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Le p'tit Buvard - Marina Costanzo - Free

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‘ ramène<br />

ta paume ‘<br />

<strong>Le</strong> p’tit <strong>Buvard</strong><br />

Journal étudiant littéraire et créatif de la faculté du mirail<br />

Mars 2011 — édition #3<br />

Journal mensuel gratuit<br />

édition #3<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres: leptitbuvard@yahoo.fr


couverture<br />

illustration<br />

de Mélanie<br />

Montesano<br />

<strong>Le</strong> p’tit BuvaRD #3<br />

Mars 2011<br />

édito<br />

nouvelle ‘ Sarcasmes et jubilations ou<br />

Chroniques assassines ’ (épisode 3)<br />

coup de ... King Kong Théorie de Virginie Despendes :<br />

‘ Manifeste pour un nouveau féminisme ’<br />

BD ‘ Martine ‘ hommage à Marcel Marlier<br />

poème ‘ Mars VS Février ’<br />

entrevue ‘ Fin du pétrole et des centrales nucléaires ‘<br />

culture littéraire ‘ L'OuLipo ’<br />

poème ’ Ex ‘ + Outypopo ’ Triple ‘<br />

illustration de Mélanie Montesano<br />

poème ‘ Synopsis de tes souffrances ‘<br />

+ illstration de Mélanie Montesano<br />

nouvelle ‘ <strong>Le</strong> journal de la Fac ‘ (épisode 1)<br />

recettes ‘ Menu pas cher ‘<br />

blagues<br />

remerciements<br />

+ ‘ Ramenez vos paumes ’<br />

Directeurs de publication : Julie Dagut et arno richet<br />

mise en page et illustrations : marina <strong>Costanzo</strong><br />

— http://marina.costanzo.free.fr/<br />

Impression : imprimerie de l’Université du mirail,<br />

Toulouse II<br />

- 03<br />

- 04<br />

- 08<br />

- 10<br />

- 11<br />

- 12<br />

- 14<br />

- 15<br />

- 16<br />

- 17<br />

- 18<br />

- 20<br />

- 22<br />

- 23<br />

02<br />

sommaire


ConfessIons<br />

Du <strong>p'tit</strong> BuvaRD<br />

Julie Dagut.<br />

#3<br />

édition<br />

03<br />

édito<br />

Textes après textes et au fil des pages,<br />

L’ombre d’un poète ou d’un nom dans la marge,<br />

Entre deux lignes, entre deux rimes, le magazine se prépare :<br />

<strong>Le</strong> p’tit buvard de Mars se revêtit et se propage !<br />

C’qui fait qu’ca<br />

va marcher :<br />

C’est Toi et moi<br />

comme équipe!<br />

étudiantes, étudiants de toutes les facs du monde,<br />

J’veux vous lire dans mes pages, putain, j’veux qu’ca abonde !<br />

Partageons l’délire le temps d’votre passage ici :<br />

Laissez vous embarquer dans c’te folle péripétie !<br />

400 exemplaires pour faire péter le coup d’envoi,<br />

Apres ca, il s’ra mal aisé d’pas entendre parler d’moi !<br />

Je s’rai dans les foyers de tes UFR,<br />

A la fabrique, la MIE : mater le look d’enfer !<br />

J’avoue : j’ai un peu ramé pour en<br />

arriver la…<br />

J’sais qu’c’est pas parfait mais voila<br />

mon troisième mois,<br />

J’compte sur vous pour m’aider à<br />

devenir plus classe,<br />

D’façon a c’que j’excelle et qu’rien ne<br />

m’égalasse !<br />

Envoie moi tes poèmes, tes dessins, tes photos,<br />

Tes BDs, tes baisers, tes recettes, tes idéaux,<br />

Tu peux participer à toutes les rubriques,<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres: leptitbuvard@yahoo.fr


‘SaRCaSmeS et JuBiLatiONS<br />

oU ChronIqUes assassInes‘<br />

Par Lily Voisin — épisode 3<br />

Que penser d’une fille qui, dans un bar, donne<br />

un morceau de papier sur lequel elle a inscrit<br />

son numéro de téléphone, à un garçon qu’elle<br />

ne connaît pas, et à qui elle n’a même pas parlé de la<br />

soirée? Moi, en l’occurrence. Je ne sais pas ce qui m’a<br />

pris, en tout cas je l’ai fait. Ce garçon est-il forcément<br />

obligé de croire que ce numéro n’est dans ses mains que<br />

dans le seul but de «réconforter mes nuits solitaires»?<br />

Je force le respect de quelques amies par mon audace,<br />

semble-t-il, leur redonnant l’espoir selon elles. Mais alors<br />

pourquoi a-t-on du mal à le croire lorsque j’affirme que<br />

ce qui m’a intéressé n’est pas d’abord son physique, qu’on<br />

est parfois simplement attiré vers certaines personnes,<br />

qu’on a envie d’apprendre sans trop savoir pourquoi? Et<br />

qu’homme ou femme, c’est la même chose. Et moi, est-ce<br />

que je me crois? Oui, à moitié.<br />

Cela dit, je saurais me contenter d’une simple probable-<br />

amitié si c’est là la seule occasion qui se présente; cela<br />

me fera toujours une connaissance de plus. Et je vous<br />

prie de croire que je me crois vraiment.<br />

Affaire à suivre. Car la véritable question du jour est:<br />

pourquoi le téléfilm de l’après-midi nous tient-il en<br />

haleine une fois les vingt premières minutes passées,<br />

et ce malgré notre discours habituel reniant toute<br />

addiction momentanée, de quelque nature qu’elle soit,<br />

pour ce qui concerne ce genre de programme télévisuel.<br />

La critique est acerbe et soutenue quant à «La tempête<br />

de l’amour»-au-pays-des-mièvreries-en-folie, toujours<br />

de façon distante et sarcastique. Mais que celui qui n’a<br />

jamais regardé ne serait-ce qu’un seul de ces téléfilms<br />

me jette la première télécommande.<br />

Je suis indubitablement la plus grosse larve de tous les<br />

temps. Dimanche soir, devant de monstrueuses idioties<br />

de séries américaines, qui me font toujours autant rire<br />

malgré ma connaissance quasi-littérale des dialogues.<br />

Disons-le haut et fort, ce fut une journée complètement<br />

‘Chroniques assassines’ de Lily Voisin - épisode 3<br />

04<br />

nouvelle<br />

inutile: ni révisions, ni répétition, ni cuisine; je n’ai même<br />

pas pris la peine de transformer mon lit en canapé. Je<br />

suis sous la couette et je ne sers à rien.<br />

Tiens, une publicité pour des chewing-gum! Des chewinggum<br />

comme les autres, à cette différence près que<br />

ceux-ci sont contenus dans un sac qui se referme<br />

hermétiquement. Est-ce que quelqu’un pourrait me dire<br />

comment les français arrivent encore à gober ça? en<br />

est-il un seul qui pourrait préférer payer 2 euros de<br />

plus simplement parce que ces chewing-gum sont dans<br />

un sac plutôt que dans une boîte habituelle? S’il en est<br />

un, qu’il me soit présenté sur-le-champ. Et, question qui<br />

me taraude encore plus: ce sac à chewing-gum rend-il<br />

vraiment son propriétaire plus attirant comme le montre<br />

la pub?<br />

Alors, à tous ceux qui galèrent, à tous les célibataires, je dis<br />

qu’il y a une solution. Messieurs, il vous faut absolument<br />

acheter cette nouvelle marque de sucreries.<br />

Résultats du conseil de classe du premier semestre:<br />

«élève moyenne, peu mieux faire». J’ai tout juste 10,72.<br />

Je me rends compte que moi, la petite fille si sérieuse<br />

et perfectionniste, je n’attends pas le 16 que je m’étais<br />

promis. Je ne suis pas aussi parfaite que je le pensais,<br />

comme sait si bien le croire ma très chère petite maman.<br />

Moi qui suis pourtant si brillante, sérieuse, appliquée, si<br />

passionnée, moi qui vise toujours plus haut et qui ne veut<br />

que simplement être la meilleure, je ne suis pas aussi<br />

capable que ce que j’aurais pu croire. Je me trompais, je<br />

ne suis pas la meilleure, et voilà que je me surprends une<br />

frauduleuse larme au coin de la joue parce que je ne suis<br />

que «moyenne». Là, comme le voudrait ma philosophie<br />

du «c’est pas grave», je suis sensée me dire que je ne<br />

jouais pas ma vie et que la moyenne, ce n’est pas si<br />

catastrophique; c’est juste moyen, mieux que zéro. Oui, je<br />

finirais bien par le penser un jour, et mettre au placard<br />

mon orgueil surdimensionné qui ne met pas en valeur


mon teint de pêche de jeune fille fraîche et innocente.<br />

Enfin, il me faudra juste un peu de temps.<br />

Qu’est-ce qui fait que deux êtres s’attirent? Est-ce leurs<br />

regards qui se croisent à un même moment donné, et qui<br />

leur fait croire qu’ils se plaisent mutuellement? Est-ce<br />

l’alchimie qui se crée sans même qu’ils se connaissent, alors<br />

que chacun fait sa vie de son côté? Que de «pourquoi»<br />

et de «comment». Pourquoi suis-je attirée par celui-ci<br />

spécialement et pas un autre, pourquoi je m’arrange<br />

pour ne serait-ce que lui dire bonjour en passant devant<br />

tout à fait par hasard -le plus grand des hasards qui m’a<br />

conduite à me maquiller et m’occuper de mes cheveux<br />

pour une fois. Pourquoi j’espère toujours lui plaire alors<br />

qu’il n’est même pas ce que je suis sensée rechercher<br />

pour être bien, pourquoi je me fais des films alors que<br />

je le sais avec quelqu’un, avec une femme probablement<br />

très bien. Je sais que je ne supporterai pas d’être «l’autre<br />

femme», malgré tout ce que j’espère. Malgré les «je ne le<br />

connais pas mais je sais que je mérite mieux».<br />

Fin de soirée avec la personne en question, il ne restait<br />

que nous deux: étrange échange qui s’est créé là, entre<br />

nous. Est-ce cette valse qui l’a poussé à me regarder<br />

d’une façon si peu ordinaire? Est-ce l’ambiance et la bière<br />

qui l’ont poussé à me faire comprendre ces choses que je<br />

n’aurais pas dû comprendre, bien que j’ai voulu et espéré<br />

qu’il me les fasse comprendre? Suis-je assez intrépide pour<br />

me lancer là-dedans, pour me plonger dans une histoire<br />

sans fin qui n’inclut que sentiment et incompréhension?<br />

Ou sont-ce tout simplement tous ces instincts primaires<br />

que nous, les hommes, ressentons le besoin d’exprimer...<br />

Suis-je vraiment attirée ou simplement intriguée?<br />

Une chose est sûre et certaine: je ne serai pas la femme<br />

qui brise un couple -ou qui l’aide juste à se briser-; je ne<br />

sais que trop que ces choses-là sont fragiles. Et même si<br />

je ne connais pas cette autre à qui il «appartient», même<br />

si je ne lui dois rien, faire souffrir une femme, sachant<br />

‘Chroniques assassines’ de Lily Voisin - épisode 3<br />

05<br />

que j’aurais contribué à son malheur, non merci. Très peu<br />

pour moi.<br />

Il ne s’est rien passé. Mais je suis une femme et en tant<br />

que telle, je peux sentir les regards envieux et tentatives<br />

d’abandon à l’instinct grégaire. J’avais envie de tout.<br />

J’avais envie de penser à moi, de céder à ce caprice<br />

commun, à cette atmosphère qui s’est créée. Mais je n’ai<br />

pas pu m’empêcher de me demander ce qu’il attendait<br />

de moi, si j’étais simplement une nouvelle «jolie chose»,<br />

attirante parce que justement<br />

nouvelle, ou bel et bien le début d’un sentiment -beurk, ce<br />

mot- croissant et véritable. J’ai à nouveau 14 ans, je me<br />

sens pousser des ailes et en même temps des racines qui<br />

m’empêchent de bouger. J’ai 14 ans, et je ne suis que trop<br />

mielleuse à mon goût, comme une petite fille qui croit<br />

encore que tout est possible à Poney land et que les gens<br />

sont beaux et gentils, qu’ils sont sincères et sans vice.<br />

Je continuerai donc à me protéger en me disant que<br />

«l’amour, c’est niais». Et me le répèterais en boucle<br />

toutes les nuits, «l’amour c’est niais» et je ne veux pas<br />

être mièvre et dépourvue de tout sens de l’ambition,<br />

qui pourrait me pousser à faire de grandes choses. <strong>Le</strong><br />

sentiment amoureux ne pourrait que m’empêcher de<br />

devenir ce que j’ai toujours voulu être. Je me mets dans la<br />

tête que ce n’est qu’une jolie perte de temps, et j’avance.<br />

Je me persuade que je n’ai pas besoin de ça, que je ne suis<br />

pas comme les autres, et que mes 14 ans ne me serviront<br />

plus de rien. Je reste donc dans ma bulle, celle que je<br />

n’ouvre que très rarement, m’obstinant à vouloir être et<br />

faire toujours plus, toujours plus grand. Je ne céderais à<br />

ce caprice que quand j’aurais du temps à perdre.<br />

Et voici comment se convaincre que d’être seul est une<br />

chose merveilleuse. Quelqu’un serait-il assez aimable<br />

pour y croire à ma place?<br />

Neuf heures de train pour rentrer chez mes parents<br />

pour les vacances, et comme si ça ne suffisait pas nous<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres: leptitbuvard@yahoo.fr


‘Chroniques assassines’ de Lily Voisin - épisode 3<br />

06<br />

photo de<br />

Laura m.


sommes arrêtés sur une voie pour quarante minutes.<br />

Problème technique. Et le contrôleur a l’air complètement<br />

défoncé. Ou, pour rester dans le politiquement correct, il<br />

a probablement les neurones qui flottent. En attendant,<br />

possibilité de sortir fumer une ou deux cigarettes, c’est<br />

déjà ça. Je prends donc mon mal en patience et laisse<br />

traîner mes oreilles un peu partout. Je tombe sur une<br />

conversation on ne peut plus intéressante, les avis sont<br />

partagés. Mais le point de vue le plus intéressant, le voici:<br />

les hippies ne sont que des drogués qui ont «emmerdé<br />

tout le monde pendant des années». «Et de toutes<br />

façons, tous ceux que je connais maintenant vivent dans<br />

leurs montagnes, à poil, sont sales, puent, et n’ont plus<br />

de dents».<br />

Quelle intéressante analyse de toute une ancienne<br />

génération! Je ne suis certes pas pro-hippie; cela dit<br />

je ne suis pas sûre de pouvoir cautionner de telles<br />

élucubrations sur des milliers de personnes qui ont<br />

simplement leurs idéaux, et continuent de rêver malgré<br />

tout. Je dirais même qu’il faut un certain courage pour<br />

conserver coûte que coûte l’espoir d’un monde meilleur<br />

une fois atteint l’âge adulte. Et puis ce ne sont pas les<br />

seuls à avoir fait leur révolution. Aujourd’hui aussi, les<br />

jeunes sont dans la rue. Et même si pour la plupart il ne<br />

s’agit que de marcher dans la rue en scandant des rimes<br />

dont ils ne saisissent pas le sens, il en existe quand même<br />

qui savent ce qu’ils font. La jeunesse d’aujourd’hui et celle<br />

des autres générations ont quelques points communs. Et<br />

à ce propos, est-il toujours évident de dissocier acné et<br />

rébellion? Pour ceux qui se poseraient encore la question,<br />

ils n’ont qu’à observer un ado en pleine mue. Sans faire de<br />

généralité, cela va de soi.<br />

En attendant, toujours dans le train en arrêt sur le quai.<br />

deux jeunes femmes derrière moi se parlent plus fort<br />

que si elles avaient un micro. Évidemment elles dérangent<br />

tout le monde. Mais le plus intéressant dans la situation,<br />

c’est que c’est sur moi que se posent leurs regards<br />

inquisiteurs et réflexions désagréables, parce que le<br />

bruit du clavier de mon ordinateur les gêne grandement.<br />

Si vous saviez comme j’aime la promiscuité!<br />

Ma mère m’a rappelé quelque prouesse adolescente que<br />

j’avais oublié. Je devais avoir 16 ans tout au plus. Un soir<br />

où mes parents étaient partis et mon petit frère je ne<br />

‘Chroniques assassines’ de Lily Voisin - épisode 3<br />

07<br />

Retrouvez La suite des<br />

‘Chroniques assassines’ de<br />

Lily voisin dans le prochain<br />

numéro du p’tit <strong>Buvard</strong>.<br />

sais où en soirée chez un copain, je ne trouvais plus mes<br />

clés. Impossible de joindre mon frère, et mes parents<br />

n’auraient rien pu faire parce qu’ils étaient trop loin.<br />

Oh bien sûr j’aurais pu descendre chez la voisine; mais<br />

mes principes adolescents m’empêchaient de trouver<br />

sa compagnie assez agréable pour moi. Et puis la nuit<br />

allait tomber, et je n’avais surtout pas envie d’attendre<br />

sur le palier que mon frère daigne rentrer pas trop<br />

tard le lendemain matin. J’ai donc décidé que malgré les<br />

quatre étages qui me séparaient du sol, je passerai par la<br />

fenêtre. Par bonheur elle était ouverte. Alors j’ai enjambé<br />

la rambarde, me suis glissée sur la gouttière, et, bien<br />

accrochée au seul mur en face de moi, j’ai rapidement<br />

atteint la fenêtre de la salle de bains qui se trouvait en<br />

face à quelques centimètres. J’ai poussé la vitre, et voilà!<br />

Bien évidemment la semaine suivante toute la famille a<br />

téléphoné à la maison pour savoir et si c’était vrai et<br />

proposer pourquoi pas une séance de psy.<br />

C’est alors que des années plus tard je me rends compte<br />

que sur le moment, j’ai trouvé ça tout à fait normal.<br />

Détrompez-vous, j’avais très conscience du danger dans<br />

toutes les situations. Mais pour les autres uniquement,<br />

puisqu’il est bien connu que ce genre de choses n’arrive<br />

qu’aux autres. Il me semble effectivement qu’à cet âge<br />

là, j’avais une fâcheuse tendance à me prendre pour<br />

Wonderwoman.<br />

Cela dit, ma mère n’était pas mal non plus: pour se venger<br />

du père de l’une de ses copines, -il était curé-, madame,<br />

pas plus vieille que moi alors, a traversé la cathédrale<br />

sur une mobylette. J’imagine d’ici le bruit de l’engin dans<br />

le lieu sacré. Il paraîtrait que c’est comme ça qu’elle a<br />

appris à maîtriser les virages (autour de l’autel). « Mais<br />

je ne l’ai pas fait souvent, seulement deux ou trois fois »,<br />

s’est-elle défendue.<br />

C’est bien ce qu’il me semblait: la connerie, c’est<br />

génétique.<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres: leptitbuvard@yahoo.fr


coup de cœur / coup de gueule<br />

‘KInG KonG ThéorIe’<br />

maNiFeSte pOuR uN<br />

NOuveau FémiNiSme<br />

« J’écris de chez les moches, pour les moches, les<br />

frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les<br />

exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi<br />

bien que pour les hommes qui n’ont pas envie d’être<br />

protecteurs, ceux qui voudraient l’être mais ne savent<br />

pas s’y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni<br />

compétitifs, ni bien membrés… »<br />

L’auteur du livre « Baise moi » très controversé et censuré<br />

des écrans reviens à l’attaque avec ce livre « King Kong<br />

Theoy ». Entre contestation de discours bien pensants<br />

sur la féminité, la prostitution, la pornographie, Virginie<br />

Despentes nous invite à revoir notre vision du féminisme<br />

et de la femme dans notre société. VD ne prétend pas<br />

avoir réponse a tout, elle propose simplement une clé de<br />

lecture aux incompréhensions entre les hommes et les<br />

femmes.<br />

Parfois provocante, parfois dérangeante, on pourra<br />

trouver ce livre un tantinet radical, ou prétendre qu’<br />

à l’instar des féministes, VD n’aime pas les hommes,<br />

n’empêche que certain( e)s pourront y trouver quelques<br />

réconforts ou du moins quelques arguments pour se<br />

défendre de ne pas correspondre au stéréotype idéal de<br />

la femme blanche ou de l‘homme blanc.<br />

(enTreTIen fICTIf, réPonses TIrées De son LIVre)<br />

Par Julie D.<br />

sur la féminité<br />

Qu’Est-ce que selon vous la féminité ?<br />

VD : la féminité, c’est la putasserie, l’art de la servilité.<br />

On peut appeler ca séduction, en faire un truc glamour,<br />

mais massivement c’est juste prendre l’habitude de se<br />

comporter en inférieure ».<br />

Vous parlez du « syndrome de l’otage qui s’identifie a son<br />

geôlier » ?<br />

VD : toutes les bonnes femmes se sentent obligés de<br />

08<br />

coup<br />

de ...<br />

jouer un petit décolleté, une paire de boucles d’oreilles,<br />

les cheveux bien coiffés, preuves de féminité, gages de<br />

docilité.<br />

On entend souvent que les hommes préfèrent ces<br />

femmes la : féminines, soignées…<br />

VD : Ces hommes se sentent en réalité menacés par la<br />

récente indépendance des femmes et les femmes de se<br />

plier a leurs désirs pour être aimée et ne pas effrayer<br />

les hommes.<br />

Comment expliquer vous cette « explosion du look chienne<br />

à l’extrême »?<br />

VD : c’est en fait « une façon de s’excuser, de rassurer<br />

les hommes, comme pour dire : malgré mon autonomie, je<br />

décide de vivre l’ aliénation via les stratégies de séduction<br />

les plus efficaces. Jamais une société n’a exigé autant de<br />

preuves de soumissions aux diktats esthétiques, autant<br />

de modifications corporelles pour féminiser un corps. »


sur la prostitution<br />

Vous parlez de Paradoxe de la prostitution ?<br />

VD : « Dans la ville, toutes les images excitent, mais le<br />

soulagement doit rester problématique : le désir des<br />

hommes doit blesser les femmes. Peterson cite Freud :<br />

toujours l’homme se sent limité dans son activité sexuelle<br />

par le respect pour la femme et ne développe sa pleine<br />

puissance que lorsqu’il est en présence d’un objet sexuel<br />

rabaissé (cf : prisme de la prostitution). »<br />

La prostitution selon vous ?<br />

VD : « la prostitution n’est pas exclusivement glauque<br />

(celle des filles sans papiers exploitées) ». Ce qui compte<br />

c’est de colporter une idée : aucune femme ne doit<br />

tirer bénéfices de ses services sexuels hors le mariage,<br />

elle préfère forcément un métier honnête, qui est jugé<br />

honnête par les instances morales. Et non dégradant.<br />

Puisque le sexe pour les femmes, hors l’amour, c’est<br />

toujours dégradant. »<br />

Empêcher la prostitution c’est interdire à la classe<br />

féminine de s’enrichir, de tirer profit de sa propre<br />

stigmatisation et protéger la cellule familial classique. »<br />

sur la pornographie<br />

Vous écrivez : « les femmes dans les films porno sont des<br />

productions d’hommes si ils étaient femmes. ».<br />

VD : « partant du principe que l’on s’identifie souvent<br />

au personnage principal d’un film, au héros, les hommes<br />

qui regardent les films pornos s’identifient en réalité à<br />

la femme. <strong>Le</strong> héros dans les films porno, c’est la femme,<br />

c’est elle qui est source de toutes les attentions, elle<br />

qu’on voit à l’écran, les cadrages sont rarement centrés<br />

sur les hommes. « La hardeuse se comporte comme un<br />

homosexuel en back-room : elle veut du sexe par tous les<br />

trous et elle en jouit a tous les coups, comme un homme<br />

s’il avait un corps de femme. »<br />

On évoque souvent la frustration de la réalité comparée<br />

à la mise en scène pornographique…<br />

VD: « Il est à remarquer que celles qui se sentent tellement<br />

femmes et qui participent d’une sexualité compatible<br />

avec celle des hommes, sont souvent les plus viriles. »<br />

Pourquoi selon vous le porno est il dérangeant ?<br />

VD : « il nous éclaire sur nos réels désirs, nos pulsions, ce<br />

qui nous déclenche, et cela ne cadre pas toujours avec ce<br />

que j’aimerai être, l’image social que ca me renvoie. »<br />

09<br />

sur l’orgasme féminin<br />

King kong théorie,<br />

par virginie Despendes –<br />

Livre de poche / 5 €<br />

Vous écrivez : l’orgasme féminin a été retourné deux fois<br />

contre les femmes :<br />

VD : « L’orgasme féminin fait son apparition dans le<br />

langage courant dans les années 70 et est deux fois<br />

retourné contre les femmes : premièrement, nous<br />

sommes dans l’échec si nous ne jouissons pas : incapable,<br />

frigidité, anorgasmie féminine. Deuxièmement, l’orgasme<br />

est un impératif : les hommes sont ceux par qui la femme<br />

doit jouir, l’orgasme qu’on doit atteindre c’est celui<br />

prodigué par le mâle, l’homme doit savoir s’y prendre. Ce<br />

qui entraine des incompréhensions, des garçons mal à<br />

l’aise de ne pas savoir s’y prendre et des filles frustrées.<br />

Un mot pour celles qui préfèrent qu’on s’occupe d‘elles,<br />

qui n’aime pas ca, qui ne se masturbe pas ?<br />

VD : « A quel moment les filles vous connectez vous avec<br />

vos fantasmes ? Que connaissez vous de ce qui vous<br />

excite vraiment ? Quel contact avec vos propres sexes<br />

lorsqu’il est annexé par un autre ? »<br />

Ne soyez pas soumise, passive, docile : prenez les choses<br />

en main !<br />

Virginie Despentes © Bertini<br />

source : http://www.mediapart.fr<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres:leptitbuvard@yahoo.fr


10<br />

actu BD<br />

<strong>Le</strong> 18 janvier, marcel marlier décède à tournai. il était<br />

l’illustrateur de cette célèbre série d’ouvrages. C’est<br />

avec un immense chagrin que je lui rends hommage.<br />

romain Pujol


‘FévRieR vS maRS‘<br />

Par Julie D.<br />

<strong>Le</strong>s rivières s’en gelaient maltraitant les espaces,<br />

Février grondait ne voulant pas céder la place :<br />

« Je suis le mois le plus froid que ta chair puisse connaitre,<br />

Enveloppes toi ou gare à toi seul l’alcool te fait renaitre »<br />

Elle quitta le chemin qui avait été tracée pour elle,<br />

Fit quelques pas de plus en direction du ciel,<br />

<strong>Le</strong>s dieux du haut de leur grand œil la surveillaient,<br />

Et pour l’en détourner lui envoyèrent la grêle !<br />

Lorsqu’elle se retourna <strong>Le</strong> vieux chemin s’était assombri,<br />

<strong>Le</strong>s gens qui l’avaient pris la veille étaient devenus ternes et gris,<br />

<strong>Le</strong> pas confiant fuyait elle glissa sur une pierre,<br />

<strong>Le</strong> pas suivant ripa, elle s’accrocha dans un lierre.<br />

Elle sentit le bourdon levant à ses oreilles,<br />

<strong>Le</strong>s belles des roses au vent, les tourments des abeilles,<br />

L’heure approchait mêlant le repos éternel,<br />

Au charge des branches des arbres, aux chants des brumes de miel.<br />

Mars arrivait et avec lui le printemps,<br />

Ce mois Tant attendu pour réchauffer nos sangs :<br />

Naissance des champs de vers de plus en plus fleuries,<br />

Et leurs voix s’élevèrent pour éveiller les vies…<br />

<strong>Le</strong>s anges se mirent à chantaient quelques complaintes,<br />

Ceux-ci ranimaient celles qui s’étaient éteintes,<br />

Puis février s’envola et avec lui les gants, les écharpes,<br />

Un ours bailla, Puis on tailla les haies et les barbes…<br />

11<br />

poème<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres: leptitbuvard@yahoo.fr


’La FiN Du pétRO<strong>Le</strong> et DeS<br />

CeNtRa<strong>Le</strong>S NuCLéaiReS’<br />

La fin du pétrole est évoquée depuis des années, les matières fossiles<br />

arrivent à épuisement et surtout, elles sont nocives à l’environnement. <strong>Le</strong><br />

nucléaire n’est pas au goût de chacun et l’énergie solaire ou éolienne n’est<br />

pas encore au point.<br />

mais voici qu’un groupe de scientifique dirigé par un français (Professeur<br />

alexandre <strong>Le</strong>couillard) a trouvé, et ceci est maintenant certain, le moyen<br />

de concentrer la puissance d’une centrale nucléaire dans un espace aussi<br />

grand qu’une batterie de voiture. L’autonomie n’a pour le moment pas de<br />

trouvé de fin, et plus surprenant encore, il n’y a pas besoin de la recharger<br />

— entrevue avec le Professeur <strong>Le</strong>couillart par monde meilleur.<br />

m.m.: Professeur <strong>Le</strong>couillard, vous avez été directeur des<br />

tests énergétiques à l’institut de recherches à la CNEF,<br />

chercheur au PARR et plus particulièrement auteur de 4<br />

livres scientifiques écrits entre 16 et 20 ans.<br />

Vous travaillez plus particulièrement sur les énergies<br />

propres. Pouvez vous nous parler de votre découverte ?<br />

P.L.: Pour résumer simplement, notre découverte va<br />

bouleverser le monde et surtout mettre fin à cette<br />

pollution énergétique qui est celle des combustions<br />

fossiles et des déchets de piles. Facile à produire, peu<br />

encombrant et surtout propre et très peu coûteux.<br />

m.m.: Facebook serait à l’origine de cette découverte ?<br />

P.L.: Oui, enfin le hasard des choses fait qu’un matin<br />

n’arrivant pas à dormir et ayant dans la tête des<br />

connaissances scientifiques sans utilités apparentes, je<br />

me suis mis à écrire sur mon mur facebook cette jolie<br />

phrase incompréhensible si vous n’êtes pas scientifique:<br />

"Un prite" exorigène de substance acrobale peut avoir<br />

un nombre de flacte supérieur à 1/10000 d’homibrine<br />

pyrolase. Mais pourquoi dans un sens vertical, les<br />

systèmes protolactiques du ménibule se transformentils<br />

en citrasme?<br />

J’avais cette question qui me taraudait l’esprit depuis des<br />

semaines, je l’ai notée sur mon mur comme pour l’exorciser.<br />

Et après une douche et un café je suis retourné à mon<br />

ordinateur pour l’éteindre car je partais à Zagreb voir le<br />

Dr Priswakof qui faisait un colloque sur la fragmentation<br />

substationnaire des substances filoniennes caractérisées.<br />

Et il avait besoin de mon micrographe pour démontrer sa<br />

théorie,le sien venais de tomber en panne. Hasard ou pas,<br />

sa théorie n’avait pas de concordance avec mon "PRITE"<br />

à la base, mais arrivé devant mon ordinateur la lumière<br />

s’est éclairée.<br />

12<br />

entrevue<br />

m.m.: La réponse à votre question fut trouvée par un<br />

jeune passionné de 14 ans qui suit vos travaux depuis<br />

le début. Ce jeune génie et Marianne Auclaire, ancienne<br />

chercheuse à la SPTAC ont enrichi votre mur de<br />

réponses.<br />

P.L.: Oui tout d’abord Olivier Roi a juste répondu qu’il<br />

pensait que le vecteur de potentiel utralise avait un<br />

potentiel identique au déplacement du process.<br />

Au début je n’en ai pas tenu compte, car bien que son<br />

résonnement était probable il ne m’était d’aucune utilité,<br />

à part peut être encore encombrer ma tête d’une<br />

nouvelle théorie. Mais Marianne Auclair a rajouté qu’elle<br />

avait trouvé avec Matthew Davis que le prite se liquéfiait<br />

dans un accélérateur de particule. <strong>Le</strong> Dr Sharzenmaker<br />

m’avait demandé quelques jours avant si le prite exorigène<br />

avait une utilité dans les nombres décroissants d’une<br />

fragmentation du brurit convergent. Question qui venait<br />

de trouver une réponse après avoir reçu et lu le rapport<br />

de Marianne. J’ai de suite téléphoné à Marianne Auclaire<br />

et Olivier Roi pour leur donner mon hypothèse sur les<br />

résultats du prite et d’un xylomèle après fusion. Imaginez<br />

notre joie. Nous sommes partit à Zagreb, proposer au Dr<br />

Priswakof de rejoindre notre équipe. Je n’ai jamais vu un<br />

homme rater à tel point un discours tellement sa tête<br />

était ailleurs.<br />

m.m.: Cela n’a pas été facile pour votre équipe, car vous<br />

avez travaillé pendant un an dans l’ombre avec une équipe<br />

de 6 personnes et avec très peu de moyens ?<br />

P.L.: Oui, j’ai vendu ma maison pour avoir le financement.<br />

<strong>Le</strong> Jeune Olivier a stoppé son année de terminal pour


venir travailler avec nous.<br />

Il était ravi de ne pas passer son BAC à 14 ans et surtout<br />

de vivre cette grande découverte. Nous ne voulions pas<br />

que cette découverte appartienne à un institut. Nous<br />

avons donc monté notre propre entreprise (PRITER’S).<br />

Nous sommes restés un an chez Matthew Davis à San<br />

Diego car il avait un accélérateur de particules.<br />

<strong>Le</strong>s professeurs Mohamed Harmal et Lucciano Berreti<br />

nous ont rejoint.<br />

m.m.: Vous avez utilisé votre premier prototype en test<br />

au bout d’un mois et celui-ci fonctionne toujours.<br />

P.L.: Grâce à cette première pile grande comme une LR4<br />

nous avons eu assez d’électricité pour fournir le courant<br />

dont nous avons besoin ainsi que l’accélérateur de<br />

particules qui consomme autant que quatre cents fours<br />

micro-ondes en marche simultanément.<br />

m.m.: Avec vos collaborateurs vous avez déposé un<br />

brevet et monté une entreprise. Pourquoi ne pas avoir<br />

vendu votre découverte qui comme le dit le New York<br />

Time ce matin, vaut « Tout L’or du monde » ?<br />

P.L.: Nous avons décidé de renoncer à quelques milliards<br />

à se partager à plusieurs.<br />

10% des bénéfices nous reviendront, une partie pour<br />

la gestion et les très bons salaires de nos employés, le<br />

reste partira à diverses recherches scientifiques et à<br />

des œuvres de soutiens caritatives.<br />

m.m.: Vous renoncez aussi d’entrer en bourse, les<br />

économistes vous traitent de fous.<br />

P.L.: <strong>Le</strong> problème fut de trouver l’argent de départ pour<br />

fabrique 100.000 batteries capables pour chacune d’elle<br />

d’alimenter une métropole de plusieurs millions de foyers.<br />

Quelques villes nous ont payé à l’avance. Ensuite venait<br />

le problème du système bancaire et capitaliste. Nous<br />

sommes en autogestion. Pourquoi avoir des financements<br />

de spéculation extérieurs alors que nous allons vendre<br />

un produit économique et écologique et de plus breveté.<br />

Nous sommes les seuls à pouvoir le vendre encore pour<br />

quelques années. Nous avons pris la décision de payer<br />

nos employés et non pas nos actionnaires.<br />

m.m.: Vous pourriez gagner beaucoup plus d’argent en<br />

entrant en bourse. Pourquoi cette logique ?<br />

P.L.: Nous allons devenir millionnaires en très peu de<br />

13<br />

temps. En capitalisant ce produit et en étant premiers<br />

actionnaires nous pourrions devenir milliardaires en<br />

jouant avec un argent irréel et en ne vendant que du<br />

vent spéculatif sur des paris d’avenir.<br />

Mais à quoi bon devenir les hommes les plus riches du<br />

cimetière ?<br />

Être enterré avec dans la conscience la certitude d’avoir<br />

aidé le monde à être plus écologique et plus riche et en<br />

même temps savoir que la spéculation fera s’enrichir des<br />

joueurs riches au détriment de travailleurs pauvres.<br />

Nous avons donc pris les décisions unanimes d’être<br />

humain.<br />

m.m.: Pour le moment vous ne fournissez que les villes,<br />

ensuite quelle sera l’éventail de vos produits ?<br />

P.L.: La pile pour automobiles est prête, les usines sont<br />

en constructions dans plusieurs pays dont la France.<br />

Des moteurs tournent depuis un an avec cette pile, les<br />

moteurs lâchent, la pile non. <strong>Le</strong>s avions, camions, piles<br />

pour faire fonctionner l’intégralité d’une maison et tous<br />

les appareils portables sont concernés.<br />

Par soucis de produire moins, pour être moins polluant<br />

nous avons décider que les piles pour les appareils mobiles<br />

( Téléphones, Ordinateurs, Vélos électriques, baladeurs<br />

et même automobiles) auront une taille standard pour<br />

pouvoir la réutiliser après que l’appareils soit HS.<br />

m.m.: Combien coûteront ces piles ?<br />

P.L.: En moyenne, une pile pour appareils portatifs devrait<br />

tourner entre 50 à 100 euros et les piles d’automobiles<br />

dans les 1.000 euros.<br />

Et pour une maison dans les environs de 5.000 euros.<br />

20.000 pour des bâtiments allant jusqu’à 100 logements.<br />

<strong>Le</strong> but est de rendre les habitations autonomes.<br />

<strong>Le</strong>s batteries des villes sont vendues pour le moment<br />

mais vous devriez voir disparaître d’ici quelques années<br />

les câbles électriques.<br />

D’ailleurs nos usines fonctionnent depuis trois mois avec<br />

ces piles, et nous n’avons eu aucun problème.<br />

m.m.: Nous sommes les premiers à dévoiler cette<br />

innovation. La télé et les médias vont être à vos trousses.<br />

Pourquoi avoir garder le secret si longtemps ?<br />

P.L.: Juste parce que, enfin, ce texte est un gros<br />

mensonge… Comme dit le proverbe Chinois : « Si tu crois<br />

tout ce que tu lis, alors ne lis pas ! ».<br />

Par monde meilleure<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres: leptitbuvard@yahoo.fr


VoICI qUeLqUes exemP<strong>Le</strong>s De ConTraInTes :<br />

- La méthode s + 7 est une méthode de création de textes<br />

littéraires inventée par l’Oulipo consistant à remplacer<br />

dans un texte source chaque substantif par le septième<br />

substantif qui le suit dans un dictionnaire donné.<br />

Ex : (le paragraphe précédent auquel on applique la<br />

base S + 7 sur base du Petit Larousse grand format<br />

édité en 1992) : <strong>Le</strong> méthylène S + 7 est un méthylène de<br />

créature de thaïlandais littéraires inventé par l’Oulipo et<br />

consistant à remplacer dans un thaïlandais sourdingue<br />

chaque substratum par le septième substratum qui le<br />

suit dans une didactique donnée.<br />

Cette méthode a été inventée par Jean <strong>Le</strong>scure : c’est<br />

une des premières contraintes inventées par l’Oulipo.<br />

- le lipogramme : retirer une lettre d’un texte<br />

Ex : Curieux voyage autour du monde de Jacques Arago<br />

(1853), est un lipogramme en a.<br />

La Disparition de Georges Perec (1969) ne comporte<br />

jamais la lettre e.<br />

- le tautogramme : texte dont tous les mots commencent<br />

par la même lettre.<br />

Ex : « Dans la zone zoologique, bon zigue, zizagait l’ouvrier<br />

zingueur, zieutant les zèbres mais zigouillant plutôt les<br />

zibelines. » (cf : Jean <strong>Le</strong>scure, Z’ai nom Zénon.)<br />

- l’alitération : répétition d’une ou plusieurs consonnes à<br />

l’intérieur d’un même vers ou d’une même phrase.<br />

Ex : «Ai-je été entêté cet été de tenter de tâter et téter<br />

tes tétons tentants mais têtus sous cet arbre étêté?».<br />

- La contrainte du prisonnier est une contrainte<br />

littéraire qui prive des lettres à jambage, c’est-à-dire des<br />

lettres qui «dépassent» des lignes comme : b, d, f, g, h, i, j,<br />

k, l, p, q, t ,y pour l’alphabet latin. L’auteur peut choisir de<br />

s’autoriser le i et les lettres accentuées.<br />

Il existe une variante symétrique, la contrainte du<br />

prisonnier libéré, où l’on ne doit utiliser que les voyelles<br />

et les lettres à jambage.<br />

- kakemphaton : Vous me connaissez mal : la même<br />

ardeur me brûle / Et le désir s’accroît quand l’effet se<br />

recule » : les fesses reculent - Corneille, Polyeucte.<br />

à VoIr Dans Ce nUméro –<br />

<strong>Le</strong> texte ‘EX’ (ci-contre) est un tautogramme en « ex »<br />

<strong>Le</strong> texte ‘SYNOPSIS DE TES SOUFFRANCES’ (p. 17) est aussi<br />

un tautogramme avec une lichette d’alitération.<br />

à vous de tester !<br />

14<br />

culture<br />

‘ L’OuLipO :<br />

oUVroIr De LITTéraTUre PoTenTIeL<strong>Le</strong>‘<br />

Par Julie Dagut<br />

L’ouLiPo est une association fondée en 1960 par le<br />

mathématicien françois <strong>Le</strong> Lionnais, avec comme<br />

co-fondateur l’écrivain et poète raymond queneau.<br />

C’est d’abord un groupe international de littéraires et<br />

de mathématiciens se définissant comme des « rats<br />

qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se<br />

proposent de sortir ». <strong>Le</strong> principe de base est l’écriture<br />

par contrainte.


‘ eX ’<br />

Par Cagouille<br />

15<br />

OuLipo<br />

Examinons mon exubérance extravagante: s’extérioriser<br />

dans une exhibition extatique dans un espace exigu<br />

demande une exigence extrême pour exceller dans<br />

les expressions d’exposés expressifs et exaltant.<br />

Excentrisme excessif express et non exhaustif, mais<br />

exercice exacerbé et excitant. Exclamation exemplaire<br />

exquise ou exécrable, exagération sur un existentiel<br />

exubérant… je m’extase, j’exulte! Exégèses bienvenues<br />

À lire très vite c’est exténuant<br />

typographie ‘tRip<strong>Le</strong>’ par<br />

marina <strong>Costanzo</strong><br />

<strong>Le</strong> principe de l’OuLiPo appliqué à la typographie donne<br />

l’OuTypoPo : la création typographique soumise à des<br />

contraintes. Ici, trois objets sont reliés entre eux, le jeu<br />

réside donc à créer des lettres malgré l’enchainement<br />

des trois éléments. Pour plus d’info sur l’outypopo rendez<br />

vous à l’adresse : http://blogform.typepad.fr/outypopo/<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres: leptitbuvard@yahoo.fr


16<br />

illustrations<br />

de mélanie<br />

montesano


‘SYNOpSiS De teS<br />

SOuFFRaNCeS‘<br />

De la haine à la chaîne.<br />

Je déchaîne sur toi,<br />

des doses redondantes de déboire débordant de dédain.<br />

Daigne à ta douloureuse défaite.<br />

Par des drames et des doutes qui détourneront ta<br />

dignité, qui détruiront tes dogmes, démonteront tes<br />

désirs, déchireront ta dextérité à être drôle, doux,<br />

délicat.<br />

Ta vigoureuse verve va se vomir, remplacer par des<br />

vibrantes et veines velléités.<br />

Mes vacheries venimeuses volatiliseront ta vaillance<br />

dans un vacarme d’une violence sourde.<br />

Mes vindictes aux vitrioles feront vaciller ta vigueur<br />

volubile.<br />

Je rie déjà de tes vociférations, tes vulgaires vétilles, tes<br />

veules vilenies.<br />

Reste vigilent, gouttes à ma véhémence, à mes vicieuses<br />

17<br />

poème<br />

vanités, ou je viserai tes viscères pour te tuer.<br />

Vouvoie moi, moi je te tutoie, ne sois pas têtu!<br />

D’un TU qui te noieras dans un tourment de terreur,<br />

dans un tête à tête qui te fera se terrer dans la<br />

torpeur.<br />

De mes tirades titanesques je vais t’anéantir.<br />

En attendant je t’attends en tuant le temps.<br />

De temps en temps je titille un texte tortueux pour toi.<br />

Pour te faire taire,<br />

te rendre taciturne par une tactique de tic tac du toc<br />

du tambour qui tape et qui tremble jusque dans ta tête<br />

tétaniser d’une torpide traque.<br />

Terrasser ton toi. Tremble, terre toi, ou trace. Moi je<br />

t’attends…<br />

Je t’entends déjà me supplier me susurrer par des<br />

souffles assurant des solennels salamalecs.<br />

Mais sèche ta salive!<br />

Me soudoyer est un stratagème sans sens…<br />

Tes sacerdoces pour saborder mes sarcasmes<br />

sanglants me laisseront stoïque.<br />

Sanglote, suinte, je vais sévir, saccager tes sentiments,<br />

ton sensitif par des spécieux sophismes.<br />

Strict satyrisme qui t’enverrons dans l’atmosphère, te<br />

satellisé, te scier, te saccager par mes sémantiques,<br />

mes sempiternels et sublimes cynismes sismiques qui te<br />

rendrons schizophrène, sénile, sujet au suicide.<br />

Suranné devant ma suprême et sublime supériorité.<br />

Savoure le synopsis de tes souffrances<br />

par Cagouille<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres: leptitbuvard@yahoo.fr


‘<strong>Le</strong> JOuRNaL De La FaC’<br />

Par Dos — épisode 1<br />

Rue Queumort, pas loin du centre-ville en continuant<br />

par les boulevards, je serpentai entre les vieilles<br />

statues et les lourds bâtiments délaissés pour<br />

aller faire soigner mon pauvre dos. Un peu cassé mais<br />

pas perdu, plein d’espoir que j’me suis dit, j’me suis rendu<br />

hôpital Dadart, spécialiste des coups dans le dos. Il faisait<br />

vraiment froid dehors, mais dans leurs couloirs il faisait<br />

bon, comme dans une serre avec les odeurs fortes et la<br />

moiteur à portée de main.<br />

On m’a admis sans problème, j’étais pas du genre à faire<br />

des histoires de toute façon. Ma chambre, elle était<br />

blanche, d’une pureté éblouissante, avec un mobilier<br />

sobre, coupant; et une fenêtre toujours aveuglante.<br />

On m’a mis avec un certain Criqua, cheminot jusqu’au<br />

stéréotype, la moustache importante et toujours sale<br />

malgré tout le savon qu’on y avait mis, les yeux pincés<br />

et mesquins, la voix assez rauque, quelques cheveux sur<br />

le caillou et un menhir à la place du dos. Je l’aime bien<br />

moi Criqua, toute sa personne à un côté métallique, un<br />

peu comme une vis, faite pour rentrer dans un travail<br />

bien défini. Lui il s’était pris un violent coup dans le dos,<br />

même si son boulot avait déjà bien préparé le terrain. Une<br />

bonne femme avec l’écharpe de fourrure et l’arrogance<br />

cuirrassée, lui avait envoyé ses bagages dans le dos alors<br />

qu’il réparait la porte d’un wagon défectueuse. Elle a cru<br />

qu’il était porteur qu’elle a dit. Mais bon au fond il s’en<br />

foutait Criqua, il était bien ici et puis sa compagnie aurait<br />

pas tarder à le virer de toute façon, comme quoi il buvait<br />

trop et travaillait mal depuis plusieurs mois.<br />

- C’est parce que j’ai mon gosse tu comprends? il m’a<br />

confié...<br />

- Alors mon temps jle passe à l’éduquer comme je l’peux tu<br />

vois. J’ai jamais abusé sur la boisson. J’lui fais des cassetêtes<br />

avec les petits mécanismes que je pique sur les<br />

machines. Ca, ils le savent pas encore que je pique chez<br />

eux. Fin je m’en fous, j’suis ici maintenant en sécurité.<br />

- Et ton gosse?<br />

- Mon gosse il sait se débrouiller, et puis j’lui ai écrit deux<br />

fois déjà. C’est un collègue qui m’a répondu, on s’occupe<br />

bien de lui apparemment.<br />

18<br />

nouvelle<br />

La première nuit tout se passa bien, mon dos me faisait<br />

pas trop mal et je dormis bien sans rêver. Criqua ronfla par<br />

moment, mais vu qu’il venait des chemins de fer, j’arrivai<br />

encore mieux à m’imaginer le bruit d’une locomotive pour<br />

me bercer, donc ça m’a pas dérangé.<br />

Vers midi, un médecin est venu nous voir histoire de<br />

faire le point. Il avait ce sourire inquiétant, ce sourire<br />

que tous les gens qui réussissent ont, que moi je n’ai bien<br />

évidemment pas, que les poivrots du coin de ma rue ont<br />

perdu, ce sourire que les ratés détestent tant, une sorte<br />

de délimitation sociale qu’on se crée pour s’y retrouver<br />

entre humains. Il avait ses grands yeux ouverts quand il<br />

nous parlait le doc, et fourrait toujours son doigt entre<br />

ses dents pour sortir je ne sais quel reste d’aliment sans<br />

détourner son regard du notre, sans gênes quoi. Il donnait<br />

des surnoms aux patients, un peu comme à l’armée :<br />

Chérubin, Tarfouille, Briquette, Vorace, Chevillette...Il était<br />

grand et bel homme, d’une cinquantaine d’années et se<br />

tenait bien droit. Ses dents il les faisait souvent grincer,<br />

c’était très strident, on le lui montrait par nos grimaces,<br />

et lui continuait de sourire. Une fois même, on l’a entendu<br />

gueuler contre une patiente un peu récalcitrante :<br />

«Attention ma mignonne, je suis médecin mais je peux<br />

très bien passer civil dans la nuit et venir vous remettre<br />

à votre place. C’est moi le médecin chef ici, alors ont<br />

obéit à mes ordres». Bref, le doc semblait un sergent<br />

de la santé, recalé par l’armée pour «attitude prenant<br />

de lourdes parts dans le stress général des troupes.<br />

A muter dans la Santé». Car les malades, ça peut pas<br />

déserter.<br />

- Alors messieurs, quoi de neuf? Bon vous Criqua je vous<br />

ai déjà dit hier que pour le moment, aucune opération<br />

n’était possible, il est encore trop tôt. On va continuer le<br />

traitement avec les pillules. Et bon pour vous le bleu, vu<br />

que ce n’est pas trop grave on va prendre son temps et<br />

vous faire prendre un traitement similaire à votre voisin;<br />

ça vous va comme ça ?»<br />

«Non, j’ai vraiment mal» que j’aurais voulu répondre. «Oui<br />

monsieur le médecin» que son sourire me fit dire.<br />

Avant de repartir, il nous a dit que nous pouvions nous<br />

promener entre les repas dans le parc de l’hôpital, si on


voulait prendre l’air. Criqua et moi on était d’accord. <strong>Le</strong><br />

repas ne tarda pas à être amené. L’infirmière qui me servi<br />

ressembler drôlement à une cantinière dévote, forte et<br />

corpulente, silencieuse et le visage fermé, parlant avec<br />

des mots courts et bien appuyés, pas faite pour prendre<br />

soin de petits agneaux comme nous. On en rigolait avec<br />

Criquard, lui il me dit même : «Tu sais, la bouffe ici est<br />

vraiment dégueue, mais avec elle dans le champ de vision,<br />

ça annonce au moins, c’est pas perfide, on reste dans les<br />

même tons quand on regarde ensuite son assiette». Enfin<br />

on disait ça quand elle nous tournait le dos évidemment.<br />

On est sorti qu’en fin d’après-midi finalement, on était<br />

bien au chaud dans notre chambre. Criqua avait du mal<br />

à marcher mais ça pouvait encore aller, on s’est assis<br />

sur un banc et il m’a donné une cigarette, une gauloise<br />

je crois. J’avais arrêté mais bon, là c’était exceptionnel.<br />

On a discuté politique comme d’habitude entre grandes<br />

personnes, on a dit que c’était tous des pourris, que rien<br />

ne changerait jamais, qu’ils pourraient autant gouverner<br />

la France que la Hongrie ou l’Inde, ils s’en fichaient bien du<br />

peuple, de la nation et de tout le reste. La nation, je pensais,<br />

ça s’acquiert que dans les larmes et la souffrance, dans<br />

la rue, c’est pas forcément bon, c’est plein de haine, mais<br />

ça nous tient chaud quand on se parle entre ratés, quand<br />

on va à la guerre ou quand on erre la nuit. C’est pour les<br />

bêtes ce genre d’idées, mais on peut pas tous évoluer.<br />

On aimerait bien des hommes politiques un peu ratés,<br />

comme nous, tellement habituer aux regards tristes, à la<br />

misère qui à force nous rassure, aux engueulades si bêtes<br />

qu’elles résonnent encore dans nos têtes tellement on se<br />

sent s’éffacer; enfin des hommes sans ego, qui savent<br />

que les copains les hanteraient dans leur sommeil s’ils<br />

tenaient pas leurs promesses. Enfin bon, on a parlé et<br />

fumé dans le froid hivernal.<br />

En retournant dans notre chambre, on s’est calé les pieds<br />

bien au chaud sous notre couette, mais seulement les<br />

pieds pour pouvoir jouer aux cartes sur notre matelas<br />

avec Criqua. Un patient assez vieux est venu nous rendre<br />

visite. Il s’appelait Bubuco et cherchait quelque chose à<br />

19<br />

boire. Il avait une légère barbe mais sur une bonne partie<br />

du visage, la figure assez sale, les cheveux blancs mais pas<br />

dégarnis et des cernes pas possibles. Il se tenait assez<br />

voûté, comme nous tous en fin de compte. On s’est mis à<br />

chercher avec lui dans tout l’hôpital. On abandonnait les<br />

cartes. Encore on aurait été dans un hôpital normal, on<br />

aurait surement trouvé des alcooliques et leur réserve,<br />

mais là rien. Alors, on s’est faufilé dans la salle où les<br />

médecins se changent. Là c’était une vraie mine d’or, de<br />

l’alcool plein les casiers, on s’est pas gêné. Bubuco c’était<br />

un vieux loup, il avait plus honte de rien, plus peur de<br />

la mort, il buvait surement pour un amour partie bien<br />

loin, on le sentait dans son regard. C’était un pauvre<br />

type qui raccrochait sa vie dégueulasse, dégueulasse<br />

par naissance même. C’est honteux mais c’est comme ça,<br />

c’est en lui, en nous.<br />

illustration de<br />

mélanie montesano<br />

Retrouvez La suite du<br />

‘Journal de la fac’ de DOS<br />

dans le prochain numéro du<br />

p’tit <strong>Buvard</strong>.<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres:leptitbuvard@yahoo.fr


meNu ‘paS CheR’<br />

entrée<br />

3€<br />

/ 6 pers<br />

COuRGetteS au FROmaGe<br />

De ChèvRe<br />

Préparation : 10 min<br />

Cuisson : 30 - 45 min<br />

ingrédients<br />

• 1 pâte feuilletée<br />

• 3 courgettes de taille moyenne<br />

• 1 œuf<br />

• 2 crottins de Chavignol<br />

• 20 cl de crème fraîche<br />

+ sel / poivre / muscade (facultatif)<br />

préparation<br />

1 - Préchauffez votre four à thermostat 6 (180°C).<br />

2 - Disposez sur le fond de tarte les courgettes<br />

coupées en rondelles (vous pouvez les faire revenir à la<br />

poêle avec un peu d’huile, pour enlever l’eau et rajouter<br />

un peu de goût).<br />

3 - Mélangez 1 oeuf entier à de la crême fraiche,<br />

salez et poivrez à votre convenance et versez sur les<br />

courgettes. Rajoutez un peu de muscade si vous le<br />

souhaitez.<br />

4 -Disposez les fromages de chèvre coupés en rondelles<br />

sur le mélange.<br />

> Mettez au four pendant 30 à 45 mn.<br />

Y astuce<br />

Parfois, je rajoute quelques miettes de fromage<br />

dans le mélange oeuf + crème.<br />

plat<br />

4€<br />

/ 4 pers<br />

20<br />

recettes<br />

ChiLi CON CaRNe<br />

Préparation : 10 min<br />

Cuisson : 25 min<br />

ingrédients<br />

• 50 g de beurre<br />

• 2 gros oignons<br />

• 2 gousses d’ail écrasées<br />

• 500 g de bœuf haché<br />

• 1 cuillère à café de Chili en poudre<br />

• 2 cuillères à café de cumin en poudre<br />

• 65 g de concentré de tomate<br />

• 1 grosse boîte de haricots rouge égouttés<br />

• 30 cl de bouillon de bœuf<br />

+ sel, poivre et persil (pour décorer)<br />

préparation<br />

1 - Dans une cocotte en fonte, faire fondre le beurre, et<br />

ensuite dorer doucement l’oignon et l’ail.<br />

2 - Incorporer le bœuf haché et laisser cuire<br />

doucement 10 min.<br />

3 - Mélanger le chili, le cumin, le concentré de tomates,<br />

et incorporer le tout au bœuf.<br />

4 - Ajouter les haricots, le bouillon; saler et poivrer.<br />

> Couvrir, et laisser cuire 25 min au four (therm. 6/180°C).


dessert<br />

4€<br />

/ 8 pers<br />

paiN D’épiCeS<br />

Préparation : 15 min<br />

Cuisson : 35 min<br />

ingrédients<br />

• 250 g de miel (d’un goût assez fort, bruyère par<br />

exemple)<br />

• 10 cl de lait chaud<br />

• 100 g de beurre fondu<br />

• 200 g de farine<br />

• 1/2 sachet de levure<br />

• 50 g de cassonade<br />

• 1 œuf<br />

• cannelle, gingembre, clou de girofle, noix de muscade..<br />

• noix, noisettes, amandes, noix de coco, écorces<br />

d’oranges.<br />

• 1 pincée de sel<br />

préparation<br />

1 - Délayer le miel dans le lait chaud.<br />

2 - Ajouter le beurre fondu, puis la farine en<br />

mélangeant énergiquement en cas de grumeaux.<br />

3 - Incorporer alors la levure, la cassonade, l’oeuf et le<br />

sel.<br />

4 - Ajouter les épices et les noix, selon les goûts.<br />

> Cuire dans un moule à cake (ou à pain) pendant 30<br />

à 35 min, à four chaud (180 - 200°C)<br />

... et Youpla Boum!<br />

cocktail<br />

21<br />

4€<br />

/ 6 pers<br />

SaNGRia veRte<br />

Préparation : 10 min<br />

Cuisson : 0 min<br />

ingrédients<br />

• 1 bouteille de vin blanc (75 cl)<br />

• 10 cl de rhum blanc<br />

• 5 cl de sirop de sucre de canne<br />

• 3 kiwis, 1 citron vert, 3 brins de menthe<br />

préparation<br />

1 - Verser le vin blanc, le sirop de sucre et le rhum<br />

dans un grand bol avec couvercle.<br />

2 - Ajouter les kiwis pelés et coupés en rondelles.<br />

3 - Ajouter les brins de menthe et le citron vert<br />

coupé en quartiers.<br />

> Laisser reposer 4 à 6 heures au réfrigérateur.


sérIE<br />

CRaCRa<br />

BOuDiN<br />

!<br />

n homme enTre Dans Une<br />

«UPharmaCIe, <strong>Le</strong> nez P<strong>Le</strong>In De sanG.<br />

- est-ce que vous auriez une petite compresse,<br />

s’il vous plaît ?<br />

<strong>Le</strong> pharmacien lui répond d’un air vexé :<br />

- Non , J’en ai une grande qu’on suce ! »<br />

femmes sonT assIses à La<br />

«4 Terrasse D’Un Café : une jalouse,<br />

une rêveuse, une romantique et une vierge. Elles<br />

commandent toutes un café et y ajoutent toutes<br />

du lait, mais en quelle quantité vont-elles en<br />

ajouter ?<br />

La jalouse… «un soupçon.»<br />

La rêveuse… «un nuage.»<br />

La romantique… «une larme.»<br />

Et la vierge… «un doigt.» »<br />

-<br />

Comment appelle-t-on un espagnol qui se<br />

masturbe ? manuel<br />

Comment appelle-t-on un espagnol qui se<br />

masturbe debout ? manuel Sanchez<br />

Pourquoi un fa bémol est-il toujours malade ?<br />

parce qu’il vaut mi.<br />

Quelle est l’étymologie de «copain» ? Facile.<br />

Copain : qui partage le pain. et l’étymologie de<br />

«copine» ? ...<br />

22<br />

blagues<br />

haute<br />

DéFiNitiON<br />

L’édition du Petit Larousse 2002 ® nous envoie les<br />

quelques mots dont, comme chaque année, la<br />

définition est revue et corrigée.<br />

amOuR : Mot en 5 lettres, trois voyelles, deux<br />

consonnes et deux idiots.<br />

Femme : Ensemble de courbes qui font redresser<br />

une ligne<br />

paReNtS : Deux personnes qui montrent à un<br />

enfant à parler et à marcher, pour ensuite lui dire<br />

de fermer sa gueule et de s’asseoir<br />

pOiSSON : animal dont la croissance est<br />

excessivement rapide entre le moment où il<br />

est pris et le moment où le pêcheur en fait la<br />

description à ses amis<br />

phYSiCieN QuaNtiQue : C’est un homme<br />

aveugle dans une chambre obscure cherchant un<br />

chat noir qui n’est pas là.<br />

DaNSe : Frustration verticale d’un désir<br />

horizontal.<br />

eXameN ORaL : Epreuve d’admission de<br />

stagiaires à la Maison Blanche.<br />

FaCi<strong>Le</strong> : se dit d’une femme qui a pour morale<br />

sexuelle celle des hommes.<br />

-Qu’est ce que tu dis à un gars qui a deux yeux au<br />

beurre noir ?<br />

Rien, tu lui as déjà expliqué deux fois !<br />

Quelles sont les dernières paroles de Jésus ?<br />

avant je croyais, maintenant je suis fixé !


un texte au fond du tiroir,<br />

une lettre enflammée qui<br />

n’attend que de voir le jour, un vieux dessin qui<br />

nous semblait désuet mais qui peut faire battre les<br />

cœurs, un carnet de voyage qu’on avait oublié, un roman<br />

en cours, un cahier secret ou l’on a marqué ses rêves, un<br />

dessin gribouillé au fond d’un amphi… le moyen de nous<br />

laisser pénétrer votre intimité sans avoir a affronter les<br />

réfractaires et la critique,<br />

Il n’ y a rien a gagner, pas de concours ou de prix en jeu,<br />

juste la satisfaction de se dire qu’on a publié !<br />

On a tous en nous quelque chose de Tennessee… faites le<br />

nous partager…<br />

+ de p’tit <strong>Buvard</strong> £ x<br />

‘ raMènE<br />

ta paume ‘<br />

retrouvez les éditions précédentes du journal en<br />

ligne à l’adresse : http://marina.costanzo.free.fr/<br />

rubrique ‘<strong>Le</strong> p’tit <strong>Buvard</strong>’<br />

rejoignez ‘leptitbuvard ramenetapaume’<br />

sur Facebook<br />

remerciements<br />

pour ce troisième numéro du «p’tit <strong>Buvard</strong>», nous<br />

tenons a remercier :<br />

<strong>Le</strong>s auteurs et artistes : Cagouille (merci de m‘avoir fait<br />

découvrir l‘OuLiPo), Lily Voisin, DOS, Julie Dagut et Monde<br />

Meilleur pour leurs textes.<br />

Laura Mélot (exposition photo à la MIE vers le 15 mars)<br />

pour ses photos, Mélanie Montesano pour ses dessins,<br />

Romain Pujol - http://dailyrarium.over-blog.com/ -<br />

pour ses BDs, et <strong>Marina</strong> pour la mise en page et pour<br />

être toujours là !<br />

Mais également toutes les personnes qu’on a croisées et<br />

qui ont pris la peine de s’intéresser au projet et de faire<br />

tourner l’info ! Toutes les personnes qui se sont investies<br />

de près ou de loin au projet ! Et surtout : tous les futurs<br />

auteurs qui nous enverrons leurs créations ! Et qu’on<br />

attend impatiemment !<br />

Et Sans qui nous ne serions rien !<br />

Faites que <strong>Le</strong> p’tit <strong>Buvard</strong> continu son chemin, parce qu’on<br />

en a besoin et ramenez vos paumes !<br />

La direction.<br />

Participez a toutes les rubriques<br />

proposez des rubriques<br />

Faites nous part de vos idées et critiques<br />

laissez nous des comms…<br />

Envoyer vos textes dessins photos, blagues, recettes,<br />

coups de gueule, coups de cœur, critiques de livres, de<br />

films, anecdotes, expériences, bon plans, et tout le reste<br />

Et surtout : RAMENEZ VOS PAUMES !!!<br />

leptitbuvard@yahoo.fr<br />

Julie.dagut@laposte.net<br />

arnorichet@yahoo.fr<br />

Ils nous<br />

soutiennent :<br />

‘Ramenez vos paumes’, envoyer vos œuvres: leptitbuvard@yahoo.fr


#3<br />

édition<br />

<strong>Le</strong> p’tit <strong>Buvard</strong><br />

Journal étudiant littéraire et créatif<br />

mars 2011 — édition #3<br />

Journal mensuel gratuit<br />

‘ raMènE<br />

ta paume ‘<br />

Envoyez-nous<br />

vos œuvres sur<br />

leptitbuvard@<br />

yahoo.fr

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