22.06.2013 Views

Sommaire - CCIFR

Sommaire - CCIFR

Sommaire - CCIFR

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

2012, année de transition ou de rupture ?<br />

Venezuela, le Pakistan, la Birmanie, etc., il est communément admis de chercher<br />

à en établir avec les périodes passées.<br />

En 2012, tant les partisans du pouvoir que les opposants avaient en mémoire<br />

les événements de la fin des années 1980 et du début des années 1990. Moins<br />

en référence à la perestroïka (bien que des coïncidences entre le « dégel<br />

medvedévien » qui n’a pas eu lieu et celui de Gorbatchev qui, lui, a bien eu lieu<br />

aient parfois été soulignées) qu’à l’augmentation de l’activisme social. D’un<br />

autre côté, en raison du manque de consensus national concernant tel ou tel<br />

événement de l’histoire propre, la référence à ces analogies conduit parfois à des<br />

conclusions contradictoires. En énumérant les divers scénarios en vogue parmi<br />

les élites, un élément ressort toujours : les approches décrites (sauf la première)<br />

servent rarement de modèle d’action, et leurs partisans n’ont pas vraiment fait<br />

savoir quelles étaient leurs propres prévisions quant à l’avenir.<br />

L’approche « guékatchépiste ». L’erreur principale de la fin des années 1980<br />

consistait à avoir « baissé la garde », à avoir cédé à l’« ennemi » intérieur et extérieur<br />

– et finalement le pouvoir a lâché. En tirant les leçons du passé, il convient de<br />

faire preuve de fermeté, de sévérité, de ne pas chercher à plaire aux partenaires<br />

occidentaux, et alors tout ira bien.<br />

L’approche « années 1980 » (plutôt caractéristique de ceux qui, pendant la<br />

perestroïka, vivaient à Moscou, et – plus rarement – à Leningrad). L’activisme<br />

social est un indicateur d’échec, et si on en ignore la nature, on peut tout perdre.<br />

Il est important de noter que la séparation entre les approches « guékatchepiste »<br />

et « années 1980 » ne recoupe pas la distinction admise entre « réformateurs » et<br />

« rétrogrades ». Chacune de ces catégories (largement virtuelles) a ses partisans<br />

« années 1980 » et ses « guékatchépistes », présents tant dans les « structures de<br />

force » (police, armée, justice) que dans le parti « Russie Unie » ou au parlement.<br />

Simplement, nous n’avons pas eu en Russie la possibilité de vérifier qui parmi<br />

eux est le plus fort, car les représentants des élites se sont vues contraints de faire<br />

carrière pour survivre en relevant les défis jetés par le pouvoir.<br />

L’approche sacraliste. L’État est tout-puissant, et Vladimir Poutine n’a pas<br />

perdu de son initiative politique, il fera pression pour retourner la situation à<br />

son avantage. Il faut donc s’adapter à la réalité telle qu’elle se présente et, dans ce<br />

cadre, mettre en pratique autant que possible ses propres idées quant à ce qui est<br />

beau et bien. Ce groupe rationalise généralement son point de vue par la thèse<br />

selon laquelle « l’opposition est pire encore » ou par des exagérations quant aux<br />

« manœuvres en coulisses » au niveau mondial visant à déstabiliser le régime<br />

politique en Russie.<br />

L’approche systèmocentrique. Le risque principal est une rupture du<br />

« système » en tant que tel. Il ne s’agit pas tant des institutions politiques<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

51

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!