Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly

Polynésie
Arts et divinités 1760-1860
17 juin – 14 septembre 2008
Exposition dossier
Galerie suspendue Est
Commissaire d’exposition : Steven Hooper
Co-commissaire : Karen Jacobs
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* SOMMAIRE
* INTRODUCTION par Steven Hooper et Karen Jacobs
* AVANT-PROPOS par Ratu Joni Madraiwiwi, Roko Tui Bau
* A LA RENCONTRE DE LA POLYNESIE
* LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
Préambule
La Mer
La Terre
Marae / Le Temple
Collecter la Polynésie
Construire le Divin
* COLLECTER
* ART ET AUTHENTICITE
* FAIRE REVIVRE LE PASSE AUJOURD’HUI
* STEVEN HOOPER ET KAREN JACOBS, COMMISSAIRES
* CATALOGUE DE L’EXPOSITION ET AUTRES PUBLICATIONS
* AUTOUR DE L’EXPOSITION
* INFORMATIONS PRATIQUES
* VISUELS DISPONIBLES
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* INTRODUCTION
L’exposition Polynésie - Arts et divinités, 1760-1860 présentée au musée du quai Branly,
est la plus complète jamais réalisée sur l’art polynésien. Images divines étonnantes,
imposantes sculptures de bois et de pierre, ornements d’ivoires, parures de plumes,
étoffes végétales… cette exposition exceptionnelle rassemble pour la première fois plus
de 250 pièces rares des XVIII e
et XIX e
siècles provenant des collections de grands musées
anglais et français. Elle invite les visiteurs à explorer les îles du Pacifique en se
concentrant particulièrement sur la période cruciale de 1760 à 1860, au moment des
premiers contacts avec les voyageurs européens : explorateurs, missionnaires, colons et
négociants.
Avant le musée du quai Branly, l’exposition a été présentée au Sainsbury Centre for
Visual Arts, de l’Université d’East Anglia à Norwich (Angleterre), en 2006, sous le titre
Pacific Encounters : art and divinity in Polynesia 1760-1860. Une partie de l’exposition
(seulement 80 objets) a été présentée en 2006 / 2007 au British Museum de Londres,
principal prêteur de l’exposition, sous le titre Power and Taboo : sacred objects from the
Pacific.
Ce plat à Kava, soutenu par deux personnages grimaçants, fut offert au Capitaine Charles
Clerke par un chef de Kaua’i (Hawai) le 23 janvier 1778, pendant le dernier voyage de Cook
et la première visite par les européens à Hawai. Il appartient au British Museum depuis 1780.
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DES PIECES UNIQUES EXPOSEES POUR LA PREMIERE FOIS EN FRANCE
Rarement exposées, ces nombreuses pièces d’images divines, d’ornements d’ivoire, de
parures de plumes ou d’étoffes végétales illustrent la richesse et la diversité de création
des Polynésiens, entre 1760 et 1860, période à laquelle ces œuvres jouaient des rôles
importants dans la vie culturelle et religieuse des polynésiens. L’exposition dévoile au
visiteur l’histoire des collections présentées, explique le rôle de ces objets dans leur
contexte originel, et rend hommage au raffinement créatif des peuples qui les ont
produits.
Ces pièces rares permettent d’évoquer diverses rencontres : entre Polynésiens, entre les
Polynésiens et leurs divinités, entre les Polynésiens et les Européens et leurs divinités, et
enfin leurs chefs et leurs prêtres. L’exposition s’intéresse également à l'histoire des
collectionneurs : qui étaient-ils et quels étaient les objectifs de leurs collectes ?
De nombreuses pièces présentées sont issues des trois voyages du Capitaine Cook (1768-
1780), mais ont également été rassemblées lors des voyages de George Vancouver,
William Bligh, Dumont d’Urville ou d’autres expéditions. La majeure partie des objets
qui constitue l’exceptionnelle collection de la London Missionary Society, conservée au
British Museum, est présentée pour la première fois en France.
L’exposition Polynésie - Arts et divinités, 1760-1860 est rendue possible grâce aux
nombreux objets polynésiens conservés et préservés dans les musées et collections du
monde entier. Si la créativité des Polynésiens suscite l’admiration, l'étonnement et le
respect, un objectif important aura été atteint pour les commissaires de l’exposition.
Les Polynésiens ont aujourd'hui encore une culture vivante et dynamique, cette
exposition explore une partie importante de leur histoire en présentant au plus grand
nombre ces traditions artistiques encore méconnues.
Le commissariat est assuré par les docteurs Steven Hooper et Karen Jacobs,
respectivement directeur et chercheur au Sainsbury Research Unit for the Arts of Africa,
Oceania and the Americas à l’Université d’East Anglia en Angleterre.
La scénographie est réalisée par Gaëlle Seltzer pour l’Agence Pylône.
Linteau, Nouvelle-Zélande/Aotearoa
© British Museum, Londres
DES RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L’EXPOSITION
Des performances de deux artistes contemporains néo-zélandais, Rosanna Raymond
Samoane et George Nuku Maori seront proposées au public.
Des cérémonies rituelles auront lieu lors du vernissage et de la clôture de l'exposition en
présence de conservateurs de musées polynésiens et de scientifiques qui participeront
également au colloque proposé au musée du quai Branly les 17 / 18 juin sur le thème :
“Exhibiting Polynesia : past, present and future”.
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* AVANT-PROPOS
Par Ratu Joni Madraiwiwi, Roko Tui Bau, Fidji
(Extrait du catalogue)
En contemplant ces magnifiques objets issus du passé, nous ne pouvons qu’arrêter notre
pensée sur les navigateurs et les artisans, les hiérarchies sociales complexes et la
diversité culturelle que la Polynésie nous a léguées. L’exposition et le livre qui
l’accompagne ont saisi l’essence de cet héritage admirable. Il s’agit avant tout d’une
succession d’actions au cours desquelles ces peuples vivant jusque-là dans une partie
retirée du monde ont dû s’adapter à leur environnement puis à l’arrivée des Européens.
Cette dernière rencontre devait se révéler féconde, bien que parfois douloureuse,
aussi bien pour les uns que pour les autres. Elle débuta à l’époque des Lumières pour
s’achever à l’époque des missionnaires et des colonisateurs. Les deux points de vue,
polynésien et européen, exposés dans le catalogue, dévoilent bien des vérités sur la
nature humaine. Méfiance, défiance, incompréhension, conflit, apaisement, compromis,
acceptation et confiance se sont succédé avec plus ou moins d’intensité. Le sentiment
des Polynésiens sur l’ensemble de ce processus pourrait sans doute se traduire par la
réponse de Talleyrand interrogé sur les bouleversements de la Révolution française :
« J’ai vécu ». Et pendant toute cette période, on rassemblait, on répertoriait et on
documentait pour la postérité l’ensemble des images qui sont aujourd’hui devant nos
yeux. C’est pourquoi nous sommes très reconnaissants aux premiers collectionneurs.
Ce pectoral appartenait en 1840 à Tanoa Visawaqa,
chef de Bau, Iles Fidji, et ancêtre de Ratu Joni Madraiwiwi
© MAA, Cambridge
Bien que le contexte culturel en Polynésie ait été transformé - parfois au point d’être
méconnaissable - la force, la fierté et l’esprit de nos ancêtres polynésiens sont des vertus
que nous nous devons de redécouvrir. Ces sociétés insulaires étaient bien plus que les
plages de sable et les feuilles de palmiers si chères à la perception des Occidentaux.
Selon des critères qui leur sont propres, les Polynésiens étaient des gens raffinés et
pleins de talent – leurs capacités pour la négociation et la stratégie n’étaient pas moins
subtiles ou ingénieuses du fait de leur établissement sous les Tropiques. Une réflexion
sur notre passé apporte indubitablement des enseignements utiles pour la société
contemporaine du Pacifique. C’est vrai, le monde a changé. Cependant, la manière dont
les Polynésiens ont contrôlé et géré les ressources de leurs îles puis coopéré les uns avec
les autres et avec les étrangers, retentit depuis le passé jusqu’à aujourd’hui.
Ce fut une révélation très enrichissante de découvrir ces Polynésiens à travers les
équipements et les techniques grâce auxquels ils ont façonné leur environnement. Ils
l’ont maîtrisé simplement grâce à une alliance de détermination, de force, de
perspicacité et de sagesse. Le lien avec nos ancêtres que constituent ces objets est, pour
l’auteur de ces lignes, une expérience profonde qui l’emplit d’humilité.
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* A LA RENCONTRE DE LA POLYNESIE
« Comment parviendrait-on à comprendre un jour le mécanisme des civilisations,
anciennes ou modernes, si l’on s’obstine à séparer ce que l’homme a uni et à unir ce
qu’il a séparé ? »
Arthur Maurice Hocart, Le Mythe sorcier, 1973.
Les îles de Polynésie (du Grec poly et nesos : « les îles nombreuses ») commencèrent à
être explorées il y a 3000 ans, par les premiers voyageurs partis vers l’est depuis le
Pacifique occidental.
Le Pacifique central fut la dernière région habitable du globe à être explorée et occupée
par les hommes. D’un point de vue archéologique, le Pacifique a été divisé par Roger
Green (1991) en deux zones : l’Océanie proche (les îles Salomon et les terres plus à
l’ouest) et l’Océanie éloignée (les Vanuatu et toutes les îles qui se trouvent plus à l’est et
au sud). Les îles, qui constituent ce que nous appelons désormais la Polynésie, furent
des lieux fantasmés par des voyageurs et habitants de toutes sortes : « les peuples
Lapita* » qui progressaient vers l’est et ses horizons inconnus, mille ans avant notre ère ;
leurs successeurs polynésiens qui s’aventurèrent plus loin encore en direction de l’est,
du nord et du sud ; plus tard, enfin, voyageurs, missionnaires, colons, artistes,
chercheurs et touristes européens.
Des populations originaires initialement de l’Asie du Sud-Est accostèrent aux Vanuatu,
à peu près 1000 ans avant J.-C., et entreprirent presque aussitôt un long voyage de mille
kilomètres contre les vents jusqu’aux îles qu’on appelle aujourd’hui les Fidji. Ces
peuples devaient être des navigateurs hors pair et, selon toute vraisemblance, leurs
voyages de retour s’inscrivirent dans le cadre d’expéditions de colonisation pour occuper
les nouvelles terres fertiles où les ressources terrestres et marines abondaient.
Ce n’est qu’au XVI e
siècle que des voyageurs européens,
(Hollandais, Espagnols et Britanniques), entreprirent d’explorer les
marges du Pacifique. Les « galions manillais » des Espagnols, qui
échangeaient de l’argent contre des produits exotiques chinois,
commencèrent même à le traverser régulièrement selon une route
est-ouest qui reliait les côtes américaines, les Mariannes, les
Philippines et Canton. Pendant des siècles, ils ne rencontrèrent
jamais les archipels polynésiens situés au sud de l’Équateur, ni
Hawai, plus au nord.
* ces ancêtres Polynésiens tiennent leur surnom du site Lapita situé
en Nouvelle-Calédonie où des archéologues ont mis au jour des
vestiges de poterie à pointillés permettant leur identification.
Effigie en plumes Hawaï © British Museum, Londres
Ce mode d’exploration et de traversée perdura jusque dans les années 1760, date à
laquelle débuta une ère de voyages européens sans précédent. Ces voyageurs –
explorateurs, scientifiques, artistes, marchands, baleiniers, évangélisateurs, planteurs,
colons, de toutes sortes et de tout pays – apportèrent avec eux leurs propres
constructions imaginaires sur les îles qu’ils découvrirent.
Ces territoires nourrissent depuis lors l’imaginaire de générations d’Européens. Paradis
et palmiers, hommes à l’état de nature ou au stade de la barbarie païenne, amour libre
et terre bon marché : les rêves et les illusions des Européens se transformèrent souvent
en d’amères expériences pour eux comme pour les insulaires.
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En effet, ce qui caractérise cette époque a posteriori, ce sont les famines et les ouragans,
les épidémies et les crises démographiques, les meurtres et l’appropriation de terres, de
gré ou de force. Rien de tout cela n’était nouveau en Polynésie, mais les rencontres et
les heurts entre insulaires et étrangers provoquèrent des transformations rapides qui ont
profondément marqué la région.
Au XVIII e
Au XVIII siècle, toute la région incluse dans le « triangle polynésien », formé par Hawai,
l’île de Pâques (Rapa Nui) et la Nouvelle-Zélande (Aotearoa), avait depuis longtemps été
peuplée par ces « Polynésiens » qui partageaient une même ascendance.
e
siècle, toute la région incluse dans le « triangle polynésien », formé par Hawai,
l’île de Pâques (Rapa Nui) et la Nouvelle-Zélande (Aotearoa), avait depuis longtemps été
peuplée par ces « Polynésiens » qui partageaient une même ascendance.
Pour les Polynésiens, les îles sont la demeure, la terre (fenua), le territoire des ancêtres,
la terre des générations futures, le lieu avec lequel chacun entretient un lien intime car
faisant partie intégrante de son être, le lieu que l’on a nommé, conquis et pour lequel on
a combattu.
Trois mille ans d’exploration et d’occupation ont fait naître chez eux une identité
indissociable de la terre, des forêts, des lagons et de la haute mer ; tous ces éléments
qui, réunis, forment l’« Océanie », telle que l’évoque l’écrivain et chercheur Tongien,
Epeli Hau’ofa.
Ce lien profond s’est matérialisé dans des objets, des histoires, des traditions orales, des
chants, des danses, des monuments, des constructions et des pratiques culturelles
diverses. Polynésie - Arts et divinités, 1760-1860 s’intéresse avant tout aux objets, pris
dans leur contexte le plus large. Toutefois ces objets – figures ou hameçons, éventails ou
casse-tête – n’existent pas en eux-mêmes ; ils ont été fabriqués par des individus ou par
des groupes, avec un soin minutieux et à des fins précises.
1760-1860, UN SIECLE DE TRANSFORMATIONS ESSENTIELLES
Entre 1760 et 1860, le paysage culturel de Polynésie change dans ses fondements. Avant
1760, si les Polynésiens entretiennent des relations régulières d’une île à l’autre, ils
ignorent l’Europe, le métal, les armes à feu et les religions occidentales. Dans l’intervalle
d’un siècle, chaque parcelle de Polynésie a scellé une relation de type colonial, ou
précolonial, avec les puissances européennes. La plupart des Polynésiens subirent dans
cette période diverses épidémies et furent convertis à l’une ou l’autre des formes
concurrentes de la Chrétienté. La Polynésie devient un endroit radicalement différent et
paradoxalement de vigoureuses identités culturelles survécurent et s’y développèrent.
L’exposition Polynésie - Arts et divinités, 1760-1860 se concentre sur la dynamique de ce
siècle : période de contacts avec les officiers de la marine européenne, les membres
d’équipage, les négociants, les baleiniers, les missionnaires, les voyageurs, les colons, les
administrateurs et les artistes, des Européens de toutes origines que la destinée
a conduits jusqu’en Polynésie.
Les relations avec ces visiteurs se sont faites, pour la plupart, par l’intermédiaire d’objets
et de matériaux qui circulaient dans les deux sens. Beaucoup d’objets collectés par, ou
donnés à des Européens, furent rapportés en Europe et en Amérique du Nord.
Pectoral, îles de Paques © MAA Cambridge
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Grand personnage masculin, Hawai
© British Museum, Londres
* LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
Ku, une colossale figure hawaïenne, accueille les visiteurs à
l’entrée de l'exposition. Présentée dans les collections du British
Museum, c’est l’une des trois pièces colossales polynésiennes -
de cette dimension - préservées au monde. Les deux autres sont
visibles au Bishop Museum à Honolulu (Hawaï) et au Peabody
Essex Museum de Salem (Massachusetts).
Dans l’escalier menant à l’exposition, des salutations
traditionnelles en langues polynésiennes accueillent les visiteurs
et leurs rappellent l’importance - tant historique que sacrée -
que revêtent encore aujourd’hui pour les Polynésiens les
nombreuses pièces exposées.
L’originalité de l’exposition réside dans son parcours se
composant de six séquences thématiques - Introduction, La Mer, La Terre, Marae/le
Temple, Collecter et Construire le divin - qui met en exergue les connections et relations
entre les différents Polynésiens issus de différentes partiess du Pacifique.
PRÉAMBULE
Au XVIII e siècle, les sociétés polynésiennes n'étaient ni figées ni statiques. Elles
évoluèrent pendant des millénaires et les Polynésiens continuèrent à s’adapter et à
incorporer de nouvelles idées et techniques importées par les Européens. Cette
intégration est incarnée ici dans des objets comme le club Fidjien conçu par un Maori de
Nouvelle-Zélande ou un mousquet américain incrusté de baleine d'ivoire.
Mousquet américain / fidjien © University of Aberdeen
L’exposition présente des objets issues de neuf régions polynésiennes : les îles
Hawaiennes, la Nouvelle-Zélande (Aotearoa), l’île de Pâques (Rapa Nui), les îles
Marquises, Mangareva (îles Gambier), les îles Tuamotu, les îles de la Société, les îles
Australes (Polynésie Française), les îles Cook et la Polynésie Occidentale (incluant les
Fidji, les Tonga, les Samoa et les îles voisines).
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Eventail, îles Marquises
© British Museum, Londres
LA MER
La mer joue un rôle crucial dans la vie des Polynésiens : elle fournit
de la nourriture et des matières premières, et constitue une « voie »
importante. Véritable domaine cosmologique, elle était aussi
associée aux chefs, aux dieux et aux pouvoirs divins. Ces derniers
étaient souvent symbolisés par des éléments « marins » : coquilles,
ivoires de baleine, dents de requins et carapaces de tortues.
Grands navigateurs, les Polynésiens embellissaient de sculptures et gravures leurs larges
pirogues à balancier. Leurs filets, hameçons et harpons leur permettaient d’attraper une
grande variété de poissons. Les hameçons faisaient eux aussi l’objet d’échanges de
valeur ; la coquille d’huître perlière était très prisée, et s’échangeait sur de très longues
distances.
LA TERRE
MARAE / LE TEMPLE
La terre et la mer étaient associées à des attributs divins, sous
la forme de dieux. C’est ainsi que Tangaroa était associé à la
mer, et Tane à la forêt. Ces domaines, ainsi que les oiseaux
qui les habitent, fournissaient des matériaux de prix qui
étaient utilisés pour créer des objets cultuels. Bois, pierre et
fibres végétales sont les matériaux issus de la « terre » les
plus courants.
Les Polynésiens utilisaient des haches en pierre (puis le métal
européen) pour abattre les arbres des forêts. Des outils en
coquillages, en os ou en dents de requin étaient utilisés par
les sculpteurs. Les armes -d’apparat, d’attaque ou de défense-
étaient faites de bois, plus rarement de pierre.
La relation entre les hommes et les dieux était extrêmement
importante. Afin d’obtenir la faveur divine, des échanges avec les
pouvoirs divins étaient établis par des offrandes mutuelles et des
bénédictions. Ces offrandes pouvaient être faites sur des autels
domestiques, ou dans des temples consacrés, appelés « Marae* » en
plusieurs endroits de la Polynésie.
Pendant les rituels religieux, la notion abstraite de « divinité » était
matérialisée, ou incarnée, par des objets - images, tambours, pierres et
reliques - ou par des personnes comme les chefs ou les prêtres, qui
devenaient ainsi le point de convergence de la vénération. L’exposition
réserve un espace clos aux Marae, dans le souhait d’évoquer avec
respect le temple où ces objets pouvaient être contemplés.
* Les termes marae, malae ou me'ae désignent en Polynésie un espace réservé aux activités de la
hiérarchie sociale : réunions, intronisation des chefs, repas cérémoniels... Dans certaines îles, on y
établissait la maison du chef ; ailleurs, celle des ancêtres ou des dieux. Cet espace, soigneusement
entretenu, était - ou non - distinct de la place de danse et plus ou moins tabou. Des pierres
consacrées aux ancêtres y étaient parfois dressées.
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Figurine Ivoire de cachalot, Tonga
©British Museum, Londres
Figure de l’île Mangareva,
© British sh Museum, Londres

COLLECTER
Des objets originaires de Polynésie firent leur entrée dans les
collections européennes, et ont été plusieurs fois donnés, vendus et
échangés avant de trouver leur demeure définitive.
Les voyageurs ont acquis des objets pour des raisons scientifiques, ou
comme témoignages de leurs voyages, de leurs amitiés et de leurs
rencontres dans les Mers du Sud. D’abord transmis, beaucoup de ces
objets furent finalement présentés dans des musées, ou vendus
comme des « curiosités ».
Tambour Hawaïen collecté pendant le troisième voyage de Cook,
ex. collection James Hooper
© British Museum, Londres
Les missionnaires ont collecté des « idoles », comme preuves de leur succès
évangélisateur. Ces objets étaient présentés dans des musées de missions,
confrontant le public à « l’idolâtrie » afin de l’encourager à donner de
l’argent pour soutenir l’action des missions. Ils servaient de témoins pour
lever des fonds et susciter l’élan pour de nouveaux voyages.
Mais les Européens n’étaient pas les seuls à s’intéresser aux objets exotiques. Les
Polynésiens étaient eux aussi curieux de ce que les Européens avaient à leur offrir –
métal, étoffes et armes à feu –, et de ce que l’on trouvait ailleurs en Polynésie : c’est le
cas, par exemple, des plumes rouges rapportées par les navires de Cook de Tonga à
Tahiti.
« CONSTRUIRE LE DIVIN »
Cape de plumes © Hastings Museum
Emballer, nouer, contenir, séparer et élever : autant de moyens importants de gérer
les pouvoirs divins pour les Polynésiens. Afin de permettre aux hommes d’établir des
relations productives avec les dieux, les formes abstraites du divin trouvaient leur
expression physique dans des objets, souvent anthropomorphes, assemblés à partir de
matériaux bruts, et dans des associations d’éléments particulières.
Un exemple de ces constructions symboliques : le chef. Lors de la consécration, le corps
du candidat à la chefferie, qui pouvait déjà porter différents tatouages, était transformé
par des superpositions d’enveloppements. Pour ce faire, on utilisait étoffes végétales,
nattes et capes, telles les magnifiques capes en plumes d’Hawai.
Le corps du chef était séparé du monde des hommes
par ces « enveloppes », il prenait place sur un
morceau d’étoffe d’écorce ou sur un siège spécial,
puis, suivant les îles, il était habillé de plastrons et
d’ornements faits à partir de coquillages ou d’ivoire
de cachalot, des matières exotiques, issues de la mer,
qui dégagent lumière et vitalité.
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Figure de Tahiti
© British Museum, Londres
Siège Tahitien
© British Museum, Londres

* COLLECTER
L’exposition s’intéresse aux conditions d’acquisition des objets d’art polynésiens. Il
semblerait que la plupart furent acquis dans des conditions convenant aux deux parties
et à des taux de change satisfaisants (à l’époque) dans les systèmes de valeurs européen
et local. Des deux côtés, l’intérêt pour les objets et les matériaux était extraordinaire.
Les navires des visiteurs recherchaient principalement de l’eau et des vivres, mais une
fois ces besoins satisfaits, les curiosités naturelles et artificielles (les objets fabriqués)
étaient très demandés.
Pectoral Tahitien © British Museum, Londres
Au cours des voyages de Cook, les hommes à l’esprit scientifique comme Joseph Banks,
Daniel Solander, Johann et George Forster s’adonnaient au troc dès qu’ils en avaient
l’occasion. On obtenait des coquillages, des poissons, des échantillons botaniques et des
objets locaux en échange de clous, d’étoffes, de boutons, de miroirs et de presque tout
ce qui pouvait se trouver à bord.
À Tahiti, Cook dût même lancer son célèbre avertissement, « Rien en fer », aux membres
de l’équipage et les empêcher ainsi d’arracher les clous du navire pour les utiliser
comme monnaie d’échange, afin notamment d’acheter les faveurs féminines.
Les scientifiques appartenant aux trois voyages de Cook voulaient réunir des collections
pour élaborer des classifications. Ils étaient incités à cela par la philosophie des
Lumières et ses méthodes, à une époque où l’on attendait de ceux qui en avaient la
possibilité qu’ils réunissent des documents sur le monde physique et ses habitants. C’est
ainsi que Banks saisit sa chance et se forgea une éminente réputation, grâce à ses
aventures scientifiques et extra-scientifiques de jeune homme d’une vingtaine d’années
dans les mers du Sud. Des objets ayant appartenu à Banks figurent dans cette exposition
et, pour autant que nous le sachions, ils furent acquis dans des conditions jugées
équitables à l’époque.
La Grande-Bretagne n’était pas la seule puissance européenne à organiser des
expéditions dans le Pacifique à la fin du XVIII e siècle, même si les Britanniques étaient
de loin les collectionneurs les plus actifs. Des expéditions françaises menées par
Bougainville (1766-1769), de Surville (1769-1770) et du Fresne (1771-1773) visitèrent
diverses îles polynésiennes, mais peu d’objets ont été conservés, voire aucun.
Les expéditions ultérieures menées par La Pérouse (1785-1788) et d’Entrecasteaux (1791-
1793) ont laissé beaucoup d’archives mais, elles aussi, peu d’objets. Les Espagnols
initièrent trois expéditions vers Tahiti depuis le Pérou, entre 1772 et 1776.
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L’expédition britannique conduite par George Vancouver (1791-1795) suivit un schéma
similaire à celle de Cook pour les collectes. Les guerres napoléoniennes mirent un frein
aux expéditions navales européennes durant les deux premières décennies du XIX e
siècle, hormis pour les Russes et les Américains. Pour ce qui est des expéditions
financées par l’État, les marines française et britannique furent les plus actives pendant
la première moitié du XIX e siècle, quand se développèrent les premières ambitions
coloniales et la rivalité entre les deux pays. Quelques récits illustrés furent publiés à la
suite des expéditions françaises commandées par Freycinet (1817-1820), Duperrey (1822-
1825), Dumont d’Urville (1826-1829, 1837-1840) et du Petit-Thouars (1836-1839) et
quelques collections documentées furent constituées. La cape Maori présentée au
musée du quai Branly a été collectée pendant l’expédition de Dumont D’Urville.
Boîte avec couvercle Tonga, Tongatapu
© British Museum, Londres
Les curiosités artificielles (objet fabriqués) acquises au XVIII e
siècle entrèrent dans des
collections européennes, surtout en Grande-Bretagne, avant d’être données, vendues ou
échangées et de trouver leur lieu de conservation actuel. Elles devinrent des symboles de
prestige social, comme elles l’avaient été en Polynésie, avant d’être négligées. Un grand
nombre d’entre elles n’a pas été conservé jusqu’à nos jours ; beaucoup d’autres ont pu
l’être, mais ont été séparées de toute documentation.
Les Européens n’étaient évidemment pas les seuls amateurs d’objets exotiques. Les
Polynésiens faisaient un choix parmi ce qu’ils avaient à leur offrir. Ils appréciaient
notamment les articles exotiques en métal, les tissus et tout ce qu’ils pouvaient
incorporer dans leurs propres systèmes de valeur.
Les curiosités n’étaient pas collectionnées comme des trophées puisque leur acquisition
ne nécessitait pas de conquête ni de subordination intentionnelle. Ce sont davantage les
missionnaires chrétiens qui se préoccupaient de réunir des trophées : à de rares
exceptions près, ils ne s’intéressaient pas à la valeur scientifique des objets ni à leur
statut de curiosités, mais y voyaient des preuves de leur réussite évangélisatrice,
notamment dans le cas des « idoles ».
Les récits de missionnaires qui ont été publiés rapportent souvent sur un ton triomphant
les victoires sur l’idolâtrie. L’évangéliste John Williams, de la London Missionary Society
(LMS), de retour à Ra’iatea après avoir séjourné à Aitutaki en 1823, écrivait : « de même
que d’autres guerriers s’enorgueillissent de présenter les trophées de leurs victoires, nous
accrochâmes les idoles déchues d’Aitutaki aux bras de vergue et à d’autres parties du
navire, pénétrâmes triomphalement dans le port, voguâmes jusqu’à la colonie et jetâmes
l’ancre, au milieu des cris et des acclamations de nos gens ».
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La véhémence pieuse du combat de la LMS contre l’idolâtrie est frappante, à défaut
d’être surprenante. Il en allait de même des Méthodistes en Polynésie occidentale. Les
objets religieux qui n’étaient pas détruits par de zélés néophytes, suivant les directives
des missionnaires, étaient recueillis comme des trophées et expédiés dans les musées
missionnaires d’Europe.
Ils y servaient d’indices de performance - pour reprendre l’expression actuelle - ainsi que
d’instruments pour les campagnes de collecte de fonds lors desquelles les horreurs
grotesques de l’idolâtrie étaient exhibées afin d’inciter le public à soutenir l’œuvre
missionnaire. On recueillait aussi des objets quotidiens, dont la fonction religieuse
n’était pas explicite, pour prouver que les Polynésiens savaient développer des arts
utilitaires et n’étaient donc pas perdus pour le salut. Les missionnaires avaient besoin de
souligner que la rédemption n’était pas hors de portée des idolâtres afin de justifier de
telles dépenses d’énergie et de richesses.
Les objets gardés en souvenir constituent une troisième catégorie, où n’interviennent ni
la valeur scientifique ni le rôle de trophée. Les premiers explorateurs, puis les voyageurs,
les marchands, les baleiniers, les militaires et les administrateurs qui leur succédèrent, se
procuraient des produits locaux pour conserver des souvenirs tangibles de leurs voyages
et de leurs aventures, de leurs amitiés et de leurs rencontres, dans les mers du Sud.
Transmis au sein des familles, ils finirent par être proposés à des musées locaux ou
vendus comme curiosités à la fin du XIX e et au XX e siècle. Ils ont circulé en relativement
grande quantité, sont entrés dans des collections privées, ont été vendus aux enchères,
échangés, revendus, passant progressivement du statut de souvenir à celui de curiosité et
finalement d’œuvre d’art.
Pendentif de cou, Nouvelle-Zélande, Aotearoa
© British Museum, Londres
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* ART ET AUTHENTICITE
Le mot « art » qui figure dans le titre de l’exposition et du catalogue qui l’accompagne,
n’est pas employé à la légère. Selon un cliché de l’anthropologie, de nombreuses
cultures n’ayant pas de vocable pour désigner l’art, l’utilisation du mot serait suspecte.
Ironiquement, même dans les langues européennes qui disposent d’un mot, il n’existe
pas de consensus sur son sens et sa définition est régulièrement réévaluée. Avant le XX e
Ironiquement, même dans les langues européennes qui disposent d’un mot, il n’existe
pas de consensus sur son sens et sa définition est régulièrement réévaluée. Avant le XX
siècle et avant le déplacement du champ de l’art sous l’effet du Modernisme, on parlait
rarement d’« art » pour les types d’objets figurant dans cette exposition. Les avantgardes
européennes admirent les canons formels de l’ « art dit primitif ». Elles les
introduisirent dans leurs productions artistiques ce qui était aussi une façon d’exprimer
leur respect pour leurs créateurs. Des artistes comme Pablo Picasso et Henry Moore, des
critiques comme Roland Penrose et Roger Fry ont été inspirés par cet art ou l’ont célébré
dans leurs propres œuvres. Ils n’étaient pas exempts de préjugés naïfs sur les « artistes »
et les sociétés qui l’avaient créé, mais ils lui donnèrent une nouvelle dimension, ce qui
obligea le public à le prendre de plus en plus au sérieux. Il n’est pas étonnant que
Picasso, Moore et Penrose aient chacun possédé des moulages de la figure reliquaire de
Rurutu, conservée au British Museum.
e
siècle et avant le déplacement du champ de l’art sous l’effet du Modernisme, on parlait
rarement d’« art » pour les types d’objets figurant dans cette exposition. Les avantgardes
européennes admirent les canons formels de l’ « art dit primitif ». Elles les
introduisirent dans leurs productions artistiques ce qui était aussi une façon d’exprimer
leur respect pour leurs créateurs. Des artistes comme Pablo Picasso et Henry Moore, des
critiques comme Roland Penrose et Roger Fry ont été inspirés par cet art ou l’ont célébré
dans leurs propres œuvres. Ils n’étaient pas exempts de préjugés naïfs sur les « artistes »
et les sociétés qui l’avaient créé, mais ils lui donnèrent une nouvelle dimension, ce qui
obligea le public à le prendre de plus en plus au sérieux. Il n’est pas étonnant que
Picasso, Moore et Penrose aient chacun possédé des moulages de la figure reliquaire de
Rurutu, conservée au British Museum.
Moore passa de nombreuses heures dans le musée, dans les années 1920, à dessiner des
sculptures de Polynésie et d’ailleurs. On qualifie désormais plutôt ces œuvres de
« tribales » ou d’ « ethniques ». Quel que soit l’adjectif, le mot « art » est désormais
solidement établi et vise moins à faire entrer ces objets dans des systèmes de
classification européens qu’à honorer le savoir-faire et la créativité des Polynésiens, au
même titre que sont aujourd’hui honorées et valorisées les traditions artistiques du
monde entier. La plupart des définitions de l’art le relient à l’esthétique, à des
jugements sur la beauté, le goût, la forme et l’habileté de l’exécution. Chacun pourra
remarquer le soin extrême et le raffinement avec lesquels les objets présentés dans
l’exposition ont été exécutés. Les qualités plaisaient à la fois aux artisans et aux
utilisateurs et elles étaient, en outre, garantes d’efficacité puisque ce soin devait
honorer les dieux comme une forme de sacrifice propitiatoire. Une esthétique du divin
était ici à l’œuvre.
Qu’un objet semble grotesque ou magnifique à l’œil occidental
ne compte pas. Ces choses étaient fabriquées pour remplir une
fonction, pour produire des effets dans le monde – et c’est
toujours le cas. Pour Alfred Gell (1998), l’art pris dans son sens
interculturel le plus large n’est pas une affaire d’esthétique ni
de sens, mais de production d’effets sur le milieu social, une
capacité à agir. Alfred Gell concevait l’art comme un système
d’action destiné à changer le monde plutôt qu’à être le support
de propositions symboliques. De son point de vue, un objet
d’art est l’équivalent d’une personne (ou d’un dieu). Il n’a ni
besoin d’être « beau », ni de « symboliser » ou de « représenter
» quoi que ce soit. Il matérialise ou rend sensible ce à quoi il
renvoie tel un index. Par respect pour les images ou « idoles »,
Gell rejette la conception timorée qui en fait de simples
« représentations » de la divinité, des auxiliaires de la piété et
affirme au contraire qu’ils sont des dieux – une instance
physique du divin.
Boîte à ossements en forme de personnage debout
Îles Australes, Rurutu © British Museum, Londres
14

Les travaux de Gell affectent profondément la compréhension des objets, des chefferies
et des religions de Polynésie et, selon sa conception, les objets montrés ici sont de l’art.
L’idée que les dieux, les personnes ou les agents sociaux peuvent être remplacés par des
objets nous aide à comprendre la puissance et la valeur dont ces derniers sont si souvent
investis – dans le cas des reliques religieuses, par exemple, ou des objets associés à des
personnages célèbres comme le capitaine Cook.
Dès que l’on parle d’art, les idées et les soupçons sur son authenticité, ne sont jamais
très loin. On a longtemps distingué, à tort, des objets d’art polynésiens authentiques et
inauthentiques : les premiers, datant d’avant le contact avec les Européens, auraient été
fabriqués avec des outils en pierre (et seraient authentiques), alors que les seconds,
d’emblée destinés à la vente, n’auraient pas servi dans les rituels locaux (et ne seraient
pas authentiques). Or, il se trouve que la grande majorité des objets présentés, y compris
de nombreuses « grandes » sculptures, a été réalisée avec des outils fournis par les
Européens. Que les outils aient été en pierre, en coquillage, en dent ou en peau de
requin, en fer ou en acier est moins une question d’authenticité que de vitesse
d’exécution.
De surcroît, la grande majorité de ces objets était réalisée pour la « vente » ou son
équivalent local, l’échange. Ils étaient commandés, offerts et présentés avant de servir à
d’autres fins. Des objets comme les tambours des îles Australes ou les pectorals des Fidji
et des Tonga étaient souvent fabriqués pour l’exportation parce que leur valeur et leur
efficacité dépendaient étroitement du fait qu’ils soient négociables. Et même les pagaies
si travaillées de Ra’ivavae, apparues vers 1820 et quelque peu méprisées par les
spécialistes, n’étaient pas seulement fabriquées pour être vendues aux Européens mais
servaient dans les échanges locaux. Les représentants de la London Missionary Society
rapportent que plusieurs de ces pagaies avaient été offertes, accompagnées de discours
formels, à un chef de Ra’ivavae, en 1824. Aucun des objets présentés ici n’appartenait à
une Polynésie « intacte, authentique, d’avant le contact avec l’extérieur », car un tel
concept n’existe que dans l’imaginaire européen. Ces objets sont plutôt le produit de
contextes locaux similaires qui pouvaient éventuellement inclure des Européens. Ils
révèlent un grand esprit d’initiative face à des outils, des idées et des matériaux
nouveaux et témoignent de savoir-faire plus ou moins importants.
Pagaie Îles Australes,
© Exeter, RAMM
15

© Kerry Brown
* FAIRE REVIVRE LE PASSE AUJOURD’HUI
Les Polynésiens se réapproprient leur histoire et s’y intéressent à nouveau de diverses
manières, grâce notamment à des objets à travers lesquels ils célèbrent les prouesses de
leurs ancêtres. C’est l’une des raisons pour lesquelles la préservation des choses
anciennes est si importante, car ces dernières sont réexaminées dans le contexte
moderne comme un héritage. Les objets se trouvent aujourd’hui au centre de débats
éthiques et politiques sur leurs usages passés, leur histoire, leur sort actuel et leur statut
juridique. Cette situation a aussi suscité beaucoup de débats sur les propriétés
intrinsèques des objets d’art et sur leur capacité à incarner les ancêtres ou les
puissances ancestrales et à les protéger.
Les concepts indigènes comme les Taonga (trésors, biens précieux) de Nouvelle-Zélande
sont étudiés et évalués comme ils ne l’ont jamais été. Les objets sont de plus en plus
souvent au centre des débats culturels et, en un sens, cela a toujours été le cas, car les
objets n’ont cessé de compter, mais de différentes manières. Alors que, par le passé, ils
constituaient des dons stratégiques, ils sont devenus aussi des possessions stratégiques.
Mais leur valeur principale réside surtout dans le fait que ce sont des créations inspirées
qui n’ont pas fini d’inspirer à leur tour d’autres créations.
Le dernier mot revient à l’écrivain et chercheur Tongien Epeli Hau'ofa, avec une vision
forte de l’énergie artistique des Polynésiens : « L’art de nos ancêtres illumine les grands
musées du monde. Nous n'avons pas encore égalé leur créativité, mais nous rendons un
vibrant hommage à l'inspiration qu'ils nous insufflent toujours ».
DEUX ARTISTES CONTEMPORAINS POLYNESIENS PARTICIPENT
A L’EXPOSITION
Rosanna Raymond
Samoane d’origine, Rosanna Raymond est née en Nouvelle-
Zélande. Poète, elle réalise des performances, des
installations et pratique le « Body painting ». Elle figure
parmi les premières à utiliser l'art pour promouvoir le
multiculturalisme néo-zélandais. Elle est co-commissaire de
l'exposition « Styles Pasifika » au Musée d'Archéologie et
Anthropologie (2006-2008) de l’Université de Cambridge. En
Nouvelle-Zélande, Rosanna organise le défilé de mode annuel
« Pasifika-The Fashion Show ». Elle est co-fondatrice du
collectif de performance artistique « Pacific Sisters », elle est
également conteuse et participé à la traduction de légendes
traditionnelles. Après avoir déménagé à Londres avec sa
famille, elle a cherché des traces de ses ancêtres dans les
collections des musées. Le Taonga (trésors) présenté dans les
musées lui ont permis de renouer avec des éléments de son
passé, cette relation avec le Taonga a donné naissance à
diverses poésies, performances et œuvres d'art.
16

« Je pense que le rôle des artistes autour du Taonga a été vraiment sous-évalué pendant
longtemps et je sais que c'est un nouveau territoire à explorer pour beaucoup de musées
ou d’espaces d’exposition. Mais à chaque fois que nous nous sommes produis, l’accueil du
public et des personnes investies dans le projet, à quelque niveau que ce soit, fut toujours
extrêmement positif. Chacun reçoit de façon vraiment différente cette interaction avec
nous. Je trouve cela vraiment important car les commentaires peuvent aller du simple
« Oh, c'est intéressant » jusqu’à une compréhension plus profonde de la manière dont
furent perçus les Taonga au cours du siècle dernier ».
Rosanna Raymond (25 octobre 2007)
George Tamihana Nuku
George Nuku © SCVA, University of East Anglia
George Tamihana Nuku est né en Nouvelle-
Zélande et possède des origines Maori
allemandes et écossaises. Il crée des pièces à
partir de perles, de néphrite, jusqu’à des
grandes sculptures de divers matériaux. Il
adapte l'art conçu par ses ancêtres pendant des
siècles en utilisant des matériaux
contemporains. Il a exposé son travail dans
différents lieux en Nouvelle-Zélande, au
Royaume-Uni, aux Pays-Bas, à Tahiti et aux
Etats-Unis. Il a aussi participé à plusieurs films,
notamment au court-métrage « Moko - Art of
Nature » qui le montre lors de la réalisation de son tatouage sur son visage (Moko).
« Mon rôle de spécialiste - Tohunga - est de donner vie aux œuvres. Je dois les faire
marcher, parler, chanter, souffler, tuer, aimer, en bref, leur donner naissance. C'est le rôle
qui m’incombe. Faire de ces objets - comme vous les appelez - des sujets. Et je peux
seulement le faire en transportant les visiteurs dans le monde auxquels ils appartenaient,
ensuite seulement le public comprend que ces objets sont des représentations de notre
propre psychisme humain ».
George Nuku (13 juin 2006).
17

* STEVEN HOOPER ET KAREN JACOBS,
COMMISSAIRES
STEVEN HOOPER
Karen Jacobs et Steven Hooper
© SCVA, University of East Anglia
Steven Hooper, commissaire de l’exposition et directeur
du Sainsbury Research Unit for the Arts of Africa,
Oceania and the Americas à l’Université d’East Anglia,
a été inspiré dès l’enfance par son grand-père James
Hooper (1897-1971). Celui-ci avait rassemblé une
importante collection d’objets du Pacifique, glanés en
Grande–Bretagne chez les antiquaires, dans des ventes
aux enchères, ou dans de petits musées régionaux.
James Hooper ouvrit sa collection au public sous le nom
de « musée des Totems » (The Totems Museum), dans le
Sussex (à Arundel), entre 1957 et 1963.
A la mort de son grand-père, Steven Hooper publia un
catalogue de la collection, dont la plupart des objets ont
plus tard été dispersés dans le monde : beaucoup
retournèrent à leurs îles d’origine – Tahiti, Fiji, Nouvelle-
Zélande et Hawai. L’un des trésors de la collection de
James Hooper, un tambour hawaïen collecté pendant le
troisième voyage du Capitaine Cook, faisant partie des
collections du British Museum, est présenté dans
l’exposition.
Déterminé à voyager dans le Pacifique, ce que son grand-père n’eut jamais l’occasion de
faire, il vécut pendant plus de deux ans (entre 1977 et 1980) dans l’île lointaine de
Kabara, aux Fidji : il y fit ses recherches en anthropologie pour son Doctorat (PhD) à
l’Université de Cambridge. Il n’y avait ni eau courante, ni électricité, ni routes sur l’île,
malgré la présence, dans chaque village, d’un terrain de cricket en béton – legs de
l’administration coloniale britannique. Les habitants étaient largement autarciques,
construisaient leurs propres pirogues et maisons, et subvenaient à leurs besoins grâce à
la pêche et à leurs récoltes.
La recherche effectuée par Steven Hooper pour l’exposition fait partie d’un projet plus
large porté par le Arts and Humanities Research Council (Polynesian Visual Arts :
meanings and histories in Pacific and European cultural contexts). Avec le docteur Karen
Jacobs, commissaire associé de l’exposition, Steven Hooper a exploré les trésors du
Pacifique conservés à Aberdeen, Bristol, Cambridge, Edimbourg, Exeter, Ipswich,
Glasgow, Londres, Oxford, et même au Saffron Walden dans l’Essex.
KAREN JACOBS
Karen Jacobs est spécialiste de l’art du Pacifique. Ses recherches portent principalement
sur les festivals culturels, artistiques et éthno-historiques, les musées, les ventes aux
enchères, les musées ethnographiques et l’art contemporain du Pacifique. Elle a mené
son doctorat à Sainsbury Research Unit (2003) sur « Collectionner les Kamoro : Objets,
Rencontres et Représentation en Papouasie de l’Ouest ».
Elle a travaillé comme consultant pour l'exposition « Papouasie vivante : à la rencontre
du Kamoro » présentée au Musée national d'Ethnologie de Leiden, Pays-Bas (2003) et a
étudié les collections Kamoro de Cambridge (2004). Depuis 2005, elle est associée au
montage du projet d’exposition mené par Steven Hooper consacrée aux arts
polynésiens.
18

* LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION
Polynésie, arts et divinités, 1760-1860
de Steven Hooper
288 pages, Format : 22 x 27,5 cm,
300 illustrations environ
Prix de vente public : 39 €
Coédition musée du quai Branly / RMN
SOMMAIRE
Avant-propos
Préface
Remerciements
A la rencontre de la Polynésie
Rencontres Polynésiennes
Collectionner la Polynésie
Chronologie
- Introduction
- Les îles Hawai
- La Nouvelle-Zélande / Aotearoa
- L’île de Pâques / Rapa Nui
- Les îles Marquises
- Mangareva et les îles Tuamotu
- Les îles de la Société
- Les îles Australes
- Les îles Cook
- La Polynésie occidentale
- Collectionneurs, marchands et institutions
- Bibliographie
- Index
19

* AUTRES PUBLICATIONS
* Gradhiva, revue de muséologie et d’anthropologie
Fondée en 1986, par Michel Leiris et Jean Jamin, Gradhiva
est, à l’origine, l’organe d’expression du Groupe de
Recherches et d’Analyses sur l’Histoire et les Variations de
l’Anthropologie (d’où lui est venu son titre). En 2005, le
musée du quai Branly poursuit sa publication et lance une
nouvelle série : Gradhiva devient une revue d’anthropologie
et de muséologie. Son ambition demeure d’être un lieu de
discussion sur l’histoire et les développements de
l’anthropologie tant à partir d’études originales que par la
publication d’archives ou de témoignages. Elle privilégie la
réflexion à travers l’interaction texte image, narrationreprésentation
et prône le croisement des disciplines :
anthropologie, esthétique, histoire, musique et littérature.
A l’occasion de l’exposition, un article de Steven Hooper est publié dans le dernier
numéro de Gradhiva n°7, printemps 2008.
Steven Hooper, « La collecte comme iconoclasme. La London Missionary Society en
Polynésie ».
Durant la première moitié du XIX e
siècle, de nombreux objets importants de Polynésie
furent collectés par la London Missionnary Society et exposés dans leur musée de
Londres. Plusieurs sont abordés dans cet article. L’acquisition de ces objets, souvent
référencés comme des idoles, était un processus plus complexe qu’on l’a souvent
imaginé, qui impliquait des choix stratégiques pour les Polynésiens comme pour les
missionnaires. On suggère que la préservation de ces objets a été faite sous l’émulation
du chef tahitien Pomaré en 1816, et que différents types de pratiques iconoclastes
eurent lieu, depuis l’iconoclasme par destruction jusqu’à l’iconoclasme par
neutralisation et préservation. Polynésiens et missionnaires avaient des raisons
évidentes de préférer l’iconoclasme par préservation, les premiers dans le but d’obtenir
des trophées de leurs victoires sur leurs rivaux et de fournir des preuves matérielles de
leur conversion, les seconds afin de fournir des preuves matérielles des succès de leur
évangélisation et de trouver un moyen d’obtenir des fonds à travers les expositions au
musée de la LMS. Ces opérations permirent la survie d’objets aujourd’hui réévalués
comme une part importante du patrimoine et comme des œuvres d’art majeures.
Gradhiva n°7 - 176 pages dont 8 pages couleur - 140 illustrations - 18 €
Gradhiva, revue de muséologie et d’anthropologie.
Rédacteur en chef : Erwan Dianteill
* Polynesian art: histories and meanings in
cultural contexts
Special issue of The Journal of Polynesian Society
volume 116, no. 2, 2007
Guest editor : Steven Hooper
192 pages – 90 illustrations – 18 €
20

* AUTOUR DE L’EXPOSITION
Symposium “Exhibiting Polynesia: past, present and
future”
Le symposium est organisé conjointement par le département de la recherche et de
l’enseignement du musée du quai Branly et par la Sainsbury Research unit
(University of East Anglia, Norwich). Il réunira des conservateurs, universitaires et
artistes du Pacifique, d’Europe et des Etats-Unis.
L’accent sera mis sur les problématiques liées à la présentation, la re-présentation et la
représentation des objets polynésiens.
Allocution d’ouverture de Stéphane Martin, Président du musée du quai Branly
PARTICIPANTS :
Steven Hooper, Sainsbury Research Unit, Université de East Anglia
Karen Jacobs, Sainsbury Research Unit, Université de East Anglia
Arapata Hakiwai, Museum Te Papa Tongarewa, Nouvelle-Zélande
Adrienne Kaeppler, Smithsonian Institution, Washington DC
Jeremy Coote, Pitt Rivers Museum, Université d’Oxford
Karen Kosasa, Université de Hawai, Manoa
Noelle Kahanu, B.P Bishop Museum, Honolulu
Sean Mallon, Museum Te Papa Tongarewa, Nouvelle-Zélande
George Nuku & Rosanna Raymond, artistes, Nouvelle-Zélande
Jenny Newell, British Museum
Fuli Pereira, Museum d’Auckland
Manouche Lehartel, commissaire et directeur de festival, Polynésie française
Tara Hiquily, musée de Tahiti et des îles
Maile Andrade, Université de Hawai at Manoa
Amiria Salmond, musée d’Archéologie et d’ Anthropologie, Université de Cambridge
Informations pratiques
Le symposium a lieu au musée du quai Branly, dans le cinéma niveau - 1
Mardi 17 juin de 10h à 17h30
Mercredi 18 juin de 10h à 17h
Renseignements et programme sur les sites
www.quaibranly.fr (http://www.sru.uea.ac.uk/research-symposia.php)
Musée du quai Branly : 37, quai Branly - portail Debilly ou 218, rue de l’Université, 75007
Paris
Accès & réservation
Accès libre sur réservation : l.humphreys@uea.ac.uk
Langue
Les échanges du symposium auront lieu en anglais.
21

* INFORMATIONS PRATIQUES
La terrasse du musée du quai Branly sera ouverte les samedis et dimanches
après-midi du 1 er juillet au 30 septembre 2008
HORAIRES D’OUVERTURE
Mardi, mercredi, dimanche : de 11h à 19h - Jeudi, vendredi, samedi : de 11h à 21h
Groupes : de 9h30 à 11h, tous les jours sauf le dimanche.
Fermeture hebdomadaire le lundi, sauf durant les vacances scolaires de printemps (toutes zones)
RESERVATIONS
Fnac : www.fnac.com / 08 92 68 46 94 (0,34 € / min)
Ticketnet : www.tickenet.fr / 08 92 39 01 00 (0,34€/ min)
TARIFS
Billet Collections (le plateau des collections,
sa mezzanine et ses deux galeries suspendues)
Tarif plein : 8.5 €
Tarif réduit : 6 € (étudiants)
Billet Expositions temporaires (Galerie Jardin) :
Tarif plein : 7 €
Tarif réduit : 5 €
RENSEIGNEMENTS
Tél : 01 56 61 70 00 /
contact@quaibranly.fr
www.quaibranly.fr
Billet « un jour au musée »
(Billet Collections et Expositions
temporaires) :
Tarif plein : 10 €
Tarif réduit : 7 € (étudiants)
ENTREE GRATUITE aux collections permanentes et expositions temporaires pour les moins
de 18 ans, chômeurs, bénéficiaires des minima sociaux, visiteurs handicapés, grands mutilés de
guerre et grands handicapés civils, amis du musée, carte « culture », détenteurs du « Pass musée
du quai Branly ».
Entrée gratuite le 1 er dimanche de chaque mois, et le samedi de 18h à 21h pour les moins
de 26 ans
LES PASS DU MUSEE donnent un accès illimité à tous les espaces du musée, servent de coupe-file en
cas d’affluence, et permettent de bénéficier de réductions sur les spectacles du théâtre et les
activités culturelles. Le Pass est disponible pour les jeunes (15 euros), pour les adultes en
individuel (35 euros), ou en duo (50 euros), ou encore pour les collectivités (25 euros).
ACCES PIETONS
L’entrée au musée s’effectue par les 206 et 218 rue de l’Université ou par les 27, 37 ou 51 quai
Branly, Paris 7 e
. Accès visiteurs handicapés par le 222 rue de l’Université.
TRANSPORTS
Métro : Pont de l’Alma (RER C), Bir Hakeim (ligne 6), Alma-Marceau (ligne 9), Iéna (ligne 9).
Bus : ligne 42 : arrêts La Bourdonnais ou Bosquet-Rapp ; lignes 63, 80, 92 : arrêt Bosquet- Rapp ;
ligne 72 : arrêt musée d’art moderne – Palais de Tokyo.
Navette fluviale : arrêt tour Eiffel (Batobus, Bateaux parisiens et Vedettes de Paris).
PARKING payant accessible aux voitures par le 25 quai Branly, 520 places
Contact presse : : Contacts musée du du quai quai Branly Branly : :
Pierre LAPORTE Communication
tél : 33 (0)1 45 23 14 14
info@pierre-laporte.com
Nathalie MERCIER,
Magalie VERNET
Directeur de la communication
Chargée des relations médias
tél : 33 : (0)1 33 56 (0)1 61 70 56 20 61 70 20 tél : 33 (0)1 56 61 52 87
nathalie.mercier@quaibranly.fr
magalie.vernet@quaibranly.fr
22

* LES VISUELS DISPONIBLES
Téléchargement sur http : // ymago.quaibranly.fr – accès fourni sur demande
Plat aux deux personnages (détail)
Bois, nacre, défenses de sanglier
L. : 46,5 cm
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres
Pectoral
Rotin, fibre de coco, plumes, poil de chien, dents de
requin, étoffe d'écorce, fibres végétales.
H. : 61 cm
ÎLES DE LA SOCIÉTÉ © British Museum, Londres
Plat aux deux personnages
Bois, nacre, défenses de sanglier
L. : 46,5 cm
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres
Boîte avec couvercle
Bois, fibre de coco, perles de coquillage
H. : 44,5 cm
TONGA, TONGATAPU © British Museum, Londres
Pendentif en forme de personnage féminin
Ivoire de cachalot
H. : 6,2 cm
TONGA © British Museum, Londres
23

Couvre-épaules en plumes
Plumes, fibres
L. : 82,5 cm
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres
Partie haute d'un dieu-bâton
Bois
L. : 111 cm
ÎLES COOK, RAROTONGA © British Museum, Londres
Personnage sur un poteau
Bois
H. : 50,2 cm
ÎLES MARQUISES, NUKU HIVA © Sainsbury Centre for
Visual Arts, University of East Anglia
Manche de chasse-mouches
Bois
H. : 15,5 cm
ÎLES DE LA SOCIÉTÉ © British Museum, Londres
Pendentif de cou
Néphrite, fibres végétales
H. : 8,5 cm
NOUVELLE-ZÉLANDE / AOTEAROA
© British Museum, Londres
24

Cape de plumes
Plumes, fibre végétale
L. : 242 cm
ÎLES HAWAI © Hastings Museum
Effigie en plumes
Plumes, vannerie, fibres végétales, canines de chien, nacre,
bois
H. : 81 cm
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres
Pagaie de danse
Bois
L. : 81,8 cm
ÎLE DE PÂQUES/RAPA NUI © British Museum, Londres
Boîte à ossements en forme de personnage debout
Bois
H. : 117 cm
ÎLES AUSTRALES, RURUTU © British Museum, Londres
Éventail
Feuille, bois, os humain, fibre de coco
H. : 49 cm
ÎLES MARQUISES © British Museum, Londres
25

Siège
L : 98,8 cm
ILES DE LA SOCIÉTÉ, TAHITI © British Museum,
Londres
Tambour
Bois, peau de requin, fibres végétales, corde en fibre
de coco
H: 29,2 cm
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres
Personnage debout
Bois, clous
L : 52,5 cm
ÎLES DE LA SOCIÉTÉ, TAHITI © British Museum,
Londres
Conque
Coquille de triton, cheveux humains, os, fibre de coco,
gomme
L : 37,5 cm
ÎLES MARQUISES © Cambridge University Museum of
Archeology and Anthropology, photo Gwil Owen
Linteau
Bois, coquille d'haliotis
NOUVELLE-ZÉLANDE/AOTEAROA
© British Museum, Londres
Personnage
Bois,
MANGAREVA
© British Museum, Londres
26

* PARTENAIRES DE L’EXPOSITION
Avec le soutien de :
27