Thorax - Maladies pulmonaires diffuses
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Mise au point<br />
Feuillets de Radiologie, 2000, 40, n° 4, 253-264<br />
© Masson, Paris 2000<br />
<strong>Thorax</strong> - <strong>Maladies</strong> <strong>pulmonaires</strong> <strong>diffuses</strong><br />
Séméiologie TDM des maladies<br />
<strong>pulmonaires</strong> <strong>diffuses</strong><br />
C. BEIGELMAN, J.-P. AKAPKO, V. GALVEZ, M. KARA, Ph. GRENIER<br />
Summary: HRCT findings in diffuse lung disease<br />
Since its introduction in the mid eighties, high-resolution CT (HRCT) has significantly modified the diagnostic<br />
approach to diffuse lung disease. HRCT may guide the type and site of lung biopsy and provide important information about<br />
the disease course and prognosis. We review the lung anatomy and describe the main patterns encountered. This semiological<br />
analysis correlated with clinical data provides an accurate approach to the differential diagnosis.<br />
Key words<br />
Diffuse Lung Disease. HRCT.<br />
Résumé<br />
Depuis son introduction dans le milieu des années 1980, la tomodensitométrie en haute résolution (TDM-HR) a modifié<br />
de façon significative l’approche diagnostique des pneumopathies <strong>diffuses</strong>. Elle peut guider le choix et le siège d’une<br />
biopsie pulmonaire et fournir des informations sur l’activité de la maladie et le pronostic. Après un rappel anatomique,<br />
une mise au point séméiologique des principaux signes parenchymateux <strong>pulmonaires</strong> observés en TDM-HR au cours des<br />
pneumopathies <strong>diffuses</strong> sera exposée. Une telle démarche séméiologique confrontée aux données cliniques permet d’orienter<br />
au mieux le diagnostic étiologique.<br />
Mots-clés<br />
PCID. Tomodensitométrie-HR.<br />
Depuis son introduction dans le milieu des années<br />
1980, la tomodensitométrie en haute résolution (TDM-HR)<br />
a modifié de façon significative l’approche diagnostique des<br />
pneumopathies <strong>diffuses</strong> [1, 2]. Ceci est lié à une amélioration<br />
de la détection et de la caractérisation des maladies <strong>pulmonaires</strong><br />
grâce à une précision diagnostique supérieure de<br />
la TDM-HR par rapport à celle de la radiographie thoracique<br />
[3]. Elle peut guider le choix et le siège d’une biopsie<br />
pulmonaire, et à un moindre degré, elle fournit des informations<br />
sur l’activité de la maladie et le pronostic.<br />
Après un rappel anatomique, une mise au point séméiologique<br />
des principaux signes parenchymateux <strong>pulmonaires</strong><br />
Service de Radiologie Polyvalente Diagnostique et Interventionnelle,<br />
Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de<br />
l’Hôpital, 75013 Paris.<br />
Correspondance : C. Beigelman, à l’adresse ci-dessus.<br />
observés en TDM-HR chez des patients atteints de pneumopathies<br />
<strong>diffuses</strong> sera exposée, qu’il s’agisse de pneumopathies<br />
chroniques infiltrantes <strong>diffuses</strong> (PCID), de pneumopathies<br />
aiguës ou subaiguës, quelles qu’elles soient. Une démarche<br />
séméiologique adaptée confrontée aux données cliniques<br />
permet d’avoir une approche étiologique limitant le diagnostic<br />
différentiel.<br />
RAPPEL ANATOMIQUE<br />
D’une façon schématique, le poumon est constitué par<br />
une charpente fibreuse correspondant à l’interstitium pulmonaire<br />
et un ensemble de conduits aériens comprenant les<br />
différentes ramifications de l’arbre bronchique, les canaux<br />
alvéolaires et les alvéoles. A l’intérieur de cet ensemble, se
254 C. BEIGELMAN ET COLLABORATEURS<br />
ramifient les vaisseaux fonctionnels du poumon. Les vaisseaux<br />
lymphatiques principaux siègent en regard des pédicules<br />
bronchovasculaires, des septa interlobulaires, et dans les<br />
régions sous-pleurales des poumons [4].<br />
L’interstitium pulmonaire est décrit par Weibel en trois<br />
secteurs [5] : un secteur axial péribronchovasculaire, un secteur<br />
périphérique comprenant l’interstitium sous-pleural et<br />
les septa interlobulaires, et un secteur intralobulaire, en<br />
continuation avec les deux précédents.<br />
Le lobule pulmonaire secondaire constitue l’unité anatomique<br />
et physiologique de base du poumon. Il est de<br />
forme polyédrique et mesure environ 1 à 2,5 cm de long. La<br />
bronchiole aérant le lobule pulmonaire secondaire et l’artère<br />
homologue, au centre du lobule, ont un diamètre d’environ<br />
1 mm. Les septa conjonctifs interlobulaires, au sein desquels<br />
cheminent les veines <strong>pulmonaires</strong> et les lymphatiques,<br />
constituent les bords. Le cortex du poumon, d’environ 3 à<br />
4 cm d’épaisseur, qui comporte une ou deux rangées de<br />
lobules <strong>pulmonaires</strong> secondaires, constitue la région périphérique<br />
du poumon. A ce niveau, les lobules sont relativement<br />
larges et ont une forme de cônes tronqués avec<br />
une base pleurale et un apex de direction centrale. Dans la<br />
zone centrale ou médullaire du poumon, les lobules <strong>pulmonaires</strong><br />
secondaires sont plus petits et de forme polygonale<br />
ou hexagonale.<br />
Les trois secteurs interstitiels sont parfaitement représentés<br />
au niveau du lobule pulmonaire secondaire. Les<br />
septa interlobulaires appartiennent au secteur interstitiel<br />
périphérique de Weibel. Au centre du lobule pulmonaire<br />
secondaire, la branche artérielle pulmonaire et la bronchiole<br />
sont entourées par du tissu conjonctif appartenant au<br />
secteur axial de Weibel. Ce tissu conjonctif représente en<br />
fait la continuation de l’interstitium entourant les éléments<br />
bronchovasculaires du hile et leurs branches de division<br />
plus distales jusqu’au centre du lobule pulmonaire secondaire<br />
et plus en aval. Le troisième secteur de Weibel siège<br />
au sein des septa alvéolaires. Il s’agit des fibres septales,<br />
qui relient les systèmes axial et périphérique. Un squelette<br />
fibreux continu est ainsi constitué au sein du poumon [6, 7].<br />
Ainsi, l’identification du secteur interstitiel atteint revient<br />
en fait à apprécier sa situation au sein du lobule pulmonaire<br />
secondaire.<br />
TECHNIQUE<br />
L’exploration doit être faite en TDM-HR, définie par<br />
l’association de coupes fines et d’un filtre optimisant la<br />
résolution spatiale [8]. Des coupes de 1 ou 1,5 mm d’épaisseur<br />
sont effectuées tous les 10 mm en inspiration profonde<br />
bloquée des apex aux bases <strong>pulmonaires</strong>. Des coupes plus<br />
espacées sont en règle suffisantes lors de la surveillance [9].<br />
En cas de suspicion d’atteinte obstructive des voies aériennes,<br />
des coupes en expiration forcée sont nécessaires.<br />
Les images, reconstruites avec un champ de vue adapté<br />
[10], sont reproduites en fenêtres de lecture pulmonaire<br />
(niveau de – 600 UH et fenêtre de 1 600 UH), pour l’évaluation<br />
du parenchyme pulmonaire et des voies aériennes, et<br />
médiastinale (niveau de 50 UH et fenêtre de 400 UH), pour<br />
l’analyse de la plèvre, du médiastin et des hiles et la recherche<br />
de calcifications.<br />
Une injection intra-veineuse de produit de contraste<br />
iodé n’est pas requise. Les paramètres d’acquisition utilisés<br />
sont de 120 Kv et 140 à 170 mA [11]. Pour les examens de<br />
contrôle, des doses de 40 mA, qui assurent une qualité diagnostique<br />
suffisante, sont recommandées [12].<br />
Le patient est examiné en position de décubitus. Des<br />
coupes complémentaires en procubitus sont parfois nécessaires<br />
pour différencier les hyperdensités déclives physiologiques<br />
de densités sous-pleurales anormales [13]. Les<br />
coupes peuvent être réalisées d’emblée en procubitus, en<br />
particulier dans les formes débutantes d’asbestose ou de collagénoses.<br />
Une acquisition TDM spiralée complémentaire d’un<br />
volume de 5 à 8 mm d’épaisseur en apnée avec une épaisseur<br />
de coupe de 1 à 1,5 mm sur une région sélectionnée peut être<br />
utile dans certaines circonstances. Au terme de l’acquisition,<br />
un traitement des images utilisant des techniques de projection<br />
d’intensité maximale (MIP) est réalisé. Cette technique<br />
est basée sur la projection des pixels ayant les plus hautes<br />
valeurs d’atténuation sur un plan axial [14]. Ceci peut améliorer<br />
la détection des formes mineures d’infiltration<br />
micronodulaire [15] de même que l’analyse topographique<br />
des micronodules à l’échelon du lobule pulmonaire secondaire.<br />
A l’inverse, le mini-MIP, basé sur la projection des<br />
pixels dont la valeur d’atténuation est la plus faible, peut<br />
être utilisé pour optimiser la détection d’hypodensités<br />
anormales.<br />
ASPECT DE L’INTERSTITIUM NORMAL<br />
EN IMAGERIE<br />
En TDM-HR, les septa interlobulaires périphériques<br />
peuvent apparaître sous la forme de fines opacités linéaires<br />
de 1 à 2 cm de long, en particulier en regard de la portion<br />
antérieure et latérale des bases [8].<br />
Une opacité linéaire branchée ou punctiforme est<br />
fréquemment visualisée au centre du lobule pulmonaire<br />
secondaire, ou dans le centimètre de la surface pleurale,<br />
représentant l’artère intralobulaire ou ses branches de division<br />
[16].<br />
SÉMÉIOLOGIE<br />
D’une façon générale, l’analyse des maladies <strong>diffuses</strong><br />
du poumon en TDM-HR se base sur l’identification du signe<br />
prédominant. Ces signes incluent les opacités linéaires, les<br />
nodules, les images kystiques, les condensations parenchymateuses<br />
et le verre dépoli.<br />
L’analyse intègre également les signes associés, en particulier<br />
les éventuelles anomalies bronchiques, vasculaires<br />
<strong>pulmonaires</strong>, pleurales, médiastinales ou hilaires.<br />
Dans tous les cas, l’analyse de la topographie lésionnelle<br />
doit être appréciée à l’échelle du poumon, en précisant<br />
la distribution verticale (zones supérieure, moyenne, inférieure)<br />
et axiale (poumon cortical versus médullaire, zone<br />
antérieure versus postérieure). Elle doit également être évaluée<br />
à l’échelon du lobule pulmonaire secondaire.
OPACITÉS LINÉAIRES<br />
Les opacités linéaires peuvent être en rapport avec un<br />
épaississement anormal d’un ou de plusieurs secteurs interstitiels.<br />
Épaississement de l’interstitium axial<br />
péribronchovasculaire<br />
L’épaississement de l’interstitium axial est plus ou<br />
moins aisément reconnu selon son intensité, sa distribution<br />
et sa régularité. Une atteinte unilatérale ou plurifocale est<br />
ainsi beaucoup plus aisée à détecter qu’une forme modérée,<br />
diffuse et homogène.<br />
L’épaississement péribronchovasculaire peut être régulier,<br />
irrégulier ou nodulaire (fig. 1) [4, 8]. Un épaississement<br />
régulier n’est pas discriminant et peut être observé dans<br />
diverses affections <strong>pulmonaires</strong>. Lorsqu’il est nodulaire, il<br />
suggère une sarcoïdose ou une lymphangite carcinomateuse.<br />
Irrégulier, il évoque une fibrose pulmonaire ayant une forte<br />
propension pour l’atteinte de l’interstitium péribronchovasculaire<br />
telle que celle de la sarcoïdose (fig. 2) [17].<br />
Épaississement des septa interlobulaires<br />
L’épaississement des septa interlobulaires est généralement<br />
lié à la présence de liquide interstitiel, de cellules ou<br />
de fibrose. Cet épaississement peut être lisse et régulier,<br />
nodulaire ou irrégulier [18].<br />
ÉPAISSISSEMENT LISSE ET RÉGULIER<br />
Un épaississement septal lisse et régulier est fréquemment<br />
rencontré au cours de l’œdème pulmonaire interstitiel.<br />
Un aspect similaire peut être observé en cas de rejet aigu<br />
après transplantation pulmonaire, d’obstruction veineuse<br />
pulmonaire centrale telle que celle observée dans certains<br />
cancers broncho<strong>pulmonaires</strong>, d’obstruction lymphatique en<br />
particulier au cours de la lymphangite carcinomateuse, ou<br />
dans le cadre de médiastinite chronique fibrosante et granulomateuse.<br />
Au cours de la protéinose alvéolaire, l’épaississement<br />
des septa interlobulaires s’associe à une hyperdensité en<br />
verre dépoli du parenchyme dans les mêmes territoires, cette<br />
association lésionnelle étant dénommée « crazy paving »<br />
par les anglo-saxons. Cet aspect qui correspond à l’accumulation<br />
de matériel protéinique dans les lumières alvéolaires<br />
le long des septa interlobulaires réalise donc un pseudoépaississement<br />
de ces septa.<br />
ÉPAISSISSEMENT NODULAIRE<br />
L’épaississement nodulaire des septa interlobulaires a<br />
été décrit chez les patients atteints de sarcoïdose, de lymphangite<br />
carcinomateuse (fig. 3), de sarcome de Kaposi, de<br />
lymphome, de tuberculose miliaire et d’histoplasmose<br />
miliaire [18].<br />
Les anomalies caractéristiques de la sarcoïdose sont en<br />
rapport avec une conglomération de granulomes sarcoïdosiques<br />
distribués le long des lymphatiques. L’épaississement<br />
nodulaire est ainsi retrouvé en péribronchovasculaire, au<br />
niveau des septa interlobulaires, des scissures et des régions<br />
sous-pleurales. L’atteinte septale est en règle générale moins<br />
SÉMÉIOLOGIE TDM DES MALADIES PULMONAIRES DIFFUSES 255<br />
Fig. 1. — Épaississement nodulaire de l’interstitium axial péribronchovasculaire<br />
dans le cadre d’une sarcoïdose. Noter la présence<br />
concomitante de nodules à contours nets intraparenchymateux et souspleuraux,<br />
de topographie juxta-scissurale.<br />
Fig. 2. — Épaississement irrégulier de l’interstitium axial péribronchovasculaire<br />
avec bronchectasies lobaires supérieures bilatérales dans<br />
le cadre d’une fibrose d’origine sarcoïdosique.<br />
extensive que celle de la lymphangite carcinomateuse, et<br />
souvent associée à une distorsion lobulaire [8].<br />
Dans la lymphangite carcinomateuse, l’épaississement<br />
nodulaire des septa est dû à l’accroissement tumoral dans les<br />
lymphatiques et le tissu interstitiel des septa. Les néoplasies<br />
les plus concernées sont les carcinomes mammaires, <strong>pulmonaires</strong>,<br />
gastriques, coliques, et les adénocarcinomes métastatiques<br />
de primitif inconnu [8].<br />
Dans le sarcome de Kaposi, l’épaississement nodulaire<br />
des septa est dû à la prolifération de cellules fusiformes et à<br />
l’infiltration interstitielle angiomateuse invasive.<br />
ÉPAISSISSEMENT IRRÉGULIER<br />
Un épaississement irrégulier des septa interlobulaires<br />
est observé chez les patients atteints de fibrose interstitielle,<br />
qu’il s’agisse d’une fibrose pulmonaire idiopathique ou<br />
d’une fibrose liée à une collagénose, une vascularite, ou à<br />
une asbestose.
256 C. BEIGELMAN ET COLLABORATEURS<br />
Fig. 3. — Épaississement nodulaire des septa interlobulaires de topographie<br />
paracardiaque droite chez un patient présentant une néoplasie<br />
pulmonaire avec lymphangite carcinomateuse. Noter la coexistence<br />
d’un épaississement de l’interstitium péribronchovasculaire qui témoigne<br />
de la distribution périlymphatique des lésions.<br />
La fibrose pulmonaire idiopathique est essentiellement<br />
caractérisée par la présence de densités linéaires irrégulières,<br />
d’hyperdensités en verre dépoli et de lésions en rayon de miel<br />
prédominant dans les territoires sous-pleuraux et basaux.<br />
Un épaississement irrégulier des septa interlobulaires<br />
est aussi un signe fréquent au cours de l’asbestose [19], en<br />
association à des opacités linéaires intralobulaires [20].<br />
Enfin, des septa interlobulaires irréguliers traduisant la<br />
distorsion périlobulaire sont volontiers rencontrés au cours<br />
de la fibrose d’origine sarcoïdosique. Ils témoignent de<br />
lésions de fibrose irréversible au même titre que la distorsion<br />
scissurale, la rétraction hilaire, les lésions en rayon de<br />
miel et les bronchectasies par traction [21-23].<br />
ÉPAISSISSEMENT CALCIFIÉ<br />
L’épaississement calcifié des septa interlobulaires<br />
observé au cours de la microlithiase alvéolaire est principalement<br />
attribué à une forte concentration de microlithes dans<br />
la périphérie des lobules <strong>pulmonaires</strong> secondaires [18, 24].<br />
Épaississement des septa intralobulaires<br />
et autres densités linéaires<br />
Des réticulations intralobulaires, volontiers associées à<br />
des bronchiolectasies et des bronchectasies par traction sont<br />
caractéristiques de lésions de fibrose pulmonaire [25].<br />
Lorsqu’elles prédominent dans les régions sous-pleurales<br />
des bases, elles suggèrent une fibrose pulmonaire idiopathique<br />
ou secondaire à une collagénose (fig. 4) ou à une asbestose<br />
[19, 20, 26].<br />
Fig. 4. — Réticulations intralobulaires associées à un aspect de<br />
fibrose en rayon de miel prédominant au niveau du champ pulmonaire<br />
droit chez une patiente porteuse d’une sclérodermie. Noter la dilatation<br />
très importante de l’œsophage.<br />
Les opacités en bande ou curvilignes sous-pleurales,<br />
surtout rapportées au cours de l’asbestose [19], sont en rapport<br />
avec des lésions de fibrose péribronchiolaire associées<br />
à un collapsus alvéolaire. Elles peuvent être également rencontrées<br />
dans d’autres PCID telles que la sclérodermie.<br />
Des densités linéaires irrégulières peuvent enfin être<br />
observées dans tous les types de fibrose, incluant celles des<br />
formes chroniques d’alvéolite allergique extrinsèque et de la<br />
sarcoïdose [23, 27].<br />
SYNDROME NODULAIRE<br />
L’approche diagnostique d’un syndrome nodulaire est<br />
basée sur l’appréciation de la taille, de l’apparence et de la<br />
distribution des nodules. On distingue les micronodules<br />
d’une taille inférieure à 5 mm, les nodules de 5 à 20 mm, et<br />
les masses de plus de 20 mm.<br />
Les micronodules<br />
Les micronodules peuvent avoir des limites nettes ou<br />
floues. Leur densité peut être élevée, effaçant les interfaces<br />
avec les opacités vasculaires à leur contact, ou très faible,<br />
n’effaçant pas ces interfaces.<br />
Leur distribution est également variable. Une prédominance<br />
topographique peut être observée selon une direction<br />
verticale (supérieure, moyenne ou inférieure) et/ou selon<br />
une distribution axiale (antérieure ou postérieure, corticale<br />
ou médullaire). La distribution peut aussi varier au sein du<br />
lobule pulmonaire secondaire (micronodules périlobulaires,<br />
centrolobulaires).<br />
La confrontation aux données histopathologiques<br />
démontre que les micronodules peuvent siéger dans l’interstitium<br />
pulmonaire ou dans les espaces aériens. Dans l’interstitium,<br />
ils sont en rapport avec une confluence de granulomes,<br />
une prolifération tumorale ou une accumulation de substance<br />
fibrohyaline, voire amyloïde. Dans les espaces<br />
aériens, les micronodules sont le plus souvent l’expression<br />
d’un comblement des espaces alvéolaires autour des bron-
chioles par une réaction inflammatoire, un œdème ou une<br />
hémorragie. Enfin, certains micronodules siègent dans les<br />
parois et/ou la lumière des bronchioles traduisant une réaction<br />
inflammatoire de la paroi épaissie accompagnée d’une<br />
accumulation de pus ou de sécrétions dans la lumière, parfois<br />
dilatée.<br />
LES MICRONODULES INTERSTITIELS<br />
Ils ont pour caractéristiques d’avoir des contours nets,<br />
une densité soutenue, et de suivre la distribution des lymphatiques<br />
<strong>pulmonaires</strong>.<br />
Au sein de l’interstitium axial, les micronodules sont<br />
situés dans les gaines conjonctives périvasculaires et péribronchiques.<br />
Ils adoptent une topographie péribronchovasculaire<br />
centrale ou distale. Lorsqu’ils sont de topographie<br />
distale, les micronodules siègent le long des artères centrolobulaires<br />
et des bronchioles et sont l’une des causes de<br />
micronodules centrolobulaires [28].<br />
Dans l’interstitium périphérique, les micronodules sont<br />
situés dans l’interstitium sous-pleural (plèvre périphérique,<br />
scissures) (fig. 1) et le long des septa interlobulaires, leur<br />
donnant un aspect épaissi et renflé ou nodulaire.<br />
De tels micronodules sont une manifestation fréquente<br />
de la sarcoïdose, de la tuberculose, de la silicose et des<br />
pneumoconioses des mineurs de charbon, de l’amylose et de<br />
la lymphangite carcinomateuse. Dans la sarcoïdose et la<br />
pneumoconiose des mineurs de charbon, la répartition des<br />
micronodules, inversement proportionnelle à l’intensité du<br />
drainage lymphatique, prédomine au niveau de la zone postérieure<br />
du lobe supérieur droit [23, 29].<br />
LES MICRONODULES BRONCHIOLOALVÉOLAIRES<br />
Les micronodules bronchioloalvéolaires ont des limites<br />
floues, une densité variable et une topographie centrolobulaire.<br />
Ils siègent donc tous à 2 à 3 mm de la plèvre, avec<br />
intégrité des interfaces pleuro<strong>pulmonaires</strong>.<br />
Ce type de micronodules est observé au cours des bronchopneumonies<br />
à pyogènes, de la tuberculose, des mycobactérioses<br />
atypiques avec dissémination bronchogène, ainsi<br />
qu’au cours de l’aspergillose invasive des voies aériennes.<br />
Ils sont aussi une manifestation des pneumopathies d’hypersensibilité,<br />
de la panbronchiolite diffuse, de l’asbestose à<br />
une phase précoce, de la silicose et des pneumoconioses des<br />
mineurs de charbon [30], de la bronchiolite respiratoire du<br />
fumeur, de la bronchiolite oblitérante avec ou sans pneumonie<br />
en voie d’organisation, de la mucoviscidose, des dilatations<br />
des bronches.<br />
APPROCHE ÉTIOLOGIQUE DES MICRONODULES<br />
EN FONCTION DE CRITÈRES SÉMIOLOGIQUES (fig. 5)<br />
Les micronodules sont l’expression d’un grand nombre<br />
d’affections incluant les pneumopathies chroniques infiltrantes<br />
<strong>diffuses</strong>, les bronchopathies chroniques, les pneumopathies<br />
infectieuses, les pneumopathies par inhalation de<br />
particules minérales ou organiques, les maladies vasculaires<br />
et les tumeurs <strong>pulmonaires</strong> secondaires.<br />
L’approche du diagnostic étiologique repose principalement<br />
sur l’étude de la distribution des micronodules au<br />
sein du lobule pulmonaire secondaire. Elle permet de les<br />
classer en micronodules de distribution périlymphatique,<br />
ceux dont la distribution est aléatoire, et ceux de distribution<br />
purement centrolobulaire.<br />
SÉMÉIOLOGIE TDM DES MALADIES PULMONAIRES DIFFUSES 257<br />
Distribution périlymphatique<br />
Les micronodules se situent de façon prédominante<br />
dans les territoires anatomiques où siègent les lymphatiques<br />
<strong>pulmonaires</strong>, c’est-à-dire le long de l’interstitium axial et<br />
périphérique. Généralement, les contours de ces micronodules<br />
sont nets et leur densité est soutenue.<br />
Ce type de distribution suggère en premier lieu deux<br />
entités : la sarcoïdose, en raison de la propension des granulomes<br />
à se disposer le long des lymphatiques <strong>pulmonaires</strong>,<br />
et la lymphangite carcinomateuse. La silicose et les pneumoconioses<br />
des mineurs de charbon s’expriment également<br />
volontiers selon ce mode de distribution.<br />
Distribution au hasard<br />
La distribution est diffuse et plutôt homogène, sans<br />
prédominance topographique, en particulier par rapport au<br />
lobule pulmonaire secondaire. Les micronodules ont pour la<br />
plupart des limites nettes et une densité soutenue.<br />
Cette distribution, caractéristique d’une dissémination<br />
hématogène, suggère les diagnostics de miliaire carcinomateuse,<br />
tuberculeuse (fig. 6), ainsi que celles dues aux mycoses<br />
(histoplasmose, candidose, blastomycose) et infections<br />
virales (CMV, herpès, varicelle).<br />
Distribution centrolobulaire [31]<br />
Les micronodules siègent autour des bronchioles terminales<br />
et respiratoires, c’est-à-dire autour de l’image normale<br />
de la division de l’artère centrolobulaire. Ils peuvent avoir<br />
des limites nettes ou floues et sont de densité variable. Cette<br />
distribution est suggestive d’une atteinte bronchiolaire ou<br />
péribronchiolaire [32], ou d’une atteinte vasculaire ou périvasculaire.<br />
En cas d’atteinte bronchiolaire, les micronodules peuvent<br />
s’associer à des opacités linéaires branchées qui semblent les<br />
relier à l’opacité de l’artère centrolobulaire. Cette association<br />
d’opacités linéaires et micronodulaires centrolobulaires ressemble<br />
à un arbre en bourgeons (« tree-in-bud » des anglosaxons).<br />
Ce signe est caractéristique des bronchiolites infectieuses<br />
ou inflammatoires [33, 34]. Il traduit un épaississement<br />
de la paroi bronchiolaire plus ou moins associé à une dilatation<br />
de la lumière bronchiolaire remplie par des sécrétions (mucus,<br />
pus, tissu de granulation). En règle générale, la distribution des<br />
lésions est plutôt hétérogène et multifocale.<br />
Une atteinte vasculaire ou périvasculaire sera évoquée<br />
en présence d’une micronodulation pure sans opacité linéaire<br />
associée, de distribution diffuse et de densité plus faible que<br />
celle des vaisseaux. De tels aspects peuvent être retrouvés au<br />
cours d’un œdème pulmonaire, d’une hémorragie pulmonaire<br />
diffuse, ou être le reflet d’une réaction inflammatoire<br />
périvasculaire observée au cours d’une hypertension artérielle<br />
pulmonaire primitive, d’une angéite granulomateuse,<br />
d’une maladie de Churg et Strauss ou d’une talcose. Une<br />
pneumopathie d’hypersensibilité ou alvéolite allergique<br />
extrinsèque au stade aigu ou subaigu s’exprime également<br />
volontiers sous la forme d’opacités nodulaires centrolobulaires<br />
de contours flous en verre dépoli de répartition diffuse<br />
et homogène [35].<br />
SYNTHÈSE<br />
La première étape permettant d’approcher le diagnostic<br />
des maladies s’exprimant par un syndrome micronodulaire<br />
consiste à apprécier l’existence ou non de micronodules<br />
sous-pleuraux.
258 C. BEIGELMAN ET COLLABORATEURS<br />
A<br />
B<br />
C<br />
D<br />
En présence de micronodules sous-pleuraux, la distribution<br />
peut être soit de type périlymphatique soit aléatoire,<br />
alors suggestive d’une dissémination hématogène de nature<br />
tumorale ou infectieuse.<br />
En l’absence de micronodules sous-pleuraux, l’existence<br />
de lésions en arbre bourgeonnant signe le diagnostic<br />
d’une bronchiolite inflammatoire ou infectieuse. En cas de<br />
micronodulation centrolobulaire sans aspect en arbre bourgeonnant,<br />
deux cas sont possibles :<br />
— une distribution hétérogène des micronodules centrolobulaires<br />
en plages multifocales fait encore évoquer une<br />
bronchiolite infectieuse ou inflammatoire, mais également<br />
une pneumopathie interstitielle à un stade débutant, comme<br />
une histiocytose X, une sarcoïdose, une silicose, voire une<br />
asbestose ;<br />
— si la répartition est diffuse et homogène, avec des<br />
micronodules de faible densité, il s’agit d’une maladie vasculaire,<br />
périvasculaire ou d’une pneumopathie d’hypersensibilité<br />
au stade aigu ou subaigu.<br />
AUTRES<br />
Des micronodules très denses, voire calcifiés, se voient<br />
dans des séquelles post-infectieuses (tuberculose, varicelle),<br />
au cours de la microlithiase alvéolaire, des ossifications <strong>pulmonaires</strong><br />
primitives ou secondaires, et en cas de calcifications<br />
métastatiques au cours des insuffisances rénales après<br />
dialyse chronique.<br />
Les nodules<br />
Ils peuvent être de type interstitiel de limites nettes, ou<br />
de type alvéolaire avec des limites floues.<br />
Les nodules de type alvéolaire partagent avec le comblement<br />
alvéolaire un grand nombre d’étiologies, telles que la<br />
bronchopneumonie à pyogènes, la tuberculose, les mycobactérioses<br />
atypiques, les infections virales, la bronchiolite oblitérante<br />
avec pneumonie en voie d’organisation, le cancer<br />
bronchiolo-alvéolaire et les lymphomes.<br />
Les causes des nodules interstitiels sont aussi très nombreuses.<br />
L’aspect des contours, la distribution lésionnelle,<br />
leur évolution et le contexte, en particulier l’existence éventuelle<br />
d’une immunodépression, doivent être pris en considération.<br />
SELON LE CONTEXTE<br />
Pour exemple, des nodules <strong>pulmonaires</strong> multiples de<br />
survenue récente chez un sujet immunodéprimé feront évo-<br />
Fig. 5.<br />
A) Schéma représentant le lobule pulmonaire secondaire limité par la<br />
plèvre périphérique et les septa interlobulaires.<br />
B) Atteinte interstitielle par dissémination hématogène. Les micronodules<br />
sont dispersés dans tous les territoires, sans prédominance topographique<br />
particulière.<br />
C) Atteinte lymphatique ou périlymphatique avec distribution péribronchovasculaire<br />
périlobulaire et centrolobulaire des micronodules.<br />
D) Distribution centrolobulaire des micronodules. Atteinte bronchiolaire<br />
et péribronchiolaire : les micronodules, regroupés en amas autour des<br />
terminaisons des arborisations artérielles <strong>pulmonaires</strong>, parfois associés à<br />
des petites opacités linéaires ramifiées et/ou des bronchiolectasies.
Fig. 6. — Aspect de miliaire tuberculeuse s’exprimant par une micronodulation<br />
sans aucune prédominance topographique. Noter la coexistence<br />
de lésions cavitaires prédominant à gauche.<br />
quer une aspergillose pulmonaire invasive, une candidose,<br />
une infection à CMV ou à herpès virus, une tuberculose, une<br />
bronchiolite oblitérante avec pneumonie en voie d’organisation<br />
voire une infection à Pneumocystis carinii ou un syndrome<br />
lymphoprolifératif.<br />
SELON LES CONTOURS<br />
Des nodules multiples de contours irréguliers voire<br />
spiculés dans un contexte d’évolution chronique peuvent<br />
être observés au cours de la sarcoïdose, la silicose, la pneumoconiose<br />
des mineurs de charbon. De tels nodules feront<br />
également évoquer la possibilité d’un adénocarcinome pulmonaire<br />
primitif à forme multicentrique. Chez un patient<br />
atteint de SIDA, des nodules spiculés sont quant à eux fortement<br />
suggestifs d’un sarcome de Kaposi.<br />
Des nodules multiples à contours lisses et réguliers<br />
sont avant tout évocateurs de métastases <strong>pulmonaires</strong><br />
(fig. 7) ou de kystes hydatiques, mais peuvent être observés<br />
aussi au cours des lymphomes, dans la granulomatose de<br />
Wegener, la polyarthrite rhumatoïde, les mycoses nordaméricaines,<br />
la léiomyomatose pulmonaire, ou correspondre<br />
à des tuberculomes ou des hamartomes multiples.<br />
Des nodules cernés d’un halo en verre dépoli sont souvent<br />
l’expression d’une pathologie infectieuse, de type<br />
aspergillose pulmonaire invasive, candidose, infection à<br />
CMV, infection à herpès virus. Ils peuvent également être<br />
observés dans la granulomatose de Wegener, les métastases<br />
d’angiosarcome et le sarcome de Kaposi.<br />
SELON LA DENSITÉ<br />
Des nodules de densité liquidienne, ne présentant<br />
aucun rehaussement après injection intraveineuse de produit<br />
de contraste, sont de nature kystique. L’absence de paroi<br />
décelable est évocatrice de kystes hydatiques, kystes bronchogéniques<br />
ou de métastases <strong>pulmonaires</strong> kystisées ou<br />
d’hématomes <strong>pulmonaires</strong> multiples.<br />
Des nodules entièrement calcifiés suggèrent la tuberculose<br />
mais peuvent correspondre à des métastases <strong>pulmonaires</strong><br />
calcifiées.<br />
SÉMÉIOLOGIE TDM DES MALADIES PULMONAIRES DIFFUSES 259<br />
Fig. 7. — Nodules <strong>pulmonaires</strong> sous-pleuraux de contours nets et<br />
réguliers du lobe inférieur gauche en rapport avec des métastases <strong>pulmonaires</strong>.<br />
SELON LA PRÉDOMINANCE TOPOGRAPHIQUE<br />
Une prédominance périphérique et basale des nodules<br />
<strong>pulmonaires</strong> suggère le diagnostic d’embolies septiques ou<br />
de métastases <strong>pulmonaires</strong>, d’autant plus lorsqu’ils sont<br />
pénétrés par un vaisseau pulmonaire.<br />
Les masses <strong>pulmonaires</strong><br />
Leurs causes sont moins nombreuses que celles des<br />
nodules. Elles sont très souvent de nature maligne (cancer<br />
bronchopulmonaire, lymphomes) mais peuvent aussi être<br />
l’expression de tuberculose, de kystes hydatiques, de cryptococcoses<br />
ou correspondre à des masses de fibrose pulmonaire<br />
telles que celles observées dans la sarcoïdose, la<br />
silicose (fig. 8) et la pneumoconiose des mineurs de charbon.<br />
Ces masses de fibrose peuvent s’associer à des lésions<br />
d’emphysème ou des bronchectasies par traction selon les<br />
cas.<br />
Au contact d’un épaississement pleural, une masse de<br />
contours irréguliers peut traduire une tumeur ou une atélectasie<br />
par enroulement en cas d’exposition à l’amiante. Cette<br />
dernière est reconnue devant le déplacement arciforme des<br />
vaisseaux et des bronches du segment voisin venant converger<br />
vers le pôle périphérique de la masse.<br />
Les nodules et masses excavés<br />
Les nodules excavés ont des parois plus épaisses et<br />
plus irrégulières que les simples kystes <strong>pulmonaires</strong>. La
260 C. BEIGELMAN ET COLLABORATEURS<br />
Fig. 8. — Masses de fibrose pulmonaire bilatérales en rapport avec<br />
une silicose. Noter l’existence de lésions d’emphysème adjacentes à<br />
droite et de lésions nodulaires intraparenchymateuses de contours nets<br />
et de densité soutenue.<br />
cavitation peut résulter d’une nécrose ischémique, suppurée<br />
ou tumorale.<br />
Des nodules excavés multiples dispersés dans les deux<br />
champs <strong>pulmonaires</strong> peuvent se voir au cours de certaines<br />
bronchopneumonies (staphylocoques, tuberculose), d’embolies<br />
septiques et de métastases <strong>pulmonaires</strong>. Ils sont aussi un<br />
signe observé dans l’histiocytose X, la polyarthrite rhumatoïde,<br />
la granulomatose de Wegener (fig. 9), et exceptionnellement<br />
la sarcoïdose.<br />
Une masse excavée suggère la possibilité d’une tuberculose<br />
ou d’un cancer bronchopulmonaire nécrosé, en règle<br />
générale de type épidermoïde. Il peut également s’agir d’une<br />
masse de fibrose nécrosée au cours de la silicose, de la<br />
pneumoconiose des mineurs de charbon et de la sarcoïdose.<br />
LÉSIONS KYSTIQUES<br />
Les lésions kystiques <strong>pulmonaires</strong> sont classées en deux<br />
catégories principales : les kystes <strong>pulmonaires</strong> et l’image en<br />
Fig. 9. — Masse nécrosée excavée de topographie sous-pleurale du<br />
lobe supérieur droit dans le cadre d’une maladie de Wegener.<br />
rayon de miel. Les diagnostics différentiels qui doivent être<br />
discutés sont l’emphysème et les bronchectasies kystiques.<br />
Les kystes <strong>pulmonaires</strong><br />
Les kystes sont des lésions à contenu aérique, bien<br />
limitées par une paroi fine, d’une épaisseur généralement<br />
inférieure à 3 mm. D’un diamètre de 5 mm à plusieurs centimètres,<br />
ils se différencient de l’aspect en rayon de miel par<br />
le fait qu’ils sont séparés les uns des autres par un parenchyme<br />
pulmonaire d’aspect normal. Ils sont souvent bien<br />
différenciés de lésions d’emphysème. Des réticulations peuvent<br />
être observées [36-40].<br />
De multiples kystes dispersés dans les deux champs<br />
<strong>pulmonaires</strong> sont très suggestifs d’une histiocytose X ou<br />
d’une lymphangioléïomyomatose pulmonaire (fig. 10). Au<br />
cours de l’histiocytose à cellules de Langerhans, affection<br />
idiopathique rare touchant principalement de jeunes sujets<br />
fumeurs, les kystes sont généralement plus volumineux et<br />
plus nombreux dans les zones <strong>pulmonaires</strong> supérieures et<br />
moyennes, avec un respect de l’extrême base des lobes inférieurs.<br />
Certains kystes volumineux prennent une forme polyédrique<br />
ou bizarre du fait de l’effondrement des cloisons<br />
d’interfaces entre kystes devenus jointifs. Des nodules sont<br />
fréquemment associés, les kystes étant probablement le stade<br />
ultime de l’évolution de nodules progressivement excavés<br />
vers des cavités à parois épaisses puis fines [41]. Des pneumothorax<br />
en compliquent fréquemment l’évolution.<br />
La lymphangioléiomyomatose, qui affecte volontiers<br />
des femmes en période d’activité génitale, est caractérisée<br />
histologiquement par une prolifération de cellules musculaires<br />
lisses dans la paroi des bronches, des bronchioles, des<br />
septa alvéolaires, des vaisseaux <strong>pulmonaires</strong>, des lymphatiques<br />
et de la plèvre. Les kystes n’ont aucune prédominance<br />
topographique [8], ne s’associent à aucune formation nodulaire<br />
et sont tous de parois fines. L’aspect est similaire à celui<br />
rencontré au cours de la sclérose tubéreuse de Bourneville.<br />
Un kyste isolé ou quelques kystes groupés ou dispersés<br />
doivent faire rechercher :<br />
- Une pneumopathie interstitielle lymphocytaire associée<br />
ou non à un syndrome de Goujerot-Sjögren (fig. 11).<br />
- Une étiologie infectieuse où peuvent être discutés des<br />
pneumatocèles, des embolies septiques, une cavité résiduelle<br />
après gangrène pulmonaire, ou un kyste hydatique<br />
détergé. Plusieurs kystes groupés ou prédominant dans les<br />
Fig. 10. — Lymphangioléiomyomatose pulmonaire révélée par un<br />
pneumothorax spontané à gauche. Kystes à paroi fine bilatéraux.
lobes supérieurs suggèrent la possibilité d’une pneumonie à<br />
Pneumocystis carinii dans un contexte de SIDA, d’autant<br />
qu’il s’y associe des hyperdensités en verre dépoli plurifocales<br />
prédominant dans les mêmes territoires [25], ou d’une<br />
mycobactériose atypique.<br />
- Une étiologie tumorale, telles que certaines métastases<br />
<strong>pulmonaires</strong> qui peuvent se kystiser spontanément ou<br />
après chimiothérapie, en particulier certains sarcomes, tératomes,<br />
ou la papillomatose laryngotrachéobronchique.<br />
- Une étiologie traumatique, une pneumatocèle pouvant<br />
être la séquelle d’une déchirure pulmonaire. On en rapproche<br />
les pneumatocèles apparaissant après ingestion ou<br />
inhalation d’hydrocarbures.<br />
- Une étiologie congénitale avec les kystes bronchogéniques<br />
isolés ou dans le cadre d’une séquestration pulmonaire.<br />
Les kystes <strong>pulmonaires</strong> doivent être différenciés des<br />
images de bronchectasies kystiques et de bulle d’emphysème.<br />
La différenciation entre kystes <strong>pulmonaires</strong> et bronchectasies<br />
kystiques est basée sur la distribution typique en<br />
grappe des bronchectasies kystiques. Des sécrétions liquides<br />
dans les portions déclives peuvent en outre être visualisées.<br />
La paroi d’une bulle est habituellement plus fine et<br />
siège volontiers dans une zone sous-pleurale. La différenciation<br />
reste quelquefois impossible. Les éléments qui différencient<br />
un kyste pulmonaire d’un emphysème centrolobulaire<br />
sont que contrairement au kyste de densité aérique pure,<br />
l’artère centrolobulaire est visualisée au sein de la zone<br />
emphysèmateuse.<br />
Les images en rayon de miel<br />
Le rayon de miel est défini en anatomo-pathologie par<br />
des lésions kystiques <strong>pulmonaires</strong>, généralement tapissées<br />
d’épithélium bronchiolaire et limitées par des parois épaissies<br />
faites d’un tissu dense et fibreux. Le rayon de miel indique la<br />
présence d’une destruction multikystique du poumon, stade<br />
ultime dans l’évolution d’une fibrose pulmonaire [4, 8, 25].<br />
En TDM-HR, il apparaît comme un ensemble d’espaces<br />
kystiques d’environ 1 cm de diamètre, jointifs et limités<br />
par des parois de 1 à 3 mm d’épaisseur. Lorsque les kystes<br />
sont de très petite taille, l’image en rayon de miel peut apparaître<br />
sous la forme d’une réticulation intralobulaire sur un<br />
fond de verre dépoli. De même que les bronchectasies par<br />
traction et les signes de distorsion architecturale, les images<br />
en rayon de miel reflètent la présence d’une fibrose irréversible<br />
[21, 22] (fig. 4, 12). Elles sont le plus souvent précédées<br />
par un aspect en verre dépoli dans les mêmes territoires<br />
[42-43].<br />
Lorsque l’atteinte prédomine dans les territoires souspleuraux<br />
des bases, ceci suggère le diagnostic de fibrose<br />
pulmonaire idiopathique ou secondaire à une collagénose ou<br />
d’asbestose. Lorsque l’aspect est celui de plages multifocales<br />
sous-pleurales lobaires supérieures, cela fait suspecter<br />
une fibrose de sarcoïdose ou d’une pneumopathie interstitielle<br />
non spécifique. Lorsque l’image en rayon de miel est<br />
plus ou moins diffuse, l’aspect TDM suggère une pneumopathie<br />
d’hypersensibilité au stade chronique ou une fibrose<br />
d’origine médicamenteuse.<br />
Le diagnostic différentiel se pose essentiellement avec<br />
l’emphysème paraseptal. Bien que l’emphysème paraseptal<br />
puisse se manifester par des espaces emphysèmateux ayant<br />
des pseudo-parois du fait de la visibilité des septa interlobulaires<br />
légèrement épaissis par de la fibrose, il se distribue de<br />
SÉMÉIOLOGIE TDM DES MALADIES PULMONAIRES DIFFUSES 261<br />
Fig. 11. — Hyperdensité en verre dépoli en rapport avec une pneumopathie<br />
interstitielle lymphoïde associée à des lésions de kystes à<br />
paroi fine dans le cadre d’une maladie de Sjögren. A noter des bronchectasies<br />
lobaires moyennes et lobaires inférieures gauches.<br />
Fig. 12. — Bronchectasies lobaires moyennes associées à du verre<br />
dépoli, des réticulations intralobulaires et des images en rayon de miel<br />
dans le cadre d’une fibrose pulmonaire secondaire à une collagénose.<br />
Les bronchectasies et le rayon de miel signent le caractère irréversible<br />
de la fibrose.<br />
façon caractéristique en une seule couche contrairement au<br />
rayon de miel.<br />
VERRE DÉPOLI<br />
Le verre dépoli est défini comme une densité anormalement<br />
élevée du parenchyme pulmonaire n’effaçant pas les
262 C. BEIGELMAN ET COLLABORATEURS<br />
contours des vaisseaux <strong>pulmonaires</strong> ni ceux des parois bronchiques.<br />
Il s’exprime par un contraste anormalement élevé<br />
entre la densité du parenchyme pulmonaire et celle de l’air<br />
intrabronchique. Le verre dépoli sera différencié de l’augmentation<br />
physiologique de la densité pulmonaire dans les<br />
zones gravito-dépendantes. Lorsqu’il est de distribution<br />
multifocale, le verre dépoli réalise volontiers un aspect en<br />
mosaïque, caractérisé par des plages hyperdenses mal limitées<br />
de formes variées. Une distribution de type géographique<br />
avec des interfaces nettes et régulières entre les zones<br />
anormales et normales est possible. La distribution peut être<br />
systématisée, lobaire, segmentaire, sous-segmentaire, voire<br />
lobulaire. Enfin, il peut adopter une topographie médullaire<br />
centrale ou corticale périphérique.<br />
Le verre dépoli doit être différencié de l’aspect de perfusion<br />
en mosaïque, reflet d’un déséquilibre de l’hémodynamique<br />
pulmonaire.<br />
Valeur sémiologique<br />
Le verre dépoli peut correspondre à un comblement<br />
partiel des lumières alvéolaires, à un épaississement de<br />
l’interstitium pulmonaire entraînant un collapsus partiel des<br />
lumières alvéolaires, ou à une augmentation du flux sanguin<br />
capillaire pulmonaire.<br />
Signification pathologique<br />
La signification pathologique du verre dépoli ne peut<br />
être approchée qu’en connaissance du contexte clinique et<br />
des signes TDM associés [44].<br />
Dans un contexte d’infiltration pulmonaire aiguë ou<br />
subaiguë, le verre dépoli représente volontiers un comblement<br />
minime ou modéré des lumières alvéolaires précédant<br />
le stade de condensation alvéolaire. Il peut s’observer dans<br />
les pneumopathies infectieuses, les hémorragies <strong>pulmonaires</strong>,<br />
les pneumopathies d’hypersensibilité, les pneumopathies<br />
médicamenteuses, et les pneumonies radiques aiguës.<br />
Dans le lobe moyen, il suggère un lavage broncho-alvéolaire<br />
récent.<br />
Chez un sujet immunodéprimé, le verre dépoli est hautement<br />
suggestif d’une pneumopathie à Pneumocystis carinii,<br />
d’une infection à CMV, d’une pneumopathie médicamenteuse<br />
ou d’une bronchiolite oblitérante avec pneumonie en<br />
voie d’organisation [45, 46].<br />
Dans un contexte de pneumopathie chronique infiltrante<br />
diffuse (PCID), le verre dépoli peut correspondre à<br />
diverses entités.<br />
Il peut s’agir d’un remplissage des lumières alvéolaires<br />
sans atteinte interstitielle comme dans la protéinose alvéolaire<br />
ou le cancer bronchoalvéolaire. L’aspect réalisé est celui<br />
de « crazy paving » des anglo-saxons, qui consiste en des<br />
réticulations siégeant au sein des plages de verre dépoli [47].<br />
Il peut s’agir de l’expression de l’alvéolite ou phase<br />
active d’une PCID, les anomalies étant potentiellement<br />
réversibles. Dans ce contexte, le verre dépoli peut aussi<br />
correspondre à des lésions de fibrose pulmonaire, avec ou<br />
sans distorsion pulmonaire. La fibrose peut être affirmée<br />
lorsqu’il existe des bronchectasies ou des bronchiolectasies<br />
par traction et/ou des images en rayon de miel.<br />
Lorsque le verre dépoli a une distribution prédominante<br />
dans les zones sous-pleurales et aux bases, cela suggère<br />
une fibrose pulmonaire, une pneumopathie interstitielle<br />
desquamative, non spécifique ou lymphoïde.<br />
Le verre dépoli d’origine hémodynamique peut être<br />
observé au cours de l’œdème pulmonaire cardiogénique. Il<br />
est alors volontiers associé à un épaississement des septa<br />
interlobulaires et à un élargissement des veines et des artères.<br />
Les œdèmes par stase lymphatique pouvant être observés<br />
au cours de la lymphangite carcinomateuse ou des<br />
lymphangiectasies congénitales peuvent s’exprimer par un<br />
aspect similaire. Le verre dépoli d’origine hémodynamique<br />
doit être différencié de l’aspect de perfusion en mosaïque<br />
décrit ci-après.<br />
LA PERFUSION EN MOSAÏQUE<br />
La perfusion en mosaïque, qui se traduit par une hétérogénéité<br />
de densités <strong>pulmonaires</strong> prenant un aspect en<br />
mosaïque, exprime une hétérogénéité de perfusion pulmonaire<br />
[48]. Les zones anormales sont d’aspect hypodense<br />
avec des vaisseaux <strong>pulmonaires</strong> peu nombreux et de petite<br />
taille, à l’inverse des zones normales iso ou hyperdenses<br />
(pseudo-verre dépoli) comportant elles des sections vasculaires<br />
élargies. L’augmentation de la perfusion dans les<br />
zones d’aspect hyperdense correspond en fait un phénomène<br />
de redistribution vasculaire vers les zones normales.<br />
Deux mécanismes peuvent être à l’origine de la perfusion<br />
en mosaïque :<br />
Un mécanisme d’origine vasculaire primitif<br />
La cause la plus fréquente est le cœur pulmonaire chronique<br />
post-embolique, les embolies chroniques pouvant<br />
entraîner des obstructions artérielles <strong>pulmonaires</strong> définitives<br />
avec oligémie d’aval.<br />
Un mécanisme indirect lié à une obstruction<br />
bronchiolaire<br />
L’obstruction bronchiolaire entraîne une hypoventilation<br />
d’aval, responsable d’une hypoxie régionale avec vasoconstriction<br />
réflexe.<br />
Le diagnostic différentiel repose sur l’existence ou non<br />
d’un piégeage expiratoire. Ce dernier est recherché sur des<br />
coupes complémentaires en expiration forcée bloquée, en<br />
coupes de 1 mm tous les 30 mm. Un piégeage expiratoire,<br />
qui s’exprime par une majoration du gradient de densité<br />
entre les zones saines et pathologiques, signe la nature bronchiolaire<br />
de la perfusion en mosaïque et peut en être le seul<br />
témoin. Le piégeage expiratoire sera considéré comme<br />
pathologique au-delà d’une surface supérieure à celle d’un<br />
segment, un piégeage physiologique pouvant être observé<br />
dans quelques lobules <strong>pulmonaires</strong> secondaires de topographie<br />
déclive.<br />
La perfusion en mosaïque d’origine bronchiolaire se<br />
voit principalement au cours de la bronchiolite constrictive,<br />
des bronchopneumopathies chroniques obstructives et de<br />
l’asthme.
EN CONCLUSION<br />
L’analyse séméiologique en TDM-HR basée sur<br />
l’identification du signe dominant et l’appréciation de la<br />
topographie lésionnelle permet, en confrontation avec les<br />
données cliniques, d’évoquer le diagnostic différentiel des<br />
maladies <strong>diffuses</strong> le plus adéquat.<br />
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22. Brauner MW, Lenoir S, Grenier P, Cluzel P, Battesti JP, Valeyre<br />
D. Pulmonary sarcoidosis: CT assessment of lesion reversibility.<br />
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23. Brauner MW, Grenier P, Mompoint D, Lenoir S, de Crémoux<br />
H. Pulmonary sarcoidosis: evaluation with high-resolution CT.<br />
Radiology 1989; 172: 467-71.<br />
24. Cluzel P, Grenier P, Bernadac P, Laurent F, Picard JD. Pulmonary<br />
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29. Rémy-Jardin M, Degreef JM, Beuscart R, Voisin C, Rémy J. Coal<br />
worker’s pneumoconiosis: CT assessment in exposed workers and<br />
correlation with radiographic findings. Radiology 1990; 177: 363-<br />
71.<br />
30. Rémy-Jardin M, Degreef JM, Beuscart R, Voisin C, Rémy J. Coal<br />
worker’s pneumoconiosis: CT assessment in exposed workers and<br />
correlation with radiographic findings. Radiology 1990; 177: 363-<br />
71.<br />
31. Murata K, Ithoh H, Todo G et al. Centrilobular lesions of the lung:<br />
demonstration by high-resolution CT and pathologic correlation.<br />
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32. Hartman TE, Primack SL, Lee KS, Swensen SJ, Müller NL. CT of<br />
bronchial and bronchiolar diseases. Radiographics 1994; 14: 991-<br />
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lung on high-resolution CT: diagnostic considerations and pathologic<br />
correlation. AJR 1994; 162: 569-74.<br />
35. Rémy-Jardin M, Rémy J, Wallaert B, Müller NL. Subacute and<br />
chronic bird breeder hypersensitivity pneumonitis: sequential evaluation<br />
with CT and correlation with lung function tests and bronchoalveolar<br />
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36. Brauner MW, Grenier P, Mouelhi MM, Mompoint D, Lenoir<br />
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Radiology 1989; 172: 255-8.<br />
37. Moore ADA, Godwin JD, Müller NL et al. Pulmonary histiocytosis<br />
X: comparison of radiographic and CT findings. Radiology<br />
1989; 172: 249-54.<br />
38. Aberle DR, Hansell DM, Brown K, Tashkin DP. Lymphangiomyomatosis:<br />
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Respir Crit Care Med 1995; 151: 909-14.<br />
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Langerhans cell histiocytosis: evolution of lesions on CT<br />
scans. Radiology 1997; 204: 497-502.<br />
42. Terrif BA, Kwan SY, Chan-Yeung MM, Müller NL. Fibrosing<br />
alveolitis: chest radiography and CT as predictors of clinical and<br />
functional impairment at follow-up in 26 patients. Radiology 1992;<br />
184: 445-9.<br />
43. Lee JS, Im JG, Ahn JM, Kim YM, Han MC. Fibrosing alveolitis :<br />
prognostic implication of ground-glass attenuation at high-resolution<br />
CT. Radiology 1992; 184: 451-4.<br />
44. Rémy-Jardin M, Rémy J, Giraud F et al. Computed tomography<br />
assessment of ground-glass opacity: semiology and significance. J<br />
Thorac Imaging 1993; 8: 249-62.
264 C. BEIGELMAN ET COLLABORATEURS<br />
45. Primack SL, Müller NL. High-resolution computed tomography in<br />
acute diffuse lung disease in the immunocompromised patient.<br />
Radiol Clin North Am 1994; 32: 731-44.<br />
46. Brown MJ, Miller RR, Müller NL. Acute lung disease in the<br />
immunocompromised host: CT and pathologic examination findings.<br />
Radiology 1994; 190: 247-51.<br />
Qu’avez-vous retenu de cet article ?<br />
47. Godwin JD, Müller NL, Takasugi JE. Pulmonary alveolar proteinosis:<br />
CT findings. Radiology 1988; 169: 609-13.<br />
48. Stern EJ, Müller NL, Swensen SJ, Hartman TE. CT mosaic pattern<br />
of lung attenuation: etiologies and terminology. J Thorac Imaging<br />
1995; 10: 294-97.<br />
TEST DE FORMATION MÉDICALE CONTINUE<br />
Séméiologie TDM des maladies <strong>pulmonaires</strong> <strong>diffuses</strong><br />
C. BEIGELMAN, J.-P. AKAPKO, V. GALVEZ, M. KARA, PH. GRENIER<br />
Testez si vous avez assimilé les points importants de l’article en répondant à ce questionnaire sous forme de QCM.<br />
1. Quelle est la topographie préférentielle des micronodules<br />
observés au cours de la pneumoconiose des mineurs<br />
de charbon ? Cocher la ou les réponse(s) exacte(s) :<br />
A : Prédominance basale et périphérique.<br />
B : Prédominance postérieure lobaire supérieure gauche.<br />
C : Prédominance postérieure lobaire supérieure droite.<br />
Réponse(s) :<br />
2. En cas de dissémination bronchogène, quels sont<br />
les signes rencontrés en TDM-Haute résolution ? Cocher<br />
la ou les réponse(s) exacte(s) :<br />
A : Micronodules centrolobulaires.<br />
B : Aspect en arbre bourgeonnant.<br />
C : Micronodules sous-pleuraux.<br />
Réponse(s) :<br />
Réponse : p. 332<br />
3. En cas de dissémination hématogène, quels sont les<br />
signes rencontrés en TDM-Haute résolution ? Cocher la<br />
ou les réponse(s) exacte(s) :<br />
A : Micronodulation sans prédominance topographique<br />
ni à l’échelon du lobule pulmonaire ni à l’échelon<br />
du poumon.<br />
B : Micronodulation sans prédominance topographique<br />
à l’échelon du lobule pulmonaire secondaire mais<br />
prédominant aux bases.<br />
C : Micronodulation de type centrolobulaire.<br />
Réponse(s) :<br />
4. Quelles sont la ou les affections responsables<br />
d’une perfusion en mosaïque ?<br />
A : Cœur pulmonaire chronique post-embolique.<br />
B : Bronchiolite constrictive.<br />
C : Pneumocystose pulmonaire.<br />
Réponse(s) :