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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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aisons expliquent c<strong>et</strong>te inadéquation croissante (Foss, 2002a) : (i) l’accroissement de l’incertitude <strong>et</strong><br />

l’ambiguïté vis-à-vis des objectifs des organisations <strong>et</strong> de leurs membres ; (ii) les limites de l’autorité pour<br />

faire face à l’allocation <strong>et</strong>/ou création de ressources. Des prémisses du changement culturel vont ainsi<br />

commencer à éclore avec l’avènement de l’économie basée sur la connaissance annonçant l’avènement<br />

d’un régime culturel post-Taylorien.<br />

7.5 CONCLUSION<br />

Nous avons essayé dans ce chapitre de dégager les régularités de la construction des cultures d’entreprise<br />

sur une base tripartie : distribution de la connaissance productive au sein de la firme, autorité <strong>et</strong><br />

communication. Sur c<strong>et</strong>te base, nous avons caractérisé un régime culturel standard : le Taylorisme. Dans<br />

ce régime standard, la connaissance productive pertinente est principalement détenue par les agents dans<br />

une position entrepreneuriale. Un des axiomes de l’OST a été en eff<strong>et</strong> de s’opposer au développement par<br />

les employés de connaissances productives <strong>et</strong> de favoriser une déqualification synonyme de spécialisation<br />

dans l’exécution des tâches. La centralisation de la connaissance productive se traduisait par des formes<br />

d’autorité directe <strong>et</strong> surplombante. Les problèmes posés avaient trait aux asymétries d’information entre<br />

l’agent <strong>et</strong> le principal <strong>et</strong> aux risques d’aléa moral. Et les conflits qui émergeaient étaient principalement<br />

de nature politique (conflits d’intérêt sur le partage du surplus) <strong>et</strong> non pas des conflits cognitifs (conflits<br />

dans la vision du monde). Le leadership cognitif (au sens de Witt, 1998) était donc prépondérant <strong>et</strong> la<br />

communication organisationnelle était principalement de dimension verticale. Les problèmes de<br />

communication qui se posaient avaient trait à la syntaxe ou à la sémantique. Les problèmes d’ordre<br />

pragmatique n’étaient pas posés.<br />

Le puzzle amené par l’avènement d’une économie basée sur la connaissance concerne le problème<br />

d’autorité lorsque les employés (agents) sont mieux informés que les employeurs (principaux) sur<br />

comment certaines tâches doivent être découvertes, réalisées <strong>et</strong> exécutées. Les agents deviennent associés<br />

au processus de découverte entrepreneuriale. Et le fait qu’ils détiennent de plus en plus des parcelles<br />

d’actifs productifs (connaissances), fait qu’ils gagnent en pouvoir de négociation face aux principaux. La<br />

conception traditionnelle de l’autorité en terme d’asymétries informationnelles tend donc à tomber en<br />

désuétude au profit d’une nouvelle conception basée sur les problèmes d’asymétries de connaissance. On<br />

r<strong>et</strong>rouve ainsi certaines caractéristiques de la dispersion de la connaissance dans le cadre d’analyse<br />

Hayekien. C’est le problème posé pour tout système complexe :<br />

[T]he problem which any attempt to bring order into complex human activities me<strong>et</strong>s: the organizer must wish the individuals<br />

who are to cooperate to make use of knowledge that he himself does not possess. (Hayek, 1973, p. 49).<br />

Avec la fin des trente glorieuses, le modèle Taylorien va être progressivement remis en cause. Les firmes<br />

vont commencer à se tourner p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it vers d’autres modes d’organisation, plus souples <strong>et</strong> valorisant<br />

davantage les employés. C’est la naissance des départements de gestion de ressources humaines. Au<br />

Japon, dans les années 1960, au sein de la firme Toyota, l’ingénieur Ohno lance la production juste à

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