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Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly

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La véhémence pieuse <strong>du</strong> combat de la LMS contre l’idolâtrie est frappante, à défaut<br />

d’être surprenante. Il en allait de même des Méthodistes en <strong>Polynésie</strong> occidentale. Les<br />

obj<strong>et</strong>s religieux qui n’étaient pas détruits par de zélés néophytes, suivant les directives<br />

des missionnaires, étaient recueillis comme des trophées <strong>et</strong> expédiés dans les <strong>musée</strong>s<br />

missionnaires d’Europe.<br />

Ils y servaient d’indices de performance - pour reprendre l’expression actuelle - ainsi que<br />

d’instruments pour les campagnes de collecte de fonds lors desquelles les horreurs<br />

grotesques de l’idolâtrie étaient exhibées afin d’inciter le public à soutenir l’œuvre<br />

missionnaire. On recueillait aussi des obj<strong>et</strong>s quotidiens, dont la fonction religieuse<br />

n’était pas explicite, pour prouver que les <strong>Polynésie</strong>ns savaient développer des arts<br />

utilitaires <strong>et</strong> n’étaient donc pas per<strong>du</strong>s pour le salut. Les missionnaires avaient besoin de<br />

souligner que la rédemption n’était pas hors de portée des idolâtres afin de justifier de<br />

telles dépenses d’énergie <strong>et</strong> de richesses.<br />

Les obj<strong>et</strong>s gardés en souvenir constituent une troisième catégorie, où n’interviennent ni<br />

la valeur scientifique ni le rôle de trophée. Les premiers explorateurs, puis les voyageurs,<br />

les marchands, les baleiniers, les militaires <strong>et</strong> les administrateurs qui leur succédèrent, se<br />

procuraient des pro<strong>du</strong>its locaux pour conserver des souvenirs tangibles de leurs voyages<br />

<strong>et</strong> de leurs aventures, de leurs amitiés <strong>et</strong> de leurs rencontres, dans les mers <strong>du</strong> Sud.<br />

Transmis au sein des familles, ils finirent par être proposés à des <strong>musée</strong>s locaux ou<br />

ven<strong>du</strong>s comme curiosités à la fin <strong>du</strong> XIX e <strong>et</strong> au XX e siècle. Ils ont circulé en relativement<br />

grande quantité, sont entrés dans des collections privées, ont été ven<strong>du</strong>s aux enchères,<br />

échangés, reven<strong>du</strong>s, passant progressivement <strong>du</strong> statut de souvenir à celui de curiosité <strong>et</strong><br />

finalement d’œuvre d’art.<br />

Pendentif de cou, Nouvelle-Zélande, Aotearoa<br />

© British Museum, Londres<br />

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