Cinéma maison 40 QA&V-TED, février-mars 2009 Projecteur D-ILA MF10 de Meridian La performance est au rendez-vous et impossible de le nier ! Par EMMANUEL LEHUY elehuy@quebecaudio.com Le projecteur MF10 de Meridian est le résultat d'une philosophie bien simple, regrouper ce qu'il y a de mieux et ainsi créer un produit aux performances de pointe. Meridian nous propose une solution basée sur un projecteur D-ILA (JVC) ajusté avec une technique exclusive, développée par nul autre que le fameux William Phelps, le magicien de la technologie D-ILA. Il est, selon la légende, le seul à pouvoir amener un projecteur D-ILA à son plein potentiel ! Ajoutez à cela une lentille ISCO avec système motorisé pour un écran panoramique 2.40, et vous avez la recette gagnante, grâce à un système de projection des plus polyvalents et des plus performants. Il s'agit bien sûr d'un projecteur 1080p et il serait honteux de donner autant de qualificatifs inspirants, si ce n'était pas le cas! En l’occurrence, voyons donc ce que la réputation de monsieur Phelps et l'ingénierie de Meridian sont capables de produire ...P
Une description déjà vue … Je vais laisser le soin à Bruno Gosselin (voir texte ci-dessous) de décrire le MF10 avec la lentille. De mon côté, j'ai bien sûr eu le plaisir d'observer le projecteur dans son installation à écran panoramique courbé, mais je n'aborderai ici que le projecteur lui-même. Je peux décrire le MF10 les yeux fermés car le boîtier est identique à mon projecteur, un DLA-RS1 de JVC. Le MF10 est en fait basé sur le DLA-RS2, qui est un modèle encore plus performant que le DLA-RS1. Le MF10, pour poursuivre, est entièrement noir, recouvert d’un fini brillant et possède un objectif centré. La prise et sortie d'air sont situées de part et d'autre de l'objectif, à l'avant. La prise du cordon d'alimentation détachable et les divers branchements se trouvent à l'arrière du projecteur. On retrouve l'essentiel, à commencer par le plus important, deux prises HDMI 1.3. Par souci de compatibilité, on retrouve une entrée Composante avec trois connecteurs de type RCA de couleur verte, bleu et rouge (Y, P b et P r respectivement), une entrée S-<strong>Vidéo</strong> avec un connecteur mini-din ainsi qu’une entrée <strong>Vidéo</strong> avec un connecteur RCA jaune. Un port série pour l'intégration dans un système avancé de contrôle complète le tout. Les ajustements pour le déplacement de l'objectif sont situés en-dessous à l'avant et bien que leur utilisation ne soit pas difficile, une précision accrue serait toutefois la bienvenue. Le zoom de 2X et la mise au point sont motorisés mais il est essentiel de lire le manuel d'instruction ! Il faut afficher un patron de test précis (la grille) et appuyer sur la flèche gauche pendant une ou deux secondes. Parlant de la télécommande, elle est rétro éclairée avec des touches offrant une disposition logique et des formes variées. Il ne semble pas y avoir de touches pour accéder directement au mode anamorphique pour un écran large, mais en utilisant le port série, il existe une commande directe pour l'activer ou le désactiver. L'installation dans ma salle est fort simple puisqu'il s'agit du même boîtier et des mêmes caractéristiques au niveau de l'objectif. Le MF10 est donc situé à 13 pieds de mon écran motorisé GrandView de 100 pouces de diagonale (au rapport d'image 16:9). La magie de Phelps Le MF10 est livré prêt à servir, sans aucun ajustement, en autant que votre source soit conforme. Il ne reste qu'à brancher et regarder un film. Le MF10 est donc maximisé par Meridian, en utilisant la technique de William Phelps. Il est devenu populaire avec la technologie D-ILA de concevoir une approche automatique (un logiciel combiné à de l'équipement de mesure très précis) pour ajuster l'échelle des gris en 128 points, l'uniformité des couleurs, etc. Comme la technique de Phelps requiert des éléments qui ne sont pas disponibles au commun des mortels et que celle-ci accède aux recoins cachés du projecteur, c'est plus qu'un simple ajustement. La configuration User1 est optimisée pour un écran blanc et User2, quant à elle, pour un écran gris. J'ai donc utilisé User1 pour l'ensemble de mes tests. Le MF10 affiche bien le Blacker-than-Black et le Whiter-than-White en HDMI et puisque ma Le MF10 m'a présenté ce classique avec tous les honneurs qui lui sont dûs, soit des couleurs plaisantes à l'œil, des noirs justes et précis de même qu’un niveau de détail hallucinant ! Ce film est très coloré et la restitution est un vrai workout source Blu-ray est bien adaptée, aucun ajustement de base (Contrast et Brightness) n'est requis. La mesure de l'échelle des gris, à l'aide d'une sonde CA6X de ProgressiveLabs, montre un apport du rouge, vert et bleu assez uniforme des bas IRE aux hauts IRE. Les mesures pour la saturation des couleurs affichent une saturation parfaite pour le bleu, de même qu’une sursaturation du vert et du rouge (typique des projecteurs D-ILA de JVC). Les secondaires sont relativement près des valeurs théoriques, dans la mesure où la sursaturation des primaires ne peut que les affecter. En termes plus clairs, les couleurs secondaires sont, à peu de chose près, au mieux que permet la sursaturation des couleurs primaires. Les mesures de luminosité et de rapport de contraste sont effectuées avec un LightMeter d'Extech Instrument. La présence du rapport de contraste On/Off dans ma salle, avec le projecteur situé à environ 13 pieds de l'écran, donne 13 640:1 avec une luminosité de 340 lumens. Le zoom, comme sur la plupart des projecteurs, n'est pas à ouverture constante. Il y a un effet direct sur le rapport de contraste et la luminosité. Plus le projecteur est loin, plus le contraste sera élevé avec une plus faible luminosité et, à l'inverse, le rapport de contraste diminuera et la luminosité augmentera, en se rapprochant de l'écran. Au plus loin, je mesure donc un rapport de contraste de 17 180:1, et de 12 750:1 au plus près. Le MF10 est équipé d'un processeur vidéo VXP de Gennum, qui s'occupe de tout transformer à la résolution du projecteur, si nécessaire (1 920 x 1 080). Le MT10 affiche un signal 1080p24 à 96 Hz ainsi qu’un signal régulier (1080p60 par exemple) à 120 Hz (pas d'interpolation des images qui est de plus en plus en vogue). Une console PlayStation3 de Sony branchée directement au projecteur en HDMI et un Blu-ray HQV-HD de SiliconOptix, ont servi pour tester les capacités du MF10 pour le désentrelacement d'un signal HD 1080i60. Le processeur Gennum ne m'est pas étranger, mon projecteur et mon préamplificateur cinéma maison étant équipés du même système. Sans surprise, le désentrelacement d'une source HD vidéo s’avère parfaite. Avec une source HD film (issue de 24 images par seconde), le patron de test ne passe pas mais, cependant, le test suivant (le panoramique dans le stade) contredit le résultat. En bref, le Gennum effectue correctement le désentrelacement pour du matériel régulier, mais échoue toutefois le test plus pointu de son concurrent (SiliconOptix et Gennum VXP, branche qui a été acquise par Sigma Designs, se disputent le trône). Par ailleurs, depuis l'avènement du Blu-ray, je limite mes tests pour le DVD. J'utilise un lecteur DVD DV-970HD d’OppoDigital et le DVD de test HQV (toujours de SiliconOptix) pour extraire le signal pur 480i60 contenu sur le disque. Je me concentre principalement sur la détection de la cadence 3:2, pour les encodages en mode Film. Cette détection est essentielle pour une reconstitution fluide sans artéfacts et le Gennum est dans ce qui se fait de plus performant de ce côté. Comme la technique de Phelps requiert des éléments qui ne sont pas disponibles au commun des mortels et que celle-ci accède aux recoins cachés du projecteur, c'est plus qu'un simple ajustement . QA&V-TED, février-mars 2009 41