22.06.2013 Views

Sommaire - CCIFR

Sommaire - CCIFR

Sommaire - CCIFR

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

174<br />

Jean-Pierre Maulny<br />

renégocierait et rendrait publics les accords de défense que la France avait signés<br />

avec huit pays africains. L’objectif était de faire la transparence sur la politique<br />

africaine de la France, et d’éviter que cette dernière ne se trouve automatiquement<br />

engagée dans des actions militaires visant à défendre les régimes en place face à<br />

leurs opposants.<br />

De même, la question des bases pré-positionnées de la France en Afrique a<br />

été l’objet d’un débat lors de l’élaboration du livre blanc français sur la défense et<br />

la sécurité nationale de 2008 et du nouveau livre blanc devant être rendu public à<br />

la fin du mois de février 2013. Dans le livre blanc de 2008, la réduction de quatre<br />

à deux du nombre de bases en Afrique avait été évoquée à la fois pour réaliser des<br />

économies et pour basculer le dispositif de défense français sur le Proche-Orient<br />

avec l’ouverture d’une base à Abou Dabi.<br />

L A M O N T É E I N E X O R A B L E D E L A M E NAC E<br />

L’encre du précédent livre blanc sur la défense à peine séchée, la question de la<br />

déstabilisation du Sahel par des mouvements islamistes issus de la guerre civile<br />

algérienne a rapidement posé à la France un défi de sécurité. En 2008, la menace<br />

est déjà réelle mais elle reste limitée. Elle donne lieu notamment à des échanges<br />

réguliers entre les services de renseignement américains et français. Pour la France,<br />

cette menace va se concrétiser par l’enlèvement, en septembre 2010, de cinq de<br />

ses ressortissants travaillant pour l’entreprise Areva dans le nord-Niger. Tous les<br />

ingrédients d’une déstabilisation massive de la région se mettent alors en place :<br />

revendication politique des Touaregs vis-à-vis de Bamako, désagrégation progressive<br />

du pouvoir central malien incapable d’administrer le pays et miné par la corruption,<br />

développement de réseaux de trafic de drogue, irruption des extrémistes islamistes<br />

qui ont migré petit à petit dans le sud Sahel et dont les ressources financières sont<br />

alimentées par le trafic de drogue et les rançons espérées lors des prises d’otages. Entre<br />

2008 et 2010, et bien que cela fasse l’objet de peu de publicité, la menace islamiste<br />

dans cette région est donc devenue un sujet majeur d’inquiétude pour la France.<br />

Cette dernière possède une communauté importante et des intérêts économiques à<br />

défendre dans la région. Paris craint également que ces mouvements ne fassent des<br />

émules sur son territoire, notamment du fait de la montée de l’islamophobie et de<br />

la crise économique. De plus, les étendues géographiques importantes et le repli de<br />

l’administration centrale malienne sont en train de faire du nord du pays une sorte de<br />

« Sahelistan » propice au développement d’une enclave terroriste. L’intervention en<br />

Libye contribue à accroître le phénomène. Les mercenaires touaregs qui appuyaient<br />

le colonel Kadhafi fuient la Libye au moment de la chute du dictateur, emportant<br />

avec eux des stocks d’armes qui n’avaient pas été sécurisés. Quatre cents combattants<br />

potentiels se réfugient alors au nord-Mali. Les événements se précipitent. En janvier<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!