these - Université de Franche-Comté
these - Université de Franche-Comté
these - Université de Franche-Comté
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
UNIVERSITE DE FRANCHE-COMTE<br />
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE BESANCON<br />
PLACE SAINT-JACQUES-25030 BESANCON CEDEX-TELECOPIE : 03.81.66.55.29<br />
ANNEE 2005 – N°25 05 33<br />
SYNDROME DE DETRESSE RESPIRATOIRE IDIOPATHIQUE<br />
DU PREMATURE ET AIGUE DE L’ADULTE : INTERETS<br />
THERAPEUTIQUES DU SURFACTANT PULMONAIRE<br />
EXOGENE.<br />
THESE<br />
présentée et soutenue publiquement<br />
le : 02 décembre 2005<br />
pour obtenir le diplôme d’Etat <strong>de</strong><br />
DOCTEUR EN PHARMACIE<br />
PAR<br />
Sophie GRAND-PERRET<br />
Née le 12 avril 1981 à SAINT-CLAUDE (39)<br />
Directeur <strong>de</strong> Thèse : A. JACQUESON Professeur<br />
Examinateurs <strong>de</strong> Thèse :<br />
Prési<strong>de</strong>nt : A. JACQUESON Professeur<br />
Juges : C. PATRY Praticien hospitalier<br />
C. THUILLIER Docteur en Pharmacie
Nom-Prénom : GRAND-PERRET Sophie<br />
Thèse soutenue le : 02 décembre 2005<br />
RESUME<br />
Titre <strong>de</strong> la thèse : Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire idiopathique du prématuré et aiguë <strong>de</strong><br />
l'Adulte : Intérêts thérapeutiques du surfactant pulmonaire exogène.<br />
Résumé : Le surfactant pulmonaire est une substance indispensable à la respiration qui tapisse<br />
les alvéoles. Le surfactant a à la fois un rôle dans l'intégrité physique <strong>de</strong>s alvéoles, en agissant<br />
comme une barrière contre l'infiltration du plasma sanguin, mais aussi un rôle dans la régulation<br />
<strong>de</strong> la tension <strong>de</strong> surface.<br />
De nombreuses anomalies, comme un défaut <strong>de</strong> synthèse ou une <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> ce surfactant<br />
peuvent conduire à un syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire.<br />
Ainsi, chez le nouveau-né prématuré, le manque <strong>de</strong> maturité pulmonaire conduit à une absence <strong>de</strong><br />
production <strong>de</strong> surfactant. Cela se manifeste par un ,Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire<br />
Idiopathique ou maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines. Chez l'Adulte, différentes causes sont à<br />
l'origine d'une atteinte du surfactant conduisant à un Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire Aiguë.<br />
Dans ces <strong>de</strong>ux cas, il semble intéressant <strong>de</strong> remplacèr le surfactant déficient par un surfactant<br />
exogène afin <strong>de</strong> rétablir les fonctions pulmonaires.<br />
Mots-clés :<br />
Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire idiopathique1 prématurité<br />
Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë <strong>de</strong> l'Adulte<br />
Surfactant exogène<br />
Traitement
A mon Directeur et Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> thèse<br />
Monsieur Alain JACQUESON<br />
Professeur <strong>de</strong> Toxicologie à la Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine et <strong>de</strong> Pharmacie <strong>de</strong> Besançon<br />
Pour m’avoir fait l’honneur d’accepter <strong>de</strong> diriger ce sujet et <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r ce jury.<br />
Pour vos précieux conseils, votre disponibilité<br />
et votre confiance quant à ce travail.<br />
Pour votre enseignement et votre gentillesse<br />
que j’ai pu apprécier pendant ces six années.<br />
Veuillez trouver ici le témoignage <strong>de</strong> mon plus profond respect<br />
et <strong>de</strong> ma plus vive reconnaissance.
A mes juges<br />
Monsieur Cyrille PATRY<br />
Praticien Hospitalier dans le service <strong>de</strong> Réanimation Médicale du CHU Jean-Minjoz à<br />
Besançon.<br />
Pour votre accueil au sein du service <strong>de</strong> Réanimation Médicale<br />
Pour vos conseils avisés et votre disponibilité<br />
Pour m’avoir permis <strong>de</strong> participer à un essai clinique,<br />
domaine dont j’ai fait mon métier<br />
Vous m’avez fait l’honneur d’accepter <strong>de</strong> juger cette thèse,<br />
veuillez croire en ma profon<strong>de</strong> reconnaissance.
Ma<strong>de</strong>moiselle Claire THUILLIER<br />
Docteur en Pharmacie<br />
Pour votre sourire et votre accueil lors <strong>de</strong> ces premiers jours <strong>de</strong> stage<br />
Pour m’avoir inculqué mes premiers réflexes d’ARC<br />
Pour votre sympathie et votre bonne humeur.<br />
Vous avez accepté avec gentillesse <strong>de</strong> juger cette thèse.<br />
Veuillez trouver ici l’expression <strong>de</strong> mes plus vifs remerciements.
A mes parents :<br />
Pour tout ce que vous m’avez inculqué et appris.<br />
A ma mère, qui a supporté mes interminables monologues <strong>de</strong> mes cours <strong>de</strong> Pharmacie. Tu<br />
aurais pu passer le concours à ma place ! Pour avoir évité à mes professeurs une longue liste<br />
<strong>de</strong> fautes d’orthographes et pour être toujours là quand il faut<br />
A mon père, pour sa présence et son exemple. Pour sa capacité à supporter mes écarts sonores<br />
et m’avoir aidé dans les différentes étapes <strong>de</strong> ma vie étudiante et future vie professionnelle.<br />
Merci pour ta confiance.<br />
La <strong>de</strong>rnière est enfin partie, vous allez pouvoir en profiter !!<br />
Recevez ce mémoire en guise <strong>de</strong> remerciement et témoignage <strong>de</strong> mon amour.
A mon frère, ma sœur, ma belle sœur et mon beau frère,<br />
François, pour m’avoir toujours considérée en adulte et m’avoir fait découvrir le mon<strong>de</strong><br />
merveilleux du Cinéma.<br />
Florence, « ma <strong>de</strong>uxième maman », pour s’être occupée <strong>de</strong> moi et m’avoir fait profiter <strong>de</strong><br />
Besançon bien avant ma vie étudiante.<br />
Christiane, qui m’a connue toute petite, et que je considère comme une sœur. Je suis très<br />
heureuse que tu partages avec moi cette journée.<br />
Thierry, pour avoir accepté tous les mercredi soirs et <strong>de</strong> nombreux samedi les visites <strong>de</strong> sa<br />
belle sœur. Et pour avoir trouvé le courage <strong>de</strong> veiller certains soirs pour les films que je<br />
rapportais.<br />
Le plaisir que nous avons à être réuni est le symbole <strong>de</strong> mon amour pour vous.<br />
A mon filleul, Thomas, je suis très fière d’être ta marraine, car <strong>de</strong> toute façon tu es le plus<br />
beau et le plus intelligent. Profite <strong>de</strong> ces années car comme tu le dis « moi encore beaucoup<br />
école !!! »<br />
A ma nièce, Axelle, ma petite charmeuse au regard coquin, tu es encore toute petite mais tu<br />
sais déjà très bien ce que tu veux.
A ma grand-mère, Mouty, pour tous les nouvel ans à jouer au « tour à tour » et « perd pas la<br />
boule »<br />
A toute ma famille<br />
A tous ceux qui ne sont pas là aujourd’hui pour partager ce moment avec moi.
A mes amis :<br />
L’équipe du début,<br />
Marie, mon amie <strong>de</strong> toujours, tous les souvenirs passés et à venir sont chers à mon cœur.<br />
Pour ta présence fidèle et ton écoute.<br />
Céline, ma voisine, pour tout nos délires à la Danse et ailleurs<br />
Nicolas, notre casse-cou, Yohan et Romu nos sportifs, Elodie fidèle co-pilote, Aurélie<br />
partenaire <strong>de</strong> Danse<br />
Le co-voiturage ;<br />
Merci à tous ceux qui ont eu confiance en ma conduite notamment Anne, qui a supporté tous<br />
les dimanche soirs mes supers conseils sur « comment avoir son concours en Mé<strong>de</strong>cine et<br />
gar<strong>de</strong>r le moral ».<br />
L’équipe <strong>de</strong> la fac :<br />
Fanny et Cindy mes confi<strong>de</strong>ntes et partenaires <strong>de</strong> rires, <strong>de</strong> larmes et <strong>de</strong> délires.<br />
Hervé pour nos soirées cinés et repas improvisés<br />
Emilie tombée aussi sous le charme <strong>de</strong> Robbie Williams<br />
Aline pour la préparation <strong>de</strong>s crêpes et autres petits plats lors <strong>de</strong>s soirées chez Hervé<br />
Kevin, mon killer au cœur tendre<br />
Stéphanie, pour tes marguaritas<br />
Mélanie, pour supporter <strong>de</strong> mieux en mieux l’alcool et tous tes délires (vive le<br />
magnétophone !!)<br />
Bruno, encore un sportif, pour nous avoir supporté et faire partie intégrante du mon<strong>de</strong><br />
enchanteur et merveilleux <strong>de</strong> la Pharmacie.<br />
Pour tous nos CRITs, soirées, débats, pour les Before et les Afters, et pour avoir fait <strong>de</strong> ces 6<br />
années les plus belles. En espérant qu’il y en aura beaucoup d’autres.<br />
A ceux <strong>de</strong> Poitiers, 3 mois pour découvrir les richesses gastronomiques d’autant <strong>de</strong> régions :<br />
c’était trop court mais la balance s’en souvient !
A tous ceux qui m’ont fait profiter <strong>de</strong> leurs connaissances et expériences, et m’ont appris<br />
mon futur métier.<br />
A Mme SERVONNAT-LAURENT et son équipe Claudine, Dominique, Laurence,<br />
Delphine.<br />
A Mme DUCHENE, Karine et Sylvette.<br />
Pour m’avoir toutes <strong>de</strong>ux accueillie et formée pendant <strong>de</strong> nombreux étés ou hivers.<br />
A toute l’équipe <strong>de</strong> la reprographie, Sam et Yann sans vous cette thèse n’existerait pas !!<br />
A la SCNF, pour mes nombreux aller-retour au tarif 12-25 !!
Syndrome <strong>de</strong> détresse<br />
respiratoire idiopathique du<br />
prématuré et aiguë <strong>de</strong> l’adulte :<br />
intérêts thérapeutiques du<br />
surfactant pulmonaire exogène
SOMMAIRE<br />
3
INTRODUCTION<br />
RESPIRATION ET FONCTION PULMONAIRE<br />
1. Rappel anatomique<br />
2. Physiologie<br />
3. Mécanisme respiratoire et rôles du surfactant<br />
LE NOUVEAU NE PREMATURE, TRAITEMENT DE L’IMMATURITE<br />
PULMONAIRE PAR LE SURFACTANT EXOGENE<br />
1. Généralités<br />
2. La prématurité<br />
3. La maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines ou Syndrome <strong>de</strong> Détresse<br />
Respiratoire Idiopathique<br />
4. Traitements<br />
TRAITEMENT DU SYNDROME DE DETRESSE RESPIRATOIRE<br />
AIGU DE L’ADULTE : INTERET DU SURFACTANT EXOGENE<br />
1. Le SDRA <strong>de</strong> l’Adulte<br />
2. Traitement actuel<br />
3. Surfactant exogène : intérêts et étu<strong>de</strong>s déjà menées<br />
CONCLUSION<br />
5
LISTE DES ABREVIATIONS<br />
7
Ag: Antigène<br />
AG: Aci<strong>de</strong> Gras<br />
ALI: acute Lung Injury=atteinte pulmonaire aigue<br />
AMPc: adénosyl monophosphate cyclique<br />
ARF: Acute Respiratory Failure=insuffisance respiratoire aigue<br />
ARNm: Aci<strong>de</strong> RiboNucléique messager<br />
BALT: Bronchus Associated Lymphoïd Tissu<br />
CD: Cellule Dendritique<br />
CL: Cellule <strong>de</strong> Langerhans<br />
CMH II: Complexe Majeur d’Histocompatibilité <strong>de</strong> type II<br />
CMV : CytoMégaloVirus<br />
CPA: Cellule Présentatrice d’Antigène<br />
DPPC: DiPalmitoylPhosphatidylCholine<br />
FiO2: Fraction inspiratoire en oxygène<br />
GC: GlucoCorticoï<strong>de</strong>s<br />
Ig: Immunoglobuline<br />
IgAs: Immunoglobuline A sécrétoire<br />
KGF: Keratinocyte Growth Factor<br />
LB: Lymphocyte B<br />
LBA: Lavage Broncho-Alvéolaire<br />
LT: Lymphocyte T<br />
MMH: Maladie <strong>de</strong>s Membranes Hyalines<br />
NIH: National Institut of Health<br />
NO: monoxy<strong>de</strong> d’azote<br />
NK: Natural Killer<br />
PaO2: Pression artérielle en O2<br />
PAPO: Pression Artérielle Pulmonaire d’Occlusion<br />
PC: PhosphatidylCholine<br />
PEEP : Positive End-Expiration Pressure = pression positive résiduelle expiratoire<br />
PG: PhosphatidylGlycérol<br />
PI: PhosphatidylInositol<br />
PNE: PolyNucléaire Eosinophile<br />
PNN: PolyNucléaire Neutrophile<br />
PPL: PhosPhoLipi<strong>de</strong>s<br />
9
PPM: Partie Par Million<br />
RCIU: Retard <strong>de</strong> Croissance Intra-Utérin<br />
RRLA : Retard <strong>de</strong> la Résorption du surfactant<br />
SA : Semaine d’Aménorrhée<br />
SaO2 : saturation en O2<br />
SDR : Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire<br />
SDRA: Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire Aiguë<br />
SDRI: Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire Idiopathique<br />
TG : TriGlycéri<strong>de</strong>s<br />
VIH : Virus <strong>de</strong> l’Immunodéficience Humaine<br />
10
INTRODUCTION<br />
11
La fonction respiratoire est un mécanisme complexe qui permet les échanges gazeux et ainsi<br />
l’oxygénation <strong>de</strong>s tissus <strong>de</strong> l’organisme. Cette fonction assure aussi l’élimination du CO2.<br />
Cependant les mécanismes d’inspiration et d’expiration sont régis par la tension <strong>de</strong> surface<br />
présente au niveau alvéolaire. La respiration n’est possible que par la présence d’un agent<br />
tensio-actif, le surfactant pulmonaire. Ce surfactant possè<strong>de</strong> aussi un rôle <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong><br />
l’intégrité <strong>de</strong>s alvéoles. Il est présent dès la naissance à terme.<br />
Malheureusement, il arrive que le surfactant naturellement présent au sein <strong>de</strong>s alvéoles soit<br />
déficient voire absent. Cela conduit à une altération <strong>de</strong> la fonction pulmonaire que l’on<br />
appelle Détresse Respiratoire. Afin <strong>de</strong> traiter cette pathologie, différents traitements ont été<br />
étudiés. La détresse respiratoire étant souvent sous-jacente à une altération du surfactant, les<br />
chercheurs s’intéressent au remplacement <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier pour ramener les fonctions<br />
respiratoires à la normale.<br />
Nous nous intéresserons à <strong>de</strong>ux syndromes <strong>de</strong> détresse respiratoire, celui chez le prématuré et<br />
celui chez l’Adulte. Cela nous permettra d’étudier l’intérêt d’une thérapeutique par<br />
remplacement du surfactant chez le nouveau-né prématuré souffrant d’une absence <strong>de</strong><br />
surfactant due à l’immaturité pulmonaire, mais aussi chez l’Adulte suite à l’altération du<br />
surfactant.<br />
Ainsi, dans une première partie, nous ferons une présentation <strong>de</strong> la fonction respiratoire, du<br />
surfactant et <strong>de</strong> son rôle au sein <strong>de</strong>s alvéoles. Puis, dans une <strong>de</strong>uxième partie, nous décrirons<br />
rapi<strong>de</strong>ment la prématurité et le syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire avant <strong>de</strong> nous intéresser à<br />
son traitement et à l’administration <strong>de</strong> surfactant exogène. Enfin, dans une troisième partie,<br />
nous définirons le syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë chez l’Adulte puis nous discuterons<br />
<strong>de</strong> l’intérêt potentiel d’un traitement par surfactant exogène.<br />
13
PREMIERE PARTIE<br />
RESPIRATION ET FONCTION<br />
PULMONAIRE<br />
15
La respiration, et donc l’oxygénation du corps humain, est fondamentale à la vie. Les<br />
poumons, organes <strong>de</strong> la respiration, sont situés au cœur <strong>de</strong> notre organisme qui a su les<br />
protéger en les maintenant dans une cavité entourée par <strong>de</strong>s structures osseuses.<br />
Ces organes sont en communication directe, et continue avec l’environnement extérieur, et<br />
c’est avec l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l’appareil pulmonaire que nous comprenons sa fonction.<br />
1. Rappel anatomique<br />
Ce que l’on appelle système respiratoire est en fait l’association entre le poumon, et le thorax.<br />
Le thorax est constitué <strong>de</strong> la cage thoracique (osseuse), et d’une partie musculoaponévrotique<br />
(ex : le diaphragme).<br />
L’individu normal possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux poumons. Ce sont <strong>de</strong>s organes spongieux. Chacun a une face<br />
externe convexe située contre la paroi thoracique, et une face interne concave. Leur base<br />
concave repose sur le diaphragme, et leur sommet (apex*) remonte jusqu’à la base du cou.<br />
Les poumons sont séparés par une structure appelée médiastin ainsi que par le cœur, et ils<br />
sont limités par la cage thoracique qui les entoure.<br />
Le poumon droit est sensiblement plus lourd (650 à 700 grammes) que le gauche (550 à 600<br />
grammes) mais leur taille, et leur poids varient d’un individu à l’autre.<br />
Le poumon droit est subdivisé en trois lobes (supérieur, moyen et inférieur) que l’on distingue<br />
grâce à la présence d’entailles profon<strong>de</strong>s où pénètre le feuillet le plus intérieur <strong>de</strong> la plèvre.<br />
Ces entailles sont appelées scissures*. Le poumon gauche lui, possè<strong>de</strong> 2 lobes (supérieur, et<br />
inférieur) avec une seule scissure. (1, 2)<br />
C’est ce que nous pouvons voir sur la figure 1.<br />
NB : Les noms suivis d’une astérisque * sont défini dans la partie glossaire située en page 119<br />
17
Figure 1 : La segmentation pulmonaire<br />
Source : Pneumologie aux éditions ellipses/aupelf<br />
La plèvre dont j’ai parlé ci-<strong>de</strong>ssus est une enveloppe séreuse qui comporte <strong>de</strong>ux feuillets :<br />
▪ Le feuillet viscéral qui recouvre la surface du poumon, et qui pénètre dans les<br />
scissures est le plus intérieur<br />
▪ Le feuillet pariétal qui recouvre la face interne <strong>de</strong> la cage thoracique<br />
(2, 3)<br />
Ces <strong>de</strong>ux feuillets coulissent l’un sur l’autre grâce à la présence d’un film liquidien entre eux.<br />
Il empêche les <strong>de</strong>ux feuillets <strong>de</strong> se collaber*. Le poumon est ainsi « collé » à la cage<br />
thoracique ce qui permet les mouvements respiratoires.<br />
Après avoir fait une brève présentation macroscopique du système pulmonaire, nous allons<br />
abor<strong>de</strong>r l’appareil respiratoire dans son ensemble du plus extérieur au plus intérieur jusqu’à<br />
l’unité respiratoire la plus petite.<br />
1.1. Voies aériennes supérieures et inférieures<br />
La principale fonction du poumon est l’échange gazeux entre l’environnement extérieur, et<br />
celui intérieur du corps humain. Pour cela il faut que l’air extérieur puisse parvenir jusqu’aux<br />
poumons. Le système respiratoire est ainsi composé <strong>de</strong>s voies aériennes supérieures (<strong>de</strong> la<br />
cavité nasale à la trachée dans sa partie non thoracique), et inférieures (à partir <strong>de</strong> la trachée).<br />
18
L’air pénètre ainsi par les fosses nasales ou la bouche, et rejoint la trachée, via le larynx, et se<br />
jette dans les bronches. (3)<br />
La figure 2 illustre l’anatomie pulmonaire.<br />
Figure 2 : l’appareil respiratoire<br />
Source :www.csdceo.on.ca/ecoles/33/8g8gcoeur.htm<br />
Par le mécanisme d’inspiration, l’air extérieur pénètre tout d’abord par la cavité nasale ou<br />
encore par la bouche<br />
19
Cornet inférieur<br />
Figure 3 : coupe <strong>de</strong> la cavité nasale<br />
Cornet moyen<br />
Source : documentation du service ORL <strong>de</strong> l’hôpital Jean Minjoz à Besançon<br />
La cavité nasale est constituée <strong>de</strong> cornets (figure 3), <strong>de</strong> vibrisses, et d’une muqueuse. Cette<br />
muqueuse est formée <strong>de</strong> très nombreux replis ce qui constitue une surface <strong>de</strong> 160 cm 2 . Une<br />
telle surface implique un important rôle d’échange, qui est ici thermodynamique. Mais le nez<br />
va permettre aussi une première épuration <strong>de</strong> l’air inspiré.<br />
Les vibrisses sont <strong>de</strong>s poils qui tapissent l’entrée <strong>de</strong> la cavité nasale. Ils vont permettre <strong>de</strong><br />
bloquer les poussières <strong>de</strong> taille importante au niveau du nez, et <strong>de</strong> les empêcher d’aller plus<br />
profondément dans l’appareil respiratoire. Il s’agit <strong>de</strong> particules supérieures à 10µ. Nous<br />
reviendrons plus tard sur la fonction d’épuration du système pulmonaire.<br />
Les cornets, au nombre <strong>de</strong> trois par narine, sont <strong>de</strong>s éléments très vascularisés qui vont<br />
permettre <strong>de</strong> réchauffer l’air inspiré à 37°C mais aussi <strong>de</strong> l’humidifier en le saturant à 100%<br />
en vapeur d’eau. Les cornets prennent une place importante dans la cavité nasale, et l’espace<br />
entre les replis est étroit permettant ainsi un conditionnement optimal <strong>de</strong> l’air inspiré en<br />
ralentissant le flux aérien mais entraînant aussi une résistance à l’écoulement <strong>de</strong> l’air<br />
(représentant la moitié <strong>de</strong> celle globale du système respiratoire). Ceci explique qu’en cas<br />
d’encombrement supplémentaire du nez ou d’effort d’inspiration (sport), il est plus facile <strong>de</strong><br />
respirer par la bouche où les résistances sont diminuées <strong>de</strong> moitié.<br />
Cornet supérieur<br />
20
Puis l’air poursuit son parcours via le pharynx qui est situé au carrefour aérodigestif. Il fait<br />
communiquer les fosses nasales, et le larynx avec la bouche, et l’œsophage.<br />
Ensuite l’air passe par le larynx, organe <strong>de</strong> la phonation (car il contient les cor<strong>de</strong>s vocales). Sa<br />
structure est ostéocartilagineuse. Les cor<strong>de</strong>s vocales constituent le niveau respiratoire moyen.<br />
Le niveau inférieur, situé sous la glotte, se continue avec la trachée.<br />
La trachée conduit l’air, c’est un tube <strong>de</strong> 12cm <strong>de</strong> long et <strong>de</strong> 2,5 cm <strong>de</strong> diamètre en moyenne.<br />
Elle est formée d’anneaux cartilagineux (une vingtaine). Sa partie supérieure fait encore partie<br />
<strong>de</strong>s voies aériennes supérieures car elle est extrathoracique, puis elle plonge dans l’arbre<br />
bronchique (figure 4). (3)<br />
Figure 4 : larynx et voies respiratoires intrathoraciques<br />
Sources : www.topsante.fr/topsante/ anatomie/anatomie.html<br />
http://www.clparc-beauvais.fr/Serveur/ESANTE/lexique/images/poumon.htm<br />
21
1.2. Arbre bronchique<br />
1.2.1. Structure<br />
On peut considérer cette structure comme un arbre inversé, la portion thoracique <strong>de</strong> la trachée<br />
constituant le tronc, les bronches <strong>de</strong> toutes tailles en sont les branches, et les alvéoles les<br />
feuilles.<br />
La trachée se termine par une intersection entre <strong>de</strong>ux bronches souches droite et gauche <strong>de</strong><br />
diamètre moyen 13 mm qui vont donner naissance à chaque poumon. La bronche souche<br />
droite est plus courte, plus verticale, et plus large que la gauche.<br />
Ces bronches se divisent <strong>de</strong> manière non dichotomique en bronches lobaires (une par lobe soit<br />
3 dans le poumon droit et 2 à gauche) puis segmentaires, et sous segmentaires (figure 5).<br />
Viennent ensuite les bronchioles (environ 500 000) dont la <strong>de</strong>rnière série se termine par les<br />
sacs alvéolaires. (2)<br />
Lobe supérieur (1, 2, 3)<br />
Lobe moyen (4, 5)<br />
Lobe inférieur (6, 7, 8,<br />
9, 10)<br />
1. bronche apicale, 2. bronche dorsale 3. bronche ventrale<br />
4. bronche latérale à droite et externe <strong>de</strong> la lingula à gauche,<br />
5. bronche médiale à droite et interne à gauche, 6. Bronche<br />
supérieure, 7. Bronche paracardiaque ,8. Ventrobasale, 9. Bronche<br />
latérobasale, 10. Terminobasale<br />
AP : tronc apicodorsal<br />
Figure 5 : Représentation <strong>de</strong> face <strong>de</strong> l’arbre trachéo-bronchique<br />
Source : pneumologie chez Masson p2<br />
Lobe supérieur (1, 2, 3,<br />
4, 5)<br />
Lobe inférieur (6, 8, 9,<br />
10)<br />
22
Plus on pénètre dans le poumon, plus les bronches diminuent <strong>de</strong> taille, <strong>de</strong>viennent plus<br />
musculeuses que cartilagineuses.<br />
Figure 6 : division <strong>de</strong>s voies aériennes et leurs diamètres<br />
Source : Pneumologie Masson<br />
Ces différentes structures vont formées trois zones successives en fonction <strong>de</strong> leur rôle dans la<br />
respiration.<br />
De la fin <strong>de</strong> la trachée aux bronchioles, on trouve la zone <strong>de</strong> conduction. Cette zone ne<br />
possè<strong>de</strong> pas d’alvéoles, et ne participe pas aux échanges gazeux. Cela constitue l’espace mort<br />
anatomique (environ 150 mL).<br />
Ensuite, les bronchioles respiratoires forment la zone <strong>de</strong> transition : pouvant être partiellement<br />
alvéolées, elles participent aux échanges gazeux en plus d’être <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> conduction.<br />
Enfin, les canaux alvéolaires avec les alvéoles sur lesquelles ils s’ouvrent, forment la zone<br />
respiratoire ou d’échange. (Figure 6)<br />
23
1.2.2. Cellules composant l’arbre bronchique<br />
L’épithélium est le même <strong>de</strong> la trachée aux bronches terminales, seul son épaisseur, et la<br />
répartition <strong>de</strong>s cellules varient. (schéma 1)<br />
(3)<br />
▪ Les cellules ciliées sont réparties <strong>de</strong>s bronches aux bronchioles. Elles possè<strong>de</strong>nt à leur<br />
sommet <strong>de</strong>s cils (jusqu’à 250). Ces cils sont eux-mêmes constitués <strong>de</strong> microtubules.<br />
Tout cela forme un tapis qui oscille rythmiquement, et qui va avoir pour fonction <strong>de</strong><br />
mettre en mouvement le mucus qui les recouvre.<br />
▪ Les cellules basales sont plus rares, et permettent le renouvellement <strong>de</strong>s cellules<br />
bronchiques.<br />
▪ Les cellules caliciformes, plus rares dans les bronchioles, produisent le mucus.<br />
▪ Les cellules <strong>de</strong> Clara* absentes <strong>de</strong>s bronches mais localisées dans les bronchioles sont<br />
non ciliées. Elles ont pour fonction la production et la sécrétion <strong>de</strong> protéine, et <strong>de</strong><br />
l’apoprotéine du surfactant, un rôle <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s voies respiratoires, et le<br />
renouvellement <strong>de</strong>s cellules broncho-alvéolaires. (figure 7)<br />
Cils<br />
Mucus<br />
Cellules ciliées<br />
Cellule à mucus<br />
Schéma 1 : la muqueuse bronchique<br />
Epithélium pseudo-<br />
stratifié<br />
Membrane basale<br />
Sous muqueuse<br />
24
1.3. Anatomie alvéolaire<br />
L’Homme possè<strong>de</strong> environ 300 à 400 millions d’alvéoles (figure 8) représentant une surface<br />
<strong>de</strong> 150 m 2. C’est là que se déroulent les échanges gazeux entre l’air et le sang circulant.<br />
L’épithélium <strong>de</strong>s alvéoles est constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> cellules :<br />
▪ Les pneumocytes <strong>de</strong> type I* ou membraneux. Ils représentent 40% <strong>de</strong>s cellules. Ils<br />
sont très sensibles aux agressions, et ils possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s extensions cytoplasmiques qui<br />
recouvrent 90% <strong>de</strong> la surface alvéolaire.<br />
▪ On trouve aussi les pneumocytes <strong>de</strong> type II* ou granuleux. Ils représentent eux 60%<br />
<strong>de</strong>s cellules mais ne recouvrent que 7% <strong>de</strong> la surface. Ils ont <strong>de</strong>s villosités. Leur rôle<br />
est <strong>de</strong> synthétiser l’hypophase du surfactant, <strong>de</strong> régénérer le revêtement alvéolaire (les<br />
pneumocytes <strong>de</strong> type I ne pouvant se renouveler). Etant reliés entres eux, ces<br />
pneumocytes forment une barrière. (figure 7)<br />
La membrane alvéolo-capillaire (environ 0,10 µ d’épaisseur) comporte une zone plus fine où<br />
l’endothélium capillaire, et l’épithélium alvéolaire fusionnent. C’est la zone d’échange, et <strong>de</strong><br />
diffusion <strong>de</strong>s gaz.<br />
A la surface interne <strong>de</strong>s alvéoles, les pneumocytes <strong>de</strong> type II secrètent le surfactant qui<br />
confère la stabilité mécanique au poumon.<br />
Nous verrons plus tard sa composition et son rôle plus en détail.<br />
Figure 7 : représentation<br />
schématique du revètement<br />
épithéliale tapissant les voies<br />
respiratoires intrapulmonaires.<br />
CC : cellule ciliée ; CM : cellule<br />
à mucus ; CB : cellule basale ;<br />
CCl : cellule <strong>de</strong> Clara ; P1 :<br />
pneumocyte I ; P2 : pneumocyte<br />
II ; 1 : épithélium ; 2 :<br />
membrane basale ; 3 : sousmuqueuse<br />
Source : Pneumologie Masson<br />
25
On trouve aussi d’autres cellules comme les lymphocytes, les macrophages (qui résorbent le<br />
surfactant, et ont un rôle très actif dans la lutte contre les agressions en secrétant <strong>de</strong>s<br />
médiateurs), les mastocytes, et <strong>de</strong>s fibroblastes.<br />
L’alvéole (figure 8) va permettre l’échange entre l’oxygène (O2) <strong>de</strong> l’air inspiré vers les<br />
capillaires, et donc les globules rouges, et le gaz carbonique (CO2) produit par l’organisme. Il<br />
y a ainsi épuration du sang.<br />
(3, 5)<br />
Figure 8 : alvéoles pulmonaires<br />
Source : http://oac.med.jhmi.edu/res_phys/Encyclopedia/Surfactant/Surfactant.HTML<br />
2. Physiologie<br />
Comme nous l’avons vu auparavant, le poumon est composé <strong>de</strong> nombreuses cellules qui lui<br />
donnent différentes fonctions.<br />
2.1. Fonction d’épuration<br />
Le poumon filtre plus <strong>de</strong> 10 000 litres d’air ambiant par jour. Cette fonction est très<br />
importante car l’air inspiré contient <strong>de</strong>s particules, microorganismes ou substances<br />
potentiellement nocifs. L’air retrouvé au niveau alvéolaire est donc épuré par différents<br />
mécanismes, il est réchauffé à 37°c, et saturé à 100% <strong>de</strong> vapeur d’eau. Cette épuration permet<br />
donc d’obtenir un air <strong>de</strong> bonne qualité au niveau alvéolaire. Elle élimine les particules<br />
contaminantes, parfois toxiques mais aussi les poussières <strong>de</strong> l’air inhalé.<br />
(4)<br />
26
2.1.1. Dépôt <strong>de</strong>s particules<br />
Le poumon est un véritable filtre qui protège ainsi les 70 m 2 <strong>de</strong> surface d’échange alvéolaire.<br />
Les fonctions d’épuration se font à tous les étages <strong>de</strong> l’appareil respiratoire, et par différents<br />
mécanismes.<br />
Les particules pénètrent notamment en fonction <strong>de</strong> leur taille ou diamètre, <strong>de</strong> leur forme ou <strong>de</strong><br />
leur <strong>de</strong>nsité.<br />
Elles se déposent (figure 9) :<br />
▪ par inertie <strong>de</strong> façon proportionnelle à leur masse, et à leur vitesse. Les particules<br />
supérieures à 10µ s’impactent dans les voies aériennes supérieures où le courant est le<br />
plus élevé.<br />
▪ par sédimentation pour les particules entre 0,3 et 2µ. Cela se fait lorsque le débit est<br />
faible, à cause <strong>de</strong> la gravité.<br />
▪ Par interception lorsque le diamètre <strong>de</strong> la particule est supérieur à celui <strong>de</strong> la<br />
bronchiole ;<br />
▪ mais aussi par diffusion (lorsque le diamètre est inférieur à 0,2µ).<br />
▪ La majorité <strong>de</strong>s particules dont le diamètre est inférieur à 0.3µ restent en suspension,<br />
(1, 4)<br />
puis sont expirées.<br />
Tableau I : Dépôts <strong>de</strong>s particules en fonction <strong>de</strong> leur diamètre<br />
Supérieures à 10µ Dépôt nasal<br />
2 à 10 µ Niveau trachéo-bronchique par impaction<br />
0,3 à 2 µ Parois alvéolaires par sédimentation<br />
Inférieures à 0.3 µ<br />
Source : Pneumologie ELLIPSES/AUPELF<br />
Restent en suspension et sont expulsées<br />
par expiration<br />
27
Figure 9 : dépôts <strong>de</strong>s particules dans l’arbre trachéo-bronchique<br />
Source : eurolivres.vpc.free.fr/.../ France/<strong>de</strong>ssin22.html<br />
2.1.2. Épuration mécanique<br />
L’appareil pulmonaire possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> défenses physiques tels que l’éternuement,<br />
la toux, l’apnée ou le tapis mucociliaire.<br />
(1, 4, 5)<br />
2.1.2.1. nez-pharynx<br />
Le nez et le pharynx constituent une <strong>de</strong>s premières barrières. Ils empêchent, et préviennent<br />
l’entrée <strong>de</strong> particules ou d’organismes dont la taille est supérieure à 10µ. Ces particules<br />
s’impactent sur les muqueuses. En effet, les particules supérieures à 10µ se déposent au<br />
niveau nasal dans le mucus <strong>de</strong> l’escalator mucociliaire. Les éternuements, le mouchage ou la<br />
déglutition finissent <strong>de</strong> nous en débarrasser.<br />
28
2.1.2.2. Toux<br />
La toux (mécanisme <strong>de</strong> respiration profon<strong>de</strong> suivie d’une expiration forcée avec une glotte<br />
fermée qui s’ouvre subitement pour produire la phase expulsive) va éliminer les débris, le<br />
mucus plus ou moins infecté. Elle permet ainsi <strong>de</strong> se débarrasser rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> corps<br />
étrangers, mais aussi <strong>de</strong> l’hypersécrétion lors d’une irritation ou infection en propulsant les<br />
mucosités vers le pharynx, et la bouche.<br />
Les zones plus sensibles à la toux sont le larynx, la trachée, et les grosses bronches.<br />
(3)<br />
2.1.2.3. Appareil mucociliaire<br />
Composition<br />
Après les voies aériennes supérieures, les particules inférieures à 10µ pénètrent dans l’arbre<br />
bronchique. Elles seront ramenées jusqu’aux larynx via le mécanisme d’élimination qui est le<br />
tapis mucociliaire. On le trouve <strong>de</strong>s fosses nasales jusqu’aux bronches respiratoires. Il s’agit<br />
d’un épithélium pseudo stratifié cylindrique, cilié et mucosécréteur.<br />
Comme nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, les cellules ciliaires comportent <strong>de</strong>s cils à leur pôle<br />
apical (environ 200 cils par cellules).<br />
Ces cils composent le tapis, que l’on peut considérer comme un escalator. En effet, les cils<br />
sont vibratiles, animés d’un mouvement synchrone. Ils sont plus longs dans la trachée (5 à 7µ)<br />
que dans les bronches (3 à 4µ).<br />
Le mucus est composé d’une hypophase séreuse, en contact avec le pôle apical <strong>de</strong>s cellules<br />
ciliées, d’une épiphase viscoélastique faite <strong>de</strong> mucus, avançant grâce aux battements<br />
synchrones <strong>de</strong>s cils. (2)<br />
Mécanisme<br />
Pendant la phase <strong>de</strong> propulsion, dite active ou efficace, les cils sont rigi<strong>de</strong>s incurvés vers<br />
l’avant en contact avec le mucus qu’ils propulsent. Puis lors du retour, les cils per<strong>de</strong>nt leur<br />
rigidité, et <strong>de</strong>viennent plus souples, revenant ainsi à la position initiale sans altérer le<br />
mouvement initié (en contact cette fois avec l’hypophase) (figures 10 et 11).<br />
29
La propulsion par vague <strong>de</strong> ce mucus grâce aux cils permet une remontée <strong>de</strong> celui-ci avec son<br />
chargement d’impureté vers le pharynx où il peut- être dégluti ou expectoré par le mécanisme<br />
<strong>de</strong> toux. Mais ce mécanisme <strong>de</strong> tapis roulant est saturable et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un bon fonctionnement<br />
<strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux composants : le mucus, et les cils. Ils peuvent être inhibés ou détruits par<br />
différents toxiques (tabac)<br />
La vitesse <strong>de</strong> propulsion peut-être <strong>de</strong> 10 à 20mm/min<br />
Figures 10 et 11 : mouvements <strong>de</strong>s cils du tapis mucociliaire<br />
Source : Physiologie respiratoire Sauramps et Pneumologie Flammarion<br />
Le mucus contient aussi <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> défenses immunologiques dont nous parlerons plus<br />
tard. (IgAs*, Lysozymes, peroxydase, lactoferrine).<br />
Le mucus emprisonne environ 90% <strong>de</strong>s particules inhalées ayant un diamètre supérieur à 2 -<br />
3µ. Les particules sont ainsi transportées <strong>de</strong>puis les bronchioles terminales jusqu’à la trachée.<br />
Le mucus est produit en majorité par les glan<strong>de</strong>s sous muqueuses, et en partie par les cellules<br />
muqueuses caliciformes <strong>de</strong> l’épithélium <strong>de</strong> surface.<br />
(3)<br />
30
2.1.3. Épuration immunologique<br />
Lorsque les défenses mécaniques sont dépassées ou qu’elles sont inefficaces, c’est le système<br />
immunitaire respiratoire qui prend le relais.<br />
(2, 3, 4)<br />
2.1.3.1. Les CPA<br />
Il faut d’abord mettre en activation ce système, c'est-à-dire le stimuler. C’est le rôle <strong>de</strong>s<br />
cellules présentatrices d’antigènes (CPA) qui vont présenter l’antigène (Ag) aux lymphocytes<br />
T (LT) en présence du complexe majeur d’histocompatibilité <strong>de</strong> classe II (CMH II). Il s’agit<br />
<strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong>ndritiques (CD), <strong>de</strong> Langerhans (CL), <strong>de</strong>s macrophages, <strong>de</strong>s lymphocytes B<br />
(LB), et <strong>de</strong>s cellules épithéliales.<br />
Les cellules <strong>de</strong>ndritiques (CD), et les cellules <strong>de</strong> Langerhans (CL) sont les CPA principales<br />
<strong>de</strong> l’arbre trachéobronchique. On retrouve les CD dans les parois vasculaires <strong>de</strong>s capillaires<br />
pulmonaires, le feuillet viscéral <strong>de</strong> la plèvre, le tissu conjonctif péribronchiolaire, et les BALT<br />
(Bronchus Associated Lymphoid Tissue). Elles possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> longs prolongements<br />
cytoplasmiques, et sont très efficaces pour faire débuter une réponse immunitaire primaire.<br />
Une fois les Ag captés, elles migrent vers les tissus lymphoï<strong>de</strong>s régionaux via les<br />
lymphatiques afférents.<br />
Les macrophages se situent dans la lumière, et la muqueuse <strong>de</strong>s voies aériennes mais surtout<br />
au niveau alvéolaire (l’alvéole étant dépourvue <strong>de</strong> mécanisme mucociliaire, ces macrophages<br />
sont très importants). Une partie d’entres eux vont remonter jusqu’à l’escalator mucociliaire<br />
pour leur évacuation.<br />
2.1.3.2. Les cellules<br />
▪ Les lymphocytes sont très présents au niveau <strong>de</strong> l’épithélium <strong>de</strong> l’arbre<br />
trachéobronchique. Les LT sont capables <strong>de</strong> reconnaître les Ag étrangers à ceux du soi<br />
inclus dans le CMH II ; ils sont capables en se différenciant <strong>de</strong> stimuler la réponse<br />
immunitaire à bon escient (LT CD4) ou <strong>de</strong> la freiner (LT CD8). Les LB reconnaissent<br />
31
les Ag par le biais d’immunoglobulines (Ig) situées à leur surface sans que l’Ag soit<br />
au sein <strong>de</strong>s molécules <strong>de</strong> CMH II. Ils produisent toutes les gammes d’Ig.<br />
Les polynucléaires neutrophiles (PNN) ont alors pour action d’éliminer les<br />
microorganismes, les bactéries via la phagocytose, la libération <strong>de</strong> radicaux oxygénés,<br />
<strong>de</strong>s protéines cytotoxiques comme <strong>de</strong>s enzymes ou <strong>de</strong>s défensines.<br />
▪ Les polynucléaires éosinophiles (PNE) sont impliqués dans les mécanismes<br />
allergiques, et <strong>de</strong> défenses contre les parasites. Ils produisent eux aussi <strong>de</strong>s radicaux<br />
libres et <strong>de</strong>s substances cytotoxiques.<br />
▪ Les macrophages représentent 90% <strong>de</strong>s cellules immunitaires à la surface alvéolaire.<br />
Ils éliminent les particules entre 0,5 et 3µ qui se déposent au niveau <strong>de</strong>s alvéoles<br />
lorsque le flux aérien cesse. On trouve aussi <strong>de</strong>s cellules NK.<br />
Ces particules sont ensuite expulsées avec les macrophages via le tapis mucociliaire<br />
après expectoration permettant la remontée au niveau <strong>de</strong>s bronchioles où commence<br />
le tapis.<br />
D’autres macrophages passent eux la paroi alvéolaire afin <strong>de</strong> gagner la structure<br />
lymphatique. Cette épuration est plus lente que le tapis mucociliaire (quelques<br />
semaines au moins contre quelques heures).<br />
Pour les bactéries, les macrophages sont très efficaces car ils contiennent <strong>de</strong>s<br />
lysosomes ayant une action bactériolytique grâce à différentes protéases. Ils secrètent<br />
aussi <strong>de</strong> nombreux médiateurs dont certains inflammatoires ou au contraire contrôlant<br />
l’inflammation.<br />
Le surfactant permet une opsonisation par les macrophages alvéolaires <strong>de</strong> certaines<br />
bactéries auxquelles il se sera fixé <strong>de</strong> manière non spécifique.<br />
32
2.1.3.3. Les effecteurs humoraux<br />
Dans la trachée, les bronches souches, et la salive, 10% <strong>de</strong>s protéines sécrétées sont <strong>de</strong>s IgA<br />
contre 1% pour les IgG. Au niveau <strong>de</strong>s alvéoles, ce serait 1% pour les IgA et 10% pour les<br />
IgG mais il est difficile <strong>de</strong> connaître exactement les profils <strong>de</strong>s Ig selon les parties du système<br />
pulmonaire.<br />
2.1.3.4. Les surfaces<br />
L’épithélium a, en plus <strong>de</strong> son rôle mécanique avec le tapis roulant mucociliaire, un rôle<br />
immunologique. Il secrète les substances chimiotactiques pour les PNN, lymphocytes, PNE,<br />
et les leucocytes. Il contient aussi <strong>de</strong> nombreux effecteurs immunologiques.<br />
Le surfactant est réparti à la surface intérieure <strong>de</strong>s alvéoles. Il a un rôle dans l’opsonisation<br />
par les macrophages. Il fixe les particules qui sont ensuite phagocytées par les macrophages<br />
alvéolaires.<br />
Toutes ces fonctions mécaniques ou immunologiques, surtout le tapis mucociliaire et les<br />
macrophages, sont saturables. Ils peuvent aussi être détruits ou diminués par l’hypoxie,<br />
certains gaz irritants ou le tabac.<br />
2.2. Fonction métabolique<br />
2.2.1. Glucidique<br />
Le poumon consomme beaucoup <strong>de</strong> sucre, d’énergie, et d’oxygène afin <strong>de</strong> répondre, et <strong>de</strong><br />
compenser les dépenses occasionnées par les autres métabolismes lipidiques, et protéiques.<br />
Mais il va aussi synthétiser <strong>de</strong>s mucopolysacchari<strong>de</strong>s du mucus bronchique à partir <strong>de</strong>s<br />
hydrates <strong>de</strong> carbones. De plus, certaines protéines spécifiques du surfactant sont <strong>de</strong>s<br />
glycoprotéines.<br />
(1, 3, 4, 5)<br />
33
2.2.2. Lipidique<br />
Le poumon a trois grands métabolismes lipidiques :<br />
▪ La lipodièrèse* qui va hydrolyser les aci<strong>de</strong>s gras par oxydation, et libérer localement<br />
<strong>de</strong> l’énergie.<br />
▪ La lipopexie* va capter les chylomicrons<br />
▪ Mais le plus important est la lipogenèse* qui va permettre la synthèse <strong>de</strong> molécules<br />
lipidiques au sein du poumon. C’est ce métabolisme qui nous intéresse car il est à la<br />
base <strong>de</strong> la synthèse du surfactant pulmonaire.<br />
Les pneumocytes <strong>de</strong> type II produisent un phospholipi<strong>de</strong>, le dipalmitoylphosphatidylcholine<br />
(DPPC) qui est synthétisé à partir d’extraits du sang directement dans le poumon. Cette<br />
synthèse se fait très rapi<strong>de</strong>ment.<br />
2.2.3. Protidique<br />
Le tissu pulmonaire possè<strong>de</strong> un vaste panel d’enzymes permettant les fonctions <strong>de</strong> synthèse,<br />
<strong>de</strong> transformation, et <strong>de</strong> protéolyse. Il a une action sur les protéases, l’angiotensine I qu’il<br />
transforme en II via une enzyme <strong>de</strong> conversion. Il produit <strong>de</strong> la sérotonine mais qui est<br />
détruite à 90% par une monoamine oxydase présente dans le poumon. Le poumon est très<br />
riche en thromboplastine tissulaire, et en héparine (environ 400mg).<br />
Les cellules <strong>de</strong> Clara au niveau <strong>de</strong>s bronchioles synthétisent, et sécrètent les apoprotéines du<br />
surfactant.<br />
2.2.4. Le surfactant pulmonaire<br />
Le surfactant est un composé multimoléculaire qui est synthétisé par les pneumocytes <strong>de</strong> type<br />
II. Il est constitué <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s, et <strong>de</strong> protéines. Les pneumocytes <strong>de</strong> type II produisent<br />
tous les constituants du surfactant mais les cellules <strong>de</strong> Clara produisent certains constituants<br />
protéiques. (6)<br />
Ce complexe permet d’assurer la stabilité mécanique <strong>de</strong> l’alvéole, l’homéostasie* hydrique, et<br />
protéique, et une défense pré-immune contre les pathogènes. (7)<br />
34
2.2.4.1. Composition<br />
Le surfactant est obtenu par lavage bronchoalvéolaire, et purifié par centrifugation. Les<br />
préparations <strong>de</strong> surfactant isolé comporte 90% <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s, 10% <strong>de</strong> protéines, et un peu <strong>de</strong><br />
carbohydrates. (Figure 12)<br />
(1)<br />
lipi<strong>de</strong>s 88%<br />
protéines 10%<br />
carbohydrates 2%<br />
Figure 12 : Composition générale du surfactant<br />
Lipi<strong>de</strong>s<br />
lipi<strong>de</strong>s<br />
protéines<br />
carbohydrates<br />
Les lipi<strong>de</strong>s sont composés <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> triacyglycérol et <strong>de</strong> cholestérol. La<br />
composition chez l’Homme est décrite dans le tableau II et III et la figure 13.<br />
(8)<br />
Tableau II : Composition en phospholipi<strong>de</strong>s du surfactant chez différentes espèces animales<br />
Surfactant<br />
Phospholipi<strong>de</strong>s Humain Rat Lapin<br />
Phosphatidylcholine 70,5 76 81<br />
Phosphaditylglycérol 11 11 7<br />
Phosphatidyléthanolamine 4 5 3<br />
Phosphatidylinositol 3,5 3 3<br />
Phosphatidylsérine 2,5 2 1<br />
Sphingomyeline 4 2 1<br />
Autres 5 3 4<br />
Phosphatidylcholine<br />
saturée<br />
68 62<br />
35
DPPC<br />
phosphatidylglycérol<br />
phosphatidylsérine et<br />
phosphatidylinositol<br />
sphingomyéline<br />
Figure 13 : Composition phospholipidiques du surfactant chez l’homme<br />
Tableau III : composition phospholipidique du surfactant<br />
DPPC 75%<br />
phosphatidylglycérol 10%<br />
phosphatidylsérine<br />
et<br />
phosphatidylinositol<br />
5%<br />
sphingomyéline 4%<br />
La phosphatidylcholine (PC), dont la moitié est saturée, est le composé le plus abondant dans<br />
le surfactant. La PC saturée consiste surtout en DPPC responsable <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> surface du<br />
surfactant. Ensuite, le phosphatidylglycérol (PG) est le <strong>de</strong>uxième plus abondant <strong>de</strong>s PPL. (8)<br />
Région<br />
aliphatique<br />
hydrophobe<br />
DPPC (figure 14)<br />
Région polarisée hydrophile<br />
Figure 14 : Structure moléculaire et spatiale du DPPC<br />
Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
Le DPPC possè<strong>de</strong> un pôle hydrophobe constitué d’aci<strong>de</strong> gras apolaire qui sont les résidus<br />
palmitate, et qui sont très huileux et donc insolubles dans l’eau. La partie polaire, relativement<br />
36
petite, est hydrophile, et se dissout facilement dans l’eau. Cette molécule DPPC se met<br />
perpendiculairement à la surface <strong>de</strong> l’eau avec sa partie polaire dissoute, et la partie apolaire<br />
se positionnant vers le haut (figure 15). Cette monocouche confère une gran<strong>de</strong> stabilité,<br />
surtout grâce à la taille, et à la force <strong>de</strong> la partie apolaire. (9)<br />
Figure 15 : structure biphasique du DPPC<br />
La capacité <strong>de</strong> moduler les tensions <strong>de</strong> surface est sans doute due aux phospholipi<strong>de</strong>s<br />
désaturés comme le DPPC, d’autres lipi<strong>de</strong>s comme les PPL insaturés, et le cholestérol. A<br />
chaque expiration, il y a compression du surfactant entraînant la libération <strong>de</strong>s PPL insaturés,<br />
et du cholestérol. Le surfactant est alors enrichi en DPPC. Les PPL en étant très serrés,<br />
éliminent les molécules d’eau, et diminuent ainsi la tension <strong>de</strong> surface. (9)<br />
Autres lipi<strong>de</strong>s<br />
Le PG (figure 16) est présent uniquement dans le poumon, et il est spécifique du surfactant.<br />
On retrouve aussi <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s neutres comme le cholestérol.<br />
Figure 16 : structure chimique du PG<br />
Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
37
Mais les autres lipi<strong>de</strong>s (autre que le DPPC) ont un autre rôle. En effet, les lipi<strong>de</strong>s peuvent<br />
exister à <strong>de</strong>ux états différents : un flui<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> cristallin, et un gel soli<strong>de</strong>. Le passage d’un<br />
état à l’autre se fait par une variation <strong>de</strong> température. Un surfactant uniquement composé <strong>de</strong><br />
DPPC existerait à la température du corps humain sous la forme d’un gel (il est soli<strong>de</strong> à<br />
37°C).<br />
(7)<br />
Or le surfactant pour pouvoir se répartir sur la surface <strong>de</strong>s alvéoles, doit être à l’état <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong><br />
cristallin. L’addition <strong>de</strong> cholestérol ou <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s insaturés ainsi que d’autres lipi<strong>de</strong>s,<br />
permet <strong>de</strong> maintenir le surfactant à l’état <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> à la température du corps. Sous cette<br />
forme, les lipi<strong>de</strong>s peuvent alors se répartir sur toute la surface <strong>de</strong> la couche flui<strong>de</strong> du<br />
surfactant. (9)<br />
Le cholestérol serait capable <strong>de</strong> réguler rapi<strong>de</strong>ment la fluidité du surfactant. Il augmente la<br />
séparation entre les molécules <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s, empêchant les interactions, et permettant <strong>de</strong><br />
meilleures rotations. Le cholestérol est le <strong>de</strong>uxième plus abondant composant lipidique du<br />
surfactant. (9)<br />
Protéines<br />
Les protéines du surfactant sont aux nombres <strong>de</strong> quatre : SP-A, SP-B, SP-C, et SP-D (figure<br />
17). Elles sont synthétisées dans les pneumocytes <strong>de</strong> type II. SP-A permet <strong>de</strong> réguler la<br />
sécrétion et la récupération <strong>de</strong>s PPL. Elle est avec SP-B indispensable à la formation, et à<br />
l’intégrité <strong>de</strong>s composants du surfactant. SP-B et SP-C, protéines hydrophobes, interagissent<br />
avec les lipi<strong>de</strong>s permettant la formation, et l’adsorption du film <strong>de</strong> surface à l’interface air-<br />
liqui<strong>de</strong>. Cependant, SP-A, et SP-D, protéines hydrophiles, sont engagées dans le système <strong>de</strong><br />
défense <strong>de</strong> l’organisme. (9)<br />
SP-A, et SP-D sont <strong>de</strong>s glycoprotéines <strong>de</strong> masse moléculaire entre 30000, et 40000 Da. SP-B<br />
et SP-C sont elles plus petites, entre 5000, et 18000 Da. (8)<br />
38
Figure 17 : Aspects moléculaires <strong>de</strong>s protéines du surfactant<br />
Sources : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
SP-A<br />
Sa masse moléculaire avec le pepti<strong>de</strong> signal est <strong>de</strong> 28 à 35 kilodalton (figures 18 et 19). Elle<br />
est synthétisée aussi bien par les pneumocytes <strong>de</strong> type II que par les cellules <strong>de</strong> Clara. (7)<br />
Ce n’est qu’à partir <strong>de</strong> la 28 ème SA que l’on peut la détecter chez le fœtus. Son taux est<br />
augmenté significativement à partir <strong>de</strong> la 33 ème SA. (6) Le gène codant pour la protéine se<br />
situe sur le bras long du chromosome 10. (8, 10)<br />
Figure 18: du gène à la protéine<br />
Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
39
Figure 19 : Structure monomérique et structure finale « en bouquet <strong>de</strong> fleurs » <strong>de</strong> la protéine<br />
SP-A.<br />
Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
Entourant un domaine amphipathique, on retrouve une partie terminale hydrophile avec<br />
l’extrémité COOH. A l’autre extrémité, on trouve un domaine très semblable au collagène<br />
(figure 19). C’est cette structure particulière qui explique les différents rôles <strong>de</strong> la protéine.<br />
Elle possè<strong>de</strong> une fonction mécanique grâce à l’interaction avec <strong>de</strong>s PPL en présence <strong>de</strong><br />
calcium permettant ainsi l’agrégation <strong>de</strong>s PPL. Elle permet aussi la formation <strong>de</strong> myéline<br />
tubulaire en association avec SP-B. Elle possè<strong>de</strong> un rôle métabolique, avec un contrôle du<br />
turn-over extracellulaire du surfactant (celui se trouvant à la surface <strong>de</strong>s alvéoles). Elle<br />
stimule aussi l’activité <strong>de</strong>s macrophages alvéolaires dont nous avons parlé précé<strong>de</strong>mment.<br />
(6, 8)<br />
Elle pourrait contrôler l’endocytose, et le recyclage <strong>de</strong>s composés du surfactant. SP-A<br />
pourrait une fois secrétée agir comme un feed back négatif afin <strong>de</strong> réguler la synthèse, et la<br />
sécrétion du surfactant. (8)<br />
Elle agit en présence <strong>de</strong> calcium, <strong>de</strong> SP-B, et SP-C pour favoriser la transformation <strong>de</strong>s corps<br />
lamellaires en myéline tubulaire. (8)<br />
.<br />
40
SP-D<br />
La protéine SP-D est composée <strong>de</strong> 4x3 sous unités (figure 20). (7) C’est une glycoprotéine <strong>de</strong><br />
masse moléculaire <strong>de</strong> 43000 Da. Le gène est localisé sur le chromosome 10. Elle est secrétée<br />
par les pneumocytes <strong>de</strong> type II, et les cellules <strong>de</strong> Clara. L’expression du gène se fait<br />
tardivement au cours <strong>de</strong> la gestation, et après l’induction <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong>s autres protéines<br />
associées au surfactant, et <strong>de</strong>s PPL (8).<br />
Figure 20 : structure moléculaire <strong>de</strong> SP-D<br />
www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
Il s’agit d’une protéine hydrophile. Elle aurait un rôle dans les défenses immunitaires<br />
pulmonaires (8). En effet, elle est capable <strong>de</strong> se lier aux lipopolysacchari<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s bactéries.<br />
Elle interagit avec Escherichia coli en présence <strong>de</strong> calcium. Elle se lie aussi aux macrophages,<br />
et cause l’agglutination <strong>de</strong>s bactéries à <strong>de</strong> fortes concentrations. (8)<br />
Elle se lie spécifiquement au PI en présence <strong>de</strong> calcium.<br />
SP-B<br />
C’est une protéine hydrophobe. Son poids moléculaire est <strong>de</strong> 9kDa. Elle est synthétisée par<br />
les pneumocytes <strong>de</strong> types II. (7)<br />
On peut détecter l’ARNm <strong>de</strong> SP-B (et <strong>de</strong> SP-C) dès la 13ème semaine <strong>de</strong> gestation.<br />
Son gène est situé sur le chromosome 2. (8) Elle améliore avec la protéine SP-C, l’absorption<br />
<strong>de</strong>s PPL à l’interface air-liqui<strong>de</strong> du surfactant. (figures 21 et 22)<br />
41
Figure 21 : Structure <strong>de</strong> la protéine SP-B.<br />
Figure 22 : du gène à la protéine<br />
Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
SP-C<br />
Protéine hydrophobe, elle possè<strong>de</strong> un poids moléculaire <strong>de</strong> 3 à 5 kDa. Elle est synthétisée par<br />
les pneumocytes <strong>de</strong> type II, et les cellules <strong>de</strong> Clara. Elle facilite l’adsorption <strong>de</strong>s PPL au film<br />
bien que SP-C ait une moindre capacité à réduire la tension <strong>de</strong> surface par rapport à SP-B.<br />
(figures 23 et 24)<br />
42
Figure 23 et 24 : du gène à la protéine et structure monomérique<br />
Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
SP-C participe aussi à la réabsorption <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s par les pneumocytes, et donc au recyclage<br />
du surfactant.<br />
SP-B, et SP-C sont étroitement associées aux PPL. (figure 25)<br />
Figure 25 : Liaisons <strong>de</strong>s protéines SP-C et SP-B aux PPL du surfactant.<br />
Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
43
2.2.4.2. Synthèse et sécrétion<br />
Le surfactant pulmonaire est un film lipoprotéique complexe qui tapisse la surface interne <strong>de</strong>s<br />
alvéoles pulmonaires.<br />
Les phospholipi<strong>de</strong>s sont synthétisés, et assemblés dans le réticulum endoplasmique, puis<br />
transportés dans l’appareil <strong>de</strong> Golgi <strong>de</strong>s pneumocytes <strong>de</strong> type II. Ils sont ensuite stockés dans<br />
<strong>de</strong>s granules appelés corps <strong>de</strong>nses lamellaires. Il s’agit <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> stockage. Pour les parties<br />
protéiques, il se pourrait qu’elles soient produites au niveau <strong>de</strong>s mêmes structures, puis<br />
qu’elles transitent dans <strong>de</strong>s corps multivésiculaires qui fusionnent avec les corps lamellaires<br />
(les protéines se combinant ainsi avec les lipi<strong>de</strong>s). Ces corps lamellaires sont composés d’un<br />
noyau protéique avec une bicouche <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s disposés <strong>de</strong> façon concentrique, et ils sont<br />
limités par une membrane. Après exocytose dans l’espace alvéolaire, ces corps lamellaires<br />
sont secrétés dans l’hypophase du liqui<strong>de</strong> qui recouvre les alvéoles, et ils se transforment en<br />
une structure appelée myéline tubulaire. Cette <strong>de</strong>rnière fournit les lipi<strong>de</strong>s nécessaires au film<br />
qui module les tensions <strong>de</strong> surface dans les poumons. Lorsque ce film se compresse, les<br />
lipi<strong>de</strong>s sont éjectés du film dans la phase associée afin <strong>de</strong> produire un nouveau film enrichi en<br />
dipalmitoylphosphatidylcholine (DPPC). (Figure 26)<br />
(8, 9)<br />
Figure 26 : Surfactant, synthèse et sécrétion<br />
Source :http://www.ees.a<strong>de</strong>lai<strong>de</strong>.edu.au/research/enviro/evol_physiology/<br />
44
Les PPL du surfactant sont formés à partir du glycogène, d’AG, et <strong>de</strong> TG captés dans la<br />
circulation ou synthétisés <strong>de</strong> novo. (figure 27)<br />
Figure 27 : Schéma <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s PPL du surfactant<br />
Source : www.<strong>de</strong>a-cardiopneumo.org doc_telechargementbiblio_rbourbon.pdf<br />
(7, 11)<br />
2.2.4.3. Recyclage et catabolisme<br />
Comme la sécrétion est active, le surfactant peut-être récupéré mais le pool reste constant. Il<br />
y a différentes possibilités <strong>de</strong> recyclage. Le surfactant peut être éliminé avec le tapis muco-<br />
ciliaire, par phagocytose* avec les macrophages alvéolaires, et réabsorption par les<br />
pneumocytes <strong>de</strong> type II. Il y a <strong>de</strong> nombreuses preuves biochimiques montrant que le<br />
surfactant est recyclé, et que la majorité <strong>de</strong>s PPL le composant sont réabsorbés par les cellules<br />
<strong>de</strong> type II. En effet, par endocytose, les lipi<strong>de</strong>s du film <strong>de</strong> surface, et <strong>de</strong> la phase associée<br />
peuvent être recyclés, et réabsorbés. De plus, les macrophages phagocytent, et dégra<strong>de</strong>nt une<br />
partie du surfactant alvéolaire. Une autre partie remonte dans les bronchioles, et est prise en<br />
charge par le tapis muco-ciliaire. (8, 9)<br />
Le renouvellement <strong>de</strong> la monocouche <strong>de</strong> surfactant s’effectue entre 3 et 11 heures. La <strong>de</strong>mi<br />
vie est estimée à 30 heures chez l’homme. (5)<br />
Inositol<br />
Phosphatidylinositol<br />
45
La récupération <strong>de</strong>s différents lipi<strong>de</strong>s du surfactant a été étudiée in vitro. Des liposomes<br />
fluorescents contenant les lipi<strong>de</strong>s PG, PI, DPPC, cholestérol et autres lipi<strong>de</strong>s ont été incubés<br />
avec <strong>de</strong>s macrophages, et <strong>de</strong>s pneumocytes <strong>de</strong> type II. On a pu montrer une plus gran<strong>de</strong><br />
récupération <strong>de</strong>s PG et PI à la fois par les macrophages alvéolaires et les cellules <strong>de</strong> type II,<br />
mais plus faible du DPPC par les macrophages. De plus, seuls quelques pneumocytes<br />
participent à la récupération du DPPC alors que tous les macrophages sont impliqués. (12)<br />
Les protéines SP-A, SP-B, et SP-C sont aussi récupérées par les cellules <strong>de</strong> type II. (8)<br />
Mais les pneumocytes <strong>de</strong> type II peuvent réutiliser les composants lipidiques du surfactant<br />
pour un renouvellement plus rapi<strong>de</strong>. (11, 13)<br />
Comme nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, les protéines A et C jouent un rôle dans la recapture<br />
du surfactant.<br />
2.2.4.4. Contrôle hormonal<br />
La synthèse <strong>de</strong>s glycophospholipi<strong>de</strong>s est régulée par <strong>de</strong>s hormones, et différents facteurs<br />
comme les glucocorticoï<strong>de</strong>s (GC), la prolactine, l’insuline, les estrogènes, les androgènes, les<br />
hormones thyroïdiennes et l’AMPc. (14)<br />
Glucocorticoï<strong>de</strong>s<br />
Des étu<strong>de</strong>s ont été menées sur l’effet <strong>de</strong>s GC sur la synthèse <strong>de</strong> PC dans <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong><br />
poumon fœtal <strong>de</strong> lapin. La stimulation par les corticoï<strong>de</strong>s a été observée en premier après 12<br />
heures d’exposition ; l’incorporation <strong>de</strong> choline dans la PC augmentait <strong>de</strong> façon linéaire avant<br />
d’atteindre un plateau. (15)<br />
Les GC stimulent l’activité <strong>de</strong> l’enzyme choline phosphate cytidyltransférase mais pas son<br />
taux (8) (cf. figure 25). Cette enzyme est responsable <strong>de</strong> la régulation <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong> PC.<br />
Ils régulent l’expression <strong>de</strong>s gènes <strong>de</strong>s protéines SP-A, B, et C dans les poumons fœtaux en<br />
fin <strong>de</strong> gestation. (8, 16) Sur SP-A, ils ont un effet stimulant sur la transcription du gène mais<br />
un effet inhibiteur sur la stabilité <strong>de</strong> l’ARNm. (16)<br />
La déxaméthasone a un effet stimulant sur la transcription du gène <strong>de</strong> la protéine SP-B<br />
comme le montre l’accumulation <strong>de</strong> l’ARNm <strong>de</strong> SP-B dans une autre étu<strong>de</strong> (17, 18).<br />
46
Hormones thyroïdiennes<br />
Différentes étu<strong>de</strong>s menées chez le rat supportent l’hypothèse que les hormones thyroïdiennes<br />
ont un rôle significatif dans la régulation du surfactant. (19, 20)<br />
L’enzyme Fatty Acid Synthase est une enzyme clé pour la biosynthèse du surfactant<br />
pulmonaire. Son expression est augmentée par les GC, mais cet effet est antagonisé par les<br />
hormones thyroïdiennes (20). De même l’administration <strong>de</strong> triiodo-L-thyronine (T3) en fin <strong>de</strong><br />
gestation chez la rate, conduit à une diminution <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> l’enzyme antioxydante<br />
pulmonaire mais à une augmentation <strong>de</strong>s PPL du surfactant. Dans <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> poumons <strong>de</strong><br />
fœtus <strong>de</strong> rat, T3 diminue l’expression <strong>de</strong>s protéines SP-A, et B. (21)<br />
Cependant, le thyroxine seule, n’affecte pas significativement la formation <strong>de</strong> PC désaturée<br />
pas plus que les PG et phosphatidyléthanolamine. (22)<br />
A l’inverse, d’autres étu<strong>de</strong>s montrent un effet synergique <strong>de</strong>s GC, et <strong>de</strong> la T3 sur la synthèse<br />
<strong>de</strong>s PC. (11, 23)<br />
KGF : Keratinocyte Growth Factor<br />
1 à 2 jours après un traitement par le KGF, les taux d’ARNm <strong>de</strong>s protéines SP-A, B, et D sont<br />
augmentés dans les tissus pulmonaires puis ils retournent au taux <strong>de</strong> base après 3 à 7 jours.<br />
L’ARNm <strong>de</strong> SP-C augmente 2 à 5 jours après le traitement. (24)<br />
Insuline<br />
Les fœtus dont les mères avaient un diabète gestationnel incontrôlé, avaient un risque supposé<br />
accru <strong>de</strong> développer un syndrôme <strong>de</strong> détresse respiratoire idiopathique, et ils étaient<br />
fréquemment hyper insuliniques. Il a donc été proposé que les taux élevés d’insuline<br />
retardaient la maturation pulmonaire fœtale. Tout d’abord, l’insuline inhibe l’accumulation <strong>de</strong><br />
l’ARNm <strong>de</strong>s protéines SP-A, et B in vitro. L’insuline inhibe l’expression <strong>de</strong>s gènes <strong>de</strong> ces<br />
protéines, mais elle n’agit pas sur la stabilité <strong>de</strong> ces ARNm. (25)<br />
47
AMPc<br />
Il a un effet important sur la régulation <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong>s gènes <strong>de</strong> SP-A sur les poumons<br />
fœtaux chez l’homme et en culture. Dans les poumons humains fœtaux, in vitro, l’AMPc agit<br />
principalement sur le niveau <strong>de</strong> transcription du gène. D’ailleurs l’AMPc agit en synergie<br />
avec les GC sur la transcription du gène <strong>de</strong> SP-A. (14, 16)<br />
Estrogènes et androgènes<br />
L’administration <strong>de</strong> 17-β-estradiol à <strong>de</strong>s lapines gravi<strong>de</strong>s accélère la maturation pulmonaire<br />
fœtale, et stimule la production <strong>de</strong> surfactant. On retrouve un taux augmenté <strong>de</strong> surfactant<br />
dans les lavages bronchoalvéolaires (LBA) en présence <strong>de</strong> l’hormone. Les estrogènes<br />
augmentent la synthèse <strong>de</strong> PC, diminuent le taux <strong>de</strong> glycogène pulmonaire fœtal. Ils<br />
augmentent l’activité catalytique <strong>de</strong> la Cholinephosphate cytidyltransférase (qui régule la<br />
synthèse <strong>de</strong> la PC) plus qu’ils n’augmentent son taux, et son nombre d’unités (26, 27, 28).<br />
Cette action est médiée par les PPL.<br />
Ce rôle stimulateur <strong>de</strong>s estrogènes peut expliquer le retard relatif <strong>de</strong> la maturité pulmonaire<br />
chez les prématurés <strong>de</strong> sexe masculin à temps <strong>de</strong> gestation égal, et donc un risque accru <strong>de</strong><br />
maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines.<br />
3. Mécanisme respiratoire et rôles du surfactant<br />
Lors <strong>de</strong> l’inspiration, le diaphragme se contracte, le contenu abdominal est refoulé vers le bas,<br />
et l’avant, et donc la dimension verticale <strong>de</strong> la cage thoracique augmente. Les côtes sont<br />
soulevées, et avancées, provoquant une augmentation du diamètre transversal du thorax. (5)<br />
Le volume alvéolaire augmentant, il entraîne un abaissement <strong>de</strong> la pression alvéolaire en<br />
<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la pression barométrique. Cela a pour conséquence une entrée <strong>de</strong> gaz dans les<br />
poumons. En fin d’inspiration, la pression alvéolaire est égale à la pression barométrique.<br />
L’inactivation <strong>de</strong>s muscles inspiratoires entraîne une diminution du volume alvéolaire avec<br />
une augmentation <strong>de</strong> la pression alvéolaire. Cela provoque une sortie d’air du poumon. (5)<br />
Le poumon est élastique, et retourne à son volume pré-inspiratoire pendant la ventilation <strong>de</strong><br />
repos. (3)<br />
Le travail nécessaire aux variations <strong>de</strong> volume <strong>de</strong>s alvéoles est fortement diminué grâce à la<br />
présence d’un agent aux propriétés tensioactives importantes, le surfactant. (2)<br />
48
Les 300 millions d’alvéoles d’un adulte forment une surface d’échange <strong>de</strong> 70 à 200 m 2 . Cette<br />
surface est tapissée entre autre d’un film liquidien composé à 90% d’eau, et <strong>de</strong> 10 % <strong>de</strong> sels<br />
minéraux, et <strong>de</strong> protéines. Lorsque nous augmentons le volume pulmonaire par contraction du<br />
diaphragme, la surface s’élève d’environ 10 m 2 . Mais le liqui<strong>de</strong> aqueux s’oppose à cette<br />
augmentation en résistant à la dilatation <strong>de</strong>s alvéoles, et donc en créant une force contraire à<br />
l’inspiration. Cette force tend à collaber les alvéoles*.<br />
3.1. Elasticité<br />
Les facteurs histologiques comme le collagène, et l’élastine constituent un réseau élastique du<br />
poumon.<br />
Les facteurs physicochimiques regroupent les forces <strong>de</strong> tension superficielle due à l’interface<br />
air-liqui<strong>de</strong> à la surface du poumon. Les différentes molécules sont soumises à <strong>de</strong>s forces<br />
d’attraction intermoléculaire qui peuvent s’annuler. Dans une interface air-liqui<strong>de</strong>, les forces<br />
qui s’exercent à la surface du liqui<strong>de</strong>, vers la profon<strong>de</strong>ur ne sont pas parfaitement compensées<br />
par les forces intermoléculaires du gaz situé au-<strong>de</strong>ssus. En effet, les molécules du gaz sont<br />
beaucoup plus dispersées que celles du liqui<strong>de</strong>. C’est ce déséquilibre qui est responsable <strong>de</strong> la<br />
tension superficielle provoquant la rétraction élastique du poumon.<br />
(3, 5)<br />
3.2. Tension <strong>de</strong> surface et loi <strong>de</strong> Laplace<br />
La tension superficielle est la force qui s’exerce sur une ligne imaginaire <strong>de</strong> 1 cm <strong>de</strong> long à la<br />
surface du liqui<strong>de</strong>. Elle se développe par un déséquilibre entre les forces attractives du gaz, et<br />
du liqui<strong>de</strong>. Ainsi la surface libre du liqui<strong>de</strong> tend à <strong>de</strong>venir la plus petite possible. Nous<br />
pouvons comparer une alvéole à une bulle d’air dans un verre d’eau pour mieux comprendre.<br />
La tension superficielle à l’interface comprime la bulle pour diminuer sa surface, et augmente<br />
donc la pression <strong>de</strong> l’air à l’intérieur. Laplace nous donne, par la formule suivante, la valeur<br />
<strong>de</strong> la pression intérieure. (5)<br />
P= 2Ts/r pour une surface sphérique bordée <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>.<br />
Avec P= pression inter faciale<br />
Ts= tension superficielle<br />
r= rayon <strong>de</strong> la sphère ou <strong>de</strong> l’alvéole<br />
49
3.3. Physiologie et rôle du surfactant<br />
Lorsque nous respirons, les alvéoles sont en contact avec l’air ambiant via les voies<br />
respiratoires, et donc la pression au sein <strong>de</strong>s alvéoles ou bulles d’air est égale à la pression<br />
atmosphérique. Si le liqui<strong>de</strong> alvéolaire n’était qu’aqueux (donc sans propriétés tensioactives),<br />
la différence <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> part, et d’autre <strong>de</strong> la membrane alvéolaire serait égale à 1% <strong>de</strong> la<br />
pression atmosphérique : c’est comme si on respirait avec un poids <strong>de</strong> plusieurs kilogrammes<br />
sur la poitrine ! ! !<br />
De plus, comme la loi <strong>de</strong> Laplace tient compte du rayon <strong>de</strong>s alvéoles assimilées à <strong>de</strong>s sphères,<br />
et qu’il y a une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong>s alvéoles, les plus petites où la pression est plus<br />
gran<strong>de</strong> se vi<strong>de</strong>raient dans les alvéoles <strong>de</strong> tailles plus importantes, ce qui réduirait la surface<br />
d’échange et l’efficacité pulmonaire.<br />
Or, les phénomènes décrits ci-<strong>de</strong>ssus ne se produisent pas. Il y a donc autre chose dans le film<br />
recouvrant les alvéoles. En effet, les membranes alvéolaires sont constituées <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong><br />
cellules. Les pneumocytes avec <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s extensions cytoplasmiques, et celles qui nous<br />
intéressent, les cellules <strong>de</strong> type II qui produisent <strong>de</strong>s molécules tensioactives qui diminuent la<br />
tension superficielle <strong>de</strong> l’interface air/liqui<strong>de</strong>. Ces molécules forment le surfactant dont la<br />
présence tend à équilibrer les pressions dans les alvéoles <strong>de</strong> tailles différentes (figure 28).<br />
Ce surfactant est constitué comme nous l’avons vu auparavant, par le<br />
dipalmitoylphosphatidylcholine, un phospholipi<strong>de</strong> synthétisé à partir d’aci<strong>de</strong>s gras extraits du<br />
sang ou fabriqués par le poumon. Ce phospholipi<strong>de</strong>, par la présence <strong>de</strong> son pôle hydrophile, et<br />
<strong>de</strong> son pôle hydrophobe, s’aligne dans la couche <strong>de</strong> surface.<br />
Les forces <strong>de</strong> répulsions créées s’opposent à la tension superficielle. (3, 5)<br />
50
Figure 28: Tension superficielle et surfactant alvéolaire<br />
Source : http://oac.med.jhmi.edu/res_phys/Encyclopedia/Surfactant/Surfactant.HTML<br />
Ainsi le surfactant diminue le travail <strong>de</strong>s muscles respiratoires, empêchant ainsi leur fatigue.<br />
Il évite aussi par diminution <strong>de</strong> la tension <strong>de</strong> surface la transsudation <strong>de</strong> plasma, et permet<br />
ainsi aux alvéoles <strong>de</strong> rester imperméables. Ce pouvoir tensioactif du surfactant varie en<br />
fonction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s alvéoles : il s’étire en monocouche dans les gran<strong>de</strong>s alvéoles pour<br />
diminuer son action tensioactive* alors qu’il est disposé en multicouches dans les petites<br />
alvéoles en contrecarrant ainsi la tension superficielle calculée par la loi <strong>de</strong> Laplace. (3)<br />
En effet, les molécules <strong>de</strong> DPPC en multicouches s’entassent plus étroitement, et se<br />
repoussent davantage, et la réduction <strong>de</strong> tension <strong>de</strong> surface est alors plus importante. (5)<br />
Le surfactant permet d’éviter aux alvéoles <strong>de</strong> se collaber.<br />
La perte <strong>de</strong> surfactant conduit à <strong>de</strong>s poumons « rai<strong>de</strong>s », à la présence <strong>de</strong> zones<br />
d’atélectasies*, et à <strong>de</strong>s alvéoles remplies <strong>de</strong> transsudat*. Ces évènements caractérisent le<br />
« Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire du nouveau né » maladie provoquée par l’absence <strong>de</strong><br />
surfactant. (5) En effet, le prématuré n’a pas la maturité pulmonaire nécessaire pour<br />
synthétiser du surfactant car celui-ci est synthétisé tardivement au cours <strong>de</strong> la grossesse, et ne<br />
<strong>de</strong>vient opérationnel qu’en fin <strong>de</strong> grossesse. C’est ce que nous verrons dans la 2 ème partie.<br />
51
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’anatomie pulmonaire, et du surfactant naturel recouvrant les alvéoles va nous<br />
permettre <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r les différentes étu<strong>de</strong>s menées chez l’enfant, et l’adulte dans<br />
le cadre respectivement <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines ou Syndrome <strong>de</strong> Détresse<br />
Respiratoire Idiopathique, et dans le Syndrome <strong>de</strong> Détresse Respiratoire Aiguë.<br />
En effet, les connaissances actuelles sur le surfactant naturel nous permettent <strong>de</strong> comprendre<br />
toute la complexité du remplacement par un surfactant exogène.<br />
Nous allons donc dans une <strong>de</strong>uxième partie, étudier la détresse respiratoire chez le prématuré<br />
avant <strong>de</strong> passer à la troisième partie sur le SDRA <strong>de</strong> l’Adulte afin <strong>de</strong> voir l’intérêt confirmé<br />
ou potentiel du traitement par surfactant.<br />
52
DEUXIEME PARTIE<br />
LE NOUVEAU NE PREMATURE,<br />
TRAITEMENT DE L’IMMATURITE<br />
PULMONAIRE PAR LE SURFACTANT<br />
EXOGENE<br />
53
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Les prématurés ont généralement une détresse pulmonaire avec un défaut <strong>de</strong> production ou<br />
d’excrétion du surfactant. De nombreuses recherches ont été menées pour montrer l’intérêt <strong>de</strong><br />
traiter ces bébés par un surfactant exogène.<br />
Les détresses respiratoires néonatales regroupent toutes les difficultés respiratoires<br />
susceptibles <strong>de</strong> survenir avant 28 jours <strong>de</strong> vie. Elles représentent la plus gran<strong>de</strong> cause <strong>de</strong><br />
mortalité et morbidité surtout chez le nouveau né prématuré. En effet, le surfactant comme<br />
nous l’avons vu dans la 1 ère partie, est synthétisé dès la 20 ème semaine <strong>de</strong> gestation, mais il ne<br />
<strong>de</strong>vient fonctionnel qu’en fin <strong>de</strong> grossesse. Or en cas d’immaturité, il y a une production<br />
insuffisante <strong>de</strong> surfactant, et il s’agit du principal mécanisme du Syndrome <strong>de</strong> Détresse<br />
Respiratoire Idiopathique (SDRI) appelé aussi maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines*. Cette<br />
pathologie touche 4000 nouveau-nés par an à peu près, exclusivement <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />
Le risque d’apparition <strong>de</strong> la maladie augmente plus l’âge gestationnel est bas. 70 à 80% <strong>de</strong>s<br />
prématurés nés avant 28 semaines en sont atteints.<br />
Nous nous intéresserons tout d’abord à la définition <strong>de</strong> la prématurité, et son impact sur le<br />
nouveau-né. Puis nous verrons la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines avec le syndrome <strong>de</strong><br />
détresse respiratoire idiopathique avant d’abor<strong>de</strong>r les différents traitements existants dont<br />
celui par surfactant exogène.<br />
1 Généralités<br />
En 1905, Hocheim décrit pour la première fois une membrane inhabituelle dans les poumons<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nouveaux nés décédés. Il s’agissait <strong>de</strong> membranes hyalines.<br />
L’expansion du poumon avec <strong>de</strong> l’air nécessite à volume égal une pression plus importante<br />
que lorsqu’elle est réalisée avec un milieu liqui<strong>de</strong>. C’est avec cette constatation que Von<br />
Neergaard en 1929 marque l’importance <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> rétractation pulmonaire liées à la<br />
tension <strong>de</strong> surface.<br />
Vers les années 50, le Dr Cléments, physiologiste, découvre le surfactant pulmonaire, et<br />
commence sa caractérisation. Il découvre aussi le rôle <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier pour empêcher le<br />
collapsus <strong>de</strong>s alvéoles (29), et empêcher ainsi la formation d’atélectasies.<br />
En 1959, le Dr Avery, et le Dr Mead découvrent que les bébés souffrant <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong>s<br />
membranes hyalines avaient un déficit en surfactant.<br />
55
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Puis <strong>de</strong> nombreux essais cliniques ont montré l’intérêt <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> stéroï<strong>de</strong>s à la<br />
mère dans l’accélération <strong>de</strong> la maturation pulmonaire fœtale, et aussi <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong><br />
surfactant.<br />
Dans les années 60, on utilise la ventilation mécanique qui se développera dans les années 71-<br />
72 avec les techniques <strong>de</strong> pression positives expiratoires.<br />
2 La prématurité<br />
La mise en place d’une structure encore immature permettant les échanges gazeux ne débute<br />
qu’à la 24 ème semaine. Jusqu’à son terme le poumon évolue vers une structure alvéolaire. A<br />
partir <strong>de</strong> la 36 ème semaine, et pendant les <strong>de</strong>ux premières années, le sac primitif (saccule)<br />
évolue vers l’alvéole définitive. On comprend donc qu’un prématuré né avant 36 SA possè<strong>de</strong><br />
un potentiel pulmonaire altéré <strong>de</strong> par l’immaturité <strong>de</strong>s structures pulmonaires.<br />
2.1 Définition<br />
Un critère nécessaire et suffisant qui suffit à définir l’anomalie <strong>de</strong> la maturité selon l’OMS est<br />
l’âge gestationnel.<br />
Ainsi toute naissance avant le terme <strong>de</strong> 37 semaines révolues mais au moins 22 semaines,<br />
quelque soit le poids (mais au moins 500g) est considérée comme prématurée. (30)<br />
2.1.1. Inci<strong>de</strong>nce<br />
Depuis les années 80, on classe la prématurité en trois classes :<br />
• prématurité<br />
• gran<strong>de</strong> prématurité<br />
• très gran<strong>de</strong> prématurité<br />
56
en 1995, l’inci<strong>de</strong>nce (tableau IV) selon la classe était <strong>de</strong> :<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Tableau IV : Evolution <strong>de</strong>s taux d’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la prématurité en France en % du total <strong>de</strong>s<br />
naissances<br />
Très gran<strong>de</strong> prématurité<br />
Inf. à 28 semaines<br />
Gran<strong>de</strong> prématurité<br />
Egale ou inférieure à 32 semaines<br />
Prématurité<br />
Inférieure 37 semaines<br />
0,4%<br />
1,2% (9000 enfants/an)<br />
5,9% (40000 enfants/an)<br />
Source :http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />
(30)<br />
On vérifie l’âge gestationnel soit :<br />
• A partir <strong>de</strong> la date <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières règles (référence OMS tableau V)<br />
Tableau V: détermination <strong>de</strong> l’âge gestationnel à partir <strong>de</strong> la date <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières règles<br />
Source :http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />
Cependant, l'existence <strong>de</strong> cycles irréguliers ou <strong>de</strong> métrorragies* pendant le 1er trimestre<br />
ren<strong>de</strong>nt l'estimation difficile à partir <strong>de</strong> ce seul critère.<br />
• A partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l’échographie obstétricale précoce<br />
Quand elle est réalisée, elle permet <strong>de</strong> préciser le terme avec une faible marge d'erreur.<br />
57
• A l’ai<strong>de</strong> d’examen neurologique<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Le terme normal est 37-41 semaines soit 259-293 jours. Il évalue la maturation cérébrale <strong>de</strong><br />
l'enfant.<br />
• Il existe aussi d’autres critères comme ceux morphologiques externes, <strong>de</strong>s examens<br />
électrophysiologiques…<br />
2.2 Mortalité et taux <strong>de</strong> survie<br />
Plus la prématurité est importante plus le taux <strong>de</strong> survie à 1 an diminue. La mortalité est<br />
fonction inverse <strong>de</strong> l'âge gestationnel : Chez les nouveau-nés au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 32 SA, la mortalité<br />
est faible (moins <strong>de</strong> 5%), et les séquelles sont rares. De 100 % à 22 SA elle passe à 30 % à 28<br />
SA.<br />
Le taux <strong>de</strong> survie est <strong>de</strong> 80% (<strong>de</strong>s nés vivants) pour les nouveaux nés d’âge gestationnel<br />
inférieur ou égal à 32 semaines d’aménorrhée. Il y a un passage à plus <strong>de</strong> 50% à partir <strong>de</strong> 28<br />
à 29 semaines. Cependant dans le cadre d’enfants prématurés, on parle aussi <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> survie<br />
sans séquelles neurosensorielles. Il varie dans le même sens que le taux <strong>de</strong> survie, il est<br />
d’environ 85% <strong>de</strong>s vivants à 2 ans.<br />
Globalement :<br />
- Chez les < 32 SA et/ou < 1500 g (POPS, n = 1338, Lancet 1991)<br />
• mortalité : 30 %<br />
• séquelles majeures : 20 %<br />
• séquelles mineures : 35 %<br />
• normaux : 15 %<br />
40 % <strong>de</strong>s survivants ont besoin d'une éducation spécialisée.<br />
Les critères <strong>de</strong> survie chez le prématuré sont, par ordre décroissant :<br />
• âge gestationnel plus grand,<br />
• poids <strong>de</strong> naissance plus élevé,<br />
• fille,<br />
• grossesse unique<br />
58
2.3. Complications<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
On trouve différents types <strong>de</strong> séquelles qui ont une importance plus moins gran<strong>de</strong> en fonction<br />
du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> prématurité.<br />
Ainsi chez les moins <strong>de</strong> 32 semaines d’aménorrhée, et/ou <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 1500g (tableau VI), la<br />
répartition <strong>de</strong>s principales séquelles retrouvées se fait ainsi :<br />
Tableau VI : types et pourcentage <strong>de</strong>s complications<br />
Type <strong>de</strong> séquelles TOTAL Séquelles majeures Séquelles mineures<br />
Psychomotrices<br />
Visuelles<br />
Auditives<br />
Langage<br />
Respiratoires<br />
45 %<br />
28 %<br />
6 %<br />
10 %<br />
27 %<br />
17 %<br />
2 %<br />
2%<br />
20 %<br />
1 %<br />
28 %<br />
26 %<br />
4 %<br />
20 %<br />
26 %<br />
Source :http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />
Les complications chez le prématuré sont en fait très liées à l’immaturité <strong>de</strong> différents<br />
organes. Ainsi, on peut trouver différentes pathologies comme :<br />
Respiratoire :<br />
Les complications respiratoires peuvent être dues à plusieurs causes (30):<br />
Soit un retard dans la résorption du surfactant (RRLA). Ce retard est transitoire, et<br />
évolue généralement favorablement<br />
Soit une pathologie du surfactant, plus connue sous le nom <strong>de</strong> maladie <strong>de</strong>s membranes<br />
hyalines (MMH). Il s’agit d’une insuffisance au niveau du surfactant qui se caractérise<br />
par un syndrome alvéolaire. Elle nécessite une ventilation mécanique, et une<br />
oxygénothérapie importante.<br />
Soit <strong>de</strong>s apnées, elles sont très fréquentes chez le prématuré < 32 SA<br />
59
Les autres complications possibles sont d’ordre :<br />
Vasculaire<br />
Neurologique<br />
Hépatique<br />
Digestive<br />
Rénale<br />
Hématopoïétique<br />
Immunitaire<br />
Thermorégulation<br />
Métabolique<br />
Anémie tardive<br />
Rachitisme<br />
2.4. Causes et facteurs <strong>de</strong> risques<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Tout d’abord, il faut faire très attention <strong>de</strong> ne pas confondre cause et facteur <strong>de</strong> risques (figure<br />
29). Le facteur <strong>de</strong> risque augmente le risque d’avoir un enfant prématuré mais n’est pas<br />
forcément le facteur causal <strong>de</strong> l’accouchement prématuré. En effet, ce n’est pas parce la mère<br />
présente un facteur <strong>de</strong> risque qu’elle accouchera obligatoirement <strong>de</strong> façon prématurée. (30)<br />
Figure 29 : schéma <strong>de</strong>s relations entre facteur <strong>de</strong> risque, cause et signes <strong>de</strong> menace<br />
Source :http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />
60
2.4.1. Causes<br />
On peut différencier 2 types <strong>de</strong> causes <strong>de</strong> prématurité :<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Celles agissant directement dans le déclenchement <strong>de</strong> l’accouchement prématuré, et celles<br />
agissant indirectement. (Tableau VII)<br />
2.4.1.1. Causes directes<br />
⇒ les grossesses multiples dont le nombre augmente avec la fécondation médicalement<br />
assistée<br />
⇒ le placenta praevia hémorragique*.<br />
⇒ les infections vagino-urinaires (streptococus B, E. Coli) ou généralisées (grippe, rubéole,<br />
CMV, toxoplasmose, listériose,...).<br />
2.4.1.2. Causes indirectes<br />
⇒ Le diabète maternel<br />
⇒ Les allo-imunisations<br />
⇒ L’hypertension <strong>de</strong> la grossesse et toxémie gravidique<br />
⇒ Retard <strong>de</strong> croissance intra-utérin<br />
On parle <strong>de</strong> causes indirectes car elles nécessitent souvent le déclenchement <strong>de</strong><br />
l’accouchement prématurément.<br />
Cependant on peut trouver d’autres classifications. Dans le tableau suivant, on trouve 3<br />
catégories qui mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s causes maternelles, ovulaires mais aussi une cause<br />
médicale, c'est-à-dire que l’accouchement prématuré a été décidé afin <strong>de</strong> sauver la mère, et/ou<br />
le fœtus.<br />
61
Tableau VII: principales causes <strong>de</strong> prématurité<br />
Causes maternelles Causes ovulaires<br />
Anomalies utérines :<br />
Malformation utérine<br />
Béance cervico-isthmique<br />
Synéchies<br />
Infections<br />
Infections cervicovaginales<br />
Infections générales<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Grossesse multiple+++<br />
Infection intra-<br />
utérine+++<br />
Rupture prématurée <strong>de</strong>s<br />
membranes avec ou sans<br />
infection<br />
2.4.2. Facteurs <strong>de</strong> risques<br />
• âge < 18 ans ou > 35 ans,<br />
• tabagisme,<br />
• multiparité,<br />
Décision médicale : sauvetage<br />
maternel et/ou fœtale<br />
Pathologie vasculaire<br />
placentaire<br />
Pré-éclampsie++<br />
Retard <strong>de</strong> croissance intra-utérin<br />
Acci<strong>de</strong>nts hémorragiques<br />
Hématome rétroplacentaire<br />
Décollement placentaire<br />
Placenta praevia hémorragique<br />
Souffrance fœtale quelque soit la<br />
cause<br />
Diabète maternel<br />
Incompatibilité rhésus<br />
Pathologie maternelle grave<br />
(cardio-respiratoire,<br />
cancérologie, traumatique…)<br />
• mauvaises conditions socio-économiques : fatigue liée au travail professionnel<br />
ou familial, déplacements quotidiens, position <strong>de</strong>bout prolongée, surmenage...<br />
(tableau VIII)<br />
62
Tableau VIII : cœfficient <strong>de</strong> risque d’accouchement prématuré<br />
valeur Facteurs <strong>de</strong> risques vrais<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
Charge familiale<br />
sans ai<strong>de</strong><br />
Bas niveau socio-<br />
économique<br />
Grossesse<br />
illégitime<br />
Age 40<br />
ans<br />
(30, 31, 32)<br />
Très bas niveau<br />
socio-économique<br />
Taille
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
3. La maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines ou syndrome <strong>de</strong> détresse<br />
respiratoire idiopathique<br />
3.1. Définition<br />
Elle résulte d’une insuffisance <strong>de</strong> surfactant, et doit être suspectée lorsqu’une détresse<br />
respiratoire survient au cours <strong>de</strong>s premières heures <strong>de</strong> la vie chez un prématuré surtout lorsque<br />
l’âge gestationnel est inférieur à 34 SA. Il s’agit d’une cause majeure <strong>de</strong> mortalité et<br />
morbidité néonatales. La maladie s’aggrave habituellement dans les 4-5 premiers jours <strong>de</strong> vie<br />
puis s’atténue.<br />
3.2. Manifestation clinique<br />
Tableau IX : manifestations cliniques et radiographiques<br />
Source http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/pedia/nouveaune/21/lecon21.htm#<br />
On retrouve une hypertension pulmonaire due au shunt* intrapulmonaire qui est aussi<br />
responsable <strong>de</strong> l’hypoxèmie*. On note aussi une polypnée*, une compliance pulmonaire*<br />
basse. L’hypoxémie est marquée avec une acidose mixte. Le déficit quantitatif en surfactant<br />
peut être noté par une analyse <strong>de</strong>s sécrétions trachéales. Le collapsus* avec diminution du<br />
nombre d’espaces intercostaux est révélé par le cliché thoracique. (tableau IX) (32)<br />
*<br />
*<br />
64
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
La radiographie (figure 30) montre une image réticulonodulaire caractéristique (en verre<br />
dépoli) et un bronchogramme aérien. (31)<br />
Radiographie pulmonaire normale Radiographie pulmonaire avec MMH<br />
Radiographie pulmonaire <strong>de</strong> face avec MMH<br />
Figure 30: Les radiographies pulmonaires avec aspects bilateral en verre dépoli.<br />
Source :http://www.indyrad.iupui.edu/rtf/teaching/medstu<strong>de</strong>nts/stf/pediatri/bb14.gif&imgrefu<br />
rl=http://www.indyrad.iupui.edu/rtf/teaching/medstu<strong>de</strong>nts/pedchest.htm&h=469&w=511&sz<br />
=187&tbnid=UVVFRDMYpOYJ:&tbnh=117&tbnw=128&hl=fr&start=4&prev=/images%3F<br />
q%3Dhyaline%2B%252B%2Bmembrane%26svnum%3D10%26hl%3Dfr%26lr%3D<br />
65
4. Traitements<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
4.1. Thérapeutique ventilatoire <strong>de</strong> la détresse respiratoire<br />
(32)<br />
4.1.1. Oxygénothérapie contrôlée:<br />
Elle reste la base du traitement du SDRI, il existe différents mo<strong>de</strong>s d’administration tels que<br />
lunettes à O2, délivrance directe dans l’incubateur. Le nouveau né est très sensible à<br />
l’hypoxie* (à cause du risque d’ischémie cérébrale), à l’hyperoxie* (augmentant le risque <strong>de</strong><br />
rétinopathie), et à l’administration <strong>de</strong> fraction d’O2 élevée qui augmente le risque <strong>de</strong> dysplasie<br />
bronchopulmonaire*. L’objectif <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> est <strong>de</strong> stabiliser la SaO2 entre 90, et 95% en<br />
phase aiguë.<br />
4.1.2. Ventilation<br />
4.1.2.1. Ventilation spontanée en pression expiratoire positive (VS-<br />
PEP)<br />
Pour permettre d’améliorer la compliance pulmonaire, d’augmenter la capacité résiduelle<br />
fonctionnelle*, et <strong>de</strong> recruter les alvéoles non ventilées, on crée une pression positive à<br />
l’expiration sur les alvéoles ce qui permet aussi d’éviter un collapsus alvéolaire.<br />
4.1.2.2. Ventilation mécanique<br />
Elle assure l’oxygénation, et l’élimination du CO2 tout en limitant l’agression <strong>de</strong>s poumons<br />
qui sont encore immatures. L’intubation se fait par voie endotrachéale avec une son<strong>de</strong> adaptée<br />
au poids.<br />
4.1.2.3. Ventilation mécanique conventionnelle<br />
Elle permet <strong>de</strong> limiter les traumatismes liés au changement <strong>de</strong> pression<br />
66
4.1.2.4. Ventilation par haute fréquence (HFV)<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Elle permet <strong>de</strong> recruter <strong>de</strong> façon optimale les alvéoles en augmentant progressivement la<br />
pression moyenne pour diminuer le besoin d’O2. Cependant, elle conduit à <strong>de</strong>s risques<br />
d’hypocapnie*.<br />
4.1.3. Monoxy<strong>de</strong> d’azote<br />
L’utilisation du NO a amélioré la prise en charge <strong>de</strong>s nouveaux nés présentant une hypoxémie<br />
réfractaire, et diminué l’assistance extracorporelle. Ce gaz entraîne une vasodilatation<br />
pulmonaire. Il est utilisé avec une FiO2 élevée, chez les nouveau-nés présentant une hypoxie<br />
réfractaire ayant plus <strong>de</strong> 34 SA. La posologie utile est <strong>de</strong> 2 à 20 ppm, et le sevrage se fait<br />
toujours <strong>de</strong> façon progressive pour éviter un rebond <strong>de</strong> l’hypertension artérielle pulmonaire. A<br />
faible dose, et durant une courte pério<strong>de</strong>, il améliore l’oxygénation. Il diminue l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />
maladies chroniques pulmonaires, et <strong>de</strong> la mortalité.<br />
4.1.4. Assistance respiratoire extracorporelle (AREC)<br />
Elles sont <strong>de</strong>venues rares grâce à d’autres thérapeutiques, mais elles permettent une<br />
oxygénation apnéique, et une épuration extracorporelle du CO2.<br />
(32)<br />
4.2. Corticothérapie<br />
4.2.2. Rôle physiologique<br />
Les glucocorticoï<strong>de</strong>s ont un rôle modulateur, et non inducteur sur la maturation pulmonaire.<br />
Pour montrer l’importance <strong>de</strong>s GC dans cette maturation une expérience a été menée : la<br />
décapitation <strong>de</strong> foetus <strong>de</strong> rat (et donc l’inactivation <strong>de</strong> l’axe hypophyse/surrénale) conduisait à<br />
un retard <strong>de</strong> maturation pulmonaire mais il y avait augmentation <strong>de</strong> la masse pulmonaire. De<br />
même l’inactivation spécifique <strong>de</strong> cet axe par surrénalectomie biochimique s’accompagne<br />
d’un retard <strong>de</strong> maturation pulmonaire chez le rat. Une autre expérimentation est venue<br />
confirmer le rôle <strong>de</strong>s GC sur la maturation anténatale chez la souris par un modèle<br />
d’invalidation génique du gène codant pour la Corticotropin-releasing hormon (CRH) qui<br />
67
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
entraine un retard <strong>de</strong> maturation pulmonaire létal chez les nouveau-nés homozygotes issus<br />
d’une femelle homozygote. Or quand on ajoute <strong>de</strong>s GC au régime alimentaire <strong>de</strong>s mères<br />
pendant la gestation, la souris « nouveau-né » survit, et se développe normalement. Un<br />
modèle murin d’invalidation du récepteur <strong>de</strong>s GC a été réalisé 1995. Les souris nouveau-nées<br />
homozygotes* meurent à la naissance d’une insuffisance respiratoire et leurs poumons sont<br />
atélectasiques. Le retard <strong>de</strong> maturation s’installe à partir <strong>de</strong> 15,5 jours <strong>de</strong> gestation sachant<br />
que chez la souris la durée totale <strong>de</strong> gestation est <strong>de</strong> 21 jours (démontrée par un examen<br />
histologique <strong>de</strong>s poumons fœtaux).<br />
4.2.3. Les étu<strong>de</strong>s expérimentales et cliniques<br />
De très nombreuses étu<strong>de</strong>s expérimentales ont été menées au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années<br />
afin <strong>de</strong> prouver l’effet modulateur-accélérateur <strong>de</strong>s GC exogènes chez les prématurés. Pour<br />
cela diverses espèces ont été étudiées : l’agneau, le lapin, les primates, les rongeurs. On s’est<br />
aperçu ainsi que le traitement par les GC améliorait les propriétés biomécaniques du poumon<br />
ainsi que celles tensioactives du surfactant.<br />
Les GC agiraient à différents niveaux et sur différentes structures :<br />
• En favorisant l’incorporation <strong>de</strong> précurseur dans les composants essentiels du<br />
surfactant (DPPC, Phosphatidylglycérol).<br />
• En augmentant le taux <strong>de</strong> lécithine dans le liqui<strong>de</strong> amniotique<br />
• En augmentant l’activité <strong>de</strong> nombreuses enzymes, comme la cytidylphosphocholine<br />
transférase (CPCT) enzyme clé du métabolisme phospholipidique.<br />
• Rôle dans la biosynthèse et l’activation transcriptionnelle <strong>de</strong>s gènes codant pour les<br />
protéines spécifiques du surfactant. L'administration <strong>de</strong> <strong>de</strong>xaméthasone à <strong>de</strong>s rates<br />
gestantes augmente la concentration <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux protéines hydrophobes SP-B, et SP-C,<br />
et celle <strong>de</strong> leur ARN messager dans les poumons <strong>de</strong>s fœtus, et <strong>de</strong>s nouveau-nés, et ce<br />
indépendamment du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement. L'augmentation <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong>s<br />
transcrits après traitement par <strong>de</strong>xaméthasone est également observée ex vivo, dans<br />
<strong>de</strong>s explants <strong>de</strong> poumon humain. En revanche, les glucocorticoï<strong>de</strong>s ont, selon l'espèce,<br />
et le sta<strong>de</strong> du développement, un effet variable, et complexe sur l'expression du gène<br />
<strong>de</strong> la protéine SP-A.<br />
68
(33)<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
• Activation <strong>de</strong> gènes codant pour les protéines importantes pour l’adaptation à la vie<br />
extra-utérine comme les enzymes antioxydantes (catalase, superoxy<strong>de</strong> dismutase à<br />
cuivre ou à zinc, glutathion peroxydase), pour le récepteur β adrénergique, et pour la<br />
sous-unité du canal sodique sensible à l'amilori<strong>de</strong> (ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers sont impliqués<br />
dans la résorption du liqui<strong>de</strong> pulmonaire à la naissance).<br />
4.2.3.1. Les premiers étu<strong>de</strong>s<br />
Liggins dans les années 70 a réalisé une première étu<strong>de</strong> sur l’utilisation <strong>de</strong> GC exogènes chez<br />
<strong>de</strong>s fœtus. Il avait lors <strong>de</strong> cette expérience, associé 6 mg d'acétate <strong>de</strong> β-méthasone (hydrolyse<br />
lente permettant une action « retard »), et 6 mg <strong>de</strong> phosphate <strong>de</strong> β-méthasone (hydrolyse<br />
rapi<strong>de</strong> permettant une action immédiate). Ces <strong>de</strong>ux GC étaient administrés 2 fois par jour à 24<br />
heures d’intervalle (Liggins et Howie, 1972). Le pic sérique foetal <strong>de</strong> bétaméthasone est<br />
atteint entre 1 et 2 heures après 1'administration, la <strong>de</strong>mi-vie foetale est <strong>de</strong> 12 heures, et<br />
1'hormone exogène n'est plus dosable chez le foetus 40 heures après la <strong>de</strong>uxième injection.<br />
Avec ces posologies, les concentrations sériques <strong>de</strong> l'hormone rapportées en équivalent-<br />
cortisol sont voisines <strong>de</strong> celles du cortisol qui est dosé chez les nouveau-nés soumis au stress<br />
post-natal que constitue la détresse respiratoire d'une MMH. Comme la durée d'exposition à<br />
l'hormone exogène est semblable à celle du stress que constitue la détresse respiratoire,<br />
l'imprégnation globale du foetus par le stéroï<strong>de</strong> médicament n'est pas très différente <strong>de</strong> celle<br />
due au stéroï<strong>de</strong> endogène chez le nouveau-né mala<strong>de</strong>. Ce sont d'ailleurs en partie les<br />
conséquences sur la biosynthèse du surfactant c'est-à-dire l'importante sécrétion <strong>de</strong> stéroï<strong>de</strong>s<br />
endogènes observée chez le nouveau-né en détresse qui contribue à l'amélioration observée<br />
après 48 heures <strong>de</strong> vie, délai d'action voisin <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la corticothérapie anténatale.<br />
(33)<br />
4.2.3.2. Les différents glucocorticoï<strong>de</strong>s testés<br />
Les différents stéroï<strong>de</strong>s comparés dans les essais cliniques ont été la cortisone,<br />
l'hydrocortisone, la méthylprednisolone, et les <strong>de</strong>ux dérivés fluorés en position 9, la β-<br />
méthasone, et la <strong>de</strong>xaméthasone. La méthylprednisolone s'est avérée inefficace en terme <strong>de</strong><br />
diminution <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la MMH. L'hydrocortisone s'est montrée comparable en<br />
efficacité au protocole <strong>de</strong> Liggins à la dose <strong>de</strong> 2 000 mg (par définition, 2 000 mg<br />
d'hydrocortisone =2 000 mg d'équivalent cortisol), mais pas à la dose <strong>de</strong> 500 mg, dose à peu<br />
69
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
près équivalente à celles <strong>de</strong>s dérivés fluorés. En revanche, tous les essais utilisant les dérivés<br />
fluorés (20 à 28 mg <strong>de</strong> <strong>de</strong>xa- ou β-méthasone administrés en 2 à 8 injections sur 48 heures)<br />
confirment leur efficacité. Ces différences d'activité (à dose-équivalente égale) en faveur <strong>de</strong>s<br />
dérivés fluorés traduisent une aptitu<strong>de</strong> plus importante <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers à résister à<br />
l'inactivation placentaire par la 11 β-hydroxystéroï<strong>de</strong> déshydrogénase. Un autre avantage <strong>de</strong>s<br />
dérivés fluorés est leur très faible activité minéralocorticoï<strong>de</strong> intrinsèque.<br />
Globalement, on utilise la déxaméthasone ou la β méthasone.<br />
4.2.4. Conséquence <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> glucocorticoï<strong>de</strong>s<br />
Accélération anténatale <strong>de</strong> la maturation par les glucocorticoï<strong>de</strong>s :<br />
Crowley a démontré par <strong>de</strong>s méta-analyses régulièrement remises à jour l'intérêt <strong>de</strong><br />
l'administration anténatale <strong>de</strong> glucocorticoï<strong>de</strong>s pour la prévention <strong>de</strong> la MMH. Ainsi d’après<br />
une quinzaine d’étu<strong>de</strong>s, l’odd ratio sur la MMH est <strong>de</strong> 0,51. Ainsi les nouveaux nés ayant<br />
reçu <strong>de</strong>s GC avant leur naissance ont un risque <strong>de</strong> développer une MMH quasi 2 fois plus<br />
faible que ceux n’ayant reçu aucun GC.<br />
Conséquence sur la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines<br />
Effets sur l’inci<strong>de</strong>nce et sur la mortalité <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines :<br />
L'effet thérapeutique est fortement dépendant <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> l'intervalle entre le moment du<br />
début <strong>de</strong> la cure (première injection), et le moment <strong>de</strong> l'accouchement. Lorsque celui-ci est<br />
inférieur à 24 heures, il existe une tendance non significative vers la diminution <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce<br />
<strong>de</strong> la MMH. En fait, cet intervalle, artificiellement fixé à 24 heures mais très certainement<br />
variable selon chaque enfant, correspond au délai physiologique nécessaire à l'adsorption du<br />
produit, et à tous les phénomènes <strong>de</strong> transfert placentaire, <strong>de</strong> translocation, <strong>de</strong> transcription,<br />
maturation <strong>de</strong>s transcrits, traduction, et maturation du pepti<strong>de</strong>, et à l’élaboration du produit<br />
final.<br />
Lorsque l'accouchement a lieu après ce délai <strong>de</strong> 24 heures, et avant 7 jours l'efficacité est très<br />
significativement augmentée: elle permet une réduction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la MMH <strong>de</strong> 24 % à<br />
9 %. A quelques heures près, la différence d'efficacité est ainsi considérable, ce qui suggère<br />
70
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
que l'indication d'une corticothérapie néonatale doit être discutée, et décidée le plus tôt<br />
possible, chaque fois qu'est présente une menace d'accouchement prématuré avant 34<br />
semaines d'aménorrhée. Lorsque l'accouchement a lieu 7 jours après le début du traitement, il<br />
existe une tendance nette mais non significative en faveur d'une réduction <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la<br />
MMH. Cependant le délai <strong>de</strong> 7 jours est rarement atteint, l’accouchement ayant lieu avant.<br />
(33)<br />
Effets indésirables<br />
Des étu<strong>de</strong>s expérimentales ont été menées pour mettre en évi<strong>de</strong>nce différents EI. Cependant,<br />
dans ces essais, la dose cumulée est très supérieure à celle administrée par voie<br />
transplacentaire. On a relevé <strong>de</strong>s effets indésirables au niveau pulmonaire : il y a diminution<br />
du nombre d’alvéoles, et <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>s échanges gazeux chez le singe avec un traitement<br />
par la β-méthasone durant la gestation. Chez le rat nouveau-né, la <strong>de</strong>xaméthasone perturbe la<br />
septalisation alvéolaire, et la transformation <strong>de</strong>s pneumocytes <strong>de</strong> type II en type I. Ces<br />
altérations morphologiques s'accompagnent d'une réduction importante et durable du contenu<br />
en ADN du poumon.<br />
Il y a aussi <strong>de</strong>s effets indésirables cérébraux : La croissance cérébrale peut aussi être<br />
compromise par une réduction irréversible <strong>de</strong> la population neuronale.<br />
Des effets immunitaires : A court terme, l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s infections néonatales et maternelles<br />
n'est globalement pas augmentée dans la population traitée, qu'il y ait ou non rupture<br />
prématurée <strong>de</strong>s membranes. Cependant, dans les populations <strong>de</strong> faible poids <strong>de</strong> naissance, les<br />
étu<strong>de</strong>s rétrospectives sont en faveur d'une plus gran<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>s infections néonatales<br />
dans le groupe traité. Certaines <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s évaluant l'efficacité <strong>de</strong> la corticothérapie en cas <strong>de</strong><br />
rupture prématurée <strong>de</strong>s membranes soulignent également une augmentation du risque<br />
infectieux chez la mère.<br />
Autres effets : A distance, les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s cohortes traitées par <strong>de</strong>s GC, (pour certaines<br />
pendant 12 ans) concluent dans leur globalité à l'absence <strong>de</strong> retentissement délétère à long<br />
terme sur la croissance staturo-pondérale et du périmètre crânien, les fonctions respiratoires,<br />
la fréquence <strong>de</strong>s infections, le développement intellectuel, et les performances scolaires.<br />
71
4.2.4. Coût<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
La corticothérapie anténatale a enfin un retentissement très significatif sur le coût global <strong>de</strong>s<br />
soins délivrés aux enfants prématurés. Il est démontré que dans une population d'enfants nés<br />
prématurés, elle diminue significativement la durée <strong>de</strong> l’hospitalisation. Dès 1984, Avery<br />
avait suggéré que le traitement <strong>de</strong> seulement 25 % <strong>de</strong>s 40 000 prématurés qui développent une<br />
MMH sur une année aux Etats-Unis économiserait l'équivalent <strong>de</strong> 40 millions <strong>de</strong> dollars US.<br />
Plus récemment, dans une population <strong>de</strong> prématurés d'âge gestationnel inférieur à 35<br />
semaines, on a évalué à 10 % la réduction du coût par enfant traité et à 14 % celle du coût par<br />
survivant. Sur une population <strong>de</strong> grands prématurés d'âge gestationnel inférieur à 31<br />
semaines, la corticothérapie augmenterait le coût global <strong>de</strong> 7 % (conséquence directe <strong>de</strong> la<br />
diminution <strong>de</strong> la mortalité), mais diminuerait le coût par survivant d'environ 9 %. Ce calcul ne<br />
prend pas en compte le coût supplémentaire important lié à une survie plus fréquente d'enfants<br />
présentant <strong>de</strong>s séquelles neurologiques.<br />
(33)<br />
4.3. Surfactant exogène<br />
4.3.1. Introduction<br />
La thérapie à base <strong>de</strong> surfactant fait partie <strong>de</strong>s prises en charges <strong>de</strong>s nouveau-nés avec un<br />
syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 90. Un premier succès en 1980 a<br />
permis une large utilisation <strong>de</strong>puis. (34) Les anomalies du surfactant pulmonaire peuvent être<br />
diagnostiquées par l’analyse du liqui<strong>de</strong> amniotique chez le fœtus, par aspiration trachéale<br />
pour le nouveau-né et par lavage broncho-alvéolaire chez l’enfant, et l’adulte (35). Il y a trois<br />
types d’anomalies : surfactant immature dans le cadre <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire,<br />
déficit en phospholipi<strong>de</strong>s lors <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë, inhibition <strong>de</strong> la fonction du<br />
surfactant par les protéines dans le SDR, et la déficience pulmonaire aiguë. (35) Une dose<br />
initiale d’environ 100mg/kg est généralement nécessaire pour compenser un déficit alvéolaire<br />
en surfactant. De plus, <strong>de</strong>s traitements répétés sont nécessaires la plupart du temps.<br />
72
La réponse au surfactant exogène dépend<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
• <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s produits utilisés : ainsi les surfactants naturels sont plus efficaces que<br />
les synthétiques.<br />
• Du délai d’administration (le plus tôt possible ce qui diminue les besoins en<br />
ventilation mécanique)<br />
• Du mo<strong>de</strong> d’administration (une instillation intratrachéale rapi<strong>de</strong> donnerait une<br />
répartition plus uniforme et plus efficace qu’une lente infusion)<br />
L’utilisation du surfactant a diminué la sévérité du SDR, et la mortalité <strong>de</strong>s cas modérés à<br />
sévères <strong>de</strong> SDR. (34, 36, 37)<br />
Ce sont les protéines B, et C qui auraient un rôle essentiel dans l’activité biophysique, et<br />
physiologique <strong>de</strong>s surfactants exogènes isolés <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> mammifères. (36)<br />
Cependant il y a une augmentation <strong>de</strong>s coûts car les nouveau-nés survivants sont plus<br />
immatures, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> soins intensifs plus importantes. Mais le surfactant<br />
reste une thérapie avec un bon coût/efficacité comparée aux autres thérapeutiques. (34, 38)<br />
4.3.2. Généralités<br />
Pour démontrer l’efficacité <strong>de</strong>s surfactants exogènes, différents modèles animaux ont été<br />
utilisés.<br />
Les modèles animaux comme le fœtus <strong>de</strong> lapin prématuré avec un syndrome <strong>de</strong> détresse<br />
respiratoire est le plus sensible, suivi par le déficit en surfactant après lavage<br />
bronchoalvéolaire. Avec un surfactant moins efficace, une légère amélioration <strong>de</strong>s fonctions<br />
pulmonaires chez le lapin, et lors <strong>de</strong> lavage pulmonaire peut-être observée. (39)<br />
Les composants du surfactant sont très importants pour l’intégrité pulmonaire. Ainsi chez<br />
<strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> babouins : un avec une oxygénation appropriée avec un taux <strong>de</strong> SP-A, et D<br />
proche <strong>de</strong> l’adulte et l’autre avec une oxygénation augmentée mais avec un taux diminuée <strong>de</strong><br />
SP-A, et SP-D, on a remarqué que le <strong>de</strong>uxième groupe a plus <strong>de</strong> problèmes microbiologiques.<br />
(40)<br />
73
4.3.3. Rôle<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Une thérapie par surfactant naturel comme Survanta® ou Curosurf® chez les prématurés<br />
atteints <strong>de</strong> détresse respiratoire a été évaluée <strong>de</strong> nombreuses fois. Ainsi, une rétrospective <strong>de</strong><br />
1992 montre qu’une instillation intratrachéale <strong>de</strong> surfactant entraîne une diminution <strong>de</strong><br />
l’intensité <strong>de</strong> la ventilation mécanique pendant les premières heures. De plus, les<br />
complications respiratoires comme pneumothorax*, et emphysème pulmonaire* interstitiel<br />
semblent moins fréquents dans les groupes traités par le surfactant. Dans 10 essais cliniques,<br />
il y a augmentation <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> survie sans dysplasie bronchopulmonaire mais les autres<br />
complications comme hémorragie intracrânienne, canal artériel persistent* et entérocolite<br />
nécrosante* restent inchangées.<br />
Une prophylaxie serait nécessaire pour les grands prématurés c'est-à-dire inférieur à 26 SA, et<br />
un traitement curatif pour les bébés entre 27 et 30 semaines <strong>de</strong> gestation. (41)<br />
4.3.4. Spécialités commerciales utilisées<br />
4.3.4.1. Les différents types <strong>de</strong> surfactants<br />
Il existe différents produits utilisés dans le cadre du SDR du prématuré. Ils sont <strong>de</strong> trois types<br />
essentiellement :<br />
Naturels<br />
Naturels modifiés<br />
Synthétiques<br />
Ces produits ont un mo<strong>de</strong> d’obtention différent, une composition différente mais aussi une<br />
action différente.<br />
(34)<br />
⇒ Description <strong>de</strong>s surfactants naturels<br />
Ils sont prélevés à partir <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> amniotique humain au cours <strong>de</strong> césariennes à termes. Ils<br />
contiennent tous les lipi<strong>de</strong>s, et protéines aspécifiques et spécifiques du surfactant. Cependant<br />
ils ne sont pas utilisés car ils sont difficiles à obtenir, entraînent un coût élevé, et peuvent<br />
conduire à un risque <strong>de</strong> contamination virale par le VIH ou CMV. (11)<br />
74
⇒ Description <strong>de</strong>s surfactants naturels modifiés<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Ils sont d’origine animale, obtenus à partir <strong>de</strong> lavage bronchoalvéolaire ou broyats<br />
pulmonaires <strong>de</strong> mammifères comme le bœuf, le veau ou le porc. On procè<strong>de</strong> à une extraction<br />
en milieu organique afin d’éliminer les microorganismes et obtenir les lipi<strong>de</strong>s, et diminuer le<br />
pourcentage <strong>de</strong> protéines. Cela conserve les protéines hydrophobes B, et C en même temps<br />
que les PPL. La composition est très proche <strong>de</strong> celle du surfactant endogène. Cependant un<br />
risque <strong>de</strong> contamination bactérienne ou <strong>de</strong> réaction immunitaire face à ces protéines du non<br />
soi est toujours possible (problème <strong>de</strong> la vache folle), c’est pourquoi les animaux sont très<br />
surveillés, et les étapes <strong>de</strong> fabrication très contrôlées. (11)<br />
Ces surfactants exogènes peuvent être supplémentés ou non en protéine ou en PPL. Mais,<br />
Curosurf®, un surfactant d’origine porcine, n’est pas additionné <strong>de</strong> protéines, et ne contient<br />
pas <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s neutres. Par contre Survanta®, d’origine bovine, est enrichi en DPPC<br />
tripalmitate, et aci<strong>de</strong> palmitique.<br />
⇒ Description <strong>de</strong>s synthétiques<br />
Ils entraînent une diminution importante <strong>de</strong> la mortalité, et <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> complication due<br />
au déficit en oxygène (42). Ils contiennent du DPPC, et autres PPL ou agents favorisant<br />
l’adsorption, et l’étalement du surfactant. Ils sont exempts <strong>de</strong> protéines, diminuant ainsi le<br />
risque d’immunisation (43), et sont plus faciles à produire. (44)<br />
Ils ten<strong>de</strong>nt à avoir une activité <strong>de</strong> surface moindre que les surfactants naturels. De plus les<br />
naturels agissent <strong>de</strong> manière plus rapi<strong>de</strong> ce qui est corrélé à une amélioration du <strong>de</strong>venir<br />
clinique. Cependant l’utilisation prophylactique <strong>de</strong> surfactant synthétique améliore aussi le<br />
<strong>de</strong>venir clinique. (45) De plus, les naturels donnent moins <strong>de</strong> complications qu’avec les<br />
synthétiques. (46). Les enfants recevant <strong>de</strong> manière prophylactique du surfactant synthétique<br />
auraient une augmentation du risque <strong>de</strong> développer un conduit artériel persistant, et <strong>de</strong>s<br />
hémorragies pulmonaires (45).<br />
Les surfactants naturels sont plus utilisés que les synthétiques car ils ont une action plus<br />
rapi<strong>de</strong>, avec un effet plus marqué sur les propriétés mécaniques pulmonaires grâce aux<br />
protéines avec une diminution <strong>de</strong>s paramètres ventilatoires durant 72 heures. Ils diminuent la<br />
mortalité, et préviennent les complications. Cependant, la différence entre les 2 traitements<br />
diminue après 72h. (47)<br />
75
En France, on utilise :<br />
Curosurf®<br />
Survanta®<br />
(48)<br />
Critères d’efficacité <strong>de</strong>s surfactants exogènes :<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
• amélioration <strong>de</strong> la PaO2 et PaCO2 ainsi que les paramètres ventilatoires (Fraction<br />
partielle en oxygène FiO2, pression moyenne <strong>de</strong>s voies aériennes, rapport artériolo-<br />
alvéolaire en O2)<br />
• Amélioration <strong>de</strong> la mécanique ventilatoire avec augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la capacité<br />
résiduelle fonctionnelle et augmentation progressive <strong>de</strong> la compliance pulmonaire.<br />
• Amélioration du pronostic avec diminution <strong>de</strong>s complications respiratoires comme<br />
pneumothorax, dysplasie broncho pulmonaire, emphysème interstitiel.<br />
• Augmentation <strong>de</strong> la survie.<br />
(57)<br />
Les figures 31 et 32 permettent d’apprécier l’état <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires avant et après<br />
administration <strong>de</strong> surfactant.<br />
Figure 31:Etat <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires sans Figure 32 : Etat <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires<br />
surfactant avec surfactant<br />
Source : Document sur le Survanta ® ABBOT<br />
76
4.3.4.2. Les spécialités<br />
Curosurf® ou Poractant α<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Fabrication :<br />
Il s’agit d’une suspension stérile blanche crémeuse sous forme <strong>de</strong> solution saline à la<br />
concentration <strong>de</strong> 80 mg/mL <strong>de</strong> PPL. Il est préparé à partir <strong>de</strong> broyat <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc.<br />
Ensuite il y a une extraction chloroforme/méthanol, plus une chromatographie sur gel liqui<strong>de</strong><br />
pour obtenir 99% <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s polaires. Après évaporation du solvant organique, la solution est<br />
stérilisée par filtration haute pression. De plus il contient <strong>de</strong>s protéines SP B, et C<br />
hydrophobes.<br />
Poractant α est réparti dans <strong>de</strong>s fioles unitaires prêtes à l’emploi <strong>de</strong> 1,5mL.<br />
(52)<br />
Action :<br />
Il permet une augmentation <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong> la PaO2 (avec une PaO2 2 fois plus élevée après<br />
qu’avant traitement.) Une heure après l’administration, la PaCO2 diminue, et le pH augmente<br />
avec une différence significative. (49)<br />
Un suivi sur 2 ans <strong>de</strong>s enfants traités ou non par Curosurf® a montré que la croissance et la<br />
prévalence <strong>de</strong> la persistance <strong>de</strong> symptomes respiratoires étaient similaire dans les <strong>de</strong>ux<br />
groupes. Des anticorps anti curosurf, et anti surfactant naturel ont relevé un taux égal dans les<br />
<strong>de</strong>ux groupes. Le traitement par surfactant <strong>de</strong>s syndromes <strong>de</strong> détresse respiratoire réduit la<br />
mortalité néonatale mais n’est pas associé à une augmentation <strong>de</strong> détresse 2 ans plus tard (50).<br />
Il n’augmenterait pas les complications pulmonaires. (51)<br />
Tolérance :<br />
Il est bien toléré, et efficace. Il n’augmente pas l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s complications <strong>de</strong> la<br />
prématurité ou du SDR. (50, 51)<br />
77
Complications :<br />
Pneumothorax (8%)<br />
Canal artériel persistent (36%)<br />
Emphysème (16%)<br />
Dysplasie (24%)<br />
Mo<strong>de</strong> d’administration :<br />
Simple contre multiples doses :<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Lors d’un essai clinique visant à savoir si une seule dose importante <strong>de</strong> Curosurf®<br />
(200mg/kg) pouvait être améliorée ou non par l’utilisation <strong>de</strong> dose répétitive <strong>de</strong> surfactant, il<br />
y a eu augmentation <strong>de</strong> l’oxygénation dans les 2 groupes <strong>de</strong> traitement (avec ou sans doses<br />
multiples) la ventilation mécanique a diminué 4 jours après la randomisation dans le groupe<br />
recevant plusieurs doses. (53)<br />
La mortalité, et l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> pneumothorax étaient significativement plus faibles dans le<br />
groupe doses multiples lors d’un autre essai. (54)<br />
Prophylactique versus thérapeutique :<br />
Le surfactant dans les cas d’administration précoce (immédiatement après la naissance), et<br />
tardive (6h après) montre une amélioration clinique <strong>de</strong>s poumons immatures notamment <strong>de</strong> la<br />
synthèse <strong>de</strong>s composants du surfactant. Le traitement prophylactique diminue l’inci<strong>de</strong>nce, la<br />
sévérité du SDR, diminue également le temps passé sous respirateur, et les besoins en<br />
oxygène par rapport au traitement thérapeutique.<br />
Il est conseillé d’administrer la surfactant le plus tôt possible. L’administration<br />
précoce <strong>de</strong> Curosurf® n’est associé à aucune séquelle à long terme. (55)<br />
78
Survanta® ou Béractant<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Fabrication :<br />
Il est préparé à partir d’extrait <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> bœuf, il s’agit d’une suspension stérile<br />
(stérilisation par la chaleur) d’un blanc terne à marron léger. Il est supplémenté par un DPPC<br />
synthétique, <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> palmitique, et <strong>de</strong> la tripalmitine. Le cholestérol est éliminé, et la<br />
préparation finale contient 25mg/mL <strong>de</strong> PPL. Le Béractant est fourni dans <strong>de</strong>s doses unitaires<br />
prêtes à l’emploi contenant 8 mL soit 200 mg <strong>de</strong> PPL.<br />
(52)<br />
Action :<br />
La présence <strong>de</strong> SP B permet une rapidité d’action et <strong>de</strong>s propriétés tensioactives proches <strong>de</strong><br />
celles du surfactant endogène.<br />
SP C permet l’amélioration <strong>de</strong>s propriétés mécaniques pulmonaires in vivo.<br />
(56)<br />
Composition (tableau X) :<br />
DPPC (ici du palmitate <strong>de</strong> Colfoscéril ) pour 1 mL <strong>de</strong> préparation : 25mg/mL<br />
SP B et C : 0,1 à 1 mg/mL<br />
(56)<br />
Tableau X : composition <strong>de</strong> Survanta®<br />
Volume <strong>de</strong><br />
préparation<br />
Lipi<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
poumons<br />
bovins<br />
4 mL 36,4 à<br />
105,6mg<br />
8 mL 72,8 à<br />
211 ,2mg<br />
DPPC Aci<strong>de</strong><br />
9,2 à 78,8<br />
mg<br />
18,4 à<br />
157,6 MG<br />
palmitique<br />
tripalmitine Correspondant<br />
en PPL totaux<br />
0,7 à 5,55 mg 1,1 à 5 ,25 mg 100 mg<br />
1,4 à 11,1 mg 2,2 à 10,5 mg 200 mg<br />
Excipients : NaCl, NaOH et/ou HCl dilué pour obtenir un pH entre 5,4 et 7,8, et <strong>de</strong> l’eau PPI<br />
79
Mo<strong>de</strong> d’administration <strong>de</strong> Survanta® :<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
En discontinu : il s’agit <strong>de</strong> la technique <strong>de</strong>s 4 cadrans (figure 33), c’est à dire que le<br />
produit est instillé dans chacune <strong>de</strong>s positions suivantes avec une inclinaison tête corps <strong>de</strong> 15°<br />
pour le nouveau-né.<br />
Position<br />
latérale droite<br />
Tête position<br />
basse<br />
Tête position<br />
relevée<br />
Figure 33 : schéma d’administration du Survanta® au prématuré.<br />
Source : documentation <strong>de</strong>s laboratoire Abbot division Pédiatrie sur Survanta®.<br />
Après chacune <strong>de</strong>s instillations, il faut reconnecter l’enfant au ventilateur avec le même<br />
mélange d’oxygène. Chaque position est maintenue 30 secon<strong>de</strong>s. Ce mo<strong>de</strong> d’administration<br />
permettrait une meilleure répartition du produit dans les poumons.<br />
Position<br />
latérale gauche<br />
Tête position<br />
basse<br />
Tête position<br />
relevée<br />
80
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Chez les enfants gravement mala<strong>de</strong>s, on peut administrer le surfactant en continu sur une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 15 à 20 minutes. Il faut surveiller, et ajuster les paramètres <strong>de</strong> ventilation, ainsi<br />
que <strong>de</strong> la FiO2 avant et après l’instillation intratrachéale, en fonction <strong>de</strong> la SaO2 et PaCO2<br />
pour éviter toute hyperoxie.<br />
Posologie <strong>de</strong> Survanta®<br />
Tableau XI: posologie <strong>de</strong> Survanta utilisée en fonction du poids du nouveau-né<br />
Poids en gramme<br />
650 2,6<br />
700 2,8<br />
750 3<br />
800 3,2<br />
850 3,4<br />
900 3,6<br />
950 3,8<br />
1000 4<br />
1050 4,2<br />
1100 4,4<br />
1150 4,6<br />
Dose totale en ml<br />
(4mg/mL)<br />
Source documentation ABBOT Survanta®<br />
Surfexo® ou Palmitate <strong>de</strong> colfocéril<br />
On administre 100mg <strong>de</strong> PPL par kg <strong>de</strong> poids<br />
corporel dans un volume ne <strong>de</strong>vant pas<br />
dépasser 4mL/kg dans la trachée.<br />
Nous en toucherons un mot ici car il s’agit du seul surfactant exogène artificiel commercialisé<br />
dans les pays anglo-saxons sous le nom <strong>de</strong> Exosurf®. En France, Surfexo® a été arrété <strong>de</strong><br />
commercialisation ern Juillet-Août 2004. (57)<br />
81
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Action :<br />
Le palmitate <strong>de</strong> colfoscéril diminue significativement la morbidité, et la mortalité associées à<br />
RDS (58). Il n’agit pas aussi rapi<strong>de</strong>ment que les surfactants naturels modifiés, en effet il<br />
n’induit pas un changement immédiat <strong>de</strong> l’oxygénation, mais une amélioration survient entre<br />
12 à 24h. (59)<br />
Des doses simples versus <strong>de</strong>s doses multiples n’ont pas montré d’avantages spécifiques à<br />
raison <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 doses <strong>de</strong> colfoscéril. Il y aurait un avantage à traiter par prophylaxie les<br />
enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 26-28 SA. (58)<br />
Composition<br />
Le DPPC (85%) correspond au palmitate <strong>de</strong> colfoscéril mais seul, ce produit ne peut<br />
s’adsorber à l’interface air/liqui<strong>de</strong>, donc d’autres produits ont été ajoutés :<br />
9% d’Hexa<strong>de</strong>canol qui permet l’adsorption du palmitate, et sa diffusion au niveau <strong>de</strong><br />
l’interface<br />
6% <strong>de</strong> Tyloxapol qui est un agent dispersant augmentant la vitesse d’étalement du produit<br />
NaCl pour l’osmolalité <strong>de</strong> la suspension. (60)<br />
Ce surfactant contient 13,5mg/mL <strong>de</strong> PPL soit 67,5 mg/dose <strong>de</strong> 5mL. (60)<br />
Avenir <strong>de</strong>s surfactants exogènes artificiels :<br />
Un nouveau surfactant est à l’étu<strong>de</strong> Surfaxin® (lucinactant).<br />
Composition :<br />
Ce surfactant contient un nouveau pepti<strong>de</strong>, le sinapulti<strong>de</strong>. Il est aussi nommé KL4 car le<br />
sinapulti<strong>de</strong> est composé d’une séquence d’aci<strong>de</strong>s aminés KLLLLKLLLL…où K représente la<br />
Lysine*, et L la Leucine*. Surfaxin® est formé par une dispersion aqueuse où KL4 est<br />
combiné aux PPL (palmitoyl-oleoyl phosphatidylglycérol, et DPPC) avec <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong><br />
palmitique. Ce nouveau pepti<strong>de</strong> mime la protéine spécifique SP-B.<br />
(61, 62)<br />
82
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Action :<br />
Ce surfactant crée une activité forte, et durable démontrée par une expansion <strong>de</strong>s alvéoles<br />
pulmonaires, et il améliore les échanges gazeux chez le prématuré présentant un syndrome <strong>de</strong><br />
détresse respiratoire. (63)<br />
Elaboration <strong>de</strong> surfactant artificiels complémentés en protéines<br />
Obtention <strong>de</strong> protéines pour les surfactants exogènes artificiels :<br />
Depuis que l’on connaît la structure <strong>de</strong>s protéines SP B, et SP C, il apparaît possible <strong>de</strong><br />
concevoir <strong>de</strong>s analogues <strong>de</strong> ces protéines afin <strong>de</strong> supplémenter les surfactants <strong>de</strong> synthèse.<br />
SP-C est formé d’une simple hélice, cependant, les analogues contenant les séquences <strong>de</strong><br />
Valine <strong>de</strong> la molécule originelle ne prennent pas une conformation d’hélice α similaire à la<br />
structure naturelle. La Valine a donc été remplacée par la leucine qui permet d’obtenir une<br />
structure hélicoïdale efficace. De plus les séquences Leucine permettent d’accélérer<br />
l’étalement <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s du surfactant, et montre une activité physiologique dans les modèles<br />
animaux <strong>de</strong> SDR.<br />
Les surfactants synthétiques ne contenant que la protéine SP C analogue présente une activité<br />
plus faible par rapport à la préparation naturelle. Cela pouvant être causé par un manque <strong>de</strong><br />
liens covalents entre les groupements palmytoil, et/ou l’absence <strong>de</strong> SP B.<br />
La protéine SP-B est plus grosse et possè<strong>de</strong> une structure tertiaire en hélice dimérique. Une<br />
seule hélice peptidique contenant Leucine et Lysine ne mime pas les propriétés <strong>de</strong> surface <strong>de</strong><br />
SP B in vitro. Différents problèmes font que l’élaboration d’analogue <strong>de</strong> SP B est plus<br />
difficile que pour SP C. (64)<br />
4.3.4.3. Comparaison <strong>de</strong>s différents surfactants<br />
Naturel versus artificiel<br />
(65)<br />
La présence <strong>de</strong> protéines spécifiques hydrophobes SP-B, et C fournissent au surfactant naturel<br />
exogène <strong>de</strong> meilleures propriétés <strong>de</strong> tension <strong>de</strong> surface que ceux artificiels. L’excellente<br />
tolérance a été prouvée lors <strong>de</strong> différents essais cliniques. Une méta analyse comparant les<br />
<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> surfactant suggère que les naturels diminuent la mortalité néonatale <strong>de</strong> 20%.<br />
Cependant l’origine non animale <strong>de</strong>s surfactants artificiels fait <strong>de</strong> ces produits une très bonne<br />
alternative en éliminant le risque infectieux. (61)<br />
83
Survanta® (Béractant) versus Exosurf® (colfoscéril)<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
(66)<br />
Les prématurés traités par Béractant nécessite moins <strong>de</strong> supplément d’O2 pour au moins 3<br />
jours par rapport à ceux traités par Colfoscéril. De plus, ils ont moins <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> mortalité,<br />
<strong>de</strong> rétinopathie du prématuré et l’association mortalité-bronchodysplasie pulmonaire que les<br />
nouveau-nés traités par Colfoscéril.<br />
(67)<br />
Curosurf® (poractant α) versus Survanta® (béractant)<br />
Lors d’un essai randomisé en aveugle, la moyenne <strong>de</strong> FiO2* pour <strong>de</strong>s doses <strong>de</strong> 100 ou 200mg<br />
<strong>de</strong> Poractant α était significativement plus faible que celle avec le Béractant. Par contre il n’y<br />
a pas <strong>de</strong> différence significative entre les <strong>de</strong>ux doses (100, et 200mg) <strong>de</strong> Poractant α. La<br />
nécessité <strong>de</strong> plus d’une dose <strong>de</strong> surfactant est moins importante lorsque le traitement initial se<br />
fait avec 200mg <strong>de</strong> Poractant α qu’avec le Beractant.<br />
La dose <strong>de</strong> 200mg <strong>de</strong> Poractant α entraîne une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s besoins en O2 avec<br />
moins d’administration qu’avec le Beractant. Elle diminue aussi significativement la mortalité<br />
par rapport à Béractant, et Poractant α 100mg chez les enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 37 SA.<br />
Globalement Poractant α conduit à une amélioration meilleure que le fait Béractant, avec une<br />
diminution plus importante <strong>de</strong>s besoins en O2, du nombre d’administration <strong>de</strong> doses<br />
supplémentaires, et <strong>de</strong> la mortalité chez le prématuré <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 36SA. (52)<br />
Surfaxin® (Lucinactant) versus Curosurf® (poractant α)<br />
(68)<br />
Lucinactant, et Poractant α ont une efficacité, et une tolérance similaire lorsqu’ils sont utilisés<br />
en traitement préventif ou curatif du syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire chez le prématuré. La<br />
capacité d’améliorer la performance <strong>de</strong>s surfactants synthétiques par l’adjonction d’un pepti<strong>de</strong><br />
mimant l’action <strong>de</strong> la protéine SP-B comme le sinapulti<strong>de</strong>, apporte <strong>de</strong> grands avantages à<br />
l’utilisation <strong>de</strong> surfactant exogène.<br />
84
(69)<br />
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Surfaxin® (Lucinactant) versus Exosurf (Colfoscéril) et Survanta®<br />
(Béractant)<br />
Lucinactant diminue significativement l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> SDR dans les 24heures par rapport à<br />
l’utilisation <strong>de</strong> Colfoscéril (39,1% vs 47,2%). Mais il n’y a pas <strong>de</strong> différence avec le<br />
Béractant. Lucinactant diminue la mortalité liée au SDR dans les 14 jours <strong>de</strong> vie (4,7% vs<br />
9,4% avec le Colfoscéril et 10,5% avec le Béractant)). La bronchodysplasie pulmonaire est<br />
significativement moindre par rapport au Colfoscéril, et toutes les causes <strong>de</strong> mortalité après<br />
36 SA sont plus faibles qu’avec le Béractant (21 vs 26%). Lucinactant est donc une option<br />
thérapeutique intéressante pour le traitement du SDR chez le prématuré.<br />
4.3.5. Effets indésirables<br />
4.3.5.1. Hémorragie pulmonaire<br />
Lors d’un essai clinique sur l’utilisation <strong>de</strong> surfactant chez les prématuré d’au moins 1250g<br />
avec un RDS, le principal effet indésirable observé était l’hémorragie pulmonaire cependant<br />
la différence entre groupe traité, et non traité par le surfactant n’est pas significative<br />
(p=0,055). (70)<br />
Ainsi les prématurés qui reçoivent un traitement prophylactique à base <strong>de</strong> surfactant exogène<br />
auraient un risque augmenté <strong>de</strong> développer une hémorragie pulmonaire selon d’autres étu<strong>de</strong>s.<br />
(45, 71)<br />
Dans un autre essai par l’équipe <strong>de</strong> Papin, et coll., le nombre d’hémorragie intraalvéolaire<br />
était similaire dans les groupes traités par le surfactant et non traités. Cependant le groupe<br />
traité a un risque plus élevé d’avoir une hémorragie pulmonaire étendue (p inf 0,05). (72)<br />
4.3.5.2. Immunologie<br />
Les complexes immuns retrouvés lors <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> surfactant exogène mais aussi<br />
présents chez les nouveaux nés non traités ne sont pas la cause <strong>de</strong> pathologie à court terme.<br />
(73)<br />
85
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
Globalement, le traitement par un surfactant exogène est sûr, et bien toléré avec un bénéfice à<br />
court terme. (71, 74)<br />
4.3.6. Conclusion<br />
4.3.6.1. Effet bénéfique <strong>de</strong> l’association corticoï<strong>de</strong>s et surfactant<br />
(75, 76, 77)<br />
Cela consiste en une corticothérapie anténatale, et administration postnatale d'un surfactant<br />
exogène.<br />
La biosynthèse du surfactant n'est pas la seule cible pulmonaire <strong>de</strong> la corticothérapie<br />
anténatale. Celle-ci modifie les propriétés biomécaniques du poumon par <strong>de</strong>s voies<br />
indépendantes du métabolisme du surfactant. L'architecture <strong>de</strong>s espaces alvéolaires est<br />
modifiée et le volume pulmonaire est augmenté. Ces données suggèrent que la corticothérapie<br />
anténatale améliore le pronostic respiratoire immédiat selon <strong>de</strong>s mécanismes « surfactant, et<br />
non surfactant dépendants ». Il est donc logique d'observer expérimentalement une synergie<br />
entre la corticothérapie anténatale, et l'administration d'un surfactant exogène.<br />
Les mécanismes biochimiques sous-tendant cette synergie sont a priori nombreux: diminution<br />
<strong>de</strong> la fuite capillaire trans-épithéliale susceptible <strong>de</strong> limiter l'inactivation secondaire du<br />
surfactant exogène, effet maturatif sur les enzymes du métabolisme phospholipidique<br />
modifiant le turn over, et la réutilisation du surfactant administré, combinaison apoprotéines<br />
endogènes - phospholipi<strong>de</strong>s exogènes.<br />
La corticothérapie anténatale diminue chez l'agneau prématuré le pool <strong>de</strong> surfactant non<br />
fonctionnel en diminuant l'activité <strong>de</strong> conversion.<br />
La synergie corticothérapie anténatale-surfactants exogènes apparaît évi<strong>de</strong>nte lors <strong>de</strong> l'analyse<br />
rétrospective <strong>de</strong>s essais contrôlés avec les surfactants exogènes artificiels ou naturels. Le<br />
bénéfice <strong>de</strong> la corticothérapie sur la mortalité à 28 jours, la mortalité d'origine respiratoire, et<br />
l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s hémorragies intraventriculaires sont clairement présents dans les populations<br />
traitées par surfactant naturel ou exogène. Dans une étu<strong>de</strong> prospective évaluant le bénéfice <strong>de</strong><br />
la corticothérapie à l'ère du surfactant exogène, les besoins en surfactant, la durée <strong>de</strong><br />
86
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
ventilation, et d'oxygénothérapie, l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s hémorragies intraventriculaire sont moindres<br />
dans le groupe soumis au traitement anténatal.<br />
4.3.6.2. Etu<strong>de</strong> européenne<br />
Au niveau européen, une étu<strong>de</strong> sur la prise en charge <strong>de</strong> l’immaturité pulmonaire en<br />
néonatologie a montré que le traitement par corticoï<strong>de</strong>s était largement répandu sauf en<br />
contexte infectieux. la corticothérapie était prescrite entre 24, et 28 SA en accord avec les<br />
recommandations <strong>de</strong> la littérature. 17% <strong>de</strong>s centres dont la majorité en Croatie, n’utilisaient<br />
pas le surfactant soit car ils ne possédaient pas d’unité <strong>de</strong> réanimation, soit en raison <strong>de</strong><br />
limitations budgétaires. Cependant les pratiques <strong>de</strong> prescription sont en adéquation avec les<br />
preuves <strong>de</strong> la littérature. En effet, la majorité <strong>de</strong>s centres européens administre les GC <strong>de</strong><br />
façon prophylactique.<br />
(78)<br />
4.3.6.3. Autres utilisations <strong>de</strong> surfactant<br />
Dans <strong>de</strong>s pathologies autres que le SDR, on s’est aperçu que le surfactant endogène était<br />
inactivé (ex pneumonie). Cette constatation permet d’élargir l’utilisation <strong>de</strong> surfactant<br />
exogène. (79)<br />
Pour conclure, la substitution par un surfactant exogène à un réel bénéfice chez les prématurés<br />
souffrant <strong>de</strong> SDR. Des améliorations <strong>de</strong>s produits utilisés sont en cours. Ainsi une nouvelle<br />
génération <strong>de</strong> surfactants synthétiques est en développement. Ils contiendraient <strong>de</strong>s molécules<br />
protéiques mimant les protéines SP B, et C, obtenues par synthèse chimique ou élaboration<br />
par <strong>de</strong>s systèmes procaryotes. Surfaxin® est l’exemple concret <strong>de</strong> ces recherches. (63, 80)<br />
Le surfactant exogène fait donc partie intégrante <strong>de</strong> la thérapie du SDRI chez le nouveau né<br />
prématuré associé au traitement anténatal par les corticoï<strong>de</strong>s.<br />
Les résultats obtenus chez ces enfants ont suscité l’intérêt <strong>de</strong>s chercheurs sur l’utilisation<br />
d’une thérapie similaire mais cette fois chez l’adulte dans le Syndrome <strong>de</strong> Détresse<br />
Respiratoire Aiguë.<br />
87
SDRI ET TRAITEMENT PAR SURFACTANT EXOGENE<br />
88
TROISIEME PARTIE<br />
TRAITEMENT DU SYNDROME DE<br />
DETRESSE RESPIRATOIRE AIGUË DE<br />
L’ADULTE : INTERÊT DU<br />
SURFACTANT EXOGENE ?<br />
89
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Après avoir étudié le traitement du SDRI par le surfactant nous allons nous intéresser au<br />
Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë <strong>de</strong> l’adulte. Cette insuffisance respiratoire présente<br />
<strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s avec la détresse respiratoire du prématuré, non pas par un déficit en surfactant<br />
mais par une atteinte dans l’intégrité, et la fonction <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. Le SDRA est un syndrome<br />
sévère associé à un taux <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong> 40 à 60%, d’où l’importance d’un traitement<br />
améliorant non seulement les échanges gazeux mais aussi le taux <strong>de</strong> mortalité.<br />
Nous rappellerons le diagnostic et l’étiologie d’un tel syndrome, ainsi que les traitements<br />
existants. Puis nous discuterons <strong>de</strong> l’intérêt d’un traitement par surfactant exogène à partir <strong>de</strong>s<br />
essais cliniques les plus récents.<br />
(81)<br />
1. Le SDRA <strong>de</strong> l’Adulte<br />
Ce syndrome a maintenant plus <strong>de</strong> 30 ans. Décrit en 1967 par Tom PETTY, il a longtemps été<br />
contesté. En effet, la question se posait d’avoir besoin <strong>de</strong> ce nouveau syndrome. Mais <strong>de</strong>puis,<br />
il est <strong>de</strong>venu une vraie spécificité <strong>de</strong> la réanimation avec <strong>de</strong> nombreux essais multicentriques,<br />
<strong>de</strong>s investigations physiopathologiques et la nécessité d’un environnement médical <strong>de</strong> plus en<br />
plus sophistiqué.<br />
(81)<br />
1.1. Définition<br />
En 1971 trois grands critères étaient admis pour définir le SDRA :<br />
⇒ L’hypoxémie<br />
⇒ Une compliance du système respiratoire diminuée<br />
⇒ Des opacités bilatérales sur les clichés thoraciques<br />
Mais bien vite seront rajoutés les critères suivants :<br />
⇒ Présence d’une étiologie compatible<br />
⇒ Absence d’insuffisance ventriculaire gauche authentifiée par une pression artérielle<br />
pulmonaire d’occlusion (PAPO*) inférieure à 18mmHg.<br />
⇒ Et pour les cas les plus sévères, l’existence d’une hypertension artérielle pulmonaire.<br />
91
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Cependant, cette définition n’a pas permis d’i<strong>de</strong>ntifier clairement une population ou <strong>de</strong>s sous-<br />
groupes homogènes dans ce syndrome. (81, 82)<br />
En 1992, dans un souci <strong>de</strong> clarification, la conférence américano-européenne (dans son<br />
consensus) définit une détresse respiratoire aiguë (ALI=acute lung injury, atteinte respiratoire<br />
aiguë), dont le SDRA ne sera que la forme la plus sévère, comme un syndrome<br />
« d’inflammation et d’augmentation <strong>de</strong> la perméabilité associée à une constellation<br />
d’anomalies cliniques, radiologiques, physiologiques que ne peut expliquer (mais qui peut lui<br />
être associé) une hypertension <strong>de</strong> l’oreillette gauche ou […] pulmonaire. » (81)<br />
Ainsi, il s’agit d’une détresse respiratoire mettant en jeu le pronostic vital, due à une atteinte<br />
pulmonaire aiguë, avec altération <strong>de</strong> l’hématose (PaO2/FiO2 inférieur à 200 mmHg), infiltrats<br />
pulmonaires bilatéraux, à PAPO normale c'est-à-dire inférieure à 18 mmHg (82, 84). Ce<br />
consensus définit l’insuffisance respiratoire aiguë lorsque PaO2/FiO2 est compris entre 200 et<br />
300 mmHg. (93)<br />
Les mécanismes physiopathologiques montrent une augmentation <strong>de</strong> la tension, une fuite<br />
protéique alvéolaire, <strong>de</strong>s infiltrats <strong>de</strong> cellules inflammatoires. Le résultat en est une<br />
hypoxémie. (84, 85 86)<br />
(figure 35)<br />
Le SDRA est une pathologie fréquente dont l’inci<strong>de</strong>nce est comprise entre 13,5 et 75/100 000,<br />
et affecte 16 à 18% <strong>de</strong>s patients sous ventilation dans les unités <strong>de</strong> soins intensifs. Malgré les<br />
progrès <strong>de</strong> prise en charge, le taux <strong>de</strong> mortalité reste <strong>de</strong> 30 à 40% et le coût financier est<br />
important. (84, 86)<br />
1.2. Diagnostic, signes cliniques et examens<br />
Les signes précoces sont : une augmentation <strong>de</strong> la fréquence respiratoire*, une dyspnée*, et<br />
une cyanose*. Ensuite la cyanose progresse, et le mala<strong>de</strong> <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus dyspnéique,<br />
et tachypnéique*. (82)<br />
92
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Pour mettre en évi<strong>de</strong>nce le syndrome <strong>de</strong> SDRA, différents examens sont réalisés :<br />
Gaz du sang artériel : en cas <strong>de</strong> SDRA, on a un rapport PaO2/FiO2 inférieur à 200 mmHg.<br />
Une radiographie pulmonaire : avec <strong>de</strong>s aspects variables d’infiltrats bilatéraux voir<br />
d’opacification complète. Figure 34<br />
Figure 34: radiographies thoraciques montrant <strong>de</strong>s infiltrats bilatéraux<br />
Sources : http://www.scielo.br/img/revistas/jpneu/v29n5/a11f06.gif<br />
http://www.md.ucl.ac.be/entites/mint/intr/hainaut/dossierprojet/dossierdocsem/pneumo_mino<br />
cin/thorax_face.jpg<br />
Exploration hémodynamique à l’ai<strong>de</strong> d’un cathéter spécifique : montrant une PAPO inférieure<br />
à 18mmHg afin d’éliminer un œdème aigu du poumon d’origine cardiogénique.<br />
(82)<br />
Lors <strong>de</strong> la phase aiguë dite exsudative, un processus inflammatoire se met en place, avec la<br />
présence <strong>de</strong> médiateurs <strong>de</strong> cette inflammation (comme les PNN). Il y a tout d’abord<br />
augmentation <strong>de</strong> la perméabilité <strong>de</strong> l’endothélium capillaire et/ou <strong>de</strong> l’épithélium alvéolaire.<br />
Ensuite, les protéines plasmatiques ainsi qu’un flui<strong>de</strong> oedémateux diffusent dans l’espace<br />
interstitiel et plus tard dans l’espace alvéolaire (figure 35). Puis l’inflammation du<br />
parenchyme pulmonaire conduit à une fibrose avec augmentation <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> la<br />
matrice <strong>de</strong> collagène. Tous ces éléments créent les infiltrats bilatéraux révélés par les<br />
radiographies (figure 34).<br />
93
Figure 35: mécanisme <strong>de</strong>s lésions pulmonaires dans le SDRA<br />
Source : http://mnet.medinet.net.mx/conapeme/emc/primera.jpg<br />
1.3. Diagnostics différentiels<br />
o Il faut faire attention à d’autres pathologies proches du SDRA :<br />
Œdème pulmonaire aigu d’origine cardiogénique<br />
Pneumothorax<br />
Pneumopathie bactérienne ou virale<br />
(82)<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
94
1.4. Etiologie et facteurs <strong>de</strong> risques<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
En tant que syndrome, le SDRA peut coexister avec certaines maladies mais peut aussi<br />
compliquer d’autres pathologies. Ainsi, il est réellement important d’i<strong>de</strong>ntifier, et <strong>de</strong> connaître<br />
les différents facteurs <strong>de</strong> risque, et l’étiologie d’un tel syndrome. De nombreuses pathologies<br />
comme une pneumonie, un traumatisme ou un sepsis peuvent conduire à un SDRA. (87)<br />
On peut séparer ces facteurs selon <strong>de</strong>s causes directes ou indirectes : (82)<br />
Atteinte directe :<br />
Inhalation<br />
Infection pulmonaire diffuse<br />
(bactérienne, virale,<br />
pneumocystis…)<br />
Noya<strong>de</strong><br />
Inhalation <strong>de</strong> toxiques<br />
Contusion pulmonaire<br />
Parmi les causes directes, les plus communes sont les infections pulmonaires (bactériennes,<br />
virales ou fongiques), et l’inhalation du contenu gastrique. Les contusions pulmonaires,<br />
inhalation <strong>de</strong> gaz toxiques (NO2, ozone, fumée <strong>de</strong> tabac), exposition à <strong>de</strong>s hautes pressions en<br />
O2, intoxications par <strong>de</strong>s agents à tropisme pulmonaire (bléomycine, paraquat, amiodarone),<br />
œdème à haute altitu<strong>de</strong>, ou réexpansion pulmonaire rapi<strong>de</strong> restent moins fréquentes. (84)<br />
Parmi les causes indirectes, le sepsis, le polytraumatisme avec choc, les transfusions<br />
multiples sont les causes les plus fréquentes <strong>de</strong> SDRA. Tandis que les brûlures sévères, les<br />
formes sévères <strong>de</strong> malaria, chirurgie à cœur ouvert avec circulation extracorporelle prolongée,<br />
la pancréatite aiguë ou l’intoxication par <strong>de</strong>s drogues types héroïnes sont moins fréquentes.<br />
(84)<br />
Atteinte indirecte :<br />
Sepsis<br />
Traumatisme sévère non<br />
thoracique<br />
Transfusions multiples<br />
Circulation extracorporelle<br />
95
Mais on peut aussi les séparer en atteintes toxiques, et non toxiques :<br />
Étiologie toxique<br />
Inhalation d’hydrocarbures<br />
Inhalation <strong>de</strong> composés irritants<br />
(Chlore, NO2, fumées, ozone, O2 à<br />
haute concentration, fumées<br />
métalliques, gaz moutar<strong>de</strong>)<br />
Paraquat<br />
Opiacés (héroïne, morphine,<br />
<strong>de</strong>xtropropoxyphène, méthadone)<br />
(82)<br />
Cependant cette classification est peu utilisée en pratique.<br />
1.5. Devenir, évolution, surveillance et complications<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
De nombreuses complications peuvent survenir entraînant une défaillance multiviscérale.<br />
Le SDRA nécessite une surveillance stricte :<br />
Gaz du sang artériel<br />
Paramètres respiratoires<br />
Paramètres hémodynamiques, et particulièrement la PAPO. Oxymétrie <strong>de</strong> pouls<br />
Radiographie pulmonaire<br />
La surveillance d'autres paramètres peut être indiquée ; elle sera fonction <strong>de</strong> la cause, et <strong>de</strong> la<br />
survenue <strong>de</strong> défaillances d'autres organes.<br />
Une fibrose pulmonaire chronique peut survenir dans les suites <strong>de</strong> la pathologie.<br />
(81, 82)<br />
Étiologie non toxique<br />
Inhalation du contenu gastrique<br />
(fréquent en cas d’intoxication)<br />
Atteintes systémiques graves<br />
(infections, traumatismes, état <strong>de</strong><br />
choc)<br />
96
2. Traitement actuel<br />
2.1. Ventilatoire<br />
2.1.1. But du traitement<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Pendant longtemps, la ventilation mécanique avait pour but <strong>de</strong> normaliser les gaz du sang en<br />
recherchant une normoxie et une normocapnie. Cependant <strong>de</strong>s travaux récents sur la toxicité<br />
pulmonaire <strong>de</strong> l’O2 et sur l’efficacité <strong>de</strong> stratégies protectrices du barotraumatismes ont<br />
amené à modifier les stratégies ventilatoires. (81)<br />
En effet, l’amélioration <strong>de</strong>s échanges gazeux n’est plus le seul objectif <strong>de</strong> la ventilation<br />
mécanique et les stratégies actuelles ont généralement pour but <strong>de</strong> protéger le poumon <strong>de</strong>s<br />
lésions induites par la ventilation, <strong>de</strong> prévenir l’apparition <strong>de</strong> nouvelles défaillances d’organes<br />
et <strong>de</strong> réduire la mortalité. (83)<br />
2.1.2. Objectif<br />
D’après l’étu<strong>de</strong> NIH, il faut régler la FiO2* pour obtenir une PaO2* entre 50 et 55 Torr* et<br />
une SaO2* entre 88 et 95%.<br />
2.1.3. Différents types<br />
2.1.3.1. Volumes courants<br />
Le but est <strong>de</strong> maintenir le pH artériel supérieur à 7,20 en générale sans atteindre <strong>de</strong>s pressions<br />
<strong>de</strong> plateau excessives moyennant une diminution <strong>de</strong>s volumes courants. En effet, on ne<br />
cherche plus à normaliser la PaCO2 dans tous les cas, car il semblerait que les volumes<br />
courants avec <strong>de</strong>s pressions transalvéolaires élevées puissent donner <strong>de</strong>s lésions pulmonaires<br />
sur un parenchyme déjà lésé. Certaines étu<strong>de</strong>s montrent une surmortalité significative dans les<br />
groupes <strong>de</strong> patients ventilés avec un courant élevé (12mL/kg avec une pression <strong>de</strong> plateau<br />
inférieure à 50 cm H2O) par rapport à ceux traités par un volume courant plus faible (6mL/kg<br />
et pression <strong>de</strong> plateau inférieure à 30 cmH2O)<br />
On recomman<strong>de</strong> donc <strong>de</strong>s volumes courants adaptés pour obtenir une pression <strong>de</strong> plateau<br />
inférieure à 35 voir 30 cmH2O. (81)<br />
97
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
L’échec <strong>de</strong> la ventilation mécanique conventionnelle rend nécessaire l’utilisation <strong>de</strong><br />
techniques alternatives ou <strong>de</strong> thérapeutiques adjuvantes afin d’améliorer l’hématose. Pour<br />
améliorer l’oxygénation tout en limitant les risques <strong>de</strong> barotraumatismes, on est donc amené à<br />
utiliser la PEEP, les manœuvres <strong>de</strong> recrutement, le décubitus ventral.<br />
2.1.3.2. PEEP<br />
Il s’agit d’une pression positive en fin d’expiration. Elle a pour but <strong>de</strong> recruter les zones<br />
pathologiques non aérées du parenchyme pulmonaire. Il faut cependant faire attention à une<br />
surdistension <strong>de</strong>s zones relativement saines.<br />
Des étu<strong>de</strong>s chez l’animal suggèrent une augmentation <strong>de</strong>s atteintes pulmonaires par les forces<br />
<strong>de</strong> cisaillement (mouvements répétés <strong>de</strong> réouverture/collapsus) qui pourraient favoriser la<br />
libération <strong>de</strong> cytokines proinflammatoires.<br />
L’association d’une PEEP modérément élevée à <strong>de</strong>s manœuvres <strong>de</strong> recrutement avec une<br />
diminution <strong>de</strong>s volumes courants, pemet une diminution <strong>de</strong>s pressions <strong>de</strong> plateau<br />
probablement par recrutement <strong>de</strong>s zones collabées. Cela permet une plus gran<strong>de</strong> distribution<br />
du volume courant dans un plus grand volume fonctionnel. Il y a <strong>de</strong> plus, significativement,<br />
moins <strong>de</strong> barotraumatisme qu’avec une stratégie conventionnelle.<br />
A l’heure actuelle, malheureusement il n’y a pas <strong>de</strong> niveau optimal <strong>de</strong> PEEP démontré.<br />
(81, 83)<br />
2.1.3.3. Manœuvres <strong>de</strong> recrutement<br />
Dans les premières semaines, le collapsus progressif peut être prévenu par <strong>de</strong>s manœuvres <strong>de</strong><br />
recrutement. Elles peuvent consister en l’application <strong>de</strong> plateau inspiratoire prolongé, <strong>de</strong><br />
soupirs, d’augmentation séquentielle <strong>de</strong> la PEEP. Il n’y a pas <strong>de</strong> différence significative entre<br />
les différentes métho<strong>de</strong>s.<br />
Le but <strong>de</strong> ces manœuvres est <strong>de</strong> recruter les alvéoles, maintenir le poumon ouvert, prévenir le<br />
dérecrutement, prévenir la surdistension. on note une amélioration <strong>de</strong> l’oxygénation sur 1h<br />
après un soupir mais l’effet est transitoire.<br />
Il n’y pas <strong>de</strong> consensus sur les modalités d’utilisation actuellement. (81, 83)<br />
98
2.1.3.4. Positionnement<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Lors <strong>de</strong> la ventilation mécanique, les patients sont majoritairement placés en décubitus dorsal.<br />
De nombreuses étu<strong>de</strong>s cliniques ont montré l’amélioration du décubitus ventral (c'est-à-dire le<br />
positionnement sur le ventre) sur l’oxygénation artérielle. En effet différentes étu<strong>de</strong>s montrent<br />
qu’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4 heures en décubitus ventral permettrait d’améliorer le rapport PaO2/FiO2.<br />
Cela peut s’expliquer par le fait que le décubitus ventral limite l’expansion <strong>de</strong> la cage<br />
thoracique vers l’avant, permet la distribution <strong>de</strong>s volumes courants vers les zones dorsales<br />
c'est-à-dire postérieures qui sont les plus perfusées, et permet aussi le recrutement <strong>de</strong>s ces<br />
zones (toujours difficile en position dorsale). (81, 83, 88)<br />
Cependant, les effets d’une séance au cours d’un SDRA sont très patient-dépendant et même<br />
s’il existe <strong>de</strong> nombreuses preuves d’efficacité physiologique sur l’oxygénation ou la<br />
prévention <strong>de</strong>s effets négatifs <strong>de</strong> la ventilation mécanique, il n’y a pas <strong>de</strong> bénéfice clinique<br />
démontré en terme <strong>de</strong> survie. De plus, il existe <strong>de</strong>s risques lors du retournement <strong>de</strong>s patients.<br />
(83)<br />
2.1.3.5. Ventilation Haute Fréquence<br />
La ventilation haute fréquence se définit par <strong>de</strong>s fréquences respiratoires généralement<br />
supérieures à 150 insufflations /min permettant une amélioration rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s échanges gazeux.<br />
Le volume insufflé est souvent inférieur à l’espace mort anatomique (2-4 ml/kg). Cette<br />
technique permet <strong>de</strong> limiter les altérations structurelles et fonctionnelles du surfactant et<br />
d’atténuer la réponse inflammatoire induite par la ventilation mécanique. Une <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />
utilisées est la ventilation haute fréquence par oscillation. Cette ventilation améliore, selon<br />
une étu<strong>de</strong> clinique, l’oxygénation au cours <strong>de</strong>s 24 premières heures mais aucune réduction<br />
significative <strong>de</strong> la mortalité à 30 jours par rapport à la ventilation mécanique conventionnelle.<br />
(81, 83)<br />
99
2.2. Pharmacologique<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Différents traitements ont été l’objet d’étu<strong>de</strong>s dans le cadre du SDRA selon leur mécanisme<br />
d’action.<br />
Le monoxy<strong>de</strong> d’azote (NO)<br />
Le NO est un vasodilatateur pulmonaire sélectif modulant le tonus vasculaire pulmonaire <strong>de</strong><br />
base chez les sujets sains grâce à la synthèse continue <strong>de</strong> NO par les cellules endothéliales. Il<br />
est administré sous forme inhalée et abaisse les résistances vasculaires pulmonaires. En<br />
favorisant la vasodilatation artériolaire pulmonaire dans les zones ventilées, le NO améliore le<br />
rapport ventilation/perfusion et diminue l’hypoxémie <strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> SDRA.<br />
Cependant, l’inhalation <strong>de</strong> NO n’a montré un bénéfice significatif dans aucune <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s.<br />
Les étu<strong>de</strong>s pronostics n’ont pas permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce une influence sur le pronostic et<br />
la mortalité du SDRA. Ainsi, l’utilisation du NO ne sera réservée qu’aux patients ayant une<br />
oxygénation insuffisante malgré une ventilation optimale, une défaillance ventriculaire droite<br />
associée à une HTA avec un in<strong>de</strong>x cardiaque restant faible malgré <strong>de</strong>s thérapeutiques<br />
adaptées. (83, 88)<br />
Almitrine (Vectarion®)<br />
C’est un analeptique respiratoire périphérique qui majore la vasoconstriction pulmonaire<br />
hypoxique par une action sur les canaux potassiques au niveau <strong>de</strong>s cellules musculaires lisses.<br />
En augmentant la vasoconstriction, Almitrine redistribue le débit sanguin au profit <strong>de</strong>s zones<br />
bien ventilées et améliore ainsi le rapport ventilation/perfusion et l’oxygénation. Mais<br />
Almitrine majore l’hypertension artérielle pulmonaire et diminue la fraction d’éjection<br />
ventriculaire. Il s’agit d’un traitement symptomatique <strong>de</strong> l’hypoxémie, mais les bénéfices en<br />
terme <strong>de</strong> survie et <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> ventilation semblent hypothétiques. (83)<br />
D’autres traitements pharmacologiques existent mais aucun n’a encore démontré son<br />
efficacité au cours du SDRA lors d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> phase III. Aussi je ne ferais que les citer :<br />
Les anticorps anti-endotoxine, les antagonistes <strong>de</strong>s cytokines pro-inflammatoires, les<br />
inhibiteurs <strong>de</strong> la cyclo-oxygénase, les corticoï<strong>de</strong>s, les anti-oxydants, les vasodilatateurs<br />
pulmonaires, kétoconazole.<br />
(88, 89, 90)<br />
100
2.3. Conclusion<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Les techniques ventilatoires permettent d’augmenter la PaO2 et <strong>de</strong> diminuer la PaCO2. Mais<br />
l’amélioration <strong>de</strong> ces techniques, notamment la PEEP et le recrutement, a permis <strong>de</strong> diminuer<br />
le nombre d’alvéoles collaber et ainsi améliorer la fonction respiratoire. Les thérapies<br />
pharmacologiques effectives sont extrêmement limitées dans le cadre du SDRA. Cependant<br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s plus approfondies sont encore nécessaires pour évaluer un éventuel bénéfice. Le<br />
manque actuel <strong>de</strong> thérapeutique explique l’intérêt <strong>de</strong>s praticiens pour le surfactant exogène.<br />
3. Surfactant exogène : intérêts et étu<strong>de</strong>s déjà menées<br />
3.1. Pourquoi étudier un tel traitement chez l’adulte ?<br />
Le SDRA présente <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s avec le SDRI, mais au lieu d’être imputable à une absence<br />
<strong>de</strong> surfactant naturel, il s’agirait d’anomalies <strong>de</strong> ce surfactant (84, 86, 91). Ces anomalies<br />
favoriseraient l’instabilité alvéolaire, et le collapsus. Cela entraîne donc une perte <strong>de</strong> la<br />
compliance, et <strong>de</strong>s perturbations dans les échanges gazeux observées dans le SDRA.<br />
En 1979, PETTY a examiné les poumons <strong>de</strong> patients morts d’insuffisance respiratoire. Il a<br />
mis en évi<strong>de</strong>nce une dégradation <strong>de</strong>s fonctions du surfactant. Plus récemment, en étudiant <strong>de</strong>s<br />
lavages bronchoalvéolaires chez <strong>de</strong>s patients souffrant <strong>de</strong> SDRA, on a remarqué qu’il y a<br />
dégradation <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> tension <strong>de</strong> surface, et <strong>de</strong>s changements plus ou<br />
moins complexes du surfactant. C’est à dire :<br />
⇒ Un manque <strong>de</strong> composé actif du surfactant (PPL/Apoprotéine). Ce manque fait suite à<br />
l’altération du métabolisme et <strong>de</strong> la sécrétion <strong>de</strong>s composants du surfactant par <strong>de</strong>s<br />
pneumocytes anormaux. Ces anomalies biochimiques sont le reflet <strong>de</strong> l’atteinte <strong>de</strong>s<br />
pneumocytes <strong>de</strong> type II.<br />
101
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
⇒ Une inhibition <strong>de</strong> la fonction du surfactant par fuite <strong>de</strong>s protéines du plasma suite à<br />
l’altération <strong>de</strong> la barrière hématoaérienne. (l’albumine, l’hémoglobine, le fibrinogène<br />
possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s propriétés inhibitrices du surfactant).<br />
⇒ Une incorporation <strong>de</strong>s PPL, et <strong>de</strong>s apoprotéines dans <strong>de</strong>s polymères <strong>de</strong> fibrine<br />
conduisant à la formation <strong>de</strong> membrane hyaline.<br />
⇒ Des dommages ou une inhibition <strong>de</strong>s composés du surfactant par <strong>de</strong>s médiateurs <strong>de</strong><br />
l’inflammation.<br />
⇒ Des altérations <strong>de</strong> la distribution, avec augmentation <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> petits agrégats<br />
plus pauvres en SP-B. Ces <strong>de</strong>rniers seraient <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> dégradation, et ils<br />
auraient une plus faible activité <strong>de</strong> surface.<br />
La perte d’activité <strong>de</strong> surface du surfactant tend à augmenter la tension <strong>de</strong> surface alvéolaire<br />
entraînant une instabilité alvéolaire, et la formation d’atélectasies avec une diminution <strong>de</strong> la<br />
compliance pulmonaire.<br />
(84, 92)<br />
En mettant en évi<strong>de</strong>nce l’implication d’anomalies du surfactant naturel, on comprend l’intérêt<br />
potentiel <strong>de</strong> remplacer ce surfactant déficient par un surfactant exogène.<br />
Aussi <strong>de</strong> nombreux essais cliniques ont été menés afin <strong>de</strong> juger <strong>de</strong> l’efficacité mais aussi <strong>de</strong> la<br />
tolérance d’un tel traitement.<br />
102
3.2. Les essais expérimentaux et cliniques<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
3.2.1. Le traitement par surfactant exogène selon différentes causes du<br />
SDRA<br />
3.2.1.1. Induit par HCl<br />
Une étu<strong>de</strong> chez le rat a été menée afin d’observer l’effet du traitement par un surfactant<br />
exogène sur les poumons après instillation d’HCl. Cette instillation a créé une détresse<br />
respiratoire.<br />
Lorsque la PaO2 est inférieure à 200 mmHg, cinq groupes ont été formés :<br />
Un groupe I contrôle<br />
Une groupe II recevant du surfactant<br />
Le groupe III subit d’abord un lavage bronchoalvéolaire par une solution saline avant <strong>de</strong><br />
recevoir le traitement par surfactant<br />
Le groupe IV reçoit un LBA salin seul<br />
Le groupe V subit un LBA par une solution diluée <strong>de</strong> surfactant.<br />
Les échanges gazeux sont augmentés dans les groupes III, et V. L’analyse <strong>de</strong>s LBA révèle un<br />
liqui<strong>de</strong> très riche en protéines. Il s’agit <strong>de</strong> protéines issues du plasma. Elles inhibent la<br />
fonction du surfactant, leur élimination améliore donc l’efficacité du traitement par surfactant.<br />
(93)<br />
3.2.1.2. Par pneumonie virale ou bactérienne<br />
Une étu<strong>de</strong> a été menée chez le rat adulte avec un SDRA en présence d’une pneumonie virale<br />
(après 36h d’infection). Les auteurs ont noté une dégradation <strong>de</strong>s échanges gazeux, et une<br />
acidose.<br />
Avec la PEEP, une amélioration transitoire <strong>de</strong>s échanges gazeux est observée pendant 48h.<br />
L’administration à ce moment là <strong>de</strong> surfactant exogène augmente <strong>de</strong> façon importante<br />
l’oxygénation artérielle dans les 5 minutes, et augmente la PaO2 dans les 2 heures. Cette étu<strong>de</strong><br />
met en avant un intérêt pour le traitement par le surfactant dans le cadre d’un SDRA chez<br />
l’adulte.<br />
103
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Une autre étu<strong>de</strong> chez le rat souffrant d’une pneumonie à Pneumocystis carinii montre une<br />
augmentation <strong>de</strong> la PaO2 et <strong>de</strong> la fonction pulmonaire après instillation <strong>de</strong> surfactant. Le<br />
syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire est amélioré avec <strong>de</strong>s alvéoles stabilisées, et bien aérées en<br />
présence <strong>de</strong> surfactant, tandis que les alvéoles sont remplies d’œdème en absence <strong>de</strong><br />
traitement.<br />
Le surfactant exogène pourrait donc ai<strong>de</strong>r au rétablissement <strong>de</strong> patients souffrant <strong>de</strong> détresse<br />
respiratoire aiguë en présence <strong>de</strong> pneumonie à Pneumocytis carinii.<br />
(94, 95)<br />
3.2.1.3. En présence <strong>de</strong> sepsis<br />
Dans une étu<strong>de</strong> sur 10 patients atteints <strong>de</strong> SDRA dans le cadre d’un sepsis, l’analyse du LBA<br />
montrait une dégradation <strong>de</strong>s fonctions du surfactant. L’administration <strong>de</strong> 300 mg/kg <strong>de</strong><br />
surfactant exogène entraîne une augmentation significative du rapport PaO2/FiO2. (96) On<br />
observait aussi une amélioration grâce au recrutement d’alvéoles collapsées. (84)<br />
Cependant une autre étu<strong>de</strong> menée cette fois sur 725 patients (un groupe placebo et un recevant<br />
par aérosol du surfactant synthétique en continue sur 5 jours) montre qu’il y a<br />
significativement plus <strong>de</strong> sécrétion dans le groupe surfactant, mais aucune différence<br />
significative sur la survie à 30 jours, la durée <strong>de</strong> séjours en soins intensifs, la durée <strong>de</strong><br />
ventilation mécanique ou sur les fonctions physiologiques (97).<br />
Mais plusieurs critiques peuvent être formulée ici (84) :<br />
L’aérosol ne semble pas être une technique appropriée à la délivrance <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong><br />
surfactant, en effet d’après les auteurs eux-mêmes, seul 4,5% <strong>de</strong> la dose administrée est<br />
retrouvée au niveau pulmonaire.<br />
Le surfactant utilisé est synthétique, et ne contient aucune protéine, or ces surfactants ont déjà<br />
montré une plus faible efficacité dans le traitement <strong>de</strong> la détresse respiratoire du prématuré<br />
par rapport aux surfactants naturels. Ainsi, une étu<strong>de</strong> utilisant un surfactant contenant le<br />
pepti<strong>de</strong> synthétique KL4 (mimant la protéine SP-B) montre une amélioration <strong>de</strong><br />
l’oxygénation et <strong>de</strong> la PEEP après 72 heures. (84)<br />
Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 27 patients recevant 300-500 mg/kg d’un surfactant naturel sont comparés à 12<br />
volontaires sains. Il y a restauration <strong>de</strong>s propriétés biochimiques du surfactant, et une<br />
amélioration significative, mais pas <strong>de</strong> normalisation complète <strong>de</strong>s fonctions respiratoires.<br />
(98)<br />
104
3.2.1.4. Par le paraquat<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Le Paraquat était surtout utilisé comme herbici<strong>de</strong>, et peut entraîner <strong>de</strong>s empoisonnements<br />
sévères. Il cause préférentiellement une toxicité pulmonaire semblable au SDRA, et peut<br />
conduire à une fibrose* progressive pulmonaire, ou une insuffisance multi-organes.<br />
Les dommages causés aux poumons sont secondaires à une détérioration du surfactant<br />
résultant d’une atteinte <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> type I, et II mais aussi d’une augmentation <strong>de</strong> la<br />
perméabilité capillaire alvéolaire par agression <strong>de</strong>s cellules par les radicaux oxygénés. Cette<br />
augmentation <strong>de</strong> la perméabilité permet la libération <strong>de</strong> protéines plasmatiques entraînant une<br />
inhibition <strong>de</strong>s fonctions du surfactant.<br />
Or comme la déficience du surfactant contribue à la pathologie <strong>de</strong> l’insuffisance respiratoire<br />
chez l’ animal, une thérapie par surfactant exogène pourrait améliorer les échanges gazeux.<br />
Il y a amélioration significative <strong>de</strong> PaO2 après traitement par surfactant exogène lorsque la<br />
PEEP ne suffit pas à maintenir l’oxygénation artérielle à la normale. La FiO2 diminue aussi<br />
avec la thérapie par surfactant.<br />
Ce traitement est intéressant car les hautes pressions en O2 peuvent potentialiser l’action<br />
toxique du Paraquat.<br />
Cette étu<strong>de</strong> suggère une administration la plus précoce possible, et à un haut dosage <strong>de</strong><br />
surfactant jusqu'à amélioration <strong>de</strong>s échanges gazeux. (99)<br />
3.2.2. Les autres essais cliniques et expérimentaux<br />
3.2.2.1. Différentes étu<strong>de</strong>s entre 1994 et 1998<br />
En 1994, Spragg et al. ont administré à 6 patients souffrant <strong>de</strong> SDRA, un surfactant d’origine<br />
porcine via un bronchoscope afin <strong>de</strong> restaurer la fonction pulmonaire. L’administration était<br />
bien tolérée, et suivie d’une faible amélioration transitoire <strong>de</strong>s échanges gazeux. Cependant, il<br />
n’y avait pas <strong>de</strong> changement significatif sur les radiographies, ou sur la compliance<br />
pulmonaire.<br />
Chez 2 patients, ces auteurs ont mis en évi<strong>de</strong>nce une diminution <strong>de</strong> l’inhibition <strong>de</strong>s fonctions<br />
du surfactant après remplacement <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.<br />
On peut cependant critiqué le faible nombre <strong>de</strong> patient. (100)<br />
105
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1998 par Gommers et Lechmann voulait montrer qu’un lavage bronchoalvéolaire<br />
par une solution diluée <strong>de</strong> surfactant suivi <strong>de</strong> l’instillation <strong>de</strong> surfactant, potentialise l’action<br />
d’une instillation <strong>de</strong> surfactant seule. Ainsi <strong>de</strong>s rats, chez lesquels un SDRA a été induit par<br />
plusieurs lavages salins successifs, ont été réparti en 7 groupes :<br />
1. surfactant (150mg/kg) 10 minutes après le <strong>de</strong>rnier lavage<br />
2. surfactant 150 mg/kg<br />
3. surfactant 300 mg/kg<br />
4. LBA salin<br />
5. LBA par surfactant<br />
6. LBA salin + instillation surfactant<br />
7. LBA par surfactant + instillation surfactant<br />
Les auteurs ont montré que seuls les groupes 1 et 7 ont une amélioration stable <strong>de</strong>s fonctions<br />
pulmonaires c'est-à-dire avec une PaO2 augmentée. (101)<br />
En 1997, dans un essai randomisé en ouvert, Spragg et Gregory ont administré un surfactant<br />
d’origine bovine à <strong>de</strong>s patients souffrant <strong>de</strong> SDRA afin d’obtenir <strong>de</strong>s informations sur la<br />
tolérance, et l’efficacité d’un tel traitement.<br />
Le groupe 1 contrôle était traité selon les thérapies standards (c’est à dire ventilatoires) tandis<br />
que les autres groupes recevaient en plus une instillation endotrachéale <strong>de</strong> surfactant.<br />
Ainsi, le groupe 2 a reçu 8 doses <strong>de</strong> 50 mg <strong>de</strong> PPL /kg,<br />
le groupe 3, 8 doses <strong>de</strong> 100 mg <strong>de</strong> PPL/kg,<br />
le groupe 4, 4 doses à 100mg <strong>de</strong> PPL/kg.<br />
Ils ont étudié les paramètres ventilatoires, les gaz du sang artériel, l’insuffisance organique, le<br />
LBA, l’immunologie, la survie, les effets indésirables sur 28 jours.<br />
La FiO2 à 120 heures a diminué significativement dans le groupe 4 par rapport au contrôle. La<br />
mortalité <strong>de</strong>s groupes surfactants était plus faible que celle du groupe contrôle. L’instillation<br />
était bien tolérée (comme le montrait déjà l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Spragg et al), et aucun effet indésirable<br />
n’a été mis en évi<strong>de</strong>nce lors <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. (102)<br />
Pour conclure, ces différentes étu<strong>de</strong>s montrent bien l’intérêt porté il y a déjà une dizaine<br />
d’années à la thérapie par le surfactant. Les différents articles, qu’ils soient plus ou moins<br />
positifs quant à l’utilisation <strong>de</strong> surfactant, montrent tout <strong>de</strong> même une bonne tolérance <strong>de</strong><br />
l’administration par instillation endotrachéale. Des étu<strong>de</strong>s positives chez l’animal (101) ont<br />
106
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
trouvé un écho chez les patients atteints <strong>de</strong> SDRA (102), et ten<strong>de</strong>nt à prouver l’intérêt <strong>de</strong><br />
continuer les étu<strong>de</strong>s sur un tel traitement.<br />
Cependant, quelques 10 ans plus tard quant est-il réellement ? Les essais menés ont-ils réussi<br />
à démontrer significativement une amélioration voire une guérison du SDRA par le traitement<br />
par surfactant ? Nous allons faire un état <strong>de</strong>s lieux grâce aux articles suivants qui s’éten<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> 2001 à 2004. Puis nous verrons quelles sont les différentes explications <strong>de</strong>s résultats<br />
observés.<br />
3.2.2.2. Etu<strong>de</strong>s récentes<br />
Les étu<strong>de</strong>s menées chez le prématuré montraient déjà une meilleure efficacité <strong>de</strong>s surfactants<br />
naturels, c'est-à-dire contenant les apoprotéines, sur les surfactants synthétiques, où les<br />
protéines sont absentes. En se basant sur ce principe, et sur l’intérêt <strong>de</strong> traiter le SDRA par un<br />
surfactant exogène, Spragg et all ont mené 2 étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> phase III multicentriques, randomisées,<br />
en double aveugle sur 448 patients. (103)<br />
Ces 2 essais comparaient une thérapie standard, et une thérapie standard associée à 4<br />
instillations intratrachéales d’un surfactant contenant une protéine SP-C recombinante sur une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 24h.<br />
Il n’y a pas <strong>de</strong> différence significative entre les 2 groupes sur le taux <strong>de</strong> mortalité, et le<br />
nombre <strong>de</strong> jours sous ventilation mécanique. Les patients recevant le surfactant avaient par<br />
contre une amélioration significativement plus importante <strong>de</strong> l’oxygénation durant 24h <strong>de</strong><br />
traitement. Cependant l’utilisation <strong>de</strong> surfactant exogène dans une population hétérogène <strong>de</strong><br />
patients souffrant <strong>de</strong> SDRA n’améliore pas la survie.<br />
Au niveau tolérance, 60% <strong>de</strong>s patients ont présenté <strong>de</strong>s effets indésirables dans les premières<br />
24h d’initiation du traitement. Les plus courants étaient l’hypoxémie, l’hypotension, ou la<br />
bradycardie*.<br />
L’analyse d’interaction entre la cause <strong>de</strong> SDRA (atteinte directe ou indirecte), et le traitement<br />
a montré une interaction pour l’analyse du taux <strong>de</strong> mortalité. C'est-à-dire que les patients<br />
souffrant <strong>de</strong> SDRA par atteinte directe du poumon avaient un taux <strong>de</strong> survie plus élevé en<br />
recevant un traitement par surfactant. (103)<br />
107
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
En février 2004, 3 étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> phase III étaient en cours sur une thérapie par surfactant toujours<br />
dans le SDRA. Selon les données récentes, les surfactants proches du naturel par sa<br />
composition en protéines (SP-B et SP-C), et en PPL sont capables <strong>de</strong> restaurer la physiologie<br />
normale du surfactant. (104)<br />
Il faut maintenant attendre les résultats <strong>de</strong>s différentes étu<strong>de</strong>s pour pouvoir tirer <strong>de</strong>s<br />
conclusions sur l’intérêt réel du surfactant exogène en thérapeutique.<br />
3.2.2.3. Explication quant aux résultats <strong>de</strong> certaines étu<strong>de</strong>s<br />
Il est possible que l’utilisation <strong>de</strong> surfactant exogène ne soit bénéfique que chez une<br />
population très spécifique <strong>de</strong> patient souffrant d’insuffisance pulmonaire aiguë (ALI). (103)<br />
Ainsi le taux <strong>de</strong> mortalité élevé chez ces patients est dû la plupart du temps à une défaillance<br />
<strong>de</strong> plusieurs organes ainsi qu’à la présence d’un sepsis, et pas seulement à la détresse<br />
respiratoire. Ce qui explique que le surfactant ne soit pas toujours efficace. (86)<br />
Les différentes expériences menées sont variables selon la nature <strong>de</strong> l’insuffisance<br />
respiratoire, le type <strong>de</strong> surfactant utilisé, la dose, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> délivrance, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
ventilation, et le rythme d’administration. (105)<br />
Ainsi, la cause <strong>de</strong> SDRA joue aussi un rôle important. Les atteintes directes constituent <strong>de</strong>s<br />
groupes plus homogènes que les causes indirectes. Le traitement par surfactant peut ne pas<br />
avoir d’efficacité sur toutes les causes <strong>de</strong> SDRA. (103)<br />
Une autre explication possible se situe au niveau du type, et <strong>de</strong> la dose <strong>de</strong> surfactant utilisée.<br />
En effet, dans les étu<strong>de</strong>s, les surfactants utilisés différent en composition <strong>de</strong> celui<br />
naturellement présent au niveau <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires. Il semblerait cependant plus<br />
approprié d’administrer <strong>de</strong>s surfactants naturels ou synthétiques additionnés <strong>de</strong> protéines.<br />
(103, 105)<br />
Dans un article comparant l’action <strong>de</strong> surfactant <strong>de</strong> différentes natures, les produits contenant<br />
<strong>de</strong>s protéines causent une augmentation dose-dépendante <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> PaO2 diminuées<br />
tandis que les surfactants sans protéines montrent seulement une faible augmentation <strong>de</strong> PaO2<br />
108
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
dose-dépendante après 30 minutes <strong>de</strong> traitement. Les différences après 120 minutes sont<br />
encore plus marquées. On peut donc voir ici l’importance du type <strong>de</strong> surfactant utilisé. ( 86)<br />
De plus, une fenêtre <strong>de</strong> traitement plus longue que celle <strong>de</strong> 24h utilisée par Spragg, et Lewis<br />
pourrait prouver une amélioration à plus long terme.<br />
Un autre problème tient aux différents outils techniques mis à disposition <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> soins<br />
intensifs qui par leur variabilité peuvent expliquer certains échecs <strong>de</strong> traitement à base <strong>de</strong><br />
surfactant (ex : aérosol 84, 107) 103<br />
Selon certaines étu<strong>de</strong>s, une administration précoce semblerait plus efficace, mais avant <strong>de</strong><br />
procé<strong>de</strong>r à l’administration, il faut attendre que le diagnostic <strong>de</strong> SDRA soit clairement établi,<br />
et ceci peut retar<strong>de</strong>r le traitement. (103)<br />
3.2.3. Potentialisation <strong>de</strong> l’effet du surfactant exogène<br />
Afin <strong>de</strong> potentialiser l’action du surfactant, Calkovska a utilisé une instillation au moyen <strong>de</strong><br />
ventilation haute fréquence asymétrique (81, 108). Un groupe <strong>de</strong> lapins a été traité par un<br />
surfactant porcin suivi d’une ventilation conventionnelle, et un autre groupe recevait le<br />
surfactant par instillation dans le gicleur du ventilateur haute fréquence. Un groupe contrôle<br />
ne recevait aucun traitement par surfactant.<br />
La ventilation haute fréquence avec ou sans surfactant augmente significativement les<br />
rapports pression/volume, et diminue l’œdème intra-alvéolaire par comparaison avec une<br />
ventilation conventionnelle. L’administration <strong>de</strong> surfactant avec la ventilation haute fréquence<br />
améliore bien plus les échanges gazeux que le traitement <strong>de</strong> surfactant avec ventilation<br />
standard. Ainsi la réponse au surfactant dépend aussi du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> délivrance, et peut-être<br />
potentialisée par le ventilation haute fréquence. (108)<br />
Le traitement par surfactant peut aussi être amélioré par l’utilisation avant l’instillation <strong>de</strong><br />
surfactant, d’un lavage bronchoalvéolaire (LBA) soit par une solution saline soit par une<br />
solution saline additionnée d’une solution diluée <strong>de</strong> surfactant. Cette métho<strong>de</strong> augmente les<br />
échanges gazeux, et permet l’élimination <strong>de</strong>s protéines du plasma (qui ont diffusé au niveau<br />
pulmonaire à cause <strong>de</strong> la perméabilité causée par le SDRA), et qui sont connues pour inhiber<br />
l’action du surfactant. Les auteurs Gommers et Eijking ont ainsi amélioré l’efficacité du<br />
traitement par surfactant. (93)<br />
109
3.3. Conclusion sur l’utilisation <strong>de</strong> surfactant<br />
SDRA : INTERÊT DU SURFACTANT EXOGENE<br />
Ainsi malgré <strong>de</strong>s résultats mitigés, l’idée <strong>de</strong> la délivrance locale aux poumons d’un produit<br />
permettant <strong>de</strong> pallier aux déficiences du surfactant reste très attractive. (86)<br />
La thérapie par surfactant exogène n’a pas encore donné tous les résultats attendus chez<br />
l’adulte. En effet, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s cliniques ont montré une amélioration <strong>de</strong><br />
l’oxygénation lors <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> surfactant exogène au cours du SDRA <strong>de</strong> l’Adulte.<br />
Mais, la plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s n’ont montré aucune amélioration physiologique et aucun bénéfice<br />
en termes <strong>de</strong> survie ou <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> ventilation. (83)<br />
On a cependant noté l’importance <strong>de</strong> la nature du surfactant, ainsi que le développement <strong>de</strong><br />
nouvelles technologies recombinantes pouvant permettre le développement <strong>de</strong> surfactants<br />
synthétiques plus complexes, mais plus proches du surfactant naturel. (86)<br />
D’autres étu<strong>de</strong>s sont encore nécessaires pour connaître le rythme optimal d’administration, le<br />
dosage, et ainsi savoir si une telle thérapie peut réellement diminuer le taux <strong>de</strong> mortalité, et<br />
pas seulement améliorer les échanges gazeux. (84)<br />
Ainsi tant que <strong>de</strong> nouvelles données ne seront pas parues et que les stratégies ventilatoires ne<br />
seront pas harmonisées pour pouvoir comparer les étu<strong>de</strong>s, les soins apportés aux patients<br />
atteints <strong>de</strong> SDRA resteront la ventilation mécanique, la prévention <strong>de</strong>s complications <strong>de</strong> tout<br />
ordre, et un support nutritionnel.<br />
La thérapie par surfactant n’est donc pas encore le traitement <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> cette pathologie<br />
qui reste complexe, et dont l’étiologie peut conduire à <strong>de</strong>s atteintes multiviscérales en plus <strong>de</strong><br />
l’insuffisance respiratoire.<br />
Le surfactant reste d’un usage en essai clinique dans le cadre du SDRA par rapport à son<br />
utilisation plus courante dans le SDRI du prématuré.<br />
110
CONCLUSION<br />
111
112
Comme nous avons pu le voir, le surfactant est un élément indispensable à la fonction<br />
respiratoire. Il est produit relativement tardivement au cours <strong>de</strong> la vie fœtale. Toute atteinte <strong>de</strong><br />
l’intégrité ou <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong> ce surfactant, entraîne <strong>de</strong>s conséquences très graves. Ainsi,<br />
dans l’intérêt <strong>de</strong>s patients qui souffrent <strong>de</strong> détresse respiratoire liée à ces déficiences,<br />
différentes solutions thérapeutiques ont été testées.<br />
Chez le prématuré, l’absence <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> surfactant par immaturité pulmonaire<br />
conduit à un syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire idiopathique appelé maladie <strong>de</strong>s membranes<br />
hyalines. Ainsi comme nous l’avons vu, le traitement <strong>de</strong> base <strong>de</strong> ce syndrome consiste en une<br />
administration anténatale <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s qui favorise la maturation pulmonaire ainsi que<br />
l’initiation <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong> surfactant.<br />
Les praticiens ont pu, par la suite, tester l’efficacité d’administrer conjointement aux<br />
corticostéroï<strong>de</strong>s un surfactant exogène. Le surfactant est instillé par voie endotrachéale et <strong>de</strong><br />
façon très précoce après la naissance. Ainsi, le surfactant exogène fait partie intégrante <strong>de</strong> la<br />
thérapeutique du nouveau-né prématuré.<br />
L’amélioration du SDRI par le surfactant exogène a fait entrevoir une possibilité <strong>de</strong><br />
traitement du syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire aiguë chez l’Adulte dont les signes cliniques<br />
sont proches du SDRI.<br />
Cependant, malgré certaines étu<strong>de</strong>s expérimentales prometteuses, les <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s<br />
récentes sont contradictoires et ne permettent pas à l’heure actuelle <strong>de</strong> faire entrer le<br />
surfactant exogène comme thérapeutique habituelle du SDRA chez l’Adulte. En effet, <strong>de</strong><br />
nombreuses étu<strong>de</strong>s sont encore nécessaires pour déci<strong>de</strong>r du dosage, du rythme<br />
d’administration… L’émergence <strong>de</strong> nouveaux surfactants exogènes synthétiques additionnés<br />
<strong>de</strong> protéines semblent être un point supplémentaire positif à ce type <strong>de</strong> traitement.<br />
113
114
ANNEXES<br />
115
116
VIDAL 2005<br />
Médicaments<br />
•<br />
• CUROSURF ®<br />
fraction phospholipidique <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc<br />
FORMES et PRÉSENTATIONS<br />
Suspension pour instillation endotrachéobronchique à 120 mg/1,5 ml ou 240 mg/3 ml :<br />
1 flacon unidose.<br />
COMPOSITION<br />
Suspension à 120 mg/1,5 ml : p flacon<br />
Fraction phospholipidique<br />
extraite <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc *<br />
120 mg<br />
Excipients : chlorure <strong>de</strong> sodium, eau ppi.<br />
Suspension à 240 mg/3 ml : p flacon<br />
Fraction phospholipidique<br />
extraite <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc *<br />
240 mg<br />
Excipients : chlorure <strong>de</strong> sodium, eau ppi.<br />
* renfermant 1 % <strong>de</strong> protéines hydrophobes <strong>de</strong> bas poids moléculaire SP-B et SP-C.<br />
INDICATIONS<br />
Traitement <strong>de</strong>s nouveau-nés prématurés présentant un syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire<br />
(SDR) ou maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines.<br />
POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION<br />
Posologie :<br />
Le produit doit être administré en dose unique <strong>de</strong> 100 à 200 mg/kg le plus tôt possible après la<br />
naissance dès que le diagnostic <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire (SDR) est posé.<br />
Une dose supplémentaire <strong>de</strong> 100 mg/kg peut être administrée 6 à 12 heures après la première<br />
dose et à nouveau 12 heures plus tard, si nécessaire, chez les nouveau-nés présentant <strong>de</strong>s<br />
signes persistants <strong>de</strong> SDR ou restant sous assistance ventilatoire (dose maximale totale :<br />
400 mg/kg).<br />
Mo<strong>de</strong> d'administration :<br />
Curosurf® se présente sous <strong>de</strong>ux dosages (240 mg et 120 mg) dans un flacon prêt à l'emploi<br />
qui doit être stocké au réfrigérateur (+ 2 °C à + 8 °C).<br />
Le flacon doit être réchauffé jusqu'à 37 °C avant l'utilisation et agité doucement <strong>de</strong> haut en<br />
bas afin d'obtenir une suspension uniforme.<br />
La suspension doit être extraite du flacon au moyen d'une aiguille fine et d'une seringue<br />
stériles, puis instillée soit en dose unique directement dans la trachée basse, soit en <strong>de</strong>ux<br />
117
<strong>de</strong>mi-doses : une moitié dans la bronche principale droite et l'autre moitié dans la bronche<br />
principale gauche.<br />
Après instillation, il est nécessaire <strong>de</strong> ventiler l'enfant manuellement pendant une pério<strong>de</strong><br />
courte (à peu près 1 minute) en utilisant le même mélange d'oxygène que celui utilisé avant le<br />
traitement, afin <strong>de</strong> permettre une distribution uniforme.<br />
Puis l'enfant peut être reconnecté à un ventilateur dont le mélange sera ajusté en fonction <strong>de</strong><br />
l'état clinique et <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>s gaz du sang. Les enfants qui ne requièrent plus <strong>de</strong><br />
ventilation assistée <strong>de</strong>vront être extubés après l'administration <strong>de</strong> Curosurf®.<br />
MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI<br />
Mises en gar<strong>de</strong> :<br />
• Curosurf® ne doit être administré que par <strong>de</strong>s praticiens entraînés et expérimentés<br />
dans les soins et la réanimation <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />
• Curosurf® ne doit être administré qu'à <strong>de</strong>s enfants intubés en ventilation mécanique<br />
sous surveillance constante <strong>de</strong> leur oxymétrie par mesure <strong>de</strong> la PO2 par électro<strong>de</strong><br />
transcutanée.<br />
• Les enfants nés après une rupture très prolongée <strong>de</strong>s membranes (plus <strong>de</strong> 3 semaines)<br />
peuvent ne pas présenter une réponse optimale au traitement du fait <strong>de</strong> l'hypoplasie<br />
pulmonaire souvent associée.<br />
Précautions d'emploi :<br />
• Avant toute administration <strong>de</strong> Curosurf®, il est recommandé <strong>de</strong> pratiquer<br />
systématiquement une radiographie pulmonaire, afin <strong>de</strong> vérifier la bonne position <strong>de</strong> la<br />
son<strong>de</strong> intratrachéale et l'absence <strong>de</strong> pneumothorax.<br />
L'administration <strong>de</strong> Curosurf® nécessite un contrôle rigoureux et permanent <strong>de</strong>s<br />
constantes <strong>de</strong> ventilation et d'oxygénation.<br />
Du fait <strong>de</strong>s propriétés tensioactives du Curosurf®, l'expansion thoracique peut augmenter<br />
rapi<strong>de</strong>ment après l'administration du produit, ce qui nécessite une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
pression respiratoire maximale <strong>de</strong> ventilation.<br />
L'amélioration <strong>de</strong> la mécanique pulmonaire provenant du traitement par Curosurf® peut<br />
entraîner une augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la pression partielle d'oxygène dans le sang artériel<br />
et donc nécessiter une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> l'oxygène inspiré, afin<br />
d'éviter une hyperoxie dont les dangers, en particulier rétiniens, sont redoutables chez les<br />
prématurés (risque <strong>de</strong> cécité).<br />
SURDOSAGE<br />
Les effets d'un surdosage ne sont pas encore connus. Cependant, il est tout à fait déconseillé<br />
d'administrer une <strong>de</strong>uxième dose pleine (200 mg/kg) ou <strong>de</strong> réadministrer plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>midoses<br />
en totalité.<br />
En cas <strong>de</strong> surdosage acci<strong>de</strong>ntel, la suspension <strong>de</strong>vra être aspirée et le bébé sera mis sous<br />
surveillance toute particulière en ce qui concerne la balance lipidique et électrolytique.<br />
118
PHARMACODYNAMIE<br />
Surfactant pulmonaire semi-naturel.<br />
Le surfactant pulmonaire est un mélange <strong>de</strong> substances, principalement <strong>de</strong>s phospholipi<strong>de</strong>s et<br />
<strong>de</strong>s protéines spécifiques qui tapissent la surface interne <strong>de</strong>s alvéoles, capables d'abaisser la<br />
tension <strong>de</strong> surface pulmonaire.<br />
Cette capacité à abaisser la tension <strong>de</strong> surface pulmonaire est essentielle pour stabiliser les<br />
alvéoles et éviter leur collapsus en fin d'expiration, permettant <strong>de</strong>s échanges gazeux adéquats<br />
tout au long du cycle ventilatoire.<br />
PHARMACOCINÉTIQUE<br />
On ne dispose d'aucune donnée <strong>de</strong> pharmacocinétique humaine, du fait <strong>de</strong>s barrières éthiques<br />
et techniques évi<strong>de</strong>ntes s'opposant à l'obtention <strong>de</strong> telles données chez <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />
CONDITIONS PARTICULIÈRES DE CONSERVATION<br />
Au réfrigérateur (+ 2 °C à + 8 °C), à l'abri <strong>de</strong> la lumière.<br />
RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS<br />
LISTE I<br />
AMM 557 752.0 (1992 rév 18. 06. 2001) 120 mg/1,5 ml.<br />
557 753.7 (1992 rév 18. 06. 2001) 240 mg/3 ml.<br />
Réservé à l'usage hospitalier (unités <strong>de</strong> soins intensifs en néonatalogie). Collect et<br />
divers services publics.<br />
CHIESI SA<br />
Imm le Doublon, bât B, 11, av Dubonnet<br />
92400 Courbevoie<br />
Tél : 01 47 68 88 99. Fax : 01 43 34 02 79<br />
Pharmacovigilance : Tél : 08 00 10 25 81<br />
119
120
VIDAL 2005<br />
Médicaments<br />
• SURVANTA ®<br />
FORMES et PRÉSENTATIONS<br />
Suspension pour instillation endotrachéobronchique : Flacons <strong>de</strong> 4 ml et <strong>de</strong> 8 ml.<br />
COMPOSITION<br />
p flacon<br />
<strong>de</strong> 4 ml <strong>de</strong> 8 ml<br />
Lipi<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> bovins<br />
Colfoscéril<br />
poumons 36,4 à 105,6 mg 72,8 à 211,2 mg<br />
palmitate (DCI)<br />
ou dipalmitoyl- 9,2 à 78,8 mg 18,4 à 157,6 mg<br />
phosphatidyl<br />
choline<br />
Aci<strong>de</strong> palmitique 0,7 à 5,55 mg 1,4 à 11,1 mg<br />
Tripalmitine 1,1 à 5,25 mg 2,2 à 10,5 mg<br />
(soit en phospholipi<strong>de</strong>s totaux : 100 mg/fl <strong>de</strong> 4 ml ; 200 mg/fl <strong>de</strong> 8 ml)<br />
Excipients : chlorure <strong>de</strong> sodium, hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium ou aci<strong>de</strong> chlorhydrique dilué (qsp pH<br />
5,4 à 7,8), eau ppi.<br />
INDICATIONS<br />
Traitement <strong>de</strong>s nouveau-nés prématurés présentant un syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire par<br />
déficit en surfactant pulmonaire (maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines) et dont l'âge gestationnel<br />
est supérieur à 26 semaines.<br />
POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION<br />
Posologie :<br />
Il est recommandé <strong>de</strong> commencer le traitement le plus tôt possible après la naissance, dès que<br />
le diagnostic <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire a été posé.<br />
La posologie recommandée est <strong>de</strong> 100 mg <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s par kg <strong>de</strong> poids corporel,<br />
administrés pour un volume ne <strong>de</strong>vant pas excé<strong>de</strong>r 4 ml/kg dans la trachée.<br />
En moins <strong>de</strong> 48 heures, selon les signes cliniques, cette posologie peut être répétée à<br />
intervalle d'au moins 6 heures.<br />
Mo<strong>de</strong> d'administration :<br />
L'administration du produit peut s'effectuer <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons :<br />
• ¼ <strong>de</strong> la dose peut être instillé dans chacune <strong>de</strong>s positions suivantes :<br />
• position latérale droite avec la tête en position basse puis relevée,<br />
• position latérale gauche avec la tête en position basse puis relevée,<br />
121
la tête et le corps étant inclinés selon un angle approximatif <strong>de</strong> 15°.<br />
Après chacune <strong>de</strong>s 4 instillations, l'enfant sera reconnecté au ventilateur et ventilé<br />
avec le même mélange d'oxygène que celui utilisé avant l'instillation, en maintenant la<br />
position pendant 30 secon<strong>de</strong>s. Cette modalité d'administration est censée assurer une<br />
meilleure répartition du produit dans les poumons.<br />
• Chez l'enfant gravement mala<strong>de</strong>, une administration continue en 15 à 20 min sans<br />
débranchement du ventilateur est préférable. L'administration du surfactant par une<br />
son<strong>de</strong> d'intubation à double lumière est équivalente à l'administration par un raccord<br />
trachéal comportant un embout latéral (délivrance du surfactant à l'extrémité distale <strong>de</strong><br />
la son<strong>de</strong> d'intubation, sans interruption <strong>de</strong> la ventilation mécanique). Aucune<br />
différence dans l'évolution à court et à long terme n'a été démontrée entre ces <strong>de</strong>ux<br />
techniques d'administration. Si un nourrisson est intubé avec une son<strong>de</strong> à simple<br />
lumière, la réintubation avec une son<strong>de</strong> à double lumière n'est pas nécessaire pour<br />
l'administration du surfactant.<br />
Dans tous les cas, l'administration <strong>de</strong>vra être ralentie ou momentanément interrompue en cas<br />
d'inci<strong>de</strong>nts (observés dans 30 % <strong>de</strong>s cas) : cyanose, bradycardie ou tachycardie, chute <strong>de</strong> la<br />
saturation en oxygène, encombrement du tube trachéal.<br />
CONTRE-INDICATIONS<br />
Hypersécrétion bronchiolobronchique, notamment lors d'infections bactériennes.<br />
MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI<br />
Mises en gar<strong>de</strong> :<br />
• Survanta® ne doit être administré que par <strong>de</strong>s praticiens entraînés et expérimentés<br />
dans les soins et la réanimation <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />
• Survanta® ne doit être administré qu'à <strong>de</strong>s enfants intubés sous ventilation mécanique,<br />
sous surveillance constante <strong>de</strong> leur oxymétrie.<br />
• Les enfants nés après une rupture très prolongée <strong>de</strong>s membranes (plus <strong>de</strong> 3 semaines)<br />
peuvent ne pas présenter une réponse optimale au traitement, du fait d'une éventuelle<br />
hypoplasie pulmonaire souvent associée.<br />
Précautions d'emploi :<br />
Avant toute administration <strong>de</strong> Survanta®, il est recommandé <strong>de</strong> pratiquer systématiquement<br />
une radiographie pulmonaire, afin <strong>de</strong> vérifier la bonne position <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> intratrachéale et<br />
l'absence <strong>de</strong> pneumothorax.<br />
Du fait <strong>de</strong>s propriétés surfactantes <strong>de</strong> Survanta®, l'expansion thoracique peut augmenter<br />
rapi<strong>de</strong>ment après l'administration du produit, ce qui nécessite une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
pression respiratoire maximale <strong>de</strong> ventilation. L'amélioration <strong>de</strong> la mécanique pulmonaire<br />
provenant du traitement par Survanta peut entraîner une augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la pression<br />
partielle d'oxygène dans le sang artériel et donc nécessiter une diminution rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
concentration <strong>de</strong> l'oxygène inspiré, afin d'éviter une hyperoxie dont les dangers en particulier<br />
rétiniens sont redoutés chez les prématurés (risque <strong>de</strong> cécité).<br />
122
EFFETS INDÉSIRABLES<br />
Transitoirement, <strong>de</strong>s râles bronchiques peuvent apparaître après administration <strong>de</strong> Survanta®.<br />
PHARMACODYNAMIE<br />
Surfactant pulmonaire naturel d'origine bovine.<br />
Le surfactant pulmonaire est un mélange <strong>de</strong> substances (principalement <strong>de</strong>s phospholipi<strong>de</strong>s et<br />
<strong>de</strong>s protéines spécifiques) qui tapissent la surface interne <strong>de</strong>s alvéoles, capable d'abaisser la<br />
tension <strong>de</strong> surface pulmonaire.<br />
Cette capacité à abaisser la tension <strong>de</strong> surface pulmonaire est essentielle pour stabiliser les<br />
alvéoles et éviter leur collapsus en fin d'expiration, permettant <strong>de</strong>s échanges gazeux adéquats<br />
tout au long du cycle ventilatoire.<br />
PHARMACOCINÉTIQUE<br />
On ne dispose d'aucune donnée <strong>de</strong> pharmacocinétique humaine, du fait <strong>de</strong>s barrières éthiques<br />
et techniques évi<strong>de</strong>ntes s'opposant à l'obtention <strong>de</strong> telles données chez <strong>de</strong>s enfants prématurés.<br />
CONDITIONS PARTICULIÈRES DE CONSERVATION<br />
A conserver entre + 2 °C et + 8 °C (au réfrigérateur) et à l'abri <strong>de</strong> la lumière.<br />
MODALITÉS DE MANIPULATION<br />
Avant administration, le flacon doit être réchauffé soit en restant à température ambiante<br />
pendant 20 minutes, soit dans les mains pendant une dizaine <strong>de</strong> minutes.<br />
Ne pas exposer à une source <strong>de</strong> chaleur artificielle.<br />
En cas d'apparition d'un précipité, retourner doucement plusieurs fois le flacon afin d'obtenir<br />
une suspension uniforme, blanchâtre à légèrement brun. Ne pas agiter.<br />
Survanta® doit être administré par voie intra-trachéale, à l'ai<strong>de</strong> d'une son<strong>de</strong> d'alimentation<br />
dont l'orifice terminal est positionné dans la trachée au bout <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> endo-trachéale.<br />
RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS<br />
LISTE I<br />
AMM 562 135.6 (1994 rév 01. 03. 2001) 4 ml.<br />
558 474.4 (1994 rév 01. 03. 2001) 8 ml.<br />
Réservé à l'usage hospitalier aux unités <strong>de</strong> soins intensifs en néonatalogie.<br />
Collect.<br />
ABBOTT FRANCE<br />
10, rue d'Arcueil. BP 90233<br />
94528 Rungis cdx. Tél : 01 45 60 25 00<br />
123
124
GLOSSAIRE<br />
125
126
ALVEOLE : cavité en cul <strong>de</strong> sac qui termine les bronchioles pulmonaires. Unités<br />
fonctionnelles du poumon où se font les échanges gazeux entre le sang et l’air inspiré.<br />
ANAMNESE : ensemble <strong>de</strong>s renseignements recueillis auprès du mala<strong>de</strong> lui-même ou<br />
d’autres personnes, sur l’histoire et les détails d’une maladie.<br />
APEX : extrémité, pointe d’un organe.<br />
ATELECTASIES : affaissement <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires dépourvues <strong>de</strong> leur ventilation<br />
tandis que fonctionne leur circulation sanguine. Cet affaissement se traduit radiologiquement<br />
par une opacité homogène avec rétraction et immobilité <strong>de</strong> la zone atteinte.<br />
BRADYCARDIE : ralentissement <strong>de</strong> la fréquence cardiaque à un rythme inférieur à 60<br />
battements par minute.<br />
BRONCHOGRAMME : image obtenue par la bronchographie (examen radiographique d’une<br />
partie <strong>de</strong> l’arbre bronchique injecté préalablement avec un liqui<strong>de</strong> opaque aux rayons X).<br />
CANAL ARTERIEL PERSISTANT : persistance du canal qui, chez le fœtus, fait<br />
communiquer l’aorte et l’artère pulmonaire, drainant la majeure partie du sang pulmonaire<br />
directement vers l’aorte, sans que celui-ci passe par les poumons. Il s’oblitère normalement<br />
dès la naissance.<br />
CAPACITE RESIDUELLE FONCTIONNELLE : volume <strong>de</strong> gaz contenu dans les voies<br />
aériennes après une expiration spontanée, au repos.<br />
CAPACITE PULMONAIRE TOTALE : volume <strong>de</strong> gaz maximum contenu dans les poumons<br />
et les voies aériennes à la suite d’une inspiration forcée.<br />
CELLULE DE CLARA : cellules présentes au niveau <strong>de</strong>s bronchioles permettant la synthèse<br />
<strong>de</strong> certains composés du surfactant et la restauration <strong>de</strong>s cellules bronchoalvéolaire.<br />
127
COLLAPSUS : affaissement d’un organe creux ou d’un conduit dû à un processus<br />
pathologique ou provoqué intentionnellement.<br />
Verbe : collaber<br />
COMPLIANCE PULMONAIRE : facilité avec laquelle se fait la distension <strong>de</strong>s poumons lors<br />
<strong>de</strong> l’inspiration, exprimée par le rapport <strong>de</strong> la variation du volume pulmonaire à la variation<br />
<strong>de</strong> la pression correspondante.<br />
CYANOSE : coloration bleue <strong>de</strong> la peau, due à un trouble circulatoire, à une altération <strong>de</strong><br />
l’oxyhémoglobine ou à un trouble <strong>de</strong> l’hématose.<br />
DYSPNEE : respiration difficile et pénible<br />
DYSPLASIE BRONCHOPULMONAIRE : anomalie du développement <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
tissus bronchopulmonaires survenant chez <strong>de</strong>s prématurés traités pour une détresse<br />
respiratoire par une ventilation à pression positive, intermittente et par une oxygénothérapie<br />
intense.<br />
EMPHYSEME PULMONAIRE: gonflement du poumon, du fait <strong>de</strong> la présence d’un volume<br />
d’air excessif dans les alvéoles. C’est un état pathologique du poumon caractérisé par la<br />
dilatation et la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s bronchioles respiratoires et <strong>de</strong>s éléments conjonctivo-élastiques<br />
<strong>de</strong> la paroi <strong>de</strong>s alvéoles.<br />
ENDOCYTOSE : pénétration à l’intérieure <strong>de</strong> la cellule <strong>de</strong> particules étrangères.<br />
ENTEROCOLITE NECROSANTE DU NOUVEAU NE : maladie grave, touchant <strong>de</strong>s<br />
nouveau-nés, surtout prématurés, caractérisée dès les premiers jours par une distension<br />
abdominale, <strong>de</strong>s vomissements et <strong>de</strong>s hémorragies digestives. Cette maladie serait due à<br />
Coronarovirus. La mortalité varie <strong>de</strong> 10 à 40%.<br />
FIBROSE PULMONAIRE : développement <strong>de</strong> tissu conjonctif (fibroblastes et collagène)<br />
dans le parenchyme pulmonaire.<br />
FiO2 : concentration <strong>de</strong> l’oxygène dans l’air inspiré.<br />
128
FREQUENCE RESPIRATOIRE : nombre <strong>de</strong> cycles respiratoires (inspiration et expiration<br />
par minute).<br />
HOMEOSTASIE : maintien à leur valeur normale <strong>de</strong>s différentes constantes physiologiques<br />
<strong>de</strong> l’individu.<br />
HOMOZYGOTE : individu qui possè<strong>de</strong> dans ses chromosomes homologues <strong>de</strong>ux gènes<br />
i<strong>de</strong>ntiques, ayant la même localisation.<br />
HYALINE : qui est transparent comme du verre<br />
HYPERCAPNIE : augmentation du gaz carbonique dans le plasma sanguin. Elle est due à une<br />
diminution <strong>de</strong> la ventilation pulmonaire.<br />
HYPEROXYE : augmentation <strong>de</strong> la quantité d’oxygène distribuée aux tissus par le sang par<br />
unité <strong>de</strong> temps.<br />
HYPOXEMIE ou ANOXEMIE : diminution <strong>de</strong> la quantité d’oxygène contenue dans le sang.<br />
HYPOXIE ou ANOXIE : diminution <strong>de</strong> la quantité d’oxygène distribuée aux tissus par le<br />
sang par unité <strong>de</strong> temps. Elle est la conséquence <strong>de</strong> l’hypoxémie.<br />
LEUCINE : aci<strong>de</strong> aminé naturel, indispensable, constituant normale <strong>de</strong>s protéines.<br />
LIPODIERESE : hydrolyse <strong>de</strong>s AG<br />
LIPOGENESE: ensemble <strong>de</strong>s phénomènes métaboliques aboutissant à la constitution <strong>de</strong>s<br />
lipi<strong>de</strong>s.<br />
LIPOPEXIE: fixation <strong>de</strong>s graisses.<br />
LYSINE: aci<strong>de</strong> aminé basique constituant <strong>de</strong>s protéines.<br />
129
MALADIE DES MEMBRANES HYALINES : caractérisée par une polypnée rapi<strong>de</strong>ment<br />
progressive, suivie <strong>de</strong> défaillance cardiaque droite et <strong>de</strong> signe d’atteinte neurologique. La<br />
surface <strong>de</strong>s canaux aériens et <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires est recouverte <strong>de</strong> membranes<br />
fibrinoï<strong>de</strong>s éosinophiliques probablement en rapport avec l’altération du surfactant.<br />
METRORRAGIES : hémorragies utérines survenant en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s règles.<br />
MYELINE : substance constituée <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s phosphorés et <strong>de</strong> protéines.<br />
PAPO: pression artérielle pulmonaire d’occlusion. Pression mesurée lors du cathétérisme <strong>de</strong>s<br />
cavités droites du cœur et <strong>de</strong> l’artère pulmonaire, lorsque l’extrémité <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> est bloquée<br />
dans une artériole pulmonaire. Cette pression est égale à celle <strong>de</strong>s veines pulmonaires et <strong>de</strong><br />
l’oreillette gauche.<br />
PEEP: positive end-expiratory pressure. Pression positive résiduelle expiratoire : métho<strong>de</strong><br />
utilisée dans les techniques <strong>de</strong> ventilation artificielle et consistant à maintenir, grâce à une<br />
soupape réglable, une pression positive en fin d’expiration.<br />
PHAGOCYTOSE: processus par lequel les macrophages englobent et digèrent <strong>de</strong>s corps<br />
étrangers.<br />
PLACENTA PRAEVIA HEMORRAGIQUE: insertion anormale du placenta sur le segment<br />
inférieur <strong>de</strong> l’utérus. Il détermine <strong>de</strong>s hémorragies à répétition pendant les 3 <strong>de</strong>rniers mois <strong>de</strong><br />
la grossesse et prédispose, en outre, à l’accouchement prématuré.<br />
PLEVRE : membrane séreuse <strong>de</strong> la cavité thoracique, constituée d’un feuillet viscéral<br />
appliqué sur la surface du poumon et d’un feuillet pariétal qui tapisse l’intérieur <strong>de</strong> la paroi<br />
thoracique, la diaphragme et le médiastin.<br />
PNEUMOCYTE : cellule épithéliale tapissant les alvéoles pulmonaires. Les petites cellules<br />
alvéolaires ou pneumocytes <strong>de</strong> type I sont les plus nombreuses ; les gran<strong>de</strong>s cellules ou<br />
pneumocytes <strong>de</strong> type II sécrètent le surfactant.<br />
130
PNEUMOTHORAX : épanchement provoqué ou spontané d’air ou <strong>de</strong> gaz dans la cavité<br />
pleurale.<br />
POLYPNEE : respiration rapi<strong>de</strong> et superficielle amenant habituellement une hyperventilation.<br />
PRE-ECLAMPSIE : maladie survenant pendant la grossesse. Elle se manifeste par une<br />
hypertension, une néphropathie, <strong>de</strong>s troubles hépatiques.<br />
PYELONEPHRITE : affection inflammatoire d’origine bactérienne intéressant le bassinet et<br />
le parenchyme rénal.<br />
SaO2 : saturation du sang artériel en oxygène : rapport <strong>de</strong> la contenance en oxygène du sang à<br />
sa capacité en oxygène. La saturation en O2 du sang artériel mesure la valeur <strong>de</strong> la fonction<br />
pulmonaire d’oxygénation du sang. Le sang artériel est normalement saturé à 97% en O2.<br />
SCISSURE : sillon profond creusé à la surface d’un organe.<br />
SHUNT: court-circuit congénital ou acquis dans la circulation du sang, s’effectuant par un<br />
orifice ou un canal anormal, ou par l’abouchement anormal d’un vaisseau, entre le cœur<br />
artériel et le cœur veineux.<br />
SYNECHIES: accolement ou soudure plus ou moins étendue <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tissus qui,<br />
normalement, sont séparés. Adhérence <strong>de</strong> l’iris en avant avec la face postérieure <strong>de</strong> la cornée<br />
ou en arrière avec la capsule du cristallin.<br />
TACHYPNEE: accélération du rythme respiratoire.<br />
TENSIOACTIF: se dit d’une substance qui, même à très faible concentration, abaisse la<br />
tension superficielle du liqui<strong>de</strong> où elle est dissoute.<br />
TORR: unité <strong>de</strong> pression égale à la 760è partie <strong>de</strong> l’atmosphère normale. Synonyme <strong>de</strong><br />
millimètre <strong>de</strong> mercure.<br />
131
TRANSSUDAT : liqui<strong>de</strong> organique d’origine plasmatique accumulé par transsudation<br />
(passage <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> du plasma à travers la paroi vasculaire anatomique intacte) dans une<br />
cavité séreuse où il n’est pas habituellement présent.<br />
Toutes les définitions sont issues <strong>de</strong> :<br />
Delamare G.<br />
Dictionnaire illustré <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine.<br />
Paris : Maloine. 28 ème édition. 2004<br />
Manuila L, Manuila A, Lewalle P, Nicoulin N.<br />
Dictionnaire médical.<br />
Paris : Masson. 9 ème édition. 2001<br />
132
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />
133
134
1 Bernard, Lebeau.<br />
Pneumologie.<br />
Paris: Ellipses/Aupelf; 1989<br />
2 Huchon G.<br />
Pneumologie.<br />
Paris: Masson; 2001<br />
3 Préfaut C.<br />
L'essentiel en physiologie respiratoire.<br />
Paris: Sauramps médical; 1993<br />
4 Aubier M, Fournier M, Pariente R.<br />
Pneumologie<br />
Paris: Flammarion; 1996<br />
5 West.<br />
Physiologie respiratoire.<br />
Paris: Pra<strong>de</strong>l; 1995<br />
6 Toledano F.<br />
La maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines.<br />
Th Pharm: Lille 2; 2001. 2001LIL2P110<br />
7 Bourbon J<br />
DEA <strong>de</strong> Biologie et <strong>de</strong> Physiologie <strong>de</strong> la circulation et <strong>de</strong> la respiration. Le surfactant<br />
pulmonaire : relations structure-fonction.<br />
c2005.[consulté le 10/03/05]<br />
Disponible sur : www.<strong>de</strong>a-<br />
cardiopneumo.org/doc_telechargement/biblio_r/bourbon.pdf<br />
135
8 Rooney SA, Young SL, Men<strong>de</strong>lson CR.<br />
Molecular and cellular processing of lung surfactant.<br />
The FASEB Journal. 1994 Sep,8(12);957-67.<br />
9 Daniels CB, Orgeig S.<br />
Pulmonary Surfactant: The Key to the Evolution of Air Breathing .<br />
News in Physiological Sciences.2003 Aug;18(4);151-157.<br />
10 Bertrand F.<br />
Le surfactant pulmonaire en thérapeutique.<br />
Th Pharm: Toulouse 3; 1999. 1999TOU32047<br />
11 Michel R.<br />
Le surfactant pulmonaire: Application au traitement <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong>s membranes<br />
hyalines.<br />
Th Pharm: Nancy; 1997. 1997NAN10067<br />
12 Poelma D, Ju MR, Bakker SC, Zimmermann LJ, Lachmann BF, van Iwar<strong>de</strong>n JF.<br />
A common pathway for the uptake of surfactant lipids by alveolar cells.<br />
Am J Respir Cell Mol Biol. 2004 May;30(5):751-8.<br />
13 Chabot S.<br />
Rôle <strong>de</strong> la protéine A du surfactant dans la régulation <strong>de</strong> l'interleukine-10 et <strong>de</strong>s<br />
phospholipases A2 sécrétées.<br />
Th : Physiologie et physiopathologie:Paris 6;2002.2002PA066071.<br />
14 Men<strong>de</strong>lson CR, Boggaram V.<br />
Hormonal and <strong>de</strong>velopmental regulation of pulmonary surfactant synthesis in fetal<br />
lung.<br />
Baillieres Clin Endocrinol Metab. 1990 Jun;4(2):351-78.<br />
136
15 Gross I, Ballard PL, Ballard RA, Jones CT, Wilson CM.<br />
Corticosteroid stimulation of phosphatidylcholine synthesis in cultured fetal rabbit<br />
lung: evi<strong>de</strong>nce for <strong>de</strong> novo prtoein synthesis mediated by glucocorticoid receptors.<br />
Endocrinology. 1983 Mar;112(3):829-37.<br />
16 Men<strong>de</strong>lson CR, Boggaram V.<br />
Hormonal control of the surfactant system in fetal lung.<br />
Annu Rev Physiol. 1991;53:415-40.<br />
17 Vidaeff AC, Ramin SM, Gilstrap LC 3rd, Alcorn JL.<br />
In vitro quantification of <strong>de</strong>xamethasone-induced surfactant protein B expression in<br />
human lung cells.<br />
J Matern Fetal Neonatal Med. 2004 Mar;15(3):155-9.<br />
18 Beers MF, Shuman H, Liley HG, Floros J, Gonzales LW, Yue N, Ballard PL.<br />
Surfactant protein B in human fetal
22 Post M, Batenburg JJ, van Gol<strong>de</strong> LM.<br />
Effects of cortisol and thyroxine on phosphatidylcholine and phosphatidylglycérol<br />
synthesis by adult rat lung alveolar type II cells in primary culture.<br />
Biochim Biophys Acta. 1980 May 28;618(2):308-17.<br />
23 Stevens PA, Wright JR, Clements JA.<br />
Changes in quantity, composition, and surface activity of alveolar surfactant at birth.<br />
J Appl Physiol. 1987 Sep;63(3):1049-57.<br />
24 Yano T, Mason RJ, Pan T, Deterding RR, Nielsen LD, Shannon JM.<br />
KGF regulates pulmonary epithelial proliferation and surfactant protein gene<br />
expression in adult rat lung.<br />
Am J Physiol Lung Cell Mol Physiol. 2000 May;279:1146-58.<br />
25 Miakotina OL, Dekowski SA, Sny<strong>de</strong>r JM.<br />
Insulin inhibits surfactant protein A and B gene expression in the H441 cell line.<br />
Biochim Biophys Acta. 1998 Oct 23;1442(1):60-70.<br />
26 Chu AJ, Rooney SA.<br />
Estrogen stimulation of surfactant synthesis.<br />
Pediatr Pulmonol. 1985 May-Jun;1(3 Suppl):S110-4.<br />
27 Khosla SS, Smith GJ, Parks PA, Rooney SA.<br />
Effects of estrogen on fetal rabbit lung maturation: morphological and biochemical<br />
studies.<br />
Pediatr Res. 1981 Sep;15(9):1274-81.<br />
138
28 Possmayer F, Casola PG, ChanF, MacDonald P, OrmsethMA, Wong T, Harding PG,<br />
Tokmakjian S.<br />
Hormonal induction of pulmonary maturation in the rabbit fetus: effects of maternal<br />
treatment with estradiol-17 beta on the endogenous levels of cholinephosphate, CDD-<br />
choline and phosphatidylcholine.<br />
Biochim Biophys Acta. 1981 Apr 23;664(1):10-21.<br />
29 Victor Chernick.<br />
Traitement par apport <strong>de</strong> surfactant exogene.<br />
c2005. [consulté le :07/09/2005].<br />
Disponible sur: http://www.chrcrm.org/doc_contrF_chernick.htm<br />
30 Rambaud P.<br />
Service Mé<strong>de</strong>cine Néonatale et Réanimation Infantile. Neonat à l'Internat. Prématurité<br />
et hypotrophie à la naissance: Épidémiologie, causes et prévention.<br />
c2000 [consulté le 07/09/2005].<br />
Disponible sur: http://www-sante.ujf-<br />
grenoble.fr/SANTE/neonat/PREHYPNNE/Prehypnntext.html<br />
31 Michel L. WEBER.<br />
Dictionnaire <strong>de</strong> thérapeutique pédiatrique.<br />
Paris : Doin Editeurs; 1994<br />
32 A.LABBE, G. DUTAU.<br />
Pneumologie <strong>de</strong> l'enfant.<br />
Paris: Arnette édition. 2ème édition; 2003<br />
33 Institut National <strong>de</strong> la Santé et <strong>de</strong> la Recherche Médicale. (I.N.S.E.R.M.).<br />
Gran<strong>de</strong> prématurité : dépistage et prévention du risque.<br />
Paris : INSERM Collection Expertise collective ; 1997<br />
139
34 Ainsworth SB, Milligan DW.<br />
Surfactant therapy for respiratory distress syndrome in premature neonates: a<br />
comparative review.<br />
Am J Respir Med. 2002;1(6):417-33.<br />
35 Hallman M.<br />
Lung surfactant phospholipids in the fœtus, newborn, and in the adult;evi<strong>de</strong>nce of<br />
abnormality in respiratory failure.<br />
Ann Chir Gynaecol Supll. 1982;196:19-23.<br />
36 Robertson B, Halliday HL.<br />
Principles of surfactant replacement.<br />
Biochim Biophys Acta. 1998 Nov 19;1408(2-3):346-61.<br />
37 Greenough A. Department of Child Health, King's College, London.<br />
Replacement surfactant therapy.<br />
Prof Care Mother Child. 1997;7(4):99-100.<br />
38 Mugford M, Howard S.<br />
Cost effectiveness of surfactant replacement in preterm babies.<br />
Pharmacoeconomics. 1993 May;3(5):362-73.<br />
39 Lachmann B. Department of Anesthesiology, Erasmus University, Rotterdam, The<br />
Netherlands.<br />
Animal studies of surfactant replacement therapy.<br />
Dev Pharmacol Ther. 1989;13(2-4):164-72.<br />
40 Awasthi S, Coalson JJ, Yo<strong>de</strong>r BA, Crouch E, King RJ.<br />
Deficiencies in lung surfactant proteins A and D are associated with lung infection in<br />
very premature neonatal baboons.<br />
Am J Respir Crit Care Med. 2001 Feb;163(2):389-97.<br />
140
41 Gortner L.<br />
Natural surfactant for neonatal respiratory distress syndrome in very premature<br />
infants: a 1992 update.<br />
J Perinat Med. 1992;20(6):409-19.<br />
42 Corbet A.<br />
Clinical trials of synthetic surfactant in the respiratory distress syndrome of premature<br />
infants.<br />
Clin Perinatol. 1993 Dec;20(4):737-60<br />
43 Hallman M, Merritt TA, Bry K.<br />
The fate of exogenous surfactant in neonates with respiratory distress syndrome.<br />
Clin Pharmacokinet. 1994 Mar;26(3):215-32.<br />
44 Holm BA, Waring AJ.<br />
Designer surfactants. The next generation in surfactant replacement.<br />
Clin Perinatol. 1993 Dec;20(4):813-29.<br />
45 Soll RF.<br />
Prophylactic synthetic surfactant for preventing morbidity and mortality in preterm<br />
infants.<br />
Cochrane Database Syst Rev. 2000;(2):CD001079.<br />
46 Wiseman LR, Bryson HM.<br />
Porcine-<strong>de</strong>rived lung surfactant. A review of the therapeutic efficacy and clinical<br />
tolerability of a natural surfactant preparation (Curosurf) in neonatal respiratory<br />
distress syndrome.<br />
Drugs. 1994 Sep;48(3):386-403.<br />
47 Rutkowska M.<br />
Comparison of the early response to natural and synthetic surfactant in premature<br />
babies with respiratory distress syndrome.<br />
Med Wieku Rozwoj. 2000;4(2 Suppl 3):29-42.<br />
141
48 Le dictionnaire VIDAL 2005.<br />
Paris: Editions du Vidal®. 81 ème édition ; 2005<br />
49 Valls i Soler A, Lopez <strong>de</strong> Heredia I, Hernaez Ortega E, Roman Echevarria L,<br />
Gastiasoro Cuesta E, Roberston B.<br />
Treatment of preterm neonates with severe respiratory distress syndrome using<br />
exogenous natural surfactants of porcine origin.<br />
An Esp Pediatr. 1992 May;36(5):375-81.<br />
50 Robertson B, Curstedt T, Tubman R, Strayer D, Berggren P, Kok J, Koppe J, Van<br />
Son<strong>de</strong>ren L, Halliday H, McClure G, et al.<br />
A 2-year follow up of babies enrolled in a European multicentre trial of porcine<br />
surfactant replacement for severe neonatal respiratory distress syndrome.<br />
Collaborative European Multicentre Study Group.<br />
Eur J Pediatr. 1992 May;151(5):372-6.<br />
51 Wiseman LR, Bryson HM.<br />
Porcine-<strong>de</strong>rived lung surfactant. A review of the therapeutic efficacy and clinical<br />
tolerability of a natural surfactant preparation (Curosurf) in neonatal respiratory<br />
distress syndrome.<br />
Drugs. 1994 Sep;48(3):386-403.<br />
52 Ramanathan R, Rasmussen M, Gerstmann D, Finer N, Sekar K, and the North<br />
American study Group.<br />
A randomized, Multicenter Masked comparison trial of Poractant alpha (Curosurf)<br />
versus Beractant (Survanta) in the treatment of respiratory distress syndrome in<br />
preterm infants.<br />
Am. J. Perinat.2004;21,(3):109-119.<br />
142
53 Speer CP, Robertson B, Curstedt T, Halliday HL, Compagnone D, Gefeller O, Harms<br />
K, Herting E, McClure G, Reid M, et al.<br />
Randomized European multicenter trial of surfactant replacement therapy for severe<br />
neonatal respiratory distress syndrome: single versus multiple doses of Curosurf.<br />
Pediatrics. 1992 Jan;89(1):13-20.<br />
54 Herting E, Speer CP, Harms K, Robertson B, Curstedt T, Halliday HL, Compagnone<br />
D, Gefeller O, McClure G, Reid M, et al.<br />
Factors influencing morbidity and mortality in infants with severe respiratory distress<br />
syndrome treated with single or multiple dses of a natural porcine surfactant.<br />
Biol Neonate. 1992;61 Suppl 1:26-30.<br />
55 De Winter JP, Egberts J, <strong>de</strong> Kleine MJ, van bel F, Wijnands JB, Guit GL. Prevention<br />
and treatment of respiratory distress syndrome in premature infants using<br />
intratracheally administrered surfactants.<br />
Ned Tijdschr Geneeskd. 1992 Oct 10;136(41):2018-24.<br />
56 Laboratoire Abbot division pédiatrie.<br />
Survanta® :Surfactant naturellement.<br />
Paris : Abbot ; 2003<br />
57 La revue Prescrire®<br />
Rubrique arrêts <strong>de</strong> commercialisation : Surfexo néonatal préparation pour instillation<br />
intratrachéale<br />
La revue Prescrire. 2003 Jul-Aug;23(241):507.<br />
58 Ishisaka DY.<br />
Exogenous surfactant use in neonates.<br />
Ann Pharmacother. 1996 Apr;30(4):389-98.<br />
143
59 Pfenninger J, Aebi C, Bachmann D, Wagner BP.<br />
Lung mechanics and gas exchange in ventilated preterm infants during treatment of<br />
hyaline membrane disease with multiple doses of artificial surfactant (Exosurf).<br />
Pediatr Pulmonol. 1992 Sep;14(1):10-5.<br />
60 Phibbs RH, Ballard RA, Clements JA, Heilbron DC, Phibbs CS, Schuelter MA,<br />
Sni<strong>de</strong>rman SH, Tooley WH, Wakeley A.<br />
Initial clinical trial of EXOSURF, a protein-free synthetic surfactant, for the<br />
prophylaxis and early treatment of hyaline membrane disease.<br />
Pediatrics. 1991 Jul;88(1):1-9.<br />
61 Donn SM.<br />
Lucinactant: a novel synthetic surfactant for the treatment of respiratory distress<br />
syndrome.<br />
Expert Opin Investig Drugs. 2005 Mar;14(3):329-34.<br />
62 Wiswell TE, Knight GR, Finer NN, Donn SM, Desai H, Walsh WF, Sekar KC,<br />
Bernstein G, Keszler M, Visser VE, Merritt TA, Mannino FL, Mastrioianni L, Marcy<br />
B, Revak SD, Tsai H, Cochrane GC.<br />
A Multicenter, randomized, controlled trial comparing Surfaxin (Lucinactant) lavage<br />
with standard care for treatment of meconium aspiration syndrome.<br />
Pediatrics. 2002;109:1081-87.<br />
63 Cochrane CG, Revak SD Merritt DA, Heldt GP, Hallman M, Cunningham MD, Easa<br />
D, Pramanik A, Edwards DK, Alberts MS.<br />
The efficacy and safety of KL4-surfactant in preterm infants with respiratory distress<br />
syndrome.<br />
Am J Respir Crit Care Med. 1996 Jan;153(1):404-10.<br />
64 Johansson J, Gustafsson M, Palmblad M, Zaltash S, Robertson B, Curstedt T.<br />
Synthetic surfactant protein analogues.<br />
Biol Neonate.1998 Sep;74 Suppl 1:9-14.<br />
144
65 Walti H.<br />
Natural or artificial surfactants? Arguments in favour of natural surfactants. Arch<br />
Pediatr. 1996 Feb;3(2):165-75.<br />
66 Halliday HL.<br />
Natural vs synthetic surfactants in neonatal respiratory distress syndrome.<br />
Drugs. 1996 Feb;51(2):226-37.<br />
67 Ramanathan R, Rasmussen MR, Gerstmann DR, Finer N, Sekar K and the North<br />
American Study Group.<br />
A randomized, multicenter, masked comparison trial of poractant alpha (Curosurf)<br />
versus Beractant (Survanta) in the treatment of respiratory distress syndrome in<br />
preterm infants.<br />
Am J Perinatol. 2004 Apr;21(3):109-19.<br />
68 Sinha SK, Lacaze-masmonteil T, Valls i Soler A, Wiswell TE, Gadzinowski J, Hajdu<br />
J, Bernstein G, Sanchez-Luna M, Segal R, Schaber CJ, Massaro J, d'Agostino R.<br />
Surfaxin Therapy Against Respiratory Distress Syndrome Collaborative Group. A<br />
multicenter, randomized, controlled, trial of lucinactant versu poractant alpha among<br />
very premature infants at high risk for respiratory distress syndrome.<br />
Pediatrics. 2005 Apr;115(4):1030-8.<br />
69 Moya FR, Gadzinowski J, Bancalari E, Salinas V, Kopelman B, Bancalari A,<br />
Kornacka MK, Merritt TA, Segal R, Schaber CJ, tsai H, Massaro J, d'Agostino R.<br />
International Surfaxin Collaborative Study Group. A multicenter, randomized,<br />
masked, comparison trial of lucinactant, colfosceril palmitate, and beractant for the<br />
prevention of respiratory distress syndrome among very preterm infants.<br />
Pediatrics. 2005 Apr;115(4):1018-29.<br />
145
70 Long W, Corbet A, Cotton R, Courtney S, McGuiness G, Walter D, Watts J, Smyth J,<br />
Bard H, Chernick V.<br />
A controlled trial of synthetic surfactant in infants weighing 1250g or more with<br />
respiratory distress syndrome. The American Exosurf neonatal Study Group I, and the<br />
Canadian Exosurf Neonatal Study Group.<br />
N Engl J Med. 1991 Dec; 12; 325(24):1696-703.<br />
71 Finer NN.<br />
Surfactant use for neonatal lung injury: beyond respiratory distress syndrome.<br />
Paediatr Respir Rev. 2004;5 Suppl A:S289-97.<br />
72 Pappin A, Shenker N, Hack M, Redline RW.<br />
Extensive intraalveolar pulmonary hemorrhage in infants dying after surfactant<br />
therapy.<br />
J Pediatr. 1994 Apr;124(4):621-6.<br />
73 Merritt TA, Straver DS, Hallman M, Spragg RD, Wozniak P.<br />
Immunologic consequences of exogenous surfactant administration.<br />
Semin Perinatol. 1988 Jul;12(3):221-30.<br />
74 Dunn MS, Shennan AT, Hoskins EM, Lennox K, Enhorning G.<br />
Two-year follow-up of infants enrolled in a randomized trial of surfactant<br />
replacement therapy for prevention of neonatal respiratory distress syndrome.<br />
Pediatrics. 1988 Oct;82(4):543-7.<br />
75 Jobe AH, Mitchell BR, Gunkel JH.<br />
Beneficial effects of the combined use of prenatal corticosteroids and postnatal<br />
surfactant on preterm infants.<br />
Am J Obstet Gynecol. 1993 Feb;168(2):508-13.<br />
76 Seidner S, Pettenazzo A, Ikegami M, Jobe A.<br />
Corticosteroid potentiation of surfactant dose response in preterm rabbits.<br />
J Appl Physiol. 1988 Jun;64(6):2366-71.<br />
146
77 Kari MA, Hallman M, Eronen M, Teramo K, Virtanen M, Koivisto M, Ikonen RS.<br />
Prenatal <strong>de</strong>xamethasone treatment in conjunction with rescue therapy of human<br />
surfactant: a randomized placebo-controlled multicenter study.<br />
Pediatrics. 1994 May;93(5):730-6.<br />
78 Desnoulez L, Empana J, Anceschi M, Breart G, Truffert P.<br />
Prise en charge <strong>de</strong> l'immaturité pulmonaire en néonatologie: enquête sur les pratiques<br />
européennes.<br />
Arch Ped. 2005 Dec :4-9.<br />
79 Rodriguez RJ, Martin RJ.<br />
Exogenous surfactant therapy in newborns.<br />
Respir Care Clin N Am. 1999 Dec;5(4):595-616.<br />
80 Lacaze-Masmonteil T.<br />
Exogenous surfactant therapy: newer <strong>de</strong>velopments.<br />
Semin Neonatol. 2003 Dec;8(6):433-40.<br />
81 Lemaire F, Brochard L.<br />
Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire aigüe.<br />
In: Boles JM, coord. Réanimation médicale.<br />
Paris: Masson ; 2002 . P. 807-33<br />
82 Jaeger A.<br />
Syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire <strong>de</strong> l’Adulte<br />
[consulté le 14/09/2005].<br />
Disponible sur: http://www.intox.org/databank/documents/treat/treatf/trt08_f.htm<br />
83 Chiche JD, Guérin C, Gainnier M.<br />
Quelle est la place <strong>de</strong>s thérapeutiques adjuvantes au cours du syndrome <strong>de</strong> détresse<br />
respiratoire aiguë ?<br />
Réanimation. 2005 ;14 :373-389<br />
147
84 Günther A, Ruppert C, Schmidt R, Markart P, Grimminger F, Walmrath D, Seeger<br />
W.<br />
Surfactant alteration and replacement in acute respiratory distress syndrome.<br />
Respir Res. 2001 Oct;2(6):353-64.<br />
85 Bernard GR, Artigas A, Brigham KL, Carlet J, Falke K, Hudson L, Lamy M, LeGall<br />
JR, Morris A, Spragg R.<br />
Report of the American-European Consensus conference on acute respiratory distress<br />
syndrome: <strong>de</strong>finitions, mechanisms, relevant outcomes, and clinical trial<br />
coordination. Consensus Committee.<br />
J Crit Care. 1994 Mar;9(1):72-81.<br />
86 Baudoin VS.<br />
Exogenous Surfactant Replacement in ARDS-One Day, Someday, or Never?<br />
N Engl J Med. 2004 Aug;351(9):853-855.<br />
87 Lewis JF, Veldhuizen R.<br />
The role of exogenous surfactant in the treatment of acute lung injury.<br />
Annu Rev Physiol. 2003;65:613-42. Epub 2002 May 01.<br />
88 Martos Sanchez I, Vazquez Martinez JL, Otheo ed Tejada E, Ros P; Sociedad<br />
Espanola <strong>de</strong> Cuidados Intensivos Pediatricos.<br />
Techniques and complementary techniques. Complementary treatments: nitric oxi<strong>de</strong>,<br />
prone positioning and surfactant.<br />
An Pediatr (Barc). 2003 Nov;59(5):483-90.<br />
89 Kane C, Galanes S.<br />
Adult respiratory distress syndrome.<br />
Crit Care Nurs Q. 2004 Oct-Dec;27(4):325-35.<br />
148
90 Adhikari N, Burns KE, Mea<strong>de</strong> MO.<br />
Pharmacologic treatments for acute respiratory distress syndrome and acute lung<br />
injury: systematic review and meta-analysis.<br />
Treat Respir Med. 2004;3(5):307-28.<br />
91 Seeger W, Pison U, Buchborn R, Obertacke U, Joka T.<br />
Surfactant abnormalities and adult respiratory failure.<br />
Lung. 1990;168 Suppl:891-902.<br />
92 Seeger W, Gunther A, Walmrath HD, Grimminger F, Lasch HG.<br />
Alveolar surfactant and adult respiratory distress syndrome. Pathogenetic role and<br />
therapeutic prospects.<br />
Clin Investig. 1993 Mar;71(3):177-90.<br />
93 Eijking Ep, Gommers D, So KL, Vergeer M, Lachmann B.<br />
Surfactant treatment of respiratory failure induced by hydrochloric acid aspiration In<br />
rats.<br />
Anesthesiology. 1993 Jun;78(6):1145-51.<br />
94 Van Daal GJ, So KL, Gommers D, Eijking EP, Fievez RB, Sprenger MJ, van Dam<br />
DW, Lachmann B.<br />
Intratracheal surfactant administration restores gas exchange in experimental adult<br />
respiratory distress syndrome associated with viral pneumonia.<br />
Anesth Analg. 1991 May;72(5):589-95.<br />
95 Eijking EP, van Daal GJ, Tenbrinck R, Luijendijk A, Sluiters JF, Hannappel E,<br />
Lachmann B.<br />
Effect of surfactant replacement on Pneumocystis carinii pneumonia in rats.<br />
Intensive care Med. 1991;17(8):475-8.<br />
149
96 Walmrath D, Gunther A, Ghofrani HA, Schermuly R, Schnei<strong>de</strong>r T, Grimminger F,<br />
Seeger W.<br />
Bronchoscopic surfactant administration in patients with severe adult respiratory<br />
distress syndrome and sepsis.<br />
Am J Respir Crit Care. 1996 Jul;154(1):57-62.<br />
97 Anzueto A, Baughman RP, Guntupalli KK, Weg JG, Wie<strong>de</strong>mann HP, Raventos AA,<br />
Lemaire F, Long W, Zaccar<strong>de</strong>lli DS, Pattishall EN.<br />
Aerosolized surfactant in adults with sepsis-induced acute respiratory distress<br />
syndrome. Exosurf Acute Respiratory Distress Syndrome Sepsis Study Group.<br />
N Engl J Med. 1996 May 30;334(22):1417-21.<br />
98 Gunther A, Schmidt R, Harodt J, Schmehl T, Walmrath D, Ruppert C, Grimminger F,<br />
Seeger W.<br />
Bronchoscopic adminsitration of bovine natural surfactant in ARDS and septic shock:<br />
impact on biophysical and biochemical surfactant properties.<br />
Eur Respir J. 2002;19:797-804.<br />
99 So KL, <strong>de</strong> Buijzer E, Gommers D, Kaisers U, van Gen<strong>de</strong>ren PJJ, Lachmann B.<br />
Surfactant therapy restores gas exchange in lung injury due to paraquat intoxication in<br />
rats.<br />
Eur Respir J. 1998; 12:284-288.<br />
100 Spragg RG, Gilliard N, Richman P, Smith RM, Hite RD, Pappert D, Robertson B,<br />
Curstedt T, Strayer D.<br />
Acute effects of a single dose of porcine surfactant on patients with respiratory<br />
distress syndrome.<br />
Chest. 1994 Jan;105(1):195-202.<br />
150
101 Gommers D, Eijking EP, So KL, van't Veen A, Lachmann B.<br />
Bronchoalveolar lavage with a diluted surfactant suspension prior to surfactant<br />
instillation improves the effectiveness of surfactant therapy in experimental acute<br />
respiratory distress syndrome (ARDS).<br />
Intensive Care Med. 1998 May;24(5):494-500.<br />
102 Gregory TJ, Steinberg KP, Spragg R, Ga<strong>de</strong>k JE, Hyers TM, Longmore WJ, Moxley<br />
MA, Cai GZ, Hite RD, Smith RM, Hudson LD, Crim C, Newton P, Mitchell BR,<br />
Gold AJ.<br />
Bovine surfactant therapy for patients with acute respiratory distress syndrome.<br />
Am J Respir Crit Care Med. 1997 Apr;155(4):1309-15.<br />
103 Spragg RG, Lewis JF, Walmrath HD, Johannigman J, Bellingan G, Laterre PF, Witte<br />
MC, Richards GA, Rippin G, Rathgeb F, Hafner D, Taut FJ, Seeger W.<br />
Effect of recombinant surfactant protein C-based surfactant on the acute respiratory<br />
distress syndrome.<br />
N Engl J Med. 2004 Aug; 26;351(9):884-92.<br />
104 Haitsma JJ, Papadakos PJ, Lachmann B.<br />
Surfactant therapy for acute lung injury/acute respiratory distress syndrome.<br />
Curr Opin Crit Care. 2004 Feb;10(1):18-22.<br />
105 Lewis JF, Veldhuizen R.<br />
The role of exogenous surfactant in the treatment of acute lung injury.<br />
Annu Rev Physiol. 2003;65:613-42. Epub 2002 May 01.<br />
106 Hafner D, Germann PG, Hauschke D.<br />
Comparison of rSP-C surfactant with natural and synthetic surfactants after late<br />
treatment in a rat mo<strong>de</strong>l of the acute respiratory distress syndrome.<br />
Br J Pharmacol. 1998 Jul;124(6):1083-90.<br />
151
107 Anzueto A, Baughman RP, Guntupalli KK, Weg JG, Wie<strong>de</strong>mann HP, Raventos AA,<br />
Lemaire F, Long W, Zaccar<strong>de</strong>lli DS, Pattishall EN.<br />
Aerosolized surfactant in adults with sepsis-induced acute respiratory distress<br />
syndrome. Exosurf Acute Respiratory Distress Syndrome Sepsis Study Group.<br />
N Engl J Med. 1996 May 30;334(22):1417-21.<br />
108 Calkovska A, Sevecova-Mokra D, Javorka K, Petraskova M, Adamicova K.<br />
Exogenous surfactant administration by asymmetric high-frequency jet ventilation in<br />
experimental respiratory distress syndrome.<br />
Croat Med J. 2005 Apr;46(2):209-17.<br />
152
TABLE DES MATIERES<br />
153
154
SOMMAIRE.............................................................................................................................. 3<br />
LISTE DES ABREVIATIONS................................................................................................ 7<br />
INTRODUCTION ................................................................................................................... 11<br />
PREMIERE PARTIE: RESPIRATION ET FONCTION PULMONAIRE ....................... 15<br />
1. Rappel anatomique..................................................................................................... 17<br />
1.1. Voies aériennes supérieures et inférieures....................................................... 18<br />
1.2. Arbre bronchique ................................................................................................... 22<br />
1.2.1. Structure.......................................................................................................... 22<br />
1.2.2. Cellules composant l’arbre bronchique...................................................... 24<br />
1.3. Anatomie alvéolaire............................................................................................... 25<br />
2. Physiologie ................................................................................................................... 26<br />
2.1. Fonction d’épuration.............................................................................................. 26<br />
2.1.1. Dépôt <strong>de</strong>s particules ..................................................................................... 27<br />
2.1.2. Épuration mécanique .................................................................................... 28<br />
2.1.2.1. nez-pharynx................................................................................................ 28<br />
2.1.2.2. Toux............................................................................................................. 29<br />
2.1.2.3. Appareil mucociliaire................................................................................. 29<br />
Composition.................................................................................................... 29<br />
Mécanisme ..................................................................................................... 29<br />
2.1.3. Épuration immunologique............................................................................. 31<br />
2.1.3.1. Les CPA ...................................................................................................... 31<br />
2.1.3.2. Les cellules................................................................................................. 31<br />
2.1.3.3. Les effecteurs humoraux.......................................................................... 33<br />
2.1.3.4. Les surfaces ............................................................................................... 33<br />
2.2. Fonction métabolique............................................................................................ 33<br />
2.2.1. Glucidique....................................................................................................... 33<br />
2.2.2. Lipidique.......................................................................................................... 34<br />
2.2.3. Protidique........................................................................................................ 34<br />
2.2.4. Le surfactant pulmonaire.............................................................................. 34<br />
2.2.4.1. Composition................................................................................................ 35<br />
Lipi<strong>de</strong>s ............................................................................................................. 35<br />
▪ DPPC .......................................................................................................... 36<br />
Autres lipi<strong>de</strong>s.............................................................................................. 37<br />
155
Protéines......................................................................................................... 38<br />
SP-A............................................................................................................. 39<br />
SP-D ............................................................................................................ 41<br />
SP-B............................................................................................................. 41<br />
SP-C ............................................................................................................ 42<br />
2.2.4.2. Synthèse et sécrétion ............................................................................... 44<br />
2.2.4.3. Recyclage et catabolisme ........................................................................ 45<br />
2.2.4.4. Contrôle hormonal..................................................................................... 46<br />
Glucocorticoï<strong>de</strong>s ............................................................................................ 46<br />
Hormones thyroïdiennes .............................................................................. 47<br />
KGF : Keratinocyte Growth Factor.............................................................. 47<br />
Insuline ............................................................................................................ 47<br />
AMPc ............................................................................................................... 48<br />
Estrogènes et androgènes ...................................................................48<br />
3. Mécanisme respiratoire et rôles du surfactant ................................................... 48<br />
3.1. Elasticité.................................................................................................................. 49<br />
3.2. Tension <strong>de</strong> surface et loi <strong>de</strong> Laplace.................................................................. 49<br />
3.3. Physiologie et rôle du surfactant......................................................................... 50<br />
DEUXIEME PARTIE: LE NOUVEAU NE PREMATURE, TRAITEMENT DE<br />
L’IMMATURITE PULMONAIRE PAR LE SURFACTANT EXOGENE ........................ 53<br />
1 Généralités .................................................................................................................... 55<br />
2 La prématurité .............................................................................................................. 56<br />
2.1 Définition ................................................................................................................. 56<br />
2.2 Mortalité et taux <strong>de</strong> survie .................................................................................... 58<br />
2.3. Complications......................................................................................................... 59<br />
Respiratoire : ............................................................................................................. 59<br />
2.4. Causes et facteurs <strong>de</strong> risques............................................................................. 60<br />
2.4.1. Causes ............................................................................................................ 61<br />
2.4.1.1. Causes directes ......................................................................................... 61<br />
2.4.1.2. Causes indirectes ...................................................................................... 61<br />
2.4.2. Facteurs <strong>de</strong> risques....................................................................................... 62<br />
156
3. La maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines ou syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire<br />
idiopathique .......................................................................................................................... 64<br />
3.1. Définition ................................................................................................................. 64<br />
3.2. Manifestation clinique ........................................................................................... 64<br />
4. Traitements ................................................................................................................... 66<br />
4.1. Thérapeutique ventilatoire <strong>de</strong> la détresse respiratoire .................................... 66<br />
4.1.1. Oxygénothérapie contrôlée:......................................................................... 66<br />
4.1.2. Ventilation ....................................................................................................... 66<br />
4.1.2.1. Ventilation spontanée en pression expiratoire positive (VS-PEP)..... 66<br />
4.1.2.2. Ventilation mécanique............................................................................... 66<br />
4.1.2.3. Ventilation mécanique conventionnelle.................................................. 66<br />
4.1.2.4. Ventilation par haute fréquence (HFV)................................................... 67<br />
4.1.3. Monoxy<strong>de</strong> d’azote ......................................................................................... 67<br />
4.1.4. Assistance respiratoire extracorporelle (AREC)....................................... 67<br />
4.2. Corticothérapie....................................................................................................... 67<br />
4.2.2. Rôle physiologique ........................................................................................ 67<br />
4.2.3. Les étu<strong>de</strong>s expérimentales et cliniques..................................................... 68<br />
4.2.3.1. Les premiers étu<strong>de</strong>s.................................................................................. 69<br />
4.2.3.2. Les différents glucocorticoï<strong>de</strong>s testés .................................................... 69<br />
4.2.4. Conséquence <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> glucocorticoï<strong>de</strong>s ........................... 70<br />
Conséquence sur la maladie <strong>de</strong>s membranes hyalines.......................... 70<br />
Effets indésirables ......................................................................................... 71<br />
4.2.4. Coût ................................................................................................................ 72<br />
4.3. Surfactant exogène ............................................................................................... 72<br />
4.3.1. Introduction..................................................................................................... 72<br />
4.3.2. Généralités ..................................................................................................... 73<br />
4.3.3. Rôle.................................................................................................................. 74<br />
4.3.4. Spécialités commerciales utilisés ............................................................... 74<br />
4.3.4.1. Les différents types <strong>de</strong> surfactants......................................................... 74<br />
4.3.4.2. Les spécialités............................................................................................ 77<br />
Curosurf® ou Poractant α ............................................................................ 77<br />
Fabrication :................................................................................................ 77<br />
Action :......................................................................................................... 77<br />
Tolérance :.................................................................................................. 77<br />
Complications :........................................................................................... 78<br />
Mo<strong>de</strong> d’administration :............................................................................. 78<br />
Survanta® ou Béractant ............................................................................... 79<br />
Fabrication ................................................................................................. 79<br />
Action .......................................................................................................... 79<br />
Composition ............................................................................................... 79<br />
Mo<strong>de</strong> d’administration <strong>de</strong> Survanta® :................................................... 80<br />
Posologie <strong>de</strong> Survanta®.......................................................................... 81<br />
157
Surfexo® ou Palmitate <strong>de</strong> colfocéril ........................................................... 81<br />
Action .......................................................................................................... 82<br />
Composition................................................................................................ 82<br />
Avenir <strong>de</strong>s surfactants exogènes artificiels :............................................. 82<br />
Composition ............................................................................................... 82<br />
Action .......................................................................................................... 83<br />
Elaboration <strong>de</strong> surfactant artificiels complémentés en protéines .......... 83<br />
4.3.4.3. Comparaison <strong>de</strong>s différents surfactants ................................................ 83<br />
Naturel versus artificiel ................................................................................. 83<br />
Survanta® (Béractant) versus Exosurf® (colfoscéril)............................. 84<br />
Curosurf® (poractant α) versus Survanta® (béractant) .......................... 84<br />
Surfaxin® (Lucinactant) versus Curosurf® (poractant α)........................ 84<br />
Surfaxin® (Lucinactant) versus Exosurf (Colfoscéril) et Survanta®<br />
(Béractant) .............................................................................................................. 85<br />
4.3.5. Effets indésirables ......................................................................................... 85<br />
4.3.5.1. Hémorragie pulmonaire ............................................................................ 85<br />
4.3.5.2. Immunologie............................................................................................... 85<br />
4.3.6. Conclusion ...................................................................................................... 86<br />
4.3.6.1. Effet bénéfique <strong>de</strong> l’association corticoï<strong>de</strong>s et surfactant................... 86<br />
4.3.6.2. Etu<strong>de</strong> européenne..................................................................................... 87<br />
4.3.6.3. Autres utilisation <strong>de</strong> surfactant ................................................................ 87<br />
TROISIEME PARTIE: TRAITEMENT DU SYNDROME DE DETRESSE<br />
RESPIRATOIRE AIGUË DE L’ADULTE : INTERÊT DU SURFACTANT<br />
EXOGENE ?........................................................................................................................... 89<br />
1. Le SDRA <strong>de</strong> l’Adulte ................................................................................................... 91<br />
1.1. Définition ................................................................................................................. 91<br />
1.2. Diagnostic, signes cliniques et examens........................................................... 92<br />
1.3. Diagnostics différentiels........................................................................................ 94<br />
1.4. Etiologie et facteurs <strong>de</strong> risques ........................................................................... 95<br />
1.5. Devenir, évolution, surveillance et complications............................................. 96<br />
2. Traitement actuel......................................................................................................... 97<br />
2.1. Ventilatoire.............................................................................................................. 97<br />
2.1.1. But du traitement ........................................................................................... 97<br />
2.1.2. Objectif ............................................................................................................ 97<br />
2.1.3. Différents types .............................................................................................. 97<br />
2.1.3.1. Volumes courants...................................................................................... 97<br />
2.1.3.2. PEEP ........................................................................................................... 98<br />
2.1.3.3. Manœuvres <strong>de</strong> recrutement..................................................................... 98<br />
158
2.1.3.4. Positionnement .......................................................................................... 99<br />
2.1.3.5. Ventilation Haute Fréquence ................................................................... 99<br />
2.2. Pharmacologique................................................................................................. 100<br />
2.3. Conclusion ............................................................................................................ 101<br />
3. Surfactant exogène : intérêts et étu<strong>de</strong>s déjà menées..................................... 101<br />
3.1. Pourquoi étudier un tel traitement chez l’adulte ?.......................................... 101<br />
3.2. Les essais expérimentaux et cliniques............................................................. 103<br />
3.2.1. Le traitement par surfactant exogène selon différentes causes du<br />
SDRA 103<br />
3.2.1.1. Induit par HCl ........................................................................................... 103<br />
3.2.1.2. Par pneumonie virale ou bactérienne .................................................. 103<br />
3.2.1.3. En présence <strong>de</strong> sepsis ........................................................................... 104<br />
3.2.1.4. Par le paraquat......................................................................................... 105<br />
3.2.2. Les autres essais cliniques et expérimentaux ........................................ 105<br />
3.2.2.1. Différentes étu<strong>de</strong>s entre 1994 et 1998................................................. 105<br />
3.2.2.2. Etu<strong>de</strong>s récentes....................................................................................... 107<br />
3.2.2.3. Explication quant aux résultats <strong>de</strong> certaines étu<strong>de</strong>s.......................... 108<br />
3.2.3. Potentialisation <strong>de</strong> l’effet du surfactant exogène.................................... 109<br />
3.3. Conclusion sur l’utilisation <strong>de</strong> surfactant.......................................................... 110<br />
CONCLUSION..................................................................................................................... 111<br />
ANNEXES............................................................................................................................. 115<br />
• CUROSURF ® fraction phospholipidique <strong>de</strong> poumon <strong>de</strong> porc ............................ 117<br />
• SURVANTA ® ............................................................................................................... 121<br />
GLOSSAIRE ........................................................................................................................ 125<br />
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................... 133<br />
TABLE DES MATIERES ................................................................................................... 153<br />
159
160