Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise
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Chapitre 2 Economie néo-Schumpeterienne et théorie de la firme : Un état de l’art 20 ans après Nelson et Winter (1982) 2.1 INTRODUCTION The very notion of what constitutes an economic theory may well change. For a century, some economists have maintained that biological is a more appropriate paradigm for economics than equilibrium models analogous to mechanics... [E]conomic theory may well take an analogous courses. Kenneth J. Arrow, Viewpoint: the future, Science 267 (1995). p. 1618. An Evolutionary Theory of Economic Change (1982) de Richard Nelson et Sydney Winter est indéniablement la contribution évolutionniste contemporaine la plus influente. Depuis sa publication, les travaux qui vont s’y rattacher vont en effet se multiplier pour constituer un véritable courant de recherche. Courant de recherche certes hétérogène, ne reposant pas encore sur un paradigme stable, mais courant de recherche dynamique et en pleine évolution. Nelson et Winter se sont intéressés particulièrement à l’analyse de l’innovation qu’ils ont considérée comme un phénomène continu et évolutionnaire impliquant plusieurs acteurs qui interagissent collectivement. Néanmoins, en relèvent la centralité de l’innovation, dans la lignée de Schumpeter, Nelson et Winter ne reprendront pas l’élément central dans l’analyse de l’auteur autrichien, l’entrepreneur-innovateur. Ils vont plutôt se focaliser sur le rôle central des routines organisationnelles dans le comportement des firmes et les processus d’innovation. A l’instar de Nelson et Winter (1982), les contributions évolutionnistes qui vont leur succéder vont considérer le changement économique comme étant endogène et situé hors équilibre et vont s’intéresser principalement à des questions ayant trait à l’innovation : procédures de découverte, apprentissages, trajectoires économiques, bifurcations, irréversibilités, dépendance du sentier, dépendance des routines et des normes culturelles, etc. Autant de questions peu (ou pas du tout) traitées par la théorie standard, mais qui vont bénéficier dans cette perspective d’une véritable conceptualisation. Ces contributions vont chercher particulièrement à spécifier les conditions d’évolution des secteurs et de co-évolution de la technologie et des structures organisationnelles à travers un ensemble de concepts-clés : paradigmes technologiques, trajectoires technologiques, dépendance du sentier, régimes technologiques, verrouillage, etc. Dans cette perspective,
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Chapitre 2<br />
Economie néo-Schump<strong>et</strong>erienne <strong>et</strong> théorie de la<br />
firme : Un état de l’art 20 ans après Nelson <strong>et</strong><br />
Winter (1982)<br />
2.1 INTRODUCTION<br />
The very notion of what constitutes an economic theory may well change. For a century,<br />
some economists have maintained that biological is a more appropriate paradigm for<br />
economics than equilibrium models analogous to mechanics... [E]conomic theory may<br />
well take an analogous courses.<br />
Kenn<strong>et</strong>h J. Arrow, Viewpoint: the future, Science 267 (1995). p. 1618.<br />
An Evolutionary Theory of Economic Change (1982) de Richard Nelson <strong>et</strong> Sydney Winter est<br />
indéniablement la contribution évolutionniste contemporaine la plus influente. Depuis sa publication, les<br />
travaux qui vont s’y rattacher vont en eff<strong>et</strong> se multiplier pour constituer un véritable courant de recherche.<br />
Courant de recherche certes hétérogène, ne reposant pas encore sur un paradigme stable, mais courant de<br />
recherche dynamique <strong>et</strong> en pleine évolution.<br />
Nelson <strong>et</strong> Winter se sont intéressés particulièrement à l’analyse de l’innovation qu’ils ont considérée<br />
comme un phénomène continu <strong>et</strong> évolutionnaire impliquant plusieurs acteurs qui interagissent<br />
collectivement. Néanmoins, en relèvent la centralité de l’innovation, dans la lignée de Schump<strong>et</strong>er,<br />
Nelson <strong>et</strong> Winter ne reprendront pas l’élément central dans l’analyse de l’auteur autrichien,<br />
l’entrepreneur-innovateur. Ils vont plutôt se focaliser sur le rôle central des routines organisationnelles<br />
dans le comportement des firmes <strong>et</strong> les processus d’innovation. A l’instar de Nelson <strong>et</strong> Winter (1982), les<br />
contributions évolutionnistes qui vont leur succéder vont considérer le changement économique comme<br />
étant endogène <strong>et</strong> situé hors équilibre <strong>et</strong> vont s’intéresser principalement à des questions ayant trait à<br />
l’innovation : procédures de découverte, apprentissages, trajectoires économiques, bifurcations,<br />
irréversibilités, dépendance du sentier, dépendance des routines <strong>et</strong> des normes culturelles, <strong>et</strong>c. Autant de<br />
questions peu (ou pas du tout) traitées par la théorie standard, mais qui vont bénéficier dans c<strong>et</strong>te<br />
perspective d’une véritable conceptualisation. Ces contributions vont chercher particulièrement à spécifier<br />
les conditions d’évolution des secteurs <strong>et</strong> de co-évolution de la technologie <strong>et</strong> des structures<br />
organisationnelles à travers un ensemble de concepts-clés : paradigmes technologiques, trajectoires<br />
technologiques, dépendance du sentier, régimes technologiques, verrouillage, <strong>et</strong>c. Dans c<strong>et</strong>te perspective,