MEMOIRE - SCD
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2.2.2. Déficit lexical<br />
Contexte théorique, buts et hypothèses<br />
2.2.2.1. La pauvreté lexicale, au cœur du retard de langage<br />
Nous nous arrêtons maintenant sur le constat suivant : l'atteinte lexicale est au<br />
cœur des déficits composant le retard de langage. Les répercussions sur le langage<br />
écrit qui en découlent ont également, à l’école élémentaire, toute leur place dans la<br />
prise en charge. D'ailleurs,vers l'âge de 8 ans, le retard de langage oral n'est souvent<br />
plus le seul motif de consultation et parfois, le patient consulte également voire<br />
uniquement pour un trouble du langage écrit.<br />
Le lexique d’un enfant porteur de retard langagier ou de séquelles de celui-ci se<br />
caractérise essentiellement par un manque d’étendue et d’ampleur : en effet, celui-ci<br />
est très restreint. Toutefois, il ne s’agit pas d’un manque du mot mais plutôt d’un<br />
défaut de multiplicité et de précision quant au choix du ou des mots à produire.<br />
L’assimilation des nouveaux mots est ralentie et l’enfant a tendance à utiliser les<br />
mots à mauvais escient, par la surgénéralisation ou la sous-généralisation. L’enfant<br />
s'exprime de façon maladroite en produisant des périphrases.<br />
Selon RONDAL JA et SERON X (1999), les enfants présentant un retard de<br />
langage montrent des capacités réduites d’apprentissage de nouveaux mots par<br />
rapport aux enfants sans difficultés, probablement en lien avec des capacités de<br />
mémoire à court terme réduites. Ces auteurs précisent qu’il s’agit de la mémoire<br />
phonologique. GATHERCOLE SE et BADDELEY AD (1990) cités par RONDAL JA et<br />
SERON X (1999) soulignent ainsi que plusieurs études évoqueraient un lien causal<br />
entre déficit de la mémoire phonologique à court terme et pauvreté du vocabulaire.<br />
D'autres études sur ce même sujet ont montré que les enfants présentant un<br />
retard de langage auraient des capacités à répéter des non-mots inférieures à celles<br />
des enfants tout-venants. A partir de ceci, WHITE TG et al. (1989b) cités par KAIL M<br />
et FAYOL M (2000) se permettent d’émettre l’hypothèse conclusive selon laquelle les<br />
enfants, en règle générale, se baseraient sur des composantes morphologiques<br />
familières pour tenter de faire une interprétation du sens des mots qu’ils ne<br />
connaissent pas. Quant aux enfants présentant un retard langagier, ils auraient un<br />
déficit situé au niveau de la connaissance des morphèmes de la langue.<br />
Ces études nous confortent donc un peu plus dans notre hypothèse selon<br />
laquelle les enfants ayant un retard de langage ou des séquelles de ce retard<br />
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