<br />

cause<br />

Diabète maternel<br />

Incompatibilité rhésus<br />

Pathologie maternelle grave<br />

(cardio-respiratoire,<br />

cancérologie, traumatique…)<br />

• mauvaises conditions socio-économiques : fatigue liée au travail professionnel<br />

ou familial, déplacements quotidiens, position <strong>de</strong>bout prolongée, surmenage...<br />

(tableau VIII)<br />

62


Tableau VIII : cœfficient <strong>de</strong> risque d’accouchement prématuré<br />

valeur Facteurs <strong>de</strong> risques vrais<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

Charge familiale<br />

sans ai<strong>de</strong><br />

Bas niveau socio-<br />

économique<br />

Grossesse<br />

illégitime<br />

Age 40<br />

ans<br />

(30, 31, 32)<br />

Très bas niveau<br />

socio-économique<br />

Taille


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

3. La maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines ou syndrome <strong>de</strong> détresse<br />

respiratoire idiopathique<br />

3.1. Définition<br />

Elle résulte d’une insuffisance <strong>de</strong> surfactant, et doit être suspectée lorsqu’une détresse<br />

respiratoire survient au cours <strong>de</strong>s premières heures <strong>de</strong> la vie chez un prématuré surtout lorsque<br />

l’âge gestationnel est inférieur à 34 SA. Il s’agit d’une cause majeure <strong>de</strong> mortalité et<br />

morbidité néonatales. La maladie s’aggrave habituellement dans les 4-5 premiers jours <strong>de</strong> vie<br />

puis s’atténue.<br />

3.2. Manifestation clinique<br />

Tableau IX : manifestations cliniques et radiographiques<br />

Source http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />

On retrouve une hypertension pulmonaire due au shunt* intrapulmonaire qui est aussi<br />

responsable <strong>de</strong> l’hypoxèmie*. On note aussi une polypnée*, une compliance pulmonaire*<br />

basse. L’hypoxémie est marquée avec une acidose mixte. Le déficit quantitatif en surfactant<br />

peut être noté par une analyse <strong>de</strong>s sécrétions trachéales. Le collapsus* avec diminution du<br />

nombre d’espaces intercostaux est révélé par le cliché thoracique. (tableau IX) (32)<br />

*<br />

*<br />

64


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

La radiographie (figure 30) montre une image réticulonodulaire caractéristique (en verre<br />

dépoli) et un bronchogramme aérien. (31)<br />

Radiographie pulmonaire normale Radiographie pulmonaire avec MMH<br />

Radiographie pulmonaire <strong>de</strong> face avec MMH<br />

Figure 30: Les radiographies pulmonaires avec aspects bilateral en verre dépoli.<br />

Source :http://www.indyrad.iupui.edu/rtf/teaching/medstu<strong>de</strong>nts/stf/pediatri/bb14.gif&imgrefu<br />

rl=http://www.indyrad.iupui.edu/rtf/teaching/medstu<strong>de</strong>nts/pedchest.htm&h=469&w=511&sz<br />

=187&tbnid=UVVFRDMYpOYJ:&tbnh=117&tbnw=128&hl=fr&start=4&prev=/images%3F<br />

q%3Dhyaline%2B%252B%2Bmembrane%26svnum%3D10%26hl%3Dfr%26lr%3D<br />

65


4. Traitements<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

4.1. Thérapeutique ventilatoire <strong>de</strong> la détresse respiratoire<br />

(32)<br />

4.1.1. Oxygénothérapie contrôlée:<br />

Elle reste la base du traitement du SDRI, il existe différents mo<strong>de</strong>s d’administration tels que<br />

lunettes à O2, délivrance directe dans l’incubateur. Le nouveau né est très sensible à<br />

l’hypoxie* (à cause du risque d’ischémie cérébrale), à l’hyperoxie* (augmentant le risque <strong>de</strong><br />

rétinopathie), et à l’administration <strong>de</strong> fraction d’O2 élevée qui augmente le risque <strong>de</strong> dysplasie<br />

bronchopulmonaire*. L’objectif <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> est <strong>de</strong> stabiliser la SaO2 entre 90, et 95% en<br />

phase aiguë.<br />

4.1.2. Ventilation<br />

4.1.2.1. Ventilation spontanée en pression expiratoire positive (VS-<br />

PEP)<br />

Pour permettre d’améliorer la compliance pulmonaire, d’augmenter la capacité résiduelle<br />

fonctionnelle*, et <strong>de</strong> recruter les alvéoles non ventilées, on crée une pression positive à<br />

l’expiration sur les alvéoles ce qui permet aussi d’éviter un collapsus alvéolaire.<br />

4.1.2.2. Ventilation mécanique<br />

Elle assure l’oxygénation, et l’élimination du CO2 tout en limitant l’agression <strong>de</strong>s poumons<br />

qui sont encore immatures. L’intubation se fait par voie endotrachéale avec une son<strong>de</strong> adaptée<br />

au poids.<br />

4.1.2.3. Ventilation mécanique conventionnelle<br />

Elle permet <strong>de</strong> limiter les traumatismes liés au changement <strong>de</strong> pression<br />

66


4.1.2.4. Ventilation par haute fréquence (HFV)<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Elle permet <strong>de</strong> recruter <strong>de</strong> façon optimale les alvéoles en augmentant progressivement la<br />

pression moyenne pour diminuer le besoin d’O2. Cependant, elle conduit à <strong>de</strong>s risques<br />

d’hypocapnie*.<br />

4.1.3. Monoxy<strong>de</strong> d’azote<br />

L’utilisation du NO a amélioré la prise en charge <strong>de</strong>s nouveaux nés présentant une hypoxémie<br />

réfractaire, et diminué l’assistance extracorporelle. Ce gaz entraîne une vasodilatation<br />

pulmonaire. Il est utilisé avec une FiO2 élevée, chez les nouveau-nés présentant une hypoxie<br />

réfractaire ayant plus <strong>de</strong> 34 SA. La posologie utile est <strong>de</strong> 2 à 20 ppm, et le sevrage se fait<br />

toujours <strong>de</strong> façon progressive pour éviter un rebond <strong>de</strong> l’hypertension artérielle pulmonaire. A<br />

faible dose, et durant une courte pério<strong>de</strong>, il améliore l’oxygénation. Il diminue l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

maladies chroniques pulmonaires, et <strong>de</strong> la mortalité.<br />

4.1.4. Assistance respiratoire extracorporelle (AREC)<br />

Elles sont <strong>de</strong>venues rares grâce à d’autres thérapeutiques, mais elles permettent une<br />

oxygénation apnéique, et une épuration extracorporelle du CO2.<br />

(32)<br />

4.2. Corticothérapie<br />

4.2.2. Rôle physiologique<br />

Les glucocorticoï<strong>de</strong>s ont un rôle modulateur, et non inducteur sur la maturation pulmonaire.<br />

Pour montrer l’importance <strong>de</strong>s GC dans cette maturation une expérience a été menée : la<br />

décapitation <strong>de</strong> foetus <strong>de</strong> rat (et donc l’inactivation <strong>de</strong> l’axe hypophyse/surrénale) conduisait à<br />

un retard <strong>de</strong> maturation pulmonaire mais il y avait augmentation <strong>de</strong> la masse pulmonaire. De<br />

même l’inactivation spécifique <strong>de</strong> cet axe par surrénalectomie biochimique s’accompagne<br />

d’un retard <strong>de</strong> maturation pulmonaire chez le rat. Une autre expérimentation est venue<br />

confirmer le rôle <strong>de</strong>s GC sur la maturation anténatale chez la souris par un modèle<br />

d’invalidation génique du gène codant pour la Corticotropin-releasing hormon (CRH) qui<br />

67


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

entraine un retard <strong>de</strong> maturation pulmonaire létal chez les nouveau-nés homozygotes issus<br />

d’une femelle homozygote. Or quand on ajoute <strong>de</strong>s GC au régime alimentaire <strong>de</strong>s mères<br />

pendant la gestation, la souris « nouveau-né » survit, et se développe normalement. Un<br />

modèle murin d’invalidation du récepteur <strong>de</strong>s GC a été réalisé 1995. Les souris nouveau-nées<br />

homozygotes* meurent à la naissance d’une insuffisance respiratoire et leurs poumons sont<br />

atélectasiques. Le retard <strong>de</strong> maturation s’installe à partir <strong>de</strong> 15,5 jours <strong>de</strong> gestation sachant<br />

que chez la souris la durée totale <strong>de</strong> gestation est <strong>de</strong> 21 jours (démontrée par un examen<br />

histologique <strong>de</strong>s poumons fœtaux).<br />

4.2.3. Les étu<strong>de</strong>s expérimentales et cliniques<br />

De très nombreuses étu<strong>de</strong>s expérimentales ont été menées au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années<br />

afin <strong>de</strong> prouver l’effet modulateur-accélérateur <strong>de</strong>s GC exogènes chez les prématurés. Pour<br />

cela diverses espèces ont été étudiées : l’agneau, le lapin, les primates, les rongeurs. On s’est<br />

aperçu ainsi que le traitement par les GC améliorait les propriétés biomécaniques du poumon<br />

ainsi que celles tensioactives du surfactant.<br />

Les GC agiraient à différents niveaux et sur différentes structures :<br />

• En favorisant l’incorporation <strong>de</strong> précurseur dans les composants essentiels du<br />

surfactant (DPPC, Phosphatidylglycérol).<br />

• En augmentant le taux <strong>de</strong> lécithine dans le liqui<strong>de</strong> amniotique<br />

• En augmentant l’activité <strong>de</strong> nombreuses enzymes, comme la cytidylphosphocholine<br />

transférase (CPCT) enzyme clé du métabolisme phospholipidique.<br />

• Rôle dans la biosynthèse et l’activation transcriptionnelle <strong>de</strong>s gènes codant pour les<br />

protéines spécifiques du surfactant. L'administration <strong>de</strong> <strong>de</strong>xaméthasone à <strong>de</strong>s rates<br />

gestantes augmente la concentration <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux protéines hydrophobes SP-B, et SP-C,<br />

et celle <strong>de</strong> leur ARN messager dans les poumons <strong>de</strong>s fœtus, et <strong>de</strong>s nouveau-nés, et ce<br />

indépendamment du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement. L'augmentation <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong>s<br />

transcrits après traitement par <strong>de</strong>xaméthasone est également observée ex vivo, dans<br />

<strong>de</strong>s explants <strong>de</strong> poumon humain. En revanche, les glucocorticoï<strong>de</strong>s ont, selon l'espèce,<br />

et le sta<strong>de</strong> du développement, un effet variable, et complexe sur l'expression du gène<br />

<strong>de</strong> la protéine SP-A.<br />

68


(33)<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

• Activation <strong>de</strong> gènes codant pour les protéines importantes pour l’adaptation à la vie<br />

extra-utérine comme les enzymes antioxydantes (catalase, superoxy<strong>de</strong> dismutase à<br />

cuivre ou à zinc, glutathion peroxydase), pour le récepteur β adrénergique, et pour la<br />

sous-unité du canal sodique sensible à l'amilori<strong>de</strong> (ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers sont impliqués<br />

dans la résorption du liqui<strong>de</strong> pulmonaire à la naissance).<br />

4.2.3.1. Les premiers étu<strong>de</strong>s<br />

Liggins dans les années 70 a réalisé une première étu<strong>de</strong> sur l’utilisation <strong>de</strong> GC exogènes chez<br />

<strong>de</strong>s fœtus. Il avait lors <strong>de</strong> cette expérience, associé 6 mg d'acétate <strong>de</strong> β-méthasone (hydrolyse<br />

lente permettant une action « retard »), et 6 mg <strong>de</strong> phosphate <strong>de</strong> β-méthasone (hydrolyse<br />

rapi<strong>de</strong> permettant une action immédiate). Ces <strong>de</strong>ux GC étaient administrés 2 fois par jour à 24<br />

heures d’intervalle (Liggins et Howie, 1972). Le pic sérique foetal <strong>de</strong> bétaméthasone est<br />

atteint entre 1 et 2 heures après 1'administration, la <strong>de</strong>mi-vie foetale est <strong>de</strong> 12 heures, et<br />

1'hormone exogène n'est plus dosable chez le foetus 40 heures après la <strong>de</strong>uxième injection.<br />

Avec ces posologies, les concentrations sériques <strong>de</strong> l'hormone rapportées en équivalent-<br />

cortisol sont voisines <strong>de</strong> celles du cortisol qui est dosé chez les nouveau-nés soumis au stress<br />

post-natal que constitue la détresse respiratoire d'une MMH. Comme la durée d'exposition à<br />

l'hormone exogène est semblable à celle du stress que constitue la détresse respiratoire,<br />

l'imprégnation globale du foetus par le stéroï<strong>de</strong> médicament n'est pas très différente <strong>de</strong> celle<br />

due au stéroï<strong>de</strong> endogène chez le nouveau-né mala<strong>de</strong>. Ce sont d'ailleurs en partie les<br />

conséquences sur la biosynthèse du surfactant c'est-à-dire l'importante sécrétion <strong>de</strong> stéroï<strong>de</strong>s<br />

endogènes observée chez le nouveau-né en détresse qui contribue à l'amélioration observée<br />

après 48 heures <strong>de</strong> vie, délai d'action voisin <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la corticothérapie anténatale.<br />

(33)<br />

4.2.3.2. Les différents glucocorticoï<strong>de</strong>s testés<br />

Les différents stéroï<strong>de</strong>s comparés dans les essais cliniques ont été la cortisone,<br />

l'hydrocortisone, la méthylprednisolone, et les <strong>de</strong>ux dérivés fluorés en position 9, la β-<br />

méthasone, et la <strong>de</strong>xaméthasone. La méthylprednisolone s'est avérée inefficace en terme <strong>de</strong><br />

diminution <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la MMH. L'hydrocortisone s'est montrée comparable en<br />

efficacité au protocole <strong>de</strong> Liggins à la dose <strong>de</strong> 2 000 mg (par définition, 2 000 mg<br />

d'hydrocortisone =2 000 mg d'équivalent cortisol), mais pas à la dose <strong>de</strong> 500 mg, dose à peu<br />

69


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

près équivalente à celles <strong>de</strong>s dérivés fluorés. En revanche, tous les essais utilisant les dérivés<br />

fluorés (20 à 28 mg <strong>de</strong> <strong>de</strong>xa- ou β-méthasone administrés en 2 à 8 injections sur 48 heures)<br />

confirment leur efficacité. Ces différences d'activité (à dose-équivalente égale) en faveur <strong>de</strong>s<br />

dérivés fluorés traduisent une aptitu<strong>de</strong> plus importante <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers à résister à<br />

l'inactivation placentaire par la 11 β-hydroxystéroï<strong>de</strong> déshydrogénase. Un autre avantage <strong>de</strong>s<br />

dérivés fluorés est leur très faible activité minéralocorticoï<strong>de</strong> intrinsèque.<br />

Globalement, on utilise la déxaméthasone ou la β méthasone.<br />

4.2.4. Conséquence <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> glucocorticoï<strong>de</strong>s<br />

Accélération anténatale <strong>de</strong> la maturation par les glucocorticoï<strong>de</strong>s :<br />

Crowley a démontré par <strong>de</strong>s méta-analyses régulièrement remises à jour l'intérêt <strong>de</strong><br />

l'administration anténatale <strong>de</strong> glucocorticoï<strong>de</strong>s pour la prévention <strong>de</strong> la MMH. Ainsi d’après<br />

une quinzaine d’étu<strong>de</strong>s, l’odd ratio sur la MMH est <strong>de</strong> 0,51. Ainsi les nouveaux nés ayant<br />

reçu <strong>de</strong>s GC avant leur naissance ont un risque <strong>de</strong> développer une MMH quasi 2 fois plus<br />

faible que ceux n’ayant reçu aucun GC.<br />

Conséquence sur la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines<br />

Effets sur l’inci<strong>de</strong>nce et sur la mortalité <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines :<br />

L'effet thérapeutique est fortement dépendant <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> l'intervalle entre le moment du<br />

début <strong>de</strong> la cure (première injection), et le moment <strong>de</strong> l'accouchement. Lorsque celui-ci est<br />

inférieur à 24 heures, il existe une tendance non significative vers la diminution <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> la MMH. En fait, cet intervalle, artificiellement fixé à 24 heures mais très certainement<br />

variable selon chaque enfant, correspond au délai physiologique nécessaire à l'adsorption du<br />

produit, et à tous les phénomènes <strong>de</strong> transfert placentaire, <strong>de</strong> translocation, <strong>de</strong> transcription,<br />

maturation <strong>de</strong>s transcrits, traduction, et maturation du pepti<strong>de</strong>, et à l’élaboration du produit<br />

final.<br />

Lorsque l'accouchement a lieu après ce délai <strong>de</strong> 24 heures, et avant 7 jours l'efficacité est très<br />

significativement augmentée: elle permet une réduction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la MMH <strong>de</strong> 24 % à<br />

9 %. A quelques heures près, la différence d'efficacité est ainsi considérable, ce qui suggère<br />

70


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

que l'indication d'une corticothérapie néonatale doit être discutée, et décidée le plus tôt<br />

possible, chaque fois qu'est présente une menace d'accouchement prématuré avant 34<br />

semaines d'aménorrhée. Lorsque l'accouchement a lieu 7 jours après le début du traitement, il<br />

existe une tendance nette mais non significative en faveur d'une réduction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la<br />

MMH. Cependant le délai <strong>de</strong> 7 jours est rarement atteint, l’accouchement ayant lieu avant.<br />

(33)<br />

Effets indésirables<br />

Des étu<strong>de</strong>s expérimentales ont été menées pour mettre en évi<strong>de</strong>nce différents EI. Cependant,<br />

dans ces essais, la dose cumulée est très supérieure à celle administrée par voie<br />

transplacentaire. On a relevé <strong>de</strong>s effets indésirables au niveau pulmonaire : il y a diminution<br />

du nombre d’alvéoles, et <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>s échanges gazeux chez le singe avec un traitement<br />

par la β-méthasone durant la gestation. Chez le rat nouveau-né, la <strong>de</strong>xaméthasone perturbe la<br />

septalisation alvéolaire, et la transformation <strong>de</strong>s pneumocytes <strong>de</strong> type II en type I. Ces<br />

altérations morphologiques s'accompagnent d'une réduction importante et durable du contenu<br />

en ADN du poumon.<br />

Il y a aussi <strong>de</strong>s effets indésirables cérébraux : La croissance cérébrale peut aussi être<br />

compromise par une réduction irréversible <strong>de</strong> la population neuronale.<br />

Des effets immunitaires : A court terme, l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s infections néonatales et maternelles<br />

n'est globalement pas augmentée dans la population traitée, qu'il y ait ou non rupture<br />

prématurée <strong>de</strong>s membranes. Cependant, dans les populations <strong>de</strong> faible poids <strong>de</strong> naissance, les<br />

étu<strong>de</strong>s rétrospectives sont en faveur d'une plus gran<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>s infections néonatales<br />

dans le groupe traité. Certaines <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s évaluant l'efficacité <strong>de</strong> la corticothérapie en cas <strong>de</strong><br />

rupture prématurée <strong>de</strong>s membranes soulignent également une augmentation du risque<br />

infectieux chez la mère.<br />

Autres effets : A distance, les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cohortes traitées par <strong>de</strong>s GC, (pour certaines<br />

pendant 12 ans) concluent dans leur globalité à l'absence <strong>de</strong> retentissement délétère à long<br />

terme sur la croissance staturo-pondérale et du périmètre crânien, les fonctions respiratoires,<br />

la fréquence <strong>de</strong>s infections, le développement intellectuel, et les performances scolaires.<br />

71


4.2.4. Coût<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

La corticothérapie anténatale a enfin un retentissement très significatif sur le coût global <strong>de</strong>s<br />

soins délivrés aux enfants prématurés. Il est démontré que dans une population d'enfants nés<br />

prématurés, elle diminue significativement la durée <strong>de</strong> l’hospitalisation. Dès 1984, Avery<br />

avait suggéré que le traitement <strong>de</strong> seulement 25 % <strong>de</strong>s 40 000 prématurés qui développent une<br />

MMH sur une année aux Etats-Unis économiserait l'équivalent <strong>de</strong> 40 millions <strong>de</strong> dollars US.<br />

Plus récemment, dans une population <strong>de</strong> prématurés d'âge gestationnel inférieur à 35<br />

semaines, on a évalué à 10 % la réduction du coût par enfant traité et à 14 % celle du coût par<br />

survivant. Sur une population <strong>de</strong> grands prématurés d'âge gestationnel inférieur à 31<br />

semaines, la corticothérapie augmenterait le coût global <strong>de</strong> 7 % (conséquence directe <strong>de</strong> la<br />

diminution <strong>de</strong> la mortalité), mais diminuerait le coût par survivant d'environ 9 %. Ce calcul ne<br />

prend pas en compte le coût supplémentaire important lié à une survie plus fréquente d'enfants<br />

présentant <strong>de</strong>s séquelles neurologiques.<br />

(33)<br />

4.3. Surfactant exogène<br />

4.3.1. Introduction<br />

La thérapie à base <strong>de</strong> surfactant fait partie <strong>de</strong>s prises en charges <strong>de</strong>s nouveau-nés avec un<br />

syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 90. Un premier succès en 1980 a<br />

permis une large utilisation <strong>de</strong>puis. (34) Les anomalies du surfactant pulmonaire peuvent être<br />

diagnostiquées par l’analyse du liqui<strong>de</strong> amniotique chez le fœtus, par aspiration trachéale<br />

pour le nouveau-né et par lavage broncho-alvéolaire chez l’enfant, et l’adulte (35). Il y a trois<br />

types d’anomalies : surfactant immature dans le cadre <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire,<br />

déficit en phospholipi<strong>de</strong>s lors <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë, inhibition <strong>de</strong> la fonction du<br />

surfactant par les protéines dans le SDR, et la déficience pulmonaire aiguë. (35) Une dose<br />

initiale d’environ 100mg/kg est généralement nécessaire pour compenser un déficit alvéolaire<br />

en surfactant. De plus, <strong>de</strong>s traitements répétés sont nécessaires la plupart du temps.<br />

72


La réponse au surfactant exogène dépend<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

• <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s produits utilisés : ainsi les surfactants naturels sont plus efficaces que<br />

les synthétiques.<br />

• Du délai d’administration (le plus tôt possible ce qui diminue les besoins en<br />

ventilation mécanique)<br />

• Du mo<strong>de</strong> d’administration (une instillation intratrachéale rapi<strong>de</strong> donnerait une<br />

répartition plus uniforme et plus efficace qu’une lente infusion)<br />

L’utilisation du surfactant a diminué la sévérité du SDR, et la mortalité <strong>de</strong>s cas modérés à<br />

sévères <strong>de</strong> SDR. (34, 36, 37)<br />

Ce sont les protéines B, et C qui auraient un rôle essentiel dans l’activité biophysique, et<br />

physiologique <strong>de</strong>s surfactants exogènes isolés <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> mammifères. (36)<br />

Cependant il y a une augmentation <strong>de</strong>s coûts car les nouveau-nés survivants sont plus<br />

immatures, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> soins intensifs plus importantes. Mais le surfactant<br />

reste une thérapie avec un bon coût/efficacité comparée aux autres thérapeutiques. (34, 38)<br />

4.3.2. Généralités<br />

Pour démontrer l’efficacité <strong>de</strong>s surfactants exogènes, différents modèles animaux ont été<br />

utilisés.<br />

Les modèles animaux comme le fœtus <strong>de</strong> lapin prématuré avec un syndrome <strong>de</strong> détresse<br />

respiratoire est le plus sensible, suivi par le déficit en surfactant après lavage<br />

bronchoalvéolaire. Avec un surfactant moins efficace, une légère amélioration <strong>de</strong>s fonctions<br />

pulmonaires chez le lapin, et lors <strong>de</strong> lavage pulmonaire peut-être observée. (39)<br />

Les composants du surfactant sont très importants pour l’intégrité pulmonaire. Ainsi chez<br />

<strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> babouins : un avec une oxygénation appropriée avec un taux <strong>de</strong> SP-A, et D<br />

proche <strong>de</strong> l’adulte et l’autre avec une oxygénation augmentée mais avec un taux diminuée <strong>de</strong><br />

SP-A, et SP-D, on a remarqué que le <strong>de</strong>uxième groupe a plus <strong>de</strong> problèmes microbiologiques.<br />

(40)<br />

73


4.3.3. Rôle<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Une thérapie par surfactant naturel comme Survanta® ou Curosurf® chez les prématurés<br />

atteints <strong>de</strong> détresse respiratoire a été évaluée <strong>de</strong> nombreuses fois. Ainsi, une rétrospective <strong>de</strong><br />

1992 montre qu’une instillation intratrachéale <strong>de</strong> surfactant entraîne une diminution <strong>de</strong><br />

l’intensité <strong>de</strong> la ventilation mécanique pendant les premières heures. De plus, les<br />

complications respiratoires comme pneumothorax*, et emphysème pulmonaire* interstitiel<br />

semblent moins fréquents dans les groupes traités par le surfactant. Dans 10 essais cliniques,<br />

il y a augmentation <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> survie sans dysplasie bronchopulmonaire mais les autres<br />

complications comme hémorragie intracrânienne, canal artériel persistent* et entérocolite<br />

nécrosante* restent inchangées.<br />

Une prophylaxie serait nécessaire pour les grands prématurés c'est-à-dire inférieur à 26 SA, et<br />

un traitement curatif pour les bébés entre 27 et 30 semaines <strong>de</strong> gestation. (41)<br />

4.3.4. Spécialités commerciales utilisées<br />

4.3.4.1. Les différents types <strong>de</strong> surfactants<br />

Il existe différents produits utilisés dans le cadre du SDR du prématuré. Ils sont <strong>de</strong> trois types<br />

essentiellement :<br />

Naturels<br />

Naturels modifiés<br />

Synthétiques<br />

Ces produits ont un mo<strong>de</strong> d’obtention différent, une composition différente mais aussi une<br />

action différente.<br />

(34)<br />

⇒ Description <strong>de</strong>s surfactants naturels<br />

Ils sont prélevés à partir <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> amniotique humain au cours <strong>de</strong> césariennes à termes. Ils<br />

contiennent tous les lipi<strong>de</strong>s, et protéines aspécifiques et spécifiques du surfactant. Cependant<br />

ils ne sont pas utilisés car ils sont difficiles à obtenir, entraînent un coût élevé, et peuvent<br />

conduire à un risque <strong>de</strong> contamination virale par le VIH ou CMV. (11)<br />

74


⇒ Description <strong>de</strong>s surfactants naturels modifiés<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Ils sont d’origine animale, obtenus à partir <strong>de</strong> lavage bronchoalvéolaire ou broyats<br />

pulmonaires <strong>de</strong> mammifères comme le bœuf, le veau ou le porc. On procè<strong>de</strong> à une extraction<br />

en milieu organique afin d’éliminer les microorganismes et obtenir les lipi<strong>de</strong>s, et diminuer le<br />

pourcentage <strong>de</strong> protéines. Cela conserve les protéines hydrophobes B, et C en même temps<br />

que les PPL. La composition est très proche <strong>de</strong> celle du surfactant endogène. Cependant un<br />

risque <strong>de</strong> contamination bactérienne ou <strong>de</strong> réaction immunitaire face à ces protéines du non<br />

soi est toujours possible (problème <strong>de</strong> la vache folle), c’est pourquoi les animaux sont très<br />

surveillés, et les étapes <strong>de</strong> fabrication très contrôlées. (11)<br />

Ces surfactants exogènes peuvent être supplémentés ou non en protéine ou en PPL. Mais,<br />

Curosurf®, un surfactant d’origine porcine, n’est pas additionné <strong>de</strong> protéines, et ne contient<br />

pas <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s neutres. Par contre Survanta®, d’origine bovine, est enrichi en DPPC<br />

tripalmitate, et aci<strong>de</strong> palmitique.<br />

⇒ Description <strong>de</strong>s synthétiques<br />

Ils entraînent une diminution importante <strong>de</strong> la mortalité, et <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> complication due<br />

au déficit en oxygène (42). Ils contiennent du DPPC, et autres PPL ou agents favorisant<br />

l’adsorption, et l’étalement du surfactant. Ils sont exempts <strong>de</strong> protéines, diminuant ainsi le<br />

risque d’immunisation (43), et sont plus faciles à produire. (44)<br />

Ils ten<strong>de</strong>nt à avoir une activité <strong>de</strong> surface moindre que les surfactants naturels. De plus les<br />

naturels agissent <strong>de</strong> manière plus rapi<strong>de</strong> ce qui est corrélé à une amélioration du <strong>de</strong>venir<br />

clinique. Cependant l’utilisation prophylactique <strong>de</strong> surfactant synthétique améliore aussi le<br />

<strong>de</strong>venir clinique. (45) De plus, les naturels donnent moins <strong>de</strong> complications qu’avec les<br />

synthétiques. (46). Les enfants recevant <strong>de</strong> manière prophylactique du surfactant synthétique<br />

auraient une augmentation du risque <strong>de</strong> développer un conduit artériel persistant, et <strong>de</strong>s<br />

hémorragies pulmonaires (45).<br />

Les surfactants naturels sont plus utilisés que les synthétiques car ils ont une action plus<br />

rapi<strong>de</strong>, avec un effet plus marqué sur les propriétés mécaniques pulmonaires grâce aux<br />

protéines avec une diminution <strong>de</strong>s paramètres ventilatoires durant 72 heures. Ils diminuent la<br />

mortalité, et préviennent les complications. Cependant, la différence entre les 2 traitements<br />

diminue après 72h. (47)<br />

75


En France, on utilise :<br />

Curosurf®<br />

Survanta®<br />

(48)<br />

Critères d’efficacité <strong>de</strong>s surfactants exogènes :<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

• amélioration <strong>de</strong> la PaO2 et PaCO2 ainsi que les paramètres ventilatoires (Fraction<br />

partielle en oxygène FiO2, pression moyenne <strong>de</strong>s voies aériennes, rapport artériolo-<br />

alvéolaire en O2)<br />

• Amélioration <strong>de</strong> la mécanique ventilatoire avec augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la capacité<br />

résiduelle fonctionnelle et augmentation progressive <strong>de</strong> la compliance pulmonaire.<br />

• Amélioration du pronostic avec diminution <strong>de</strong>s complications respiratoires comme<br />

pneumothorax, dysplasie broncho pulmonaire, emphysème interstitiel.<br />

• Augmentation <strong>de</strong> la survie.<br />

(57)<br />

Les figures 31 et 32 permettent d’apprécier l’état <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires avant et après<br />

administration <strong>de</strong> surfactant.<br />

Figure 31:Etat <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires sans Figure 32 : Etat <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires<br />

surfactant avec surfactant<br />

Source : Document sur le Survanta ® ABBOT<br />

76


4.3.4.2. Les spécialités<br />

Curosurf® ou Poractant α<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Fabrication :<br />

Il s’agit d’une suspension stérile blanche crémeuse sous forme <strong>de</strong> solution saline à la<br />

concentration <strong>de</strong> 80 mg/mL <strong>de</strong> PPL. Il est préparé à partir <strong>de</strong> broyat <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc.<br />

Ensuite il y a une extraction chloroforme/méthanol, plus une chromatographie sur gel liqui<strong>de</strong><br />

pour obtenir 99% <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s polaires. Après évaporation du solvant organique, la solution est<br />

stérilisée par filtration haute pression. De plus il contient <strong>de</strong>s protéines SP B, et C<br />

hydrophobes.<br />

Poractant α est réparti dans <strong>de</strong>s fioles unitaires prêtes à l’emploi <strong>de</strong> 1,5mL.<br />

(52)<br />

Action :<br />

Il permet une augmentation <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong> la PaO2 (avec une PaO2 2 fois plus élevée après<br />

qu’avant traitement.) Une heure après l’administration, la PaCO2 diminue, et le pH augmente<br />

avec une différence significative. (49)<br />

Un suivi sur 2 ans <strong>de</strong>s enfants traités ou non par Curosurf® a montré que la croissance et la<br />

prévalence <strong>de</strong> la persistance <strong>de</strong> symptomes respiratoires étaient similaire dans les <strong>de</strong>ux<br />

groupes. Des anticorps anti curosurf, et anti surfactant naturel ont relevé un taux égal dans les<br />

<strong>de</strong>ux groupes. Le traitement par surfactant <strong>de</strong>s syndromes <strong>de</strong> détresse respiratoire réduit la<br />

mortalité néonatale mais n’est pas associé à une augmentation <strong>de</strong> détresse 2 ans plus tard (50).<br />

Il n’augmenterait pas les complications pulmonaires. (51)<br />

Tolérance :<br />

Il est bien toléré, et efficace. Il n’augmente pas l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s complications <strong>de</strong> la<br />

prématurité ou du SDR. (50, 51)<br />

77


Complications :<br />

Pneumothorax (8%)<br />

Canal artériel persistent (36%)<br />

Emphysème (16%)<br />

Dysplasie (24%)<br />

Mo<strong>de</strong> d’administration :<br />

Simple contre multiples doses :<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Lors d’un essai clinique visant à savoir si une seule dose importante <strong>de</strong> Curosurf®<br />

(200mg/kg) pouvait être améliorée ou non par l’utilisation <strong>de</strong> dose répétitive <strong>de</strong> surfactant, il<br />

y a eu augmentation <strong>de</strong> l’oxygénation dans les 2 groupes <strong>de</strong> traitement (avec ou sans doses<br />

multiples) la ventilation mécanique a diminué 4 jours après la randomisation dans le groupe<br />

recevant plusieurs doses. (53)<br />

La mortalité, et l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> pneumothorax étaient significativement plus faibles dans le<br />

groupe doses multiples lors d’un autre essai. (54)<br />

Prophylactique versus thérapeutique :<br />

Le surfactant dans les cas d’administration précoce (immédiatement après la naissance), et<br />

tardive (6h après) montre une amélioration clinique <strong>de</strong>s poumons immatures notamment <strong>de</strong> la<br />

synthèse <strong>de</strong>s composants du surfactant. Le traitement prophylactique diminue l’inci<strong>de</strong>nce, la<br />

sévérité du SDR, diminue également le temps passé sous respirateur, et les besoins en<br />

oxygène par rapport au traitement thérapeutique.<br />

Il est conseillé d’administrer la surfactant le plus tôt possible. L’administration<br />

précoce <strong>de</strong> Curosurf® n’est associé à aucune séquelle à long terme. (55)<br />

78


Survanta® ou Béractant<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Fabrication :<br />

Il est préparé à partir d’extrait <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> bœuf, il s’agit d’une suspension stérile<br />

(stérilisation par la chaleur) d’un blanc terne à marron léger. Il est supplémenté par un DPPC<br />

synthétique, <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> palmitique, et <strong>de</strong> la tripalmitine. Le cholestérol est éliminé, et la<br />

préparation finale contient 25mg/mL <strong>de</strong> PPL. Le Béractant est fourni dans <strong>de</strong>s doses unitaires<br />

prêtes à l’emploi contenant 8 mL soit 200 mg <strong>de</strong> PPL.<br />

(52)<br />

Action :<br />

La présence <strong>de</strong> SP B permet une rapidité d’action et <strong>de</strong>s propriétés tensioactives proches <strong>de</strong><br />

celles du surfactant endogène.<br />

SP C permet l’amélioration <strong>de</strong>s propriétés mécaniques pulmonaires in vivo.<br />

(56)<br />

Composition (tableau X) :<br />

DPPC (ici du palmitate <strong>de</strong> Colfoscéril ) pour 1 mL <strong>de</strong> préparation : 25mg/mL<br />

SP B et C : 0,1 à 1 mg/mL<br />

(56)<br />

Tableau X : composition <strong>de</strong> Survanta®<br />

Volume <strong>de</strong><br />

préparation<br />

Lipi<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

poumons<br />

bovins<br />

4 mL 36,4 à<br />

105,6mg<br />

8 mL 72,8 à<br />

211 ,2mg<br />

DPPC Aci<strong>de</strong><br />

9,2 à 78,8<br />

mg<br />

18,4 à<br />

157,6 MG<br />

palmitique<br />

tripalmitine Correspondant<br />

en PPL totaux<br />

0,7 à 5,55 mg 1,1 à 5 ,25 mg 100 mg<br />

1,4 à 11,1 mg 2,2 à 10,5 mg 200 mg<br />

Excipients : NaCl, NaOH et/ou HCl dilué pour obtenir un pH entre 5,4 et 7,8, et <strong>de</strong> l’eau PPI<br />

79


Mo<strong>de</strong> d’administration <strong>de</strong> Survanta® :<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

En discontinu : il s’agit <strong>de</strong> la technique <strong>de</strong>s 4 cadrans (figure 33), c’est à dire que le<br />

produit est instillé dans chacune <strong>de</strong>s positions suivantes avec une inclinaison tête corps <strong>de</strong> 15°<br />

pour le nouveau-né.<br />

Position<br />

latérale droite<br />

Tête position<br />

basse<br />

Tête position<br />

relevée<br />

Figure 33 : schéma d’administration du Survanta® au prématuré.<br />

Source : documentation <strong>de</strong>s laboratoire Abbot division Pédiatrie sur Survanta®.<br />

Après chacune <strong>de</strong>s instillations, il faut reconnecter l’enfant au ventilateur avec le même<br />

mélange d’oxygène. Chaque position est maintenue 30 secon<strong>de</strong>s. Ce mo<strong>de</strong> d’administration<br />

permettrait une meilleure répartition du produit dans les poumons.<br />

Position<br />

latérale gauche<br />

Tête position<br />

basse<br />

Tête position<br />

relevée<br />

80


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Chez les enfants gravement mala<strong>de</strong>s, on peut administrer le surfactant en continu sur une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 15 à 20 minutes. Il faut surveiller, et ajuster les paramètres <strong>de</strong> ventilation, ainsi<br />

que <strong>de</strong> la FiO2 avant et après l’instillation intratrachéale, en fonction <strong>de</strong> la SaO2 et PaCO2<br />

pour éviter toute hyperoxie.<br />

Posologie <strong>de</strong> Survanta®<br />

Tableau XI: posologie <strong>de</strong> Survanta utilisée en fonction du poids du nouveau-né<br />

Poids en gramme<br />

650 2,6<br />

700 2,8<br />

750 3<br />

800 3,2<br />

850 3,4<br />

900 3,6<br />

950 3,8<br />

1000 4<br />

1050 4,2<br />

1100 4,4<br />

1150 4,6<br />

Dose totale en ml<br />

(4mg/mL)<br />

Source documentation ABBOT Survanta®<br />

Surfexo® ou Palmitate <strong>de</strong> colfocéril<br />

On administre 100mg <strong>de</strong> PPL par kg <strong>de</strong> poids<br />

corporel dans un volume ne <strong>de</strong>vant pas<br />

dépasser 4mL/kg dans la trachée.<br />

Nous en toucherons un mot ici car il s’agit du seul surfactant exogène artificiel commercialisé<br />

dans les pays anglo-saxons sous le nom <strong>de</strong> Exosurf®. En France, Surfexo® a été arrété <strong>de</strong><br />

commercialisation ern Juillet-Août 2004. (57)<br />

81


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Action :<br />

Le palmitate <strong>de</strong> colfoscéril diminue significativement la morbidité, et la mortalité associées à<br />

RDS (58). Il n’agit pas aussi rapi<strong>de</strong>ment que les surfactants naturels modifiés, en effet il<br />

n’induit pas un changement immédiat <strong>de</strong> l’oxygénation, mais une amélioration survient entre<br />

12 à 24h. (59)<br />

Des doses simples versus <strong>de</strong>s doses multiples n’ont pas montré d’avantages spécifiques à<br />

raison <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 doses <strong>de</strong> colfoscéril. Il y aurait un avantage à traiter par prophylaxie les<br />

enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 26-28 SA. (58)<br />

Composition<br />

Le DPPC (85%) correspond au palmitate <strong>de</strong> colfoscéril mais seul, ce produit ne peut<br />

s’adsorber à l’interface air/liqui<strong>de</strong>, donc d’autres produits ont été ajoutés :<br />

9% d’Hexa<strong>de</strong>canol qui permet l’adsorption du palmitate, et sa diffusion au niveau <strong>de</strong><br />

l’interface<br />

6% <strong>de</strong> Tyloxapol qui est un agent dispersant augmentant la vitesse d’étalement du produit<br />

NaCl pour l’osmolalité <strong>de</strong> la suspension. (60)<br />

Ce surfactant contient 13,5mg/mL <strong>de</strong> PPL soit 67,5 mg/dose <strong>de</strong> 5mL. (60)<br />

Avenir <strong>de</strong>s surfactants exogènes artificiels :<br />

Un nouveau surfactant est à l’étu<strong>de</strong> Surfaxin® (lucinactant).<br />

Composition :<br />

Ce surfactant contient un nouveau pepti<strong>de</strong>, le sinapulti<strong>de</strong>. Il est aussi nommé KL4 car le<br />

sinapulti<strong>de</strong> est composé d’une séquence d’aci<strong>de</strong>s aminés KLLLLKLLLL…où K représente la<br />

Lysine*, et L la Leucine*. Surfaxin® est formé par une dispersion aqueuse où KL4 est<br />

combiné aux PPL (palmitoyl-oleoyl phosphatidylglycérol, et DPPC) avec <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong><br />

palmitique. Ce nouveau pepti<strong>de</strong> mime la protéine spécifique SP-B.<br />

(61, 62)<br />

82


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Action :<br />

Ce surfactant crée une activité forte, et durable démontrée par une expansion <strong>de</strong>s alvéoles<br />

pulmonaires, et il améliore les échanges gazeux chez le prématuré présentant un syndrome <strong>de</strong><br />

détresse respiratoire. (63)<br />

Elaboration <strong>de</strong> surfactant artificiels complémentés en protéines<br />

Obtention <strong>de</strong> protéines pour les surfactants exogènes artificiels :<br />

Depuis que l’on connaît la structure <strong>de</strong>s protéines SP B, et SP C, il apparaît possible <strong>de</strong><br />

concevoir <strong>de</strong>s analogues <strong>de</strong> ces protéines afin <strong>de</strong> supplémenter les surfactants <strong>de</strong> synthèse.<br />

SP-C est formé d’une simple hélice, cependant, les analogues contenant les séquences <strong>de</strong><br />

Valine <strong>de</strong> la molécule originelle ne prennent pas une conformation d’hélice α similaire à la<br />

structure naturelle. La Valine a donc été remplacée par la leucine qui permet d’obtenir une<br />

structure hélicoïdale efficace. De plus les séquences Leucine permettent d’accélérer<br />

l’étalement <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s du surfactant, et montre une activité physiologique dans les modèles<br />

animaux <strong>de</strong> SDR.<br />

Les surfactants synthétiques ne contenant que la protéine SP C analogue présente une activité<br />

plus faible par rapport à la préparation naturelle. Cela pouvant être causé par un manque <strong>de</strong><br />

liens covalents entre les groupements palmytoil, et/ou l’absence <strong>de</strong> SP B.<br />

La protéine SP-B est plus grosse et possè<strong>de</strong> une structure tertiaire en hélice dimérique. Une<br />

seule hélice peptidique contenant Leucine et Lysine ne mime pas les propriétés <strong>de</strong> surface <strong>de</strong><br />

SP B in vitro. Différents problèmes font que l’élaboration d’analogue <strong>de</strong> SP B est plus<br />

difficile que pour SP C. (64)<br />

4.3.4.3. Comparaison <strong>de</strong>s différents surfactants<br />

Naturel versus artificiel<br />

(65)<br />

La présence <strong>de</strong> protéines spécifiques hydrophobes SP-B, et C fournissent au surfactant naturel<br />

exogène <strong>de</strong> meilleures propriétés <strong>de</strong> tension <strong>de</strong> surface que ceux artificiels. L’excellente<br />

tolérance a été prouvée lors <strong>de</strong> différents essais cliniques. Une méta analyse comparant les<br />

<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> surfactant suggère que les naturels diminuent la mortalité néonatale <strong>de</strong> 20%.<br />

Cependant l’origine non animale <strong>de</strong>s surfactants artificiels fait <strong>de</strong> ces produits une très bonne<br />

alternative en éliminant le risque infectieux. (61)<br />

83


Survanta® (Béractant) versus Exosurf® (colfoscéril)<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

(66)<br />

Les prématurés traités par Béractant nécessite moins <strong>de</strong> supplément d’O2 pour au moins 3<br />

jours par rapport à ceux traités par Colfoscéril. De plus, ils ont moins <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> mortalité,<br />

<strong>de</strong> rétinopathie du prématuré et l’association mortalité-bronchodysplasie pulmonaire que les<br />

nouveau-nés traités par Colfoscéril.<br />

(67)<br />

Curosurf® (poractant α) versus Survanta® (béractant)<br />

Lors d’un essai randomisé en aveugle, la moyenne <strong>de</strong> FiO2* pour <strong>de</strong>s doses <strong>de</strong> 100 ou 200mg<br />

<strong>de</strong> Poractant α était significativement plus faible que celle avec le Béractant. Par contre il n’y<br />

a pas <strong>de</strong> différence significative entre les <strong>de</strong>ux doses (100, et 200mg) <strong>de</strong> Poractant α. La<br />

nécessité <strong>de</strong> plus d’une dose <strong>de</strong> surfactant est moins importante lorsque le traitement initial se<br />

fait avec 200mg <strong>de</strong> Poractant α qu’avec le Beractant.<br />

La dose <strong>de</strong> 200mg <strong>de</strong> Poractant α entraîne une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s besoins en O2 avec<br />

moins d’administration qu’avec le Beractant. Elle diminue aussi significativement la mortalité<br />

par rapport à Béractant, et Poractant α 100mg chez les enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 37 SA.<br />

Globalement Poractant α conduit à une amélioration meilleure que le fait Béractant, avec une<br />

diminution plus importante <strong>de</strong>s besoins en O2, du nombre d’administration <strong>de</strong> doses<br />

supplémentaires, et <strong>de</strong> la mortalité chez le prématuré <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 36SA. (52)<br />

Surfaxin® (Lucinactant) versus Curosurf® (poractant α)<br />

(68)<br />

Lucinactant, et Poractant α ont une efficacité, et une tolérance similaire lorsqu’ils sont utilisés<br />

en traitement préventif ou curatif du syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire chez le prématuré. La<br />

capacité d’améliorer la performance <strong>de</strong>s surfactants synthétiques par l’adjonction d’un pepti<strong>de</strong><br />

mimant l’action <strong>de</strong> la protéine SP-B comme le sinapulti<strong>de</strong>, apporte <strong>de</strong> grands avantages à<br />

l’utilisation <strong>de</strong> surfactant exogène.<br />

84


(69)<br />

SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Surfaxin® (Lucinactant) versus Exosurf (Colfoscéril) et Survanta®<br />

(Béractant)<br />

Lucinactant diminue significativement l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> SDR dans les 24heures par rapport à<br />

l’utilisation <strong>de</strong> Colfoscéril (39,1% vs 47,2%). Mais il n’y a pas <strong>de</strong> différence avec le<br />

Béractant. Lucinactant diminue la mortalité liée au SDR dans les 14 jours <strong>de</strong> vie (4,7% vs<br />

9,4% avec le Colfoscéril et 10,5% avec le Béractant)). La bronchodysplasie pulmonaire est<br />

significativement moindre par rapport au Colfoscéril, et toutes les causes <strong>de</strong> mortalité après<br />

36 SA sont plus faibles qu’avec le Béractant (21 vs 26%). Lucinactant est donc une option<br />

thérapeutique intéressante pour le traitement du SDR chez le prématuré.<br />

4.3.5. Effets indésirables<br />

4.3.5.1. Hémorragie pulmonaire<br />

Lors d’un essai clinique sur l’utilisation <strong>de</strong> surfactant chez les prématuré d’au moins 1250g<br />

avec un RDS, le principal effet indésirable observé était l’hémorragie pulmonaire cependant<br />

la différence entre groupe traité, et non traité par le surfactant n’est pas significative<br />

(p=0,055). (70)<br />

Ainsi les prématurés qui reçoivent un traitement prophylactique à base <strong>de</strong> surfactant exogène<br />

auraient un risque augmenté <strong>de</strong> développer une hémorragie pulmonaire selon d’autres étu<strong>de</strong>s.<br />

(45, 71)<br />

Dans un autre essai par l’équipe <strong>de</strong> Papin, et coll., le nombre d’hémorragie intraalvéolaire<br />

était similaire dans les groupes traités par le surfactant et non traités. Cependant le groupe<br />

traité a un risque plus élevé d’avoir une hémorragie pulmonaire étendue (p inf 0,05). (72)<br />

4.3.5.2. Immunologie<br />

Les complexes immuns retrouvés lors <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> surfactant exogène mais aussi<br />

présents chez les nouveaux nés non traités ne sont pas la cause <strong>de</strong> pathologie à court terme.<br />

(73)<br />

85


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

Globalement, le traitement par un surfactant exogène est sûr, et bien toléré avec un bénéfice à<br />

court terme. (71, 74)<br />

4.3.6. Conclusion<br />

4.3.6.1. Effet bénéfique <strong>de</strong> l’association corticoï<strong>de</strong>s et surfactant<br />

(75, 76, 77)<br />

Cela consiste en une corticothérapie anténatale, et administration postnatale d'un surfactant<br />

exogène.<br />

La biosynthèse du surfactant n'est pas la seule cible pulmonaire <strong>de</strong> la corticothérapie<br />

anténatale. Celle-ci modifie les propriétés biomécaniques du poumon par <strong>de</strong>s voies<br />

indépendantes du métabolisme du surfactant. L'architecture <strong>de</strong>s espaces alvéolaires est<br />

modifiée et le volume pulmonaire est augmenté. Ces données suggèrent que la corticothérapie<br />

anténatale améliore le pronostic respiratoire immédiat selon <strong>de</strong>s mécanismes « surfactant, et<br />

non surfactant dépendants ». Il est donc logique d'observer expérimentalement une synergie<br />

entre la corticothérapie anténatale, et l'administration d'un surfactant exogène.<br />

Les mécanismes biochimiques sous-tendant cette synergie sont a priori nombreux: diminution<br />

<strong>de</strong> la fuite capillaire trans-épithéliale susceptible <strong>de</strong> limiter l'inactivation secondaire du<br />

surfactant exogène, effet maturatif sur les enzymes du métabolisme phospholipidique<br />

modifiant le turn over, et la réutilisation du surfactant administré, combinaison apoprotéines<br />

endogènes - phospholipi<strong>de</strong>s exogènes.<br />

La corticothérapie anténatale diminue chez l'agneau prématuré le pool <strong>de</strong> surfactant non<br />

fonctionnel en diminuant l'activité <strong>de</strong> conversion.<br />

La synergie corticothérapie anténatale-surfactants exogènes apparaît évi<strong>de</strong>nte lors <strong>de</strong> l'analyse<br />

rétrospective <strong>de</strong>s essais contrôlés avec les surfactants exogènes artificiels ou naturels. Le<br />

bénéfice <strong>de</strong> la corticothérapie sur la mortalité à 28 jours, la mortalité d'origine respiratoire, et<br />

l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s hémorragies intraventriculaires sont clairement présents dans les populations<br />

traitées par surfactant naturel ou exogène. Dans une étu<strong>de</strong> prospective évaluant le bénéfice <strong>de</strong><br />

la corticothérapie à l'ère du surfactant exogène, les besoins en surfactant, la durée <strong>de</strong><br />

86


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

ventilation, et d'oxygénothérapie, l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s hémorragies intraventriculaire sont moindres<br />

dans le groupe soumis au traitement anténatal.<br />

4.3.6.2. Etu<strong>de</strong> européenne<br />

Au niveau européen, une étu<strong>de</strong> sur la prise en charge <strong>de</strong> l’immaturité pulmonaire en<br />

néonatologie a montré que le traitement par corticoï<strong>de</strong>s était largement répandu sauf en<br />

contexte infectieux. la corticothérapie était prescrite entre 24, et 28 SA en accord avec les<br />

recommandations <strong>de</strong> la littérature. 17% <strong>de</strong>s centres dont la majorité en Croatie, n’utilisaient<br />

pas le surfactant soit car ils ne possédaient pas d’unité <strong>de</strong> réanimation, soit en raison <strong>de</strong><br />

limitations budgétaires. Cependant les pratiques <strong>de</strong> prescription sont en adéquation avec les<br />

preuves <strong>de</strong> la littérature. En effet, la majorité <strong>de</strong>s centres européens administre les GC <strong>de</strong><br />

façon prophylactique.<br />

(78)<br />

4.3.6.3. Autres utilisations <strong>de</strong> surfactant<br />

Dans <strong>de</strong>s pathologies autres que le SDR, on s’est aperçu que le surfactant endogène était<br />

inactivé (ex pneumonie). Cette constatation permet d’élargir l’utilisation <strong>de</strong> surfactant<br />

exogène. (79)<br />

Pour conclure, la substitution par un surfactant exogène à un réel bénéfice chez les prématurés<br />

souffrant <strong>de</strong> SDR. Des améliorations <strong>de</strong>s produits utilisés sont en cours. Ainsi une nouvelle<br />

génération <strong>de</strong> surfactants synthétiques est en développement. Ils contiendraient <strong>de</strong>s molécules<br />

protéiques mimant les protéines SP B, et C, obtenues par synthèse chimique ou élaboration<br />

par <strong>de</strong>s systèmes procaryotes. Surfaxin® est l’exemple concret <strong>de</strong> ces recherches. (63, 80)<br />

Le surfactant exogène fait donc partie intégrante <strong>de</strong> la thérapie du SDRI chez le nouveau né<br />

prématuré associé au traitement anténatal par les corticoï<strong>de</strong>s.<br />

Les résultats obtenus chez ces enfants ont suscité l’intérêt <strong>de</strong>s chercheurs sur l’utilisation<br />

d’une thérapie similaire mais cette fois chez l’adulte dans le Syndrome <strong>de</strong> Détresse<br />

Respiratoire Aiguë.<br />

87


SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />

88


TROISIEME PARTIE<br />

TRAITEMENT DU SYNDROME DE<br />

DETRESSE RESPIRATOIRE AIGUË DE<br />

L’ADULTE : INTERÊT DU<br />

SURFACTANT EXOGENE ?<br />

89


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Après avoir étudié le traitement du SDRI par le surfactant nous allons nous intéresser au<br />

Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë <strong>de</strong> l’adulte. Cette insuffisance respiratoire présente<br />

<strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s avec la détresse respiratoire du prématuré, non pas par un déficit en surfactant<br />

mais par une atteinte dans l’intégrité, et la fonction <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. Le SDRA est un syndrome<br />

sévère associé à un taux <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong> 40 à 60%, d’où l’importance d’un traitement<br />

améliorant non seulement les échanges gazeux mais aussi le taux <strong>de</strong> mortalité.<br />

Nous rappellerons le diagnostic et l’étiologie d’un tel syndrome, ainsi que les traitements<br />

existants. Puis nous discuterons <strong>de</strong> l’intérêt d’un traitement par surfactant exogène à partir <strong>de</strong>s<br />

essais cliniques les plus récents.<br />

(81)<br />

1. Le SDRA <strong>de</strong> l’Adulte<br />

Ce syndrome a maintenant plus <strong>de</strong> 30 ans. Décrit en 1967 par Tom PETTY, il a longtemps été<br />

contesté. En effet, la question se posait d’avoir besoin <strong>de</strong> ce nouveau syndrome. Mais <strong>de</strong>puis,<br />

il est <strong>de</strong>venu une vraie spécificité <strong>de</strong> la réanimation avec <strong>de</strong> nombreux essais multicentriques,<br />

<strong>de</strong>s investigations physiopathologiques et la nécessité d’un environnement médical <strong>de</strong> plus en<br />

plus sophistiqué.<br />

(81)<br />

1.1. Définition<br />

En 1971 trois grands critères étaient admis pour définir le SDRA :<br />

⇒ L’hypoxémie<br />

⇒ Une compliance du système respiratoire diminuée<br />

⇒ Des opacités bilatérales sur les clichés thoraciques<br />

Mais bien vite seront rajoutés les critères suivants :<br />

⇒ Présence d’une étiologie compatible<br />

⇒ Absence d’insuffisance ventriculaire gauche authentifiée par une pression artérielle<br />

pulmonaire d’occlusion (PAPO*) inférieure à 18mmHg.<br />

⇒ Et pour les cas les plus sévères, l’existence d’une hypertension artérielle pulmonaire.<br />

91


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Cependant, cette définition n’a pas permis d’i<strong>de</strong>ntifier clairement une population ou <strong>de</strong>s sous-<br />

groupes homogènes dans ce syndrome. (81, 82)<br />

En 1992, dans un souci <strong>de</strong> clarification, la conférence américano-européenne (dans son<br />

consensus) définit une détresse respiratoire aiguë (ALI=acute lung injury, atteinte respiratoire<br />

aiguë), dont le SDRA ne sera que la forme la plus sévère, comme un syndrome<br />

« d’inflammation et d’augmentation <strong>de</strong> la perméabilité associée à une constellation<br />

d’anomalies cliniques, radiologiques, physiologiques que ne peut expliquer (mais qui peut lui<br />

être associé) une hypertension <strong>de</strong> l’oreillette gauche ou […] pulmonaire. » (81)<br />

Ainsi, il s’agit d’une détresse respiratoire mettant en jeu le pronostic vital, due à une atteinte<br />

pulmonaire aiguë, avec altération <strong>de</strong> l’hématose (PaO2/FiO2 inférieur à 200 mmHg), infiltrats<br />

pulmonaires bilatéraux, à PAPO normale c'est-à-dire inférieure à 18 mmHg (82, 84). Ce<br />

consensus définit l’insuffisance respiratoire aiguë lorsque PaO2/FiO2 est compris entre 200 et<br />

300 mmHg. (93)<br />

Les mécanismes physiopathologiques montrent une augmentation <strong>de</strong> la tension, une fuite<br />

protéique alvéolaire, <strong>de</strong>s infiltrats <strong>de</strong> cellules inflammatoires. Le résultat en est une<br />

hypoxémie. (84, 85 86)<br />

(figure 35)<br />

Le SDRA est une pathologie fréquente dont l’inci<strong>de</strong>nce est comprise entre 13,5 et 75/100 000,<br />

et affecte 16 à 18% <strong>de</strong>s patients sous ventilation dans les unités <strong>de</strong> soins intensifs. Malgré les<br />

progrès <strong>de</strong> prise en charge, le taux <strong>de</strong> mortalité reste <strong>de</strong> 30 à 40% et le coût financier est<br />

important. (84, 86)<br />

1.2. Diagnostic, signes cliniques et examens<br />

Les signes précoces sont : une augmentation <strong>de</strong> la fréquence respiratoire*, une dyspnée*, et<br />

une cyanose*. Ensuite la cyanose progresse, et le mala<strong>de</strong> <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus dyspnéique,<br />

et tachypnéique*. (82)<br />

92


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Pour mettre en évi<strong>de</strong>nce le syndrome <strong>de</strong> SDRA, différents examens sont réalisés :<br />

Gaz du sang artériel : en cas <strong>de</strong> SDRA, on a un rapport PaO2/FiO2 inférieur à 200 mmHg.<br />

Une radiographie pulmonaire : avec <strong>de</strong>s aspects variables d’infiltrats bilatéraux voir<br />

d’opacification complète. Figure 34<br />

Figure 34: radiographies thoraciques montrant <strong>de</strong>s infiltrats bilatéraux<br />

Sources : http://www.scielo.br/img/revistas/jpneu/v29n5/a11f06.gif<br />

http://www.md.ucl.ac.be/entites/mint/intr/hainaut/dossierprojet/dossierdocsem/pneumo_mino<br />

cin/thorax_face.jpg<br />

Exploration hémodynamique à l’ai<strong>de</strong> d’un cathéter spécifique : montrant une PAPO inférieure<br />

à 18mmHg afin d’éliminer un œdème aigu du poumon d’origine cardiogénique.<br />

(82)<br />

Lors <strong>de</strong> la phase aiguë dite exsudative, un processus inflammatoire se met en place, avec la<br />

présence <strong>de</strong> médiateurs <strong>de</strong> cette inflammation (comme les PNN). Il y a tout d’abord<br />

augmentation <strong>de</strong> la perméabilité <strong>de</strong> l’endothélium capillaire et/ou <strong>de</strong> l’épithélium alvéolaire.<br />

Ensuite, les protéines plasmatiques ainsi qu’un flui<strong>de</strong> oedémateux diffusent dans l’espace<br />

interstitiel et plus tard dans l’espace alvéolaire (figure 35). Puis l’inflammation du<br />

parenchyme pulmonaire conduit à une fibrose avec augmentation <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> la<br />

matrice <strong>de</strong> collagène. Tous ces éléments créent les infiltrats bilatéraux révélés par les<br />

radiographies (figure 34).<br />

93


Figure 35: mécanisme <strong>de</strong>s lésions pulmonaires dans le SDRA<br />

Source : http://mnet.medinet.net.mx/conapeme/emc/primera.jpg<br />

1.3. Diagnostics différentiels<br />

o Il faut faire attention à d’autres pathologies proches du SDRA :<br />

Œdème pulmonaire aigu d’origine cardiogénique<br />

Pneumothorax<br />

Pneumopathie bactérienne ou virale<br />

(82)<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

94


1.4. Etiologie et facteurs <strong>de</strong> risques<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

En tant que syndrome, le SDRA peut coexister avec certaines maladies mais peut aussi<br />

compliquer d’autres pathologies. Ainsi, il est réellement important d’i<strong>de</strong>ntifier, et <strong>de</strong> connaître<br />

les différents facteurs <strong>de</strong> risque, et l’étiologie d’un tel syndrome. De nombreuses pathologies<br />

comme une pneumonie, un traumatisme ou un sepsis peuvent conduire à un SDRA. (87)<br />

On peut séparer ces facteurs selon <strong>de</strong>s causes directes ou indirectes : (82)<br />

Atteinte directe :<br />

Inhalation<br />

Infection pulmonaire diffuse<br />

(bactérienne, virale,<br />

pneumocystis…)<br />

Noya<strong>de</strong><br />

Inhalation <strong>de</strong> toxiques<br />

Contusion pulmonaire<br />

Parmi les causes directes, les plus communes sont les infections pulmonaires (bactériennes,<br />

virales ou fongiques), et l’inhalation du contenu gastrique. Les contusions pulmonaires,<br />

inhalation <strong>de</strong> gaz toxiques (NO2, ozone, fumée <strong>de</strong> tabac), exposition à <strong>de</strong>s hautes pressions en<br />

O2, intoxications par <strong>de</strong>s agents à tropisme pulmonaire (bléomycine, paraquat, amiodarone),<br />

œdème à haute altitu<strong>de</strong>, ou réexpansion pulmonaire rapi<strong>de</strong> restent moins fréquentes. (84)<br />

Parmi les causes indirectes, le sepsis, le polytraumatisme avec choc, les transfusions<br />

multiples sont les causes les plus fréquentes <strong>de</strong> SDRA. Tandis que les brûlures sévères, les<br />

formes sévères <strong>de</strong> malaria, chirurgie à cœur ouvert avec circulation extracorporelle prolongée,<br />

la pancréatite aiguë ou l’intoxication par <strong>de</strong>s drogues types héroïnes sont moins fréquentes.<br />

(84)<br />

Atteinte indirecte :<br />

Sepsis<br />

Traumatisme sévère non<br />

thoracique<br />

Transfusions multiples<br />

Circulation extracorporelle<br />

95


Mais on peut aussi les séparer en atteintes toxiques, et non toxiques :<br />

Étiologie toxique<br />

Inhalation d’hydrocarbures<br />

Inhalation <strong>de</strong> composés irritants<br />

(Chlore, NO2, fumées, ozone, O2 à<br />

haute concentration, fumées<br />

métalliques, gaz moutar<strong>de</strong>)<br />

Paraquat<br />

Opiacés (héroïne, morphine,<br />

<strong>de</strong>xtropropoxyphène, méthadone)<br />

(82)<br />

Cependant cette classification est peu utilisée en pratique.<br />

1.5. Devenir, évolution, surveillance et complications<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

De nombreuses complications peuvent survenir entraînant une défaillance multiviscérale.<br />

Le SDRA nécessite une surveillance stricte :<br />

Gaz du sang artériel<br />

Paramètres respiratoires<br />

Paramètres hémodynamiques, et particulièrement la PAPO. Oxymétrie <strong>de</strong> pouls<br />

Radiographie pulmonaire<br />

La surveillance d'autres paramètres peut être indiquée ; elle sera fonction <strong>de</strong> la cause, et <strong>de</strong> la<br />

survenue <strong>de</strong> défaillances d'autres organes.<br />

Une fibrose pulmonaire chronique peut survenir dans les suites <strong>de</strong> la pathologie.<br />

(81, 82)<br />

Étiologie non toxique<br />

Inhalation du contenu gastrique<br />

(fréquent en cas d’intoxication)<br />

Atteintes systémiques graves<br />

(infections, traumatismes, état <strong>de</strong><br />

choc)<br />

96


2. Traitement actuel<br />

2.1. Ventilatoire<br />

2.1.1. But du traitement<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Pendant longtemps, la ventilation mécanique avait pour but <strong>de</strong> normaliser les gaz du sang en<br />

recherchant une normoxie et une normocapnie. Cependant <strong>de</strong>s travaux récents sur la toxicité<br />

pulmonaire <strong>de</strong> l’O2 et sur l’efficacité <strong>de</strong> stratégies protectrices du barotraumatismes ont<br />

amené à modifier les stratégies ventilatoires. (81)<br />

En effet, l’amélioration <strong>de</strong>s échanges gazeux n’est plus le seul objectif <strong>de</strong> la ventilation<br />

mécanique et les stratégies actuelles ont généralement pour but <strong>de</strong> protéger le poumon <strong>de</strong>s<br />

lésions induites par la ventilation, <strong>de</strong> prévenir l’apparition <strong>de</strong> nouvelles défaillances d’organes<br />

et <strong>de</strong> réduire la mortalité. (83)<br />

2.1.2. Objectif<br />

D’après l’étu<strong>de</strong> NIH, il faut régler la FiO2* pour obtenir une PaO2* entre 50 et 55 Torr* et<br />

une SaO2* entre 88 et 95%.<br />

2.1.3. Différents types<br />

2.1.3.1. Volumes courants<br />

Le but est <strong>de</strong> maintenir le pH artériel supérieur à 7,20 en générale sans atteindre <strong>de</strong>s pressions<br />

<strong>de</strong> plateau excessives moyennant une diminution <strong>de</strong>s volumes courants. En effet, on ne<br />

cherche plus à normaliser la PaCO2 dans tous les cas, car il semblerait que les volumes<br />

courants avec <strong>de</strong>s pressions transalvéolaires élevées puissent donner <strong>de</strong>s lésions pulmonaires<br />

sur un parenchyme déjà lésé. Certaines étu<strong>de</strong>s montrent une surmortalité significative dans les<br />

groupes <strong>de</strong> patients ventilés avec un courant élevé (12mL/kg avec une pression <strong>de</strong> plateau<br />

inférieure à 50 cm H2O) par rapport à ceux traités par un volume courant plus faible (6mL/kg<br />

et pression <strong>de</strong> plateau inférieure à 30 cmH2O)<br />

On recomman<strong>de</strong> donc <strong>de</strong>s volumes courants adaptés pour obtenir une pression <strong>de</strong> plateau<br />

inférieure à 35 voir 30 cmH2O. (81)<br />

97


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

L’échec <strong>de</strong> la ventilation mécanique conventionnelle rend nécessaire l’utilisation <strong>de</strong><br />

techniques alternatives ou <strong>de</strong> thérapeutiques adjuvantes afin d’améliorer l’hématose. Pour<br />

améliorer l’oxygénation tout en limitant les risques <strong>de</strong> barotraumatismes, on est donc amené à<br />

utiliser la PEEP, les manœuvres <strong>de</strong> recrutement, le décubitus ventral.<br />

2.1.3.2. PEEP<br />

Il s’agit d’une pression positive en fin d’expiration. Elle a pour but <strong>de</strong> recruter les zones<br />

pathologiques non aérées du parenchyme pulmonaire. Il faut cependant faire attention à une<br />

surdistension <strong>de</strong>s zones relativement saines.<br />

Des étu<strong>de</strong>s chez l’animal suggèrent une augmentation <strong>de</strong>s atteintes pulmonaires par les forces<br />

<strong>de</strong> cisaillement (mouvements répétés <strong>de</strong> réouverture/collapsus) qui pourraient favoriser la<br />

libération <strong>de</strong> cytokines proinflammatoires.<br />

L’association d’une PEEP modérément élevée à <strong>de</strong>s manœuvres <strong>de</strong> recrutement avec une<br />

diminution <strong>de</strong>s volumes courants, pemet une diminution <strong>de</strong>s pressions <strong>de</strong> plateau<br />

probablement par recrutement <strong>de</strong>s zones collabées. Cela permet une plus gran<strong>de</strong> distribution<br />

du volume courant dans un plus grand volume fonctionnel. Il y a <strong>de</strong> plus, significativement,<br />

moins <strong>de</strong> barotraumatisme qu’avec une stratégie conventionnelle.<br />

A l’heure actuelle, malheureusement il n’y a pas <strong>de</strong> niveau optimal <strong>de</strong> PEEP démontré.<br />

(81, 83)<br />

2.1.3.3. Manœuvres <strong>de</strong> recrutement<br />

Dans les premières semaines, le collapsus progressif peut être prévenu par <strong>de</strong>s manœuvres <strong>de</strong><br />

recrutement. Elles peuvent consister en l’application <strong>de</strong> plateau inspiratoire prolongé, <strong>de</strong><br />

soupirs, d’augmentation séquentielle <strong>de</strong> la PEEP. Il n’y a pas <strong>de</strong> différence significative entre<br />

les différentes métho<strong>de</strong>s.<br />

Le but <strong>de</strong> ces manœuvres est <strong>de</strong> recruter les alvéoles, maintenir le poumon ouvert, prévenir le<br />

dérecrutement, prévenir la surdistension. on note une amélioration <strong>de</strong> l’oxygénation sur 1h<br />

après un soupir mais l’effet est transitoire.<br />

Il n’y pas <strong>de</strong> consensus sur les modalités d’utilisation actuellement. (81, 83)<br />

98


2.1.3.4. Positionnement<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Lors <strong>de</strong> la ventilation mécanique, les patients sont majoritairement placés en décubitus dorsal.<br />

De nombreuses étu<strong>de</strong>s cliniques ont montré l’amélioration du décubitus ventral (c'est-à-dire le<br />

positionnement sur le ventre) sur l’oxygénation artérielle. En effet différentes étu<strong>de</strong>s montrent<br />

qu’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4 heures en décubitus ventral permettrait d’améliorer le rapport PaO2/FiO2.<br />

Cela peut s’expliquer par le fait que le décubitus ventral limite l’expansion <strong>de</strong> la cage<br />

thoracique vers l’avant, permet la distribution <strong>de</strong>s volumes courants vers les zones dorsales<br />

c'est-à-dire postérieures qui sont les plus perfusées, et permet aussi le recrutement <strong>de</strong>s ces<br />

zones (toujours difficile en position dorsale). (81, 83, 88)<br />

Cependant, les effets d’une séance au cours d’un SDRA sont très patient-dépendant et même<br />

s’il existe <strong>de</strong> nombreuses preuves d’efficacité physiologique sur l’oxygénation ou la<br />

prévention <strong>de</strong>s effets négatifs <strong>de</strong> la ventilation mécanique, il n’y a pas <strong>de</strong> bénéfice clinique<br />

démontré en terme <strong>de</strong> survie. De plus, il existe <strong>de</strong>s risques lors du retournement <strong>de</strong>s patients.<br />

(83)<br />

2.1.3.5. Ventilation Haute Fréquence<br />

La ventilation haute fréquence se définit par <strong>de</strong>s fréquences respiratoires généralement<br />

supérieures à 150 insufflations /min permettant une amélioration rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s échanges gazeux.<br />

Le volume insufflé est souvent inférieur à l’espace mort anatomique (2-4 ml/kg). Cette<br />

technique permet <strong>de</strong> limiter les altérations structurelles et fonctionnelles du surfactant et<br />

d’atténuer la réponse inflammatoire induite par la ventilation mécanique. Une <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

utilisées est la ventilation haute fréquence par oscillation. Cette ventilation améliore, selon<br />

une étu<strong>de</strong> clinique, l’oxygénation au cours <strong>de</strong>s 24 premières heures mais aucune réduction<br />

significative <strong>de</strong> la mortalité à 30 jours par rapport à la ventilation mécanique conventionnelle.<br />

(81, 83)<br />

99


2.2. Pharmacologique<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Différents traitements ont été l’objet d’étu<strong>de</strong>s dans le cadre du SDRA selon leur mécanisme<br />

d’action.<br />

Le monoxy<strong>de</strong> d’azote (NO)<br />

Le NO est un vasodilatateur pulmonaire sélectif modulant le tonus vasculaire pulmonaire <strong>de</strong><br />

base chez les sujets sains grâce à la synthèse continue <strong>de</strong> NO par les cellules endothéliales. Il<br />

est administré sous forme inhalée et abaisse les résistances vasculaires pulmonaires. En<br />

favorisant la vasodilatation artériolaire pulmonaire dans les zones ventilées, le NO améliore le<br />

rapport ventilation/perfusion et diminue l’hypoxémie <strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> SDRA.<br />

Cependant, l’inhalation <strong>de</strong> NO n’a montré un bénéfice significatif dans aucune <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s.<br />

Les étu<strong>de</strong>s pronostics n’ont pas permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce une influence sur le pronostic et<br />

la mortalité du SDRA. Ainsi, l’utilisation du NO ne sera réservée qu’aux patients ayant une<br />

oxygénation insuffisante malgré une ventilation optimale, une défaillance ventriculaire droite<br />

associée à une HTA avec un in<strong>de</strong>x cardiaque restant faible malgré <strong>de</strong>s thérapeutiques<br />

adaptées. (83, 88)<br />

Almitrine (Vectarion®)<br />

C’est un analeptique respiratoire périphérique qui majore la vasoconstriction pulmonaire<br />

hypoxique par une action sur les canaux potassiques au niveau <strong>de</strong>s cellules musculaires lisses.<br />

En augmentant la vasoconstriction, Almitrine redistribue le débit sanguin au profit <strong>de</strong>s zones<br />

bien ventilées et améliore ainsi le rapport ventilation/perfusion et l’oxygénation. Mais<br />

Almitrine majore l’hypertension artérielle pulmonaire et diminue la fraction d’éjection<br />

ventriculaire. Il s’agit d’un traitement symptomatique <strong>de</strong> l’hypoxémie, mais les bénéfices en<br />

terme <strong>de</strong> survie et <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> ventilation semblent hypothétiques. (83)<br />

D’autres traitements pharmacologiques existent mais aucun n’a encore démontré son<br />

efficacité au cours du SDRA lors d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> phase III. Aussi je ne ferais que les citer :<br />

Les anticorps anti-endotoxine, les antagonistes <strong>de</strong>s cytokines pro-inflammatoires, les<br />

inhibiteurs <strong>de</strong> la cyclo-oxygénase, les corticoï<strong>de</strong>s, les anti-oxydants, les vasodilatateurs<br />

pulmonaires, kétoconazole.<br />

(88, 89, 90)<br />

100


2.3. Conclusion<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Les techniques ventilatoires permettent d’augmenter la PaO2 et <strong>de</strong> diminuer la PaCO2. Mais<br />

l’amélioration <strong>de</strong> ces techniques, notamment la PEEP et le recrutement, a permis <strong>de</strong> diminuer<br />

le nombre d’alvéoles collaber et ainsi améliorer la fonction respiratoire. Les thérapies<br />

pharmacologiques effectives sont extrêmement limitées dans le cadre du SDRA. Cependant<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s plus approfondies sont encore nécessaires pour évaluer un éventuel bénéfice. Le<br />

manque actuel <strong>de</strong> thérapeutique explique l’intérêt <strong>de</strong>s praticiens pour le surfactant exogène.<br />

3. Surfactant exogène : intérêts et étu<strong>de</strong>s déjà menées<br />

3.1. Pourquoi étudier un tel traitement chez l’adulte ?<br />

Le SDRA présente <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s avec le SDRI, mais au lieu d’être imputable à une absence<br />

<strong>de</strong> surfactant naturel, il s’agirait d’anomalies <strong>de</strong> ce surfactant (84, 86, 91). Ces anomalies<br />

favoriseraient l’instabilité alvéolaire, et le collapsus. Cela entraîne donc une perte <strong>de</strong> la<br />

compliance, et <strong>de</strong>s perturbations dans les échanges gazeux observées dans le SDRA.<br />

En 1979, PETTY a examiné les poumons <strong>de</strong> patients morts d’insuffisance respiratoire. Il a<br />

mis en évi<strong>de</strong>nce une dégradation <strong>de</strong>s fonctions du surfactant. Plus récemment, en étudiant <strong>de</strong>s<br />

lavages bronchoalvéolaires chez <strong>de</strong>s patients souffrant <strong>de</strong> SDRA, on a remarqué qu’il y a<br />

dégradation <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> tension <strong>de</strong> surface, et <strong>de</strong>s changements plus ou<br />

moins complexes du surfactant. C’est à dire :<br />

⇒ Un manque <strong>de</strong> composé actif du surfactant (PPL/Apoprotéine). Ce manque fait suite à<br />

l’altération du métabolisme et <strong>de</strong> la sécrétion <strong>de</strong>s composants du surfactant par <strong>de</strong>s<br />

pneumocytes anormaux. Ces anomalies biochimiques sont le reflet <strong>de</strong> l’atteinte <strong>de</strong>s<br />

pneumocytes <strong>de</strong> type II.<br />

101


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

⇒ Une inhibition <strong>de</strong> la fonction du surfactant par fuite <strong>de</strong>s protéines du plasma suite à<br />

l’altération <strong>de</strong> la barrière hématoaérienne. (l’albumine, l’hémoglobine, le fibrinogène<br />

possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s propriétés inhibitrices du surfactant).<br />

⇒ Une incorporation <strong>de</strong>s PPL, et <strong>de</strong>s apoprotéines dans <strong>de</strong>s polymères <strong>de</strong> fibrine<br />

conduisant à la formation <strong>de</strong> membrane hyaline.<br />

⇒ Des dommages ou une inhibition <strong>de</strong>s composés du surfactant par <strong>de</strong>s médiateurs <strong>de</strong><br />

l’inflammation.<br />

⇒ Des altérations <strong>de</strong> la distribution, avec augmentation <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> petits agrégats<br />

plus pauvres en SP-B. Ces <strong>de</strong>rniers seraient <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> dégradation, et ils<br />

auraient une plus faible activité <strong>de</strong> surface.<br />

La perte d’activité <strong>de</strong> surface du surfactant tend à augmenter la tension <strong>de</strong> surface alvéolaire<br />

entraînant une instabilité alvéolaire, et la formation d’atélectasies avec une diminution <strong>de</strong> la<br />

compliance pulmonaire.<br />

(84, 92)<br />

En mettant en évi<strong>de</strong>nce l’implication d’anomalies du surfactant naturel, on comprend l’intérêt<br />

potentiel <strong>de</strong> remplacer ce surfactant déficient par un surfactant exogène.<br />

Aussi <strong>de</strong> nombreux essais cliniques ont été menés afin <strong>de</strong> juger <strong>de</strong> l’efficacité mais aussi <strong>de</strong> la<br />

tolérance d’un tel traitement.<br />

102


3.2. Les essais expérimentaux et cliniques<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

3.2.1. Le traitement par surfactant exogène selon différentes causes du<br />

SDRA<br />

3.2.1.1. Induit par HCl<br />

Une étu<strong>de</strong> chez le rat a été menée afin d’observer l’effet du traitement par un surfactant<br />

exogène sur les poumons après instillation d’HCl. Cette instillation a créé une détresse<br />

respiratoire.<br />

Lorsque la PaO2 est inférieure à 200 mmHg, cinq groupes ont été formés :<br />

Un groupe I contrôle<br />

Une groupe II recevant du surfactant<br />

Le groupe III subit d’abord un lavage bronchoalvéolaire par une solution saline avant <strong>de</strong><br />

recevoir le traitement par surfactant<br />

Le groupe IV reçoit un LBA salin seul<br />

Le groupe V subit un LBA par une solution diluée <strong>de</strong> surfactant.<br />

Les échanges gazeux sont augmentés dans les groupes III, et V. L’analyse <strong>de</strong>s LBA révèle un<br />

liqui<strong>de</strong> très riche en protéines. Il s’agit <strong>de</strong> protéines issues du plasma. Elles inhibent la<br />

fonction du surfactant, leur élimination améliore donc l’efficacité du traitement par surfactant.<br />

(93)<br />

3.2.1.2. Par pneumonie virale ou bactérienne<br />

Une étu<strong>de</strong> a été menée chez le rat adulte avec un SDRA en présence d’une pneumonie virale<br />

(après 36h d’infection). Les auteurs ont noté une dégradation <strong>de</strong>s échanges gazeux, et une<br />

acidose.<br />

Avec la PEEP, une amélioration transitoire <strong>de</strong>s échanges gazeux est observée pendant 48h.<br />

L’administration à ce moment là <strong>de</strong> surfactant exogène augmente <strong>de</strong> façon importante<br />

l’oxygénation artérielle dans les 5 minutes, et augmente la PaO2 dans les 2 heures. Cette étu<strong>de</strong><br />

met en avant un intérêt pour le traitement par le surfactant dans le cadre d’un SDRA chez<br />

l’adulte.<br />

103


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Une autre étu<strong>de</strong> chez le rat souffrant d’une pneumonie à Pneumocystis carinii montre une<br />

augmentation <strong>de</strong> la PaO2 et <strong>de</strong> la fonction pulmonaire après instillation <strong>de</strong> surfactant. Le<br />

syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire est amélioré avec <strong>de</strong>s alvéoles stabilisées, et bien aérées en<br />

présence <strong>de</strong> surfactant, tandis que les alvéoles sont remplies d’œdème en absence <strong>de</strong><br />

traitement.<br />

Le surfactant exogène pourrait donc ai<strong>de</strong>r au rétablissement <strong>de</strong> patients souffrant <strong>de</strong> détresse<br />

respiratoire aiguë en présence <strong>de</strong> pneumonie à Pneumocytis carinii.<br />

(94, 95)<br />

3.2.1.3. En présence <strong>de</strong> sepsis<br />

Dans une étu<strong>de</strong> sur 10 patients atteints <strong>de</strong> SDRA dans le cadre d’un sepsis, l’analyse du LBA<br />

montrait une dégradation <strong>de</strong>s fonctions du surfactant. L’administration <strong>de</strong> 300 mg/kg <strong>de</strong><br />

surfactant exogène entraîne une augmentation significative du rapport PaO2/FiO2. (96) On<br />

observait aussi une amélioration grâce au recrutement d’alvéoles collapsées. (84)<br />

Cependant une autre étu<strong>de</strong> menée cette fois sur 725 patients (un groupe placebo et un recevant<br />

par aérosol du surfactant synthétique en continue sur 5 jours) montre qu’il y a<br />

significativement plus <strong>de</strong> sécrétion dans le groupe surfactant, mais aucune différence<br />

significative sur la survie à 30 jours, la durée <strong>de</strong> séjours en soins intensifs, la durée <strong>de</strong><br />

ventilation mécanique ou sur les fonctions physiologiques (97).<br />

Mais plusieurs critiques peuvent être formulée ici (84) :<br />

L’aérosol ne semble pas être une technique appropriée à la délivrance <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong><br />

surfactant, en effet d’après les auteurs eux-mêmes, seul 4,5% <strong>de</strong> la dose administrée est<br />

retrouvée au niveau pulmonaire.<br />

Le surfactant utilisé est synthétique, et ne contient aucune protéine, or ces surfactants ont déjà<br />

montré une plus faible efficacité dans le traitement <strong>de</strong> la détresse respiratoire du prématuré<br />

par rapport aux surfactants naturels. Ainsi, une étu<strong>de</strong> utilisant un surfactant contenant le<br />

pepti<strong>de</strong> synthétique KL4 (mimant la protéine SP-B) montre une amélioration <strong>de</strong><br />

l’oxygénation et <strong>de</strong> la PEEP après 72 heures. (84)<br />

Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 27 patients recevant 300-500 mg/kg d’un surfactant naturel sont comparés à 12<br />

volontaires sains. Il y a restauration <strong>de</strong>s propriétés biochimiques du surfactant, et une<br />

amélioration significative, mais pas <strong>de</strong> normalisation complète <strong>de</strong>s fonctions respiratoires.<br />

(98)<br />

104


3.2.1.4. Par le paraquat<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Le Paraquat était surtout utilisé comme herbici<strong>de</strong>, et peut entraîner <strong>de</strong>s empoisonnements<br />

sévères. Il cause préférentiellement une toxicité pulmonaire semblable au SDRA, et peut<br />

conduire à une fibrose* progressive pulmonaire, ou une insuffisance multi-organes.<br />

Les dommages causés aux poumons sont secondaires à une détérioration du surfactant<br />

résultant d’une atteinte <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> type I, et II mais aussi d’une augmentation <strong>de</strong> la<br />

perméabilité capillaire alvéolaire par agression <strong>de</strong>s cellules par les radicaux oxygénés. Cette<br />

augmentation <strong>de</strong> la perméabilité permet la libération <strong>de</strong> protéines plasmatiques entraînant une<br />

inhibition <strong>de</strong>s fonctions du surfactant.<br />

Or comme la déficience du surfactant contribue à la pathologie <strong>de</strong> l’insuffisance respiratoire<br />

chez l’ animal, une thérapie par surfactant exogène pourrait améliorer les échanges gazeux.<br />

Il y a amélioration significative <strong>de</strong> PaO2 après traitement par surfactant exogène lorsque la<br />

PEEP ne suffit pas à maintenir l’oxygénation artérielle à la normale. La FiO2 diminue aussi<br />

avec la thérapie par surfactant.<br />

Ce traitement est intéressant car les hautes pressions en O2 peuvent potentialiser l’action<br />

toxique du Paraquat.<br />

Cette étu<strong>de</strong> suggère une administration la plus précoce possible, et à un haut dosage <strong>de</strong><br />

surfactant jusqu'à amélioration <strong>de</strong>s échanges gazeux. (99)<br />

3.2.2. Les autres essais cliniques et expérimentaux<br />

3.2.2.1. Différentes étu<strong>de</strong>s entre 1994 et 1998<br />

En 1994, Spragg et al. ont administré à 6 patients souffrant <strong>de</strong> SDRA, un surfactant d’origine<br />

porcine via un bronchoscope afin <strong>de</strong> restaurer la fonction pulmonaire. L’administration était<br />

bien tolérée, et suivie d’une faible amélioration transitoire <strong>de</strong>s échanges gazeux. Cependant, il<br />

n’y avait pas <strong>de</strong> changement significatif sur les radiographies, ou sur la compliance<br />

pulmonaire.<br />

Chez 2 patients, ces auteurs ont mis en évi<strong>de</strong>nce une diminution <strong>de</strong> l’inhibition <strong>de</strong>s fonctions<br />

du surfactant après remplacement <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.<br />

On peut cependant critiqué le faible nombre <strong>de</strong> patient. (100)<br />

105


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1998 par Gommers et Lechmann voulait montrer qu’un lavage bronchoalvéolaire<br />

par une solution diluée <strong>de</strong> surfactant suivi <strong>de</strong> l’instillation <strong>de</strong> surfactant, potentialise l’action<br />

d’une instillation <strong>de</strong> surfactant seule. Ainsi <strong>de</strong>s rats, chez lesquels un SDRA a été induit par<br />

plusieurs lavages salins successifs, ont été réparti en 7 groupes :<br />

1. surfactant (150mg/kg) 10 minutes après le <strong>de</strong>rnier lavage<br />

2. surfactant 150 mg/kg<br />

3. surfactant 300 mg/kg<br />

4. LBA salin<br />

5. LBA par surfactant<br />

6. LBA salin + instillation surfactant<br />

7. LBA par surfactant + instillation surfactant<br />

Les auteurs ont montré que seuls les groupes 1 et 7 ont une amélioration stable <strong>de</strong>s fonctions<br />

pulmonaires c'est-à-dire avec une PaO2 augmentée. (101)<br />

En 1997, dans un essai randomisé en ouvert, Spragg et Gregory ont administré un surfactant<br />

d’origine bovine à <strong>de</strong>s patients souffrant <strong>de</strong> SDRA afin d’obtenir <strong>de</strong>s informations sur la<br />

tolérance, et l’efficacité d’un tel traitement.<br />

Le groupe 1 contrôle était traité selon les thérapies standards (c’est à dire ventilatoires) tandis<br />

que les autres groupes recevaient en plus une instillation endotrachéale <strong>de</strong> surfactant.<br />

Ainsi, le groupe 2 a reçu 8 doses <strong>de</strong> 50 mg <strong>de</strong> PPL /kg,<br />

le groupe 3, 8 doses <strong>de</strong> 100 mg <strong>de</strong> PPL/kg,<br />

le groupe 4, 4 doses à 100mg <strong>de</strong> PPL/kg.<br />

Ils ont étudié les paramètres ventilatoires, les gaz du sang artériel, l’insuffisance organique, le<br />

LBA, l’immunologie, la survie, les effets indésirables sur 28 jours.<br />

La FiO2 à 120 heures a diminué significativement dans le groupe 4 par rapport au contrôle. La<br />

mortalité <strong>de</strong>s groupes surfactants était plus faible que celle du groupe contrôle. L’instillation<br />

était bien tolérée (comme le montrait déjà l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Spragg et al), et aucun effet indésirable<br />

n’a été mis en évi<strong>de</strong>nce lors <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. (102)<br />

Pour conclure, ces différentes étu<strong>de</strong>s montrent bien l’intérêt porté il y a déjà une dizaine<br />

d’années à la thérapie par le surfactant. Les différents articles, qu’ils soient plus ou moins<br />

positifs quant à l’utilisation <strong>de</strong> surfactant, montrent tout <strong>de</strong> même une bonne tolérance <strong>de</strong><br />

l’administration par instillation endotrachéale. Des étu<strong>de</strong>s positives chez l’animal (101) ont<br />

106


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

trouvé un écho chez les patients atteints <strong>de</strong> SDRA (102), et ten<strong>de</strong>nt à prouver l’intérêt <strong>de</strong><br />

continuer les étu<strong>de</strong>s sur un tel traitement.<br />

Cependant, quelques 10 ans plus tard quant est-il réellement ? Les essais menés ont-ils réussi<br />

à démontrer significativement une amélioration voire une guérison du SDRA par le traitement<br />

par surfactant ? Nous allons faire un état <strong>de</strong>s lieux grâce aux articles suivants qui s’éten<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> 2001 à 2004. Puis nous verrons quelles sont les différentes explications <strong>de</strong>s résultats<br />

observés.<br />

3.2.2.2. Etu<strong>de</strong>s récentes<br />

Les étu<strong>de</strong>s menées chez le prématuré montraient déjà une meilleure efficacité <strong>de</strong>s surfactants<br />

naturels, c'est-à-dire contenant les apoprotéines, sur les surfactants synthétiques, où les<br />

protéines sont absentes. En se basant sur ce principe, et sur l’intérêt <strong>de</strong> traiter le SDRA par un<br />

surfactant exogène, Spragg et all ont mené 2 étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> phase III multicentriques, randomisées,<br />

en double aveugle sur 448 patients. (103)<br />

Ces 2 essais comparaient une thérapie standard, et une thérapie standard associée à 4<br />

instillations intratrachéales d’un surfactant contenant une protéine SP-C recombinante sur une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 24h.<br />

Il n’y a pas <strong>de</strong> différence significative entre les 2 groupes sur le taux <strong>de</strong> mortalité, et le<br />

nombre <strong>de</strong> jours sous ventilation mécanique. Les patients recevant le surfactant avaient par<br />

contre une amélioration significativement plus importante <strong>de</strong> l’oxygénation durant 24h <strong>de</strong><br />

traitement. Cependant l’utilisation <strong>de</strong> surfactant exogène dans une population hétérogène <strong>de</strong><br />

patients souffrant <strong>de</strong> SDRA n’améliore pas la survie.<br />

Au niveau tolérance, 60% <strong>de</strong>s patients ont présenté <strong>de</strong>s effets indésirables dans les premières<br />

24h d’initiation du traitement. Les plus courants étaient l’hypoxémie, l’hypotension, ou la<br />

bradycardie*.<br />

L’analyse d’interaction entre la cause <strong>de</strong> SDRA (atteinte directe ou indirecte), et le traitement<br />

a montré une interaction pour l’analyse du taux <strong>de</strong> mortalité. C'est-à-dire que les patients<br />

souffrant <strong>de</strong> SDRA par atteinte directe du poumon avaient un taux <strong>de</strong> survie plus élevé en<br />

recevant un traitement par surfactant. (103)<br />

107


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

En février 2004, 3 étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> phase III étaient en cours sur une thérapie par surfactant toujours<br />

dans le SDRA. Selon les données récentes, les surfactants proches du naturel par sa<br />

composition en protéines (SP-B et SP-C), et en PPL sont capables <strong>de</strong> restaurer la physiologie<br />

normale du surfactant. (104)<br />

Il faut maintenant attendre les résultats <strong>de</strong>s différentes étu<strong>de</strong>s pour pouvoir tirer <strong>de</strong>s<br />

conclusions sur l’intérêt réel du surfactant exogène en thérapeutique.<br />

3.2.2.3. Explication quant aux résultats <strong>de</strong> certaines étu<strong>de</strong>s<br />

Il est possible que l’utilisation <strong>de</strong> surfactant exogène ne soit bénéfique que chez une<br />

population très spécifique <strong>de</strong> patient souffrant d’insuffisance pulmonaire aiguë (ALI). (103)<br />

Ainsi le taux <strong>de</strong> mortalité élevé chez ces patients est dû la plupart du temps à une défaillance<br />

<strong>de</strong> plusieurs organes ainsi qu’à la présence d’un sepsis, et pas seulement à la détresse<br />

respiratoire. Ce qui explique que le surfactant ne soit pas toujours efficace. (86)<br />

Les différentes expériences menées sont variables selon la nature <strong>de</strong> l’insuffisance<br />

respiratoire, le type <strong>de</strong> surfactant utilisé, la dose, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> délivrance, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

ventilation, et le rythme d’administration. (105)<br />

Ainsi, la cause <strong>de</strong> SDRA joue aussi un rôle important. Les atteintes directes constituent <strong>de</strong>s<br />

groupes plus homogènes que les causes indirectes. Le traitement par surfactant peut ne pas<br />

avoir d’efficacité sur toutes les causes <strong>de</strong> SDRA. (103)<br />

Une autre explication possible se situe au niveau du type, et <strong>de</strong> la dose <strong>de</strong> surfactant utilisée.<br />

En effet, dans les étu<strong>de</strong>s, les surfactants utilisés différent en composition <strong>de</strong> celui<br />

naturellement présent au niveau <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires. Il semblerait cependant plus<br />

approprié d’administrer <strong>de</strong>s surfactants naturels ou synthétiques additionnés <strong>de</strong> protéines.<br />

(103, 105)<br />

Dans un article comparant l’action <strong>de</strong> surfactant <strong>de</strong> différentes natures, les produits contenant<br />

<strong>de</strong>s protéines causent une augmentation dose-dépendante <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> PaO2 diminuées<br />

tandis que les surfactants sans protéines montrent seulement une faible augmentation <strong>de</strong> PaO2<br />

108


SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

dose-dépendante après 30 minutes <strong>de</strong> traitement. Les différences après 120 minutes sont<br />

encore plus marquées. On peut donc voir ici l’importance du type <strong>de</strong> surfactant utilisé. ( 86)<br />

De plus, une fenêtre <strong>de</strong> traitement plus longue que celle <strong>de</strong> 24h utilisée par Spragg, et Lewis<br />

pourrait prouver une amélioration à plus long terme.<br />

Un autre problème tient aux différents outils techniques mis à disposition <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> soins<br />

intensifs qui par leur variabilité peuvent expliquer certains échecs <strong>de</strong> traitement à base <strong>de</strong><br />

surfactant (ex : aérosol 84, 107) 103<br />

Selon certaines étu<strong>de</strong>s, une administration précoce semblerait plus efficace, mais avant <strong>de</strong><br />

procé<strong>de</strong>r à l’administration, il faut attendre que le diagnostic <strong>de</strong> SDRA soit clairement établi,<br />

et ceci peut retar<strong>de</strong>r le traitement. (103)<br />

3.2.3. Potentialisation <strong>de</strong> l’effet du surfactant exogène<br />

Afin <strong>de</strong> potentialiser l’action du surfactant, Calkovska a utilisé une instillation au moyen <strong>de</strong><br />

ventilation haute fréquence asymétrique (81, 108). Un groupe <strong>de</strong> lapins a été traité par un<br />

surfactant porcin suivi d’une ventilation conventionnelle, et un autre groupe recevait le<br />

surfactant par instillation dans le gicleur du ventilateur haute fréquence. Un groupe contrôle<br />

ne recevait aucun traitement par surfactant.<br />

La ventilation haute fréquence avec ou sans surfactant augmente significativement les<br />

rapports pression/volume, et diminue l’œdème intra-alvéolaire par comparaison avec une<br />

ventilation conventionnelle. L’administration <strong>de</strong> surfactant avec la ventilation haute fréquence<br />

améliore bien plus les échanges gazeux que le traitement <strong>de</strong> surfactant avec ventilation<br />

standard. Ainsi la réponse au surfactant dépend aussi du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> délivrance, et peut-être<br />

potentialisée par le ventilation haute fréquence. (108)<br />

Le traitement par surfactant peut aussi être amélioré par l’utilisation avant l’instillation <strong>de</strong><br />

surfactant, d’un lavage bronchoalvéolaire (LBA) soit par une solution saline soit par une<br />

solution saline additionnée d’une solution diluée <strong>de</strong> surfactant. Cette métho<strong>de</strong> augmente les<br />

échanges gazeux, et permet l’élimination <strong>de</strong>s protéines du plasma (qui ont diffusé au niveau<br />

pulmonaire à cause <strong>de</strong> la perméabilité causée par le SDRA), et qui sont connues pour inhiber<br />

l’action du surfactant. Les auteurs Gommers et Eijking ont ainsi amélioré l’efficacité du<br />

traitement par surfactant. (93)<br />

109


3.3. Conclusion sur l’utilisation <strong>de</strong> surfactant<br />

SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />

Ainsi malgré <strong>de</strong>s résultats mitigés, l’idée <strong>de</strong> la délivrance locale aux poumons d’un produit<br />

permettant <strong>de</strong> pallier aux déficiences du surfactant reste très attractive. (86)<br />

La thérapie par surfactant exogène n’a pas encore donné tous les résultats attendus chez<br />

l’adulte. En effet, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s cliniques ont montré une amélioration <strong>de</strong><br />

l’oxygénation lors <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> surfactant exogène au cours du SDRA <strong>de</strong> l’Adulte.<br />

Mais, la plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s n’ont montré aucune amélioration physiologique et aucun bénéfice<br />

en termes <strong>de</strong> survie ou <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> ventilation. (83)<br />

On a cependant noté l’importance <strong>de</strong> la nature du surfactant, ainsi que le développement <strong>de</strong><br />

nouvelles technologies recombinantes pouvant permettre le développement <strong>de</strong> surfactants<br />

synthétiques plus complexes, mais plus proches du surfactant naturel. (86)<br />

D’autres étu<strong>de</strong>s sont encore nécessaires pour connaître le rythme optimal d’administration, le<br />

dosage, et ainsi savoir si une telle thérapie peut réellement diminuer le taux <strong>de</strong> mortalité, et<br />

pas seulement améliorer les échanges gazeux. (84)<br />

Ainsi tant que <strong>de</strong> nouvelles données ne seront pas parues et que les stratégies ventilatoires ne<br />

seront pas harmonisées pour pouvoir comparer les étu<strong>de</strong>s, les soins apportés aux patients<br />

atteints <strong>de</strong> SDRA resteront la ventilation mécanique, la prévention <strong>de</strong>s complications <strong>de</strong> tout<br />

ordre, et un support nutritionnel.<br />

La thérapie par surfactant n’est donc pas encore le traitement <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> cette pathologie<br />

qui reste complexe, et dont l’étiologie peut conduire à <strong>de</strong>s atteintes multiviscérales en plus <strong>de</strong><br />

l’insuffisance respiratoire.<br />

Le surfactant reste d’un usage en essai clinique dans le cadre du SDRA par rapport à son<br />

utilisation plus courante dans le SDRI du prématuré.<br />

110


CONCLUSION<br />

111


112


Comme nous avons pu le voir, le surfactant est un élément indispensable à la fonction<br />

respiratoire. Il est produit relativement tardivement au cours <strong>de</strong> la vie fœtale. Toute atteinte <strong>de</strong><br />

l’intégrité ou <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong> ce surfactant, entraîne <strong>de</strong>s conséquences très graves. Ainsi,<br />

dans l’intérêt <strong>de</strong>s patients qui souffrent <strong>de</strong> détresse respiratoire liée à ces déficiences,<br />

différentes solutions thérapeutiques ont été testées.<br />

Chez le prématuré, l’absence <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> surfactant par immaturité pulmonaire<br />

conduit à un syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire idiopathique appelé maladie <strong>de</strong>s membranes<br />

hyalines. Ainsi comme nous l’avons vu, le traitement <strong>de</strong> base <strong>de</strong> ce syndrome consiste en une<br />

administration anténatale <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s qui favorise la maturation pulmonaire ainsi que<br />

l’initiation <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong> surfactant.<br />

Les praticiens ont pu, par la suite, tester l’efficacité d’administrer conjointement aux<br />

corticostéroï<strong>de</strong>s un surfactant exogène. Le surfactant est instillé par voie endotrachéale et <strong>de</strong><br />

façon très précoce après la naissance. Ainsi, le surfactant exogène fait partie intégrante <strong>de</strong> la<br />

thérapeutique du nouveau-né prématuré.<br />

L’amélioration du SDRI par le surfactant exogène a fait entrevoir une possibilité <strong>de</strong><br />

traitement du syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë chez l’Adulte dont les signes cliniques<br />

sont proches du SDRI.<br />

Cependant, malgré certaines étu<strong>de</strong>s expérimentales prometteuses, les <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s<br />

récentes sont contradictoires et ne permettent pas à l’heure actuelle <strong>de</strong> faire entrer le<br />

surfactant exogène comme thérapeutique habituelle du SDRA chez l’Adulte. En effet, <strong>de</strong><br />

nombreuses étu<strong>de</strong>s sont encore nécessaires pour déci<strong>de</strong>r du dosage, du rythme<br />

d’administration… L’émergence <strong>de</strong> nouveaux surfactants exogènes synthétiques additionnés<br />

<strong>de</strong> protéines semblent être un point supplémentaire positif à ce type <strong>de</strong> traitement.<br />

113


114


ANNEXES<br />

115


116


VIDAL 2005<br />

Médicaments<br />

•<br />

• CUROSURF ®<br />

fraction phospholipidique <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc<br />

FORMES et PRÉSENTATIONS<br />

Suspension pour instillation endotrachéobronchique à 120 mg/1,5 ml ou 240 mg/3 ml :<br />

1 flacon unidose.<br />

COMPOSITION<br />

Suspension à 120 mg/1,5 ml : p flacon<br />

Fraction phospholipidique<br />

extraite <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc *<br />

120 mg<br />

Excipients : chlorure <strong>de</strong> sodium, eau ppi.<br />

Suspension à 240 mg/3 ml : p flacon<br />

Fraction phospholipidique<br />

extraite <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc *<br />

240 mg<br />

Excipients : chlorure <strong>de</strong> sodium, eau ppi.<br />

* renfermant 1 % <strong>de</strong> protéines hydrophobes <strong>de</strong> bas poids moléculaire SP-B et SP-C.<br />

INDICATIONS<br />

Traitement <strong>de</strong>s nouveau-nés prématurés présentant un syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire<br />

(SDR) ou maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines.<br />

POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION<br />

Posologie :<br />

Le produit doit être administré en dose unique <strong>de</strong> 100 à 200 mg/kg le plus tôt possible après la<br />

naissance dès que le diagnostic <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire (SDR) est posé.<br />

Une dose supplémentaire <strong>de</strong> 100 mg/kg peut être administrée 6 à 12 heures après la première<br />

dose et à nouveau 12 heures plus tard, si nécessaire, chez les nouveau-nés présentant <strong>de</strong>s<br />

signes persistants <strong>de</strong> SDR ou restant sous assistance ventilatoire (dose maximale totale :<br />

400 mg/kg).<br />

Mo<strong>de</strong> d'administration :<br />

Curosurf® se présente sous <strong>de</strong>ux dosages (240 mg et 120 mg) dans un flacon prêt à l'emploi<br />

qui doit être stocké au réfrigérateur (+ 2 °C à + 8 °C).<br />

Le flacon doit être réchauffé jusqu'à 37 °C avant l'utilisation et agité doucement <strong>de</strong> haut en<br />

bas afin d'obtenir une suspension uniforme.<br />

La suspension doit être extraite du flacon au moyen d'une aiguille fine et d'une seringue<br />

stériles, puis instillée soit en dose unique directement dans la trachée basse, soit en <strong>de</strong>ux<br />

117


<strong>de</strong>mi-doses : une moitié dans la bronche principale droite et l'autre moitié dans la bronche<br />

principale gauche.<br />

Après instillation, il est nécessaire <strong>de</strong> ventiler l'enfant manuellement pendant une pério<strong>de</strong><br />

courte (à peu près 1 minute) en utilisant le même mélange d'oxygène que celui utilisé avant le<br />

traitement, afin <strong>de</strong> permettre une distribution uniforme.<br />

Puis l'enfant peut être reconnecté à un ventilateur dont le mélange sera ajusté en fonction <strong>de</strong><br />

l'état clinique et <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>s gaz du sang. Les enfants qui ne requièrent plus <strong>de</strong><br />

ventilation assistée <strong>de</strong>vront être extubés après l'administration <strong>de</strong> Curosurf®.<br />

MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI<br />

Mises en gar<strong>de</strong> :<br />

• Curosurf® ne doit être administré que par <strong>de</strong>s praticiens entraînés et expérimentés<br />

dans les soins et la réanimation <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />

• Curosurf® ne doit être administré qu'à <strong>de</strong>s enfants intubés en ventilation mécanique<br />

sous surveillance constante <strong>de</strong> leur oxymétrie par mesure <strong>de</strong> la PO2 par électro<strong>de</strong><br />

transcutanée.<br />

• Les enfants nés après une rupture très prolongée <strong>de</strong>s membranes (plus <strong>de</strong> 3 semaines)<br />

peuvent ne pas présenter une réponse optimale au traitement du fait <strong>de</strong> l'hypoplasie<br />

pulmonaire souvent associée.<br />

Précautions d'emploi :<br />

• Avant toute administration <strong>de</strong> Curosurf®, il est recommandé <strong>de</strong> pratiquer<br />

systématiquement une radiographie pulmonaire, afin <strong>de</strong> vérifier la bonne position <strong>de</strong> la<br />

son<strong>de</strong> intratrachéale et l'absence <strong>de</strong> pneumothorax.<br />

L'administration <strong>de</strong> Curosurf® nécessite un contrôle rigoureux et permanent <strong>de</strong>s<br />

constantes <strong>de</strong> ventilation et d'oxygénation.<br />

Du fait <strong>de</strong>s propriétés tensioactives du Curosurf®, l'expansion thoracique peut augmenter<br />

rapi<strong>de</strong>ment après l'administration du produit, ce qui nécessite une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

pression respiratoire maximale <strong>de</strong> ventilation.<br />

L'amélioration <strong>de</strong> la mécanique pulmonaire provenant du traitement par Curosurf® peut<br />

entraîner une augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la pression partielle d'oxygène dans le sang artériel<br />

et donc nécessiter une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> l'oxygène inspiré, afin<br />

d'éviter une hyperoxie dont les dangers, en particulier rétiniens, sont redoutables chez les<br />

prématurés (risque <strong>de</strong> cécité).<br />

SURDOSAGE<br />

Les effets d'un surdosage ne sont pas encore connus. Cependant, il est tout à fait déconseillé<br />

d'administrer une <strong>de</strong>uxième dose pleine (200 mg/kg) ou <strong>de</strong> réadministrer plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>midoses<br />

en totalité.<br />

En cas <strong>de</strong> surdosage acci<strong>de</strong>ntel, la suspension <strong>de</strong>vra être aspirée et le bébé sera mis sous<br />

surveillance toute particulière en ce qui concerne la balance lipidique et électrolytique.<br />

118


PHARMACODYNAMIE<br />

Surfactant pulmonaire semi-naturel.<br />

Le surfactant pulmonaire est un mélange <strong>de</strong> substances, principalement <strong>de</strong>s phospholipi<strong>de</strong>s et<br />

<strong>de</strong>s protéines spécifiques qui tapissent la surface interne <strong>de</strong>s alvéoles, capables d'abaisser la<br />

tension <strong>de</strong> surface pulmonaire.<br />

Cette capacité à abaisser la tension <strong>de</strong> surface pulmonaire est essentielle pour stabiliser les<br />

alvéoles et éviter leur collapsus en fin d'expiration, permettant <strong>de</strong>s échanges gazeux adéquats<br />

tout au long du cycle ventilatoire.<br />

PHARMACOCINÉTIQUE<br />

On ne dispose d'aucune donnée <strong>de</strong> pharmacocinétique humaine, du fait <strong>de</strong>s barrières éthiques<br />

et techniques évi<strong>de</strong>ntes s'opposant à l'obtention <strong>de</strong> telles données chez <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />

CONDITIONS PARTICULIÈRES DE CONSERVATION<br />

Au réfrigérateur (+ 2 °C à + 8 °C), à l'abri <strong>de</strong> la lumière.<br />

RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS<br />

LISTE I<br />

AMM 557 752.0 (1992 rév 18. 06. 2001) 120 mg/1,5 ml.<br />

557 753.7 (1992 rév 18. 06. 2001) 240 mg/3 ml.<br />

Réservé à l'usage hospitalier (unités <strong>de</strong> soins intensifs en néonatalogie). Collect et<br />

divers services publics.<br />

CHIESI SA<br />

Imm le Doublon, bât B, 11, av Dubonnet<br />

92400 Courbevoie<br />

Tél : 01 47 68 88 99. Fax : 01 43 34 02 79<br />

Pharmacovigilance : Tél : 08 00 10 25 81<br />

119


120


VIDAL 2005<br />

Médicaments<br />

• SURVANTA ®<br />

FORMES et PRÉSENTATIONS<br />

Suspension pour instillation endotrachéobronchique : Flacons <strong>de</strong> 4 ml et <strong>de</strong> 8 ml.<br />

COMPOSITION<br />

p flacon<br />

<strong>de</strong> 4 ml <strong>de</strong> 8 ml<br />

Lipi<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> bovins<br />

Colfoscéril<br />

poumons 36,4 à 105,6 mg 72,8 à 211,2 mg<br />

palmitate (DCI)<br />

ou dipalmitoyl- 9,2 à 78,8 mg 18,4 à 157,6 mg<br />

phosphatidyl<br />

choline<br />

Aci<strong>de</strong> palmitique 0,7 à 5,55 mg 1,4 à 11,1 mg<br />

Tripalmitine 1,1 à 5,25 mg 2,2 à 10,5 mg<br />

(soit en phospholipi<strong>de</strong>s totaux : 100 mg/fl <strong>de</strong> 4 ml ; 200 mg/fl <strong>de</strong> 8 ml)<br />

Excipients : chlorure <strong>de</strong> sodium, hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium ou aci<strong>de</strong> chlorhydrique dilué (qsp pH<br />

5,4 à 7,8), eau ppi.<br />

INDICATIONS<br />

Traitement <strong>de</strong>s nouveau-nés prématurés présentant un syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire par<br />

déficit en surfactant pulmonaire (maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines) et dont l'âge gestationnel<br />

est supérieur à 26 semaines.<br />

POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION<br />

Posologie :<br />

Il est recommandé <strong>de</strong> commencer le traitement le plus tôt possible après la naissance, dès que<br />

le diagnostic <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire a été posé.<br />

La posologie recommandée est <strong>de</strong> 100 mg <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s par kg <strong>de</strong> poids corporel,<br />

administrés pour un volume ne <strong>de</strong>vant pas excé<strong>de</strong>r 4 ml/kg dans la trachée.<br />

En moins <strong>de</strong> 48 heures, selon les signes cliniques, cette posologie peut être répétée à<br />

intervalle d'au moins 6 heures.<br />

Mo<strong>de</strong> d'administration :<br />

L'administration du produit peut s'effectuer <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons :<br />

• ¼ <strong>de</strong> la dose peut être instillé dans chacune <strong>de</strong>s positions suivantes :<br />

• position latérale droite avec la tête en position basse puis relevée,<br />

• position latérale gauche avec la tête en position basse puis relevée,<br />

121


la tête et le corps étant inclinés selon un angle approximatif <strong>de</strong> 15°.<br />

Après chacune <strong>de</strong>s 4 instillations, l'enfant sera reconnecté au ventilateur et ventilé<br />

avec le même mélange d'oxygène que celui utilisé avant l'instillation, en maintenant la<br />

position pendant 30 secon<strong>de</strong>s. Cette modalité d'administration est censée assurer une<br />

meilleure répartition du produit dans les poumons.<br />

• Chez l'enfant gravement mala<strong>de</strong>, une administration continue en 15 à 20 min sans<br />

débranchement du ventilateur est préférable. L'administration du surfactant par une<br />

son<strong>de</strong> d'intubation à double lumière est équivalente à l'administration par un raccord<br />

trachéal comportant un embout latéral (délivrance du surfactant à l'extrémité distale <strong>de</strong><br />

la son<strong>de</strong> d'intubation, sans interruption <strong>de</strong> la ventilation mécanique). Aucune<br />

différence dans l'évolution à court et à long terme n'a été démontrée entre ces <strong>de</strong>ux<br />

techniques d'administration. Si un nourrisson est intubé avec une son<strong>de</strong> à simple<br />

lumière, la réintubation avec une son<strong>de</strong> à double lumière n'est pas nécessaire pour<br />

l'administration du surfactant.<br />

Dans tous les cas, l'administration <strong>de</strong>vra être ralentie ou momentanément interrompue en cas<br />

d'inci<strong>de</strong>nts (observés dans 30 % <strong>de</strong>s cas) : cyanose, bradycardie ou tachycardie, chute <strong>de</strong> la<br />

saturation en oxygène, encombrement du tube trachéal.<br />

CONTRE-INDICATIONS<br />

Hypersécrétion bronchiolobronchique, notamment lors d'infections bactériennes.<br />

MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI<br />

Mises en gar<strong>de</strong> :<br />

• Survanta® ne doit être administré que par <strong>de</strong>s praticiens entraînés et expérimentés<br />

dans les soins et la réanimation <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />

• Survanta® ne doit être administré qu'à <strong>de</strong>s enfants intubés sous ventilation mécanique,<br />

sous surveillance constante <strong>de</strong> leur oxymétrie.<br />

• Les enfants nés après une rupture très prolongée <strong>de</strong>s membranes (plus <strong>de</strong> 3 semaines)<br />

peuvent ne pas présenter une réponse optimale au traitement, du fait d'une éventuelle<br />

hypoplasie pulmonaire souvent associée.<br />

Précautions d'emploi :<br />

Avant toute administration <strong>de</strong> Survanta®, il est recommandé <strong>de</strong> pratiquer systématiquement<br />

une radiographie pulmonaire, afin <strong>de</strong> vérifier la bonne position <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> intratrachéale et<br />

l'absence <strong>de</strong> pneumothorax.<br />

Du fait <strong>de</strong>s propriétés surfactantes <strong>de</strong> Survanta®, l'expansion thoracique peut augmenter<br />

rapi<strong>de</strong>ment après l'administration du produit, ce qui nécessite une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

pression respiratoire maximale <strong>de</strong> ventilation. L'amélioration <strong>de</strong> la mécanique pulmonaire<br />

provenant du traitement par Survanta peut entraîner une augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la pression<br />

partielle d'oxygène dans le sang artériel et donc nécessiter une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

concentration <strong>de</strong> l'oxygène inspiré, afin d'éviter une hyperoxie dont les dangers en particulier<br />

rétiniens sont redoutés chez les prématurés (risque <strong>de</strong> cécité).<br />

122


EFFETS INDÉSIRABLES<br />

Transitoirement, <strong>de</strong>s râles bronchiques peuvent apparaître après administration <strong>de</strong> Survanta®.<br />

PHARMACODYNAMIE<br />

Surfactant pulmonaire naturel d'origine bovine.<br />

Le surfactant pulmonaire est un mélange <strong>de</strong> substances (principalement <strong>de</strong>s phospholipi<strong>de</strong>s et<br />

<strong>de</strong>s protéines spécifiques) qui tapissent la surface interne <strong>de</strong>s alvéoles, capable d'abaisser la<br />

tension <strong>de</strong> surface pulmonaire.<br />

Cette capacité à abaisser la tension <strong>de</strong> surface pulmonaire est essentielle pour stabiliser les<br />

alvéoles et éviter leur collapsus en fin d'expiration, permettant <strong>de</strong>s échanges gazeux adéquats<br />

tout au long du cycle ventilatoire.<br />

PHARMACOCINÉTIQUE<br />

On ne dispose d'aucune donnée <strong>de</strong> pharmacocinétique humaine, du fait <strong>de</strong>s barrières éthiques<br />

et techniques évi<strong>de</strong>ntes s'opposant à l'obtention <strong>de</strong> telles données chez <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />

CONDITIONS PARTICULIÈRES DE CONSERVATION<br />

A conserver entre + 2 °C et + 8 °C (au réfrigérateur) et à l'abri <strong>de</strong> la lumière.<br />

MODALITÉS DE MANIPULATION<br />

Avant administration, le flacon doit être réchauffé soit en restant à température ambiante<br />

pendant 20 minutes, soit dans les mains pendant une dizaine <strong>de</strong> minutes.<br />

Ne pas exposer à une source <strong>de</strong> chaleur artificielle.<br />

En cas d'apparition d'un précipité, retourner doucement plusieurs fois le flacon afin d'obtenir<br />

une suspension uniforme, blanchâtre à légèrement brun. Ne pas agiter.<br />

Survanta® doit être administré par voie intra-trachéale, à l'ai<strong>de</strong> d'une son<strong>de</strong> d'alimentation<br />

dont l'orifice terminal est positionné dans la trachée au bout <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> endo-trachéale.<br />

RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS<br />

LISTE I<br />

AMM 562 135.6 (1994 rév 01. 03. 2001) 4 ml.<br />

558 474.4 (1994 rév 01. 03. 2001) 8 ml.<br />

Réservé à l'usage hospitalier aux unités <strong>de</strong> soins intensifs en néonatalogie.<br />

Collect.<br />

ABBOTT FRANCE<br />

10, rue d'Arcueil. BP 90233<br />

94528 Rungis cdx. Tél : 01 45 60 25 00<br />

123


124


GLOSSAIRE<br />

125


126


ALVEOLE : cavité en cul <strong>de</strong> sac qui termine les bronchioles pulmonaires. Unités<br />

fonctionnelles du poumon où se font les échanges gazeux entre le sang et l’air inspiré.<br />

ANAMNESE : ensemble <strong>de</strong>s renseignements recueillis auprès du mala<strong>de</strong> lui-même ou<br />

d’autres personnes, sur l’histoire et les détails d’une maladie.<br />

APEX : extrémité, pointe d’un organe.<br />

ATELECTASIES : affaissement <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires dépourvues <strong>de</strong> leur ventilation<br />

tandis que fonctionne leur circulation sanguine. Cet affaissement se traduit radiologiquement<br />

par une opacité homogène avec rétraction et immobilité <strong>de</strong> la zone atteinte.<br />

BRADYCARDIE : ralentissement <strong>de</strong> la fréquence cardiaque à un rythme inférieur à 60<br />

battements par minute.<br />

BRONCHOGRAMME : image obtenue par la bronchographie (examen radiographique d’une<br />

partie <strong>de</strong> l’arbre bronchique injecté préalablement avec un liqui<strong>de</strong> opaque aux rayons X).<br />

CANAL ARTERIEL PERSISTANT : persistance du canal qui, chez le fœtus, fait<br />

communiquer l’aorte et l’artère pulmonaire, drainant la majeure partie du sang pulmonaire<br />

directement vers l’aorte, sans que celui-ci passe par les poumons. Il s’oblitère normalement<br />

dès la naissance.<br />

CAPACITE RESIDUELLE FONCTIONNELLE : volume <strong>de</strong> gaz contenu dans les voies<br />

aériennes après une expiration spontanée, au repos.<br />

CAPACITE PULMONAIRE TOTALE : volume <strong>de</strong> gaz maximum contenu dans les poumons<br />

et les voies aériennes à la suite d’une inspiration forcée.<br />

CELLULE DE CLARA : cellules présentes au niveau <strong>de</strong>s bronchioles permettant la synthèse<br />

<strong>de</strong> certains composés du surfactant et la restauration <strong>de</strong>s cellules bronchoalvéolaire.<br />

127


COLLAPSUS : affaissement d’un organe creux ou d’un conduit dû à un processus<br />

pathologique ou provoqué intentionnellement.<br />

Verbe : collaber<br />

COMPLIANCE PULMONAIRE : facilité avec laquelle se fait la distension <strong>de</strong>s poumons lors<br />

<strong>de</strong> l’inspiration, exprimée par le rapport <strong>de</strong> la variation du volume pulmonaire à la variation<br />

<strong>de</strong> la pression correspondante.<br />

CYANOSE : coloration bleue <strong>de</strong> la peau, due à un trouble circulatoire, à une altération <strong>de</strong><br />

l’oxyhémoglobine ou à un trouble <strong>de</strong> l’hématose.<br />

DYSPNEE : respiration difficile et pénible<br />

DYSPLASIE BRONCHOPULMONAIRE : anomalie du développement <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

tissus bronchopulmonaires survenant chez <strong>de</strong>s prématurés traités pour une détresse<br />

respiratoire par une ventilation à pression positive, intermittente et par une oxygénothérapie<br />

intense.<br />

EMPHYSEME PULMONAIRE: gonflement du poumon, du fait <strong>de</strong> la présence d’un volume<br />

d’air excessif dans les alvéoles. C’est un état pathologique du poumon caractérisé par la<br />

dilatation et la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s bronchioles respiratoires et <strong>de</strong>s éléments conjonctivo-élastiques<br />

<strong>de</strong> la paroi <strong>de</strong>s alvéoles.<br />

ENDOCYTOSE : pénétration à l’intérieure <strong>de</strong> la cellule <strong>de</strong> particules étrangères.<br />

ENTEROCOLITE NECROSANTE DU NOUVEAU NE : maladie grave, touchant <strong>de</strong>s<br />

nouveau-nés, surtout prématurés, caractérisée dès les premiers jours par une distension<br />

abdominale, <strong>de</strong>s vomissements et <strong>de</strong>s hémorragies digestives. Cette maladie serait due à<br />

Coronarovirus. La mortalité varie <strong>de</strong> 10 à 40%.<br />

FIBROSE PULMONAIRE : développement <strong>de</strong> tissu conjonctif (fibroblastes et collagène)<br />

dans le parenchyme pulmonaire.<br />

FiO2 : concentration <strong>de</strong> l’oxygène dans l’air inspiré.<br />

128


FREQUENCE RESPIRATOIRE : nombre <strong>de</strong> cycles respiratoires (inspiration et expiration<br />

par minute).<br />

HOMEOSTASIE : maintien à leur valeur normale <strong>de</strong>s différentes constantes physiologiques<br />

<strong>de</strong> l’individu.<br />

HOMOZYGOTE : individu qui possè<strong>de</strong> dans ses chromosomes homologues <strong>de</strong>ux gènes<br />

i<strong>de</strong>ntiques, ayant la même localisation.<br />

HYALINE : qui est transparent comme du verre<br />

HYPERCAPNIE : augmentation du gaz carbonique dans le plasma sanguin. Elle est due à une<br />

diminution <strong>de</strong> la ventilation pulmonaire.<br />

HYPEROXYE : augmentation <strong>de</strong> la quantité d’oxygène distribuée aux tissus par le sang par<br />

unité <strong>de</strong> temps.<br />

HYPOXEMIE ou ANOXEMIE : diminution <strong>de</strong> la quantité d’oxygène contenue dans le sang.<br />

HYPOXIE ou ANOXIE : diminution <strong>de</strong> la quantité d’oxygène distribuée aux tissus par le<br />

sang par unité <strong>de</strong> temps. Elle est la conséquence <strong>de</strong> l’hypoxémie.<br />

LEUCINE : aci<strong>de</strong> aminé naturel, indispensable, constituant normale <strong>de</strong>s protéines.<br />

LIPODIERESE : hydrolyse <strong>de</strong>s AG<br />

LIPOGENESE: ensemble <strong>de</strong>s phénomènes métaboliques aboutissant à la constitution <strong>de</strong>s<br />

lipi<strong>de</strong>s.<br />

LIPOPEXIE: fixation <strong>de</strong>s graisses.<br />

LYSINE: aci<strong>de</strong> aminé basique constituant <strong>de</strong>s protéines.<br />

129


MALADIE DES MEMBRANES HYALINES : caractérisée par une polypnée rapi<strong>de</strong>ment<br />

progressive, suivie <strong>de</strong> défaillance cardiaque droite et <strong>de</strong> signe d’atteinte neurologique. La<br />

surface <strong>de</strong>s canaux aériens et <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires est recouverte <strong>de</strong> membranes<br />

fibrinoï<strong>de</strong>s éosinophiliques probablement en rapport avec l’altération du surfactant.<br />

METRORRAGIES : hémorragies utérines survenant en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s règles.<br />

MYELINE : substance constituée <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s phosphorés et <strong>de</strong> protéines.<br />

PAPO: pression artérielle pulmonaire d’occlusion. Pression mesurée lors du cathétérisme <strong>de</strong>s<br />

cavités droites du cœur et <strong>de</strong> l’artère pulmonaire, lorsque l’extrémité <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> est bloquée<br />

dans une artériole pulmonaire. Cette pression est égale à celle <strong>de</strong>s veines pulmonaires et <strong>de</strong><br />

l’oreillette gauche.<br />

PEEP: positive end-expiratory pressure. Pression positive résiduelle expiratoire : métho<strong>de</strong><br />

utilisée dans les techniques <strong>de</strong> ventilation artificielle et consistant à maintenir, grâce à une<br />

soupape réglable, une pression positive en fin d’expiration.<br />

PHAGOCYTOSE: processus par lequel les macrophages englobent et digèrent <strong>de</strong>s corps<br />

étrangers.<br />

PLACENTA PRAEVIA HEMORRAGIQUE: insertion anormale du placenta sur le segment<br />

inférieur <strong>de</strong> l’utérus. Il détermine <strong>de</strong>s hémorragies à répétition pendant les 3 <strong>de</strong>rniers mois <strong>de</strong><br />

la grossesse et prédispose, en outre, à l’accouchement prématuré.<br />

PLEVRE : membrane séreuse <strong>de</strong> la cavité thoracique, constituée d’un feuillet viscéral<br />

appliqué sur la surface du poumon et d’un feuillet pariétal qui tapisse l’intérieur <strong>de</strong> la paroi<br />

thoracique, la diaphragme et le médiastin.<br />

PNEUMOCYTE : cellule épithéliale tapissant les alvéoles pulmonaires. Les petites cellules<br />

alvéolaires ou pneumocytes <strong>de</strong> type I sont les plus nombreuses ; les gran<strong>de</strong>s cellules ou<br />

pneumocytes <strong>de</strong> type II sécrètent le surfactant.<br />

130


PNEUMOTHORAX : épanchement provoqué ou spontané d’air ou <strong>de</strong> gaz dans la cavité<br />

pleurale.<br />

POLYPNEE : respiration rapi<strong>de</strong> et superficielle amenant habituellement une hyperventilation.<br />

PRE-ECLAMPSIE : maladie survenant pendant la grossesse. Elle se manifeste par une<br />

hypertension, une néphropathie, <strong>de</strong>s troubles hépatiques.<br />

PYELONEPHRITE : affection inflammatoire d’origine bactérienne intéressant le bassinet et<br />

le parenchyme rénal.<br />

SaO2 : saturation du sang artériel en oxygène : rapport <strong>de</strong> la contenance en oxygène du sang à<br />

sa capacité en oxygène. La saturation en O2 du sang artériel mesure la valeur <strong>de</strong> la fonction<br />

pulmonaire d’oxygénation du sang. Le sang artériel est normalement saturé à 97% en O2.<br />

SCISSURE : sillon profond creusé à la surface d’un organe.<br />

SHUNT: court-circuit congénital ou acquis dans la circulation du sang, s’effectuant par un<br />

orifice ou un canal anormal, ou par l’abouchement anormal d’un vaisseau, entre le cœur<br />

artériel et le cœur veineux.<br />

SYNECHIES: accolement ou soudure plus ou moins étendue <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tissus qui,<br />

normalement, sont séparés. Adhérence <strong>de</strong> l’iris en avant avec la face postérieure <strong>de</strong> la cornée<br />

ou en arrière avec la capsule du cristallin.<br />

TACHYPNEE: accélération du rythme respiratoire.<br />

TENSIOACTIF: se dit d’une substance qui, même à très faible concentration, abaisse la<br />

tension superficielle du liqui<strong>de</strong> où elle est dissoute.<br />

TORR: unité <strong>de</strong> pression égale à la 760è partie <strong>de</strong> l’atmosphère normale. Synonyme <strong>de</strong><br />

millimètre <strong>de</strong> mercure.<br />

131


TRANSSUDAT : liqui<strong>de</strong> organique d’origine plasmatique accumulé par transsudation<br />

(passage <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> du plasma à travers la paroi vasculaire anatomique intacte) dans une<br />

cavité séreuse où il n’est pas habituellement présent.<br />

Toutes les définitions sont issues <strong>de</strong> :<br />

Delamare G.<br />

Dictionnaire illustré <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine.<br />

Paris : Maloine. 28 ème édition. 2004<br />

Manuila L, Manuila A, Lewalle P, Nicoulin N.<br />

Dictionnaire médical.<br />

Paris : Masson. 9 ème édition. 2001<br />

132


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Disponible sur : www.<strong>de</strong>a-<br />

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152


TABLE DES MATIERES<br />

153


154


SOMMAIRE.............................................................................................................................. 3<br />

LISTE DES ABREVIATIONS................................................................................................ 7<br />

INTRODUCTION ................................................................................................................... 11<br />

PREMIERE PARTIE: RESPIRATION ET FONCTION PULMONAIRE ....................... 15<br />

1. Rappel anatomique..................................................................................................... 17<br />

1.1. Voies aériennes supérieures et inférieures....................................................... 18<br />

1.2. Arbre bronchique ................................................................................................... 22<br />

1.2.1. Structure.......................................................................................................... 22<br />

1.2.2. Cellules composant l’arbre bronchique...................................................... 24<br />

1.3. Anatomie alvéolaire............................................................................................... 25<br />

2. Physiologie ................................................................................................................... 26<br />

2.1. Fonction d’épuration.............................................................................................. 26<br />

2.1.1. Dépôt <strong>de</strong>s particules ..................................................................................... 27<br />

2.1.2. Épuration mécanique .................................................................................... 28<br />

2.1.2.1. nez-pharynx................................................................................................ 28<br />

2.1.2.2. Toux............................................................................................................. 29<br />

2.1.2.3. Appareil mucociliaire................................................................................. 29<br />

Composition.................................................................................................... 29<br />

Mécanisme ..................................................................................................... 29<br />

2.1.3. Épuration immunologique............................................................................. 31<br />

2.1.3.1. Les CPA ...................................................................................................... 31<br />

2.1.3.2. Les cellules................................................................................................. 31<br />

2.1.3.3. Les effecteurs humoraux.......................................................................... 33<br />

2.1.3.4. Les surfaces ............................................................................................... 33<br />

2.2. Fonction métabolique............................................................................................ 33<br />

2.2.1. Glucidique....................................................................................................... 33<br />

2.2.2. Lipidique.......................................................................................................... 34<br />

2.2.3. Protidique........................................................................................................ 34<br />

2.2.4. Le surfactant pulmonaire.............................................................................. 34<br />

2.2.4.1. Composition................................................................................................ 35<br />

Lipi<strong>de</strong>s ............................................................................................................. 35<br />

▪ DPPC .......................................................................................................... 36<br />

Autres lipi<strong>de</strong>s.............................................................................................. 37<br />

155


Protéines......................................................................................................... 38<br />

SP-A............................................................................................................. 39<br />

SP-D ............................................................................................................ 41<br />

SP-B............................................................................................................. 41<br />

SP-C ............................................................................................................ 42<br />

2.2.4.2. Synthèse et sécrétion ............................................................................... 44<br />

2.2.4.3. Recyclage et catabolisme ........................................................................ 45<br />

2.2.4.4. Contrôle hormonal..................................................................................... 46<br />

Glucocorticoï<strong>de</strong>s ............................................................................................ 46<br />

Hormones thyroïdiennes .............................................................................. 47<br />

KGF : Keratinocyte Growth Factor.............................................................. 47<br />

Insuline ............................................................................................................ 47<br />

AMPc ............................................................................................................... 48<br />

Estrogènes et androgènes ...................................................................48<br />

3. Mécanisme respiratoire et rôles du surfactant ................................................... 48<br />

3.1. Elasticité.................................................................................................................. 49<br />

3.2. Tension <strong>de</strong> surface et loi <strong>de</strong> Laplace.................................................................. 49<br />

3.3. Physiologie et rôle du surfactant......................................................................... 50<br />

DEUXIEME PARTIE: LE NOUVEAU NE PREMATURE, TRAITEMENT DE<br />

L’IMMATURITE PULMONAIRE PAR LE SURFACTANT EXOGENE ........................ 53<br />

1 Généralités .................................................................................................................... 55<br />

2 La prématurité .............................................................................................................. 56<br />

2.1 Définition ................................................................................................................. 56<br />

2.2 Mortalité et taux <strong>de</strong> survie .................................................................................... 58<br />

2.3. Complications......................................................................................................... 59<br />

Respiratoire : ............................................................................................................. 59<br />

2.4. Causes et facteurs <strong>de</strong> risques............................................................................. 60<br />

2.4.1. Causes ............................................................................................................ 61<br />

2.4.1.1. Causes directes ......................................................................................... 61<br />

2.4.1.2. Causes indirectes ...................................................................................... 61<br />

2.4.2. Facteurs <strong>de</strong> risques....................................................................................... 62<br />

156


3. La maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines ou syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire<br />

idiopathique .......................................................................................................................... 64<br />

3.1. Définition ................................................................................................................. 64<br />

3.2. Manifestation clinique ........................................................................................... 64<br />

4. Traitements ................................................................................................................... 66<br />

4.1. Thérapeutique ventilatoire <strong>de</strong> la détresse respiratoire .................................... 66<br />

4.1.1. Oxygénothérapie contrôlée:......................................................................... 66<br />

4.1.2. Ventilation ....................................................................................................... 66<br />

4.1.2.1. Ventilation spontanée en pression expiratoire positive (VS-PEP)..... 66<br />

4.1.2.2. Ventilation mécanique............................................................................... 66<br />

4.1.2.3. Ventilation mécanique conventionnelle.................................................. 66<br />

4.1.2.4. Ventilation par haute fréquence (HFV)................................................... 67<br />

4.1.3. Monoxy<strong>de</strong> d’azote ......................................................................................... 67<br />

4.1.4. Assistance respiratoire extracorporelle (AREC)....................................... 67<br />

4.2. Corticothérapie....................................................................................................... 67<br />

4.2.2. Rôle physiologique ........................................................................................ 67<br />

4.2.3. Les étu<strong>de</strong>s expérimentales et cliniques..................................................... 68<br />

4.2.3.1. Les premiers étu<strong>de</strong>s.................................................................................. 69<br />

4.2.3.2. Les différents glucocorticoï<strong>de</strong>s testés .................................................... 69<br />

4.2.4. Conséquence <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> glucocorticoï<strong>de</strong>s ........................... 70<br />

Conséquence sur la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines.......................... 70<br />

Effets indésirables ......................................................................................... 71<br />

4.2.4. Coût ................................................................................................................ 72<br />

4.3. Surfactant exogène ............................................................................................... 72<br />

4.3.1. Introduction..................................................................................................... 72<br />

4.3.2. Généralités ..................................................................................................... 73<br />

4.3.3. Rôle.................................................................................................................. 74<br />

4.3.4. Spécialités commerciales utilisés ............................................................... 74<br />

4.3.4.1. Les différents types <strong>de</strong> surfactants......................................................... 74<br />

4.3.4.2. Les spécialités............................................................................................ 77<br />

Curosurf® ou Poractant α ............................................................................ 77<br />

Fabrication :................................................................................................ 77<br />

Action :......................................................................................................... 77<br />

Tolérance :.................................................................................................. 77<br />

Complications :........................................................................................... 78<br />

Mo<strong>de</strong> d’administration :............................................................................. 78<br />

Survanta® ou Béractant ............................................................................... 79<br />

Fabrication ................................................................................................. 79<br />

Action .......................................................................................................... 79<br />

Composition ............................................................................................... 79<br />

Mo<strong>de</strong> d’administration <strong>de</strong> Survanta® :................................................... 80<br />

Posologie <strong>de</strong> Survanta®.......................................................................... 81<br />

157


Surfexo® ou Palmitate <strong>de</strong> colfocéril ........................................................... 81<br />

Action .......................................................................................................... 82<br />

Composition................................................................................................ 82<br />

Avenir <strong>de</strong>s surfactants exogènes artificiels :............................................. 82<br />

Composition ............................................................................................... 82<br />

Action .......................................................................................................... 83<br />

Elaboration <strong>de</strong> surfactant artificiels complémentés en protéines .......... 83<br />

4.3.4.3. Comparaison <strong>de</strong>s différents surfactants ................................................ 83<br />

Naturel versus artificiel ................................................................................. 83<br />

Survanta® (Béractant) versus Exosurf® (colfoscéril)............................. 84<br />

Curosurf® (poractant α) versus Survanta® (béractant) .......................... 84<br />

Surfaxin® (Lucinactant) versus Curosurf® (poractant α)........................ 84<br />

Surfaxin® (Lucinactant) versus Exosurf (Colfoscéril) et Survanta®<br />

(Béractant) .............................................................................................................. 85<br />

4.3.5. Effets indésirables ......................................................................................... 85<br />

4.3.5.1. Hémorragie pulmonaire ............................................................................ 85<br />

4.3.5.2. Immunologie............................................................................................... 85<br />

4.3.6. Conclusion ...................................................................................................... 86<br />

4.3.6.1. Effet bénéfique <strong>de</strong> l’association corticoï<strong>de</strong>s et surfactant................... 86<br />

4.3.6.2. Etu<strong>de</strong> européenne..................................................................................... 87<br />

4.3.6.3. Autres utilisation <strong>de</strong> surfactant ................................................................ 87<br />

TROISIEME PARTIE: TRAITEMENT DU SYNDROME DE DETRESSE<br />

RESPIRATOIRE AIGUË DE L’ADULTE : INTERÊT DU SURFACTANT<br />

EXOGENE ?........................................................................................................................... 89<br />

1. Le SDRA <strong>de</strong> l’Adulte ................................................................................................... 91<br />

1.1. Définition ................................................................................................................. 91<br />

1.2. Diagnostic, signes cliniques et examens........................................................... 92<br />

1.3. Diagnostics différentiels........................................................................................ 94<br />

1.4. Etiologie et facteurs <strong>de</strong> risques ........................................................................... 95<br />

1.5. Devenir, évolution, surveillance et complications............................................. 96<br />

2. Traitement actuel......................................................................................................... 97<br />

2.1. Ventilatoire.............................................................................................................. 97<br />

2.1.1. But du traitement ........................................................................................... 97<br />

2.1.2. Objectif ............................................................................................................ 97<br />

2.1.3. Différents types .............................................................................................. 97<br />

2.1.3.1. Volumes courants...................................................................................... 97<br />

2.1.3.2. PEEP ........................................................................................................... 98<br />

2.1.3.3. Manœuvres <strong>de</strong> recrutement..................................................................... 98<br />

158


2.1.3.4. Positionnement .......................................................................................... 99<br />

2.1.3.5. Ventilation Haute Fréquence ................................................................... 99<br />

2.2. Pharmacologique................................................................................................. 100<br />

2.3. Conclusion ............................................................................................................ 101<br />

3. Surfactant exogène : intérêts et étu<strong>de</strong>s déjà menées..................................... 101<br />

3.1. Pourquoi étudier un tel traitement chez l’adulte ?.......................................... 101<br />

3.2. Les essais expérimentaux et cliniques............................................................. 103<br />

3.2.1. Le traitement par surfactant exogène selon différentes causes du<br />

SDRA 103<br />

3.2.1.1. Induit par HCl ........................................................................................... 103<br />

3.2.1.2. Par pneumonie virale ou bactérienne .................................................. 103<br />

3.2.1.3. En présence <strong>de</strong> sepsis ........................................................................... 104<br />

3.2.1.4. Par le paraquat......................................................................................... 105<br />

3.2.2. Les autres essais cliniques et expérimentaux ........................................ 105<br />

3.2.2.1. Différentes étu<strong>de</strong>s entre 1994 et 1998................................................. 105<br />

3.2.2.2. Etu<strong>de</strong>s récentes....................................................................................... 107<br />

3.2.2.3. Explication quant aux résultats <strong>de</strong> certaines étu<strong>de</strong>s.......................... 108<br />

3.2.3. Potentialisation <strong>de</strong> l’effet du surfactant exogène.................................... 109<br />

3.3. Conclusion sur l’utilisation <strong>de</strong> surfactant.......................................................... 110<br />

CONCLUSION..................................................................................................................... 111<br />

ANNEXES............................................................................................................................. 115<br />

• CUROSURF ® fraction phospholipidique <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc ............................ 117<br />

• SURVANTA ® ............................................................................................................... 121<br />

GLOSSAIRE ........................................................................................................................ 125<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................... 133<br />

TABLE DES MATIERES ................................................................................................... 153<br />

159


160

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