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23.06.2013 Views

Contexte théorique, buts et hypothèses Les praxies sont la plupart du temps normales mais elles peuvent toutefois révéler une certaine immaturité de l’enfant. Par ailleurs, un élément prépondérant et primordial pour établir un diagnostic de retard de langage est l’évidente pauvreté lexicale de l’enfant. Si l’on s’intéresse aux compétences de base, on remarque que, dans le domaine mnésique, c’est la mémoire à court terme qui présente un déficit. De plus, entre 4 et 5 ans, l’enfant va utiliser des juxtapositions de mots (troubles morphosyntaxiques), des phrases simples, le plus souvent avec une mauvaise maîtrise des marques flexionnelles et dérivationnelles et des maladresses appartenant au répertoire enfantin. Les énoncés sont écourtés, on note parfois un « parler bébé » qui peut prendre des tournures archaïques. De façon générale, on observe chez l’enfant ayant un retard de langage des manques et des insuffisances dans les différents domaines linguistiques : phonologique, lexical, syntaxique, discursif et pragmatique. Certains auteurs, comme AIMARD P (1994), notent une instabilité dans le découpage de la chaîne parlée. Le retard de langage peut se constater à travers plusieurs déficits pouvant survenir isolément ou conjointement (COQUET F, 2004) : • Un déficit au niveau de la conceptualisation de l’enfant : se faire une représentation interne du sens d’un mot lui est difficile. • Un déficit au niveau de la forme : c’est alors le système linguistique qui pose problème et l’enfant a du mal à mettre en mots sa pensée de manière adaptée. • Un déficit au niveau de l’utilisation : l’enfant peut apprendre le système linguistique mais ne sait pas l’utiliser à bon escient pour communiquer. Des déficits peuvent également survenir au niveau des interactions entre ces trois composantes. Il peut également y avoir des troubles associés au retard de langage (TRAN T, 2010) : • Une immaturité psychoaffective : l’enfant n’est pas autonome, reste dans une dynamique comportementale enfantine et fait preuve de manque d’initiative. Des difficultés affectives peuvent parfois se surajouter. 34

Contexte théorique, buts et hypothèses • Un retard psychomoteur : l’enfant est maladroit et hypotonique (acquisition de la marche tardive, graphisme pauvre ou malhabile, schéma corporel mal intégré, retard de latéralisation, etc.). • Un retard de parole : il se définit comme « toute altération de la chaîne parlée constatée dans les productions verbales de l'enfant à partir de 4 ans » (BRIN F et al.,2004). On peut situer le contexte étiologique comme ceci (DUMONT JP et al., 2004): • Des facteurs héréditaires ont été évoqués (avec une plus grande fréquence de retards de langage dans certaines familles). • Des facteurs neurologiques sont connus : accidents périnatals, prématurité. • Des facteurs environnementaux peuvent être mis en avant chez certains enfants : carences affectives, enfants sous-stimulés, etc. 2.1.2. Evolution L’évolution d’un retard de langage peut prendre diverses formes, avec des variations interindividuelles. Elle dépendra de plusieurs facteurs extrinsèques comme le degré de sévérité du trouble, les stimulations environnementales, la précocité d’une prise en charge orthophonique mais également de facteurs intrinsèques tels que la maturité psychoaffective de l’enfant ou encore sa motivation. Concernant les retards simples, la scolarité, la maturation de l’enfant et la stimulation de la part de l’entourage vont permettre une normalisation du langage vers 6 ans, pour l’entrée dans le langage écrit. Il s’agit alors de l’évolution idéale. Cette évolution favorable peut se faire de façon spontanée et ce, d’autant plus que l’entourage proche est attentif et stimulant (WHITEHURST G et FISCHEL JE, 1994, cités par CHEVRIE-MULLER C et NARBONA J, 1996). De plus, la scolarisation sera un tremplin pour l’amélioration et l’enrichissement du langage. Une rééducation orthophonique ne sera donc plus nécessaire pour un enfant ayant ce type d’évolution positive. Toutefois, l’évolution peut aboutir à une stabilisation du retard au-delà de 5-6 ans. Une rééducation orthophonique aura donc lieu d’être ou de se poursuivre puisque cette stabilisation aura des répercussions sur les compétences de base nécessaires à l’apprentissage de la lecture, mais également sur l’intégration de 35

Contexte théorique, buts et hypothèses<br />

Les praxies sont la plupart du temps normales mais elles peuvent toutefois<br />

révéler une certaine immaturité de l’enfant. Par ailleurs, un élément prépondérant et<br />

primordial pour établir un diagnostic de retard de langage est l’évidente pauvreté<br />

lexicale de l’enfant. Si l’on s’intéresse aux compétences de base, on remarque que,<br />

dans le domaine mnésique, c’est la mémoire à court terme qui présente un déficit.<br />

De plus, entre 4 et 5 ans, l’enfant va utiliser des juxtapositions de mots (troubles<br />

morphosyntaxiques), des phrases simples, le plus souvent avec une mauvaise<br />

maîtrise des marques flexionnelles et dérivationnelles et des maladresses<br />

appartenant au répertoire enfantin. Les énoncés sont écourtés, on note parfois un<br />

« parler bébé » qui peut prendre des tournures archaïques.<br />

De façon générale, on observe chez l’enfant ayant un retard de langage des<br />

manques et des insuffisances dans les différents domaines linguistiques :<br />

phonologique, lexical, syntaxique, discursif et pragmatique. Certains auteurs, comme<br />

AIMARD P (1994), notent une instabilité dans le découpage de la chaîne parlée. Le<br />

retard de langage peut se constater à travers plusieurs déficits pouvant survenir<br />

isolément ou conjointement (COQUET F, 2004) :<br />

• Un déficit au niveau de la conceptualisation de l’enfant : se faire une<br />

représentation interne du sens d’un mot lui est difficile.<br />

• Un déficit au niveau de la forme : c’est alors le système linguistique qui<br />

pose problème et l’enfant a du mal à mettre en mots sa pensée de<br />

manière adaptée.<br />

• Un déficit au niveau de l’utilisation : l’enfant peut apprendre le système<br />

linguistique mais ne sait pas l’utiliser à bon escient pour communiquer.<br />

Des déficits peuvent également survenir au niveau des interactions entre ces<br />

trois composantes.<br />

Il peut également y avoir des troubles associés au retard de langage (TRAN T,<br />

2010) :<br />

• Une immaturité psychoaffective : l’enfant n’est pas autonome, reste dans<br />

une dynamique comportementale enfantine et fait preuve de manque<br />

d’initiative. Des difficultés affectives peuvent parfois se surajouter.<br />

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