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102 Crise financière. La Russie en quête de réponse ainsi que sur la transparence des informations et des règles de consolidation des pièces comptables. Une partie de la loi a été « le principe de Walker » qui introduit des restrictions sur la taille des actifs de spéculation dans les bilans financiers des banques. Il a été considéré que les premières explosions de bulles liées aux dettes ont commencé dans le domaine du marché financier des instruments financiers dérivés. La déclaration de la banque française PNB Paribas en août 2007 concernant ses pertes colossales sur le marché des subprimes d’hypothèque, puis la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre de la même année ont été unanimement reconnues comme le tournant ayant marqué le début de la crise financière. Les transactions portant sur des dérivés ont été les opérations les plus risquées sur le marché financier mondial dans la période de la crise passée. Les problèmes concrets sont apparus avant tout sur les marchés de Credit default swaps (CDS) [Couvertures de défaillance] et de Collateralised debt obligations (CDO) sur des paquets de prêts hypothéqués aux États-Unis « de qualité limitée » (subprime). C’est ainsi qu’à la veille de la crise de 2007-2009, le volume des transactions sur des produits structurés complexes, soit des dérivés de type CDO et CDS, a augmenté pour doubler celui du PIB mondial, tandis que tout le marché des dérivés horsbourse était neuf fois supérieur au PIB mondial. Les investissements dans les transactions sur le marché des dérivés, avant tout les transactions hors marché organisé (over-the-counter derivatives) relèvent des catégories des investissements financiers les plus risqués. La législation américaine a exigé de faire passer les investissements de ce type depuis la zone fermée des relations bilatérales banque – client à la sphère transparente de l’activité boursière sur une base électronique. La régulation du marché financier des États-Unis a exigé dans le cadre de la loi Dodd-Frank de faire passer les opérations des instruments dérivés swap « vers les systèmes ou les plateformes commerciales dans le cadre desquels la possibilité de prendre part à la conclusion des transactions sur les swaps doit être assurée à de nombreux participants ». Par ailleurs, dans la période de sortie de crise, la croissance accélérée du volume des opérations sur des instruments dérivés s’est poursuivie. Si en 2007, le volume des dérivés détenus par les cinq plus grandes banques américaines était 33,6 fois plus important que celui de leurs autres actifs, en 2011, ce coefficient était de 50,8. * * * Que se passe-t-il ensuite ? Il est évident que le temps est venu d’élaborer un nouvel ensemble de principes visant à réglementer le marché financier. Le système financier actuel est apparu comme le résultat de deux courants d’innovations. D’une part, les hautes technologies ont créé un réseau de transmission de données RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013

Sergueï Doubinine sur les transactions financières, et ces flux d’information ont pris une ampleur résolument nouvelle. De l’autre, l’offre de nouveaux instruments financiers a été la réponse à une demande croissante dans le domaine des services du marché financier. L’augmentation régulière, durant plusieurs décennies, du volume des épargnes qui se sont transformées en investissements sur le marché des titres a engendré une offre d’innovations financières. Les avantages et les inconvénients de cette évolution sont devenus latents lors de la crise financière. Le caractère mondial du marché financier contemporain et la globalité de la crise, semble-t-il, prédéterminent la nécessité de conférer un caractère supranational à la régulation de ce marché. En période de crise, il est cependant devenu évident que sur un objet global de régulation (le marché financier mondial), seul un sujet national (les gouvernements des États nations) peut intervenir comme personne active, comme régulateur. C’est pourtant précisément ce fait qui rend opportune la coopération entre les États sur la base de négociations. Il est nécessaire que les autorités monétaires et de régulation en Russie mettent en place de telles négociations, de façon plus intense que cela n’a été fait avant la crise. Il doit s’agir des conditions et des méthodes de jonction entre d’un côté les organismes financiers et les banques et de l’autre le marché mondial, ainsi qu’entre les régulateurs et les mécanismes de régulation qui déterminent réellement les règles du jeu sur ce marché. Dans le cas contraire, le système financier russe est menacé d’une perspective de marginalisation conséquemment à l’élévation des cotations de risque des opérations financières à participation russe. RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013 103

Sergueï Doubinine<br />

sur les transactions financières, et ces flux d’information ont pris une ampleur<br />

résolument nouvelle. De l’autre, l’offre de nouveaux instruments financiers a été<br />

la réponse à une demande croissante dans le domaine des services du marché<br />

financier. L’augmentation régulière, durant plusieurs décennies, du volume des<br />

épargnes qui se sont transformées en investissements sur le marché des titres a<br />

engendré une offre d’innovations financières. Les avantages et les inconvénients de<br />

cette évolution sont devenus latents lors de la crise financière.<br />

Le caractère mondial du marché financier contemporain et la globalité de la<br />

crise, semble-t-il, prédéterminent la nécessité de conférer un caractère supranational<br />

à la régulation de ce marché. En période de crise, il est cependant devenu évident<br />

que sur un objet global de régulation (le marché financier mondial), seul un sujet<br />

national (les gouvernements des États nations) peut intervenir comme personne<br />

active, comme régulateur. C’est pourtant précisément ce fait qui rend opportune la<br />

coopération entre les États sur la base de négociations.<br />

Il est nécessaire que les autorités monétaires et de régulation en Russie mettent<br />

en place de telles négociations, de façon plus intense que cela n’a été fait avant la<br />

crise. Il doit s’agir des conditions et des méthodes de jonction entre d’un côté les<br />

organismes financiers et les banques et de l’autre le marché mondial, ainsi qu’entre<br />

les régulateurs et les mécanismes de régulation qui déterminent réellement les<br />

règles du jeu sur ce marché. Dans le cas contraire, le système financier russe est<br />

menacé d’une perspective de marginalisation conséquemment à l’élévation des<br />

cotations de risque des opérations financières à participation russe.<br />

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