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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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Quoiqu’il en soit de la minimisation de Nelson <strong>et</strong> Winter de c<strong>et</strong>te question cruciale, l’évolutionnisme néo-<br />

Schump<strong>et</strong>erien a principalement privilégié le développement phylogénétique. Ce n’est que dans les dernières<br />

années que l’apprentissage organisationnel commence à attirer l’attention des auteurs néo-Schump<strong>et</strong>eriens. On<br />

assiste ainsi à un basculement graduel d’un monde Darwinien fait de hasard, de sélection naturelle <strong>et</strong> de mutations<br />

vers un monde Lamarckien constitué de nécessité, d’apprentissage <strong>et</strong> de sélection culturelle.<br />

Nous pouvons constater ici à tel point la question ontogenèse/phylogenèse peut être complexe. Nous<br />

pensons cependant ici que des éléments préliminaires de réponse peuvent être trouvés chez Penrose<br />

(1959). En considérant l’environnement externe comme une image produite par les processus internes<br />

d’apprentissage, Penrose propose un éclairage intéressant à l’intégration de ces deux niveaux d’analyse.<br />

C<strong>et</strong>te image est ce qui détermine les opportunités productives de la firme, c’est-à-dire, ce que la firme<br />

peut voir <strong>et</strong> en tirer avantage :<br />

[T]he environment is treated... as an ‘image’ in the entrepreneur’s mind of the possibilities and restrictions with which he is<br />

confronted, for it is, after all, such an ‘image’ which in fact d<strong>et</strong>ermines a man’s behavior. (Penrose, 1959, p. 5).<br />

Anticipant la théorie de l’énaction de Weick (1979, 1995), Penrose établit que c’est la firme (<strong>et</strong> en<br />

particulier l’entrepreneur) qui crée son environnement en lui donnant du sens :<br />

[T]he resources with which a firm works and on the development of the experience and knowledge of a firm’s personnel<br />

because these are the factors that will to a large extent d<strong>et</strong>ermine the response of the firm to changes in the external world and<br />

also d<strong>et</strong>ermine what it ‘sees’ in the external world. (Penrose, 1959, p. 79-80).<br />

La firme a donc une appréciation de son environnement, une image, dont l’environnement va infirmer ou<br />

confirmer la validité. Mais c<strong>et</strong> environnement ne constitue pas un fait objectif qu’on peut découvrir ex<br />

ante, avant la réalisation de l’événement :<br />

[T]he relevant environment is not an objective fact discoverable before the event. (Penrose, 1959, p. 41).<br />

C’est la sélection de l’entrepreneur (au sens de Schump<strong>et</strong>er) <strong>et</strong> la sélection de groupe (au sens de Hayek)<br />

qui structurent la sélection de marché. L’environnement n’est donc pas un obj<strong>et</strong> objectif.<br />

L’environnement – qui ne peut être connu qu’ex post – dépend d’une part de l’appréciation des agents<br />

économiques <strong>et</strong> de leurs actions. Il est énacté par les agents économiques. Nous reviendrons sur c<strong>et</strong>te<br />

discussion dans la 2 ème partie.<br />

2.4.2 Quels mécanismes de coordination ?<br />

parmi d’autres possibles ou au moins concevables. Elle est la seule concevable, comme seule compatible avec les faits<br />

d’observation <strong>et</strong> d’expérience. Et rien ne perm<strong>et</strong> de supposer (ou d’espérer) que nos conceptions sur ce point devront ou même<br />

pourront être révisées. » (Monod, 1971, p. 148).

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