23.06.2013 Views

Techniques de scannage utilisées dans l'étude de l'usure des PTH

Techniques de scannage utilisées dans l'étude de l'usure des PTH

Techniques de scannage utilisées dans l'étude de l'usure des PTH

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Techniques</strong> <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> <strong>utilisées</strong> <strong>dans</strong><br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong><br />

Atef Boulila (1,2,3,*) , Patrick Chabrand (2) , Mahfoudh Ayadi (1) ,<br />

Ali Zghal (1)<br />

(1)<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s Soli<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s Structures et <strong>de</strong> Développement<br />

Technologique, ESSTT, 05 Avenue Taha Hussein, Montfleury 1008, Tunisie<br />

(2)<br />

Groupe Interdisciplinaire en Biomécanique Ostéo-articulaire, Institut <strong>de</strong>s Sciences du<br />

Mouvement, Université <strong>de</strong> la Méditerranée et CNRS, Parc Scientifique et Technologique <strong>de</strong><br />

Luminy, 163, avenue <strong>de</strong> Luminy, Case Postale 910, F-13288 Marseille Ce<strong>de</strong>x 09, France<br />

(3)<br />

Institut Supérieur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s technologiques <strong>de</strong> Radès, Département <strong>de</strong> Génie Mécanique,<br />

BP 176 Radès Médina 2098 Tunisie<br />

* Auteur Correspondant : atef.boulila@gmail.com<br />

RÉSUMÉ. La problématique liée à l’usure <strong>de</strong>s cupules acétabulaires <strong>de</strong>s prothèses totales <strong>de</strong><br />

hanche (<strong>PTH</strong>) reste encore d’actualité. En effet, la présence <strong>de</strong> débris d’usure <strong>de</strong><br />

polyéthylène UHMWPE au niveau péri-prothétique est une <strong>de</strong>s causes principales <strong>de</strong> la<br />

défaillance d’une arthroplastie totale <strong>de</strong> hanche. Les travaux expérimentaux développés par<br />

la plupart <strong>de</strong>s auteurs ont montré <strong>de</strong> multitu<strong>de</strong>s détériorations microscopiques <strong>de</strong> la surface<br />

interne <strong>de</strong> la cupule acétabulaire dues au phénomène d’usure.<br />

Des approches multiples ont été proposées <strong>dans</strong> la littérature pour la détermination <strong>de</strong>s<br />

quantités d’usure. Cependant, la présence simultanée, <strong>dans</strong> une même approche <strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l’usure laisse le problème encore ouvert.<br />

Dans ce papier, nous montrons la nécessité <strong>de</strong> coupler différentes techniques <strong>de</strong><br />

détermination <strong>de</strong> l’usure.<br />

À travers notre étu<strong>de</strong>, nous avons pu mettre en place et vali<strong>de</strong>r une méthodologie<br />

expérimentale associant clichés radiologiques et numérisation <strong>de</strong> surface pour permettre <strong>de</strong><br />

compléter les connaissances sur l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong>.<br />

MOTS-CLÉS : Usure, <strong>PTH</strong>, Scannage 3D, Cliché radiologique, Numérisation.<br />

1. Introduction<br />

Parmi les principales métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s quantités d’usure <strong>de</strong>s<br />

cupules acétabulaires <strong>de</strong> <strong>PTH</strong>, on trouve la métho<strong>de</strong> radiologique et le <strong>scannage</strong> 3D<br />

dont les applications <strong>dans</strong> l’industrie sont multiples et variées (automobile,<br />

orthopédie,…).<br />

2 ème Congrès <strong>de</strong>s Innovations Mécaniques, Sousse 28 – 29 Avril 2010 pages 1 à 14


2 2 ème Congrès <strong>de</strong>s Innovations Mécaniques, Sousse 28 – 29 Avril 2010<br />

Pour les cliniciens, la métho<strong>de</strong> radiologique constitue une technique <strong>de</strong> choix qui<br />

permet <strong>de</strong> déterminer une usure linéaire et sa vitesse d’évolution (Barrack et al.,<br />

2001, Hall et al., 1998 – 1, 2). L’utilisation <strong>de</strong> modèles analytiques rapprochés <strong>de</strong><br />

Charnley par exemple ((Barrack et al., 2001), permet <strong>de</strong> remonter à l’usure<br />

volumique. Pour suivre les états intermédiaires <strong>de</strong> l’usure, il est nécessaire <strong>de</strong><br />

prévoir <strong>de</strong>s radiographies <strong>de</strong> face allant <strong>de</strong> quelques mois à quelques années<br />

postopératoires, en tenant compte du protocole radiologique (Delagoutte et al.,<br />

1991, Courpied et al., 2000). Des travaux récents tentent actuellement à améliorer<br />

les modèles usuels en tenant compte du jeu fonctionnel cupule-tête <strong>de</strong> <strong>PTH</strong> et en<br />

intégrant différentes lois d’évolution d’usure.<br />

Quelle que soit la métho<strong>de</strong> adoptée par les cliniciens, la principale limite rési<strong>de</strong><br />

<strong>dans</strong> le fait que la mesure <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> pénétration n’est pas suffisante pour<br />

estimer le volume endommagé réel qui lui est associé. Pour avoir une estimation du<br />

volume endommagé, on utilise un modèle analytique nécessitant <strong>de</strong>s hypothèses sur<br />

son volume.<br />

D’autres métho<strong>de</strong>s (Devane et al., 1995, 1999), nécessitent <strong>de</strong>ux radiographies <strong>de</strong><br />

face (plan sagittal) et le plan frontal. En utilisant une table à digitaliser et compte<br />

tenu <strong>de</strong>s dimensions exactes <strong>de</strong> la cupule et <strong>de</strong> la tête, un modèle 3D sera déterminé<br />

numériquement à partir d’une série <strong>de</strong> points sélectionnés. Cette technique permet<br />

<strong>de</strong> calculer l’usure linéaire sur la radiographie <strong>de</strong> face, le déplacement 3D à<br />

l’intérieur <strong>de</strong> la cupule et l’usure volumique minimum sur le profil à partir d’une<br />

formule mesurant le volume du cylindre crée par la migration <strong>de</strong> la tête. Devane et<br />

al. rapporte une précision <strong>de</strong> plus ou moins 0,15mm et <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> 8% par rapport<br />

aux valeurs théoriques.<br />

Certains auteurs (Boulila, 2009), utilisent <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> numérisation <strong>de</strong><br />

surfaces pour déterminer le volume usé <strong>de</strong> la cupule acétabulaire. Par cette<br />

technique <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> 3D, la morphologie <strong>de</strong> surface et le volume usé seront<br />

déterminés suite à <strong>de</strong>s opérations booléennes <strong>de</strong> soustractions <strong>de</strong> surfaces en CAO.<br />

D’autres (Hennebelle, 2007), associent la technique <strong>de</strong> numérisation par machine à<br />

mesurer tridimensionnelle (MMT) aux modèles analytiques.<br />

La numérisation 3D consiste en l’acquisition <strong>de</strong>s coordonnées d’un ensemble <strong>de</strong><br />

points représentatifs <strong>de</strong>s surfaces internes <strong>de</strong>s cupules. La plupart <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong><br />

numérisation, utilisés ces <strong>de</strong>rnières années, s’appuient sur <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong><br />

capteurs avec ou sans contact (Charyar, 2006). La qualité <strong>de</strong>s résultats d’une<br />

numérisation reste très sensible à la procédure utilisée et nécessite la définition <strong>de</strong><br />

stratégies <strong>de</strong> numérisation adaptées.<br />

En absence <strong>de</strong>s radiographies <strong>de</strong> profil (plan sagittal), le <strong>scannage</strong> 3D constitue<br />

une approche originale permettant <strong>de</strong> numériser la surface usée. Cette métho<strong>de</strong><br />

semble tenir compte <strong>de</strong>s détails géométriques <strong>de</strong> la surface scannée. La précision <strong>de</strong><br />

<strong>scannage</strong> employée (0,05mm) semble être appréciable par la majorité <strong>de</strong>s auteurs<br />

(Delagoutte et al., 1991, Hall et al., 1998).<br />

Ces constats montrent la nécessité <strong>de</strong> coupler différentes techniques <strong>de</strong> mesure<br />

afin d’étudier l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong> <strong>dans</strong> sa globalité. En effet, peu d’étu<strong>de</strong>s <strong>dans</strong> la


<strong>Techniques</strong> <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> <strong>utilisées</strong> <strong>dans</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong> 3<br />

littérature qui regroupent <strong>dans</strong> le même panier, l’ensemble <strong>de</strong>s outils expérimentaux<br />

<strong>de</strong> caractérisation <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong>.<br />

L’objectif principal <strong>de</strong> cet article porte sur le développement d’une méthodologie<br />

expérimentale originale et une approche globale pour l’analyse <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s<br />

prothèses articulaires <strong>de</strong> hanche.<br />

2. Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s cupules acétabulaires<br />

De nombreux travaux <strong>de</strong> recherche visent le développement et l’amélioration <strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s cupules <strong>de</strong> <strong>PTH</strong>. Elles sont intensivement<br />

<strong>utilisées</strong> <strong>dans</strong> différents domaines. Ici, on restreint notre état <strong>de</strong> l’art aux métho<strong>de</strong>s<br />

dites cliniques, <strong>utilisées</strong> <strong>de</strong>puis quelques décennies par les cliniciens et la<br />

numérisation <strong>de</strong> surfaces usées par <strong>scannage</strong> 3D utilisée <strong>dans</strong> le domaine <strong>de</strong> rétroconception.<br />

La figure 1 présente cette catégorisation <strong>de</strong>s approches <strong>de</strong> mesure<br />

d’usure.<br />

<strong>Techniques</strong> <strong>de</strong><br />

mesure <strong>de</strong> l’usure<br />

Figure1. Taxonomie <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l’usure (D'apuzzo, 2002)<br />

Au total 46 dossiers ont été utilisés pour l’étu<strong>de</strong> rétrospective sur l’usure <strong>de</strong>s<br />

<strong>PTH</strong>, dont 18 dossiers pour lesquels nous disposions <strong>de</strong>s cotyles explantés (21 au<br />

total : pour certains patients, la reprise <strong>de</strong> prothèse a concernée les <strong>de</strong>ux membres<br />

inférieurs), ce qui donne 21 cas <strong>de</strong> clichés radiologiques à étudier. Chaque patient a<br />

été i<strong>de</strong>ntifié par une référence propre. La durée <strong>de</strong> survie moyenne <strong>de</strong> ces <strong>PTH</strong> est<br />

<strong>de</strong> 13,04 ans. Deux <strong>PTH</strong> ont <strong>de</strong>s diamètres ∅28mm et les autres <strong>de</strong>s <strong>de</strong> diamètre<br />

∅22mm. Le <strong>scannage</strong> concerne les cupules explantées <strong>de</strong>s clichés radiologiques<br />

objet <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.<br />

2.1. Métho<strong>de</strong> radiologique<br />

Métho<strong>de</strong>s passives<br />

Métho<strong>de</strong>s actives<br />

Clichés<br />

radiologiques<br />

Acquisition 3D<br />

<strong>de</strong> surfaces<br />

Le taux <strong>de</strong> pénétration maximum <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong> <strong>PTH</strong> <strong>dans</strong> la cupule acétabulaire est<br />

déterminé sur <strong>de</strong>s clichés radiologiques <strong>de</strong> face en post- opératoires. Pour<br />

déterminer la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> pénétration pe <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong> <strong>PTH</strong> <strong>dans</strong> la cupule, il est<br />

nécessaire <strong>de</strong> déterminer, pour chaque cliché radiologique <strong>de</strong>ux cercles ζC (<strong>de</strong> centre<br />

Cc et <strong>de</strong> rayon RC) et ζT (<strong>de</strong> centre CT et <strong>de</strong> rayon RT) qui correspon<strong>de</strong>nt


4 2 ème Congrès <strong>de</strong>s Innovations Mécaniques, Sousse 28 – 29 Avril 2010<br />

respectivement au diamètre extérieur <strong>de</strong> la cupule et au diamètre <strong>de</strong> tête <strong>de</strong> <strong>PTH</strong>. Le<br />

calcul <strong>de</strong> la pénétration pe tient compte <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong>s clichés radiologiques<br />

(1,14 /1).<br />

Cette usure a été définie par la distance du point mesuré le plus éloigné <strong>de</strong> la<br />

surface théorique <strong>de</strong> référence centrée sur la sphère extérieure <strong>de</strong> la cupule, divisée<br />

par le nombre d’années <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> la prothèse. Les mesures ont été<br />

définies par la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> pénétration pe sur <strong>de</strong>s clichés radiographiques selon<br />

différents modèles, ceux proposées par Charnley & Cupic ou par Dorr (Barrack et<br />

al., 2001, Hall et al., 1998 – 1, 2). Charnley & Cupic ont considéré le rayon externe<br />

du cotyle RC, le rayon <strong>de</strong> la tête fémorale RT, et la distance dmin. La profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />

pénétration pe a été calculée en utilisant l’équation (1):<br />

Pe= RC – (RT + dmin) (1)<br />

Avec le modèle <strong>de</strong> Dorr, les longueurs dMax et dmin ont été mesurées (figure 2) et<br />

la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> pénétration pe a été ainsi calculée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’équation (2):<br />

pe= (dMax – dmin)/2 (2)<br />

Tête<br />

<strong>de</strong> <strong>PTH</strong><br />

Cupule<br />

RC<br />

Figure 2. Mesure <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> pénétration sur cliché radiographique, dmin<br />

: d(I,I’ ), dMax : d(S,S’ ), pe: d(CC, CT), CC: Centre du cotyle, CT: Centre <strong>de</strong> tête<br />

La métho<strong>de</strong> d’approximation la plus couramment utilisée, définie par la métho<strong>de</strong><br />

A (3), a permis d’approcher le volume d’usure VCA à partir <strong>de</strong> la connaissance <strong>de</strong> la<br />

profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> pénétration peA et du rayon <strong>de</strong> la tête fémorale RT :<br />

VCA= π.RT².peA (3)<br />

Une variante <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong>, appelée métho<strong>de</strong> B (4), intègre la valeur du jeu<br />

fonctionnel (Ri – RT) entre la tête fémorale et la cupule en polyéthylène :<br />

I<br />

I’<br />

CT<br />

Cc<br />

S’<br />

RT<br />

S


2.2. Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> numérisation <strong>de</strong> surface<br />

2.2.1. Plate-forme <strong>de</strong> mesure<br />

<strong>Techniques</strong> <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> <strong>utilisées</strong> <strong>dans</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong> 5<br />

VCB=[π.RT².peA]/[1+(Ri – RT)/peB]<br />

3D <strong>dans</strong> un contexte <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l’usure du polyéthylène en arthroplastie totale<br />

<strong>de</strong> hanche est tout à fait originale.<br />

Notre plate-forme d’acquisition <strong>de</strong> surfaces usées est composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux scanners<br />

<strong>de</strong> type PICZA-PIX-30 Roland® à trois axes et PICZA Roland® 3D Laser Scanner<br />

LPX-600, dont la précision est 5/100 <strong>de</strong> mm (figure3). Un palpeur mécanique à<br />

pointe vive et un faisceau laser ont permis l’acquisition d’un nuage <strong>de</strong> points<br />

matérialisant les états sains et usés <strong>de</strong> la cupule.<br />

À l’ai<strong>de</strong> d’un logiciel <strong>de</strong> CAO (Solid Works), nous avons pu reconstruire les<br />

surfaces scannées et régénérer la surface interne ou le volume <strong>de</strong> chaque composant<br />

numérisé. Le volume usé <strong>de</strong> la cupule constitue le résultat d’opérations booléennes<br />

<strong>de</strong> soustraction entre surfaces internes <strong>de</strong> cupules explantée et neuve (Boulila et al.,<br />

2008, Jin et al., 2006).<br />

Figure 3. Scanners 3D type PICZA PIX-30 Roland®<br />

2.2.2. Validation <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>scannage</strong><br />

Pour vali<strong>de</strong>r la métho<strong>de</strong>, nous avons utilisé comme indicateur spécifique la<br />

comparaison <strong>de</strong>s volumes et surfaces intérieurs <strong>de</strong>s cupules vierges en comparant<br />

valeurs théoriques et mesurées (Charyar, 2006, Contri, 2002). Le montage <strong>de</strong>s<br />

cupules acétabulaires, <strong>de</strong> forme extérieure variable, sur la table à digitaliser, a induit


6 2 ème Congrès <strong>de</strong>s Innovations Mécaniques, Sousse 28 – 29 Avril 2010<br />

<strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> dégauchissement qui varient <strong>de</strong> 0,2% à 4%. Ainsi, notre choix<br />

d’utiliser un dispositif <strong>de</strong> montage et <strong>de</strong> fixation du cotyle a permis d’assurer une<br />

meilleure stabilité <strong>de</strong> la cupule et garantir la répétitivité <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> mesures (figure<br />

4).<br />

Cupule à<br />

scanner<br />

Palpeur<br />

Figure 4. Montage <strong>de</strong> la cupule sur la table à digitaliser sur PICZA PIX-30<br />

Roland®<br />

L’évaluation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> mesures montre une réduction significative <strong>de</strong>s<br />

erreurs à <strong>de</strong>s valeurs variant <strong>de</strong> 0,009 à 0,2% pour le <strong>scannage</strong> par contact. Pour le<br />

<strong>scannage</strong> laser ces erreurs varient entre 0,1 à 1,41%. Pour s’assurer <strong>de</strong> l’exactitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> mesure, nous avons répété cette procédure 7 fois pour le <strong>scannage</strong><br />

laser et 5 fois pour le <strong>scannage</strong> par contact.<br />

Un exemple type <strong>de</strong> surface intérieure d’une cupule vierge scannée par contact,<br />

est donné par la figure 5 où les erreurs mini et maxi sont données pour les <strong>de</strong>ux<br />

types <strong>de</strong> <strong>scannage</strong>.<br />

(a)<br />

Comparateur<br />

à cadran<br />

Scannage<br />

min<br />

Erreur (%)<br />

max<br />

Mécanique 0,009 0,2<br />

Laser 0,1 1,41<br />

Support<br />

cupule<br />

Table à digitaliser<br />

Figure.5. Surface intérieure <strong>de</strong> cupule vierge : scannée (a), reconstruite en 3D (b)<br />

(b)


3. Résultats obtenus<br />

<strong>Techniques</strong> <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> <strong>utilisées</strong> <strong>dans</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong> 7<br />

Le paragraphe qui suit présente l’ensemble <strong>de</strong>s résultats obtenus sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong>. Nous avons considéré <strong>dans</strong> une première étape les résultats <strong>de</strong>s<br />

clichés radiologiques <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> reprise <strong>de</strong> <strong>PTH</strong> traités à l’Institut M.T.Kassab. Le<br />

<strong>scannage</strong> 3D a été effectué sur 21 cupules acétabulaires en polyéthylène.<br />

3.1. Résultats <strong>de</strong>s clichés radiologiques<br />

L’usure du polyéthylène a été appréciée sur <strong>de</strong>s radiographies <strong>de</strong> bassin <strong>de</strong> face à<br />

l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux modèles <strong>de</strong> Charnley & Cupic et <strong>de</strong> Dorr.<br />

Pour les <strong>de</strong>ux diamètres <strong>de</strong> têtes (∅22 et 28mm), le taux d’usure linéaire<br />

moyenne est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,274mm/an par le modèle <strong>de</strong> Charnley & Cupic et 0,293<br />

mm/an par le modèle <strong>de</strong> Door.<br />

Les résultats <strong>de</strong> calculs <strong>de</strong> l’usure volumique montrent, en considérant un rayon<br />

moyen Ri moy =22,63mm pour les têtes <strong>de</strong> <strong>PTH</strong> <strong>de</strong> diamètre ∅ 22mm et Rimoy<br />

=28,6mm pour les têtes <strong>de</strong> <strong>PTH</strong> <strong>de</strong> diamètre ∅ 28mm, <strong>de</strong>s valeurs moyennes<br />

d’environ 420 mm 3 /an pour la métho<strong>de</strong> A et 300 mm 3 /an pour la métho<strong>de</strong> B<br />

(tableau 1).<br />

d<br />

(mm)<br />

Nombre<br />

<strong>de</strong><br />

clichés<br />

Métho<strong>de</strong> A<br />

Charnley & Cupic Dorr<br />

mm<br />

Métho<strong>de</strong> B<br />

Charnley & Cupic Dorr<br />

3<br />

mm 3 /an mm 3<br />

mm 3 /an mm 3<br />

mm 3 /an mm 3<br />

mm 3 /an<br />

22 19 5082,91 423,62 4805,59 420,34 4021,52 326,54 2435,70 214,23<br />

28 2 6038,70 1291,07 1661,35 552,39 2682,44 498,50 767,85 261,52<br />

Tableau 1. Usure volumique moyenne appréciée par radiologie<br />

3.2. Scannage <strong>de</strong>s surfaces usées<br />

3.2.1. Aspect morphologique<br />

L’étu<strong>de</strong> morphologique <strong>de</strong> surface usée peut apporter beaucoup d’informations<br />

sur le type d’usure qui gouverne l’articulation prothétique pour différentes<br />

sollicitations. Les techniques couramment employées sont basées sur la microscopie<br />

et le <strong>scannage</strong> 3D est rarement utilisé pour caractériser la surface usée. Nous<br />

montrons par la suite que cette technique <strong>de</strong> numérisation permet <strong>de</strong> mesurer l’usure<br />

<strong>de</strong>s cupules acétabulaires et d’apprécier sa morphologie.<br />

Sur l’ensemble <strong>de</strong>s cupules retenues, nous avons choisi pour cette analyse, les<br />

prothèses qui ont eu une durée <strong>de</strong> survie importante, et caractérisées par un<br />

dommage observable <strong>de</strong> leur interface.<br />

La régénération en 3D <strong>de</strong> la surface intérieure <strong>de</strong> la cupule explantée et scannée


8 2 ème Congrès <strong>de</strong>s Innovations Mécaniques, Sousse 28 – 29 Avril 2010<br />

par les <strong>de</strong>ux techniques, montre l’existence <strong>de</strong> trois zones (figure 6) :<br />

o Zone 1 : région supérieure d’usure importante et d’aspect pâle. C’est le point du<br />

contact tête – cupule, caractérisé par un délaminage et la formation <strong>de</strong> fissures<br />

suivant <strong>de</strong>s lignes verticales <strong>de</strong> la prothèse. Ces fissures en forme <strong>de</strong> rivières<br />

semblent être le résultat d’une usure par fatigue du polyéthylène, ajouté aux<br />

effets nocifs <strong>de</strong> la corrosion en milieu biologique.<br />

o Zone 2 : région intermédiaire <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> étendue, d’aspect lisse et brillant. C’est<br />

une surface creuse, <strong>de</strong> forme ellipsoï<strong>de</strong> et dont l’axe central pourrait être<br />

confondu avec l’axe <strong>de</strong> chargement. Cette zone reflète l’état tassé <strong>de</strong> matière<br />

thermoplastique sous l’effet <strong>de</strong>s déformations plastiques et du fluage du<br />

polyéthylène.<br />

o Zone 3 : région inférieure située au niveau <strong>de</strong> la partie du bord inférieur <strong>de</strong> la<br />

cupule où existent <strong>de</strong>s traces d’usure<br />

L’analyse morphologique <strong>de</strong>s cupules explantées met en évi<strong>de</strong>nce plusieurs<br />

remarques au préalable confirmées <strong>dans</strong> les travaux <strong>de</strong> Burger (Buford et al., 2004).<br />

Pour ces cupules, le caractère déformable du au milieu biologique fait que l’axe et la<br />

profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’empreinte <strong>de</strong> pénétration varie d’un sujet à un autre.<br />

Les usures sévères en milieu biologique, sont mises en évi<strong>de</strong>nce sur la majorité<br />

<strong>de</strong>s cupules explantées, ayant eu une survie <strong>de</strong> plus d’une dizaine d’années. Les<br />

longues durées <strong>de</strong> chargement, l’agressivité du milieu et l’activation <strong>de</strong>s charges<br />

latérales <strong>de</strong> cisaillement en présence <strong>de</strong> débris métalliques, peuvent justifier la<br />

présence <strong>de</strong> fissures.<br />

Zone 1<br />

Axe <strong>de</strong> chargement<br />

(Sollicitation<br />

physiologique)<br />

Zone 3<br />

Zone 2<br />

Figure 6. Surface interne <strong>de</strong> cotyles explantés scannée par contact mécanique-<br />

Durée <strong>de</strong> survie 15 ans


<strong>Techniques</strong> <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> <strong>utilisées</strong> <strong>dans</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong> 9<br />

3.2.2. Usure mesurée par <strong>scannage</strong><br />

Pour les 21 cupules explantées, nous avons pu déterminer <strong>de</strong>s taux d’usure qui<br />

varient <strong>de</strong> 178,95 à 184,1mm 3 /an pour les cotyles ∅28mm et <strong>de</strong> 290,42 à 316,07<br />

mm 3 /an pour les cotyles ∅22mm. Un écart global <strong>de</strong> 8,83% pour les cotyles<br />

∅22mm et 2,87% pour les cotyles ∅28mm, entre les résultats du <strong>scannage</strong><br />

mécanique et laser est observé.<br />

4. Discussion et interprétation <strong>de</strong>s résultats<br />

L’objectif <strong>de</strong> ce paragraphe consiste à questionner sur la cohérence <strong>de</strong> nos<br />

résultats. Nous examinons tout d’abord si les résultats obtenus sur l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong><br />

sont cohérentes avec celles <strong>de</strong> la littérature et si nos résultats sont robustes par<br />

rapport aux choix méthodologiques.<br />

4.1. Métho<strong>de</strong> radiologique<br />

Pour montrer les écarts globaux entre les différents résultats auxquels nous avons<br />

aboutis par les <strong>de</strong>ux modèles, nous avons représenté la courbe du taux d’usure<br />

linéaire issue du modèle <strong>de</strong> Dorr en fonction <strong>de</strong> celle obtenue par le modèle <strong>de</strong><br />

Charnley & Cupic (figure 7).<br />

Taux d'usure linéaire (mm/an)_Door<br />

0,55<br />

0,50<br />

0,45<br />

0,40<br />

0,35<br />

0,30<br />

0,25<br />

0,20<br />

0,15<br />

0,10<br />

0,05<br />

∅28<br />

∅28<br />

0,00<br />

0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50 0,55<br />

Taux d'usure linéaire (mm/an)_Charnley & Cupic)<br />

Figure 7. Écart global entre les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> l’usure linéaire<br />

On constate que les <strong>de</strong>ux modèles conduisent à <strong>de</strong>s résultats, en termes d’usure<br />

linéaire, <strong>de</strong> même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur en considérant <strong>de</strong>s cotyles <strong>de</strong> diamètre ∅22mm<br />

(agglomération autour <strong>de</strong> la première bissectrice). Le niveau d’écart <strong>de</strong>s points par<br />

rapport à la première bissectrice, augmente pour les cotyles <strong>de</strong> diamètre ∅28mm.


10 2 ème Congrès <strong>de</strong>s Innovations Mécaniques, Sousse 28 – 29 Avril 2010<br />

Les résultats <strong>de</strong> la littérature portant sur l’usure linéaire sont controversés et nous<br />

avons constaté <strong>de</strong>s écarts importants entre les différents travaux. Ces écarts peuvent<br />

être imputés à plusieurs causes (techniques radiologiques, techniques <strong>de</strong> mesure<br />

employées,..) (Tableau 2).<br />

Taux d’usure linéaire (mm/an)<br />

Auteur<br />

∅22mm ∅28mm<br />

0,13 – 0,14 0,04 Bulford et al., 2004<br />

0,1173 – 0,2737 0,1677 – 0,2986 Callaghan et al., 2003<br />

0,111 0,085 J.S-S.Wu et al., 2003<br />

0,277 0,345 La présente étu<strong>de</strong><br />

Tableau .2. Comparaison du taux d’usure linéaire pour différents travaux<br />

Il faut rappeler que les résultats sont dépendants du protocole radiologique, <strong>de</strong> la<br />

qualité <strong>de</strong>s clichés et <strong>de</strong> leurs interprétations, ce qui peut expliquer la dispersion<br />

observée. Pour mieux analyser les résultats obtenus, nous avons reporté en<br />

graphique le taux d’usure linéaire en fonction <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> survie <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s prothèses soumises à l’étu<strong>de</strong> (figure 8).<br />

Taux d'usure linéaire (mm/an)<br />

1,0<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

Modèle <strong>de</strong> Charnley & Cupic<br />

Modèle <strong>de</strong> Door<br />

0,0<br />

0 5 10 15 20 25 30 35<br />

Durée <strong>de</strong> survie (an)<br />

Figure 8. Taux d’usure linéaire en fonction <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> survie<br />

Les courbes obtenues montrent <strong>de</strong>s tendances exponentielles décroissantes avec<br />

<strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> détermination définis tableau 3.<br />

En faisant le lien avec la courbe standard d’usure (perte <strong>de</strong> masse en fonction du<br />

nombre <strong>de</strong> cycles), on montre que les graphiques figure 8 passent par 3 sta<strong>de</strong>s : <strong>de</strong> 0<br />

à 7 ans inclus post-opératoire, où le taux d’usure est important et correspondant à la<br />

phase <strong>de</strong> rodage <strong>de</strong> la <strong>PTH</strong>, <strong>de</strong> 7 à 17 ans inclus, où le taux d’usure est caractérisé


<strong>Techniques</strong> <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> <strong>utilisées</strong> <strong>dans</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong> 11<br />

par une stabilité au niveau <strong>de</strong> sa vitesse et à partir <strong>de</strong> 17 ans post-opératoire, la<br />

vitesse d’usure ne peut pas être i<strong>de</strong>ntifiée.<br />

Modèle Équation<br />

Coefficient <strong>de</strong><br />

détermination<br />

Charnley & Cupic pe=0,57.exp(-0,056.N) R²=0,68<br />

Door pe=0,52.exp(-0,055.N) R²=0,65<br />

Tableau .3. Évolution du taux d’usure linéaire en fonction <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> survie <strong>de</strong><br />

la <strong>PTH</strong><br />

La majorité <strong>de</strong>s cas traités présentent <strong>de</strong>s usures linéaires situées au sta<strong>de</strong> 2 (entre<br />

7 et 17 ans). Cet intervalle semble caractériser la durée <strong>de</strong> vie moyenne d’une ATH,<br />

durée confirmée par certains travaux (Charnley et al., 1973, 1995).<br />

L’examen <strong>de</strong>s résultats, montre que le taux d’usure volumique issu <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />

A est plus élevé que celui obtenu par la métho<strong>de</strong> B, pour les <strong>de</strong>ux modèles <strong>de</strong><br />

Charnley & Cupic et Dorr, par <strong>de</strong>s valeurs pouvant atteindre le double pour les<br />

cotyles ∅28mm. Les valeurs obtenues semblent être plus élevées que celles<br />

trouvées <strong>dans</strong> la littérature (Devane et al., 1995, 1999). Cependant pour les cotyles<br />

∅22mm, les taux d’usure sont <strong>de</strong> même ordre avec une différence <strong>de</strong> 0,7% pour la<br />

métho<strong>de</strong> A et atteignent les 1,5 fois pour la métho<strong>de</strong> B.<br />

4.2. Confrontation <strong>de</strong>s résultats issus <strong>de</strong> différentes métho<strong>de</strong>s<br />

Pour vali<strong>de</strong>r les résultats issus <strong>de</strong>s modèles et métho<strong>de</strong>s adoptés, nous avons<br />

reporté les valeurs du taux d’usure volumique issu du modèle <strong>de</strong> Dorr en fonction<br />

<strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Charnley & Cupic. Dans un tel graphe, un modèle idéal alignerait<br />

parfaitement les points expérimentaux sur la diagonale <strong>de</strong> pente égale à 1. En fait,<br />

une régression linéaire montre <strong>de</strong>s pentes légèrement supérieures à 1 et un léger<br />

biais à l’origine. La majorité <strong>de</strong>s points issus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s A et B sont<br />

agglomérés autour <strong>de</strong> la première bissectrice, sauf pour <strong>de</strong>s taux d’usures<br />

importantes et sans considérer les points associés aux cupules ∅28mm.<br />

On constate que le taux d’usure varie sur les dossiers étudiés entre 150 et 700<br />

mm 3 /an. Ainsi, les métho<strong>de</strong>s et modèles employés semblent être adoptés pour<br />

apprécier l’usure <strong>de</strong>s cupules acétabulaires en polyéthylène UHMWPE.<br />

4.3 Comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> et radiologiques<br />

Nous nous proposons <strong>de</strong> confronter <strong>dans</strong> une analyse qualitative les résultats <strong>de</strong><br />

mesure <strong>de</strong> l’usure issus <strong>de</strong>s clichés radiologiques et ceux obtenus par les <strong>de</strong>ux<br />

techniques <strong>de</strong> <strong>scannage</strong>. Pour mener une telle étu<strong>de</strong>, nous avons suivi une démarche<br />

inverse, c'est-à-dire nous avons déterminé les pénétrations associées pe, à partir <strong>de</strong>s<br />

équations (3) et (4). Deux équations découlent <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s A et B. La résolution<br />

<strong>de</strong> ces équations permet <strong>de</strong> remonter aux pénétrations linéaires dont les taux d’usure


12 2 ème Congrès <strong>de</strong>s Innovations Mécaniques, Sousse 28 – 29 Avril 2010<br />

linéaire sont présentés tableau 4.<br />

d (mm)<br />

M<br />

peA (mm/an)<br />

L<br />

peB (mm/an)<br />

M L<br />

22 0,19 0,21 0,20 0,33<br />

28 0,12 0,13 0,13 0,14<br />

M : Scannage Mécanique / L : Scannage laser<br />

Tableau 4. Résultats du taux d’usure linéaire issue <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> inverse<br />

Pour les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s A et B, nous constatons un écart global moyen <strong>de</strong> 9,6%<br />

pour le <strong>scannage</strong> mécanique et 42% pour le <strong>scannage</strong> laser. Les valeurs moyennes<br />

<strong>de</strong>s taux d’usure linéaire sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,16mm/an pour le <strong>scannage</strong> mécanique<br />

et 0,20mm/an pour le <strong>scannage</strong> laser. Dans tous les cas, les valeurs <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong><br />

pénétration issues <strong>de</strong> toutes les métho<strong>de</strong>s sont comparables à ceux obtenus par<br />

différents auteurs (Callaghan et al., 2003, J.S-S.Wu et al., 2003).<br />

4. Conclusion<br />

Notre étu<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> mettre en place une nouvelle approche <strong>de</strong> détermination<br />

<strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s composantes acétabulaires en polyéthylène basée sur le couplage <strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s radiologiques (2D) et <strong>de</strong> numérisation <strong>de</strong> surface (3D). A partir <strong>de</strong><br />

l’examen <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong> certains paramètres tel que le jeu fonctionnel, nous avons<br />

dégagé <strong>de</strong>s valeurs d’usure tout à fait comparables à celles obtenus par d’autres<br />

auteurs.<br />

Par le biais d’une analyse <strong>de</strong> clichés radiologiques, <strong>de</strong> patients ayant subit <strong>de</strong>s<br />

opérations <strong>de</strong> reprises à l’Institut M.T.Kassab, nous avons pu déterminer l’usure<br />

linéaire et volumétrique. Ainsi, nous avons observé l’effet <strong>de</strong> la prise en compte du<br />

jeu fonctionnel entre tête <strong>de</strong> <strong>PTH</strong> et cupule par le calcul du volume usé du<br />

polyéthylène UHMWPE. Dans l’ensemble, nous avons enregistré <strong>de</strong>s valeurs<br />

proches <strong>de</strong> celles existantes <strong>dans</strong> la littérature.<br />

Ensuite, cette étu<strong>de</strong> a permis, grâce à l’exploitation <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> <strong>scannage</strong><br />

tridimensionnel <strong>de</strong> déterminer les quantités <strong>de</strong> volume perdu <strong>de</strong>s cotyles en<br />

polyéthylène après un nettoyage approprié. Nous avons enregistré <strong>de</strong>s résultats plus<br />

adéquats surtout pour le <strong>scannage</strong> par contact mécanique. Ceci contredit certains<br />

travaux <strong>de</strong> la littérature qui considèrent que le laser réduit les erreurs et donne plus<br />

<strong>de</strong> fiabilité aux objets scannés.<br />

Nous avons exploité au mieux les capacités <strong>de</strong>s machines <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> pour<br />

mettre en place et vali<strong>de</strong>r une méthodologie <strong>de</strong> <strong>scannage</strong>, permettant, associée avec<br />

la métho<strong>de</strong> radiologique <strong>de</strong> compléter les connaissances sur l’usure <strong>de</strong>s cupules en<br />

polyéthylène.<br />

En conclusion, nous pouvons dire que la conduite <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> <strong>scannage</strong><br />

tridimensionnel faisait une étape précise, délicate, cependant utile pour la<br />

caractérisation <strong>de</strong> l’usure du polyéthylène. La durée <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> a nécessité


<strong>Techniques</strong> <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> <strong>utilisées</strong> <strong>dans</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s <strong>PTH</strong> 13<br />

plusieurs tentatives, selon un protocole défini à l’avance pour déterminer le volume<br />

usé <strong>de</strong>s cotyles <strong>de</strong> <strong>PTH</strong> (Boulila., 2009). Les résultats obtenus semblent donner<br />

satisfaction. Ainsi, nous estimons que la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>scannage</strong> peut être une<br />

technique <strong>de</strong> mesure d’usure fiable et facile à utiliser <strong>dans</strong> les centres<br />

d’orthopédiques, <strong>dans</strong> le cadre d’un registre orthopédique méditerranéen.<br />

5. Bibliographie<br />

R.L. Barrack, C. Lavernia, E.S. Szuszczewicz, J. Sawhney, Radiographic wear measurement<br />

in a cementless metal-backed modular Cobalt- Chromium Acetabular component, The<br />

Journal of Arthroplasty 16, n° 7, (2001), 820-828<br />

R.M. Hall, Radiographic measurement of wear in total hip arthroplasty, Current<br />

Orthopaedics 12(1998), pp: 202-208.<br />

R.M. Hall, P.S. Craig, P. Siney, A. Unsworth, B.M. Wroblewski, Differences in the rates of<br />

penetration <strong>de</strong>termined from radiographic and shadowgraphic measurements of<br />

acetabular sockets, The Journal of Arthroplasty 13, n° 5(1998), 570 -575<br />

J.P.Delagoutte, D.Mainard, M.Dupuy, G.Peltre, C.G’Sell, Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scellements et <strong>de</strong><br />

l’usure <strong>de</strong>s prothèses totales <strong>de</strong> hanche – A propos d’une série <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 ans <strong>de</strong> recul,<br />

Revue <strong>de</strong> Chirurgie Orthopédique, 77 (1991), p. 25-33<br />

J.Courpied, J.Delhoume, L.Kerboull, M.Kerboull, Pénétration radiologique <strong>de</strong> la tête <strong>dans</strong><br />

une cupule prothétique en polyéthylène moulé versus polyéthylène injecté, Revue <strong>de</strong><br />

Chirurgie Orthopédique, 86(2000), pp : 10-14<br />

P.A.Devane, R.B.Bourne, C.H. Rorabeck, R.M.Hardie, J.G.Horne, Measurement of<br />

polyethylene wear in metal-backed acetabular cups. I. Three-dimensional technique,<br />

Clinical Orthopaedics, 319(1995) pp : 303-316<br />

P.A.Devane, J.G.Horne, Assessment of polyethylene wear in total hip replacement, Clinical<br />

Orthopaedics, 369(1999) pp : 59-72<br />

Atef Boulila, Optimisation et ai<strong>de</strong> à la conception d’implants orthopédiques – Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’usure <strong>de</strong>s implants articulaires <strong>de</strong> hanche, Thèse <strong>de</strong> doctorat <strong>de</strong> Mécanique, Université<br />

<strong>de</strong> la méditerranée, 02 Juillet (2009), 174 pages<br />

François Hennebelle, Détermination <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mesures sur machines a mesurer<br />

tridimensionnelles- application aux engrenages, Thèse <strong>de</strong> doctorat <strong>de</strong> Mécanique -<br />

Matériaux, ENSAM <strong>de</strong> Lille, 05 décembre (2007), n° 432 : Sciences <strong>de</strong>s Métiers <strong>de</strong><br />

l’Ingénieur<br />

Charyar Mehdi-Souzani, Numérisation 3D intelligente d’objets <strong>de</strong> formes inconnues basée<br />

sur les critères <strong>de</strong> qualité, Thèse <strong>de</strong> doctorat <strong>de</strong> Génie Mécanique, ENS <strong>de</strong> Cachan, 30<br />

Juin (2006)<br />

R.M. Hall, P.S. Craig, P. Siney, A. Unsworth, B.M. Wroblewski, Differences in the rates of<br />

penetration <strong>de</strong>termined from radiographic and shadowgraphic measurements of<br />

acetabular sockets, The Journal of Arthroplasty 13, n° 5(1998), 570 -575


14 2 ème Congrès <strong>de</strong>s Innovations Mécaniques, Sousse 28 – 29 Avril 2010<br />

Nicola D'apuzzo Mo<strong>de</strong>ling human faces with multi-image photogrammetry, roc. SPIE Vol.<br />

4661, p. 191-197, Three-Dimensional Image Capture and Applications V, Brian D.<br />

Corner; Roy P. Pargas; Joseph H. Nurre; Eds. Publication Date: 03/2002<br />

A.Boulila, K.Jendoubi, P.Chabrand, A.Zghal, M.Khadhraoui, Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’usure <strong>de</strong>s prothèses totales <strong>de</strong> hanche. Approche expérimentale sur simulateur ,<br />

Mécanique & Industries, Vol.9 (2008) N°4 pp323-333<br />

Z.M. Jin, M. Stone, E. Ingham, J. Fisher, Biotribology, Current orthopaedics 20(2006) pp:32<br />

– 40<br />

A.Contri, Qualité géométrique <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> surfaces complexes par moyens optiques,<br />

Thèse <strong>de</strong> doctorat, ENS <strong>de</strong> Cahan, 28 Novembre (2002)<br />

Richard Skalak, Shu Chien, Handbook of bioengineering, ISBN 0-07-057783-8, McGraw,<br />

USA, (1987)<br />

A.Buford, T.Goswami, Review of wear mechanisms in hip implants: Paper I-General,<br />

Materials & Design, 25 (2004) pp: 385-393<br />

John J.Callaghan, Douglas R Pe<strong>de</strong>rsen, Richard C Johnston, Thomas D. Brown, Clinical<br />

biomechanics of wear in total hip arthroplasty, The Iowa Orthopaedic Journal, 23(2003)<br />

pp: 1-12<br />

James Shih-Shyn Wu, Jui-Pin Hung, Chi-shiang Shu, Jian-Horng Chen, The computer<br />

simulation of wear behaviour appearing in total hip prostheses, Computer Methods and<br />

Programs in Biome<strong>de</strong>cine, 70 (2003), p: 81-91<br />

J.Charnley, Z.Cupic, The nine and ten year results of the low-friction arthroplasty of the hip,<br />

Clinical Orthopaedics , 95 (1973) pp: 9-25<br />

J.Charnley, D.K.Halley, Rate of wear in total hip replacement, Clinical Orthopaedics, 112<br />

(1975) pp: 170-179

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!