Laboratoire de Sophia-Antipolis - Anses

Laboratoire de
Sophia-Antipolis
apport d’activité
2011
Le laboratoire de Sophia-Antipolis, compte
près de 40 personnes et comprend deux
unités de recherche : l’unité pathologie des
ruminants et l’unité pathologie de l’abeille.
Ses recherches portent principalement
sur la fièvre Q, la rhinotrachéite infectieuse
bovine (IBR), les pestiviroses des ruminants,
ainsi que sur les principales maladies et les
phénomènes d’intoxications des abeilles.

Chiffres clés
2 étudiants
en thèses
de doctorat
d’université
21 publications
Dates clés
> Mars : session de formation aux diagnostics
en pathologie apicole.
> Avri : démarrage des activités du laboratoire
de référence de l’Union européenne chargé
de la santé des abeilles.
> Mai : réunion du réseau de laboratoires d’analyses
impliqués en pathologie apicole.
> Juillet : premier meeting du réseau de laboratoires
européens en santé des abeilles à Bruxelles.
> Septembre : mise en place de la surveillance pilote des
troubles et maladies des abeilles dans le département
de la Drôme.
> Novembre : participation aux journées vétérinaires de
Blida (Algérie).
5 essais interlaboratoires
d’aptitude (EILA)
dont 14 dans des journaux
internationaux à comité de lecture
> Décembre : journée d’échange sur les activités
de références avec le CODA CERVA.
7 stagiaires
Plus de
10 000
analyses
Le LAboRAtoiRe
en queLqueS motS
Il contribue à améliorer la santé des moutons, des chèvres, des
bovins et des abeilles. Il étudie leurs principales maladies et
leur mode de transmission à partir d’observation sur le terrain.
Il met au point des outils diagnostiques et élabore des moyens
de prévention. Laboratoire de référence pour plusieurs maladies
et les pesticides, il fournit un appui scientifique et technique
aux services vétérinaires : analyse de prélèvements, fourniture
de réactifs de référence, suivi de la qualité des analyses des
laboratoires de terrain, expertise d’outils de diagnostic du
commerce…
LeS gRAnDeS ÉvoLutionS
en 2011
En 2011, le laboratoire a renforcé ses missions d’appui scientifique
et technique aux tutelles dans le cadre des différents mandats
qu’il détient.
En pathologie de l’abeille, en tant que laboratoire de référence
européen pour la santé des abeilles (LR-UE santé de l’abeille)
depuis avril 2011, le laboratoire a apporté son appui à la
commission européenne afin de proposer des lignes directrices
pour la mise en place d’un programme pilote de surveillance des
maladies des abeilles dans les états membres. Dans le même
temps le laboratoire a participé, en lien avec la Direction générale
de l’alimentation (DGAL), à la mise en place d’un programme
pilote en France, dans le département de la Drôme, et a assuré
l’animation d’un réseau de laboratoires d’analyses.
À la demande de la DGAL, le laboratoire a également contribué à
la constitution d’un réseau de laboratoires d’analyses officielles,
dans le cadre d’un dispositif pilote de surveillance syndromique
de la fièvre Q ayant pour objectif un meilleur contrôle de cette
maladie zoonotique dans les élevages de ruminants.

LeS ACtivitÉS en 2011
Les travaux réalisés
Unité Pathologie de l’abeille
Un projet initié en 2010 avec la collaboration de la BNEVP
(Brigade Nationale d’Enquête Vétérinaire et Phytosanitaire)
s’est poursuivi en 2011 afin d’étudier la présence de résidus
de pesticides et de pathogènes de l’abeille dans des colonies
surveillées en situation de production sur le terrain.
Les travaux de recherche sur le virus de la paralysie chronique
de l’abeille ont permis de décrire deux protéines virales et
le pouvoir infectieux des ARNs viraux a été démontré. Ces
résultats ouvrent des perspectives très intéressantes pour
le développement de nouveaux outils diagnostiques et pour
l’étude du virus et de son pouvoir pathogène. Les travaux ont
également porté sur la validation de méthodes analytiques
selon la nouvelle norme Afnor XP U47-600 pour la mise en
œuvre de la PCR en santé animale : quantification du virus
de la paralysie chronique de l’abeille, ainsi que détection
et identification du petit coléoptère de la ruche par PCR.
Plusieurs méthodes ont été nouvellement accréditées par
le COFRAC.
Unité Pathologie des ruminants
Amélioration du diagnostic de l’IBR
En raison de la possible interférence diagnostique avec
d’autres alphaherpes virus de ruminants, une technique de
neutralisation virale croisée permettant de distinguer entre
une infection par plusieurs virus proches du virus de l’IBR a
été mise au point. Parallèlement, des actions de recherche
sont engagées pour la mise en place d’outils moléculaires
visant à la détection directe du virus à l’état latent.
Transmission inter-espèces des pestivirus de ruminants
Les projets sur les pestiviroses se sont attachés à poursuivre
l’étude de la transmission de la maladie des frontières (Border
Disease) entre ruminants sauvages et d’élevage, l’étude de
l’interaction des pestivirus dans d’autres pathologies et à
isoler de nouvelles souches virales. L’unité s’est impliquée
dans le suivi d’une étude menée par GDS-France visant
à évaluer une méthode de détection des jeunes animaux
porteurs du virus de la BVD basée sur un prélèvement de
cartilage auriculaire.
Fièvre Q
Le laboratoire poursuit ses efforts dans le but d’harmoniser
et de valider les méthodes de diagnostic à l’échelle nationale
et européenne. En parallèle, le laboratoire s’implique dans
la mise au point de nouveaux outils de typage moléculaire
des souches de C. burnetii à des fins d’investigations
épidémiologiques, et étudie les formes de résistance de cet
agent pathogène dans la perspective d’un meilleur contrôle
dans les élevages et l’environnement.
Les grands chantiers menés à terme
Une thèse en cotutelle internationale
Un travail de doctorat intitulé « Pestivirus à l’interface faune
sauvage/faune domestique : pathogénie chez l’isard gestant
et épidémiologie dans la région Provence - Alpes - Côte
d’Azur » s’est achevé en 2011. Cofinancé par la région PACA
il s’est déroulé en cotutelle internationale entre l’Université de
Nice Sophia-Antipolis et l’Université de Liège en Belgique.
L’étude a montré qu’une circulation active des pestivirus était
présente en PACA, chez les animaux sauvages (chamois)
et domestiques (moutons). Dans les Alpes-de-Haute-
Provence, les souches virales isolées de différentes espèces
de ruminants sont génétiquement proches, traduisant
une continuité géographique dans leur répartition. Une
infection expérimentale a permis de montrer des effets sur
la gestation de l’isard (le chamois pyrénéen) importants,
avec une possible présence d’animaux infectés persistants
immunotolérants (IPI) comme chez les ovins. Bien que les
résultats ne permettent pas d’établir de façon précise un sens
de transmission entre les espèces de ruminants domestiques
et sauvages, deux cycles épidémiologiques semblent être
présents, caractérisés par une forte circulation intra-espèce
ponctuée par des transmissions entre chamois et moutons.
Les grands chantiers engagés
Le laboratoire a été nommé Laboratoire de référence
de l’Union européenne pour la santé des abeilles par la
Commission européenne. Depuis plusieurs années, un
phénomène d’affaiblissement et de mortalité des colonies
d’abeilles est constaté dans de nombreux pays. Les
facteurs potentiellement impliqués sont multiples : maladies
et parasites, intoxications, stress lié aux changements
des ressources alimentaires, conditions climatiques… La
compréhension de cette situation nécessite, à l’échelle
européenne, l’harmonisation des dispositifs de surveillance,
ainsi que le renforcement et la coordination de la recherche.
Les activités de référence du laboratoire couvriront un large
champ portant sur les principales maladies de l’abeille
(d’origine parasitaire, bactériologique ou virologique) ainsi que
sur les maladies exotiques (insectes et acariens) menaçant
le cheptel apicole. Selon les besoins de la Commission,
le laboratoire sera également amené à investiguer les
causes d’intoxications de colonies. Un programme pilote
de surveillance des mortalités d’abeille sera lancé dès
2012, dans plusieurs pays européens, sous l’égide de la
Commission européenne, pour un montant de 3,7 millions
d’euros. Le laboratoire, qui a fourni le document guide de
ce programme en lien avec la plateforme épidémiologique
de l’agence, sera impliqué dans la coordination globale du
recueil des données et leur traitement.

Principales publications
Chauzat M.P. et al. (2011) An assessment of honeybee
colony matrices, Apis mellifera (Hymenoptera: Apidae) to
monitor pesticide presence in continental France.
Environmental Toxicology and Chemistry 30, 103-111.
Martel A.C. and Lair C. (2011) Validation of a highly sensitive
method for the determination of neonicotinoid insecticides
residues in honeybees by liquid chromatography with
electrospray tandem mass spectrometry. International
Journal of Environmental Analytical Chemistry 91, 978-988.
King L.A et al. (2011). Outbreak of Q fever, florac, Southern
France, Spring 2007. Vector-Borne and zoonotic diseases
4, 341-347.
une surveillance
des maladies des abeilles
renforcée
Le LNR Maladies des abeilles a été sollicité par la DGAL dans
la mise en place d’un projet d’épidémiosurveillance pilote
des maladies et troubles des abeilles. Le laboratoire a été
chargé de proposer un protocole de surveillance en lien
avec les objectifs fixés et a participé au déploiement du
dispositif à l’automne 2011 dans le département de la
Drôme : formation et coordination des laboratoires
impliqués, formation des équipes de terrain au déroulement
des visites et aux prélèvements…
Agence nationale de sécurité sanitaire
de l’alimentation, de l’environnement et du travail
Laboratoire de Sophia-Antipolis
Les templiers - 105 route des Chappes - bP 111
06902 Sophia-Antipolis Cedex
www.anses.fr
importation des reines
d’abeilles
Afin de répondre à une demande analytique croissante
liée aux importations de reines d’abeilles en France, le
LNR Maladies des abeilles a participé à l’agrément d’un
réseau de laboratoire pour l’analyse des cages à reines et
la recherche de parasitoses exotiques (petit coléoptère
des ruches, Aethina tumida, et acariens du type
Tropilaelaps. Le laboratoire a appuyé la DGAL dans
l’élaboration de l’appel à candidature (Note de service
DGAL/SDPRAT/N2011-8097 du 26 avril 2011). Une
méthode d’analyse officielle a été définie et une
formation a été organisée à l’attention des laboratoires
candidats. 21 laboratoires ont été officiellement agréés
le 31 mai 2011. (Note de service DGAL/SDPRAT/N2011-8128
du 08 juin 2011).
Amélioration des
connaissances sur les
herpèsvirus de ruminants
Une enquête a été menée auprès des laboratoires agréés
pour le sérodiagnostic de l’IBR afin d’évaluer l’impact des
modifications des réactifs de mélanges sur la prophylaxie
2010/2011. En outre, une étude de séroprévalence de
l’herpes virus caprin de type 1 dans 4 régions a montré
des taux de prévalence entre 0,2 % et 30 %. Le laboratoire
a engagé, en partenariat avec Laboratoire de Niort de
l’Anses, un projet destiné à mieux comprendre
l’implication de ce virus dans certains avortements de
la chèvre et à évaluer son potentiel de transmission aux
bovins.
© Anses Éditions : mai 2012
R