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Sommaire - CCIFR

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Roses et épines du tandem franco-allemand<br />

et de leurs alliés, tenants de principes étatistes et égalitaires. Leur arrivée au pouvoir<br />

a logiquement conduit à des ratés au sein du couple franco-allemand. Hollande se<br />

retrouva à jouer le rôle délicat d’intermédiaire entre les pays relativement stables<br />

et riches de l’Europe du nord, fidèles à leur stratégie néo-libérale et monétariste<br />

(Allemagne, Pays-Bas, Finlande), et les États méditerranéens frappés par la crise,<br />

et à chercher, conformément à son style politique, des compromis. Lors de la<br />

préparation des deux sommets les plus importants de l’Union européenne, en juin<br />

et en octobre 2012, la partie française élargit pour la première fois leur format en<br />

invitant les chefs de gouvernement des deux États les plus importants de l’Europe<br />

du sud : Mario Monti pour l’Italie et Manuel Rajoy pour l’Espagne.<br />

En soutenant leur demande d’aide financière, Hollande s’efforça de neutraliser<br />

le risque de transformer le contributeur principal, l’Allemagne, en acteur-clé<br />

parmi les 27 États de l’Union européenne. « Le rééquilibrage de la relation francoallemande,<br />

entrepris par François Hollande, est une nécessité », souligna Hubert<br />

Védrine, ancien conseiller diplomatique de Mitterrand puis ministre français des<br />

affaires étrangères de 1997 à 2002. Le couple franco-allemand se transforme alors<br />

de plus en plus souvent en quatuor.<br />

Ceci donna des résultats. Les critiques émises par les médias allemands à l’égard<br />

du programme économique populiste des socialistes français s’atténuèrent à mesure<br />

que Hollande apportait des corrections à beaucoup de ses promesses de campagne.<br />

Après d’âpres négociations lors des sommets de l’UE en juin et octobre 2012, un<br />

accord fut conclu sur les questions les plus épineuses. Les moyens mis en place par<br />

la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI sauvèrent<br />

la Grèce de la faillite en échange de la mise en place par Athènes d’une politique<br />

économique de rigueur. Les banques espagnoles en déroute bénéficièrent aussi<br />

de crédits solides. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne,<br />

promit de prendre des mesures censées faire baisser les taux d’intérêts pour les<br />

obligations d’État des pays à problèmes sur les marchés financiers mondiaux. La<br />

menace d’un effondrement de la zone euro recula. L’idée allemande de créer une<br />

union bancaire ayant vocation à superviser six mille établissements de crédit en<br />

Europe se précisa.<br />

Dans le même temps, Hollande dut renoncer à renégocier le Pacte de discipline<br />

budgétaire et obtint que le parlement français signe le texte dans sa forme<br />

originelle. La stimulation de la croissance économique et de l’emploi à l’échelle de<br />

l’Union européenne qu’il avait promise revint à la création d’un fonds commun<br />

assez modeste de financement de projets d’investissements doté à hauteur de 120<br />

milliards d’euros (soit 1% du PIB cumulé des 27 pays de l’UE).<br />

Lors du sommet suivant, en décembre 2012, Berlin et Paris exposèrent de<br />

nouvelles divergences. Cette fois, le désaccord portait sur le budget de l’Union<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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