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POSER LE DIAGNOSTIC D'UNE MICI - Le Généraliste

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ISSN 0183 4568 - CPPAP 0207 T 81255<br />

LA FMC DU SPÉCIALISTE EN MÉDECINE GÉNÉRA<strong>LE</strong><br />

QUIZ (réponses p.3)<br />

NOUVEL<strong>LE</strong>S CONSULTATIONS<br />

L’intérêt de l’Hémoccult ®<br />

dans le dépistage du cancer<br />

colorectal > page 3<br />

MISE AU POINT<br />

<strong>MICI</strong>, diagnostic et suivi<br />

assurés par le généraliste<br />

> page 4<br />

PRATIQUE EN IMAGES<br />

Elargir le champ<br />

d’exploration de l’ECG<br />

> page 8<br />

VENDREDI 27 AVRIL 2007 - CAHIER 2 - N° 2409<br />

RECOMMANDATIONS<br />

Différencier rhinite<br />

intermittente et persistante<br />

> page 9<br />

LA MARCHE DE LA MÉDECINE GÉNÉRA<strong>LE</strong><br />

Pourquoi il faudra<br />

aller à la Wonca<br />

> page 10<br />

ZAPPING<br />

ORL : quelle place<br />

pour les vasoconstricteurs<br />

> page 11<br />

MISE AU POINT<br />

<strong>POSER</strong> <strong>LE</strong> <strong>DIAGNOSTIC</strong> D’UNE <strong>MICI</strong><br />

1. Quelles sont les réponses exactes concernant le dépistage<br />

du cancer colorectal par Hémoccult ® : (lire p.3)<br />

A. ❏ <strong>Le</strong> test s’adresse aux sujets dits à risque moyen<br />

de cancer colorectal, c’est-à-dire les hommes et femmes<br />

de 50 à 74 ans.<br />

B. ❏ <strong>Le</strong> test consiste à prélever sur la selle quotidienne,<br />

trois jours successifs, deux minimes échantillons.<br />

C. ❏ Il doit être répété deux ans plus tard s’il est négatif.<br />

2. <strong>Le</strong> délai au diagnostic est d’environ de trois à quatre mois<br />

pour la rectocolite hémorragique et de douze à quinze mois<br />

pour la maladie de Crohn : (lire p.4)<br />

A. ❏ Vrai. B. ❏ Faux.<br />

3. La RCH, plus que la maladie de Crohn, se complique<br />

de cancer colorectal : (lire p.4)<br />

A. ❏ Vrai. B. ❏ Faux.<br />

4. La maladie de Crohn a des complications différentes<br />

selon la localisation prédominante des lésions : (lire p.4)<br />

A. ❏ Vrai. B. ❏ Faux.<br />

5. En cas de rhinite allergique persistante : (lire p.9)<br />

A. ❏ <strong>Le</strong>s antihistamiques sont prescrits en première intention<br />

au long cours.<br />

B. ❏ <strong>Le</strong>s corticoïdes locaux sont prescrits en première ligne<br />

avant de revoir le patient deux à quatre semaines plus tard.<br />

C. ❏ Un décongestionnant oral est légitime.<br />

D. ❏ <strong>Le</strong>s antihistaminiques sont réservés au traitement<br />

de seconde intention après vérification diagnostique.<br />

www.legeneraliste.fr<br />

JOUBERT/PHANIE


<strong>LE</strong>S NOUVEL<strong>LE</strong>S CONSULTATIONS DE MÉDECINE GÉNÉRA<strong>LE</strong><br />

Cancer colorectal <strong>Le</strong> dépistage généralisé à toute la France<br />

sera opérationnel en fin d’année, selon la DGS. L’Hémoccult ®<br />

est déjà proposé aux hommes et aux femmes de 50 à 74 ans<br />

de 41 départements. Il est désormais urgent de donner<br />

toutes leurs chances aux patients.<br />

POURQUOI L’HÉMOCCULT ® ?<br />

Pr Jean-Pierre Bader (ancien directeur scientifique de l’Inserm, ancien président de la société<br />

française de gastro-entérologie. Courriel : jeanpierre.bader@gmail.com).<br />

CE QUI EST NOUVEAU<br />

La DGS a annoncé, à l’occasion de la première semaine<br />

nationale contre le cancer colorectal, la généralisation d’ici<br />

à la fin de l’année du dépistage de cette pathologie. A ce<br />

jour, 41 départements sont concernés par cette mesure (1).<br />

36 000 nouveaux cas de cancer colorectal ont été recensés<br />

en 2000. Il est en forte augmentation (50 %) depuis vingt<br />

ans, derrière les cancers du poumon et de la prostate<br />

chez l’homme, derrière le cancer du sein chez la femme.<br />

En 2003, il a été, dans notre pays, responsable de<br />

16 438 décès, soit 45 décès par jour. Phénomène aggravant,<br />

les immenses progrès de la thérapeutique (chirurgie,<br />

chimiothérapie, etc.) et des explorations endoscopiques<br />

n’ont que peu influencé la mortalité puisque le taux<br />

de mortalité, cinq ans après le diagnostic et le traitement<br />

d’un cancer, s’élève encore à presque la moitié, 43 % exactement,<br />

n’étant dépassé en mortalité que par le cancer<br />

du poumon dont on connaît le très mauvais pronostic.<br />

L’apparition des premiers symptômes attirant l’attention<br />

du patient et de son médecin (sang dans les selles, troubles<br />

intestinaux, anémie ou dégradation de l’état général)<br />

est précédée d’une longue, et parfois très longue, période<br />

sans le moindre trouble, ou tout se résume à l’existence<br />

d’un très petit cancer localisé dans la muqueuse, ou mieux<br />

encore, d’un polype adénomateux. Cette période est aussi<br />

celle du traitement le plus efficace, la survie après traitement<br />

de cette lésion petite et silencieuse étant bonne (80 %<br />

de survie à cinq ans pour un stade 2) ou excellente (94 %<br />

à cinq ans pour un stade 1).<br />

COMMENT ÇA MARCHE ?<br />

Loin d’être nouveau, l’Hémoccult® a même une très<br />

longue histoire puisqu’il est né il y a plus de quarante ans,<br />

en 1967, de l’observation d’un scientifique américain,<br />

D.H. MacGregor. Celui-ci avait constaté qu’une solution<br />

de gomme de gaïac, petit arbuste américain, mise en<br />

présence d’un fragment de selles et additionnée d’une solution<br />

alcoolique d’eau oxygénée, faisait apparaître chez<br />

certains sujets une coloration bleue, témoignant de la<br />

présence d’une quantité infime de sang invisible à l’œil nu<br />

(par mise en évidence de l’activité pseudoperoxydasique<br />

de l’hémoglobine du sang). Ceci donna naissance à un<br />

produit standardisé et breveté, le test Hémoccult®.<br />

> A qui propose-t-on ce test ? A tous les sujets dits à risque<br />

moyen de cancer colorectal, c’est-à-dire les hommes et<br />

femmes de 50 à 74 ans, cette catégorie de la population se<br />

définissant par exclusion de la catégorie à risque élevé qui<br />

aura droit d’emblée à un dépistage (plus performant) par<br />

coloscopie totale. Figurent dans cette catégorie les personnes<br />

de la même tranche d’âge souffrant depuis quelque<br />

temps de troubles intestinaux (sang dans les selles,<br />

douleurs, troubles du transit, anémie ou déficience pondérale)<br />

ou présentant un antécédent familial de premier<br />

degré – père, mère, frère, sœur – de cancer colorectal. La<br />

coloscopie d’emblée à un âge plus précoce s’impose aussi<br />

dans les cas plus rares de cancers héréditaires ou de colopathies<br />

inflammatoires chroniques.<br />

> Pour tous les autres sujets ne justifiant pas la coloscopie<br />

d’emblée, le test Hémoccult® est un test de sélection à<br />

la coloscopie, cette dernière n’étant réalisée que lorsque<br />

le test est positif (en moyenne 2 % des cas).<br />

> En quoi consiste le test ? Il consiste, trois jours successifs,<br />

à prélever sur la selle quotidienne, deux minimes<br />

échantillons que l’on dépose sur les deux fenêtres de la<br />

plaquette. Après révélation par deux gouttes de solution<br />

sur chaque fenêtre, apparaît dans les soixante secondes<br />

une coloration bleue : le test est positif et on fait une coloscopie.<br />

Dans le cas contraire, pas de coloration : le test<br />

est négatif. On refait le test au bout de deux ans.<br />

CE QUI CHANGE<br />

> Comme tous les tests de dépistage de masse s’adressant<br />

à de grandes populations de sujets en bonne santé apparente,<br />

et qui, de ce fait, doivent être simples, sans risque<br />

et peu coûteux, le test Hémoccult® :<br />

– n’a pas une sensibilité à 100 %, c’est-à-dire qu’il peut être<br />

négatif, alors qu’une lésion existe, ceci dans environ 50 %<br />

des cas, d’où la nécessité, quand il est négatif, de le refaire<br />

régulièrement (en France) tous les deux ans ;<br />

– par ailleurs, sa spécificité n’est pas non plus totale, c’està-dire<br />

que quand il est positif, on ne trouve un cancer<br />

qu’une ou deux fois sur dix et un ou deux gros polype(s),<br />

également une fois sur dix.<br />

> Ces performances sont certes incomplètes, mais elles<br />

ont été confortées par de grandes études de population en<br />

Grande-Bretagne, au Danemark et en Bourgogne, faites<br />

pendant huit à dix ans sur plus de 300 000 personnes<br />

et démontrant une réduction de la mortalité par cancer<br />

colorectal d’environ 30 % (et même une réduction<br />

de 43 % dans la population danoise). ◆<br />

BILAN FRANÇAIS<br />

Un bilan dressé sur l’expérience d’un quatuor territorial<br />

(Bas-Rhin, Côte-d’Or, Saône-et-Loire et Ille-et-Vilaine)<br />

a montré que le test Hémoccult ® , réalisé sur 52,3 %<br />

de la population et la population-cible âgée de 50 à 74 ans,<br />

était positif dans 2,9 % des cas. Seuls 85 % de ces<br />

patients, pourtant tous éligibles pour la coloscopie, en ont<br />

eu une. Un cancer a été dépisté chez 10 % d’entre eux (2).<br />

29 22<br />

www.legeneraliste.fr<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

(en accès direct<br />

sur legeneraliste.fr)<br />

1– Institut national du cancer.<br />

Première semaine nationale<br />

contre le cancer colorectal.<br />

Mars 2007. http://www.ecancer.fr/Presse/Dossierspresse/op_1-ta_1-it_348id_1519-la_1-ve_1.html<br />

2– Bretagne J.-F., Dancourt V.,<br />

Denis B., Durand G., Faivre J.,<br />

Mallard G., Perrin P., Piette C.,<br />

Touillon T. Résultats<br />

de la première campagne<br />

de dépistage organisé<br />

du cancer colorectal dans<br />

quatre départements français.<br />

Gastroentérologie Clinique<br />

et Biologique. Mars 2007.<br />

Vol 31. Hors série II. A124.<br />

N°2409 | 27 avril 2007 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 3<br />

35<br />

44<br />

85<br />

53<br />

14<br />

61<br />

16<br />

37<br />

87<br />

80<br />

60<br />

18<br />

66<br />

59<br />

03<br />

63<br />

02<br />

89<br />

34<br />

51<br />

08<br />

<strong>LE</strong> DÉPISTAGE ORGANISÉ<br />

DU CANCER COLORECTAL<br />

EN FRANCE<br />

■ Dépistage organisé<br />

depuis 2003-2004.<br />

■ Dépistage organisé<br />

depuis 2003-2004.<br />

■ Dépistage organisé<br />

depuis 2003-2004.<br />

91<br />

71<br />

21<br />

54<br />

70<br />

57<br />

25<br />

39<br />

01<br />

13<br />

93<br />

92 94<br />

75<br />

CONFLIT D’INTÉRÊTS<br />

<strong>Le</strong> Pr Jean-Pierre Bader déclare<br />

n’avoir aucun conflit d’ intérêt.<br />

RÉPONSES QUIZ<br />

1:Réponses A, B et C.<br />

2:Réponse A.<br />

3:Réponse A.<br />

4:Réponse B.<br />

Commentaires sur<br />

www.legeneraliste.fr<br />

38<br />

68<br />

90<br />

06


L a<br />

MISE AU POINT<br />

Gastro-entérologie <strong>Le</strong> spécialiste est irremplaçable pour<br />

diagnostiquer et traiter une <strong>MICI</strong>. Sa place se situe au début<br />

de l’histoire de la maladie, pour évoquer sans retard une <strong>MICI</strong>,<br />

puis après l’instauration des traitements pour en surveiller<br />

les effets secondaires et suivre le patient.<br />

<strong>POSER</strong> <strong>LE</strong> <strong>DIAGNOSTIC</strong> D’UNE <strong>MICI</strong><br />

Dr Marc Kreuter (rédacteur, fmc@legeneraliste.fr), sous la responsabilité scientifique<br />

du Pr Marc-André Bigard (chef du service d’Hépato-gastro-entérologie – CHRU Nancy Brabois –<br />

54511 Vandoeuvre. Courriel: ma.bigard@chu-nancy.fr).<br />

faible prévalence des maladies inflammatoires<br />

chroniques de l’intestin (<strong>MICI</strong>) – environ<br />

110/100 000 habitants en France – nécessite d’en<br />

rappeler les principaux signes diagnostiques d’alerte<br />

afin de les évoquer dans des délais raisonnables pour<br />

orienter au mieux le patient.<br />

ÉVOQUER UNE <strong>MICI</strong><br />

<strong>Le</strong>s <strong>MICI</strong>, caractérisées par une inflammation du tube<br />

digestif, dont la cause n’est encore pas connue, sont essentiellement<br />

représentées par la rectocolite hémorragique<br />

(RCH) et la maladie de Crohn (MC). <strong>Le</strong> délai au<br />

diagnostic est d’environ de trois à quatre mois pour la<br />

rectocolite hémorragique et de douze à quinze mois pour<br />

la maladie de Crohn.<br />

Un diagnostic facile pour la RCH<br />

<strong>Le</strong>s émissions de glaires et de sang inquiètent le patient<br />

qui, souvent, pense au cancer et consulte. <strong>Le</strong>s besoins<br />

peuvent se manifester plusieurs fois par jour. Il s’agit<br />

parfois de faux besoins. <strong>Le</strong> patient lui-même pressent<br />

qu’il ne s’agit pas d’hémorroïdes. L’examen clinique est<br />

normal mais le toucher rectal ramène un doigtier souillé<br />

de sang et de glaires.<br />

L’indication d’un examen endoscopique s’impose et est<br />

rarement posée avec retard. <strong>Le</strong> diagnostic est généralement<br />

facile avec une atteinte rectale constante s’étendant<br />

plus ou moins sur le côlon sus-jacent. La muqueuse<br />

pleure le sang. <strong>Le</strong>s biopsies sont nécessaires pour éliminer<br />

une colite infectieuse par exemple.<br />

Des signes peu typiques pour la maladie de Crohn<br />

Douleurs abdominales, troubles modérés du transit<br />

(plutôt diarrhée ou alternance diarrhée/constipation),<br />

légère baisse de l’état général, ces signes, souvent modérés,<br />

quoique parfois plus importants, peuvent ne pas<br />

alerter le patient ou son médecin.<br />

> L’attention peut être attirée par :<br />

– la répétition des douleurs ;<br />

– leur localisation à la fosse iliaque droite pouvant simuler<br />

une appendicite ;<br />

– leur coïncidence avec un dérèglement récent du transit<br />

(deux ou trois selles molles par jour chez un sujet qui<br />

jusque-là avait un transit régulier) ;<br />

– l’association à une petite baisse de l’état général (asthénie<br />

du soir gênant le travail scolaire, besoin accru de<br />

sommeil, petite baisse des performances physiques, légère<br />

baisse de l’appétit, parfois accompagnée d’une petite<br />

perte de poids) ;<br />

4 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 27 avril 2007 | N° 2409<br />

– l’association des signes digestifs à des arthralgies des<br />

articulations moyennes (poignet, coude, genou, cheville)<br />

d’allure inflammatoire (30 % des cas), plutôt matinales<br />

et s’améliorant dans la journée ;<br />

– des manifestations anales, enfin, peuvent être révélatrices,<br />

du type fissure anale inhabituelle, latérale, avec<br />

lésions à type de grosses « hémorroïdes » dures, correspondant<br />

à des marisques inflammatoires et ulcérées,<br />

très évocatrices.<br />

> L’examen clinique peut indiquer un empâtement de<br />

la fosse iliaque droite avec une douleur provoquée à la<br />

palpation.<br />

> Un bilan biologique se limite à la NFS, qui peut montrer<br />

une légère anémie, une hyperplaquettose en relation avec<br />

l’inflammation chronique, une hyperleucocytose et une<br />

augmentation quasi constante de la CRP, parfois franche,<br />

mais souvent modérée. Une élévation modeste de la CRP,<br />

de l’ordre de 12 à 20 est significative pour un sujet jeune,<br />

chez qui la valeur normale est inférieure à 1.<br />

LA COLOSCOPIE AFFIRME <strong>LE</strong> <strong>DIAGNOSTIC</strong><br />

<strong>Le</strong> gastro-entérologue réalise une iléocoloscopie. Lorsque<br />

la MC atteint le grêle, elle touche en effet toujours la<br />

dernière partie iléale. L’aspect endoscopique peut être<br />

typique : ulcérations éparses séparées par des zones<br />

saines, surtout si l’atteinte est iléale et colique. <strong>Le</strong> diagnostic<br />

est plus difficile entre RCH et maladie de Crohn<br />

si l’atteinte est d’emblée pancolique. <strong>Le</strong>s biopsies sont<br />

systématiques mais le granulome épithélioïde, quasi<br />

pathognomonique de la maladie de Crohn, n’est retrouvé<br />

que dans 20 % des cas.<br />

<strong>Le</strong>s lésions se répartissent ainsi :<br />

– 55 % iléo-coliques droites, touchant l’iléon terminal<br />

et le côlon droit ;<br />

– 30 % affectent exclusivement le grêle, mais l’iléon est<br />

toujours concerné ;<br />

– 15 % coliques pures.<br />

<strong>Le</strong>s formes pancoliques d’emblée sont les plus graves. <strong>Le</strong>s<br />

atteintes étendues du grêle sont plus graves que les formes<br />

coliques pures. On tolère mieux une colectomie, même<br />

totale, qu’une amputation importante du grêle.<br />

<strong>LE</strong>S COMPLICATIONS DES <strong>MICI</strong> (1)<br />

> La RCH peut être très gênante dans les formes localisées,<br />

principalement du fait de la fréquence des envies<br />

d’aller à la selle. <strong>Le</strong>s formes étendues retentissent sur l’état<br />

général : amaigrissement parfois important, douleurs<br />

abdominales. Une intervention chirurgicale peut être<br />

décidée rapidement en cas de colite aiguë grave.<br />

Ulcération en carte<br />

de géographie au cours<br />

d’une maladie<br />

de Crohn colique.<br />

Abcès en fer à cheval<br />

au cours d’une maladie de Crohn<br />

ano-périnéale.<br />

Pièce opératoire d’une maladie<br />

de Crohn iléo-cæcale<br />

avec sténose iléale.


La RCH est clairement identifiée comme un facteur de<br />

risque de cancer colorectal. <strong>Le</strong> risque de cancer augmente<br />

surtout après dix ans d’évolution et s’intensifie au fil des<br />

années (voir Tableau 1). « Attention, avertit le Pr Bigard,<br />

certains patients entrant dans la RCH à 15 ans par exemple<br />

présentent donc un risque de cancer du côlon dès 35-40 ans.<br />

Ce risque persiste toute la vie, alors que ces malades en rémission<br />

ont oublié leur maladie et ne voient plus le spécialiste<br />

depuis des années. » (voir encadré E1). <strong>Le</strong> risque débute<br />

dans les formes recto-sigmoïdiennes et augmente nettement<br />

lorsque l’angle colique gauche est franchi. Il est<br />

proportionnel à l’étendue des lésions et maximal dans les<br />

cas de pancolites. <strong>Le</strong>s formes rectales pures, en revanche,<br />

ne s’accompagnent d’aucune augmentation du risque<br />

de cancer.<br />

TAB.1 INCIDENCE DES CANCERS COLORECTAUX<br />

Population générale 60/100 000<br />

RCH dix premières années 200/100 000<br />

RCH deuxième décennie 700/100 000<br />

RCH troisième décennie 1 200/100 000<br />

> <strong>Le</strong> Crohn se complique différemment selon la localisation<br />

des lésions. <strong>Le</strong>s atteintes du grêle sont le fait de subocclusions<br />

et de sténoses progressives pouvant conduire<br />

à une intervention chirurgicale. <strong>Le</strong>s formes coliques étendues<br />

retentissent sur l’état général, avec amaigrissement<br />

important, pouvant également justifier un geste chirurgical.<br />

<strong>Le</strong>s formes ano-périnéales peuvent se compliquer de<br />

fistules pouvant aboutir à des destructions de l’anus<br />

conduisant à des iléostomies terminales définitives.<br />

La maladie de Crohn colique augmente le risque de cancer<br />

colorectal, mais sa responsabilité est moins évidente dans<br />

les séries car les malades atteints de formes sévères étendues<br />

sont opérés et ne développent donc pas de cancer.<br />

<strong>LE</strong>S PRINCIPES THÉRAPEUTIQUES (2, 3, 4)<br />

<strong>Le</strong>s <strong>MICI</strong> progressent par poussées imprévisibles et la stratégie<br />

thérapeutique, conduite au cas par cas, reste l’affaire<br />

des gastro-entérologues et des chirurgiens. <strong>Le</strong>s difficultés<br />

tiennent à l’impossibilité de faire un pronostic de sévérité<br />

de ces pathologies. <strong>Le</strong>s modifications thérapeutiques<br />

suivent donc l’évolution de la maladie.<br />

<strong>Le</strong>s corticoïdes<br />

Ils sont efficaces dans la maladie de Crohn et indiqués<br />

en première intention. Ils sont souvent prescrits par voie<br />

générale pour traiter les poussées à la dose habituelle<br />

de 1 mg/kg/jour au début, puis à dose décroissante par<br />

périodes d’environ trois mois. Des suspensions rectales de<br />

corticoïdes sont également disponibles. <strong>Le</strong> budésonide<br />

possède une galénique particulière, les gélules à libération<br />

prolongée délivrant le produit essentiellement dans la<br />

région iléo-colique droite, avec moins d’effets généraux ;<br />

il n’est donc indiqué que dans certaines formes iléocoliques<br />

droites de MC.<br />

> <strong>Le</strong>s effets secondaires peuvent être importants, surtout<br />

chez le sujet jeune : problèmes neuropsychiques (insom-<br />

nie, etc.), prise de poids (qui peut être de 10 à 20 kg), amyotrophie,<br />

acné parfois majeure, hyperpilosité… imposant<br />

parfois le changement de traitement.<br />

> L’alimentation doit rester modérément salée (ne pas<br />

resaler), mais surtout équilibrée en évitant les excès caloriques<br />

(limitation des aliments riches en lipides et en<br />

sucre), et suffisante en potassium (40 à 60 mg conseillés<br />

sont fournis par l’alimentation habituelle). Il faut apporter<br />

un complément de calcium et de vitamine D dès le<br />

début du traitement corticoïde.<br />

> La corticothérapie arrive en quatrième position des<br />

problèmes que redoutent les malades selon les enquêtes<br />

de qualité de vie (après les rechutes, la chirurgie, la stomie).<br />

<strong>Le</strong> 5-ASA<br />

<strong>Le</strong> 5-ASA possède une efficacité dans la RCH, aussi bien<br />

en traitement d’attaque que d’entretien, mais pas dans le<br />

Crohn, ni en attaque, ni en entretien (3), ni en prévention<br />

de poussées, d’après le consensus européen (4).<br />

<strong>Le</strong> traitement par 5-ASA réduit le risque de cancer environ<br />

de moitié, mais ne l’annule pas. <strong>Le</strong>s recommandations<br />

de surveillance vis-à-vis du cancer restent donc les mêmes,<br />

que le malade reçoive ou non du 5-ASA (lire Encadré 1).<br />

Ce traitement doit être poursuivi, même pendant les<br />

périodes de quiescence, mais l’observance diminue avec<br />

l’amélioration du patient.<br />

> <strong>Le</strong>s phénomènes d’intolérance ou d’effets iatrogènes<br />

sont très rares (quelques accidents rénaux, par exemple,<br />

ont été décrits).<br />

L’azathioprine<br />

C’est l’immunosuppresseur le plus souvent utilisé dans<br />

la MC et la RCH. Mais, 25 % des malades ne le tolèrent<br />

pas, ce qui impose un arrêt de traitement dans le mois.<br />

> <strong>Le</strong>s complications sont précoces et essentiellement<br />

représentées par :<br />

– la pancréatite aiguë, qui peut survenir précocement dès<br />

les touts premiers jours du traitement, caractérisée par une<br />

douleur transfixiante épigastrique et confirmée par une<br />

augmentation des lipases à 10 à 20 fois la normale. <strong>Le</strong> traitement<br />

est alors arrêté et ne doit jamais être repris, le risque<br />

étant celui d’une pancréatite encore plus sévère. Il est<br />

important d’obtenir les preuves de la pancréatite (essentiellement<br />

l’augmentation de la lipasémie) pour ne pas<br />

E1. PROGRAMMER <strong>LE</strong>S COLOSCOPIES<br />

DANS <strong>LE</strong> SUIVI D’UNE RCH<br />

<strong>Le</strong>s recommandations dans la RCH préconisent<br />

un dépistage du cancer du côlon par coloscopie<br />

si la RCH dépasse le rectum :<br />

– tous les trois ans, à partir de dix ans d’évolution ;<br />

– tous les deux ans, à partir de 15 ans ;<br />

– tous les ans, à partir de 20 ans.<br />

<strong>Le</strong>s biopsies multiples sont indispensables mais<br />

les enquêtes de pratique ont montré que le nombre<br />

de biopsies était souvent insuffisant (une dizaine<br />

au lieu de 35 minimum et 65 idéalement).<br />

www.legeneraliste.fr<br />

Pièce opératoire de colectomie<br />

totale pour RCH.<br />

Aspect typique d’une RCH<br />

en coloscopie : la muqueuse<br />

pleure le sang.<br />

RCH en phase quiescente.<br />

N°2409 | 27 avril 2007 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 5<br />

PHOTOS PR BIGARD


MISE AU POINT<br />

se priver à tort de ce médicament parfois très utile ;<br />

– l’intolérance à l’azathioprine : entité mal définie,<br />

comportant fièvre, douleurs musculaires, vomissements,<br />

éruption. Cette intolérance ne cède pas à la poursuite du<br />

traitement, qui doit être arrêté ;<br />

– hépatite médicamenteuse, avec cytolyse importante<br />

(augmentation des transaminases de 5 à 20 fois la<br />

normale), justifiant une surveillance systématique des<br />

transaminases une fois par semaine pendant le premier<br />

mois, puis tous les mois ;<br />

– neutropénie sévère, survenant une fois sur 300,<br />

exigeant la surveillance de la NFS, une fois par semaine,<br />

les trois premiers mois de traitement.<br />

Si le traitement est bien supporté le premier mois, il est<br />

généralement supporté de nombreuses années (vingt ans<br />

et plus).<br />

<strong>Le</strong> méthotrexate<br />

Il est moins souvent utilisé. Dans la RCH, il ne semble<br />

pas présenter d’avantages par rapport au placebo chez<br />

les patients corticodépendants et n’évite pas la nécessité<br />

d’une colectomie. Il paraît plus efficace dans la MC<br />

et est utile en cas d’intolérance à l’azathioprine.<br />

> Aux doses prescrites, les effets secondaires sont modérés<br />

: stomatite (prévenue par la prise d’acide folique),<br />

diarrhée, chute des cheveux, leucopénie modérée, cytolyse<br />

hépatique. Une fibrose hépatique peut se développer,<br />

surtout chez l’obèse ou le consommateur d’alcool.<br />

Rarement, une pneumopathie interstitielle immunoallergique<br />

peut se développer, manifestée par la toux et<br />

la dyspnée (2).<br />

La ciclosporine<br />

Elle a une action rapide et une efficacité démontrée en<br />

cas de colite aiguë grave, complication surtout de la RCH.<br />

Des effets toxiques possibles peuvent se manifester :<br />

paresthésies, tremblements, crises convulsives, nausées,<br />

hypertension, néphrotoxicité, hypertrichose.<br />

E2. <strong>LE</strong>S SÉQUEL<strong>LE</strong>S CHIRURGICA<strong>LE</strong>S<br />

• <strong>Le</strong>s résections du grêle sont assez bien tolérées, tant<br />

qu’il reste au moins un mètre de grêle sain. La diarrhée<br />

est constante, mais l’équilibre calorique reste satisfaisant,<br />

quelques suppléments, en particulier en vitamine B12<br />

dans les résections du grêle terminal sont parfois<br />

nécessaires. Pour des résections laissant moins<br />

d’un mètre de grêle, une nutrition parentérale<br />

est souvent nécessaire, administrée toutes les nuits<br />

ou deux ou trois nuits par semaine.<br />

• En cas de colectomie totale avec anastomose<br />

iléo-rectale sur un rectum sain pour maladie de Crohn,<br />

la tolérance est bonne au prix de trois selles par jour.<br />

Lorsque le rectum est atteint (RCH), une anastomose<br />

iléo-anale est souvent réalisée, avec création<br />

d’une poche en iléon pour assurer une selle<br />

six à sept fois par jour. Cette chirurgie de dernier<br />

recours peut permettre à certains patients très dénutris<br />

de recouvrer un état général satisfaisant.<br />

6 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 27 avril 2007 | N° 2409<br />

<strong>Le</strong>s anti-TNF alpha<br />

Seul l’infliximab a l’AMM dans le Crohn et la RCH. Il<br />

est la plupart du temps bien toléré au début du traitement<br />

mais des phénomènes d’intolérance ou d’inefficacité<br />

secondaires peuvent apparaître après quelques mois<br />

d’utilisation.<br />

> La perfusion se passe généralement bien, mais les effets<br />

secondaires éventuels peuvent se manifester quelques jours<br />

après les perfusions, et le médecin généraliste sera le<br />

premier confronté à ces symptômes.<br />

> Une maladie sérique peut se déclarer cinq à dix jours<br />

après la perfusion, avec des arthralgies migratrices, très<br />

invalidantes, clouant le malade au lit, puis cèdant spontanément<br />

au bout de deux ou trois jours. Un traitement<br />

antalgique ou corticoïde est utile. Il s’agit d’un conflit<br />

antigènes/anticorps interdisant définitivement la reprise<br />

du traitement.<br />

> Une réaction cutanée psoriasiforme (lésions rouges<br />

et squameuses), de topographie inhabituelle pour le<br />

psoriasis, touchant la vulve, les doigts, les bras, avec parfois<br />

des dermites alopéciantes, exige l’arrêt du traitement.<br />

> Penser également au risque d’infection opportuniste,<br />

de tuberculose malgré les mesures préventives et à la possibilité<br />

d’aggravation d’un sepsis.<br />

<strong>LE</strong>S CONSEILS AU MALADE<br />

> Arrêter le tabagisme dans la MC qui favorise l’apparition<br />

de la maladie, la proportion de tabagiques est plus<br />

importante chez les malades atteints de MC que dans la<br />

population générale. Au moment du diagnostic, on<br />

dénombre 60 % de tabagiques dans la MC, contre 20 %<br />

dans les RCH. L’arrêt du tabagisme réduit la fréquence<br />

des poussées et des recours à la chirurgie.<br />

En revanche, le tabagisme est bénéfique dans la RCH.<br />

Certains malades de RCH font des poussées à l’arrêt du<br />

tabac. Mais les substituts nicotiniques n’ont aucune efficacité.<br />

Pour autant, il semble imprudent de conseiller de<br />

fumer aux malades atteints de RCH, les risques liés au<br />

tabac étant multiples et sévères. A noter que l’appendicectomie<br />

pour appendicite confirmée a statistiquement un<br />

rôle protecteur dans la RCH.<br />

> <strong>Le</strong>s antibiotiques en cas d’infection intercurrente<br />

doivent être prescrits avec prudence chez un malade qui<br />

a une <strong>MICI</strong>, car ils induisent un dysmicrobisme intestinal<br />

parfois mal toléré. On évitera les antibiotiques à large<br />

spectre type amoxicilline, les quinolones étant souvent<br />

mieux tolérés.<br />

> <strong>Le</strong>s AINS doivent être évités chez les malades en poussée<br />

de maladie de Crohn ou de RCH, car ils empêchent<br />

la cicatrisation des ulcérations et peuvent aggraver la<br />

diarrhée. Ils sont quelquefois indispensables en cas<br />

d’arthrites inflammatoires.<br />

> Dans la maladie de Crohn et la RCH, aucun régime<br />

n’est préconisé lorsqu’il s’agit d’une atteinte du grêle. Dans<br />

les atteintes du côlon étendues en poussées, on conseille<br />

un régime pauvre en fibres (voire sans résidu, dans les<br />

poussées sévères), mais ce régime peut être élargi dès la fin<br />

de la poussée. ◆<br />

www.legeneraliste.fr<br />

Ulcérations aphtoïdes coliques<br />

très évocatrices d’une maladie<br />

de Crohn.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1– Marteau P., Beaugerie L.,<br />

Schénowitz G., Tucat G.<br />

Prise en charge des maladies<br />

inflammatoires chroniques de<br />

l’intestin. Ed John Libbey. 2003.<br />

2– Bigard M.-A. Traitement<br />

médical, endoscopique<br />

et chirurgical des maladies<br />

du tube digestif. Ed. Masson 2004.<br />

3– Bigard M.-A.<br />

Traitement de la RCH : vers des<br />

recommandations mondiales ?<br />

La lettre de l’hépato-gastroentérologue<br />

– Supplément<br />

au n°6 – vol. VII, nov-déc. 2004.<br />

4– ECCO (European Crohn’s and<br />

Colitis Organisation) Consensus<br />

on the Management of Crohn’s<br />

Disease – Gut 2006 ;<br />

55 (supplement 1) 1 – 58.<br />

CONFLIT D’INTÉRÊTS<br />

<strong>Le</strong> Pr Marc-André Bigard déclare<br />

une activité de conseil pour les<br />

laboratoires Ferring, ainsi que<br />

pour les laboratoires Astra-<br />

Zeneca et pour ce même<br />

laboratoire, avoir participé<br />

comme orateur à un<br />

symposium ; avoir participé<br />

comme orateur à un symposium<br />

organisé par les laboratoires<br />

Schering-Plough ; à une réunion<br />

« <strong>MICI</strong> » des laboratoires<br />

Norgine ; avoir été invité<br />

à un congrès des laboratoires<br />

UCB, avoir été conseil<br />

DR


PRATIQUE EN IMAGES<br />

Syndrome coronaire aigu <strong>Le</strong>s 12 dérivations de l’ECG ne suffisent<br />

pas à explorer l’ensemble des territoires myocardiques.<br />

Il est impératif d’y adjoindre les dérivations précordiales droites<br />

et postérieures pour débusquer des images en miroir.<br />

ÉLARGIR <strong>LE</strong> CHAMP<br />

D’EXPLORATION DE L’ECG<br />

Drs Frédéric Lapostolle et Tomislav Petrovic (urgentistes – Samu 93 – CHU Avicenne –<br />

125, route de Stalingrad – 93009 Bobigny), Dr Louis Soulat (urgentiste – Samu 36 –<br />

Centre Hospitalier – 216, avenue de Verdun – 36019 Chateauroux).<br />

L’<br />

électrocardiogramme de surface implique 12 dérivations, 6 dérivations<br />

frontales (D1, D2, D3, aVR, aVL, aVF) et 6 dérivations<br />

précordiales (V1 à V6), mais n’explore pas l’intégralité du<br />

myocarde. Il peut être utile d’élargir ce champ d’investigation, en particulier<br />

lorsqu’une pathologie ischémique est suspectée.<br />

QUI CHERCHE TROUVE<br />

Un patient de 65 ans, avec des facteurs de risques cardiovasculaires (tabagisme,<br />

hypercholestérolémie et obésité) présentait une douleur thoracique<br />

typique. L’ECG 12 dérivations (Fig.1) mettait en évidence un sousdécalage<br />

du segment ST dans les dérivations antérieures. Cet aspect ferait<br />

Fig. 1<br />

D1<br />

D2<br />

D3<br />

AVR<br />

Fig. 3 Position des électrodes précordiales<br />

Pour enregistrer les dérivations droites<br />

et postérieures (pour réaliser un ECG<br />

18 dérivations), il est usuel de repositionner<br />

les électrodes précordiales dans l’ordre suivant :<br />

VE : sous la xiphoïde, légèrement sur la gauche.<br />

V3R : entre la position<br />

de l’électrode V1 et l’électrode V4R ;<br />

V4R : 5 e espace intercostal droit,<br />

sur la ligne médioclaviculaire.<br />

8 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 27 avril 2007 | N° 2409<br />

AVL<br />

AVF<br />

V1 : 4 e espace intercostal<br />

droit, au bord du sternum.<br />

V2 : 4 e espace intercostal<br />

gauche, au bord du sternum.<br />

V3 : entre l’électrode V2 et l’électrode V4.<br />

V4 : 5 e espace intercostal gauche,<br />

sur la ligne médioclaviculaire.<br />

V5 : ligne horizontale passant par le<br />

5 e espace intercostal gauche (ou l’électrode<br />

V4), au niveau de la ligne axillaire antérieure.<br />

V6 : même ligne horizontale, au niveau<br />

de la ligne axillaire moyenne gauche.<br />

V1<br />

V2<br />

V3<br />

V4R<br />

V1<br />

V3R<br />

VE<br />

V3<br />

V7<br />

V8<br />

V9<br />

www.legeneraliste.fr<br />

classer le patient en syndrome coronaire aigu sans sus-décalage du<br />

segment ST. Cependant, le sous-décalage doit préalablement être considéré<br />

comme le miroir d’un sus-décalage du segment ST non identifié sur<br />

le tracé 12 dérivations. Ainsi, l’exploration des dérivations postérieures<br />

(V7, V8, V9) et des dérivations droites (V3R, V4R et VE) est largement<br />

recommandée. Dans l’observation présentée ici, cette extension du champ<br />

d’exploration a permis le diagnostic d’un infarctus du myocarde en<br />

cours de constitution (syndrome coronaire aigu avec sus-décalage du<br />

segment ST) dans le territoire antérieur (Fig. 2). Cet aspect impose une<br />

reperfusion coronaire en urgence. Dans tous les cas, il est capital que les<br />

électrodes soient correctement positionnées (Fig. 3). ◆<br />

Ligne axillaire moyenne<br />

V2 4 ème EIC<br />

Ligne axillaire postérieure<br />

5 ème EIC<br />

Fig. 2<br />

V4 V5 V6 V7 V8 V9<br />

Ligne axillaire antérieure<br />

Ligne médioclaviculaire<br />

V3R<br />

V4R<br />

VE<br />

V7<br />

V8<br />

V9<br />

V7 : ligne horizontale<br />

passant par le 5 e espace<br />

intercostal gauche,<br />

au niveau de la ligne<br />

axillaire postérieure.<br />

V8 : ligne horizontale<br />

passant par le 5 e espace<br />

intercostal gauche, au niveau<br />

de la verticale passant<br />

par la pointe de l’omoplate.<br />

V9 : ligne horizontale<br />

passant par le 5 e espace<br />

intercostal gauche,<br />

au bord gauche du rachis.


RECOMMANDATIONS<br />

Rhinite allergique La prise en charge actuelle de la rhinite<br />

allergique, tant sur le plan diagnostique que thérapeutique,<br />

est guidée par les recommandations du groupe ARIA.<br />

DIFFÉRENCIER RHINITE<br />

INTERMITTENTE ET PERSISTANTE<br />

Dr Pascale Naudin-Rousselle (rédactrice, fmc@legeneraliste.fr), sous la direction scientifique<br />

du Pr Daniel Vervloet (service de Pneumophtisiologie et Allergologie respiratoire –<br />

Hôpital Sainte-Marguerite – 270, boulevard de Sainte-Marguerite – 13274 Marseille.<br />

Courriel : daniel.vervloet@ap-hm.fr).<br />

L e<br />

consensus OMS-Aria a modifié en 2001 la classification<br />

des rhinites allergiques, anciennement<br />

basée sur la distinction entre rhinites perannuelles,<br />

essentiellement liées aux allergènes domestiques (acariens<br />

surtout) et rhinites saisonnières, principalement en<br />

rapport avec les allergènes extérieurs, au premier rang<br />

desquels figuraient les pollens.<br />

Cette classification prêtait le flanc à la critique, car elle<br />

n’incluait pas les pollinoses persistantes et ne tenait pas<br />

compte du fait que l’allergie aux acariens pouvait se manifester<br />

de manière ponctuelle. Désormais, la distinction<br />

se fait selon le caractère intermittent ou persistant de<br />

la rhinite, indépendamment du ou des allergène(s)<br />

FIG. 1 OPTIONS THÉRAPEUTIQUES DANS LA RHINITE AL<strong>LE</strong>RGIQUE (1, 2)<br />

9 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 27 avril 2007 | N° 2409<br />

en cause. La classification actuelle tient compte également<br />

de la sévérité des symptômes.<br />

<strong>LE</strong>S PALIERS DE L’ARIA<br />

Une prise en charge thérapeutique par paliers est instaurée<br />

en fonction du type de rhinite dans la classification précédente.<br />

Elle associe éviction des allergènes (si possible), traitement<br />

pharmacologique et immunothérapie spécifique<br />

(voir Fig.1). Un asthme doit être recherché, cliniquement<br />

et par exploration fonctionnelle respiratoire, chez les patients<br />

présentant une forme persistante de rhinite allergique.<br />

Inversement, les sujets asthmatiques doivent être évalués<br />

quant à leur statut vis-à-vis de la rhinite allergique. ◆<br />

RHINITE INTERMITTENTE RHINITE PERSISTANTE<br />

LÉGÈRE MODÉRÉE OU SÉVÈRE LÉGÈRE MODÉRÉE OU SÉVÈRE<br />

Antihistaminique oral<br />

ou<br />

Antihistaminique local<br />

ou<br />

Décongestionnant<br />

intranasal<br />

(< 10 j. et < 2 fois/mois)<br />

ou<br />

Décongestionnant oral<br />

Antihistaminique oral<br />

ou<br />

Antihistaminique local<br />

et/ou<br />

Décongestionnant<br />

intranasal<br />

ou<br />

Corticostéroïde local<br />

(ou cromone)<br />

Si rhinite persistante,<br />

revoir le patient<br />

après 2 à 4 semaines.<br />

• Si échec, majorer TTT.<br />

• Si amélioration,<br />

poursuivre TTT 1 mois.<br />

Échec<br />

Corticostéroïde local<br />

Revoir le patient après 2 à 4 semaines.<br />

Vérifier diagnostic.<br />

Vérifier compliance.<br />

Chercher infection<br />

ou autre cause.<br />

Succès<br />

TTT 1 mois<br />

en réduisant<br />

les doses.<br />

• Augmenter corticostéroïde local<br />

si prédominance obstruction nasale.<br />

• Ajouter antihistaminique si prédominance<br />

éternuements, prurit nasal ou rhinorrhée.<br />

• Ajouter ipratropium si prédominance rhinorrhée.<br />

• Ajouter décongestionnant ou corticoïde oral en<br />

cure courte si prédominance obstruction nasale.<br />

Si échec, consultation spécialisée<br />

Envisager immunothérapie en cas de rhinite<br />

persistante ou intermittente modérée à sévère<br />

Eviction des allergènes pour tous les types de rhinite<br />

www.legeneraliste.fr<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

(en accès direct<br />

sur legeneraliste.fr)<br />

1– Bousquet J., Van<br />

Cauwenberge P., Khaltaev N.<br />

and the ARIA Workshop Group.<br />

Allergic Rhinitis and its Impact<br />

on Asthma. ARIA Workshop<br />

Report. Allergy clin immunol.<br />

2001 ; 108 (Suppl 5) : S147-S333.<br />

2– Bousquet J., Van<br />

Cauwenberge P., Khaltaev N.<br />

Allergic Rhinitis and its Impact<br />

on Asthma Initiative.<br />

Management of Allergic Rhinitis<br />

and its Impact on Asthma.<br />

Pocket Guide. 2001.<br />

URL : www.whiar.org/docs/<br />

ARIA_PG.pdf<br />

CONFLIT D’INTÉRÊTS<br />

<strong>Le</strong> Pr Daniel Vervloet déclare<br />

n’avoir aucun conflit d’intérêts.


LA MARCHE DE LA MÉDECINE GÉNÉRA<strong>LE</strong><br />

Congrès international « <strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong> » est partenaire officiel<br />

du Congrès international de médecine générale de la WONCA<br />

Europe, du 17 au 20 octobre 2007, à Paris. <strong>Le</strong>s communications<br />

scientifiques permettront des échanges dans les domaines<br />

du soin, de la recherche, de la formation et de la santé publique.<br />

<strong>LE</strong>S ENJEUX DE LA WONCA<br />

Pr Bernard Gay (médecin généraliste – Département de Médecine générale – Université Victor<br />

Segalen Bordeaux 2 – 146, rue Léo Saignat – 33076 Bordeaux. Courriel : bernard.gay@u-bordeaux2.fr).<br />

P our<br />

la première fois, le Collège national des généralistes<br />

enseignants (Cnge) va organiser à Paris, du<br />

17 au 20 octobre 2007, le Congrès international<br />

de médecine générale de la WONCA Europe. Cet événement<br />

prend une dimension symbolique particulière pour<br />

la discipline. Avec la création de la filière universitaire, les<br />

premiers spécialistes de médecine générale termineront en<br />

octobre 2007 leur cursus universitaire avec un diplôme<br />

équivalent à celui des autres spécialités. <strong>Le</strong> congrès de<br />

la WONCA vient confirmer à cette occasion la reconnaissance<br />

de la médecine générale comme une composante<br />

essentielle du système de distribution des soins.<br />

<strong>LE</strong> THÈME DU CONGRÈS<br />

A l’heure où tous les pays européens orientent leur système<br />

de santé vers les soins primaires, il est en effet important<br />

de positionner la médecine générale comme premier<br />

recours médical pour les patients. <strong>Le</strong> thème choisi pour le<br />

congrès reflète cette perspective : « Re-thinking Primary<br />

Care in the European Context : a New Challenge for General<br />

Practice ». En plus des aspects scientifiques, ce congrès<br />

offrira l’opportunité d’analyser l’évolution de la médecine<br />

générale dans les années à venir. La présence de médecins<br />

d’autres pays, porteurs d’expériences innovantes,<br />

permettra d’anticiper les changements potentiels des pratiques<br />

professionnelles. Ce congrès sera l’occasion pour<br />

les médecins généralistes français de confronter leurs<br />

démarches diagnostiques, leurs stratégies thérapeutiques<br />

et leur pratique quotidienne à celles de leurs confrères européens.<br />

Dans l’objectif de coordination des soins, des<br />

sessions réuniront l’ensemble des intervenants en soins<br />

primaires. De même, dans une perspective de santé publique,<br />

des sessions feront intervenir les structures institutionnelles<br />

apportant un éclairage communautaire à la<br />

pratique de terrain. Ces choix traduisent la volonté d’ouverture<br />

de la médecine générale vers les partenaires intervenant<br />

dans les différents champs de la santé, dans une<br />

approche globale de la médecine.<br />

L’ORGANISATION DU CONGRÈS<br />

L’objectif est de développer au cours du congrès une<br />

démarche de Médecine Fondée sur des Niveaux de Preuve<br />

(Evidence Based Medicine), tenant compte à la fois des<br />

données actuelles de la science, du contexte clinique et du<br />

comportement du patient, applicable dans l’exercice quotidien<br />

du médecin généraliste. <strong>Le</strong>s sujets développés concerneront<br />

la pratique de médecine générale dans sa globalité,<br />

des affections aiguës aux maladies chroniques.<br />

<strong>Le</strong>s trois groupes spécifiques de la WONCA (EGPRN pour<br />

la recherche, EURACT pour l’enseignement, EQUIP pour<br />

10 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 27 avril 2007 | N° 2409<br />

la qualité des soins), ont été étroitement associés à la<br />

conception du programme. <strong>Le</strong>s jeunes médecins, par l’intermédiaire<br />

du groupe européen « Vasco da Gama Movement<br />

», seront invités à donner leur éclairage sur le sujet.<br />

De plus, le Cnge a souhaité associer l’ensemble des sociétés<br />

scientifiques françaises de médecine générale en leur<br />

proposant de participer à cet événement et de profiter de<br />

cette occasion pour communiquer au nom de leur structure<br />

à l’occasion du Congrès WONCA.<br />

<strong>LE</strong> PROGRAMME<br />

<strong>Le</strong> programme scientifique reflète toute la diversité des<br />

soins primaires, à travers les différents problèmes de santé,<br />

du préventif au curatif et au palliatif, illustrant ainsi la polyvalence<br />

de la médecine générale. <strong>Le</strong> format du Congrès<br />

WONCA alternera différents types de sessions scientifiques<br />

: les keynotes (intervention sur des thèmes transversaux<br />

comme la recherche, la formation ou la qualité des<br />

soins), les Clinical Year Reviews (synthèse des données<br />

de la science, dans un domaine clinique donné), l’Evidence<br />

Based Practice (prise en charge des pathologies courantes<br />

en soins primaires, s’appuyant sur l’EBM), les communications<br />

orales sélectionnées par le comité scientifique<br />

(plus de 1 300 abstracts soumis), les ateliers (prévention,<br />

pratique rurale, éthique, etc.), les sessions conjointes<br />

(réunions avec des institutions comme l’HAS, l’AEME ou<br />

l’INCa), les posters affichés ou commentés.<br />

<strong>Le</strong>s sessions seront en anglais, avec traduction simultanée<br />

pour les sessions plénières.<br />

Huit domaines pathologiques particulièrement fréquents<br />

en médecine générale seront abordés : la pathologie cardiovasculaire<br />

(insuffisance coronarienne, insuffisance cardiaque),<br />

les affections des voies respiratoires (asthme, BPCO),<br />

les troubles psychiques (anxiété, dépression), le risque<br />

cardiovasculaire (HTA, diabète, hypercholestérolémie),<br />

les cancers, les maladies infectieuses, les pathologies<br />

des patients âgés et dépendants et, enfin, les douleurs<br />

musculo-squelettiques chroniques.<br />

CONCLUSION<br />

Ce congrès sera un grand événement pour la Médecine<br />

générale et offrira une vitrine des soins primaires français<br />

et européens. <strong>Le</strong>s communications scientifiques permettront<br />

aux acteurs d’échanger tant dans le domaine du soin,<br />

de la recherche et de la formation, que dans le domaine de<br />

la santé publique. <strong>Le</strong> programme varié intéresse l’ensemble<br />

des généralistes en exercice, les généralistes enseignants,<br />

maîtres de stage, formateurs en FMC, mais aussi les jeunes<br />

médecins généralistes et les internes.Vous avez tous rendezvous<br />

en octobre à Paris. ◆<br />

www.legeneraliste.fr<br />

Premier Congrès international<br />

de médecine générale en France<br />

L’inscription au congrès :<br />

L’inscription se fait en ligne<br />

sur le site web : http://www.<br />

woncaeurope2007.org<br />

Contact : Michèle Lieurade ;<br />

coordinatrice congrès. Courriel :<br />

contactwonca2007@cnge.fr<br />

<strong>LE</strong> CNGE,<br />

CHEF D’ORCHESTRE<br />

<strong>Le</strong> Cnge, membre de la WONCA,<br />

est chargé d’organiser<br />

ce congrès et a mis en place<br />

un Comité d’organisation présidé<br />

par le Pr Pierre-Louis Druais,<br />

un Conseil scientifique<br />

présidé par le Pr Bernard Gay<br />

et un Comité consultatif<br />

international présidé<br />

par le Pr Marianne Samuelson.


ZAPPING<br />

Prescription<br />

La place pour les vasoconstricteurs<br />

en pathologie ORL<br />

Pr Pierre Bonfils (service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale – Hôpital Européen Georges-Pompidou – 75015 Paris.<br />

Courriel : pierre.bonfils@egp.aphp.fr).<br />

L es<br />

vasoconstricteurs sont, sans raison valable, très<br />

souvent prescrits dans les affections rhino-sinusiennes<br />

chroniques et font, par ailleurs, l’objet<br />

d’une automédication usuelle parfois abusive ou répétée.<br />

Or, ils ne représentent que le traitement symptomatique<br />

– traitement de confort – des états congestifs au cours<br />

des rhinites aiguës. Ils peuvent être associés à d’autres<br />

molécules comme un corticoïde local, un antihistaminique,<br />

un antiseptique, un antalgique, de l’acide ascorbique,<br />

un mucolytique, un anti-inflammatoire non<br />

stéroïdien. De telles associations élargissent l’indication<br />

au cours de la rhinite aiguë à d’autres symptômes comme<br />

l’hypersécrétion nasale, la fièvre, les maux de tête, etc.<br />

L’effet sur la congestion nasale a été validé par de<br />

nombreuses études effectuées selon les bonnes procédures<br />

(groupe témoin, placebo, double aveugle) (1).<br />

Une seule indication<br />

Comme l’indication est limitée aux rhinites aiguës, le<br />

traitement ne peut être conçu que sur une très courte<br />

durée (moins de cinq jours). Aucun de ces produits n’est<br />

validé pour une indication au long cours, notamment<br />

dans la pathologie nasale ou sinusienne chronique (voir<br />

FMC dans <strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong> n° 2397 du 2 février 2007).<br />

Deux méta-analyses récentes signalent l’absence totale<br />

de preuve d’efficacité des vasoconstricteurs dans le cadre<br />

de l’otite moyenne aiguë et de l’otite séro-muqueuse<br />

de l’enfant (2, 3).<br />

Contre-indications<br />

et interactions médicamenteuses<br />

L’effet pharmacologique utilisé est un effet ± adrénergique.<br />

La stimulation des récepteurs ± adrénergiques au<br />

niveau des muscles lisses vasculaires provoque la vasoconstriction,<br />

qui est à la base de l’action sur la congestion<br />

nasale. <strong>Le</strong>s contre-indications sont dominées par<br />

l’hypertension artérielle sévère ou mal équilibrée, les<br />

antécédents d’accident vasculaire cérébral ou la présence<br />

de facteurs de risque susceptibles de favoriser ces accidents<br />

cérébraux, l’insuffisance coronarienne sévère, le<br />

risque de glaucome par fermeture de l’angle, la pathologie<br />

prostatique, les antécédents de convulsion, l’al-<br />

L’Agenda des formations<br />

BALINT<br />

Séminaire « Développer<br />

les compétences relationnelles<br />

du médecin par la formation Balint ».<br />

Paris, 15-16 juin<br />

et 8 septembre 2007.<br />

Ces trois journées organisées par<br />

l’Association de Formation Balint (AFB),<br />

dans le cadre des actions indemnisées<br />

de la Formation Professionnelle<br />

Conventionnelle 2007, offrent à chacun<br />

la possibilité de réaliser un travail<br />

approfondi sur la relation médecinmalade<br />

en participant à des groupes<br />

Balint et à des groupes de psychodrame<br />

Balint. Basées sur l’utilisation<br />

de la « méthode des cas », elles ont<br />

pour objectif de favoriser une meilleure<br />

laitement et la grossesse. L’hypersensibilité à l’un des<br />

constituants est une contre-indication formelle.<br />

<strong>Le</strong>s formes orales sont contre-indiquées chez les enfants<br />

de moins de 15 ans. Pour les formes locales, le tuaminoheptane<br />

ne doit pas être administré avant l’âge de<br />

30 mois, l’oxymétazoline, l’éphédrine et la naphazoline<br />

avant l’âge de 12 ans.<br />

Parmi les risques d’interaction médicamenteuse, signalons<br />

l’interaction avec les IMAO non sélectifs : une poussée<br />

d’hypertension peut survenir du fait de l’inhibition<br />

du métabolisme des amines presssives. Une telle interaction<br />

peut persister une quinzaine de jours après l’arrêt<br />

de l’IMAO. En outre, avec certains vasoconstricteurs,<br />

des risques d’hyperthermie fatale ont été décrits lors de<br />

l’association avec des IMAO non sélectifs. L’association<br />

avec d’autres médicaments vasoconstricteurs peut potentialiser<br />

les effets secondaires des vasoconstricteurs. Ils ne<br />

doivent donc pas être associés.<br />

<strong>Le</strong>s effets secondaires<br />

<strong>Le</strong>s effets secondaires sont nombreux. Pour les formes<br />

orales, il s’agit notamment de céphalées, de palpitations,<br />

de tachycardie, de poussée hypertensive, de sueurs, de<br />

pâleur, de tremblements, de crise de glaucome par fermeture<br />

de l’angle, de troubles urinaires (rétention),<br />

d’anxiété, d’insomnie, de nausées, de sécheresse buccale,<br />

de vomissements. <strong>Le</strong>s formes locales peuvent surtout<br />

entraîner sécheresse et irritation nasales, céphalées,<br />

insomnie, palpitations.<br />

Ces effets secondaires, parfois dramatiques, doivent être<br />

bien connus face à un traitement de confort nasal lors<br />

d’une rhinite aiguë. u<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1– Eccles R., Jawad M.-S., Jawad S.S., Angello J.-T., Druce H.-M..<br />

Efficacy and Safety of Single and Multiple Doses of Pseudoephedrine<br />

in the Treatment of Nasal Congestion Associated with Common Cold.<br />

Am J Rhinol. 2005 jan-feb ; 19(1) : 25-31.<br />

2– Griffin G.-H., Flynn C., Bailey R.-E., Schultz J.-K. Antihistamines<br />

and/or Decongestants for Otitis Media with Effusion (OME) in Children.<br />

Cochrane Database Syst Rev. 2006 oct 18 ; (4) : CD003423.<br />

3– Flynn C.-A., Griffin G.-H., Schultz J.-K. Decongestants<br />

and Antihistamines for Acute Otitis Media in Children.<br />

Cochrane Database Syst Rev. 2004 ; (3) : CD001727.<br />

compréhension de la demande<br />

du malade et le repérage des éléments<br />

en jeu dans la relation soignant-soigné.<br />

Inscriptions :<br />

– Secrétariat AFB, Cabinet Médical,<br />

4, rue du Jura, 75013 Paris.<br />

– Renseignements : Dr Marie-Noëlle<br />

Laveissière. Tél. : 01.45.67.98.12. ou<br />

Dr Joëlle <strong>Le</strong>hmann.Tél. : 01.45. 35.93.20.<br />

EMG – 21, rue Camille-Desmoulins,<br />

92789 Issy-les-Moulineaux Cedex 9<br />

Tél. : 01.73.28.14.70.<br />

Fax de la direction : 01.73.28.14.71.<br />

http ://www.legeneraliste.fr<br />

S.A.S. au capital de 150000 euros<br />

Durée : 60 ans à compter<br />

du 24 décembre 1975<br />

Actionnaire unique: MEDICA Holding<br />

Président-directeur général,<br />

directeur de la publication:<br />

Dr Gérard Kouchner<br />

Directeur général: Dr Philippe <strong>Le</strong>duc<br />

philippe.leduc@fr.cmpmedica.com<br />

Directeur de la rédaction:<br />

Jean Paillard (14.74)<br />

jean.paillard@fr.cmpmedica.com<br />

COMITÉ DE RÉDACTION<br />

Dr Linda Sitruk (14.78)<br />

rédactrice en chef<br />

linda.sitruk@fr.cmpmedica.com<br />

Dr Catherine Freydt, Dr Pascale<br />

Naudin-Rousselle, Dr Marc Kreuter<br />

fmc@legeneraliste.fr<br />

<strong>Le</strong>s membres de la rédaction signent<br />

chaque année une déclaration<br />

personnelle d'absence de conflit<br />

d'intérêts.<br />

COMITÉ SCIENTIFIQUE<br />

Pr Lucien ABENHAIM (Paris),<br />

Dr François BAUMANN (Paris),<br />

Pr Marc-André BIGARD (Vandœuvrelès-Nancy),<br />

Dr Philippe BONET<br />

(Montbert), Pr Pierre BONFILS<br />

(Paris), Pr Jean-François BRETAGNE<br />

(Rennes), Pr Éric BRUCKERT (Paris),<br />

Pr Pierre DELLAMONICA (Nice),<br />

Pr Philippe FROGUEL (Lille), Pr René<br />

FRYDMAN (Clamart), Pr Bernard GAY<br />

(Rions), Pr Serge GILBERG (Paris),<br />

Pr Xavier GIRERD (Paris), Dr Daniel<br />

JANNIERE (Paris), Pr Claude<br />

JEANDEL (Montpellier), Dr Olivier<br />

KANDEL (Poitiers), Dr Jean LAVAUD<br />

(Paris), Pr Frédéric LIOTÉ (Paris),<br />

Dr William LOWENSTEIN (Boulogne-<br />

Billancourt), Dr Sylvie MEAUME<br />

(Ivry-sur-Seine), Dr Nadine MEMRAN<br />

(Nice), Pr Christian PERRONNE<br />

(Garches), Pr Pascal RISCHMANN<br />

(Toulouse), Pr Frédéric ROUILLON<br />

(Paris), Pr Philippe STEG (Paris),<br />

Dr Alain SERRIE (Paris),<br />

Pr Paul VA<strong>LE</strong>NSI (Bondy),<br />

Pr Daniel VERVLOET (Marseille),<br />

Dr France WOIMANT (Paris).<br />

Secrétariat de rédaction<br />

Alain Létot (15.02)<br />

1 er secrétaire de rédaction,<br />

France Delory (14.95)<br />

secrétaire de rédaction,<br />

chargée de la coordination<br />

Iconographie<br />

Fabienne Lallé (14.85)<br />

Documentation<br />

Françoise Mongold (14.91),<br />

rédactrice-documentaliste<br />

Secrétariat des rédactions<br />

Adélaïde Simoes-Gameiro (14.83)<br />

adelaide.simoes@fr.cmpmedica.com<br />

Conception graphique: A noir<br />

Réalisation-Maquette<br />

Olivier Bouet (14.92),<br />

1 er rédacteur-graphiste<br />

olivier.bouet@fr.cmpmedica.com<br />

Catherine Roberty,<br />

Jean-François Oisel (14.97),<br />

Bibiane Kirby (14.96)<br />

rédacteurs-graphistes<br />

Frédéric Malbranc (14.84),<br />

chef de fabrication<br />

Dépôt légal : à parution.<br />

Commission paritaire : 0207 T 81255<br />

ISSN : 0183 4568<br />

Copyright <strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong><br />

Impression, brochage :<br />

Roto16 Vincent-32 av. CharlesBedaux<br />

Z.I. du Menetton - 37000 Tours<br />

<strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong> est une publication<br />

de CMPMedica France.<br />

N°2409 | 27 avril 2007 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 11

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