Sommaire - CCIFR

Raison d’être
international et du séparatisme intérieur. Tous ces phénomènes ont existé à
l’international durant des millénaires comme à la fin du XXe siècle, et, au début du
XXIe, après que les « grandes » idéologies ont quitté l’arène internationale, ils sont
revenus en tant que facteurs déterminants parmi les circonstances politiques lors
de la prise de décisions de la part des grandes puissances.
Ainsi le monde s’est-il progressivement « dégelé » et revient-il à un état de
chaos qui lui est habituel. Et l’avenir des institutions internationales, un des acquis
du XXe siècle, reste en question. Pour l’instant, le maintien de l’OTAN montre
qu’en présence d’intérêt politiques ou économiques isolés ou particulièrement
proches, l’utilité d’une forme organisée de lutte pour ses droits (le maintien du
pouvoir dans le cas de l’Alliance) dépasse les inconvénients qui peuvent découler
du maintien d’un appareil bureaucratique ou de la nécessité d’un plan d’action
concerté minimal et officialisé.
De plus, dans des circonstances précises, avec notamment le prolongement
de la tendance à l’augmentation du nombre des centres de force non-occidentaux,
l’Alliance de l’Atlantique nord reste la seule alliance militaire en son genre en
temps de paix, mécanisme efficace de prise de décisions communes entre des
pays très proches du point de vue politique. Or, le retour de la France au sein de
la structure militaire du bloc ne fait que confirmer cette perspective justement
du point de vue offensif.
À Q U O I B O N L A F O R C E ?
D’ailleurs, pour répondre à la question de savoir dans quelle direction va évoluer
l’OTAN, il est indispensable de revenir à un thème central de la théorie et de
la pratique des relations internationales. C’est la question de la force ou, plus
exactement, de sa dimension militaire, des moyens (y compris leur usage) pour
imposer sa volonté à ses partenaires sur la scène internationale.
Ces deux dernières décennies, un point de vue s’est répandu selon lequel
la signification de la force militaire comme principal régulateur des relations
internationales s’est quelque peu réduite. Au niveau mondial, ce phénomène a été
renforcé par l’apparition de l’arme nucléaire, qui a considérablement limité le champ
d’application du moyen d’apprécier le rapport entre les forces, à savoir un conflit
armé de grande ampleur. Dans le dernier quart du XXe siècle, la force militaire
a perdu de sa valeur en raison de l’accroissement des interférences économiques
et de la fin de la confrontation idéologique. Au XXIe siècle, les menaces se sont
encore accrues avec l’apparition du terrorisme international et de la criminalité
hors-frontières.
La majorité des grands défis du monde contemporain, notamment ceux qui
peuvent mettre en doute la capacité des États à remplir leurs obligations de base vis-
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013
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