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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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Alchian (1950) Nelson <strong>et</strong> Winter (1982)<br />

Réplicateurs Les règles de comportement imitatives Les routines<br />

Interacteurs Les firmes Les firmes<br />

Tableau 2.2. La filiation évolutionniste d’Alchian (1950) chez Nelson <strong>et</strong> Winter.<br />

La description brève d’Alchian (1950) des firmes comme des interacteurs est étendue par Nelson <strong>et</strong><br />

Winter (1982). Mais par rapport aux intuitions fondatrices d’Alchian (1950), Nelson <strong>et</strong> Winter ont<br />

substitué les routines aux règles de comportement imitatives. Le problème est la conceptualisation des<br />

routines à la fois comme gènes <strong>et</strong> comme mémoire organisationnelle de la firme évolutionniste, autrement<br />

dit, comme information <strong>et</strong> connaissance à la fois. L’idée de Nelson <strong>et</strong> Winter en définissant les routines<br />

comme mémoire organisationnelle de la firme était d’essayer d’introduire le problème de la connaissance<br />

dans l’analyse économique <strong>et</strong> de montrer que le problème était moins celui de s’occuper d’un input<br />

parfaitement défini qui pourrait être transféré d’un système vers un autre système de production comme<br />

pour l’information, mais plutôt d’une transformation qualitative de ces inputs suivant le temps <strong>et</strong> l’espace.<br />

Dès lors, un des problèmes économiques principaux est celui de traiter la connaissance dans ses diverses<br />

formes (codifiée ou tacite) <strong>et</strong> voir pourquoi les mêmes inputs transférés peuvent générer des mutations<br />

importantes <strong>et</strong> des apprentissages organisationnels. Nelson <strong>et</strong> Winter, en se focalisant sur c<strong>et</strong>te dimension<br />

cognitive des routines, ont ainsi j<strong>et</strong>é les bases d’un riche courant de recherche sur la connaissance. Le<br />

problème est que la notion de connaissance qui concerne la mémoire organisationnelle – connaissance<br />

tacite pour une grande part – est substantiellement différente de la notion d’information qui est<br />

représentée dans le gène ou son équivalent. Knudsen (2000a,b, 2001) propose d’expliciter<br />

l’argumentation de Nelson <strong>et</strong> Winter des routines comme gènes de la firme en se focalisant sur la<br />

connaissance tacite que contient la routine. Le potentiel d’évolution que contiennent les routines l’est en<br />

termes de connaissance tacite. Autrement dit, plus la connaissance tacite dans l’organisation se<br />

développe, plus son potentiel d’évolution augmente :<br />

The argument is based on the assumption that tacit and unconscious knowledge limits adaptation of routines. If this<br />

assumption is correct, the evolutionary potential of any social organisation, such as the modern corporation, should<br />

increase as the importance of tacit knowledge increases. And, should the organisation succeed in systematically<br />

converting tacit knowledge to explicit codifiable knowledge, its evolutionary potential should decrease or may even<br />

be lost. (Knudsen, 2000b, p. 3).<br />

Or, si nous proposons les routines comme gènes de la firme évolutionniste, nous devons également<br />

pouvoir identifier les situations où le potentiel évolutionniste de la firme est menacé. Autrement dit, quel<br />

est le mécanisme qui protège les routines organisationnelles de libérer le potentiel évolutionniste de la<br />

firme en s’adaptant trop souvent ? Comme le souligne Knudsen (2001, p. 2), en considérant la routine<br />

comme “gène” de l’évolution culturelle, le code culturel sous-jacent (la routine contenant une

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