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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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problèmes peuvent être résolus plus facilement quand ils peuvent être décomposés dans des subproblèmes<br />

dont les solutions peuvent être combinées dans un ensemble comme solution au problème (p.<br />

95-96). Le comportement d’une automobile, nous dit Dawkins (1986), peut être expliqué par l’interaction<br />

des particules élémentaires. Mais il est beaucoup plus pratique de l’expliquer par l’interaction entre les<br />

pistons, les cylindres <strong>et</strong> les bougies. La question fondamentale à chaque niveau est celle des mécanismes<br />

régissant les liens entre ses entités. Est-il alors plus pertinent de décrire le comportement organisationnel<br />

par son niveau mico (mèmes) ou est-il plus approprié de passer par un niveau plus agrégé (routines ou<br />

ressources) ?<br />

L’usage de niveau macro semble ainsi plus adapté en termes explicatifs. Les notions de routines ou de<br />

compétences base, par exemple, qui regroupent l’ensemble des compétences individuelles, les actifs<br />

complémentaires <strong>et</strong> les compétences ou capacités organisationnelles, perm<strong>et</strong>tent aux auteurs de résumer<br />

leurs développements. Elles constituent les bases de la capacité concurrentielle de la firme <strong>et</strong> elles en<br />

définissent les frontières. Une analyse au niveau micro demeure cependant nécessaire pour décomposer le<br />

système complexe de la firme <strong>et</strong> comprendre les micro-processus évolutionnaires à la base des<br />

comportements individuels <strong>et</strong> organisationnels. Nous allons voir dans la section suivante comment<br />

l’analyse en termes mémétiques peut nous aider à comprendre la culture d’entreprise <strong>et</strong> le comportement<br />

organisationnel.<br />

5.4 UNE CONCEPTUALISATION DE LA CULTURE D’ENTREPRISE<br />

Pour définir la culture d’entreprise, nous allons partir de la distinction de Weick (1995, p. 70 <strong>et</strong> suivantes)<br />

entre trois niveaux de sensemaking :<br />

(i) Le niveau du sens intersubjectif qui se produit quand au moins deux personnes communiquent<br />

leurs pensées, sensations ou intentions. Ils décrètent ainsi des scénarios, expriment des rôles <strong>et</strong><br />

suivent des règles déplaçant l’interaction de l’état du “moi” vers celui du “nous”. Ce niveau<br />

intersubjectif est le niveau où la “réalité sociale” commence à émerger. Autrement dit, les<br />

agents commencent à énacter des mèmes similaires.<br />

(ii) Le niveau de la subjectivité générique correspond au système social incluant les organisations.<br />

Le self individuel, bien qu’il demeure la base de l’interaction, n’est plus saillant à ce niveau.<br />

Ce niveau suppose la constitution d’un (large) pool mémétique dans lequel sont immergés les<br />

agents.<br />

(iii) Le niveau d’extrasubjectivité est un niveau de significations plus abstrait, un niveau de réalité<br />

symbolique, celle de la culture. C’est le niveau basique de la culture organisationnelle chez<br />

Schein (1992), celui des symboles, des valeurs <strong>et</strong> des croyances partagés. Ici, les mèmes du<br />

pool mémétique sont intériorisés par les agents pour constituer des sortes d’habitus à la<br />

Bourdieu (Cf. chapitre 6).

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