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Thorax - Maladies pulmonaires diffuses

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chioles par une réaction inflammatoire, un œdème ou une<br />

hémorragie. Enfin, certains micronodules siègent dans les<br />

parois et/ou la lumière des bronchioles traduisant une réaction<br />

inflammatoire de la paroi épaissie accompagnée d’une<br />

accumulation de pus ou de sécrétions dans la lumière, parfois<br />

dilatée.<br />

LES MICRONODULES INTERSTITIELS<br />

Ils ont pour caractéristiques d’avoir des contours nets,<br />

une densité soutenue, et de suivre la distribution des lymphatiques<br />

<strong>pulmonaires</strong>.<br />

Au sein de l’interstitium axial, les micronodules sont<br />

situés dans les gaines conjonctives périvasculaires et péribronchiques.<br />

Ils adoptent une topographie péribronchovasculaire<br />

centrale ou distale. Lorsqu’ils sont de topographie<br />

distale, les micronodules siègent le long des artères centrolobulaires<br />

et des bronchioles et sont l’une des causes de<br />

micronodules centrolobulaires [28].<br />

Dans l’interstitium périphérique, les micronodules sont<br />

situés dans l’interstitium sous-pleural (plèvre périphérique,<br />

scissures) (fig. 1) et le long des septa interlobulaires, leur<br />

donnant un aspect épaissi et renflé ou nodulaire.<br />

De tels micronodules sont une manifestation fréquente<br />

de la sarcoïdose, de la tuberculose, de la silicose et des<br />

pneumoconioses des mineurs de charbon, de l’amylose et de<br />

la lymphangite carcinomateuse. Dans la sarcoïdose et la<br />

pneumoconiose des mineurs de charbon, la répartition des<br />

micronodules, inversement proportionnelle à l’intensité du<br />

drainage lymphatique, prédomine au niveau de la zone postérieure<br />

du lobe supérieur droit [23, 29].<br />

LES MICRONODULES BRONCHIOLOALVÉOLAIRES<br />

Les micronodules bronchioloalvéolaires ont des limites<br />

floues, une densité variable et une topographie centrolobulaire.<br />

Ils siègent donc tous à 2 à 3 mm de la plèvre, avec<br />

intégrité des interfaces pleuro<strong>pulmonaires</strong>.<br />

Ce type de micronodules est observé au cours des bronchopneumonies<br />

à pyogènes, de la tuberculose, des mycobactérioses<br />

atypiques avec dissémination bronchogène, ainsi<br />

qu’au cours de l’aspergillose invasive des voies aériennes.<br />

Ils sont aussi une manifestation des pneumopathies d’hypersensibilité,<br />

de la panbronchiolite diffuse, de l’asbestose à<br />

une phase précoce, de la silicose et des pneumoconioses des<br />

mineurs de charbon [30], de la bronchiolite respiratoire du<br />

fumeur, de la bronchiolite oblitérante avec ou sans pneumonie<br />

en voie d’organisation, de la mucoviscidose, des dilatations<br />

des bronches.<br />

APPROCHE ÉTIOLOGIQUE DES MICRONODULES<br />

EN FONCTION DE CRITÈRES SÉMIOLOGIQUES (fig. 5)<br />

Les micronodules sont l’expression d’un grand nombre<br />

d’affections incluant les pneumopathies chroniques infiltrantes<br />

<strong>diffuses</strong>, les bronchopathies chroniques, les pneumopathies<br />

infectieuses, les pneumopathies par inhalation de<br />

particules minérales ou organiques, les maladies vasculaires<br />

et les tumeurs <strong>pulmonaires</strong> secondaires.<br />

L’approche du diagnostic étiologique repose principalement<br />

sur l’étude de la distribution des micronodules au<br />

sein du lobule pulmonaire secondaire. Elle permet de les<br />

classer en micronodules de distribution périlymphatique,<br />

ceux dont la distribution est aléatoire, et ceux de distribution<br />

purement centrolobulaire.<br />

SÉMÉIOLOGIE TDM DES MALADIES PULMONAIRES DIFFUSES 257<br />

Distribution périlymphatique<br />

Les micronodules se situent de façon prédominante<br />

dans les territoires anatomiques où siègent les lymphatiques<br />

<strong>pulmonaires</strong>, c’est-à-dire le long de l’interstitium axial et<br />

périphérique. Généralement, les contours de ces micronodules<br />

sont nets et leur densité est soutenue.<br />

Ce type de distribution suggère en premier lieu deux<br />

entités : la sarcoïdose, en raison de la propension des granulomes<br />

à se disposer le long des lymphatiques <strong>pulmonaires</strong>,<br />

et la lymphangite carcinomateuse. La silicose et les pneumoconioses<br />

des mineurs de charbon s’expriment également<br />

volontiers selon ce mode de distribution.<br />

Distribution au hasard<br />

La distribution est diffuse et plutôt homogène, sans<br />

prédominance topographique, en particulier par rapport au<br />

lobule pulmonaire secondaire. Les micronodules ont pour la<br />

plupart des limites nettes et une densité soutenue.<br />

Cette distribution, caractéristique d’une dissémination<br />

hématogène, suggère les diagnostics de miliaire carcinomateuse,<br />

tuberculeuse (fig. 6), ainsi que celles dues aux mycoses<br />

(histoplasmose, candidose, blastomycose) et infections<br />

virales (CMV, herpès, varicelle).<br />

Distribution centrolobulaire [31]<br />

Les micronodules siègent autour des bronchioles terminales<br />

et respiratoires, c’est-à-dire autour de l’image normale<br />

de la division de l’artère centrolobulaire. Ils peuvent avoir<br />

des limites nettes ou floues et sont de densité variable. Cette<br />

distribution est suggestive d’une atteinte bronchiolaire ou<br />

péribronchiolaire [32], ou d’une atteinte vasculaire ou périvasculaire.<br />

En cas d’atteinte bronchiolaire, les micronodules peuvent<br />

s’associer à des opacités linéaires branchées qui semblent les<br />

relier à l’opacité de l’artère centrolobulaire. Cette association<br />

d’opacités linéaires et micronodulaires centrolobulaires ressemble<br />

à un arbre en bourgeons (« tree-in-bud » des anglosaxons).<br />

Ce signe est caractéristique des bronchiolites infectieuses<br />

ou inflammatoires [33, 34]. Il traduit un épaississement<br />

de la paroi bronchiolaire plus ou moins associé à une dilatation<br />

de la lumière bronchiolaire remplie par des sécrétions (mucus,<br />

pus, tissu de granulation). En règle générale, la distribution des<br />

lésions est plutôt hétérogène et multifocale.<br />

Une atteinte vasculaire ou périvasculaire sera évoquée<br />

en présence d’une micronodulation pure sans opacité linéaire<br />

associée, de distribution diffuse et de densité plus faible que<br />

celle des vaisseaux. De tels aspects peuvent être retrouvés au<br />

cours d’un œdème pulmonaire, d’une hémorragie pulmonaire<br />

diffuse, ou être le reflet d’une réaction inflammatoire<br />

périvasculaire observée au cours d’une hypertension artérielle<br />

pulmonaire primitive, d’une angéite granulomateuse,<br />

d’une maladie de Churg et Strauss ou d’une talcose. Une<br />

pneumopathie d’hypersensibilité ou alvéolite allergique<br />

extrinsèque au stade aigu ou subaigu s’exprime également<br />

volontiers sous la forme d’opacités nodulaires centrolobulaires<br />

de contours flous en verre dépoli de répartition diffuse<br />

et homogène [35].<br />

SYNTHÈSE<br />

La première étape permettant d’approcher le diagnostic<br />

des maladies s’exprimant par un syndrome micronodulaire<br />

consiste à apprécier l’existence ou non de micronodules<br />

sous-pleuraux.

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