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Thorax - Maladies pulmonaires diffuses

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254 C. BEIGELMAN ET COLLABORATEURS<br />

ramifient les vaisseaux fonctionnels du poumon. Les vaisseaux<br />

lymphatiques principaux siègent en regard des pédicules<br />

bronchovasculaires, des septa interlobulaires, et dans les<br />

régions sous-pleurales des poumons [4].<br />

L’interstitium pulmonaire est décrit par Weibel en trois<br />

secteurs [5] : un secteur axial péribronchovasculaire, un secteur<br />

périphérique comprenant l’interstitium sous-pleural et<br />

les septa interlobulaires, et un secteur intralobulaire, en<br />

continuation avec les deux précédents.<br />

Le lobule pulmonaire secondaire constitue l’unité anatomique<br />

et physiologique de base du poumon. Il est de<br />

forme polyédrique et mesure environ 1 à 2,5 cm de long. La<br />

bronchiole aérant le lobule pulmonaire secondaire et l’artère<br />

homologue, au centre du lobule, ont un diamètre d’environ<br />

1 mm. Les septa conjonctifs interlobulaires, au sein desquels<br />

cheminent les veines <strong>pulmonaires</strong> et les lymphatiques,<br />

constituent les bords. Le cortex du poumon, d’environ 3 à<br />

4 cm d’épaisseur, qui comporte une ou deux rangées de<br />

lobules <strong>pulmonaires</strong> secondaires, constitue la région périphérique<br />

du poumon. A ce niveau, les lobules sont relativement<br />

larges et ont une forme de cônes tronqués avec<br />

une base pleurale et un apex de direction centrale. Dans la<br />

zone centrale ou médullaire du poumon, les lobules <strong>pulmonaires</strong><br />

secondaires sont plus petits et de forme polygonale<br />

ou hexagonale.<br />

Les trois secteurs interstitiels sont parfaitement représentés<br />

au niveau du lobule pulmonaire secondaire. Les<br />

septa interlobulaires appartiennent au secteur interstitiel<br />

périphérique de Weibel. Au centre du lobule pulmonaire<br />

secondaire, la branche artérielle pulmonaire et la bronchiole<br />

sont entourées par du tissu conjonctif appartenant au<br />

secteur axial de Weibel. Ce tissu conjonctif représente en<br />

fait la continuation de l’interstitium entourant les éléments<br />

bronchovasculaires du hile et leurs branches de division<br />

plus distales jusqu’au centre du lobule pulmonaire secondaire<br />

et plus en aval. Le troisième secteur de Weibel siège<br />

au sein des septa alvéolaires. Il s’agit des fibres septales,<br />

qui relient les systèmes axial et périphérique. Un squelette<br />

fibreux continu est ainsi constitué au sein du poumon [6, 7].<br />

Ainsi, l’identification du secteur interstitiel atteint revient<br />

en fait à apprécier sa situation au sein du lobule pulmonaire<br />

secondaire.<br />

TECHNIQUE<br />

L’exploration doit être faite en TDM-HR, définie par<br />

l’association de coupes fines et d’un filtre optimisant la<br />

résolution spatiale [8]. Des coupes de 1 ou 1,5 mm d’épaisseur<br />

sont effectuées tous les 10 mm en inspiration profonde<br />

bloquée des apex aux bases <strong>pulmonaires</strong>. Des coupes plus<br />

espacées sont en règle suffisantes lors de la surveillance [9].<br />

En cas de suspicion d’atteinte obstructive des voies aériennes,<br />

des coupes en expiration forcée sont nécessaires.<br />

Les images, reconstruites avec un champ de vue adapté<br />

[10], sont reproduites en fenêtres de lecture pulmonaire<br />

(niveau de – 600 UH et fenêtre de 1 600 UH), pour l’évaluation<br />

du parenchyme pulmonaire et des voies aériennes, et<br />

médiastinale (niveau de 50 UH et fenêtre de 400 UH), pour<br />

l’analyse de la plèvre, du médiastin et des hiles et la recherche<br />

de calcifications.<br />

Une injection intra-veineuse de produit de contraste<br />

iodé n’est pas requise. Les paramètres d’acquisition utilisés<br />

sont de 120 Kv et 140 à 170 mA [11]. Pour les examens de<br />

contrôle, des doses de 40 mA, qui assurent une qualité diagnostique<br />

suffisante, sont recommandées [12].<br />

Le patient est examiné en position de décubitus. Des<br />

coupes complémentaires en procubitus sont parfois nécessaires<br />

pour différencier les hyperdensités déclives physiologiques<br />

de densités sous-pleurales anormales [13]. Les<br />

coupes peuvent être réalisées d’emblée en procubitus, en<br />

particulier dans les formes débutantes d’asbestose ou de collagénoses.<br />

Une acquisition TDM spiralée complémentaire d’un<br />

volume de 5 à 8 mm d’épaisseur en apnée avec une épaisseur<br />

de coupe de 1 à 1,5 mm sur une région sélectionnée peut être<br />

utile dans certaines circonstances. Au terme de l’acquisition,<br />

un traitement des images utilisant des techniques de projection<br />

d’intensité maximale (MIP) est réalisé. Cette technique<br />

est basée sur la projection des pixels ayant les plus hautes<br />

valeurs d’atténuation sur un plan axial [14]. Ceci peut améliorer<br />

la détection des formes mineures d’infiltration<br />

micronodulaire [15] de même que l’analyse topographique<br />

des micronodules à l’échelon du lobule pulmonaire secondaire.<br />

A l’inverse, le mini-MIP, basé sur la projection des<br />

pixels dont la valeur d’atténuation est la plus faible, peut<br />

être utilisé pour optimiser la détection d’hypodensités<br />

anormales.<br />

ASPECT DE L’INTERSTITIUM NORMAL<br />

EN IMAGERIE<br />

En TDM-HR, les septa interlobulaires périphériques<br />

peuvent apparaître sous la forme de fines opacités linéaires<br />

de 1 à 2 cm de long, en particulier en regard de la portion<br />

antérieure et latérale des bases [8].<br />

Une opacité linéaire branchée ou punctiforme est<br />

fréquemment visualisée au centre du lobule pulmonaire<br />

secondaire, ou dans le centimètre de la surface pleurale,<br />

représentant l’artère intralobulaire ou ses branches de division<br />

[16].<br />

SÉMÉIOLOGIE<br />

D’une façon générale, l’analyse des maladies <strong>diffuses</strong><br />

du poumon en TDM-HR se base sur l’identification du signe<br />

prédominant. Ces signes incluent les opacités linéaires, les<br />

nodules, les images kystiques, les condensations parenchymateuses<br />

et le verre dépoli.<br />

L’analyse intègre également les signes associés, en particulier<br />

les éventuelles anomalies bronchiques, vasculaires<br />

<strong>pulmonaires</strong>, pleurales, médiastinales ou hilaires.<br />

Dans tous les cas, l’analyse de la topographie lésionnelle<br />

doit être appréciée à l’échelle du poumon, en précisant<br />

la distribution verticale (zones supérieure, moyenne, inférieure)<br />

et axiale (poumon cortical versus médullaire, zone<br />

antérieure versus postérieure). Elle doit également être évaluée<br />

à l’échelon du lobule pulmonaire secondaire.

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