Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise
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Economie et évolution : Premières ébauches 1.1 INTRODUCTION Chapitre 1 … Economists boast that Darwin got his ideas from Malthus and Adam Smith. (…) What is interesting is to see what has happened since Darwin in biology and what has happened to economics since Adam Smith. The difference is startling. They really understand how biological processes work in a way that we do not understand how economic processes work. Ronald Coase, Newsletter of the International Society for New Institutional Economics (ISNIE), (2) 1, spring 1999, p. 10. Ce premier chapitre propose une discussion préliminaire de l’approche évolutionniste en économie : son émergence, ses aboutissements récents et ses perspectives. La première constatation que nous pouvons faire dans cette mise en perspective est le caractère encore minoritaire de l’approche évolutionniste en économie par rapport au modèle standard. En effet, malgré l’intérêt croissant des économistes pour cette approche, un intérêt marqué depuis deux décennies, le modèle néoclassique est toujours dominant et demeure la référence de base. Une seconde constatation sera la grande hétérogénéité des contributions évolutionnistes contemporaines. Nous ne pouvons en effet que très difficilement relever des traits communs à des contributions s’inspirant aussi bien de Schumpeter, de Hayek que de Veblen. La meilleure manière de dépeindre tous ces travaux demeure peut-être celle qu’adoptait récemment Paulré (1999) : L’évolutionnisme contemporain dans son ensemble est plus facile à caractériser ‘négativement’, c’est-à-dire par rapport au paradigme dominant, que positivement, c’est-à-dire par ses traits distinctifs ou constitutifs. (Paulré, 1999, p. XII). La raison explicative principale de cette hétérogénéité est probablement le caractère encore en décantation de la posture évolutionniste en économie. Et si Ronald Coase (citation supra) fustige l’essor de l’évolutionnisme économique depuis Smith et Malthus, c’est qu’il omet de mentionner le caractère discontinu et fragmentaire de cette posture en économie depuis ces origines lointaines (par rapport à sa forte implantation en biologie). D’un autre côté, la référence de Coase à l’évolutionnisme biologique n’est pas fortuite. En effet, dès que nous parlons d’évolutionnisme, en économie comme dans toute autre science sociale, le modèle biologique reste la référence de base. S’agit-il pour autant d’une transposition directe de la biologie vers les sciences sociales ? Friedrich Hayek affirme que c’est plutôt le contraire. C’est la lecture d’Adam Smith qui aurait inspiré à Darwin ses développements ultérieurs :
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Economie <strong>et</strong> évolution : Premières ébauches<br />
1.1 INTRODUCTION<br />
Chapitre 1<br />
… Economists boast that Darwin got his ideas from Malthus and Adam Smith. (…) What<br />
is interesting is to see what has happened since Darwin in biology and what has<br />
happened to economics since Adam Smith. The difference is startling. They really<br />
understand how biological processes work in a way that we do not understand how<br />
economic processes work.<br />
Ronald Coase, Newsl<strong>et</strong>ter of the International Soci<strong>et</strong>y for New<br />
Institutional Economics (ISNIE), (2) 1, spring 1999, p. 10.<br />
Ce premier chapitre propose une discussion préliminaire de l’approche évolutionniste en économie : son<br />
émergence, ses aboutissements récents <strong>et</strong> ses perspectives. La première constatation que nous pouvons<br />
faire dans c<strong>et</strong>te mise en perspective est le caractère encore minoritaire de l’approche évolutionniste en<br />
économie par rapport au modèle standard. En eff<strong>et</strong>, malgré l’intérêt croissant des économistes pour c<strong>et</strong>te<br />
approche, un intérêt marqué depuis deux décennies, le modèle néoclassique est toujours dominant <strong>et</strong><br />
demeure la référence de base. Une seconde constatation sera la grande hétérogénéité des contributions<br />
évolutionnistes contemporaines. Nous ne pouvons en eff<strong>et</strong> que très difficilement relever des traits<br />
communs à des contributions s’inspirant aussi bien de Schump<strong>et</strong>er, de Hayek que de Veblen. La meilleure<br />
manière de dépeindre tous ces travaux demeure peut-être celle qu’adoptait récemment Paulré (1999) :<br />
L’évolutionnisme contemporain dans son ensemble est plus facile à caractériser ‘négativement’, c’est-à-dire par<br />
rapport au paradigme dominant, que positivement, c’est-à-dire par ses traits distinctifs ou constitutifs. (Paulré,<br />
1999, p. XII).<br />
La raison explicative principale de c<strong>et</strong>te hétérogénéité est probablement le caractère encore en<br />
décantation de la posture évolutionniste en économie. Et si Ronald Coase (citation supra) fustige l’essor<br />
de l’évolutionnisme économique depuis Smith <strong>et</strong> Malthus, c’est qu’il om<strong>et</strong> de mentionner le caractère<br />
discontinu <strong>et</strong> fragmentaire de c<strong>et</strong>te posture en économie depuis ces origines lointaines (par rapport à sa<br />
forte implantation en biologie). D’un autre côté, la référence de Coase à l’évolutionnisme biologique n’est<br />
pas fortuite. En eff<strong>et</strong>, dès que nous parlons d’évolutionnisme, en économie comme dans toute autre<br />
science sociale, le modèle biologique reste la référence de base. S’agit-il pour autant d’une transposition<br />
directe de la biologie vers les sciences sociales ? Friedrich Hayek affirme que c’est plutôt le contraire.<br />
C’est la lecture d’Adam Smith qui aurait inspiré à Darwin ses développements ultérieurs :