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Les élections françaises de 2012<br />
Pourquoi la présidence de François Hollande<br />
ne sera pas un « long fleuve tranquille »<br />
Gérard Grunberg<br />
Les élections nationales du printemps 2012 ont provoqué la septième alternance<br />
politique depuis 1981. La gauche, dans l’opposition depuis 2002, est revenue au<br />
pouvoir avec la victoire présidentielle de François Hollande en mai puis la victoire<br />
législative du Parti socialiste en juin.<br />
À la seule exception de 2007, aucune majorité législative sortante n’a gagné les<br />
élections depuis 1981. En 2012, l’alternance était attendue et prévue par les sondages.<br />
L’ampleur de la crise économique et de la crise européenne avait considérablement<br />
affaibli la popularité du président de la République, Nicolas Sarkozy, et de son parti,<br />
l’UMP. Comme en 2007, le principal challenger du candidat de l’UMP était celui du<br />
Parti socialiste. La victoire présidentielle de François Hollande a été le plus souvent<br />
analysée comme une victoire par défaut, les électeurs ayant voté davantage contre<br />
Nicolas Sarkozy que pour son concurrent au second tour de l’élection présidentielle.<br />
Il y a dans cette analyse une part de vérité. Néanmoins, si les Français semblaient<br />
en majorité souhaiter le départ du président sortant, encore fallait-il qu’il existe<br />
un challenger crédible parmi les autres candidats. François Hollande a su être ce<br />
challenger. Il convient donc d’abord d’analyser les conditions dans lesquelles il a su<br />
conquérir cette position de challenger crédible.<br />
L E PA R C O U R S D E F R A N Ç O I S H O L L A N D E<br />
E T L A P R I M A I R E S O C IA L I S T E D E 2 0 1 1<br />
Seul le Parti socialiste pouvait produire un adversaire capable de battre le président<br />
sortant. En effet, depuis 1981, seuls les deux grands partis de gouvernement,<br />
gaulliste (RPR puis UMP) et socialiste, ont été en mesure de remporter cette<br />
élection. Depuis l’instauration du quinquennat présidentiel et l’inversion du<br />
calendrier électoral en 2002, les élections nationales sont devenues une sorte de<br />
Gérard Grunberg, Directeur de recherche émérite au CNRS, Centre d’études européennes<br />
de Sciences-Po.<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013