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Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly

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* COLLECTER<br />

L’exposition s’intéresse aux conditions d’acquisition des obj<strong>et</strong>s d’art polynésiens. Il<br />

semblerait que la plupart furent acquis dans des conditions convenant aux deux parties<br />

<strong>et</strong> à des taux de change satisfaisants (à l’époque) dans les systèmes de valeurs européen<br />

<strong>et</strong> local. Des deux côtés, l’intérêt pour les obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> les matériaux était extraordinaire.<br />

Les navires des visiteurs recherchaient principalement de l’eau <strong>et</strong> des vivres, mais une<br />

fois ces besoins satisfaits, les curiosités naturelles <strong>et</strong> artificielles (les obj<strong>et</strong>s fabriqués)<br />

étaient très demandés.<br />

Pectoral Tahitien © British Museum, Londres<br />

Au cours des voyages de Cook, les hommes à l’esprit scientifique comme Joseph Banks,<br />

Daniel Solander, Johann <strong>et</strong> George Forster s’adonnaient au troc dès qu’ils en avaient<br />

l’occasion. On obtenait des coquillages, des poissons, des échantillons botaniques <strong>et</strong> des<br />

obj<strong>et</strong>s locaux en échange de clous, d’étoffes, de boutons, de miroirs <strong>et</strong> de presque tout<br />

ce qui pouvait se trouver à bord.<br />

À Tahiti, Cook dût même lancer son célèbre avertissement, « Rien en fer », aux membres<br />

de l’équipage <strong>et</strong> les empêcher ainsi d’arracher les clous <strong>du</strong> navire pour les utiliser<br />

comme monnaie d’échange, afin notamment d’ach<strong>et</strong>er les faveurs féminines.<br />

Les scientifiques appartenant aux trois voyages de Cook voulaient réunir des collections<br />

pour élaborer des classifications. Ils étaient incités à cela par la philosophie des<br />

Lumières <strong>et</strong> ses méthodes, à une époque où l’on attendait de ceux qui en avaient la<br />

possibilité qu’ils réunissent des documents sur le monde physique <strong>et</strong> ses habitants. C’est<br />

ainsi que Banks saisit sa chance <strong>et</strong> se forgea une éminente réputation, grâce à ses<br />

aventures scientifiques <strong>et</strong> extra-scientifiques de jeune homme d’une vingtaine d’années<br />

dans les mers <strong>du</strong> Sud. Des obj<strong>et</strong>s ayant appartenu à Banks figurent dans c<strong>et</strong>te exposition<br />

<strong>et</strong>, pour autant que nous le sachions, ils furent acquis dans des conditions jugées<br />

équitables à l’époque.<br />

La Grande-Br<strong>et</strong>agne n’était pas la seule puissance européenne à organiser des<br />

expéditions dans le Pacifique à la fin <strong>du</strong> XVIII e siècle, même si les Britanniques étaient<br />

de loin les collectionneurs les plus actifs. Des expéditions françaises menées par<br />

Bougainville (1766-1769), de Surville (1769-1770) <strong>et</strong> <strong>du</strong> Fresne (1771-1773) visitèrent<br />

diverses îles polynésiennes, mais peu d’obj<strong>et</strong>s ont été conservés, voire aucun.<br />

Les expéditions ultérieures menées par La Pérouse (1785-1788) <strong>et</strong> d’Entrecasteaux (1791-<br />

1793) ont laissé beaucoup d’archives mais, elles aussi, peu d’obj<strong>et</strong>s. Les Espagnols<br />

initièrent trois expéditions vers Tahiti depuis le Pérou, entre 1772 <strong>et</strong> 1776.<br />

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