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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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9.2 LES THEORIES DE LA FIRME FACE AU DILEMME DE LA<br />

CONNAISSANCE<br />

Winter (1988) caractérise les approches économiques contemporaines selon deux critères : leurs degrés de<br />

rationalité <strong>et</strong> leur logique économique sous-jacente (de production ou d’échange).<br />

Allocation de ressources<br />

(Echange)<br />

Rationalité Substantive Théorie Standard<br />

Arrow–Debreu<br />

Rationalité Limitée Théorie Standard Etendue<br />

Coûts de Transaction ; Agence ; Droits<br />

de Propriété<br />

Tableau 9.1. Approches économiques contemporaines selon Winter (1988).<br />

Création de ressources<br />

(Production)<br />

Théorie autrichienne<br />

Théories de l’entrepreneur<br />

Economie Evolutionniste<br />

La représentation objective de la réalité économique, basée sur une vision allocative, où la firme est un<br />

agent comme un autre, est très certainement limitée (même en intégrant des niveaux faibles de rationalité<br />

limitée) pour rendre compte de la dynamique de la firme apprenante. Le fonctionnement interne de<br />

l’organisation, sa dimension interactive, les systèmes conventionnels, les représentations <strong>et</strong> les croyances<br />

collectives n’ont pas d’intérêt d’étude dans c<strong>et</strong>te démarche. L’accent est mis sur les croyances<br />

individuelles “rationnelles” 90 . Des aspects fondamentaux des processus de coordination <strong>et</strong> de création de<br />

nouvelles connaissances dans l’organisation sont en eff<strong>et</strong> occultés dans c<strong>et</strong>te approche. L’économie<br />

autrichienne <strong>et</strong> les théories de l’entrepreneur, bien qu’elles m<strong>et</strong>tent en avant la dimension de création d<br />

ressources, n’ont pas vraiment développé une conception spécifique de la firme. De nombreuses<br />

contributions récentes d’économistes pro-autrichiens (par exemple Nicolaï Foss, Brian Loasby, Richard<br />

Langlois, Frédéric Saut<strong>et</strong>) tentent de remédier à c<strong>et</strong>te lacune. L’économie évolutionniste paraît finalement<br />

à même de mieux rendre compte de c<strong>et</strong>te nouvelle dynamique. Elle marque cependant à son tour des<br />

limites que nous allons souligner dans la sous-section suivante (§9.2.2). Auparavant, nous allons revenir<br />

90 C’est avec la théorie des anticipations rationnelles qu’on commença à attribuer aux croyances des agents<br />

plus de place dans l’analyse économique, ce qui vient en rupture avec l’analyse standard. Mais même avec des<br />

anticipations rationnelles, les agents économiques ne sont pas en mesure de se forger des croyances <strong>et</strong> une<br />

représentation globale de l’économie, nécessaire pour leur action. Un certain nombre de travaux ont relevé la<br />

nécessité de l’existence d’un mécanisme conventionnel même en présence d’anticipations rationnelles. « ... la<br />

seule exigence de “vérité” ne suffit pas à déterminer la croyance, un mécanisme de type conventionnel est<br />

indispensable. Au bout du compte, les croyances des agents comme la réalité sur laquelle portent les croyances<br />

sont le fruit d’une convention » (Chiappori, 1994, p. 73). Comme le soulignent Cohend<strong>et</strong> <strong>et</strong> Llerena (1999), seule<br />

l’intégration d’une base collective de connaissances, d’un ensemble de règles, de codes, de langages <strong>et</strong> de

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