Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise
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Nelson et Winter (1977) ont été probablement les premiers à utiliser la notion de “régime technologique”. Pour eux, le terme fait référence à l’origine des heuristiques de recherche des ingénieurs d’une industrie. Winter (1984) va associer les régimes technologiques aux deux conceptions Schumpeteriennes de l’innovation technologique. Pour Winter, les sources des connaissances nécessaires aux innovations technologiques jouent un rôle différent selon les industries et les technologies. C’est ainsi qu’il considère que les deux régimes d’innovation identifiés par Schumpeter reposent sur l’examen des rôles relatifs à l’innovation, ce qui le conduit à distinguer deux régimes technologiques : – Un régime technologique Schumpeterien Mark I (ou régime entrepreneurial) dans lequel l’innovation est associée à l’entrée de petites entreprises innovantes. – Un régime technologique Schumpeterien Mark II (ou régime routinier) caractérisé par le rôle majeur des grandes entreprises déjà établies et ayant déjà accumulé un stock de connaissances important dans un domaine technologique particulier. Malerba et Orsenigo (1995) vont permettre la généralisation de la vision de Winter des régimes technologiques. Ils ont ainsi mis en évidence, à partir de données sur les brevets européens, l’existence d’une variété de régimes d’innovation, dans lesquels la place tenue dans les dépôts de brevets par les PME et les nouveaux innovateurs est très inégale selon les classes technologiques considérées. Ils identifient quatre caractéristiques qui sont spécifiques dans chaque régime : (i) Les conditions d’opportunité dans la réalisation d’une avancée technique. (ii) Le degré d’appropriabilité des avantages liés à l’innovation. (iii) Les conditions d’accumulation des connaissances et des expériences induites par les activités d’innovation. (iv) Les propriétés des connaissances et des compétences de base développées au cours du processus d’innovation. En présentant les deux régimes technologiques, Malerba et Orsenigo (1995) soulignent que la méthodologie afférente aux deux approches repose sur des considérations factuelles distinctes. Pour le régime Schumpeterien Mark I, que les auteurs rattachent à son œuvre germanique, Schumpeter a examiné les structures industrielles européennes typiques de la fin du XIX ème siècle et marquées par la multitude des petites firmes (p. 47). Ce modèle d’entrepreneuriat s’instaure lorsque les connaissances à la source des innovations et du développement technologique sont accessibles, difficilement appropriables, peu cumulatives, et assez appliquées. Dans ces contextes technologiques, les grandes entreprises n’investissent pas, et le turn over des entreprises qui entrent et sortent de l’industrie est important. Les faits saillants caractérisant le régime Schumpeterien Mark II illustrent, en revanche, la domination des grandes firmes. Ce régime est rattaché à l’œuvre américaine de l’auteur autrichien où il s’inspira des caractéristiques de l’industrie américaine dans le seconde moitié du XIX ème siècle (Ibid.). Sur la base de ces facteurs caractéristiques définis par Malerba et Orsenigo, les deux régimes se présentent de cette manière : – Le régime Schumpeterien Mark I renvoie à un processus d’élargissement de la base des connaissances des firmes. Il est caractérisé par de fortes opportunités, par une faible appropriabilité des techniques nouvelles qui favorise l’entrée continue de nouveaux innovateurs
dans l’industrie et par de faibles possibilités d’accumulation, ce qui ne permet pas aux innovateurs d’avoir d’avantages monopolistiques persistants. – Le régime Schumpeterien Mark II est caractérisé quant à lui par un processus d’approfondissement de la base des connaissances des firmes. Il est marqué par des opportunités, une appropriabilité et des possibilités d’accumulation importantes, ce qui permet aux innovateurs d’accumuler continuellement des connaissances technologiques et des compétences et d’en retirer des avantages monopolistiques. Les contributions évolutionnistes (particulièrement celles de David et Arthur) ont également relevé l’existence de verrouillages (lock-in) conduisant à retenir une technique qui, en fin de compte, bien qu’elle soit souvent la meilleure parmi celles initialement en compétition, elle ne l’est pas toujours. La sélection n’est donc pas toujours optimisatrice.
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dans l’industrie <strong>et</strong> par de faibles possibilités d’accumulation, ce qui ne perm<strong>et</strong> pas aux innovateurs<br />
d’avoir d’avantages monopolistiques persistants.<br />
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Les contributions évolutionnistes (particulièrement celles de David <strong>et</strong> Arthur) ont également relevé<br />
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