Catalogue des champignons de Franche-Comté - Société ...

Préface
Chaque fois que paraît un ouvrage regroupant et synthétisant des informations et des données quelles qu'elles
soient, je ne peux m'empêcher de ressentir une grande joie et un soulagement.
En effet, les travaux, parfois obscurs et isolés, de nombreuses personnes à travers des décennies et des siècles
se trouvent ainsi valorisés par leur regroupement et leur comparaison possibles ; ils s’en trouveront d’autant
plus accessibles à tous.
Il est triste de voir combien de savants professionnels ou autodidactes, ayant consacré toute leur vie à une
passion, ne nous ont laissés que très peu de traces, voire pas de tout, après eux.
Des pans entiers de la connaissance ne résistent pas à la disparition de leur découvreur, faute de publications
synthétiques ou de simples notes laissées à l'intention des générations suivantes.
Quelle que soit la qualité ou la richesse du travail, la perte, si elle a lieu, n'est pas seulement historique ou
sentimentale. Elle entraîne un retard dans l'avancement de la connaissance. Ce qui a été une première fois
observé ou découvert devra donc l'être une deuxième fois.
Ce préjudice est bien plus important que l'on croît, surtout dans des domaines tels que la biologie ou
l'environnement. La connaissance est en effet le meilleur chemin pour comprendre et respecter. Arracher une
fleur, un champignon ou écraser un insecte, rien de plus simple et de plus gratuit. Pourtant connaître les
mondes végétal et animal, en commençant par les observer, nous permet de les respecter et de comprendre
enfin que lorsqu'on écrase un insecte, c'est une partie de nous-mêmes et de la Vie que nous détruisons
irrémédiablement.
Laurent Galliot et Daniel Sugny, dans leur ouvrage, ne manquent d'ailleurs pas de remercier tous les
mycologues connus ou inconnus, vivants ou décédés car, sans leurs observations, ce travail n'aurait pu se
faire, malgré les moyens technologiques et financiers qui auraient été mis en œuvre.
Les auteurs précisent d'autre part qu'il s'agit bien d'un document de travail. Cet inventaire doit évoluer et se
compléter par de nouvelles observations. C'est la synthèse de tous les mycologues, pour tous les mycologues.
Et qui d'autres que des naturalistes francs-comtois pour réaliser ce travail ? Le patrimoine d'une région,
naturel ou pas, s'il n'est pas leur propriété, sera d'autant plus valorisé et reconnu sous leur plume.
Le muséum Cuvier de la Ville de Montbéliard se devait de s'associer et d'encourager cette initiative. Georges
Cuvier (1769-1832) a été celui qui a porté le plus haut les valeurs de base de la connaissance et de la science
: "j'observe, je récolte, je note, je regroupe, je synthétise et enfin seulement j'élabore une théorie", aurait-il pu
dire. Or, le rôle d'un musée n'est pas d'organiser et de réaliser la recherche, mais d'accompagner et de mettre
à disposition des chercheurs toutes ses collections au préalable bien rangées et bien inventoriées. La Ville de
Montbéliard a donné les moyens nécessaires au muséum Cuvier pour accomplir cette mission : 800 m 2
consacrés au tout nouveau Centre de Conservation et une future Galerie d'exposition consacrée au patrimoine
naturel régional. Il était donc logique que nous collaborions à ce travail tout en laissant l'initiative à ceux qui
savent, mais aussi en valorisant le patrimoine de la Ville de Montbéliard en intégrant dans cette publication
l'inventaire des champignons du muséum Cuvier, avec notamment une collection historique en plâtre.
Ce catalogue des Champignons de Franche-Comté trouvera donc sa juste place dans la bibliothèque du
musée, c'est une moindre chose, mais aussi restera une étape nécessaire à la connaissance de notre
patrimoine naturel régional.
Thierry Malvesy
Responsable du Muséum Cuvier
Du Musée du Château
De la Ville de Montbéliard