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Barah Mikaïl<br />
politique moyen-orientale que d’aucuns considèrent comme extrêmement<br />
menaçante. Le « Printemps arabe » est donc synonyme de profondes incertitudes<br />
pour la région.<br />
Ce contexte est propice à un « printemps diplomatique » français dans la<br />
région. Certes, la Syrie continue à mettre en évidence la forte implication de<br />
Paris, de même que le dossier malien. Le ministre des affaires étrangères, Laurent<br />
Fabius, est particulièrement actif. Pour autant, prise dans sa globalité, la voix de<br />
la France paraît un peu moins incisive que sous la présidence de Nicolas Sarkozy.<br />
Or, le contexte actuel requiert non seulement que Paris insiste plus sur ses priorités<br />
en matière de politique étrangère, mais qu’il clarifie ses dynamiques d’alliances<br />
internationales.<br />
Les tendances apparues ces dernières années ont mis en évidence la « relation<br />
privilégiée » unissant la France et le Qatar. C’est Nicolas Sarkozy qui a appuyé<br />
cette politique, dès son arrivée au pouvoir. La présence à ses côtés de l’émir du<br />
Qatar lors du défilé du 14 juillet 2007 en témoigne. L’hommage de la France au<br />
Qatar pour son rôle dans le dénouement de l’affaire des infirmières bulgares, la<br />
concertation proche de Nicolas Sarkozy et de l’émir sur l’attitude à adopter vis-àvis<br />
du « Printemps arabe », ou encore le rachat par Doha d’une grande partie du<br />
capital du PSG et son annonce du lancement d’un plan de financement pour les<br />
banlieues parisiennes n’ont été que quelques-unes des confirmations de ce fait.<br />
La tendance est-elle amenée à perdurer ? Rien ne permet de penser le contraire.<br />
Mais il est permis aussi de douter des intérêts réels retirés par Paris en la matière.<br />
À s’afficher aussi franchement aux côtés du Qatar, la France réduit ses marges de<br />
manœuvre politique. L’Émirat est de plus en plus critiqué pour son exubérance<br />
politique. En parallèle, la sacralisation de ce lien ne peut que provoquer l’animosité<br />
de l’Arabie saoudite, qui n’apprécie pas d’être concurrencée par son petit voisin<br />
péninsulaire. La rupture du lien franco-qatari n’est pas pour autant à privilégier,<br />
loin s’en faut. Mais que ce soit vis-à-vis du monde arabe pris dans son ensemble,<br />
ou dans le cas des pays du Golfe, Paris ne devrait pas hésiter à placer tous les<br />
partenaires sur un même niveau. Sans quoi l’exclusivisme apparent de sa relation<br />
avec le Qatar pourrait bien se retourner contre lui.<br />
La France a peu de chances de soustraire ses orientations au cadre global<br />
européen. Fervente défenseure d’une politique étrangère européenne forte, elle<br />
continuera à promouvoir cet axe. Mais certaines de ses options basées sur la notion<br />
d’intérêt national devront être clarifiées. C’est notamment le cas de ses relations<br />
avec les pays arabes du Golfe, tout comme de son rapport à l’Iran. Les tractations<br />
menées avec la République islamique sur les questions nucléaires n’ont pas apporté<br />
de résultats significatifs, notamment parce que la France a abordé ces négociations<br />
en étant trop sur la défensive. Paris n’y a pas gagné non plus en prestige. Son<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013