Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise
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Chapitre 7<br />
Les régimes de l’évolution culturelle de la firme<br />
7.1 INTRODUCTION<br />
Economic theory has nothing to say about little round disks of m<strong>et</strong>al as which an<br />
objective or materialist view might try to define money. It has nothing to say about iron<br />
or steel, timber or oil, or wheat or eggs as such. The history of any particular commodity<br />
indeed shows that as human knowledge changes the same material thing may represent<br />
quite different categories. Nor could we distinguish in physical terms wh<strong>et</strong>her two men<br />
barter or exchange or wh<strong>et</strong>her they are playing some game or performing some religious<br />
ritual. Unless we can understand what the acting people mean by their actions any<br />
attempt to explain them, i.e., to subsume them under rules which connect similar<br />
situations with similar actions, are bound to fail.<br />
Friedrich A. Hayek, The Counter-Revolution of Science (1955). p. 31.<br />
Nous avons r<strong>et</strong>racé dans les chapitres précédents ce que nous avons désigné comme le sens de l’évolution<br />
de la firme : au fur <strong>et</strong> à mesure de son évolution, la firme tend à reproduire le fonctionnement spontané <strong>et</strong><br />
décentralisé du marché. C’est ce que nous avons traduit en terme construction de “cultures d’entreprise”.<br />
Nous avons à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, à dessein, privilégié une analyse ontogénétique. Dans le présent chapitre essayer<br />
d’opérer une jonction avec une dimension phylogénétique : la dynamique d’évolution culturelle des<br />
générations de firmes.<br />
Le but des processus de sélection culturelle au sein de la firme, nous avons dit, est de construire des<br />
systèmes de représentations (cultures d’entreprise) qui présentent une certaine stabilité <strong>et</strong> qui jouent le<br />
rôle de réducteur de complexité (Cyert <strong>et</strong> March, 1963) <strong>et</strong> de réducteur d’incertitude (Mintzberg, 1994).<br />
Ces processus sont marqués par une dynamique régulière <strong>et</strong> ordonnée. Nous défendons dans ce travail<br />
l’idée que l’évolution culturelle de la firme peut être caractérisée en terme de régimes culturels. Il s’agit, à<br />
travers le recours au concept régime, de représenter les régularités que nous avons pu déceler dans la<br />
dynamique de l’évolution culturelle de la firme.<br />
Nous distinguerons dans ce travail deux principaux régimes culturels : (i) un régime culturel Taylorien :<br />
c’est le régime culturel standard depuis l’avènement du taylorisme <strong>et</strong> du fordisme. Il est marqué par la<br />
dominance du modèle hiérarchique, par la prégnance de la communication formelle, par l’existence de