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Sergueï Doubinine<br />
russe au sein du contexte financier mondial établi, mais aussi du développement<br />
de son potentiel propre.<br />
Depuis ces deux dernières décennies, l’économie russe génère un volume<br />
d’épargne dépassant l’ampleur des investissements de capitaux en interne. À la<br />
veille de la crise de 2008, la part de l’épargne dans le PIB de la Russie était de 31,5%<br />
contre 21% pour les investissements. Aujourd’hui, l’économie russe continue à<br />
constituer de l’épargne à grande échelle qui, par ailleurs, ne trouve pas d’emploi<br />
adéquat à l’intérieur du pays. Résultat, la fuite nette de capitaux hors de Russie<br />
en 2011 aura été de 80,5 milliards de dollars. Le ministre de l’économie Andreï<br />
Bélooussov indique que le volume de fuite nette de capitaux en 2012 pourrait<br />
être de 60 à 70 milliards de dollars. La Russie participe au maintien de l’équilibre<br />
mondial en couvrant des déficits dans les budgets d’entreprises gouvernementales<br />
et privées en qualité de créditeur.<br />
Le déséquilibre entre les sorties et les entrées de capitaux est constaté depuis<br />
deux décennies et se prolongera visiblement au cours des années à venir. Initier un<br />
retournement de cette tendance vers un afflux net de crédits et d’investissements,<br />
si possible sous forme d’investissements directs (dont la part est aujourd’hui<br />
inférieure à 10% des entrées de capitaux en Russie), constitue donc une tâche<br />
stratégique majeure. Et qui ne peut pas être le fait de mesures administratives.<br />
Les investissements étrangers directs dans l’économie russe sont régulés<br />
trop strictement par le gouvernement. Cependant, le principal obstacle à<br />
l’augmentation des investissements directs de capitaux dans l’activité économique<br />
de la Russie est un climat d’investissements encore insuffisamment favorable.<br />
Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement<br />
(CNUCED), la Russie, au cours de la dernière décennie, a réalisé des progrès<br />
significatifs en matière d’attraction d’investissements directs étrangers. L’indice<br />
en question inclut les investissements dans des capitaux d’actionnariat, des<br />
bénéfices de réinvestissement, des emprunts internes aux grandes entreprises.<br />
La part de la Russie dans le volume mondial des investissements directs a atteint<br />
son maximum avant la crise, soit 4%, puis a commencé de diminuer jusqu’à<br />
3,4% en 2011, et 2,4% en 2012. Cependant, la Russie se maintient parmi les dix<br />
premiers États du monde selon cet indice.<br />
Des problèmes existent en outre dans le développement du mode – traditionnel<br />
pour la Russie – d’attraction d’investissements étrangers dans les outils du marché<br />
financier et du crédit bancaire. Depuis que le marché financier est apparu en<br />
Russie, il s’y est développé avec la participation active d’investisseurs étrangers –<br />
leur part était traditionnellement de 20% de la capitalisation du marché des actions<br />
des émetteurs de Russie. Dans les années de croissance économique, le facteur<br />
du capital étranger a eu une signification positive. Or, dans les périodes de crise<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013