classification des tumeurs benignes broncho-pulmonaires
classification des tumeurs benignes broncho-pulmonaires
classification des tumeurs benignes broncho-pulmonaires
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
CLASSIFICATION DES TUMEURS<br />
BENIGNES BRONCHO-PULMONAIRES<br />
F. Ichrouch , D. Hoa, G. Durand, J.-P. Sénac<br />
Service d'imagerie médicale, hôpital Arnaud de Villeneuve, 371, avenue du Doyen<br />
Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France
• rares (1 à 5 %) et souvent isolées<br />
Toutes les cellules retrouvées dans le<br />
parenchyme pulmonaire peuvent être le point<br />
de départ d’un développement tumoral<br />
importante variété histologique <strong>des</strong> <strong>tumeurs</strong><br />
<strong>pulmonaires</strong><br />
critères de bénignité (morphologiques et<br />
dynamiques)
TUMEURS<br />
EPITHELIALES<br />
TUMEURS<br />
BRONCHOPULMONAIRES<br />
BENIGNES<br />
TUMEURS<br />
MESENCHYMATEUSES<br />
Tumeurs papillaires de l’épithélium<br />
Tumeurs <strong>des</strong> glan<strong>des</strong> bronchiques<br />
LESIONS PULMONAIRES<br />
BENIGNES NODULAIRES<br />
LESIONS<br />
PSEUDOTUMORALES<br />
Pseudotumeur<br />
Inflammatoire<br />
Pneumonie focale<br />
Organisée<br />
Endométriose<br />
Pulmonaire<br />
Nodule pulmonaire<br />
amyloïde<br />
Atélectasie ronde<br />
Ganglion<br />
intrapulmonaire<br />
LESIONS<br />
NON TUMORALES<br />
Infectieuses<br />
Nodule rhumatoïde<br />
Maladie de Wegener<br />
Vasculaire<br />
Traumatique<br />
Congénitales
TUMEURS<br />
EPITHELIALES<br />
Tumeurs papillaires de l’épithélium Tumeurs <strong>des</strong> glan<strong>des</strong> bronchiques
très rares<br />
1. Tumeurs papillaires de l'épithélium<br />
trois groupes :<br />
– Papillomes multiples:<br />
enfants et jeunes adultes<br />
papillomatose diffuse laryngo-trachéo-bronchique juvénile (2 à 3% <strong>des</strong> cas)<br />
– Tumeurs papillaires solitaires:<br />
Extrêmement rares<br />
adulte de sexe masculin<br />
<strong>tumeurs</strong> végétantes développées au niveau d'une grosse bronche<br />
– Polypes inflammatoires:<br />
solitaires ou multiples<br />
habituellement causés par une irritation chronique (corps étranger, bronchite<br />
chronique, ou <strong>broncho</strong>lithiase)
2. Tumeurs <strong>des</strong> glan<strong>des</strong> bronchiques<br />
Tumeurs <strong>des</strong> glan<strong>des</strong> bronchiques:<br />
– glan<strong>des</strong> séromuqueuses (comme celles <strong>des</strong> voies aériennes et glan<strong>des</strong> salivaires)<br />
– le long de l'axe trachéobronchique<br />
– transformation tumorale exceptionnelle<br />
Adénome muqueux ou adénome monomorphe ou cystadénome bronchique:<br />
– tumeur polypoïde, endobronchique risque obstructif (“clapet")<br />
– structures glandulaires bien différenciées<br />
– lésion bénigne à potentiel malin<br />
Adénome pléomorphe bronchique:<br />
– Exceptionnel, comparable à la forme salivaire (beaucoup plus fréquente)<br />
– double prolifération cellulaire épithéliale et myoépithéliale<br />
– stroma souvent caractéristique myxochondroïde<br />
Oncocytome bronchique (
Tumeurs mésenchymateuses<br />
VAISSEAUX<br />
TISSU NERVEUX<br />
TISSU NERVEUX<br />
GRAISSE<br />
HAMARTOCHONDROME<br />
OU<br />
TERATOME<br />
MUSCLE LISSE<br />
MUSCLE LISSE<br />
OS<br />
CARTILAGE
1. Hamartochondrome ou mésenchymome bénin<br />
tumeur bénigne la plus fréquente, 45 à 50 ans<br />
hamartome endobronchique : forme spéciale<br />
d'hamartome se développant souvent dans la lumière <strong>des</strong><br />
grosses bronches (risque d’obstructions bronchiques)<br />
De croissance lente, habituellement solitaire<br />
rehaussement péricapsulaire ou <strong>des</strong> septa qui séparent<br />
les différents composants de la lésion, parfois<br />
rehaussement global de la lésion<br />
composition en proportion variable de tissu cartilagineux<br />
(majoritaire), de tissu conjonctif et de tissu adipeux<br />
En périphérie: épithélium s'invaginant en plusieurs points<br />
et cloisonnant la tumeur<br />
discrets infiltrats lymphocytaires, souvent notés<br />
foyers de calcification voir même, d'ossification<br />
Nodule sous-pleural lobe inférieur<br />
gauche<br />
résection chirurgicale → hamartome<br />
Densités graisseuses au sein de la lésion<br />
Lésion polylobée intraparenchymateuse<br />
bien limitée, partiellement calcifiée<br />
Entre les lobules cartilagineux, on identifie <strong>des</strong><br />
fentes bordées d'un épithélium de type<br />
bronchique et <strong>des</strong> plages de tissu adipeux
le plus souvent endobronchique, plus<br />
rarement à extension péribronchique<br />
Il existe deux types de lipomes :<br />
– lipomes endobronchiques: plus<br />
fréquents que les formes<br />
périphériques et presque toujours<br />
situés dans les bronches principales<br />
ou lobaires, parfois responsables<br />
d'une obstruction de la lumière<br />
bronchique. surviennent vers la<br />
sixième décennie<br />
– lipomes périphériques : plus<br />
fréquents chez l'homme, entre 50 et 60<br />
ans et prédominance pour les lobes<br />
supérieurs<br />
tumeur très rare<br />
TDM : masse bien limitée, homogène,<br />
de densité graisseuse<br />
2. Lipome<br />
Lipome périphérique du lobe inférieur gauche<br />
densité spontanée graisseuse (-37 UH)
3. Chondrome<br />
très rare, découverte souvent fortuite, petite taille (1 à 2 cm)<br />
développée aux dépens du cartilage bronchique: à extension<br />
endo- et péribronchique.<br />
fait de tissu cartilagineux mature, quelquefois en partie ossifié<br />
Traitement ; résection de la bronche pathologique<br />
Recherche systématique, puis périodiquement, <strong>des</strong> autres<br />
éléments de la triade de Carney (en général femme jeune de<br />
groupe sanguin A) :<br />
– <strong>tumeurs</strong> stromales gastriques (léiomyome, léiomyoblastome<br />
gastrique)<br />
– paragangliome extrasurrénalien fonctionnel
4. Léiomyome<br />
Extrêmement rare (< 2 %), décrite à tout âge<br />
siège endobronchique (50%): prolifération de cellules musculaires lisses <strong>des</strong><br />
petites bronches, <strong>des</strong> vaisseaux <strong>pulmonaires</strong> ou de foyers ectopiques<br />
– atteignent la trachée (portion membraneuse de son tiers inférieur), les bronches centrales ou<br />
périphériques et le parenchyme<br />
Formes périphériques solitaires: asymptomatiques, de morphologie identique et<br />
d'évolution bénigne<br />
formations ovalaires bien limitées, unique ou multiples (quelques mm à plusieurs cm<br />
de Ø), non calcifiés et non rehaussés après injection<br />
cas particulier: la léiomyomatose bénigne métastasiante<br />
– correspondrait à une évolution métastatique très lente du léiomyome utérin<br />
– lésions qui vont de la tumeur bénigne au sarcome de bas grade<br />
– asymptomatiques et de découverte fortuite<br />
– parfois excavés avec niveau hydroaérique ± accompagnés de cloisons très fines
5. Tératomes intra<strong>pulmonaires</strong><br />
<strong>tumeurs</strong> exceptionnelles<br />
différents contingents tissulaires matures, épithéliaux et<br />
mésenchymateux<br />
Recherche systématique d’une tumeur germinale testiculaire<br />
Entre 20 et 40 ans, sexe ratio=1<br />
symptômes initiaux : douleur thoracique, hémoptysie, toux<br />
filaments dans les expectorations (trichoptysies) : spécifique<br />
masse lobulaire calcifiée ± excavée ± bronchectasies au voisinage
6. Tumeurs nerveuses bénignes<br />
extrêmement rares<br />
représentées par les neurofibromes (Von Recklinghausen) et les<br />
neurinomes<br />
Il peut s'agir de schwannomes bénins souvent proximaux<br />
pas de prédominance de sexe et moyenne d'âge variable<br />
nodule solitaire polypoïde, endoluminal, pédiculé ou sessile<br />
cas parenchymateux: masse périphérique de 4 à 10 cm ∅
7. Tumeurs vasculaires<br />
Hémangiome sclérosant pulmonaire<br />
– Rare, de siège périphérique, femme de 50 ans<br />
– très polymorphe décrite actuellement comme une entité spécifique d'origine épithéliale<br />
– histogenèse incertaine<br />
– évolution spontanée vers l’accentuation de la sclérose<br />
– nodule bien circonscrit (1à 4cm), caractère hémorragique, rehaussement inhomogène<br />
Hémangioendothélium épithélioïde<br />
– 40 cas décrits dans le monde<br />
– tumeur <strong>broncho</strong> alvéolaire sclérosante intravasculaire.<br />
– Dans 80 % <strong>des</strong> cas : femmes de 12 à 61 ans (40% 2 cm Ø, avec une distribution périvasculaire<br />
Hémangiopéricytome pulmonaire<br />
– tumeur mésenchymateuse très rare (
GANGLION<br />
INTRAPULMONAIRE<br />
ATELECTASIE<br />
RONDE<br />
PSEUDOTUMEUR<br />
INFLAMMATOIRE<br />
LESIONS<br />
PSEUDOTUMORALES<br />
NODULE<br />
PULMONAIRE<br />
AMYLOIDE<br />
PNEUMONIE<br />
FOCALE<br />
ORGANISEE<br />
ENDOMETRIOSE<br />
PULMONAIRE
1. Le ganglion intrapulmonaire<br />
formation ≤ 12 mm de diamètre<br />
maximal, à contours bien limités,<br />
homogène, ronde ou ovalaire et<br />
présentant une dépression<br />
centrale caractéristique → en<br />
forme de « béret basque »<br />
découverte fortuite lors d'une<br />
exploration TDM<br />
topographie sous-pleurale<br />
prédominant aux bases<br />
simple contrôle TDM à 6 mois afin<br />
de conforter le diagnostic<br />
sous-pleural correspondant à un ganglion<br />
Micronodule<br />
intrapulmonaire<br />
axiale: le micronodule apparaît de forme arrondie<br />
Coupe<br />
sagittale: il apparaît aplati, de forme ovalaire.<br />
Coupe<br />
Rendu volumique : aspect en « béret basque » typique.
atélectasie ronde ou collapsus<br />
par enroulement<br />
correspond à un enroulement<br />
parenchymateux pulmonaire<br />
sur une bride pleurale<br />
subaiguë ou chronique<br />
se développe généralement<br />
aux bases<br />
Atélectasie ronde<br />
fenêtre parenchymateuse, sans injection : volumineuse<br />
opacité arrondie sous-pleurale du lobe inférieure gauche<br />
avec rétraction lobaire et lame d'épanchement pleural<br />
Reformatage sagittal. Aspect d'enroulement<br />
<strong>broncho</strong>vasculaire caractéristique<br />
Reformatage axial et sagittal en maximum intensity<br />
projection [MIP])<br />
2. Atélectasies ron<strong>des</strong>
3. Pneumonie organisée focale<br />
réaction pathologique non spécifique d'une atteinte<br />
pulmonaire<br />
5 à 10 % <strong>des</strong> patients ayant présenté une pneumonie<br />
→ exsudation intra-alvéolaire, épaississement septal et<br />
inflammation chronique:<br />
– accumulation intrabronchique de mucus et atteinte obstructive de<br />
bronchioles avec organisation pneumonique<br />
atteinte périlobulaire dans 50% <strong>des</strong> cas
4. Nodule pulmonaire amyloïde<br />
découverte fortuite (patients âgés, asymptomatiques)<br />
dépôts de matériel protéique anormaux au niveau <strong>des</strong> parois<br />
musculaires <strong>des</strong> capillaires + infiltration dans les tissus interstitiels<br />
contexte néoplasique, inflammatoire ou héréditaire<br />
évolution lente sur plusieurs années (moyenne d'âge:60 ans)<br />
nodules solitaires ou multiples, sous forme d'opacités ± bien<br />
limitées, 1 à 5 cm Ø, parfois calcifiées, ossifiées ou excavées
5. Lésions pseudotumorales<br />
Pseudo<strong>tumeurs</strong> inflammatoires de nature réactionnelle<br />
peuvent se comporter comme un processus néoplasique avec survenue de récidives<br />
multiples dénominations: granulome à plasmocytes, complexe pulmonaire<br />
histiocytome/plasmocyte, histiocytome, fibroxanthome, tumeur myofibroblastique<br />
inflammatoire<br />
histogenèse incertaine<br />
nombreux éléments inflammatoires lymphoplasmocytaires matures + tissu conjonctif<br />
ATCD d’infection pulmonaire dans 30 % <strong>des</strong> cas ( bactérienne, virale ou mycosique)<br />
mais il n'a jamais été isolé d'agent infectieux au sein <strong>des</strong> lésions constituées<br />
==> diagnostic de certitude sur pièce d'exérèse<br />
Nodule hétérogène bien limité, lobulé, avec rehaussement hétérogène<br />
enfant > adulte
6. Endométriose pulmonaire<br />
femmes de 30 à 50 ans<br />
peut évoluer dans la plèvre ± hémo- ou pneumothorax<br />
Possibilité de transformation métaplasique locale,<br />
d'implantation et de métastases<br />
confirmation histologique possible quand résection<br />
réalisée juste avant la période menstruelle<br />
lésions nodulaires ± excavées, à cloison fine ±<br />
irrégularité pariétale
CONGENITAL<br />
TRAUMATISME<br />
INFECTION<br />
LESIONS<br />
NON<br />
TUMORALES<br />
WEGENER<br />
ET<br />
VASCULARITES<br />
NODULE<br />
RHUMATOIDE
Histoplasmose<br />
Nodule sous-pleural lobaire supérieur gauche bilobé contenant deux<br />
calcifications centrales<br />
Infection pulmonaire à Actinomyces<br />
1. Causes<br />
infectieuses
2. Nodule rhumatoïde<br />
HISTOLOGIE:<br />
– zone centrale : nécrose fibrinoïde collagénique entourée d’une palissade histiocytaire<br />
– en périphérie: tissu inflammatoire de granulation (bourgeon charnu) + infiltrats lymphoï<strong>des</strong> péricapillaires + fibrose<br />
nodules intraparenchymateux, périphériques, parfois confluents ou excavés<br />
3. Vascularites<br />
Maladie de WEGENER : un à plusieurs nodules, plein ou excavé
4. Causes traumatiques<br />
hématome ou poche de sang<br />
5. Nodule congénital<br />
Kyste <strong>broncho</strong>génique<br />
Malformation kystique adénomatoïde<br />
Séquestration pulmonaire
critères de bénignité<br />
< 35 ans, Ø tabagisme<br />
nodule < 2cm<br />
contours bien définis et réguliers<br />
temps de dédoublement en volume < 2 mois ou > 400 jours<br />
stabilité ≥ 2 ans<br />
rehaussement de la lésion < 20 UH après injection de PDC<br />
nodule totalement liquidien, sans paroi ou à paroi très fine<br />
nodule totalement calcifié ou totalement vasculaire<br />
présence de graisse au sein de la tumeur<br />
présence de certains types de calcification au sein du nodule<br />
(calcifications en « pop-corn »)
diagnostic difficile<br />
conclusion<br />
La découverte d’un nodule pulmonaire est aisée (scanner multidetecteurs et<br />
fonction MIP)<br />
<strong>tumeurs</strong> bénignes <strong>broncho</strong>-<strong>pulmonaires</strong> les plus fréquentes :<br />
hamartochondrome, nodules calcifiés à plus de 90% et le lipome<br />
Le véritable problème diagnostique est le nodule malin :<br />
– ADK stable pendant plusieurs années simulant une tumeur bénigne pour évoluer<br />
ensuite plus ou moins rapidement<br />
– tumeur carcinoïde (malin à potentiel agressif variable parfois à comportement de<br />
type bénin)<br />
tout nodule pulmonaire isolé est suspect jusqu’à preuve du contraire!!!<br />
si tous les arguments favorables sont réunis → simple suivi radiologique<br />
seule l’exérèse chirurgicale permet un certitude diagnostique → à réaliser<br />
au moindre doute
Référence:<br />
– EMC- Traité de Radiodiagnostic III - Coeurpoumon<br />
32-462-A-10,2005