Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly
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COLLECTER<br />
Des obj<strong>et</strong>s originaires de <strong>Polynésie</strong> firent leur entrée dans les<br />
collections européennes, <strong>et</strong> ont été plusieurs fois donnés, ven<strong>du</strong>s <strong>et</strong><br />
échangés avant de trouver leur demeure définitive.<br />
Les voyageurs ont acquis des obj<strong>et</strong>s pour des raisons scientifiques, ou<br />
comme témoignages de leurs voyages, de leurs amitiés <strong>et</strong> de leurs<br />
rencontres dans les Mers <strong>du</strong> Sud. D’abord transmis, beaucoup de ces<br />
obj<strong>et</strong>s furent finalement présentés dans des <strong>musée</strong>s, ou ven<strong>du</strong>s<br />
comme des « curiosités ».<br />
Tambour Hawaïen collecté pendant le troisième voyage de Cook,<br />
ex. collection James Hooper<br />
© British Museum, Londres<br />
Les missionnaires ont collecté des « idoles », comme preuves de leur succès<br />
évangélisateur. Ces obj<strong>et</strong>s étaient présentés dans des <strong>musée</strong>s de missions,<br />
confrontant le public à « l’idolâtrie » afin de l’encourager à donner de<br />
l’argent pour soutenir l’action des missions. Ils servaient de témoins pour<br />
lever des fonds <strong>et</strong> susciter l’élan pour de nouveaux voyages.<br />
Mais les Européens n’étaient pas les seuls à s’intéresser aux obj<strong>et</strong>s exotiques. Les<br />
<strong>Polynésie</strong>ns étaient eux aussi curieux de ce que les Européens avaient à leur offrir –<br />
métal, étoffes <strong>et</strong> armes à feu –, <strong>et</strong> de ce que l’on trouvait ailleurs en <strong>Polynésie</strong> : c’est le<br />
cas, par exemple, des plumes rouges rapportées par les navires de Cook de Tonga à<br />
Tahiti.<br />
« CONSTRUIRE LE DIVIN »<br />
Cape de plumes © Hastings Museum<br />
Emballer, nouer, contenir, séparer <strong>et</strong> élever : autant de moyens importants de gérer<br />
les pouvoirs divins pour les <strong>Polynésie</strong>ns. Afin de perm<strong>et</strong>tre aux hommes d’établir des<br />
relations pro<strong>du</strong>ctives avec les dieux, les formes abstraites <strong>du</strong> divin trouvaient leur<br />
expression physique dans des obj<strong>et</strong>s, souvent anthropomorphes, assemblés à partir de<br />
matériaux bruts, <strong>et</strong> dans des associations d’éléments particulières.<br />
Un exemple de ces constructions symboliques : le chef. Lors de la consécration, le corps<br />
<strong>du</strong> candidat à la chefferie, qui pouvait déjà porter différents tatouages, était transformé<br />
par des superpositions d’enveloppements. Pour ce faire, on utilisait étoffes végétales,<br />
nattes <strong>et</strong> capes, telles les magnifiques capes en plumes d’Hawai.<br />
Le corps <strong>du</strong> chef était séparé <strong>du</strong> monde des hommes<br />
par ces « enveloppes », il prenait place sur un<br />
morceau d’étoffe d’écorce ou sur un siège spécial,<br />
puis, suivant les îles, il était habillé de plastrons <strong>et</strong><br />
d’ornements faits à partir de coquillages ou d’ivoire<br />
de cachalot, des matières exotiques, issues de la mer,<br />
qui dégagent lumière <strong>et</strong> vitalité.<br />
10<br />
Figure de Tahiti<br />
© British Museum, Londres<br />
Siège Tahitien<br />
© British Museum, Londres