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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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dimension d’apprentissage social <strong>et</strong> de spontanéité que renferme le concept d’habitus, comment la culture<br />

d’entreprise perm<strong>et</strong> de coordonner les plans des agents en guidant leurs comportements de manière<br />

spontanée. Ensuite, nous discuterons du problème du changement culturel. Nous arguons à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> que<br />

ce sont principalement des structures minimales <strong>et</strong> des systèmes de spontanéité organisée qui perm<strong>et</strong>tent<br />

de répondre le mieux à c<strong>et</strong> impératif.<br />

Ce qui nous amène à la discussion des régularités de construction des cultures d’entreprise <strong>et</strong> de<br />

l’évolution culturelle de la firme. Nous défendons dans le chapitre 7 l’idée que l’évolution culturelle de<br />

la firme peut être caractérisée en terme de régimes culturels. Il s’agit, à travers le recours au concept de<br />

régime, de représenter les régularités que nous avons pu déceler dans la dynamique de la construction des<br />

cultures d’entreprise <strong>et</strong> de l’évolution culturelle des firmes. Nous distinguons ensuite deux principaux<br />

régimes culturels : (i) un régime culturel Taylorien: c’est le régime culturel standard depuis l’avènement<br />

du Taylorisme <strong>et</strong> du Fordisme. Il est marqué par la dominance du modèle hiérarchique, par la prégnance<br />

de la communication formelle, par l’existence de grandes distances hiérarchiques, par des formes de<br />

motivation principalement extrinsèques, par la saillance des problèmes d’asymétries informationnelles <strong>et</strong><br />

de hasard moral, <strong>et</strong> surtout par une centralisation de la connaissance productive <strong>et</strong> de l’autorité au sein des<br />

organisations ; (ii) un régime culturel post-Taylorien : conséquent à l’avènement d’une économie basée<br />

sur la connaissance. Il est marqué par une atténuation du degré de prégnance hiérarchique, par<br />

l’amplification de formes de motivation intrinsèque, de formes de communication informelle, <strong>et</strong> surtout<br />

par la substitution des problèmes d’asymétries cognitives à ceux d’asymétries informationnelles. La<br />

connaissance productive devient en eff<strong>et</strong> de plus en plus dispersée (au sens de Hayek) au sein même des<br />

organisations <strong>et</strong> n’est plus centralisée par les hiérarchies. Notre conceptualisation des régimes culturels<br />

s’inspire de celle des régimes technologiques dans la littérature évolutionniste (Nelson <strong>et</strong> Winter, 1977 ;<br />

Winter, 1984 ; Malerba <strong>et</strong> Orsenigo, 1995). Nous caractérisons les régimes culturels selon une base<br />

tripartie : connaissance productive, autorité <strong>et</strong> communication <strong>et</strong> nous décrivons le régime culturel<br />

standard (le Taylorisme) sur c<strong>et</strong>te base.<br />

Sous l’eff<strong>et</strong> conjugué d’une large diffusion des Technologies de l’Information <strong>et</strong> de la Communication<br />

(TIC), d’une montée du niveau général des connaissances <strong>et</strong> de leur intégration dans des logiques<br />

productives de plus en plus soumises à un régime de concurrence fondé sur l’innovation, les frontières de<br />

la firme, la nature de la coordination, les repères saillants pour l’action organisationnelle se trouvent<br />

fortement affectés. Une principale implication de c<strong>et</strong>te métamorphose des ressources organisationnelles <strong>et</strong><br />

la manière par laquelle elles sont combinées, aussi bien que des pressions sélectives du marché, est que la<br />

coordination planifiée en terme d’allocation de ressources rares marque de plus en plus de limites face à<br />

c<strong>et</strong>te nouvelle dynamique. Deux principales raisons expliquent c<strong>et</strong>te inadéquation croissante (Foss,<br />

2002a) : (i) l’amplification de l’incertitude <strong>et</strong> l’ambiguïté vis-à-vis des objectifs des organisations <strong>et</strong> de<br />

leurs membres ; (ii) les limites de l’autorité pour faire face à la création de ressources. Le puzzle<br />

organisationnel amené par l’avènement d’une économie basée sur connaissance <strong>et</strong> la dispersion accrue<br />

des connaissances productives au sein des organisations concerne principalement le problème d’autorité<br />

lorsque l’employé (l’agent) est mieux informé que l’employeur (le principal) sur comment certaines<br />

tâches doivent-elles être découvertes, réalisées <strong>et</strong> exécutées : les agents deviennent associés au processus<br />

de découverte entrepreneuriale. Et le fait qu’ils détiennent de plus en plus de parcelles d’actifs productifs

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