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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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Dans la lignée de Nelson <strong>et</strong> Winter, une large part de la littérature aujourd’hui s’est focalisée sur l’analyse<br />

de la connaissance comme étant la ressource stratégique la plus importante pour la firme <strong>et</strong> sa principale<br />

capacité à produire un avantage compétitif (par exemple, Kogut <strong>et</strong> Zander, 1992 ; Prahalad <strong>et</strong> Hamel,<br />

1990 ; Teece <strong>et</strong> Pisano, 1994).<br />

Une autre caractéristique de la théorie évolutionniste de la firme chez Nelson <strong>et</strong> Winter est qu’elle<br />

propose une profonde reconsidération des mécanismes de gouvernance. La théorie des coûts de<br />

transaction, la forme de représentation de la firme la plus commune, considère les mécanismes de<br />

gouvernance comme étant intrinsèquement liés aux problèmes de traitement de l’information : les coûts<br />

de transaction sont un genre de coûts de traitement de l’information. Les structures de gouvernance sont<br />

ainsi conçues pour minimiser de tels coûts. Les mécanismes de gouvernance que propose la théorie<br />

évolutionniste chez Nelson <strong>et</strong> Winter sont plus ambitieux. Ces mécanismes, basés sur l’hypothèse de<br />

trêve organisationnelle que Nelson <strong>et</strong> Winter reprendront également aux béhavioristes, ont dans c<strong>et</strong>te<br />

vision pour principale fonction la coordination de la connaissance distribuée <strong>et</strong> des processus<br />

d’apprentissage distribués.<br />

Les pistes de recherches tracées par Nelson <strong>et</strong> Winter vont par ailleurs être empruntées par de nombreux<br />

auteurs qui vont donner consistance à l’évolutionnisme néo-Schump<strong>et</strong>erien <strong>et</strong> à la théorie néo-<br />

Schump<strong>et</strong>erienne de la firme en particulier.<br />

2.3 LES DEVELOPPEMENTS NEO-SCHUMPETERIENS A LA SUITE DE<br />

NELSON ET WINTER (1982)<br />

An Evolutionary Theory of Economic Change (1982) a donné naissance à une littérature pléthorique qui va<br />

reprendre la conceptualisation de Nelson <strong>et</strong> Winter du changement économique, <strong>et</strong> technologique en particulier.<br />

Les contributions évolutionnistes ces deux dernières décennies vont principalement se focaliser sur l’analyse de<br />

l’innovation <strong>et</strong> de la connaissance. Le changement organisationnel, de la même façon que le changement<br />

technologique, est considéré comme étant très largement marqué par la dépendance de sentier, c’est-à-dire par la<br />

nature des compétences accumulées au sein de la firme. Ces compétences accumulées sont étroitement reliées<br />

aux normes internes, aux routines <strong>et</strong> autres cultures d’entreprises caractérisées par leur persistance <strong>et</strong> leur<br />

reproduction à travers le temps. Dès lors, le schéma d’évolution des organisations est très largement prédéterminé<br />

par la nature de leurs actifs spécifiques. Ces développements évolutionnistes vont donner naissance à un<br />

ensemble de concepts (qui se recouvrent partiellement) dans la visée de spécifier les conditions d’évolution des<br />

secteurs <strong>et</strong> de co-évolution de la technologie <strong>et</strong> des structures organisationnelles : paradigmes technologiques,<br />

trajectoires technologiques, dépendance du sentier, régimes technologiques, verrouillage, <strong>et</strong>c. Nous allons dans un<br />

premier temps revenir sur ces concepts (§2.3.1) avant de relever leur intégration dans l’analyse évolutionniste de<br />

l’innovation <strong>et</strong> de la connaissance (§2.3.2).

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