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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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formalisées mais résulte d’un processus spontané <strong>et</strong> auto-organisé. Hayek (1988) va aller encore plus loin<br />

dans son assertion en soutenant que c’est la lecture d’Adam Smith qui aurait inspiré à Darwin ses<br />

développements ultérieurs (p. 24). William Bartley (l’éditeur de Hayek) ajoute dans une note de bas de<br />

page que s’il a été établi que Darwin a lu la Théorie des sentiments moraux, rien n’atteste par contre qu’il<br />

ait lu La Richesse des Nations.<br />

Le père de l’économie politique est-il à l’origine de l’évolutionnisme économique ? La filiation<br />

évolutionniste de Smith qui peut être attestée est sa grande influence sur Hayek <strong>et</strong> sa contribution<br />

indirecte au développement de l’évolutionnisme culturel Hayekien. Si l’influence directe de Malthus a été<br />

clairement établie, celle de Smith reste donc encore à préciser.<br />

1.2.1.2 La filiation d’Alfred Marshall<br />

The Mecca of the economist is economic biology rather than [mechanical] economic<br />

dynamics. But biological conceptions are more complex than those of mechanics; a<br />

volume on Foundations must therefore give a relatively large place to mechanical<br />

analogies.<br />

Alfred Marshall, Principles of Economics: An introductory volume (1890/1964), p. xii.<br />

L’intérêt d’Alfred Marshall pour l’usage de concepts <strong>et</strong> de métaphores biologiques est indéniable. En<br />

témoigne la célèbre citation reproduite supra. L’adage du principe naturaliste de continuité, Natura non<br />

facit saltum (La nature ne procède pas par bonds), est même apposé sur la couverture des Principles<br />

(1890). Mais s’agit-il pour autant d’une véritable pérennité évolutionniste de Marshall ? Limoges <strong>et</strong><br />

Ménard (1994) répondent par l’affirmative. En examinant les analogies entre la biologie <strong>et</strong> l’économie<br />

mobilisées par Marshall dans le Livre IV des Principles, ils en sortent par la conclusion que le système<br />

d’analogies biologiques chez Marshall possède une réelle valeur cognitive.<br />

Les idées de changement irréversible <strong>et</strong> de développement organique sont également présentes dans les<br />

Principles. Cohend<strong>et</strong> (1979) a ainsi relevé que l’Appendice H des Principles constitue la première<br />

ébauche d’analyse des phénomènes irréversibles dans la théorie économique (p. 43). Il considère qu’à<br />

travers son analyse de la courbe d’offre de longue période avec des rendements croissants, Marshall offre<br />

une esquisse d’analyse des phénomènes irréversibles (Ibid.). C’est le raisonnement en terme de “firme<br />

représentative” qui perm<strong>et</strong> à Marshall de dépasser l’incompatibilité de son hypothèse centrale d’analyse<br />

en terme d’équilibre selon laquelle si la production normale d’un bien s’accroît puis ensuite revient à son<br />

niveau initial, les prix d’offre <strong>et</strong> de demande r<strong>et</strong>ourneront à leurs anciennes positions (p. 53). De c<strong>et</strong>te<br />

manière, la “firme représentative” se substitue à “l’environnement industriel”, ce que Marshall traduit à<br />

travers sa métaphore des “arbres de la forêt” dans le Livre IV des Principles. Ainsi, ce qui est externe du<br />

point de vue de la firme est interne du point de vue de l’industrie (p. 49). En intégrant la dimension de<br />

“temps” (longue période Marshalienne) dans l’analyse néoclassique, Cohend<strong>et</strong> (1979) reconnaît ainsi à<br />

Marshall une esquisse d’une analyse évolutionniste des irréversibilités (p. 58).

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