LES DIFFERENTS TYPE DE PERSONNALITE - ifsi-paca
LES DIFFERENTS TYPE DE PERSONNALITE - ifsi-paca
LES DIFFERENTS TYPE DE PERSONNALITE - ifsi-paca
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
mauvais objet, du bon et du mauvais soi ne peut se faire, en partie en raison de l’excès de<br />
charge agressive portée par les mauvaises parties de soi et de l’objet. Ainsi, c’est contre<br />
la menace de destruction qu’entraînerait cette unification que le patient érige ses<br />
défenses. Celles-ci sont dominées par le clivage et par un certain nombre de mécanismes<br />
complémentaires comme l’idéalisation, l’identification projective, le déni et la<br />
dénégation.<br />
Le clivage désigne la coexistence simultanée de deux attitudes par rapport à la réalité<br />
extérieure, l’une tenant compte de celle-ci, l’autre la déniant et mettant à sa place la<br />
réalité intérieure, celle du désir. Ces deux attitudes contradictoires coexistent sans<br />
s’influencer réciproquement.<br />
• Pour Bergeret, les mécanismes de défense contre l’angoisse mis en place dans les états<br />
limites sont voisins de ceux décrits par Kernberg ; ils comprennent le déni et<br />
l’identification projective ; l’originalité de sa conception réside dans le concept<br />
d’angoisse dépressive qui menacerait l’état limite, angoisse de perte d’objet ou<br />
d’abandon intermédiaire entre l’angoisse œdipienne névrotique et l’angoisse de<br />
morcellement schizophrénique. Le ou les traumatismes subis par le futur patient limite<br />
surviendraient au stade anal du développement et seraient suivis d’une « pseudo<br />
latence » précoce et durable, où la relation d’objet établie est de type anaclitique.<br />
Cet aménagement peut rester stable, sans symptômes, on pourrait le qualifier de pseudonormalité<br />
; mais le réveil de l’angoisse d’abandon par tout ce qui peut être vécu comme<br />
une menace de perte risque d’entraîner une décompensation certes le plus souvent sur<br />
un mode dépressif, mais aussi parfois sur un mode psychosomatique ou avec de<br />
nouveaux aménagements, de type pervers notamment.<br />
La troisième lignée structurale de Bergeret soulève un certain nombre d’objections. Pour<br />
Widlocher par exemple, l’emploi, dans ce cadre, de la notion de structure risque de<br />
conduire au rétablissement d’une opposition caractérologique et nosologique et les états<br />
limites aussi conçus s’insèrent entre deux lignées rigides « qui, à trop respecter la<br />
nosologie classique, nous empêchent de voir toute la mobilité et la diversité des<br />
formations névrotiques et psychotiques ».<br />
• Dans une perspective descriptive, D. Widlocher a initialement considéré que les quatre<br />
traits sémiologiques fondamentaux des états limites étaient :<br />
-une activité fantasmatique dénuée des défenses névrotiques habituelles ;<br />
-une angoisse d’annihilation (destruction de la cohérence de soi) ;<br />
-une organisation chaotique du développement libidinal ;<br />
- des tendances agressives particulièrement intenses avec crudité de l’expression<br />
fantasmatique.<br />
Cet auteur, comme Kernberg, fait de l’importance de l’agressivité un des facteurs étiopathogéniques<br />
des états limites, agressivité liée à des décharges où des niveaux<br />
pulsionnels hétérogènes sont en règle générale intriqués. Contrairement à ce qui se<br />
passe dans le conflit névrotique, le fantasme, dans l’état limite, « revêt la forme d’une<br />
attaque interne où représentation du soi et de l’objet fonctionnent comme des parties de<br />
soi, des introjects ».<br />
Enfin pour Widlocher, l’organisation limite de la personnalité ne correspond pas à une<br />
structure. Elle se caractérise par l’intrication de traits névrotiques et psychotiques et les<br />
15