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Pierre Kopp<br />
trimestre 2009), demeurait, fin 2010, inférieur de plus de 9% à son niveau d’avant<br />
crise malgré un rebond trimestriel moyen de plus de 2% entre fin 2009 et début<br />
2011. Cette atonie de l’investissement des entreprises s’explique, d’une part, par<br />
la dégradation du contexte économique général qui a pesé sur les perspectives de<br />
débouchés, d’autre part, par la synchronisation du retournement économique à<br />
l’échelle mondiale qui a largement pesé sur la demande extérieure et s’est traduite<br />
par un net recul des exportations (-15% entre le premier trimestre 2008 et le point<br />
bas au deuxième trimestre 2009).<br />
Cette reprise molle de l’économie française a par la suite été fortement affectée<br />
par l’extension de la crise des dettes souveraines et la dégradation des finances<br />
publiques nationales.<br />
L’endossement par les dirigeants de la zone euro du premier plan d’aide à la<br />
Grèce intervenu en mai 2010 s’est traduit par un net ralentissement des principales<br />
composantes de la croissance (consommation, investissement, exportations).<br />
Les plans de sauvetage successifs accordés à l’Irlande (septembre 2010) puis au<br />
Portugal (avril 2011) ont par la suite mis en lumière les difficultés d’autres pays<br />
de la zone euro comme l’Italie, l’Espagne ou Chypre qui ont largement dégradé le<br />
contexte économique.<br />
Les finances publiques de la France ont elles-mêmes largement pâti des effets du<br />
retournement conjoncturel de 2008. Les réponses de politique macroéconomique<br />
qui ont suivi dans le cadre du Plan de relance de l’économie notamment et le<br />
ralentissement brutal de l’activité ont contribué au creusement des déficits et à<br />
l’accroissement du poids de la dette publique dans le PIB.<br />
Alors que le poids de la dette publique se stabilisait autour de 65% du PIB et<br />
entamait un reflux dans le courant de l’année 2007, sa croissance est repartie à la<br />
hausse dès le premier trimestre 2008 puis s’est fortement accélérée dès la fin 2008<br />
et jusqu’à la mi 2010. Entre le premier trimestre 2008 et le deuxième trimestre<br />
2010, le montant de la dette publique s’est accru de 27,3% pour atteindre près<br />
de 1 600 milliards d'euros. Sous l’effet de cette hausse et du repli de la croissance<br />
économique, le poids de la dette a atteint 83,8% du PIB au deuxième trimestre<br />
2010, contre 66,2% deux ans plus tôt. Après une courte période de stabilisation<br />
du montant de la dette et d’une baisse technique de son poids dans le PIB dûe au<br />
retour de la croissance, elle a de nouveau enregistré une forte augmentation dès<br />
le début de l’année 2011 sous l’effet de l’éclatement et de l’extension de la crise des<br />
dettes souveraines intervenue quelques mois plus tôt. Au deuxième trimestre 2012,<br />
la dette publique représentait 92% du PIB à 1 832 milliards d'euros.<br />
Outre le ralentissement de l’activité économique nationale et internationale, la<br />
dégradation de la situation financière de la France a participé à la détérioration de<br />
ses conditions de financement sur les marchés financiers. Le niveau de la prime de<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013