Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly
Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly
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En eff<strong>et</strong>, ce qui caractérise c<strong>et</strong>te époque a posteriori, ce sont les famines <strong>et</strong> les ouragans,<br />
les épidémies <strong>et</strong> les crises démographiques, les meurtres <strong>et</strong> l’appropriation de terres, de<br />
gré ou de force. Rien de tout cela n’était nouveau en <strong>Polynésie</strong>, mais les rencontres <strong>et</strong><br />
les heurts entre insulaires <strong>et</strong> étrangers provoquèrent des transformations rapides qui ont<br />
profondément marqué la région.<br />
Au XVIII e<br />
Au XVIII siècle, toute la région incluse dans le « triangle polynésien », formé par Hawai,<br />
l’île de Pâques (Rapa Nui) <strong>et</strong> la Nouvelle-Zélande (Aotearoa), avait depuis longtemps été<br />
peuplée par ces « <strong>Polynésie</strong>ns » qui partageaient une même ascendance.<br />
e<br />
siècle, toute la région incluse dans le « triangle polynésien », formé par Hawai,<br />
l’île de Pâques (Rapa Nui) <strong>et</strong> la Nouvelle-Zélande (Aotearoa), avait depuis longtemps été<br />
peuplée par ces « <strong>Polynésie</strong>ns » qui partageaient une même ascendance.<br />
Pour les <strong>Polynésie</strong>ns, les îles sont la demeure, la terre (fenua), le territoire des ancêtres,<br />
la terre des générations futures, le lieu avec lequel chacun entr<strong>et</strong>ient un lien intime car<br />
faisant partie intégrante de son être, le lieu que l’on a nommé, conquis <strong>et</strong> pour lequel on<br />
a combattu.<br />
Trois mille ans d’exploration <strong>et</strong> d’occupation ont fait naître chez eux une identité<br />
indissociable de la terre, des forêts, des lagons <strong>et</strong> de la haute mer ; tous ces éléments<br />
qui, réunis, forment l’« Océanie », telle que l’évoque l’écrivain <strong>et</strong> chercheur Tongien,<br />
Epeli Hau’ofa.<br />
Ce lien profond s’est matérialisé dans des obj<strong>et</strong>s, des histoires, des traditions orales, des<br />
chants, des danses, des monuments, des constructions <strong>et</strong> des pratiques culturelles<br />
diverses. <strong>Polynésie</strong> - <strong>Arts</strong> <strong>et</strong> divinités, <strong>1760</strong>-<strong>1860</strong> s’intéresse avant tout aux obj<strong>et</strong>s, pris<br />
dans leur contexte le plus large. Toutefois ces obj<strong>et</strong>s – figures ou hameçons, éventails ou<br />
casse-tête – n’existent pas en eux-mêmes ; ils ont été fabriqués par des indivi<strong>du</strong>s ou par<br />
des groupes, avec un soin minutieux <strong>et</strong> à des fins précises.<br />
<strong>1760</strong>-<strong>1860</strong>, UN SIECLE DE TRANSFORMATIONS ESSENTIELLES<br />
Entre <strong>1760</strong> <strong>et</strong> <strong>1860</strong>, le paysage culturel de <strong>Polynésie</strong> change dans ses fondements. Avant<br />
<strong>1760</strong>, si les <strong>Polynésie</strong>ns entr<strong>et</strong>iennent des relations régulières d’une île à l’autre, ils<br />
ignorent l’Europe, le métal, les armes à feu <strong>et</strong> les religions occidentales. Dans l’intervalle<br />
d’un siècle, chaque parcelle de <strong>Polynésie</strong> a scellé une relation de type colonial, ou<br />
précolonial, avec les puissances européennes. La plupart des <strong>Polynésie</strong>ns subirent dans<br />
c<strong>et</strong>te période diverses épidémies <strong>et</strong> furent convertis à l’une ou l’autre des formes<br />
concurrentes de la Chrétienté. La <strong>Polynésie</strong> devient un endroit radicalement différent <strong>et</strong><br />
paradoxalement de vigoureuses identités culturelles survécurent <strong>et</strong> s’y développèrent.<br />
L’exposition <strong>Polynésie</strong> - <strong>Arts</strong> <strong>et</strong> divinités, <strong>1760</strong>-<strong>1860</strong> se concentre sur la dynamique de ce<br />
siècle : période de contacts avec les officiers de la marine européenne, les membres<br />
d’équipage, les négociants, les baleiniers, les missionnaires, les voyageurs, les colons, les<br />
administrateurs <strong>et</strong> les artistes, des Européens de toutes origines que la destinée<br />
a con<strong>du</strong>its jusqu’en <strong>Polynésie</strong>.<br />
Les relations avec ces visiteurs se sont faites, pour la plupart, par l’intermédiaire d’obj<strong>et</strong>s<br />
<strong>et</strong> de matériaux qui circulaient dans les deux sens. Beaucoup d’obj<strong>et</strong>s collectés par, ou<br />
donnés à des Européens, furent rapportés en Europe <strong>et</strong> en Amérique <strong>du</strong> Nord.<br />
Pectoral, îles de Paques © MAA Cambridge<br />
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