'Annuel vert de l'automobile 2011 - Autosphere

Le chemin
parcouru
Revenir sur le passé de temps à
autre peut être un exercice bénéfique,
ne serait-ce que pour voir
le chemin parcouru. Quant aux efforts
de recyclage de pneus au Canada, nous
avons certainement fait d’importants progrès
au fil des années.
Mon rôle au sein de l’Association canadienne
de l’industrie du caoutchouc ne
fait sans doute pas de moi un observateur
occasionnel désintéressé. Mon travail, au
cours des vingt dernières années, a été,
entre autres, de protéger les intérêts de
nos membres, dont beaucoup sont des
manufacturiers de pneus. Ces derniers ne
sont certainement pas des observateurs
occasionnels désintéressés non plus!
Aujourd’hui, je préside les commissions
d’intendance des pneus en Ontario et au
Manitoba et je siège au comité exécutif
de la Commission d’intendance des pneus
de la Colombie-Britannique. J’ai donc une
bonne idée de ce qui fonctionne et de ce
qui ne fonctionne pas dans l’industrie du
recyclage de pneus au Canada.
Progrès
Cela dit, un retour rapide sur le passé
peut se révéler utile pour voir jusqu’à quel
point nous avons évolué. Si ma mémoire
est bonne, la première législation sur
les pneus a été mise en vigueur par les
Libéraux en Ontario en 1989 – la tristement
célèbre taxe de 5 $ sur les pneus – et a été
54 L’Annuel vert de l’automobile 2011 ■ autosphere.ca
abrogée en 1993 par le NPD, qui dirigeait
alors le gouvernement et dont le premier
ministre était Bob Rae (oui, le même Bob
Rae maintenant à la tête des Libéraux).
Mais sans aucun doute, l’incendie de
pneus de Hagersville, en Ontario, en
février 1990, a été l’élément déclencheur
de la création de conseils provinciaux sur
les pneus au Canada : pendant plus de
14 jours, 14 millions de pneus avaient
brûlé de manière incontrôlable. Durant
L’incendie de pneus de Hagersville, en
Ontario, en février 1990, a été l’élément
déclencheur de la création de conseils
provinciaux sur les pneus au Canada.
les années qui ont suivi cet événement,
presque toutes les provinces ont créé un
programme de gestion des pneus. Avec
ces programmes sont apparus des entrepreneurs
prêts à investir, à trouver des
marchés et aussi en créer pour ce produit
qu’on considérait alors comme un rebut.
L’ingérence des
gouvernements
Aujourd’hui, je crois que nous sommes
sur le point de faire des percées importantes
dans de nouveaux marchés. Nous
aborderons le sujet dans un moment.
Par Glenn Maidment
Glenn Maidment, président de l’Association canadienne de l’industrie du caoutchouc, fait le point
sur les efforts de recyclage de pneus au Canada. Il anticipe aussi avec impatience un avenir passionnant
et plus vert.
Mais d’abord, à mon avis, l’ingérence
des gouvernements constitue le plus
grand obstacle auquel notre industrie
fait face actuellement. Plusieurs d’entre
vous savent déjà que les gouvernements
provinciaux tendent de plus en
plus vers la politique de responsabilité
élargie des producteurs (REP), qui a
pour but de transférer les coûts des produits
en fin de vie utile aux producteurs
et aux consommateurs plutôt qu’aux
contribuables.
Dans l’ensemble, ce n’est pas un objectif
déraisonnable. Qu’il s’agisse de résidus
électroniques ou ménagers, de pneus,
etc., la réponse de l’industrie a été de
créer une commission d’intendance pour
financer et gérer ce processus. Jusqu’ici,
tout va bien. Cependant, nous avons vu
plusieurs exemples ces derniers temps
où les gouvernements provinciaux ont fait
échec à cette initiative.
Par exemple, le conseil de pneus de
l’Alberta a récemment demandé au gouvernement
d’instaurer une taxe sur les