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Contexte théorique, buts et hypothèses (autrement dit, par des morphes) » (LYONS J, 1970). Le morphe est donc le représentant du morphème. Souvent, un morphème peut, selon l’environnement linguistique, être réalisé par différents morphes. On appelle alors allomorphes les différentes représentations de ce morphème spécifique. L’allomorphie est donc la possibilité d’un unique morphème à être représenté par différents morphes selon le contexte. On pourra donner comme illustrations le morphème « aller » qui peut se réaliser par les morphes « all- », « v- » ou « i- », ou encore le morphème « dé- » qu’on retrouve sous les morphes « dé- » ou « dés- ». L’allomorphie est souvent responsable de changements phonologiques (et orthographiques) au niveau de la base, comme par exemple la postériorisation de la voyelle (exemple : « couleur » – « colorier »). On parle de supplétisme ou supplétion lorsque les allomorphes changent totalement la forme de la base. Exemples : « ludique » pour « jeu ». 1.1.1.3. Mots simples et mots complexes 1.1.1.3.1. Définition du mot et problèmes liés à cette entité Que l’on étudie le morphème ou le mot en premier, une certaine connaissance de l'un ou de l’autre est nécessairement présupposée. Nous tenterons d’expliquer dans quelle mesure ces deux unités sont liées. La notion de mot regroupe plusieurs réalités. En effet, il recouvre le signe mais existe également d’un point de vue social et psychologique, d'où certaines difficultés pour l'analyser. Le mot est traditionnellement défini comme une « unité de pensée, susceptible d’être notée graphiquement entre deux blancs, entrant dans une catégorie grammaticale définie (nom, adjectif, verbe, etc.) et ayant un sens déterminé » (MARCHAND F et al., 1975). Cela dit, les mots peuvent appartenir à plusieurs catégories grammaticales (exemple : être un nom et un adjectif), avoir plusieurs sens (polysémie), ou encore ne pas correspondre à une unité de pensée (exemple : « fur » dans « au fur et à mesure »). 18
Contexte théorique, buts et hypothèses Le mot est donc une « unité socialement chargée de sens », qu’il est très intéressant, d’un point de vue sémantique et formel, de segmenter en morphèmes. On distingue : 1.1.1.3.2. Le mot et les morphèmes • les mots simples ou non construits, ne comprenant qu’un seul morphème. Exemple : « vase ». • les mots complexes ou construits ou polymorphémiques, comprenant plusieurs morphèmes (une base et un ou plusieurs affixes). Certains sont des mots fléchis (radical associé à un ou des affixes flexionnels). Exemples : « mangent », « rires ». D’autres sont dérivés (radical et affixes dérivationnels). Exemple : « anticonstitutionnellement ». Les mots morphologiquement complexes représentent, selon l’étude de REY- DEBOVE J (1984) cité par KAIL M et FAYOL M (2000), 80% des 34 920 mots du Robert Méthodique. Aussi, les formes dérivationnelles constituent une large proportion des nouveaux mots que les enfants apprennent dans les livres scolaires correspondant aux années d’école primaire (NAGY WE et ANDERSON RC, 1984, cités par COLE P et al.,2003). L’importance des connaissances morphologiques pour la compréhension du sens des mots est donc indéniable. 1.1.2. La dérivation 1.1.2.1. Dérivation et affixes La dérivation et la composition sont les deux processus composant la « combinatoire » qui était, déjà selon DUBOIS J (1965), la « syntaxe du mot ». La dérivation est une opération qui permet la formation d’unités lexicales, et ce, par l’ajout d’un affixe à un mot. Un affixe est un morphème grammatical lié qui s’ajoute au radical d’un mot (à un morphème lexical). On appellera alors « dérivé » le mot construit par affixation, composé d’un radical et d’un ou de plusieurs affixes. Parmi ces affixes, on note encore la dissociation entre ceux qui sont : • Flexionnels Ceux-ci ne créent pas de mots nouveaux mais plutôt d’autres formes d’un même mot. 19
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Le mot est donc une « unité socialement chargée de sens », qu’il est très<br />
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On distingue :<br />
1.1.1.3.2. Le mot et les morphèmes<br />
• les mots simples ou non construits, ne comprenant qu’un seul<br />
morphème. Exemple : « vase ».<br />
• les mots complexes ou construits ou polymorphémiques, comprenant<br />
plusieurs morphèmes (une base et un ou plusieurs affixes). Certains sont<br />
des mots fléchis (radical associé à un ou des affixes flexionnels).<br />
Exemples : « mangent », « rires ». D’autres sont dérivés (radical et<br />
affixes dérivationnels). Exemple : « anticonstitutionnellement ».<br />
Les mots morphologiquement complexes représentent, selon l’étude de REY-<br />
DEBOVE J (1984) cité par KAIL M et FAYOL M (2000), 80% des 34 920 mots du<br />
Robert Méthodique. Aussi, les formes dérivationnelles constituent une large<br />
proportion des nouveaux mots que les enfants apprennent dans les livres scolaires<br />
correspondant aux années d’école primaire (NAGY WE et ANDERSON RC, 1984,<br />
cités par COLE P et al.,2003). L’importance des connaissances morphologiques pour<br />
la compréhension du sens des mots est donc indéniable.<br />
1.1.2. La dérivation<br />
1.1.2.1. Dérivation et affixes<br />
La dérivation et la composition sont les deux processus composant la<br />
« combinatoire » qui était, déjà selon DUBOIS J (1965), la « syntaxe du mot ».<br />
La dérivation est une opération qui permet la formation d’unités lexicales, et ce,<br />
par l’ajout d’un affixe à un mot.<br />
Un affixe est un morphème grammatical lié qui s’ajoute au radical d’un mot (à<br />
un morphème lexical). On appellera alors « dérivé » le mot construit par affixation,<br />
composé d’un radical et d’un ou de plusieurs affixes.<br />
Parmi ces affixes, on note encore la dissociation entre ceux qui sont :<br />
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Ceux-ci ne créent pas de mots nouveaux mais plutôt d’autres formes d’un<br />
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