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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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sur les limites des théories contractuelles de la firme, <strong>et</strong> particulièrement, de la théorie des coûts de<br />

transaction (§9.2.1).<br />

9.2.1 Les limites de l’approche transactionnelle<br />

Comme le soulignent de nombreux auteurs (par exemple, Milgrom <strong>et</strong> Roberts, 1988 ; Langlois <strong>et</strong> Foss,<br />

1996), les théories contractuelles, <strong>et</strong> particulièrement l’approche transactionnelle qui est la forme<br />

dominante de représentation de la firme, rencontrent de grandes difficultés pour rendre compte du<br />

processus de création <strong>et</strong> de circulation de connaissances nouvelles. La théorie transactionnelle suppose, en<br />

eff<strong>et</strong>, que la firme est située dans un contexte d’allocation de ressources, avec des capacités productives<br />

données. La firme y est conçue comme un dispositif institutionnel perm<strong>et</strong>tant de m<strong>et</strong>tre en place les<br />

incitations appropriées pour corriger les biais informationnels <strong>et</strong> éviter les comportements de recherche<br />

improductive de rentes opportunistes qu’autorise l’imperfection de l’information. Il s’agit bien d’une<br />

théorie de la firme fondée sur les problèmes d’échanges, où l’aspect production ou création de ressources<br />

est négligé, ou tout à fait secondaire.<br />

Ainsi, dans un contexte de création de ressources, les dispositifs contractuels de l’économie des coûts de<br />

transaction se heurtent à des difficultés particulières dans leur objectif de canaliser les comportements des<br />

agents dans le sens souhaité par la hiérarchie. En eff<strong>et</strong>, dans la dynamique cognitive qui accompagne le<br />

contexte de création de connaissances, la relation logique entre existence d’asymétries d’information <strong>et</strong><br />

risque d’opportunisme est remise en cause. Lorsque la firme est focalisée sur un processus de création <strong>et</strong><br />

de circulation des connaissances, la divergence des préférences, d’intention ou de capacité peut conduire<br />

à d’autres eff<strong>et</strong>s que ceux générés par les asymétries informationnelles. Cohen (1984) a ainsi montré que<br />

la diversité des préférences <strong>et</strong> objectifs des agents dans un environnement perturbé où l’apprentissage <strong>et</strong><br />

la création de compétences sont les principaux facteurs de succès, peut être une source de performances.<br />

Il souligne que la poursuite par les agents d’objectifs spécifiques à leurs unités, qui peuvent être<br />

éventuellement contradictoires, aboutit à des performances supérieures par rapport à une situation où<br />

l’ensemble des membres de l’organisation se focaliserait sur le même objectif. Une telle supériorité peut<br />

s’expliquer, par exemple, par des eff<strong>et</strong>s de fertilisation croisée dans les processus d’exploration.<br />

Une autre difficulté à traiter des processus d’apprentissage <strong>et</strong> de création, est que l’approche<br />

transactionnelle suppose que les capacités cognitives des agents sont, soit supposées données, soit<br />

supposées se déformer homothétiquement en fonction de l’information accumulée par les agents. Il n’y a<br />

guère de place pour un véritable apprentissage, entendu comme une transformation des capacités<br />

cognitives des agents ou une déformation des distances cognitives entre les agents 91 .<br />

croyances communes aux agents perm<strong>et</strong> de comprendre la coordination des plans des agents <strong>et</strong> les processus<br />

d’apprentissage <strong>et</strong> de création de ressources.<br />

91 La mise en évidence de certaines formes d’apprentissage tel le learning by doing est bien sûr possible au sein de<br />

l’approche traditionnelle de la firme, mais ce type de phénomènes cumulatifs d’apprentissage n’est qu’un by-product de la<br />

résolution de problèmes informationnels.

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