d'essai - Québec Audio & Vidéo
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Avec RICHARD GUAY<br />
rguay@quebecaudio.com<br />
TILION<br />
A.M.I.G.D.A.L.A<br />
MUSEA FGBG 4750, www.tilion.it ; www.musearecords.com<br />
Quatre ans après l’exceptionnel Insolitariamente, que<br />
j’avais chaudement recommandé (numéro de février 2004),<br />
voici enfin le deuxième opus de Tilion, formation italienne<br />
dirigée par les frères Alfio et Flavio Costa (claviers, guitares)<br />
auxquels s’ajoutent Roberto Aiolfi (basse), Paolo Cassago<br />
(batterie) de même que plusieurs collaborateurs et collaboratrices.<br />
Bien que la troupe ait été assez active au cours des dernières<br />
années, notamment au sein des projets Colossus, le<br />
nouvel album annoncé depuis longtemps déjà, était fort<br />
attendu. Tilion fait partie de la nouvelle vague de groupes italiens<br />
qui, sans renier leurs origines, proposent un produit<br />
moins romantique que leurs prédécesseurs mais musicalement<br />
plus complexe et plus audacieux. Même si l’héritage<br />
progressif national est respecté ; les nombreuses incursions<br />
aux claviers de style seventies (orgue Hammond, mellotron,<br />
etc.) en faisant foi, la musique s’éloigne quelque peu des sentiers<br />
battus et explore de nouvelles avenues. La facture, parfois<br />
assez hard, propose plusieurs variations assez osées qui<br />
démontrent une créativité sans borne. Le contenu mélodique<br />
est élaboré, parfois tordu, et on n’y pénètre pas si facilement.<br />
Des extraits comme The Mirrors Room, ou la pièce titre, surprennent<br />
et séduisent en même temps par leur manque de<br />
conformisme. Des saveurs gothiques et celtiques, viennent<br />
épicer un ensemble déjà bien pourvu en saveurs. La voix stridente<br />
de Sophia Baccini cadre bien dans ce monde surréaliste.<br />
Seule ombre au tableau ; on a abandonné la langue italienne<br />
pour celle de Shakespeare, ce qui enlève un peu d’exotisme.<br />
A.M.I.G.D.A.L.A est donc une pierre précieuse qui<br />
saura propulser au septième ciel l’amateur de groupes italiens<br />
qui se cache en vous…<br />
JACK FOSTER III<br />
Jazzraptor’s Secret<br />
PROGROCK RECORDS, www.jazzraptor.com ;<br />
www.progrockrecords.com<br />
Jack Foster III est un claviériste américain, qui obtint son<br />
diplôme de musique en 1981 à l’Université de Middlebury, au<br />
Vermont. Par ailleurs, bien que sa carrière eût évolué au sein<br />
de domaines plus terre-à-terre comme l’immobilier, il revint<br />
toutefois à ses anciennes amours au début de la décennie, en<br />
lançant son premier album solo, The Evolution of<br />
Jazzraptor (2003). Sa polyvalence aurait pu lui faire adopter<br />
une multitude de genres musicaux mais c’est sur le rock progressif<br />
qu’il jeta son dévolu, probablement marqué par ce<br />
style, dans les années 1970. Son attirance pour le jazz, le progressif<br />
classique et le folk de même que le choix de ses compères,<br />
Robert Berry (basse, batterie) et Trent Gardner (voix,<br />
guitares) qui ont de solides assises dans le métal progressif,<br />
laissait entrevoir un produit assez dépareillé. La musique de<br />
Jack Foster III est multidirectionnelle et hautement épicée.<br />
Les influences foisonnent de partout, et l’ensemble s’avère<br />
recherché, ludique, voire cérébral, en raison de la complexité<br />
des structures harmoniques. La présence permanente de<br />
Gardner (Magellan) implique nécessairement des passages<br />
assez hard mais cependant de très bon goût. Les variations<br />
jazzées sont omniprésentes et ponctuent un contenu passablement<br />
dense. Jazzraptor’s Secret, le quatrième essai de la<br />
série, nous ramène avec bonheur à la formule de dialogue,<br />
entre le jazz et le progressif, présente au premier opus, ce qui<br />
est réconfortant. Divertissant et stimulant d’un bout à l’autre,<br />
Jazzraptor’s Secret est un album empreint d’une grande<br />
finesse, qui laisse transparaître une véritable passion de la<br />
part de musiciens chevronnés et authentiques.<br />
UNITOPIA<br />
The Garden<br />
INSIDEOUT MUSIC SPV 80001 296 PRCD,<br />
www.myspace.com/unitopiaband ; www.unitopiamusic.com<br />
Unitopia est un groupe australien qui gravite autour de Mark<br />
Trueack (voix), Sean Timms (claviers) et Matt Williams (guitares)<br />
et auxquels s’ajoutent trois autres musiciens, aux guitares<br />
et percussions. The Garden est le deuxième essai de la<br />
formation, le premier étant More than a Dream (2005). Cet<br />
album double marque une évolution importante dans cette<br />
carrière déjà perçue comme prometteuse et risque d’inscrire<br />
la troupe d’Adelaïde dans le peloton des incontournables.<br />
Fortement influencée par le rock progressif classique des belles<br />
années, la musique d’Unitopia nous ramène cet imposant<br />
héritage britannique en pleine figure, tout en y laissant une<br />
empreinte typique, avec des percussions et des rythmes qui<br />
rappellent parfois la culture aborigène du pays des koalas. À<br />
un ensemble extrêmement bien structuré et d’une complexité<br />
réjouissante, se greffent des variations parfois rustiques qui<br />
peuvent sensiblement évoquer l’imagerie du fascinant mais<br />
rude outback australien. Les passages hard, nombreux, sont<br />
toujours appropriés et relèvent avec brio un contenu mélodique<br />
de haut calibre. La présence de six musiciens face à une<br />
multitude d’instruments, révèle une scène vaste et hétéroclite<br />
qui ne renferme pas, fort heureusement, une série de surprises<br />
inattendues. Par ailleurs, on retrouve une longue suite sur<br />
chacun des deux disques. D’abord, la pièce titre, probablement<br />
le moment le plus fort de l’opus, mais aussi Journey’s<br />
Friend au début de la seconde galette qui, globalement, se<br />
veut un peu moins accessible et plus hard que la première<br />
avec, en prime, des éléments jazzés extrêmement plaisants.<br />
The Garden est incontestablement une des grandes révélations<br />
de l’année 2008 et plaira assurément à tous. À posséder<br />
impérativement !<br />
QA&V-TED, février-mars 2009 65