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Thèse DF Volume 1 - Accueil

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UNIVERSITÉ GRENOBLE II PIERRE MENDÈS–FRANCE<br />

U.F.R. SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETÉ<br />

DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION<br />

Année 2003<br />

THÈSE<br />

Pour obtenir le grade de docteur de l’université GRENOBLE II<br />

Discipline Sciences de l’Éducation<br />

Présentée et soutenue publiquement par Denis FOUCAMBERT le 16 décembre 2003<br />

SYNTAXE, VISION PARAFOVÉALE<br />

ET PROCESSUS DE LECTURE<br />

Contribution du modèle structural à la pédagogie<br />

VOLUME I<br />

Directeur de thèse :<br />

Jacques BAILLÉ, Université Grenoble II<br />

Jury :<br />

Christine BARRÉ de MINIAC, IUFM de Grenoble<br />

Greg BROOKS, University of Sheffield<br />

Jacques CRINON, IUFM de Créteil<br />

1


Sommaire<br />

Introduction .............................................................................................................................. 3<br />

Première partie : Approches théoriques ............................................................................. 10<br />

Chapitre 1. L’effet d’oubli de lettres................................................................................... 11<br />

Chapitre 2. Syntaxe et linguistique...................................................................................... 29<br />

Chapitre 3. La vision et la lecture........................................................................................ 56<br />

Chapitre 4. Traitement syntaxique et compréhension de phrase.................................... 78<br />

Chapitre 5. Les observations neurophysiologiques............................................................ 97<br />

Deuxième partie : Approches expérimentales .................................................................. 112<br />

Chapitre 6. Hypothèses....................................................................................................... 113<br />

Chapitre 7. Les performances en lecture de la population expérimentale .................... 120<br />

Chapitre 8. L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles .......................................<br />

et natures des mots ......................................................................................... 130<br />

Chapitre 9. Mise en rapport de l’effet d’oubli de lettres .....................................................<br />

et des performances en lecture ...................................................................... 147<br />

Chapitre 10. L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural.......... 154<br />

Troisième partie : Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture......................... 167<br />

Chapitre 11. Contexte théorique......................................................................................... 168<br />

Chapitre 12. Le barrage de lettres chez les enfants de cycle 2 ......................................... 178<br />

Chapitre 13. Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?........... 190<br />

Chapitre 14. Différence de résultats en fonction du type d’entraînement dans le seul<br />

groupe expérimental ...................................................................................... 210<br />

Conclusion............................................................................................................................. 217<br />

Bibliographie......................................................................................................................... 224<br />

Index des figures................................................................................................................... 242<br />

Index des tableaux................................................................................................................ 244<br />

Index des auteurs.................................................................................................................. 246<br />

Table des matières................................................................................................................ 250<br />

2


Introduction<br />

3


Introduction<br />

Les évaluations en lecture recueillies dans le cadre de la Journée d’Appel à la<br />

Préparation à la Défense fournissent des informations assez précises sur le<br />

niveau des jeunes Français, filles et garçons, âgés de 17 ans, à la fin donc de<br />

l’école obligatoire. Les résultats font ressortir deux groupes distincts : le<br />

premier regroupe les jeunes en grandes difficultés de lecture, soit 12% de la<br />

classe d’âge étudiée (14,5% pour les garçons et 9,4% pour les filles) alors que<br />

le deuxième, représentant donc les « bons lecteurs », est lui-même scindé en<br />

trois sous-groupes que hiérarchisent les niveaux de compréhension en lecture.<br />

Si on considère les 88% de « bons lecteurs », 97% d’entre eux ont une<br />

« compréhension immédiate » satisfaisante, ce qui correspond à « un niveau<br />

simple de compréhension des informations explicitement délivrées par le<br />

texte ». Ils ne sont plus que 71,1% à satisfaire aux exigences d’une bonne<br />

« compréhension logique » qui correspond à la capacité de « mettre en relation<br />

plusieurs informations explicitement fournies dans le but de construire le sens<br />

du texte ». Enfin, seulement 58,6% des bons lecteurs (soit 51% de la classe<br />

d’âge) sont capables d’avoir une « compréhension fine » qui implique un<br />

« traitement approfondi des informations » pour « suppléer aux lacunes du<br />

texte », pour « déduire à partir des informations explicites d’autres<br />

informations qui en découlent et donc être capables d’accéder à l’implicite » 1 .<br />

Ces résultats sont similaires à ceux obtenus depuis plusieurs années aux<br />

évaluations faites en classe de sixième et, depuis l’année 2003, en classe de<br />

cinquième (Dauphin, Rebmeister, & Zelty, 2003a; Dauphin, Rebmeister, &<br />

Zelty, 2003b).<br />

Les études internationales, comme l’enquête PIRLS 2 effectuée en 2001 dans<br />

35 pays, classe la France au-dessus de la moyenne des pays participants.<br />

Cependant, une analyse ne prenant en compte que les résultats des pays<br />

européens, la situe en deçà de la moyenne générale, comme en témoigne la<br />

comparaison avec l’ensemble des pays membres de l’OCDE (Colmant &<br />

Mulliez, 2003; Mullis, Martin, Gonzalez, & Kennedy, 2003). Les jeunes<br />

1<br />

Toutes les citations précédentes ainsi que les pourcentages fournis sont extraits de (Robin &<br />

Rocher, 2003)<br />

2<br />

PIRLS : Progress in International Reading Literacy Study<br />

4


Introduction<br />

Français de CM1 n’apparaissent qu’au 19 ème rang pour la compréhension des<br />

textes littéraires et au 13 ème rang pour celle des textes narratifs. En outre, pour<br />

ce qui est des quatre compétences observées par l’enquête (prélever, inférer,<br />

interpréter, apprécier), ces jeunes Français montrent une assez grande<br />

homogénéité dans leur classement avec toutefois une moins bonne réussite aux<br />

deux compétences interpréter et apprécier. Cette faiblesse se retrouve dans les<br />

résultats des items (10% de l’ensemble) reflétant un degré supérieur de<br />

compréhension : la France passe sous la barre de la moyenne internationale.<br />

Ces items ne devraient toutefois pas être hors de portée des élèves puisqu’il<br />

leur est demandé :<br />

• Pour la lecture des textes littéraires, d’être capables d’intégrer différentes<br />

idées pour construire une interprétation sur les caractères des personnages, de<br />

pouvoir repérer les intentions de l’auteur, et d’être capables d’expliquer<br />

l’implicite du texte et les différents thèmes de l’histoire.<br />

• Pour les textes informatifs, d’être capables d’intégrer à leurs propres<br />

connaissances antérieures des informations issues de matériaux écrits<br />

différents pour les appliquer dans des situations qu’ils peuvent rencontrer dans<br />

la vie de tous les jours.<br />

D’après ces résultats, plus de 45% des lecteurs formés par notre système<br />

éducatif ne sont pas compétents quand il s’agit d’accéder à un maniement<br />

subtil du matériau écrit.<br />

De nombreuses recherches travaillent à décrire les causes de ces résultats et,<br />

parfois, à y remédier. On pense ici tout particulièrement aux travaux des<br />

sociologues de la culture, qui ont mis à jour les contraintes qui grèvent un<br />

accès démocratique à l’écrit. Pour autant, les aspects techniques ne sauraient<br />

être négligés et nous partageons, à cet égard, l’avis de Jean-Claude Passeron :<br />

« ce qu’on entend par lecture, qui va de la lecture cultivée à la lecture savante,<br />

ne peut pas être techniquement abordée à un niveau rudimentaire de maîtrise<br />

du code écrit » (Passeron, 1987).<br />

5


Introduction<br />

Face à cette hétérogénéité de maîtrise du code écrit, plusieurs disciplines se<br />

sont penchées sur le problème pour mieux comprendre les processus à l’œuvre<br />

dans une lecture efficace afin d’aider les élèves dans cet apprentissage. Le<br />

volume de publication dans ces domaines est considérable, ce qui peut sembler<br />

étonnant face à la relative stagnation des résultats des élèves. La psychologie,<br />

qu’elle soit expérimentale ou cognitive, et l’ensemble des disciplines<br />

regroupées sous la bannière des neurosciences participent de cet effort.<br />

La figure 1 en présente un raccourci saississant en les organisant d’après la<br />

temporalité de l’apparition de leur « objet » de recherche après l’apparition<br />

d’un stimulus, ici un mot.<br />

Figure 1 : Ligne du temps montrant différents processus pendant la lecture de mots.<br />

D’après (Posner, Abdullaev, McCandliss, & Sereno, 1999)<br />

On y reconnaît les problématiques sur la programmation de la saccade<br />

oculaire, sur la place de la phonologie, sur l’accès au lexique que ce soit au<br />

niveau du mot ou de son intégration au sens de la phrase, sur les aspects<br />

neuronaux et les parcours de l’information et enfin sur le rôle de la forme du<br />

mot. Chacun de ces domaines suscite une littérature « controversiale », preuve<br />

de la fécondité de ces approches. Pourtant, on notera que si le terme<br />

sémantique apparaît deux fois dans cette figure, celui de syntaxe est absent.<br />

Cette absence est d’autant plus surprenante que l’étude de la syntaxe (et les<br />

6


Introduction<br />

débats houleux qui l’accompagnent) a été au cœur de l’étude de la langue<br />

depuis une quarantaine d’année. Sans doute, certains des débats qui ont<br />

accompagné les travaux de Noam Chomsky (en particulier ceux sur l’innéité)<br />

ont empêché une approche sereine des processus syntaxiques. Toujours est-il<br />

que la syntaxe reste en retrait dans l’étude des processus de lecture, bien que,<br />

depuis quelques années, il semble qu’on redécouvre son importance dans les<br />

processus langagiers, en grande partie grâce aux très nombreux travaux<br />

utilisant l’imagerie cérébrale et qui révèlent une claire dissociation des<br />

« circuits » de la syntaxe et de ceux du sémantique.<br />

C’est dans ce cadre que s’intègre le modèle structural de lecture, autour duquel<br />

s’organise principalement notre travail. Assez récent puisque les premiers<br />

écrits datent de 1991, il est le fruit du travail de Asher Koriat et de Seth<br />

Greenberg, auxquels se joignent dorénavant d’autres chercheurs, souvent<br />

psychologues expérimentaux. Ce modèle considère que le lecteur extrait très<br />

tôt au cours de sa lecture la structure syntaxique de la phrase qu’il parcourt,<br />

laquelle va ensuite guider le repérage et l’intégration des unités lexicales<br />

sémantiquement riches. Pour ses inventeurs, cette construction de la structure<br />

de la phrase repose prioritairement sur des indices morphosyntaxiques. Nous<br />

reviendrons en détail sur cette théorie et sur ses différentes implications.<br />

Ce qui nous a intrigué dans cette tentative d’explication du fonctionnement de<br />

la lecture, c’est la manière dont ces indices syntaxiques sont prélevés au cours<br />

de la lecture. Les thèses de Greenberg et Koriat font ainsi écho à des travaux<br />

d’autres disciplines, notamment ceux d’Alain Berthoz dans le domaine de la<br />

perception et ceux qui ont été écrits à la suite des travaux de Chomsky sur la<br />

syntaxe. La force des Sciences de l’Education réside en grande partie dans<br />

l’interdisciplinarité (Marmoz, 1988), et la recherche que nous présentons ici<br />

tente de s’inscrire dans cette optique. Le premier intérêt du modèle de Koriat et<br />

Greenberg est sans doute la multiplicité des approches nécessaires à sa<br />

complète explicitation. Le deuxième est qu’il pourrait contribuer à<br />

l’amélioration des performances en lecture des élèves, si tant est que deux<br />

7


Introduction<br />

hypothèses soient vérifiées : qu’il entretient bien un rapport avec les<br />

performances de lecture et qu’une « transposition didactique » en soit possible.<br />

* *<br />

*<br />

Le travail que nous présentons s’organise autour de trois grandes parties :<br />

La première est plus particulièrement consacrée à l’exposition des travaux<br />

issus de différents champs de recherches, susceptibles d’aider la<br />

compréhension du fonctionnement du modèle structural lui-même. Après sa<br />

présentation détaillée, nous synthétiserons les apports de la littérature<br />

provenant des disciplines qui l’éclairent et le précisent et parfois suggèrent de<br />

nouvelles hypothèses quant à son fonctionnement. C’est ainsi que nous<br />

présenterons des travaux de cette partie de la linguistique spécialisée dans<br />

l’étude de la syntaxe et d’autres travaux sur le fonctionnement de la vision<br />

dans les processus de lecture. Nous décrirons ensuite la place des traitements<br />

syntaxiques dans le fonctionnement cérébral, soit d’une manière théorique,<br />

sous la forme de l’étude des grands modèles explicatifs, soit par l’exposé des<br />

observations du cerveau que ce soit par la méthode classique ou par celle,<br />

récente, de l’imagerie cérébrale.<br />

La deuxième partie est la première de nos deux contributions expérimentales.<br />

Elle est consacrée à l’étude, chez le lecteur adulte, des composantes du modèle<br />

structural de lecture. Nous commencerons par une présentation de l’ensemble<br />

des hypothèses expérimentales que nous détaillerons dans les quatre chapitres<br />

suivants. Deux grands objectifs organisent cette première contribution :<br />

d’abord travailler à partir du modèle structural de lecture pour préciser, d’une<br />

part, l’ampleur des structures syntaxiques construites par le lecteur et, d’autre<br />

part, les indices utiles à leur construction. Ensuite, nous chercherons à vérifier<br />

l’existence d’un lien entre cette habileté syntaxique et le niveau de lecture.<br />

Deux points sont au programme de notre seconde contribution expérimentale :<br />

en premier lieu, l’observation, chez plus de 800 élèves de cycle 2, de la mise<br />

8


Introduction<br />

en place du modèle structural et ensuite l’exploration et l’évaluation, pour des<br />

collégiens de cinquième, d’un entraînement spécifiquement axé sur les<br />

composantes du modèle structural et de son transfert sur les performances de<br />

lecture.<br />

9


Première partie :<br />

Approches théoriques<br />

10


Chapitre 1.<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

Depuis quelques années, l’épreuve dite d’oubli de lettres (missing letter effect)<br />

(Corcoran, 1966; Healy, 1976) est devenue commune dans les recherches de<br />

psychologie expérimentale sur les processus de lecture. On présente à un sujet<br />

un texte écrit en lui demandant de le lire à sa vitesse habituelle, dans le but de<br />

le comprendre. La contrainte de l’épreuve réside dans la demande<br />

supplémentaire qui lui est faite de barrer (ou d’encercler) une lettre à chaque<br />

fois qu’il la rencontre au cours de sa lecture, sans effectuer de retour en arrière<br />

sur les lettres qu’il aurait eu la sensation d’oublier.<br />

A partir des résultats de cette épreuve, on constate qu’un certain nombre de<br />

lettres ont été omises par le lecteur. Qui plus est, la répartition de ces oublis<br />

n’est pas aléatoire et semble répondre à certaines régularités. Plusieurs<br />

modèles s’efforcent de rendre compte de ces phénomènes.<br />

1.1. Le modèle de Healy et ses évolutions<br />

Une des initiatrices de cette épreuve est Alice Healy de l’Université du<br />

Colorado dès la fin des années 70.<br />

1.1.1. Les unités concurrentes<br />

Les travaux de Healy ont montré des taux d’oubli statistiquement plus<br />

importants dans les mots fréquents, comme par exemple, and, the ou for. Cette<br />

constatation et le modèle explicatif qui en découle sont repris fréquemment<br />

dans d’autres travaux similaires. Healy et ses associés (Healy, 1976;<br />

Drewnowsky & Healy, 1977; Healy, 1980; Healy & Drewnowsky, 1983;<br />

Healy, 1976; Healy & Drewnowsky, 1983) postulent que le processus de<br />

lecture d’un texte met en jeu, de manière simultanée, différents domaines<br />

d’analyse, portant sur les formes des lettres, les lettres, les syllabes, les mots et<br />

des groupes de mots. Ils supposent que, dès que le lecteur identifie une unité<br />

11


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

par un de ces domaines, les processus de tous les niveaux parallèles sont<br />

stoppés même s’ils n’ont pas été menés jusqu’à leur terme (figure 2).<br />

Analyse<br />

portant sur<br />

les groupes<br />

de mots<br />

les<br />

mots<br />

les<br />

syllabes<br />

les<br />

lettres<br />

les<br />

formes<br />

stimulus<br />

sur les unités de lecture<br />

sur<br />

sur<br />

les<br />

les<br />

unités de<br />

u ni tés lec<br />

s u n i t é s l c u<br />

unités<br />

unités<br />

sens du traitement<br />

de<br />

de<br />

lecture<br />

lecture<br />

Figure 2 — Les différents domaines d’analyse selon l’hypothèse d’unités concurrentes et<br />

parallèles de Healy (d’après (Healy, 1994)).<br />

L’oubli de lettres s’explique, selon Healy, par la reconnaissance rapide<br />

(globale) d’un mot fréquent, ce qui stoppe les niveaux d’analyse parallèles<br />

comme la reconnaissance des lettres, et provoque donc un taux plus fort<br />

d’oubli. Ce modèle a permis d’expliquer bien des observations comme, par<br />

exemple, l’oubli plus important de lettres dans les noms fréquents que dans les<br />

noms rares (Drewnowsky & Healy, 1982) : la grande fréquence de certains<br />

12


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

noms rend probable leur identification avant celle de leurs constituants. En<br />

outre, si on perturbe le modèle orthographique de ces mots fréquents<br />

(introduction d’astérisques dans la chaîne de caractères), on élimine cet effet<br />

d’oubli de lettres. De même, si on modifie l’apparence visuelle de ces mots<br />

fréquents par l’introduction de polices rares, de fautes d’orthographe ou de<br />

lettres mélangées, l’effet s’amoindrit considérablement.<br />

1.1.2. Le traitement parafovéal<br />

Une modification de ce modèle d’unités concurrentes a été proposée<br />

récemment par l’équipe d’Healy. L’hypothèse nouvelle d’un traitement<br />

parafovéal (Hadley & Healy, 1991), vise à mieux rendre compte des oublis de<br />

lettres, par la relation entre le lieu où le mot prend place sur la rétine et les<br />

traitements qui en sont faits. Cette hypothèse reprend les études préalables sur<br />

le mouvement des yeux 3 qui ont montré à la fois que les mots fonctionnels<br />

(articles, conjonctions, prépositions) ne sont souvent pas fixés durant la lecture<br />

(Carpenter & Just, 1983), et que les mots de trois lettres sont plus souvent<br />

sautés quand ils sont des mots fonctionnels (the) que quand ils sont des verbes<br />

(O'Regan, 1979). En conséquence, les mots fréquents, comme le sont les mots<br />

fonctionnels, seraient plus souvent identifiés en vision parafovéale (par les<br />

zones périphériques de la rétine) pendant la fixation d’un mot précédent, alors<br />

que les mots moins courants devraient être traités par la zone fovéale 4 de l’œil<br />

(Rayner & Pollatsek, 1987).<br />

Dans ces conditions, les différents domaines d’analyse (dont nous avons parlé<br />

précédemment : lettres, mots, etc.) ne sont pas tous accessibles selon l’endroit<br />

où le mot est perçu. S’il est traité dans la zone fovéale, tous les niveaux<br />

d’analyse sont possibles, en particulier celui des lettres. En conséquence, très<br />

peu de lettres devraient être omises puisque les omissions sont attribuées au<br />

traitement plus rapide du niveau-mot (stoppant par-là l’analyse du niveau-lettre<br />

avant qu’il n’ait terminé) ; ceci n’est vrai que dans le cas des mots fréquents.<br />

3 Nous traiterons en détail dans le chapitre 3 ce qui touche à la vision, sa physiologie, les indices<br />

traités en fonction des lieux de perception sur la rétine, les saccades oculaires, etc…<br />

4 Au centre de l’œil, là où la qualité de la perception visuelle est la meilleure, la plus fine (voir<br />

chapitre 3)<br />

13


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

En revanche, plus le mot est traité loin de la fovéa, moins les informations<br />

concernant les lettres sont accessibles. Dans ce cas, seuls les domaines<br />

d’analyse correspondant au moins au mot sont efficients. L’identification du<br />

mot ne serait efficace que pour les mots très fréquents (donc très bien connus),<br />

alors que celle des mots plus rares resterait hasardeuse.<br />

En bref, le taux d’omission des lettres dans les mots fréquents est dû à leur<br />

plus grande probabilité d’être identifié dans la zone parafovéale, lors de la<br />

fixation précédente.<br />

1.1.3. Le temps de travail<br />

A partir de 1994, Healy a reconsidéré toutes ses hypothèses et a proposé une<br />

nouvelle approche de son cadre explicatif (Healy, 1994) ; (Moravcsik & Healy,<br />

1995) ; (Moravcsik & Healy, 1998). Tout particulièrement, elle a suggéré une<br />

hypothèse de temps de travail (processing time hypothesis) : le traitement<br />

visuel des lettres continuerait jusqu’à l’accès syntaxique et sémantique, ce qui<br />

implique que la détection des lettres serait en rapport avec la vitesse<br />

d’identification de la signification (ou du rôle) du mot. Les mots très communs<br />

ou les mots proposant peu de significations différentes sont traités plus<br />

rapidement que les mots plurisémiques. L’analyse des lettres continuant en<br />

parallèle jusqu’au succès du traitement sémantique disposerait donc de plus de<br />

temps pour aller à son terme dans le cas où celui-ci serait laborieux..<br />

En conséquence, un certain nombre de facteurs pourraient réduire le temps<br />

d’accès, comme la familiarité avec le sens d’un mot ou encore sa configuration<br />

visuelle. Tous les éléments susceptibles de réduire le temps de traitement des<br />

unités augmente la probabilité que des lettres les constituant soient omises.<br />

Cette hypothèse ne remet pas en cause celle émise par les mêmes auteurs sur la<br />

vision parafovéale, elle la complète pour ce qui est du traitement dans la zone<br />

fovéale. En quelque sorte, elle permet de différencier des aspects de bas-niveau<br />

(la vision parafovéale) et des aspects de haut-niveau (l’accès sémantique).<br />

14


1.2. Le modèle de Koriat et ses évolutions<br />

Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

Les expériences menées depuis 1991 par Koriat & Greenberg ont permis<br />

d’envisager un autre cadre explicatif à cet effet d’oubli de lettres (Greenberg &<br />

Koriat, 1991) ; (Greenberg, Koriat, & Shapiro, 1992; Koriat & Greenberg,<br />

1991; Koriat, Greenberg, & Goldshmid, 1991; Koriat & Greenberg, 1993;<br />

Koriat & Greenberg, 1994; Koriat & Greenberg, 1996a) ; (Koriat &<br />

Greenberg, 1996b).<br />

1.2.1. Le rôle de la syntaxe<br />

En notant que les mots les plus fréquents étaient souvent ceux qui jouaient un<br />

rôle bien particulier dans la syntaxe de l’anglais, ils ont supposé que c’était ce<br />

rôle syntaxique qui induisait l’effet d’oubli de lettres. Un grand nombre<br />

d’expérimentations leur a permis de conforter ce point de vue. Un second pan<br />

de ces études s’est construit sur certaines caractéristiques de l’hébreu écrit,<br />

permettant de distinguer les effets de fréquence et de rôle (fonctionnel vs.<br />

sémantique) des mots étudiés.<br />

• D’une part, il est possible en hébreu d’introduire les morphèmes<br />

fonctionnels (par exemple les prépositions, les conjonctions, les articles,…)<br />

comme préfixes des mots à rôle sémantique (Koriat & Greenberg, 1991).<br />

Ainsi, on peut écrire de deux façons la préposition à, soit comme un mot<br />

séparé (EL), soit comme préfixe du nom le suivant (L). On aura donc pour la<br />

forme « à HAIFA » deux constructions possibles, de sens identique : « EL<br />

HAIFA », où le EL est un mot fonctionnel très fréquent, HAIFA étant le mot à<br />

rôle sémantique, et la forme « LHAIFA », de fréquence beaucoup plus rare.<br />

Les résultats montrent, comme prévu par Healy, que la lettre L est<br />

massivement oubliée dans le mot très fréquent EL, mais aussi dans la forme<br />

préfixée LHAIFA, de fréquence pourtant plus rare. Une autre expérimentation<br />

montre également que cet effet obtenu sur la première lettre d’un mot ne l’est<br />

que si cette lettre représente un morphème fonctionnel (opposition<br />

«LHB » = « sang » et « LRB » = « à Rabi »). Ces résultats suggèrent que la<br />

détection des lettres dans une unité lexicale dépend de la fonction de cette<br />

unité au sein de la phrase.<br />

15


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

• D’autre part, les auteurs ont utilisé des homographes hébreux pour montrer<br />

l’effet du contexte local sur l’oubli de lettres. Par exemple, la forme « SMR »<br />

peut signifier soit « ce monsieur », soit « volé ». Placés dans des contextes qui<br />

lui ôtent toute ambiguïté, on observe plus de difficultés à repérer cette lettre (S)<br />

quand le contexte induit un préfixe fonctionnel. En tout état de cause, en<br />

proposant une chaîne identique de caractères, l’effet du patron (pattern)<br />

orthographique, tel que le propose Healy, ne peut plus exister. On voit ici que<br />

le contexte ne sert pas seulement à identifier la bonne signification du mot<br />

ambigu (Seidenberg, Tanenhaus, Leiman, & Bienkowski, 1982; Dopkins,<br />

Morris, & Rayner, 1992), mais qu’il guide le repérage des unités<br />

morphologiques à rôle syntaxique ou sémantique.<br />

• Dans une autre série d’expérimentations, Koriat & Greenberg ont démontré<br />

que cet effet d’oubli de lettres pouvait même être obtenu avec des non-mots. Si<br />

on place, dans un texte en anglais, des chaînes de caractères vides de sens à des<br />

positions normalement occupées par des mots fonctionnels, on observe plus<br />

d’oubli de lettres que si ces non-mots occupaient des positions de mots à rôle<br />

sémantique. Bien entendu, l’effet de fréquence ne peut pas ici servir<br />

d’explication. Qui plus est, on trouve des résultats similaires dans la langue<br />

hébraïque : si on compare des non-mots constitués d’un préfixe fonctionnel<br />

attaché à un élément pseudo-lexical ( lbgn, où l représente la préposition et bgn<br />

le non-mot) placés soit dans un contexte influençant le choix de la première<br />

lettre (l) comme élément fonctionnel, soit dans un contexte influençant le<br />

choix de la première lettre comme une partie sémantiquement chargée, les<br />

oublis de lettres se feront massivement dans le premier cas et dans le même<br />

rapport que s’il s’agissait de mots réels. Ainsi, même quand la chaîne<br />

orthographique est inconnue, on trouve davantage d’omissions quand cette<br />

chaîne apparaît à une place occupée normalement par un élément à rôle<br />

syntaxique plutôt que par un élément à rôle sémantique.<br />

16


1.2.2. La lecture structurale<br />

Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

Tous ces éléments ont conduit Koriat & Greenberg à proposer un modèle<br />

alternatif à celui de Healy. Ce modèle, dit de lecture structurale, postule que les<br />

effets d’oubli de lettres sont dus au rôle syntaxique du mot dans une phrase et<br />

non à sa fréquence. Le point central de cette hypothèse suggère la prégnance<br />

de l’organisation structurale : en lisant, le lecteur tente d’établir un cadre<br />

structural de la phrase (ou du groupe de mots) et d’en intégrer le sens. Mais<br />

c’est la structure qui mène la danse (lead the way), (Koriat & Greenberg,<br />

1996a). D’une certaine manière, le lecteur tente d’élaborer un squelette du<br />

groupe de mots ou de la phrase qu’il parcourt, sur la base d’une rapide et<br />

superficielle analyse, éventuellement à l’aide de la vision parafovéale. Ce<br />

squelette accueille les informations sémantiques de la phrase. Les mots<br />

fonctionnels comme les prépositions, articles, conjonctions sont donc les<br />

premiers indices traités par le lecteur pour établir ce cadre ; ils sont ensuite<br />

rejetés à l’arrière-plan alors que l’intégration du sens se poursuit sur le cadre<br />

structural pré-construit. Ce point de vue explique particulièrement bien le taux<br />

plus élevé d’oublis dans les morphèmes fonctionnels : traités de prime abord,<br />

ils ne sont plus cognitivement actifs au moment du barrage de la lettre. Dans<br />

cette optique, la détection des lettres se passerait après l’analyse<br />

morphologique des mots, ce qui diffère du point de vue d’Healy, qui considère<br />

que les différents traitements ont lieu en parallèle jusqu’au succès de l’un<br />

d’entre eux.<br />

La construction « on-line » du cadre structural de la phrase est soumise à des<br />

hypothèses générées par le contexte aussi bien qu’à des clés (au sens musical)<br />

syntaxiques présentes dans le texte, tout particulièrement les morphèmes<br />

fonctionnels. Ces indices dirigent l’attention du lecteur vers les éléments les<br />

plus signifiants. En conséquence, ces clés sont repérées très précocement dans<br />

la lecture de la phrase mais, une fois utilisées pour établir une structure, elles<br />

sont reléguées à l’arrière-plan et cèdent la place aux unités sémantiquement<br />

riches.<br />

Dans des expérimentations publiées en 1996, Koriat & Greenberg ont essayé<br />

de compléter ce phénomène d’oubli de lettres : si, une fois le cadre établi, les<br />

17


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

morphèmes fonctionnels sont rejetés à l’arrière-plan, les morphèmes à rôle<br />

sémantique devraient alors, par contraste, mieux ressortir. Ainsi les noms<br />

suivant directement un morphème fonctionnel devraient avoir moins d’oublis<br />

de lettres que ceux suivant un morphème à rôle sémantique. Cette hypothèse<br />

sera vérifiée, aussi bien dans le cas de noms anglais, de noms hébreux préfixés<br />

que dans le cas de non-mots, mis à la place des mots à rôle sémantique. Une<br />

fois encore, c’est bien la fonction que ces éléments occupent dans la phrase qui<br />

explique le phénomène d’oubli de lettres, toujours dans l’optique d’une<br />

activation prioritaire de cadres structuraux à remplir par les informations<br />

sémantiques. Cette notion d’activation peut se rapprocher de celle développée<br />

par Le Ny, même si cet auteur l’utilisait dans le domaine sémantique (Le Ny,<br />

1989). Ici, l’activation est avant tout d’ordre syntaxique.<br />

Avec Koriat qui suppose finalement que l’extraction de ce cadre structural se<br />

fait à partir de l’interaction de trois grands facteurs (syntaxique, sémantique et<br />

visuel), il faut souligner ce que les données relatives aux non-mots suggèrent<br />

quant au rôle de la syntaxe, c’est-à-dire au rôle de la position relative des<br />

éléments et de leur relation à l’intérieur de la phrase (Grevisse & Goosse,<br />

1980). On note ainsi que la manipulation de l’ordre naturel des mots diminue<br />

l’effet d’oubli de lettres : quand l’ordre est modifié (Drewnowsky & Healy,<br />

1977; Healy, 1976) ou quand les mots sont placés à des endroits inappropriés<br />

(Koriat & Greenberg, 1991), la détection des lettres s’en trouve améliorée. En<br />

conséquence, les contraintes contextuelles aident à spécifier le statut<br />

syntaxique des morphèmes. Cependant, on note moins d’oublis de lettres dans<br />

les non-mots que dans les mots (Koriat & Greenberg, 1991) et plus d’oublis<br />

dans les mots correctement orthographiés que dans ceux contenant des fautes.<br />

Healy suggère que cet effet est dû à une plus grande familiarité individuelle<br />

avec les mots (Healy, Conboy, & Drewnowsky, 1987). Koriat & Greenberg<br />

l’expliquent par la contribution de facteurs contextuels et lexicaux : les non-<br />

mots, eux, ne seraient traités que par des effets de contexte.<br />

La totalité des observations sur lesquelles repose le modèle de Koriat a été<br />

pratiquée à l’aide de la tâche de détection de lettres dans du matériel écrit, qu’il<br />

soit présenté sous forme de textes, de listes de mots ou encore mot-à-mot sur<br />

18


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

un écran d’ordinateur. Il faut noter que cette dernière tâche a été critiquée<br />

parce qu’elle corrompt la fluidité du processus normal de lecture, ce qui limite<br />

la validité des modèles sur la lecture normale qui en seraient extrapolés<br />

(Rayner & Pollatsek, 1989). C’est sans doute la raison principale qui a conduit<br />

Koriat, Greenberg et Kreiner à proposer une nouvelle façon d’observer cette<br />

habileté du lecteur dans la construction préalable de cadres structuraux (Koriat,<br />

Greenberg, & Kreiner, 2002). L’étude du rapport entre la prosodie de la lecture<br />

à haute voix et la syntaxe des phrases lues prend place dans les travaux de<br />

Koriat. Les auteurs rappellent (pour la deuxième fois dans l’ensemble de leurs<br />

articles sur le modèle structural) que quand on demande de lire à voix haute le<br />

poème de Lewis Carroll « A travers le miroir » (Caroll, 1971) qui se termine<br />

ainsi :<br />

« Tu as tué le Jabberwoc !<br />

Dans mes bras, mon fils rayonnois !<br />

Ô jour frableux ! callouh, calloc ! »<br />

Le vieux glouffait sa joie.<br />

Il était reveneure : les sclitueux toves<br />

Sur l’alloinde gyraient et vriblaient ;<br />

Tout flivoreux vaguaient les borogoves ;<br />

Les verchons fourgus bourniflaient.<br />

les lecteurs sont tout à fait capables de produire une lecture fluide, avec une<br />

prosodie cohérente, à peu près semblable d’une personne à l’autre. On<br />

explique généralement ce fait en remarquant que ce poème respecte les règles<br />

morphosyntaxiques ce qui offre au lecteur une prosodie sans surprise 5 .<br />

Cette observation vient confirmer le modèle structural de lecture. D’une part,<br />

en montrant que la prosodie intervient dès la première lecture à haute voix<br />

5 On pourrait également citer les écrits de Jean Tardieu, qui a subtilement joué d’une syntaxe<br />

cohérente et d’un lexique surprenant. Extrait de Un mot pour un autre :<br />

IRMA<br />

Y-a que, Madame, yaque j'ai pas de gravats pour mes haridelles, plus de stuc pour le bafouillis de<br />

ce soir, plus d'entregent pour friser les mouches... plus rien dans le parloir, plus rien pour émonder,<br />

plus rien... plus rien... (Elle fond en larmes).<br />

MADAME, après avoir vainement exploré son sac de nouveau et l'avoir montré à Irma.<br />

Et moi non plus, Irma ! Ratissez : rien dans ma limande !<br />

IRMA, levant les bras au ciel.<br />

Alors ! Qu'allons-nous mariner, Mon Pieu ?<br />

MADAME, éclatant soudain de rire.<br />

Bonne quille, bon beurre ! Ne plumez pas ! J'arrime le Comte d'un croissant à l'autre.<br />

(Confidentielle.) Il me doit plus de cinq cents crocus ! (Tardieu, 1951)<br />

19


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

d’une phrase, suggérant par là l’immédiateté de l’intégration de la prosodie.<br />

D’autre part en soulignant que la prosodie est particulièrement tributaire de<br />

l’existence d’une syntaxe cohérente mais n’est que peu sensible à une<br />

modification ou à une destruction complète du sens de la phrase lue. A une<br />

même structure correspond des prosodies très similaires, quelle que soit la<br />

nature des informations sémantiques de la phrase ; des phrases avec des<br />

structures différentes obligent à des prosodies différentes, respectant<br />

notamment une répartition des pauses recouvrant largement la succession des<br />

syntagmes principaux de la phrase. Cependant, il serait inexact de dire que les<br />

informations sémantiques n’apportent aucun renseignement utile à la prosodie.<br />

On note ainsi que la cohérence sémantique influe sur une prosodie naturelle,<br />

mais uniquement si la cohérence syntaxique est intacte, jamais si elle est<br />

dégradée. Selon nos auteurs, cette information signifierait que le contenu<br />

sémantique ne peut être traité correctement que si le cadre syntaxique est<br />

cohérent, alors que, si le cadre syntaxique est déficient, l’analyse sémantique le<br />

sera également 6 . Ces résultats sont donc en totale cohérence avec le modèle de<br />

lecture structurale de Koriat, qui, rappelons-le, suppose que l’extraction<br />

immédiate de la structure de la phrase ouvre la route à l’intégration<br />

sémantique.<br />

1.2.3. La question de la taille des structures<br />

Dans leurs premiers travaux, Koriat et Greenberg avaient supposé, sans le<br />

vérifier, que la taille des structures ouvertes par le lecteur était courte, se<br />

situant autour de celle d’un syntagme réduit (Greenberg & Koriat, 1991;<br />

Koriat & Greenberg, 1991; Koriat et al., 1991; Koriat & Greenberg, 1994).<br />

Cependant, certains résultats ont introduit le doute quant à la taille des unités<br />

créées par le lecteur. Les caractéristiques propres à la langue allemande ont<br />

permis d’y voir un peu plus clair (Musseler, Koriat, & Nisslein, 2000). Avant<br />

d’exposer les observations qu’ils ont réalisées, il faut rappeler que les phrases<br />

organisées selon l’ordre Sujet-Verbe-Objet (S-V-O) sont plus faciles à<br />

6 Nous reviendrons sur un processus similaire observé grâce aux nouvelles techniques d’imagerie<br />

cérébrale au chapitre 5<br />

20


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

appréhender que les phrases écrites dans l’ordre inverse Objet-Verbe-Sujet (O-<br />

V-S). Les travaux de van Dijk et Kintsch ont proposé qu’un syntagme nominal<br />

en position de sujet avait un rôle significativement plus important dans le<br />

traitement de la phrase qu’en position d’objet ((van Dijk & Kintsch, 1983) cité<br />

par (Musseler et al., 2000)). L’allemand, admet une double-construction pour<br />

certaines phrases, les deux étant syntaxiquement correctes, même si la<br />

structure S-V-O reste préférée par les lecteurs. Le format S-V-O est attendu par<br />

le lecteur et, dans le cas où la phrase est présentée selon l’ordre O-V-S, un<br />

effort est nécessaire pour construire le cadre syntaxique correct. Dans ces<br />

conditions, l’effet d’oubli de lettres devrait être moins prononcé dans les<br />

phrases présentées selon l’ordre O-V-S.<br />

Les observations effectuées sur la langue allemande offrent comme premier<br />

intérêt la réplication du modèle structural de lecture dans cette langue, après<br />

l’hébreu, l’anglais et le français (pour lequel les premières observations<br />

remontent à 1997 (Saint-Aubin & Poirier, 1997)). Le second est de montrer<br />

que les structures créées par les lecteurs se rapportent soit à des syntagmes<br />

simples soit à des unités fonctionnant au niveau de la phrase entière. Les lettres<br />

sont plus souvent oubliées quand le mot qui les contient est dans une phrase au<br />

format S-V-O que dans une phrase O-V-S. Par ailleurs, dans une phrase S-V-O,<br />

ou dans une phrase O-V-S, le mot cible peut apparaître soit dans le premier<br />

syntagme nominal de la phrase dans le nominatif, soit dans le dernier syntagme<br />

nominal si la phrase est à l’accusatif. Dans ces conditions, on constate que la<br />

position du mot n’interfère pas avec l’opposition S-V-O / O-V-S. La plus forte<br />

différence d’oubli de lettres dans le cas S-V-O est cohérente avec l’idée que le<br />

format S-V-O est le format préféré du lecteur, favorisant en cela plus<br />

facilement son repérage. Cependant, la présence d’un effet également dans le<br />

cas non standard O-V-S montre la création d’une structure plus réduite,<br />

correspondant alors au syntagme nominal présent à l’intérieur de la phrase.<br />

Ces résultats suggèrent que la magnitude de l’effet est sensible aux contraintes<br />

structurales qui existent à une échelle plus vaste que le simple groupe<br />

syntagmatique introduit par le mot fonctionnel observé. Les auteurs en<br />

concluent que l’établissement des cadres structuraux est sans doute plus<br />

21


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

sensible aux différents niveaux d’organisation de la phrase qu’ils ne le<br />

pensaient initialement.<br />

1.3. Modèle structural et vision parafovéale<br />

L’hypothèse de traitement parafovéal prédit que les lettres sont plus souvent<br />

oubliées quand les mots sont perçus dans la zone parafovéale, ce qui serait<br />

majoritairement le cas des mots fonctionnels (Hadley & Healy, 1991). Dans ce<br />

cas, il faut se demander si les lettres présentes dans les mots fonctionnels sont<br />

également oubliées, que le mot soit perçu en vision fovéale ou parafovéale. Si,<br />

en situation de lecture, on neutralise la zone parafovéale, on devrait observer la<br />

même fréquence d’oubli dans les mots à rôle syntaxique et dans les mots à rôle<br />

sémantique. Qui plus est, même s’il existe une forte corrélation positive entre<br />

l’identification parafovéale des mots et l’omission de lettres, il reste que ces<br />

deux évènements peuvent être dus à un troisième facteur qui serait responsable<br />

à la fois de l’effet d’oubli de lettres et de l’identification parafovéale des mots<br />

fonctionnels.<br />

Les travaux de Saint-Aubin et Klein ont précisément pour objectifs de décider<br />

si, quand on élimine la perception parafovéale, l’effet d’oubli de lettres persiste<br />

(Saint-Aubin & Klein, 2001). Dans l’ensemble, ils ont repris les protocoles<br />

expérimentaux mis en place par Healy (Drewnowsky & Healy, 1977; Healy,<br />

Oliver, & McNamara, 1987) afin d’élucider l’hypothèse parafovéale, tout en<br />

affinant et en améliorant le matériel expérimental : en effet, Healy et ses<br />

associés n’avaient pris en compte ni la longueur des mots-cibles, ni leur rôle<br />

syntaxique ni la position de la lettre cible dans les mots.<br />

• Leur première expérience compare la moyenne d’oubli de la lettre t dans le<br />

mot à rôle syntaxique the et dans des mots à rôle sémantique de trois lettres<br />

commençant également par t (tea, tax). Les mots-cibles sont intégrés dans des<br />

textes en prose, qui sont présentés soit sous une forme classique, soit sous<br />

forme de liste (un mot par ligne). Les résultats montrent un plus fort taux<br />

d’oubli pour le mot fonctionnel the, même dans la présentation sous forme de<br />

liste où la vision périphérique à droite est impossible.<br />

22


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

• La deuxième expérience proposée montre encore un taux supérieur d’oubli<br />

pour the, cette fois présenté dans un texte, mais dans lequel le lecteur déplace<br />

une fenêtre, soit de 5 signes (vision parafovéale impossible), soit de 15 signes<br />

(vision parafovéale possible). On note entre ces deux passations que le taux<br />

d’oubli du mot fonctionnel the diminue pour la fenêtre de cinq signes par<br />

rapport à la fenêtre de quinze signes, donc entre les présentations où la vision<br />

parafovéale est possible par rapport aux présentations où elle est impossible.<br />

Cette diminution n’est pas observée pour les mots à rôle sémantique,<br />

confirmant par-là le rôle accru de la vision parafovéale dans le traitement des<br />

mots à rôle syntaxique.<br />

• La troisième expérience fait apparaître les textes mot à mot sur un écran<br />

d’ordinateur. Cette présentation empêche toute prise d’information dans la<br />

zone parafovéale de l’œil. Encore une fois, et contrairement à ce que<br />

stipulaient les hypothèses parafovéales, on observe un effet important de la<br />

fonction syntaxique du mot, même en vision fovéale.<br />

• La quatrième expérience est une réplique de la troisième et utilise comme<br />

mot-cible à rôle syntaxique la préposition for puisque les taux d’oublis sont<br />

environ 2 fois plus importants pour les mots à rôle syntaxique que pour les<br />

mots à rôle sémantique (61,9 vs. 36,1 pour the ; 44,6 vs. 19,8 pour for) 7 . Ces<br />

résultats sont en accord avec le modèle structural, puisqu’il prédit que l’oubli<br />

s’explique par le rôle structural du mot dans la phrase (Koriat & Greenberg,<br />

1996a; Koriat & Greenberg, 1996b), que ce mot soit vu par la fovéa ou perçu<br />

par les zones périphériques de l’œil.<br />

• La cinquième expérience, quant à elle, enregistre les mouvements des yeux<br />

pendant que le lecteur lit, sur un écran d’ordinateur, un texte dans un format<br />

habituel. Il doit appuyer sur un bouton de la souris au moment où il repère la<br />

lettre-cible. Comme dans les procédures expérimentales précédentes, les<br />

auteurs observent une proportion d’oubli plus importante dans les mots à rôle<br />

syntaxique parmi le sous-ensemble des mots perçus en vision centrale. De<br />

même, pour ce qui est des mots perçus en vision périphérique, on observe<br />

7 On notera un oubli plus important pour the que pour for. Nous reviendrons plus tard sur ce<br />

phénomène.<br />

23


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

également plus d’oublis dans les mots à rôle syntaxique. D’une manière<br />

générale, les mots fixés par la fovéa présentent moins d’oublis que les mots<br />

perçus parafovéalement et un plus grand nombre de mots fonctionnels sont<br />

perçus parafovéalement.<br />

Type de cible<br />

the<br />

Mots – contrôles<br />

for<br />

Mots – contrôles<br />

Mots fixés Mots sautés<br />

Tableau 1 — Pourcentage d'omission de lettres en fonction du type de mot et du type de<br />

fixation. d'après exp. 5 de (Saint-Aubin & Klein, 2001)<br />

En résumé, l’hypothèse de traitement parafovéal permet tout à fait d'interpréter<br />

les expériences 1, 2 et 5, lorsque la vision périphérique n’est pas supprimée.<br />

Cependant, il semble difficile d’expliquer par cette hypothèse, même<br />

complétée par celles d’unités concurrentes et du temps de travail, les<br />

observations réalisées quand la vision parafovéale est impossible : dans ces<br />

conditions, en effet, il ne devrait plus y avoir de différences d’oubli de lettres<br />

selon le rôle des mots.<br />

Le modèle structural, quant à lui, sort renforcé de cette série d’expériences.<br />

Rappelons que ce modèle postule l’extraction rapide et première de la structure<br />

de la phrase lue, cette structure étant ensuite complétée par les informations<br />

sémantiques :<br />

• Les morphèmes à rôle fonctionnel aident à construire le squelette de la<br />

phrase.<br />

• L’établissement de ce squelette est basé sur une analyse rapide et<br />

superficielle des marques structurelles (mots fonctionnels, ponctuations,…)<br />

comme points d’ancrage (Greenberg et al., 1992).<br />

68<br />

26<br />

51<br />

18<br />

79<br />

51<br />

72<br />

42<br />

24


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

• Cette analyse est construite en partie à l’aide des informations extraites de la<br />

vision périphérique du texte (Koriat & Greenberg, 1996a).<br />

Dans ce modèle, les mouvements des yeux reflètent les processus cognitifs<br />

actifs, et plus précisément, l’établissement du cadre structurel (Koriat &<br />

Greenberg, 1996b; Saint-Aubin & Klein, 2001). A l’inverse, l’hypothèse du<br />

traitement parafovéal postule que les processus cognitifs dépendent du lieu de<br />

la rétine qui envoie des informations. L’ensemble des observations que nous<br />

venons de rapporter à partir du travail de Saint-Aubin et Klein est compatible<br />

avec le modèle de Koriat. Que le mot-cible soit perçu en vision fovéale ou<br />

parafovéale, on trouve plus d’oublis de lettres dans les mots à rôle syntaxique<br />

que dans les mots à rôle sémantique : ils contribuent, de toute façon, à<br />

l’installation du cadre structurel. Cependant, il reste plus difficile d’expliquer à<br />

l’aide du modèle structural qu’on trouve moins d’omissions de lettres dans les<br />

mots fonctionnels quand on supprime la vision parafovéale. Certes, dans ce cas,<br />

on a toujours une différence importante entre les mots à rôle sémantique et à<br />

rôle syntaxique (tableau 1) mais une différence significative existe aussi selon<br />

le type de présentation.<br />

1.4. Commentaires et hypothèses<br />

1. Les premiers commentaires concernent le fait que différentes<br />

informations sur la lettre et le mot semblent ne pas avoir été abordées dans<br />

l’ensemble des études que nous venons d’évoquer. Saint-Aubin critique à juste<br />

titre le fait que, dans ses expérimentations, Healy (1987) fait des comparaisons<br />

d’oublis de lettres en confrontant l’oubli de la lettre t dans des mots à rôle<br />

syntaxique (the) et dans des mots à rôle sémantique (bathed) : la lettre ne se<br />

situe pas à la même place (Saint-Aubin & Klein, 2001). Doit-on considérer<br />

qu’une lettre située à la fin d’un long mot a les mêmes chances d’être barrée,<br />

toutes choses égales par ailleurs, qu’une lettre située au début d’un mot court ?<br />

Pourtant, depuis longtemps déjà, différents travaux ont étudié les mécanismes<br />

de positionnement de l’œil dans le mot, soit lorsqu’il est présenté de manière<br />

isolée, soit lorsqu’il fait partie d’un texte, et les recherches continuent<br />

25


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

aujourd’hui. Dès 1979, Rayner montrait que les lecteurs tendent à fixer le mot<br />

vers la gauche de son milieu (Rayner, 1979). On parlera désormais, à la suite<br />

des travaux de O’Regan, de position optimale dans le mot (Vitu, O'Regan, &<br />

Mittau, 1990; O'Regan & Jacobs, 1992; O'Regan, 1992). D’autres types de<br />

travaux ont également montré qu’une combinaison peu fréquente de lettres<br />

perçue de manière parafovéale attirait la fixation suivante (Hyönä, 1995).<br />

Enfin, il existe également des travaux sur la visibilité des lettres en fonction de<br />

l’écart entre le point de fixation et la lettre. Par exemple, la probabilité<br />

d’identifier une lettre dans une chaîne aléatoire de caractères qui est de 1 quand<br />

on fixe la lettre passe à 0,4 quand l’œil se situe seulement à cinq caractères de<br />

la lettre à identifier (Townsend, Taylor, & Brown, 1971). Il semble surprenant<br />

que ce type d’investigation n’ait pas été pris en compte, même si les mots<br />

proposés par les auteurs présentés ici étaient le plus souvent des mots courts.<br />

On peut donc légitimement se demander si la taille du mot dans lequel figure la<br />

lettre à barrer a une influence sur son oubli. La plupart des expériences que<br />

nous avons relatées contournent cette question en fixant une taille de mots<br />

identique pour les mots fréquents à rôle syntaxique (the) et pour les mots plus<br />

rares à rôle sémantique (tax).<br />

Nous tenterons, pour notre part, de faire fonctionner ces différentes variables<br />

dans l’explication de l’effet d’oubli de lettres.<br />

2. Si les observations sur l’allemand (Musseler et al., 2000) ont permis de<br />

différencier les taux d’oubli selon l’ordre de la phrase (S-V-O vs. O-V-S) et par<br />

là de mettre en évidence que l’effet d’oubli de lettres est susceptible de révéler<br />

une capacité d’organisation structurelle aussi bien au niveau du syntagme qu’au<br />

niveau de la phrase, d’autres observations seraient nécessaires pour corroborer<br />

ces faits. Koriat avait déjà envisagé de réaliser une observation des oublis de<br />

lettres en fonction des natures de mots, donc en différenciant, par exemple,<br />

déterminants, prépositions et conjonctions. Notons que, si les déterminants<br />

organisent le syntagme nominal, les conjonctions, en permettant l’articulation<br />

des propositions entre elles, sont parties prenantes de la structure de la phrase<br />

26


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

entière 8 . En conséquence, l’observation de l’oubli de lettres en fonction des<br />

natures devrait permettre de préciser ce que Koriat appelle la magnitude de<br />

l’effet d’oubli, en fonction du type d’organisation sur lequel ouvre le mot à rôle<br />

structurant. Cette observation sera un de nos objectifs du chapitre 8.<br />

3. Il ressort de l’analyse de la littérature que la vision parafovéale a une<br />

importance non négligeable sur l’établissement de cadres syntaxiques au cours<br />

de la lecture. Les observations de Saint-Aubin, considérant que le modèle<br />

structural de lecture pourrait être comparé à un troisième facteur qui serait<br />

responsable à la fois de l’effet d’oubli de lettres et de l’identification<br />

parafovéale des mots fonctionnels (Saint-Aubin & Klein, 2001) vont dans ce<br />

sens. Si on accepte ce raisonnement, on peut considérer que l’identification<br />

parafovéale (c’est-à-dire ce qui est à droite du point de fixation) n’est pas<br />

seulement une conséquence inerte de la vision, mais que c’est un mécanisme<br />

volontaire répondant à une demande cérébrale dans le but de construire le cadre<br />

syntaxique de la phrase. C’est ce que nous essaierons de vérifier dans<br />

l’expérimentation rapportée au chapitre 10.<br />

4. Peu de travaux ont porté sur la mise en rapport de l’oubli de lettres avec<br />

les caractéristiques du lecteur. Il a été montré que l’âge pouvait introduire des<br />

différences (Greenberg, Koriat, & Vellutino, 1998) : l’effet d’oubli de lettres est<br />

plus marqué à 13 ans qu’à 7 ans, ce qui conduit les auteurs à conclure à une<br />

prise de conscience progressive du rôle de certains mots dans l’organisation de<br />

la structure des phrases. Cependant, il ne semble pas qu’il y ait eu d’autres<br />

travaux prenant en compte le niveau de performance du lecteur, et l’éventuelle<br />

relation entre la vitesse de lecture ou la compréhension et l’oubli différentiel de<br />

lettres. Les populations étudiées jusqu’ici sont considérées comme étant<br />

homogènes. Nous pourrions faire l’hypothèse que les lecteurs les plus habiles,<br />

possédant une vitesse de lecture plus rapide et une compréhension meilleure,<br />

disposent soit d’une meilleure capacité à construire des cadres syntaxiques,<br />

avec un plus faible taux d’erreurs, soit d’une capacité à faire ces anticipations<br />

8 Cet aspect sera détaillé au chapitre 2<br />

27


Approches théoriques<br />

L’effet d’oubli de lettres<br />

syntaxiques sur des unités plus longues que les mauvais lecteurs. C’est aussi ce<br />

que nous essayerons de vérifier au chapitre 9.<br />

Auparavant, et pour éclairer ce qui est en débat à travers les deux modèles qui<br />

se proposent d’expliquer l’effet d’oubli de lettres, il est nécessaire :<br />

1. de préciser le fonctionnement de la syntaxe de la langue. Dans le<br />

deuxième chapitre, nous évoquerons l’apport de la linguistique à la<br />

compréhension du fonctionnement de la structure des langues.<br />

2. de décrire le fonctionnement de notre système de vision. Vision fovéale,<br />

vision parafovéale, saccades oculaires, type d’informations traitées,<br />

rapport anticipation/vérification, zones visuelles spécialisées dans les<br />

formes écrites constitueront le troisième chapitre.<br />

3. de faire le point sur les principaux modèles théoriques tentant<br />

d’expliquer le traitement du langage par le cerveau. Nous y<br />

consacrerons le quatrième chapitre.<br />

4. de détailler certaines observations issues principalement de la neuro-<br />

imagerie qui nous permettent d’explorer, pendant des temps de lectures,<br />

les zones cérébrales en action et la temporalité de leur activation.<br />

28


2.1. Introduction<br />

Chapitre 2.<br />

Syntaxe et linguistique<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

A l’intérieur de la linguistique théorique, la syntaxe est l’étude de<br />

l’architecture des groupes de mots, des propositions et des phrases (Shapiro,<br />

1997). La parution du livre de Noam Chomsky en 1957, Structures<br />

Syntaxiques, a profondément modifié la manière d’aborder la syntaxe (pour la<br />

traduction française : (Chomsky, 1969)). Même si le modèle décrit par<br />

Chomsky est aujourd’hui critiqué, le plus souvent davantage pour les positions<br />

qu’il défend sur l’innéité que pour son analyse purement linguistique, il<br />

conserve une grande force d’interprétation et regroupe de nombreux partisans<br />

tant dans le domaine de la linguistique que dans celui des neurosciences<br />

(Pinker, 1999). Nous ne nous intéresserons pas ici aux débats (par ailleurs très<br />

instructifs) relatifs à ce qui serait inné ou acquis dans le langage et dans son<br />

apprentissage (Piatelli-Palmarini, 1982), mais nous nous servirons de l’apport<br />

indiscutable de la théorie chomskienne à l’analyse linguistique de la syntaxe,<br />

et par là, peut-être, à la façon dont l’esprit humain est organisé : « Les traces,<br />

les cas, les X-barres et autres accessoires de la syntaxe […] doivent faire partie<br />

de notre vie mentale inconsciente. » (Pinker, 1999).<br />

Il est d’ailleurs surprenant que les auteurs du modèle de lecture structurale que<br />

nous venons de présenter ne fassent aucune référence aux travaux de Chomsky<br />

bien qu’ils manipulent abondamment à la fois les notions de structure et de<br />

syntaxe. Ce faisant, ils se privent sans doute de schémas explicatifs pouvant<br />

renforcer leur modèle, d’autant qu’ils postulent l’indépendance des processus<br />

syntaxiques et sémantiques, à l’instar de ce que Chomsky revendique dès ses<br />

premiers travaux où il considère que les outils qu’il utilise devront être<br />

purement syntaxiques, donc élaborés sans aucun rapport avec des<br />

considérations de sens ou de signification.<br />

Nous essaierons à la fin de ce chapitre de relire le modèle de lecture structurale<br />

à l’aide des outils conceptuels fournis par la linguistique moderne, seulement<br />

29


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

après avoir présenté le fonctionnement de celle-ci dans ses acceptions les plus<br />

actuelles.<br />

2.2. Un peu d’histoire<br />

Il n’est bien évidemment pas question de refaire ici l’histoire de la linguistique.<br />

Même si, comme le rappelle Chomsky dans son introduction du livre de<br />

Pollock, Langage et Cognition, « l’étude du langage compte parmi les<br />

domaines d’analyse systématique les plus anciens » (Pollock, 1997), on a<br />

coutume de dater les grands débuts de la linguistique, en temps que science<br />

autonome, à l’apparition des travaux de Saussure et de Sapir. Cette linguistique<br />

synchronique se caractérise par une démarche structuraliste de surface<br />

(Bronckart, 1977), où l’objectif est avant tout de définir les unités linguistiques<br />

pertinentes et d’analyser leur relation avec le monde extralinguistique. Ces<br />

unités, que ce soit le signe chez Saussure ou le symbole chez Sapir, sont de<br />

l’ordre du mot. Comme le note Bronckart, la publication en 1916 du Cours de<br />

Linguistique Générale de Saussure a relativement peu d’influence sur son<br />

époque, encore largement dominée par le courant néo-grammairien dont « les<br />

membres se consacraient à la grammaire historique et comparée ; ils<br />

s’efforçaient d’expliquer les changements historiques ou les parentés entre les<br />

langues en invoquant essentiellement les filiations linguistiques […] de telle<br />

sorte que leur système d’explication a pu être qualifié d’atomiste » (Bronckart,<br />

1977).<br />

S’inspirant des travaux de Saussure, quelques linguistes se sont regroupés<br />

ensuite au sein de ce qui s’appellera le Cercle Linguistique de Prague (C.L.P.).<br />

Jakobson, Tesnière ou encore Martinet en feront partie. Ce structuralisme<br />

européen utilisera principalement deux démarches : d’une part, la description<br />

structurale qui consiste à isoler et à disséquer les composants et les processus<br />

élémentaires d’une donnée linguistique et, d’autre part, la description<br />

fonctionnelle qui cherche à observer en quoi l’organisation des structures est<br />

subordonnée à une finalité, à une intention des locuteurs. Dans le cadre du<br />

C.L.P., on retiendra tout particulièrement :<br />

30


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

1. les travaux de Jakobson sur l’analyse des fonctions du langage :<br />

expressive (ou émotive), conative, référentielle, phatique, métalinguistique<br />

et poétique.<br />

2. les travaux sur l’aspect phonique du langage avec la différenciation de<br />

la phonétique qui se consacre à l’analyse des sons émis dans toutes les<br />

langues (l’étude de leurs caractéristiques articulatoires et acoustiques) et de<br />

la phonologie qui s’intéresse aux sons en tant qu’éléments pertinents dans<br />

le système phonologique de la langue parlée par le sujet. Dans cette<br />

catégorie, on notera également les travaux de Martinet autour de la célèbre<br />

double-articulation 9 qui constitue, selon lui, le seul aspect véritablement<br />

universel du langage.<br />

3. les travaux de Martinet qui ont permis une définition d’unités<br />

linguistiques reprises par la suite dans bien d’autres travaux. Le monème y<br />

est défini comme la plus petite unité porteuse de sens. Dans la phrase<br />

Françoise s’est cassé un ongle.<br />

chaque mot est un monème. Mais le monème ne se confond pas<br />

nécessairement pas avec le mot. Dans supermarché, ou redire, on trouve<br />

deux monèmes. Les monèmes qui constituent les racines sont des lexèmes<br />

(dire, marché, dans l’exemple) (les adjectifs, verbes, noms…) et ceux qui<br />

servent de foncteur grammatical sont des morphèmes (les préfixes, suffixes,<br />

articles, pronoms, prépositions, conjonctions…). Les morphèmes sont une<br />

classe fermée dans la mesure où on ne peut en introduire de nouveaux sans<br />

modifier l’équilibre du système. Les lexèmes constituent une classe<br />

ouverte : les néologismes sont un exemple de la capacité d’accroissement<br />

de cette classe sans remise en cause du système.<br />

Pour terminer ce rapide inventaire des courants linguistiques, parmi lesquels<br />

les travaux de Chomsky vont apparaître, il convient de citer la théorie<br />

9<br />

La première articulation est constituée par les unités significatives que sont les unités<br />

lexicales et grammaticales (morphèmes).<br />

Les unités distinctives dépourvues de sens en elles-mêmes forment la deuxième articulation<br />

(phonèmes).<br />

31


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

glossématique fondée par le linguiste danois Hjelmslev. Son principe majeur<br />

est qu’ « à toute séquence de comportements correspond une structure (« sous-<br />

jacente »), qui permet de l’analyser et de la décrire, en utilisant un nombre<br />

restreint de prémisses et de théorèmes » (Bronckart, 1977).<br />

2.3. L’analyse syntaxique<br />

Rappelons tout d’abord que la syntaxe peut être définie comme étant « la partie<br />

de la grammaire qui ordonne les mots en syntagmes 10 et en phrases » (Pinker,<br />

1999). Pinker, en se situant dans la mouvance de Chomsky, considère donc que<br />

la syntaxe fait partie de la grammaire, et que la grammaire doit être entendue<br />

comme un « ensemble de règles qui détermine la forme et le sens des mots et<br />

des phrases dans une langue donnée telle qu’elle est parlée par une<br />

communauté donnée ». Cette inclusion de la syntaxe dans la grammaire sera<br />

toujours sous-entendue dans la suite de ce travail.<br />

Un des objectifs principaux des travaux initiés par Chomsky est de construire<br />

un modèle qui « rendrait compte des principes et des processus selon lesquels<br />

les phrases sont construites dans les langues particulières ». Pour Chomsky, le<br />

processus majeur est ce qu’il appelle la créativité, reprenant ce que Humboldt<br />

déclarait il y a bien longtemps, à savoir que le langage « fait un usage infini de<br />

moyens finis » (cité par (Changeux, 2002)). Ce processus est à même de<br />

produire ou de comprendre un nombre infini de phrases à l’aide d’un nombre<br />

restreint et fini d’éléments et de règles pour les ordonnancer. Cette faculté de<br />

langage (la capacité à créer la totalité de la langue) attesterait d’un mécanisme<br />

sous-jacent qui permettrait son élaboration.<br />

La grammaire sera donc ce modèle complet qui permet de rendre compte de la<br />

totalité de la langue, l’étude des processus qui témoignent de la créativité<br />

linguistique. Un processus inconscient nous permet de juger instantanément si<br />

une phrase est correcte ou non grammaticalement à partir d’une intuition<br />

d’acceptabilité. Si l’on considère les deux phrases suivantes :<br />

10<br />

groupe de mots qui se comporte comme une unité dans une phrase et qui a un sens cohérent.<br />

32


(a) Benoît et Jeanne sont à la piscine.<br />

(b) Benoît et Jeanne nagent la piscine.<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

l’intuition linguistique nous permet de décider sans effort que la phrase (a) est<br />

correcte, c’est à dire grammaticale, bien formée, tandis que la phrase (b) est<br />

agrammaticale, mal formée. Cette notion de grammaticalité permet de définir<br />

le corpus que le linguiste doit étudier. En outre, l’intuition d’acceptabilité,<br />

partagée par tous les utilisateurs d’une langue et qui se réalise dans le jugement<br />

de grammaticalité, est, selon Chomsky, une intuition de la grammaire de la<br />

langue (au sens défini plus haut). Cette grammaire 11 ne fait pas appel au sens<br />

des phrases mais seulement à leur acceptabilité structurelle. La célèbre phrase<br />

(c) Des idées vertes incolores dorment furieusement.<br />

est parfaitement acceptable sur le plan grammatical, même si elle ne veut pas<br />

dire grand chose. Le fait que tout locuteur d’une langue puisse émettre ce type<br />

de jugement vis-à-vis des séquences qu’on lui soumet implique l’existence<br />

d’une compétence linguistique sous-jacente partagée par l’ensemble des<br />

locuteurs. Cette compétence comporte, entre autres, des connaissances et des<br />

règles qui déterminent la bonne formation syntaxique, et qui associent une<br />

(des) interprétation(s) sémantique(s) appropriée(s) aux séquences bien<br />

formées. Cet ensemble de connaissances et de règles permet aux locuteurs de<br />

produire et d’interpréter des énoncés. Or, il est certain que ces règles ne leur<br />

ont jamais été enseignées de façon explicite : aucune grammaire n’en fournit la<br />

liste exhaustive. L’objectif principal de la linguistique consiste à rendre compte<br />

11<br />

Dans son livre « L’instinct du langage » (1997), Pinker accorde plusieurs acceptions au terme de<br />

grammaire :<br />

1. grammaire générative : ensemble de règles qui déterminent la forme et le sens des mots et<br />

des phrases dans une langue donnée<br />

2. grammaire mentale : grammaire générative hypothétique qui est stockée inconsciemment<br />

dans le cerveau d’un individu.<br />

3. grammaire prescriptive ou stylistique : grammaire enseignée à l’école et dans les livres,<br />

ensemble de directives sur la manière dont on « doit » utiliser un dialecte.<br />

4. grammaire de structure syntagmatique : grammaire générative constituée uniquement des<br />

règles qui définissent les structures syntagmatiques.<br />

5. grammaire transformationnelle : grammaire composée d’un ensemble de règles de<br />

structure syntagmatique qui construisent un arbre de structure profonde et d’une ou<br />

plusieurs règles de transformation qui déplacent les syntagmes dans la structure profonde<br />

pour produire un arbre de structure de surface.<br />

6. grammaire universelle : schéma de base sous-jacent aux grammaires de toutes les langues<br />

humaines ; désigne également la circuiterie présente dans le cerveau de l’enfant, qui lui<br />

permet d’apprendre la grammaire de la langue de ses parents.<br />

33


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

de cette compétence 12 , à en expliciter le contenu et le fonctionnement. Si cette<br />

entreprise est menée à bien, elle nous renseigne sur les propriétés universelles<br />

du langage. Le travail du linguiste est donc de créer un modèle (ou une<br />

grammaire) de la langue qui rend compte des énoncés grammaticaux. Trois<br />

grands critères doivent répondre de cette grammaire :<br />

1. un critère d’adéquation aux données : les phrases générées par le<br />

modèle devront être acceptables par un locuteur humain et le modèle<br />

doit pouvoir analyser toutes les phrases générées par tout locuteur.<br />

2. un critère de généralité : Chomsky rappelle que la construction de la<br />

structure linguistique doit être établie à l’aide de concepts (tel que<br />

phonème, syntagme) indépendants de toutes langues particulières<br />

3. un principe de simplicité : l’objectif est de rendre compte des faits de<br />

langue de la manière la plus économique.<br />

La théorie chomskienne a subi de profonds bouleversements depuis une<br />

quarantaine d’années et il n’y a pas lieu ici de les préciser. Cependant, la<br />

représentation en graphes arborescents (même si elle est antérieure aux travaux<br />

de Chomsky), constitue une base sur laquelle ont pu se développer non<br />

seulement les premiers modèles chomskiens mais aussi des théories plus<br />

récentes.<br />

2.4. De la succession des mots à l’analyse en constituants<br />

Il est devenu banal de préciser que les mots ne sont pas seulement des<br />

éléments disposés de gauche à droite dans un ordre sériel. Ils appartiennent à<br />

des "catégories" différentes. Les catégories traditionnelles de la linguistique<br />

incluaient des acceptions vagues pour les noms (on pourrait dire par exemple<br />

qu’ils représentaient des personnes, des lieux ou des choses, mais alors qu’en<br />

12<br />

Chomsky précise ainsi la différence entre compétence et performance : "La compétence est la<br />

connaissance que le locuteur-auditeur idéal a de sa langue. La performance, elle, concerne l'emploi<br />

effectif de la langue, les énoncés du vrai locuteur-auditeur, avec ses faiblesses et ses limites, dans<br />

les situations concrètes". Nous maintiendrons cette différence dans l’ensemble du travail que nous<br />

présentons, où nous aurons maintes fois l’occasion de recourir à ces notions de performance et de<br />

compétence.<br />

34


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

est-il du mot boucher), pour les verbes (s’ils réfèrent à des actions, que penser<br />

du mot fabrication ?) ou encore pour les prépositions. Les linguistes ont<br />

examiné les propriétés phonologiques, morphologiques et distributionnelles<br />

des mots pour en extraire des catégorisations lexicales plus rationnelles. Sur le<br />

plan distributionnel, les noms apparaissent à certains endroits de la phrase où<br />

les verbes ne peuvent prétendre. Les noms peuvent être accompagnés par des<br />

adjectifs (gros mangeur) à l’inverse des verbes (gros manger). Les noms<br />

peuvent être quantifiés et spécifiés (trois chats/le chat), à l’inverse des verbes<br />

(trois chasser / un chasser). En conséquence, on ne dira plus d’un nom qu’il<br />

représente une personne, mais qu’il appartient à la classe distributionnelle des<br />

noms puisqu’il peut être précédé et/ou suivi d’un adjectif, précédé d’un<br />

article… Qui plus est, deux termes appartenant à la même classe sont<br />

susceptibles de se substituer l’un à l’autre, la substitution étant, en fait, le test<br />

d’appartenance à une classe. A ces catégories, s’en rajoutent d’autres, de nature<br />

fonctionnelle, comme par exemple les déterminants. En conséquence, « une<br />

phrase, ce n’est pas tant l’association de mots en fonction de leur sens que le<br />

choix d’éléments de diverses classes complémentaires et leur agencement sur<br />

l’axe syntagmatique selon l’ordre imposé par les contraintes distributionnelles<br />

propres au français » (Chiss, Filliolet, & Mainguenaud, 1998).<br />

Soit les deux phrases suivantes :<br />

(d) Mon frère déteste cet homme mesquin.<br />

(e) Mon frère trouve cet homme mesquin.<br />

Même si ces deux phrases sont formées de mots appartenant à des catégories<br />

syntaxiques identiques (Dét N V Dét N A), elles ne s’interprètent pas de la<br />

même manière. Leurs structures respectives diffèrent, c’est à dire que les mots<br />

ne sont pas regroupés semblablement dans (d) et (e) et n’entretiennent pas des<br />

relations identiques entre eux. Dans (d), les mots de la séquence cet homme<br />

mesquin sont regroupés et forment un constituant ; on pourrait écrire : C’est cet<br />

homme mesquin que mon frère déteste. Dans (e), les mots de la séquence cet<br />

homme mesquin peuvent être séparés en deux groupes et former ainsi deux<br />

constituants distincts. On pourrait écrire : C’est cet homme que mon frère<br />

trouve mesquin. Dit d’une façon intuitive et informelle, dans (d) le verbe est<br />

35


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

suivi d’un seul syntagme, qui est son complément d’objet direct : V SN. Dans<br />

(e), en revanche, le verbe est suivi de deux syntagmes, un syntagme nominal et<br />

un syntagme adjectival : V SN SA. On ne forme donc pas une phrase avec des<br />

mots, mais avec des syntagmes. Pour passer des mots à la phrase, on peut<br />

rencontrer plusieurs niveaux intermédiaires formés de différents types de<br />

syntagmes. Les groupements de mots qui respectent les règles de la bonne<br />

formation syntaxique et qui se comportent comme une unité face aux<br />

opérations syntaxiques sont des syntagmes. L’élément central de chaque<br />

syntagme en détermine la nature : on parlera ainsi de syntagme nominal,<br />

syntagme adjectival, syntagme verbal, syntagme prépositionnel, syntagme<br />

adverbial, … L’élément central d’un syntagme est aussi appelé la tête 13 du<br />

syntagme. Ainsi, tout syntagme peut être considéré comme la projection d’une<br />

tête.<br />

On représente sous la forme d’un arbre les phrases (d) et (e) :<br />

SN<br />

Det N<br />

Mon frère déteste cet homme mesquin.<br />

Figure 3 — Arbre représentant la phrase (d)<br />

V<br />

P<br />

13<br />

Pour des concepts similaires, on trouve la dénomination tête (Pollock, 1997), et noyau (Pinker,<br />

1999; Chiss et al., 1998). Dans la suite du texte, nous utiliserons indifféremment les deux termes.<br />

36<br />

SV<br />

SN1<br />

Det N<br />

A


SN<br />

Det N<br />

Mon frère trouve cet homme<br />

Figure 4 — Arbre représentant la phrase (e)<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

Cette analyse distributionnelle des constituants de la phrase permet de la<br />

considérer comme une hiérarchie de niveaux et un système de dépendances<br />

syntaxiques entre diverses catégories. Ainsi, un arbre nous fournit<br />

instantanément trois informations :<br />

1. la hiérarchie des constituants présents dans la phrase. Elle est donnée<br />

par une lecture descendante de l’arbre.<br />

2. les catégories auxquelles appartiennent les différents composants de la<br />

phrase (trouve est un verbe, mesquin est un adjectif, etc.).<br />

3. une représentation des fonctions des éléments et de leurs relations avec<br />

les autres éléments.<br />

Les relations syntagmatiques entre les éléments sont données par une lecture<br />

ascendante de l’arbre. Grâce à cette représentation, la phrase n’apparaît plus<br />

comme une suite linéaire de mots, mais comme une hiérarchie de groupes<br />

syntaxiques s’emboîtant les uns dans les autres pour former des unités de plus<br />

en plus vastes convergeant vers la phrase (Chiss et al., 1998).<br />

Considérons maintenant la phrase :<br />

(f) Mon frère ferme la porte avec la clé.<br />

Cette phrase comporte une ambiguïté d’ordre syntaxique dans la mesure où<br />

elle supporte deux interprétations :<br />

V<br />

P<br />

SV<br />

Det N<br />

SA<br />

SN1 A<br />

mesquin<br />

37


(g) C’est avec une clé que mon frère ferme la porte<br />

(h) Mon frère ferme la porte qui a une clé.<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

Deux arbres syntaxiques peuvent être construits, qui symbolisent chacun une<br />

interprétation possible (figures 5 et 6).<br />

Mon frère ferme la porte<br />

Figure 5 — Représentation syntaxique de la phrase (f) avec l'interprétation (g)<br />

SN<br />

SN<br />

Det N<br />

Det N<br />

P<br />

V<br />

P<br />

SV2<br />

V SN1<br />

SV1<br />

Det N<br />

SN3<br />

Figure 6 — Représentation syntaxique de la phrase (f) avec l'interprétation (h)<br />

SV<br />

SN2<br />

Det N<br />

Mon frère ferme la porte<br />

SN1<br />

P<br />

P<br />

SP<br />

Det N<br />

avec la clé.<br />

SP<br />

SN3<br />

Det N<br />

avec la clé.<br />

38


Si on s’intéresse au syntagme verbal (SV), on remarque que :<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

1. Dans l’interprétation (g), le syntagme prépositionnel avec la clé<br />

modifie directement le syntagme verbal SV2 et les deux syntagmes sont<br />

rattachés au syntagme verbal SV1 hiérarchiquement plus élevé, formant<br />

l’ensemble ferme avec la clé.<br />

2. Dans l’interprétation (h), le syntagme prépositionnel SP avec la clé<br />

modifie le syntagme nominal la porte (SN2), ces deux syntagmes étant<br />

attachés au syntagme nominal SN1 hiérarchiquement plus élevé<br />

formant l’ensemble la porte avec la clé.<br />

Dans les deux arbres que nous venons de construire, on peut faire une<br />

distinction entre les nœuds lexicaux qui sont constitués uniquement des<br />

catégories lexicales (Nom, Verbes, etc.) et les nœuds syntagmatiques comme<br />

les syntagmes nominaux, les syntagmes prépositionnels qui, eux, incluent à<br />

leur tour différentes catégories lexicales. Par exemple, le syntagme<br />

prépositionnel avec une clé contient une préposition suivie d’un déterminant et<br />

d’un nom. Une propriété importante de cette théorie de la structure de la<br />

phrase est que chaque catégorie syntagmatique doit contenir un noyau, et que<br />

ce noyau et l’ensemble du syntagme partagent les mêmes propriétés. Il ne peut<br />

donc y avoir de syntagme verbal sans verbe, ni de syntagme prépositionnel<br />

sans préposition.<br />

La plupart du temps, une phrase consiste en un syntagme nominal suivi d’un<br />

syntagme verbal. Par exemple :<br />

(i) P SN + SV : [P [SN Mon frère] [SV ferme la porte avec la clé]]<br />

Un SN consiste obligatoirement en un Nom qui peut être précédé<br />

éventuellement d’un déterminant et précédé ou suivi d’un syntagme adjectival.<br />

Un syntagme verbal contient au moins un verbe et potentiellement plusieurs<br />

autres éléments, parmi lesquels d’autres syntagmes nominaux ou<br />

prépositionnels et même d’autres phrases (P). On a donc :<br />

39


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

(j) SV V : [SV [V nage]]<br />

SV V SN : [SV [V ferme] [SN la porte]]<br />

SV V SN SP : [SV [V ferme] [SN la porte] [SP avec la clé]]<br />

SV V P : [SV [V ferme] [SN la porte] [P que le vent avait fermée]]<br />

Un point pose problème par rapport aux affirmations de Chomsky, en<br />

particulier sur le fait qu’une théorie ne doit pas pouvoir générer de phrases<br />

agrammaticales. Considérons que :<br />

(k) P SN SV<br />

SV V NP<br />

En insérant des items lexicaux à la place des catégories lexicales, on peut<br />

d’après (k) générer la phrase grammaticale<br />

(l) Mon frère partage le pain.<br />

et la phrase agrammaticale<br />

(m) Mon frère pense le pain.<br />

Les deux phrases sont toutes deux représentées par la schématisation (k) ce qui<br />

pose un problème théorique et montre les insuffisances du modèle dans cet<br />

état.<br />

2.5. De l’analyse en constituants à la théorie X-barre<br />

Nous avons vu qu’un syntagme nominal nécessitait la présence d’un nom, un<br />

syntagme verbal d’un verbe, etc. et que les informations (comme le nombre, le<br />

temps) propres à l’item lexical nécessaire sont celles de l’ensemble du<br />

syntagme et, de ce fait, sont transmises aux nœuds supérieurs. Cet élément<br />

lexical indispensable est le noyau du syntagme. Dans le syntagme verbal « en<br />

naviguant vers l’Algérie pendant que la tempête faisait rage », la tête est<br />

naviguer et le sens premier du syntagme se réfère à la navigation et non à la<br />

tempête. En quelque sorte, le propos du syntagme, c’est le propos du noyau.<br />

Un deuxième aspect important est le principe qui permet au syntagme de<br />

« référer non pas à des choses ou à des actions uniques au monde, mais à des<br />

ensembles d’acteurs qui agissent en interaction d’une manière particulière,<br />

chacun avec un rôle spécifique » (Pinker, 1999). Ainsi, dans la phrase<br />

40


(n) Georges joue au tennis avec Benoît.<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

jouer implique outre un joueur (Georges), un jeu (le tennis) et un partenaire<br />

(Benoît). Ces trois entités sont nommées des actants. Un syntagme nominal<br />

peut aussi rattacher des rôles aux actants : le bateau à voile, des accords avec<br />

lui. Le noyau et ses actants seront assemblés dans un sous-syntagme du<br />

syntagme nominal ou verbal ; le symbole utilisé sera le N-barre et le V-barre :<br />

Figure 7 — Schéma d’un N-Barre<br />

Un élément supplémentaire peut s’adjoindre à un syntagme : le (ou les)<br />

modifieur(s). Par exemple, on peut rajouter au syntagme précédent un<br />

modifieur de Benoît pour construire bateau à voile de Benoît. La<br />

caractéristique principale du bateau, son essence même, c’est d’être à voile. Le<br />

bateau peut être vendu, il n’en restera pas moins à voile. Le fait d’appartenir à<br />

Benoît n’est qu’une information secondaire dans la description du bateau.<br />

Cette différenciation entre actants et modifieurs se retrouve dans la géométrie<br />

de l’arbre : l’actant reste près du noyau, à l’intérieur du N-barre, pendant que<br />

le modifieur se place à l’étage supérieur, tout en restant dans le syntagme<br />

nominal.<br />

k<br />

N<br />

N SP<br />

bateau à voile<br />

41


k<br />

N<br />

N SP<br />

bateau à voile<br />

SN<br />

SP<br />

de Benoît<br />

Figure 8 — Schéma d’un N-Barre avec actant et modifieur<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

Le même raisonnement s’applique aussi pour les syntagmes verbaux. Le<br />

syntagme verbal de la phrase (n) peut être symbolisé de la manière suivante :<br />

Figure 9 — V-Barre avec actant et modifieur<br />

Bien entendu, on peut étendre ces représentations à tous les types de<br />

syntagme : par exemple pour un syntagme adjectival tel que très fier de ses<br />

exploits , on aura SA (Adv A’ (A SP) 14 .<br />

k<br />

V<br />

V SP<br />

joue au tennis<br />

SV<br />

14 Pour des raisons de commodités, on note souvent le A-barre par A’, le N-barre par N’, etc.<br />

SP<br />

avec Benoît<br />

42


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

Venons-en maintenant à la notion un peu plus complexe de sujet du syntagme.<br />

On considère que le sujet est un actant spécial dans la mesure où c’est l’agent<br />

de la cause, s’il en existe. Par exemple, dans la phrase<br />

(o) Les malfaiteurs ont pillé la banque.<br />

ce sont les malfaiteurs qui ont causé l’action. De ce fait, on peut adjoindre une<br />

fonction sujet au syntagme verbal ont pillé la banque. Ces sujets des<br />

syntagmes sont appelés spécifieurs. De la même manière que pour le syntagme<br />

nominal le pillage de la banque par les malfaiteurs.<br />

SN<br />

Les malfaiteurs<br />

k<br />

N<br />

N SP<br />

SV<br />

SN<br />

Le pillage de la banque<br />

k<br />

V<br />

V SN<br />

ont pillé la banque.<br />

Figure 10 — Spécifieur dans un syntagme verbal<br />

P<br />

par<br />

SP<br />

SN<br />

les malfaiteurs<br />

Figure 11 — Spécifieur dans un syntagme nominal<br />

Pour nous résumer, l’ensemble des syntagmes partage un certain nombre de<br />

caractéristiques. Ils possèdent :<br />

43


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

1. un noyau qui donne son nom au syntagme et qui précise de quoi il est<br />

question dans le syntagme.<br />

2. des actants qui sont groupés avec le noyau dans un sous-syntagme<br />

3. des modifieurs qui apparaissent à l’extérieur du N-barre, du V-barre, du<br />

P-barre ou du A-barre.<br />

4. un spécifieur.<br />

En conséquence, si on considère que le type de syntagme devient une variable<br />

que l’on nommera X, les règles de fonctionnement étant les mêmes pour tous<br />

les syntagmes, on se retrouve avec deux super-règles que l’on pourra décliner<br />

sur tous les types de noyau.<br />

1. Le syntagme X est donc constitué d’un sujet facultatif, suivi d’un X-<br />

barre suivi de n’importe quel type de modifieurs.<br />

2. Un X-barre est constitué d’un mot noyau, suivi d’un nombre<br />

quelconque d’actants. (Pinker, 1999)<br />

Il suffira donc d’associer, dans tout syntagme X, un nom, un verbe, un adjectif<br />

ou une préposition aux noyaux, actants et modifieurs pour illustrer<br />

complètement les règles de formation syntaxique d’une langue. Ceci<br />

représente à l’intérieur de la théorie X-barre, les super-règles. Qui plus est, en<br />

français, le noyau d’un syntagme est placé avant ses actants : par exemple, on<br />

note la présence du verbe avant son complément d’objet, de la préposition<br />

avant le complément qu’elle introduit. Il y a donc un ordre de la position du<br />

sujet dans la langue, soit à gauche en français ou en anglais, soit à droite par<br />

exemple en japonais. La représentation arborescente d’un syntagme présentera<br />

donc en français son noyau à gauche et ses compléments à droite. Cette notion<br />

d’ordonnancement des syntagmes s’appelle un paramètre et est spécifique à<br />

une langue.<br />

Si cette caractérisation X-barre permet de décrire l’ensemble des syntagmes<br />

potentiels d’une langue, qu’en est-il d’une représentation concernant les<br />

phrases ? Si on comprend bien que le verbe est la tête du syntagme verbal, la<br />

question de savoir quelle est la tête d’une phrase reste entière. Pour répondre à<br />

44


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

cette question, il faut ajouter que les phrases comportent des flexions, des<br />

genres, des modes, lesquels sont associés au verbe de son syntagme verbal.<br />

Dans la phrase :<br />

(p) Le maçon va réparer bientôt le mur.<br />

L’auxiliaire va indique le temps du syntagme verbal principal de la phrase<br />

(l’action est dans le futur). Ce que les linguistes considèrent, c’est que cet<br />

aspect flexionnel sera la tête de la phrase, car il affecte tout son<br />

fonctionnement. Cette marque flexionnelle aurait aussi pu être portée par la<br />

seule marque du futur dans la phrase (Le maçon réparera…).<br />

SN<br />

Le maçon<br />

SF<br />

va<br />

le mur<br />

Figure 12 — Exemple de syntagme flexionnel<br />

bientôt<br />

On voit que le syntagme nominal Le maçon est le sujet ou le spécifieur du<br />

syntagme flexionnel dont le noyau est va et le complément est le syntagme<br />

verbal réparer le mur bientôt. De nouveau, à l’intérieur de la structure<br />

intermédiaire V-barre, on retrouve le noyau réparer avec un complément qui<br />

est le syntagme nominal le mur. Notons que nous pouvons également<br />

représenter les deux syntagmes nominaux à l’aide d’une notation N-barre :<br />

F<br />

F SV<br />

réparer<br />

V<br />

SAd<br />

v<br />

V SN Adv<br />

45


Det<br />

SN<br />

N<br />

N<br />

le maçon<br />

le mur<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

Figure 13 — Syntagme nominal représenté à l’aide de la notation N-Barre<br />

Cette flexion qui devient noyau de la phrase fait partie de ce que Pinker<br />

appelle des mots de fonction. Ces mots de fonction appartiennent à une<br />

catégorie particulière du lexique : ce sont les articles, les pronoms, les<br />

prépositions et les conjonctions. Pour Pinker, ce sont des « fragments de<br />

grammaire cristallisée » dans la mesure où ils commandent et déterminent des<br />

syntagmes plus grands dans lesquels s’insèrent les syntagmes nominaux,<br />

verbaux et adjectivaux. Pinker considère qu’ils fournissent un échafaudage<br />

pour la phrase. Ce sont les mots les plus sûrs pour échafauder la structure<br />

syntagmatique de la phrase. C’est ce qui explique qu’ils appartiennent à des<br />

catégories dites fermées, où aucun élément nouveau ne peut s’immiscer, à la<br />

différence des mots non fonctionnels qui intègrent chaque jour de nouveaux<br />

membres.<br />

Pour terminer avec la représentation des phrases entières, il convient encore de<br />

préciser le rôle de ce qu’on appelle les complémenteurs qui ont la capacité de<br />

lier deux syntagmes flexionnels : ce seront donc également des mots<br />

fonctionnels comme les conjonctions ou les pronoms relatifs. Ainsi pour la<br />

phrase<br />

(q) Le maçon va réparer le mur quand la famille trouvera l’argent.<br />

on aura le graphe affiché par la figure 14. On remarque que le syntagme<br />

complémenteur intermédiaire C-barre, comme pour tous les autres niveaux<br />

intermédiaires X-barre domine son noyau, le complémenteur C (quand) et un<br />

nouveau syntagme flexionnel (« la famille trouvera l'argent »). Le C-barre<br />

46


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

forme avec son syntagme flexionnel un constituant. On peut dire que C<br />

sélectionne une inflexion ou une proposition comme le verbe sélectionne le<br />

type de ses compléments. Le complémenteur C est donc bien le noyau d’une<br />

projection fonctionnelle qui prend comme complément la projection maximale<br />

d’un syntagme flexionnel.<br />

Det<br />

SN<br />

N<br />

N<br />

le maçon<br />

SF<br />

va<br />

Figure 14 — Représentation syntaxique de la phrase (q)<br />

F<br />

F SV<br />

V<br />

V<br />

Spec<br />

vide<br />

réparer quand<br />

SC<br />

En conséquence, on peut conclure que tout syntagme, qu’il soit nominal,<br />

verbal, adjectival, prépositionnel, mais aussi flexionnel (la phrase) ou encore<br />

complémenteur répond à une structure identique : une projection maximale<br />

SX, une ou plusieurs projection(s) intermédiaire(s) X-barre, un noyau X, un<br />

actant du noyau (SP) qui est au même niveau que le noyau, éventuellement des<br />

C<br />

C SF<br />

Det<br />

SN<br />

N<br />

N<br />

la famille<br />

F<br />

(futur) +<br />

pers.<br />

F<br />

SV<br />

V<br />

V SN<br />

-ra trouver l’argent<br />

47


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

modifieurs (SY) du noyau, et bien sûr des spécifieurs. La figure 15 représente<br />

le schéma X-barre complet, s’appliquant à tout type de syntagme.<br />

Spécifieur<br />

SX (projection maximale)<br />

Figure 15 — Schéma X-Barre pour tout type de syntagme<br />

Pour terminer, nous voudrions revenir sur un point. On a vu, et la dernière<br />

figure l’illustre encore une fois, que le noyau d’un syntagme est toujours situé<br />

à gauche de ses actants. Cependant, dans les syntagmes nominaux, on a le plus<br />

souvent le déterminant à gauche du noyau, comme on peut le voir dans la<br />

figure 13 du présent chapitre. On considère alors que le déterminant est le<br />

spécifieur du syntagme. Dans cette première acception, on a pour le syntagme<br />

« la définition du problème », la représentation suivante :<br />

X<br />

X<br />

X (noyau)<br />

Det<br />

SN<br />

N<br />

Cependant, Shapiro note que de nombreux linguistes ont pris le parti de<br />

reconsidérer ce type de projection (Shapiro, 1997). En effet, il est possible de<br />

N<br />

SY<br />

(modifieurs)<br />

SZ (actants)<br />

SP<br />

la définition du problème<br />

48


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

réanalyser le syntagme précédent en un syntagme fonctionnel ayant comme<br />

noyau un déterminant. Sa représentation donne ceci :<br />

Det<br />

SD<br />

Dans ce cas, le constituant la définition du problème n’est plus la projection de<br />

la tête lexicale nominale définition, mais celle de la tête fonctionnelle<br />

constituée par le déterminant la qui prend pour complément la projection<br />

maximale N-barre définition du problème (Pollock, 1997). De ce fait, tous les<br />

mots fonctionnels dont nous avons déjà rappelé plus haut les caractéristiques<br />

de classe fermée se retrouvent têtes de syntagme.<br />

2.6. Relations structurelles<br />

Deux relations formelles sont appliquées aux nœuds d’un arbre.<br />

1. On dit d’un nœud X qu’il commande un autre nœud Y si et seulement si<br />

le premier nœud qui domine X, domine également Y. Dans la phrase (q), le<br />

syntagme nominal (le maçon) domine le nœud F-barre puisque le nœud SF<br />

qui domine le SN domine également F-barre. De même, le complémenteur<br />

quand commande le deuxième syntagme flexionnel (la famille…) puisqu’ils<br />

sont tous deux dominés par un C-barre.<br />

N<br />

N<br />

2. On dit d’un nœud X qu’il gouverne un nœud Y si et seulement si :<br />

• X commande Y<br />

• X et Y sont dans la même projection maximale<br />

• Il n’y a pas de projection maximale entre X et Y<br />

SP<br />

la définition du problème<br />

49


2.7. Syntaxe et lexique<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

D’après la théorie, on devrait donc ne pouvoir construire que des phrases<br />

correctes à partir de l’application des super-règles que nous venons de préciser.<br />

En particulier, il suffirait de remplir la catégorie lexicale verbe du syntagme<br />

verbal par un de ses représentants pour produire une phrase. Malheureusement,<br />

les phrases générées sans autre contrainte peuvent être surprenantes, puisque<br />

les phrases :<br />

(r) Mon frère embrassa.<br />

(s) Mon frère mit la voiture.<br />

respectent les règles édictées mais ne sont pas vraiment acceptables. On<br />

admettra alors que notre lexique interne (ou dictionnaire mental) contient des<br />

informations sur chacune de ses entrées qui interagissent avec les super-règles<br />

syntaxiques. Ainsi, pour chacune des entrées lexicales, on aurait des<br />

renseignements sur sa forme phonologique, sa forme graphique, sa catégorie<br />

lexicale, sur les informations sémantiques qu’il transporte et surtout sur<br />

l’environnement syntaxique dans lequel il doit s’intégrer. En conséquence, si<br />

les phrases (r) et (s) sont incorrectes, c’est parce qu’il n’y a pas<br />

correspondance entre les informations contextuelles affectées à chacun des<br />

verbes dans notre lexique interne et la réalité des contextes dans lesquels ils<br />

sont intégrés. Les linguistes considèrent que les verbes sont cruciaux dans la<br />

représentation syntaxique de la phrase. Chaque verbe possède deux grandes<br />

informations de bonne construction syntaxique : la sous-catégorisation et la<br />

grille thématique. Cette deuxième notion est partagée par les autres natures<br />

lexicales.<br />

2.7.1. La sous-catégorisation<br />

Il s’agit du type d’environnement dans lequel le verbe peut apparaître. La<br />

phrase (r) est incorrecte parce qu’il manque un syntagme nominal (ici<br />

complément d’objet) qui indique qui ou quoi embrasse mon frère. La sous-<br />

catégorisation du verbe embrasser n’est pas satisfaite dans la phrase (r). Le<br />

même raisonnement s’applique pour la phrase (s), où le verbe mettre demande<br />

à la fois un syntagme nominal (la voiture) et un syntagme prépositionnel (ici<br />

absent). On peut schématiser les entrées lexicales de la manière suivante :<br />

50


embrasser :<br />

mettre<br />

V (Verbe)<br />

Signifie… (sens)<br />

[__ SN] (sous-catégorisation)<br />

V<br />

[__ SN SP]<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

Un principe de projection lexicale est donc au cœur de la structuration<br />

syntaxique qui postule que les possibles sous-catégorisations sont projetées sur<br />

la syntaxe. Les phrases (r) et (s) seront rejetées en son nom parce qu’il n’y a<br />

pas accord entre la sous-catégorisation des verbes et la syntaxe proposée. Un<br />

verbe peut aussi sous-catégoriser une proposition entière :<br />

(t) Mon frère découvre la montagne.<br />

(u) Mon frère découvre que la montagne est dangereuse.<br />

(t) et (u) montrent que le verbe découvrir exige soit un syntagme nominal<br />

(objet), soit un syntagme complémenteur SP.<br />

2.7.2. La grille thématique d’un item lexical<br />

Une autre information qui accompagne les entrées du lexique mental<br />

concernerait sa grille thématique, c’est à dire le nombre et la fonction (ou rôle)<br />

thématique de ses arguments (Pollock, 1997). Le nombre des arguments est<br />

proche de la notion de sous-catégorisation que nous venons de voir. Les rôles<br />

thématiques sont généralement définis comme se référant aux notions<br />

d’agents, de bénéficiaires, de lieux (psychologiques), de sources, de buts, de<br />

thèmes ou de patients. Ainsi, non seulement on sait que le verbe embrasser<br />

demande deux arguments, mais l’analyse de sa grille permet de savoir qu’il<br />

s’agit de l’agent et du patient. Le verbe acheter peut avoir un agent, un thème<br />

et une source ([Agent]Mon frère [V]achète [thème])une voiture [Source]au<br />

garagiste), mais la source pourrait être remplacée par un but ou un destinataire<br />

([Agent]Mon frère [V]achète [Thème]une voiture [But]pour sa fille). De plus,<br />

une propriété thématique peut être marquée comme indispensable ou<br />

facultative. L’ensemble de ces critères oblige à ce que les propriétés<br />

thématiques obligatoires spécifiées dans les entrées lexicales soient retrouvées<br />

une à une dans les arguments présents dans la phrase.<br />

51


2.8. Conclusion<br />

Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

Pour commencer cette conclusion, nous voudrions rappeler que cette<br />

présentation ne prétend pas être un résumé de l’analyse syntaxique moderne.<br />

Majoritairement issue des travaux de l’école de Chomsky, elle a beaucoup<br />

évolué entre les premiers écrits et les développements actuels. Par exemple,<br />

nous n’avons pas mentionné les notions de structures profondes, de<br />

transformations et de structures de surface. Elles ont toujours été très<br />

controversées et Chomky lui-même semble y renoncer dans ces derniers<br />

travaux (Bronckart, 1977; Pinker, 1999). Nous ne parlerons pas non plus de<br />

l’innéité des mécanismes humains nous permettant le langage 15 .<br />

La seule question qui nous intéresse ici, c’est de comprendre quels liens on<br />

peut observer entre cette analyse linguistique et le modèle structural de lecture<br />

tel que Koriat l’a énoncé. De fait, deux grands éléments sont pris en<br />

considération lors d’une analyse linguistique : d’une part l’analyse en<br />

constituants et d’autre part l’analyse de la phrase.<br />

1. Nous avons essayé de décrire l’analyse en constituants. Ces<br />

constituants sont soit des projections maximales de tête lexicale (Adjectif,<br />

Verbe et Nom), soit des projections maximales de tête fonctionnelle.<br />

2. L’analyse de la structure syntaxique du niveau supérieur, la phrase,<br />

montre de grands parallèles avec l’analyse en constituants. La tête de la<br />

phrase est cette fois une catégorie fonctionnelle ‘inflexion’ qui est le lieu de<br />

réalisation des marques de mode, de temps et d’accord. Ce syntagme<br />

inflexionnel peut lui-même être le complément d’une tête fonctionnelle<br />

complémenteur.<br />

L’intérêt de ces deux grands éléments pour le modèle structural, c’est qu’ils<br />

rendent compte des deux types d’observations sur lesquels s’est élaboré le<br />

modèle structural : d’une part, celle que Koriat nomme un peu trivialement de<br />

taille réduite (Koriat & Greenberg, 1994), et qui recouvre en fait le découpage<br />

en constituants : les mots observés dans les différentes recherches sur le<br />

15<br />

Très schématiquement, Chomsky propose que les super-règles sont innées et universelles, tandis<br />

que les paramètres sont construits par l’apprentissage. Pour de plus amples développements, on<br />

pourra voir (Pinker, 1999) et surtout (Piatelli-Palmarini, 1982).<br />

52


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

barrage de lettres étant principalement des déterminants ou des prépositions 16 ,<br />

les syntagmes observés sont soit nominaux, soit prépositionnels. D’autre part,<br />

les autres observations se situant au niveau du syntagme inflexionnel sont,<br />

nous l’avons vu, très peu nombreuses, et elles se cantonnent aux travaux de<br />

Musseler et Koriat sur la langue allemande (Musseler et al., 2000).<br />

Nous voudrions également insister encore une fois sur l’importance des mots<br />

fonctionnels dans la linguistique chomskienne. Tous ces déterminants (articles,<br />

possessifs) et complémenteurs (conjonctions, pronoms relatifs) appartiennent à<br />

une classe fermée, dans la mesure où cette liste ne change pas, où aucun<br />

nouvel élément ne peut s’immiscer sans faire vaciller l’ensemble de l’édifice.<br />

Cependant, si la classe des déterminants qui introduit, sans conteste, les<br />

syntagmes nominaux a été à l’origine des observations sur le modèle<br />

structural, la catégorie des complémenteurs, elle, n’a jamais fait l’objet de<br />

recherches systématiques, ce qui explique en partie les propos initiaux de<br />

Koriat sur la taille réduite des structures construites par le lecteur.<br />

Les expérimentations que nous relaterons au chapitre 8 s’intéresseront à ces<br />

"lacunes", en réalisant des observations sur les différentes catégories, pour<br />

chercher, d’une autre façon que les travaux sur la prosodie, les traces des<br />

différentes catégories de structures construites : celles s’organisant autour d’un<br />

syntagme nominal et celles s’organisant autour de la phrase.<br />

Il faut également noter qu’à l’intérieur du syntagme flexionnel, on observe la<br />

flexion en elle-même, qui en est la tête, et son complément. Les marques du<br />

noyau flexionnel peuvent se décliner soit sous la forme d’un auxiliaire, soit<br />

sous la forme des marques de temps, d’accord ou de mode directement sur le<br />

verbe. En tant que tête, on peut supposer que la flexion commande à son<br />

complément et, en conséquence, pourrait être également projetée à l’arrière<br />

plan comme le propose la théorie de Koriat. Cependant, si Koriat a étudié<br />

l’oubli de lettres sur certains morphèmes enchâssés dans des mots (Koriat et<br />

al., 1991), il ne considérait que des morphèmes prépositionnels ou<br />

16<br />

En grande partie, en raison de leur très forte fréquence, qui permettait aux auteurs, en fonction<br />

des contextes dans lesquels étaient placés les mots-cibles de différencier les effets de fréquence, de<br />

structure ou de vision.<br />

53


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

déterminants. En d’autres termes, il n’a encore jamais été observé d’oubli de<br />

lettres sur les morphèmes reflétant la tête de syntagme flexionnel, mais tout<br />

porte à croire que cette recherche, si les résultats étaient satisfaisants,<br />

renforcerait encore le modèle de Koriat.<br />

Enfin, les sous catégorisations et autres contraintes, dues aux grilles<br />

thématiques propres aux mots qui en possèdent, obligent le lecteur à les garder<br />

en mémoire pour vérifier que la phrase respecte bien ces contraintes. En<br />

conséquence, tous les mots possédant une sous-catégorisation ou une grille<br />

thématique ne devraient pas voir un oubli de lettres important, puisqu’ils ne<br />

peuvent pas être rejetés à l’arrière-plan.<br />

Nous pouvons tenter d’illustrer ces deux hypothèses en reprenant la<br />

phrase (q) : Le maçon va réparer le mur quand la famille trouvera l’argent,<br />

dont la figure 14 présente le graphe syntagmatique. Nous pensons que tous les<br />

noyaux des structures X-barres doivent présenter plus d’oubli de lettres, sauf<br />

les noyaux des structures V-barres puisque leurs grilles thématiques et leurs<br />

sous catégorisations les obligent à rester présents en mémoire (les derniers<br />

développements théoriques considèrent que les syntagmes nominaux possèdent<br />

une tête fonctionnelle). Ainsi, si on reprend l’arbre de la phrase, les mots ou<br />

morphèmes (dans l’ordre) Le, va, réparer, quand, la, -ra, trouver, l devraient<br />

avoir un taux d’oubli plus important mais on doit retirer de cette liste les deux<br />

verbes (réparer et trouver) à cause de leur grille thématique.<br />

D’après les premières versions du modèle de Koriat, où seules des structures<br />

de taille réduite sont construites, on devrait trouver plus d’oublis de lettres<br />

seulement dans les mots fonctionnels le (qui correspond au déterminant du<br />

syntagme nominal le maçon), la (la famille) et l (l’argent). Comme la taille des<br />

structures s’est possiblement rallongée, on rajoutera le complémenteur quand<br />

dans la liste des mots dont les lettres seront probablement oubliées. Pour ce qui<br />

est des morphèmes flexionnels (va et –ra) on peut émettre l’hypothèse d’un<br />

fort taux d’oublis, dans la mesure où ils sont têtes de syntagmes. Il ne nous<br />

semble pas que ce type de recherche ait déjà été menée.<br />

54


Approches théoriques<br />

Syntaxe et linguistique<br />

Nous tenterons d’apporter une réponse pour ce qui concerne spécifiquement<br />

les complémenteurs. Sont-ils oubliés comme le sont les déterminants où les<br />

prépositions ? Dans l’affirmative, l’hypothèse selon laquelle le lecteur élabore<br />

des squelettes syntaxiques de l’ensemble de la phrase et non plus seulement<br />

des syntagmes nominaux ou prépositionnels s’en trouverait confortée.<br />

55


3.1. Introduction<br />

Chapitre 3.<br />

La vision et la lecture<br />

Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

Les travaux que nous avons relatés précédemment, issus pourtant de différents<br />

domaines de recherches, ont en commun de reposer sur des expériences<br />

susceptibles de poser des questions de méthodologie. En particulier pour les<br />

expérimentations contrôlant les mouvements des yeux. Nous avons rappelé au<br />

cours des chapitres précédents la remarque de Rayner qui déclare que toutes<br />

les manipulations qui tentent de supprimer les processus travaillant à partir des<br />

informations parafovéales ou qui obligent les lecteurs à passer par un point de<br />

fixation particulier modifient les processus normaux de lecture (Rayner &<br />

Pollatsek, 1989).<br />

Aussi, dans cette partie, nous présenterons des informations qui éclairent les<br />

processus de la vision, dans leurs deux composantes : vision fovéale et vision<br />

parafovéale.<br />

3.2. Vision nette et vision dégradée<br />

Chez l'Homme, la fovéa, petite dépression d'environ 1,2 mm de diamètre située<br />

au centre de la tache jaune ou macula, se caractérise par une grande finesse de<br />

son pouvoir de discrimination spatiale, ainsi que par son importance pour la<br />

vision des couleurs. Elle contient exclusivement des cônes, tous les éléments<br />

non récepteurs ainsi que les vaisseaux sanguins étant refoulés à sa périphérie,<br />

ce qui a l'avantage de laisser la lumière frapper directement les récepteurs.<br />

Leur densité est très élevée. Chaque cône est connecté à une cellule bipolaire.<br />

Au fur et à mesure qu’on s'éloigne de la fovéa, les cônes deviennent plus<br />

rares ; les bâtonnets progressivement prédominent. Ici, les prolongements<br />

dendritiques des cellules bipolaires font contact avec un nombre important de<br />

bâtonnets.<br />

56


Figure 16 — Schéma de l’œil<br />

Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

La vision fovéale, donc la vision la plus nette, couvre environ 1° (degré) du<br />

champ visuel chez l'Homme. Le champ visuel, incluant la vision périphérique,<br />

totalise près de 160°. La dégradation de la netteté se fait progressivement, au<br />

rythme d’environ 50 % de dégradation par degré d’écartement.<br />

Présence densité des<br />

bâtonnets relative<br />

Présence des<br />

cônes<br />

10° 5° 0° 5° 10°<br />

fovéa<br />

Ecartement en degré de la fovéa<br />

Qualité des<br />

identifications<br />

Figure 17 — Densité relative des cônes (ligne continue) et des bâtonnets (ligne en tirets), et la<br />

fidélité d'identification d'un mot-cible à une distance variable du centre de la rétine (ligne<br />

pointillée). (Rayner & Pollatsek, 1989)<br />

57


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

Chez un lecteur expert, la taille de l’empan de lecture peut atteindre 10°. En<br />

conséquence, ce lecteur traite des informations très dégradées en bord<br />

d’empan, informations provenant de régions plus périphériques. Ces régions<br />

sont communément appelées parafovéales. Elles jouent sans conteste un rôle à<br />

chaque fixation de l'œil 17 .<br />

3.3. La vision parafovéale et la lecture<br />

Quelques équipes de recherche se sont particulièrement spécialisées dans<br />

l’étude de la prise parafovéale d’informations lors de la lecture. La question est<br />

ici d’étudier le rôle du mot situé à droite (donc dans la zone parafovéale) de<br />

celui fixé (qui se trouve, lui, dans la zone fovéale). Depuis 1981 et les travaux<br />

de Rayner, on sait que, si on retire des informations (par des systèmes de<br />

masques) de la zone parafovéale, la vitesse de lecture décline d’environ un<br />

tiers. Cette réduction de vitesse est due à l’accroissement des temps de fixation<br />

et à des saccades oculaires moins amples, donc à un plus grand nombre de<br />

fixations. Les informations sur les mots, fournies par la vision parafovéale,<br />

facilitent donc l’identification du mot lorsqu’il entre dans la zone fovéale<br />

(Inhoff & Rayner, 1986). On peut se demander par quels mécanismes :<br />

• D’après Inhoff, il paraît improbable que la vue parafovéale active<br />

directement une attente sémantique qui accélérerait la reconnaissance du mot<br />

(Inhoff, 1982). Pour preuve, les bénéfices habituellement observés dus à la<br />

vision parafovéale disparaissent si, lors du déplacement de l’œil sur le mot<br />

suivant, on remplace celui-ci par un mot sémantiquement proche. Rappelons<br />

17<br />

Certains travaux plus anciens ((Rayner, 1984), cité par (Zagar, 1992)) ont séparé la vision en<br />

trois zones bien différenciées :<br />

1. La zone fovéale.<br />

2. La zone parafovéale, plus excentrée (6 à 12 caractères), où se traite principalement<br />

l’information donnée par les premières lettres du mot suivant.<br />

3. La zone périphérique, encore plus distante (jusqu’à 20 caractères), dont le rôle se situe<br />

plus dans l’extraction de l’information sur la taille des mots pour la programmation des<br />

futures saccades.<br />

Cependant, cette division en classes étanches ne semble pas correspondre à la réalité de la<br />

perception visuelle. Si elle perd en acuité au fur et à mesure de l’éloignement entre le lieu de<br />

réception et la fovéa, c’est parce que progressivement la nature des cellules change : on passe des<br />

cônes aux bâtonnets. Il nous semble que la figure 16 illustre bien l’aspect continu du phénomène.<br />

Dans la suite de ce travail, nous emploierons le terme parafovéal pour parler des informations<br />

provenant des zones comprises entre les bords de la fovéa jusqu’aux parties les plus périphériques<br />

de l’œil, en gardant bien à l’esprit que la dégradation du signal est progressive et continue.<br />

58


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

que l’œil ne prend pas d’information pendant son déplacement (Berthoz &<br />

Petit, 1996), ce qui rend "invisible" la substitution.<br />

• On a pu croire que la reconnaissance des mots se faisait de manière<br />

séquentielle, un mot après l’autre, ce modèle étant proposé par Taft & Forster.<br />

Il s’agirait ici d’un accès dans un fichier qui contiendrait des représentations<br />

des radicaux, classées par fréquence. La vision parafovéale aurait donc permis<br />

de pré-activer la bonne entrée dans ce « fichier », grâce à la vue anticipée du<br />

radical du mot suivant (Taft & Forster, 1976). Inhoff montra que cette<br />

hypothèse était fausse. Il rejeta aussi, l’hypothèse de l’influence de la première<br />

syllabe comme activation du mot à trouver. «La reconnaissance d’un mot lors<br />

de sa fixation n’est pas facilitée par la vision parafovéale antérieure de ses<br />

premières lettres, qu’elles forment une syllabe ou non. » (Inhoff , 1989).<br />

• Des expérimentations plus récentes continuent dans la même veine. On<br />

notera en particulier l’article de Kennedy présentant deux nouvelles<br />

expériences pour étudier le degré d’influence temporelle d’un mot présenté<br />

parafovéalement sur le traitement du mot situé centralement (Kennedy, 2000).<br />

Ce que cherche à savoir cet auteur, c’est bien si on peut observer le temps pris<br />

par le traitement du mot situé en vision périphérique, en fonction de ses<br />

caractéristiques propres et abstraction faite du temps de traitement du mot fixé.<br />

Dans ces deux expériences, les sujets voient un ensemble de mots de cinq<br />

lettres pendant que les mots en vision parafovéale varient sur des critères de<br />

longueur, de fréquence et en fonction du type et de la fréquence des trois<br />

premières lettres du mot perçu en vision périphérique. Les résultats sont<br />

similaires à ceux obtenus par Inhoff onze ans plus tôt : ces auteurs considèrent<br />

que le début et la fin des mots contribuent à la reconnaissance périphérique des<br />

mots et que les bénéfices dus à la vision parafovéale sont fonction de la totalité<br />

de la morphologie du mot. En effet, on obtient de plus grands bénéfices en<br />

tenant compte des informations données par l’ensemble du mot périphérique<br />

qu’en cumulant les données issues du premier trigramme et de la fin du mot 18 .<br />

18<br />

Ces découvertes se rapprochent de l'effet-mot, qui fait qu'un mot est mieux perçu que l'ensemble<br />

des lettres qui le composent (Reichter, 1969).<br />

59


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

• Ce type d’observation renforce les modèles de reconnaissance<br />

logographique, développés en leur temps par Adams (Adams, 1979) et<br />

McClelland (McClelland & Rumelhart, 1981). Ces modèles semblent offrir un<br />

point de départ pour la compréhension des bénéfices de la vision parafovéale<br />

dans la lecture normale. Par exemple, « toutes les lettres (ou les silhouettes des<br />

lettres) d’un mot accessible par la vue périphérique peuvent activer des<br />

représentations de lettres (et de possibles représentations lexicales) » (Inhoff ,<br />

1989). Ces modèles logographiques sont aujourd’hui très décriés, surtout par<br />

les modèles développementaux de la lecture. On les considère comme des<br />

phénomènes très primitifs (« …les modalités primitives (logographiques) de<br />

traitement de l’information graphique ») (Sprenger-Charolles, 1992), appelés à<br />

être remplacés par des modalités grapho-phonologiques ou alphabétiques<br />

(Frith, 1986; Gombert, 1996). On associe, souvent de manière caricaturale,<br />

cette capacité logographique à certains types d’enseignement « qui prennent la<br />

lecture pour une tâche de mémorisation visuelle » (Stuart & Coltheart, 1988).<br />

Pourtant, elles semblent nécessairement à l’œuvre dans la reconnaissance par<br />

la vue périphérique, capacité « mathématiquement » indissociable d'une lecture<br />

experte.<br />

Enfin, les recherches menées par Kennedy lui font considérer que les effets des<br />

zones parafovéales sur les zones fovéales, observés dans les différents travaux<br />

expérimentaux, sont incompatibles avec les modèles de lecture dans lesquels<br />

l’attention se déplace séquentiellement d’un mot à l’autre. Les données<br />

obtenues sont plus congruentes avec l’idée que les processus fovéaux et<br />

parfovéaux ont lieu en parallèle sur une région du texte plus large qu’un mot<br />

(Kennedy, 2000).<br />

3.4. Quelques travaux en ophtalmologie<br />

Le laboratoire de recherche sur la vision de l’Université du Minnesota a<br />

entrepris des études pour comprendre les conséquences, sur la lecture, de la<br />

perte ou de la diminution du champ visuel. Ces travaux retiennent l’attention,<br />

tant il apparaît que l’ensemble de l’œil participe à la lecture, et pas seulement<br />

60


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

la fovéa. G. LEGGE et son équipe ont développé un modèle informatique<br />

d’observation et de simulation de la lecture, nommé M. Chips. Ils ont évalué<br />

les performances en lecture de M. Chips en fonction de la taille de l’empan<br />

visuel, c’est-à-dire du nombre (N) de caractères adjacents qui pouvaient être<br />

reconnus. La tâche de M. Chips était de se mouvoir dans un texte en un<br />

nombre minimum de saccades, tout en identifiant tous les mots. Deux sources<br />

d’informations étaient disponibles :<br />

• Des données visuelles, N lettres identifiables clairement ; plus des données<br />

périphériques de moindre résolution, qui présentaient les lettres par des * et les<br />

espaces par des signes (_). Un peu comme des données de bas niveau…<br />

• Des données lexicales, les mots possibles et leur fréquence. Un peu comme<br />

des données de haut niveau…<br />

Les distributions des saccades oculaires furent mesurées pour des empans<br />

visuels variant de 1 à 11 lettres.<br />

Taille de l'empan visuel<br />

Figure 18 — Etude du champ visuel. Les croix représentent le masquage des lettres<br />

61


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

Les deux schémas suivants montrent l’effet de la perte d’information due à une<br />

amputation d’une partie périphérique du champ visuel par comparaison avec<br />

un champ non perturbé.<br />

%age<br />

des saccades<br />

%age des saccades<br />

%age des saccades<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

- 5<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

- 5<br />

- 5<br />

- 3<br />

- 3<br />

- 3<br />

- 1<br />

- 1<br />

- 1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

Figure 19 — Saccades oculaires sans perturbation du champ<br />

visuel<br />

3<br />

5<br />

7<br />

taille de la saccade<br />

Figure 20 — Saccades oculaires après retrait du champ visuel<br />

gauche<br />

3<br />

5<br />

7<br />

taille de la saccade<br />

Figure 21 — Saccades oculaires après retrait du champ visuel<br />

droit<br />

3<br />

5<br />

7<br />

taille de la saccade<br />

9<br />

9<br />

9<br />

1 1<br />

1 1<br />

1 1<br />

1 3<br />

1 3<br />

1 3<br />

La figure 19 montre la<br />

distribution des saccades<br />

oculaires quand le<br />

lecteur n’est pas perturbé<br />

par des masques. On<br />

remarque qu’il n’y a pas<br />

de retour en arrière et<br />

que la taille des saccades<br />

atteint 13 signes<br />

En figure 20, on a retiré<br />

le champ gauche. On<br />

remarque une légère<br />

diminution de la taille<br />

moyenne des saccades.<br />

La suppression du champ<br />

périphérique droit cause<br />

une sévère diminution de<br />

la taille moyenne des<br />

saccades, un plus grand<br />

nombre de régressions et<br />

une plus grande<br />

variabilité de la taille<br />

moyenne des saccades.<br />

62


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

Ainsi, si la vision d’un empan de texte se limite à la zone centrale du champ<br />

visuel, les performances diminuent sensiblement et les mouvements des yeux<br />

deviennent erratiques (on constate un grand éparpillement des saccades). Les<br />

informations données par les zones périphériques jouent donc un rôle<br />

déterminant dans la fluidité de la lecture.<br />

3.5. La saccade oculaire<br />

3.5.1. Généralités<br />

Il est régulièrement fait état de l’étude des saccades oculaires dans la lecture.<br />

Mais ce phénomène fait aussi l’objet d’études physiologiques ; on l’observe<br />

dans les différentes aires corticales et dans le cerveau profond. Son étude est<br />

d’une trop grande complexité pour être véritablement traitée ici, néanmoins<br />

nous allons rappeler quelques bases.<br />

Le mécanisme neuronal de production des saccades est contrôlé au moins<br />

autant par des neurones excitateurs que par des neurones inhibiteurs. Ainsi,<br />

« la décision de faire un mouvement des yeux, accompagné ou non d’un<br />

mouvement de la tête est prise à travers une hiérarchie de mécanismes<br />

parallèles excitateurs et inhibiteurs » (Berthoz & Petit, 1996). Il semble que<br />

l’évolution ait amené dans le cerveau des primates un bien plus grand nombre<br />

de mécanismes inhibiteurs, ce qui a été utilisé pour « bloquer l’exécution d’un<br />

mouvement, de façon à permettre la simulation interne des mouvements<br />

planifiés et à tester de façon endogène ses conséquences potentielles »<br />

(Berthoz & Petit, 1996). Ces inhibitions permettent de faire des prédictions et<br />

de « sélectionner les stratégies motrices ». De plus, quelques données montrent<br />

même, dans certaines conditions, une capacité du cerveau à anticiper déjà sur<br />

la saccade qui suivra la saccade à venir.<br />

Ce qui est important, c’est cette capacité du cerveau à simuler les actions à<br />

effectuer, dont les saccades oculaires, et à les piloter en fonction du résultat<br />

qu’il pense en obtenir. On n’est plus du tout dans une conception mécanique de<br />

la saccade, comme une suite de mouvements servant à accumuler de<br />

l’information, on est bien dans un mouvement dont les conséquences ont déjà<br />

63


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

été anticipées. La perception n’est plus seulement préparatoire à l’action, c’est<br />

d’abord l’action qui définit la perception dont elle a besoin. Berthoz a résumé<br />

ce nouveau modèle en écrivant que « le cerveau n’est pas une machine<br />

réactive, c’est une machine proactive qui projette sur le monde ses<br />

interrogations » (Berthoz & Petit, 1996).<br />

3.5.2. Où fixer et quand partir ?<br />

Un important domaine de recherche s’est développé depuis deux ou trois<br />

décennies concernant l’étude des mouvements des yeux chez les lecteurs<br />

experts (Rayner, 1998). La question qui sous-tend nombre de travaux est de<br />

distinguer, pour mieux en comprendre leur relation, le moment du<br />

déclenchement du mouvement des yeux et l’endroit où ils vont se poser. De<br />

nombreux travaux empiriques laissent envisager une relative indépendance<br />

entre le « quand » et le « où » (Rayner, Sereno, & Raney, 1996; Rayner,<br />

Fischer, & Pollatsek, 1998). La décision sur le moment auquel déclencher la<br />

saccade semble être principalement due à des contraintes cognitives, telles que<br />

la complexité du matériau linguistique à traiter pendant la fixation, alors que<br />

celle de l’endroit où la prochaine fixation doit se situer semble être influencée<br />

par des informations de bas-niveau, telles que l’environnement visuel perçu<br />

par la vision parafovéale.<br />

Pour ce qui est de la durée de la fixation, deux grands phénomènes peuvent<br />

être signalés :<br />

1. A taille égale, les lecteurs font des fixations plus longues sur les mots rares<br />

que sur les mots fréquents (Hyönä & Olson, 1995; Inhoff & Rayner, 1986;<br />

Rayner & Duffy, 1986; Vitu, 1991).<br />

2. Les mots contextuellement imprévisibles sont le siège de plus longues<br />

fixations que les mots anticipables (Ehrlich & Rayner, 1981; Balota,<br />

Pollatsek, & Rayner, 1985; Schustack, Ehrlich, & Rayner, 1987; Rayner &<br />

Well, 1996).<br />

Quant à la décision de l’impact de la prochaine fixation, une observation de la<br />

littérature révèle l’importance du contexte visuel de la fixation en cours, traitée<br />

64


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

par l’intermédiaire de la vision parafovéale. On peut relater deux grands types<br />

d’observations :<br />

• Quand on enlève les espaces entre les mots, les saccades oculaires des<br />

lecteurs sont plus courtes (Pollatsek & Rayner, 1982; Morris, Rayner, &<br />

Pollatsek, 1990; Rayner et al., 1998).<br />

• La longueur du mot situé à droite de la fixation influence le lieu où les yeux<br />

vont se poser sur lui, donc la taille de la saccade (O'Regan, 1979; O'Regan &<br />

Jacobs, 1992; O'Regan, 1992; Rayner & Pollatsek, 1989). Cette position<br />

d’arrivée est quasi systématique et se situe entre le début et le milieu du mot<br />

(McConkie, Kerr, Reddix, & Zola, 1988; O'Regan & Jacobs, 1992; O'Regan,<br />

1992; Rayner, 1979; Vitu et al., 1990; Vitu, O'Regan, Inhoff, & Topolski,<br />

1995). Elle a été nommée position préférée du regard (Rayner, 1979). Notons<br />

cependant que cette position est une moyenne et que, par exemple, environ<br />

10% des points de fixations sont des espaces.<br />

Ce champ de recherche n’est pas homogène : il oppose deux conceptions du<br />

fonctionnement de la saccade oculaire. Leurs divergences reposent avant tout<br />

sur la définition des contraintes qui commandent aux saccades. Pour la<br />

première, ce serait des contraintes purement oculomotrices et visuo-spatiales<br />

qui présideraient aux saccades, tandis que pour la seconde, différentes<br />

contraintes les affectent, comme, par exemple, le contexte linguistique dans<br />

lequel se trouve le lecteur. En fonction des protocoles expérimentaux, les<br />

recherches sont susceptibles d’apporter des résultats opposés sur des tâches<br />

similaires. En comparant les caractéristiques des mouvements des yeux selon<br />

qu’on est en lecture normale ou en recherche dans du texte modifié<br />

(remplacement de lettres) ou encore en simple recherche visuelle (rechercher<br />

une lettre dans un texte), deux conclusions très différentes sont apportées :<br />

• l’équipe de Françoise Vitu observe que les caractéristiques générales du<br />

mouvement des yeux, comme la taille des saccades et la durée des fixations ne<br />

varient quasiment pas d’une condition expérimentale à une autre. Idem pour<br />

les caractéristiques plus locales tel que le taux de mots sautés, la zone d’arrivée<br />

dans les mots, la probabilité et la position des re-fixations. Elle en conclut que<br />

65


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

les yeux sont capables de générer une stratégie de recherche indépendante des<br />

informations à traiter (des informations linguistiques) et généralise en<br />

postulant que ces stratégies purement oculomotrices seraient à la base des<br />

mouvements des yeux dans la lecture (Vitu et al., 1995).<br />

• Rayner ajoute dans son protocole expérimental la prise en compte de la<br />

fréquence du mot fixé. A l’inverse de Vitu, il observe qu’en situation normale<br />

de lecture, les temps de fixations sont plus courts, les saccades plus amples, les<br />

sauts moins fréquents et les refixations (les retours en arrière) plus fréquentes.<br />

Cette différence de fréquence affecte la durée de fixation du mot cible pendant<br />

la lecture, mais pas pendant les recherches. Il en conclut que, contrairement<br />

aux observations apportées par Vitu, les mouvements des yeux ne seraient pas<br />

guidés par une stratégie globale et une tactique locale mais par la réponse<br />

immédiate aux contraintes locales (Rayner & Fischer, 1996).<br />

3.6. Une fixation par mot ?<br />

La plupart des expériences citées s’intéressent à la reconnaissance de mots<br />

isolés, dans des dispositifs expérimentaux nécessairement réducteurs. Il<br />

importe pour ces recherches que l’œil fasse une fixation sur chacun des mots<br />

présentés. Affirmer avec Gombert, maintenant que l'on sait enregistrer des<br />

mouvements extrêmement rapides, que l'œil se pose pratiquement sur tous les<br />

mots du texte (Gombert, 1996) est donc une extrapolation audacieuse des<br />

travaux de recherche en cours. Ces travaux sont à examiner avec attention.<br />

Tout d’abord, on sait que le pourcentage de mots courts sautés (en situation de<br />

lecture de textes) dans la vision fovéale est relativement élevé.<br />

Taille des mots 2 3 4 5 6 7-10<br />

Pourcentages de mots sautés 75 58 42 35 20 10<br />

Tableau 2 — Pourcentages de mots sautés en fonction de leur taille. D’après (Vitu et al.,<br />

1995)<br />

66


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

Le tableau précédent montre que si les mots courts (souvent fonctionnels) sont<br />

très fréquement sautés, les mots de plus de 4 lettres, pour la plupart à contenu<br />

sémantique, présentent un pourcentage de non-fixation encore important. Qui<br />

plus est, bien peu de ces observations intègrent la "vitesse de compréhension"<br />

du lecteur. Il semble toutefois qu'un accord existe sur la durée des deux<br />

événements repérables : en moyenne, 250 millièmes de seconde pour une<br />

fixation et 50 ms pour une saccade de déplacement (Vitu et al., 1990). Si on<br />

tient compte des retours en arrière et des passages à la ligne, on peut considérer<br />

qu'il y a, lors d’une lecture libre, environ 13 000 paires fixation+déplacement à<br />

l'heure. S'il était exact que chaque mot donne "pratiquement" lieu à une<br />

fixation, on ne dépasserait pas une vitesse de lecture de 13 000 mots/heure, à<br />

comparer à la vitesse de la parole ou à rapporter aux conditions expérimentales<br />

(par exemple en auto présentation segmentée, mot à mot). Pour autant, les bons<br />

lecteurs, sans recourir à "l'écrémage 19 ", comprennent aisément un texte<br />

ordinaire à plus de 20 000 mots/heure, donc en lecture intégrale. Il semble<br />

impossible d’affirmer aujourd'hui que l'œil s'arrête sur tous les mots.<br />

Bien au contraire, une recherche conduite dès 1991 à l'INSERM U305 de<br />

Toulouse sur la coordination binoculaire chez de jeunes lecteurs apporte des<br />

précisions complémentaires. Ces chercheurs tiennent notamment compte de la<br />

vitesse de lecture des sujets. "L'amplitude de la saccade de progression<br />

détermine la plage de lecture. Plus celle-ci est étendue, plus le nombre de<br />

fixations est réduit et plus la lecture est rapide. Les lecteurs lents (vitesse de<br />

lecture inférieure à 9000 mots/heure) font des saccades de progression de<br />

faible amplitude par rapport aux lecteurs rapides (2°39' contre 4°23')." Cette<br />

amplitude est donnée ici en degrés d'arc mesurant l'angle visuel. Dans leur<br />

protocole de recherche, une ligne de texte est vue sous un angle de 21°10' et,<br />

par exemple, le mot "les" affiché à l'écran est vu sous un angle de 1°08'. Si une<br />

saccade moyenne chez un lecteur lent (2°39') dépasse déjà la longueur<br />

moyenne d'un mot (entre 5 et 6 caractères en français), c'est déjà plus du<br />

double chez un enfant de 10 ans, bon lecteur, soit en moyenne 3 mots, ce qui<br />

ne signifie pas non plus une amplitude régulière et mécanique des empans<br />

19 Technique de lecture rapide qui consiste à prélever des informations dans un texte par survol ou<br />

"lecture en diagonale".<br />

67


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

mais invalide complètement l'existence d'une fixation par mot. Notons que les<br />

meilleurs lecteurs que nous avons pu observer lisaient à des vitesses voisines<br />

de 60 000 mots/heure, soit environ 100 signes par seconde. A cette vitesse-là,<br />

ils utilisent des empans moyens de 25 signes soit environ 6 mots. De ce rapide<br />

calcul, nous pourrions déduire que la taille de l’empan de lecture pour un<br />

lecteur véritablement expert est d’environ 10°, soit approximativement la<br />

moitié d’une ligne (Pugh, Bassou, Granié, & Morucci, 1991).<br />

Le recrutement, par les laboratoires de recherche, des sujets d’expérience se<br />

fait, le plus souvent, parmi les étudiants de l’université, sans jamais mesurer<br />

leur performance en lecture. Nos propres observations, portant sur des<br />

populations de professeurs, montrent une vitesse moyenne de lecture de l’ordre<br />

de 12 000 mots par heure. On verra plus loin que certains élèves de notre<br />

cohorte ont déjà des performances bien supérieures… Il est donc probable que<br />

les études de psychologie ne tiennent pas assez compte de ce qui se passe<br />

ordinairement chez un lecteur expert en situation réelle de lecture. Si l’empan<br />

de lecture augmente de façon aussi considérable, peut-on alors se dispenser de<br />

s’interroger sur les performances intrinsèques de l’œil ? Nous verrons un peu<br />

plus loin que l’examen des « experts perceptifs » enrichit notre propre<br />

connaissance de la perception.<br />

3.7. La zone de traitement de la forme des mots<br />

Depuis quelques années, l’équipe française de l’INSERM U334 s’efforce de<br />

préciser le rôle et la fonction d’une petite zone cérébrale qu’elle a nommée la<br />

Zone de Traitement de la Forme des Mots 20 (ZTMF). Quelques articles publiés<br />

précisent sa spatialité et son fonctionnement présumé (Cohen et al., 2000;<br />

Cohen et al., 2002; Dehaene, Le Clec'H, Poline, Le Bihan, & Cohen, 2002).<br />

Pour la neurologie, discipline scientifique des auteurs, il est important de<br />

déterminer avec exactitude la géographie de l’aire cérébrale concernée, ainsi<br />

que la temporalité de son activité. La zone concernée semble s’activer de<br />

manière ultra rapide après le stimulus visuel. Les auteurs ont montré que cette<br />

20 Visual Word Form Area<br />

68


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

zone s’activait chez tous les adultes lettrés en réponse à la présentation visuelle<br />

de mots quelle que soit leur localisation sur la rétine et quelles que soient la<br />

typographie, la couleur ou la casse (majuscule vs. minuscule) utilisées. Les<br />

auteurs rapportent que cette zone semble être lésée chez les patients souffrant<br />

d’alexie pure, c’est-à-dire incapables de lire des mots, mais capables de les<br />

écrire et de les comprendre oralement.<br />

Les expériences menées conduisent les auteurs à envisager que cette zone<br />

cérébrale est engagée au début de l’activation du réseau neuronal à l’œuvre<br />

dans le processus de lecture. Son rôle se situe juste après celui des aires<br />

visuelles et juste avant les aires plus spécifiquement engagées dans les<br />

traitements syntaxiques et/ou sémantiques. Les auteurs postulent que cette<br />

zone cérébrale a pour fonction principale de construire une représentation pré-<br />

lexicale des chaînes de caractères et de décider si cette chaîne respecte les<br />

règles orthographiques ou si elle n’est qu’une simple suite de lettres<br />

inorganisées (par rapport aux configurations réelles de lettres dans la langue du<br />

lecteur). Il est utile de préciser le protocole expérimental des auteurs : le sujet<br />

doit fixer un point central et le mot apparaît soit à gauche, soit à droite de ce<br />

point de fixation. Quand le mot est présenté à gauche du point de fixation, les<br />

lettres qui en sont le plus éloignées font un angle de 6° par rapport au centre,<br />

alors que les lettres les plus proches ne font qu’un angle de 2°. Si on se<br />

rapporte à la figure 17 du présent chapitre, on voit que les informations<br />

présentes à 6° du point de fixation sont déjà très dégradées (seulement 30% de<br />

la vision nette) ; on se trouve assurément en vison parafovéale. Ce qui revient à<br />

dire que la ZTMF traite des informations qui proviennent à la fois des zones<br />

fovéales et parafovéales 21 , et que c’est à partir de l’une et de l’autre zone<br />

qu’elle prendra sa décision sur l’existence orthographique de la chaîne<br />

projetée. Les auteurs n’ont pas explicitement envisagé cet état de la question,<br />

mais le domaine de recherche n’a guère plus de trois ou quatre ans, et ils<br />

enrichissent leurs articles de nouveaux éléments à tester. Nous ne rajoutons<br />

qu’un petit élément.<br />

21 Ce qui est tout à fait congruent avec le fait que la ZTMF se situe après les aires visuelles.<br />

69


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

Une question, épistémologiquement intéressante, se pose quant à l’émergence<br />

de cette zone et qui renvoie à l’innéité des processus langagiers. Comment se<br />

fait-il qu’une zone se soit spécialisée dans le traitement de la forme des mots<br />

écrits alors que, d’une part l’invention de l’écriture n’est qu’une conquête<br />

récente de l’humanité et que, d’autre part, sa maîtrise ne se manifeste pas avant<br />

quelques années chez le jeune enfant ? Les auteurs n’en sont encore qu’au<br />

stade des hypothèses et des analogies avec d’autres processus, mais il semble<br />

déjà que cette région est particulièrement sensible à la topologie des inputs<br />

visuels, à leur forme générale : sa position spécifique à l’intersection des zones<br />

visuelles et des zones du langage lui confère sa spécificité.<br />

3.8. Les experts en perception visuelle<br />

Il est intéressant de s’arrêter un instant sur le cas des "experts" dans des<br />

activités de perception, c’est-à-dire sur des personnes capables de percevoir ce<br />

que des novices ne remarquent pas : ce sont les observateurs des oiseaux, les<br />

radiologistes, les experts dans l’interprétation des photos aériennes, certains<br />

sportifs, les champions d’échecs, les aviateurs, etc 22 . On ne sait pas grand<br />

chose sur les mécanismes de perception mis en place par ces experts, même si<br />

ce qui les caractérise, c’est d’être très rapides, et très précis et, le plus souvent,<br />

de manière totalement inconsciente. Quand on leur demande comment ils<br />

procèdent, on obtient des réponses évasives, où il semblerait qu’il suffise<br />

d’ouvrir les yeux et de regarder. Néanmoins, les rares recherches disponibles<br />

suggèrent que les experts auraient appris à combiner ce vers où (et quoi) il faut<br />

diriger l’attention avec la connaissance des différents facteurs qui caractérisent<br />

la tâche perceptive à mener (Haber, 1966).<br />

A l’appui de cette hypothèse, les travaux de Chase et Simon montrent que ce<br />

qui transparaît chez un maître des échecs à la fois comme une analyse visuelle<br />

ultra-rapide des positions et une mémoire prodigieuse des situations ne se<br />

manifestait jamais quand les pièces étaient placées au hasard sur l’échiquier<br />

(Chase & Simon, 1973; Gobet & Simon, 1998). Pour ces auteurs, tout se passe<br />

22<br />

L’essentiel de cette partie est issu de la revue de la littérature faite en 1999 par (Pylyshyn, 1999)<br />

70


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

comme si les champions d’échecs avaient appris un répertoire très large de<br />

patrons d’échiquier qui leur permet de classifier et d’encoder tout nouvel<br />

échiquier, à partir du moment où ils respectent les règles de classification. Ce<br />

qui est donc particulier dans la vision experte des champions d’échecs, c’est ce<br />

système de classification qu’ils ont construit, qui leur permet de reconnaître<br />

instantanément tout nouvel échiquier comme plausible et de le mémoriser<br />

(probablement en l’intégrant au système de classification).<br />

L’observation de certains sportifs de haut niveau offre aussi l’occasion<br />

d’étudier la perception visuelle experte. Il est banal de rappeler qu’une<br />

perception rapide et une réaction adaptée sont gages de réussite. Cependant,<br />

bien peu de travaux ont envisagé d’observer un grand nombre d’experts pour<br />

en extraire une généralisation des processus de traitement rapide de<br />

l’information (Starkes, Allard, Lindley, & O'Reilly, 1994; Abernethy, Neil, &<br />

Koning, 1994). Dans la plupart des cas, l’étude des différences entre novices et<br />

experts reste confinée dans des domaines spécifiques où les experts excellent.<br />

Malgré tout, on attribue généralement l’expertise à l’habileté d’anticiper les<br />

éléments clés de l’activité. Cette anticipation est basée sur l’observation des<br />

gestes de l’adversaire qui, à l’intérieur d’un cadre connu par l’expert, doivent<br />

orienter la balle de tel ou tel côté (par exemple pour la trajectoire du coup droit<br />

au tennis) (Abernethy, 1991). L’expertise visuelle en sport, comme l’expertise<br />

du joueur d’échecs, semble reposer en fait sur une expertise non-visuelle pour<br />

prévoir, attendre et identifier les seuls événements significatifs. Il s’agit donc<br />

d’une capacité acquise à orienter son attention (Nougier, Ripoll, & Stein, 1989;<br />

Castiello & Umilta, 1992b; Castiello & Umilta, 1992a; Greenfield,<br />

deWinstanley, Kilpatruck, & Kaye, 1994). Notamment, les travaux de Castiello<br />

précisent que les athlètes de haut niveau sont capables de séparer des cibles et<br />

de les manipuler simultanément dans des hémisphères séparés. Cet aspect de la<br />

perception visuelle (plurimodale ou unimodale) est l’enjeu de différents<br />

travaux contradictoires (McCormick, Klein, & Johnston, 1998) ; cependant,<br />

même dans le cas où on suppose que l’attention ne se situe que dans un seul<br />

hémisphère, il semble maintenant avéré que le cerveau est susceptible de<br />

traiter simultanément l’information de manière très performante dans au moins<br />

deux espaces différents.<br />

71


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

Le niveau perceptif d’un expert diffère souvent de celui d’un novice par le fait<br />

que l’expert a appris où se situaient les informations critiques dans le patron<br />

général des stimulus. Dans ces conditions, l’expert peut diriger son attention<br />

sur les lieux ou les évènements critiques. Biederman & Shiffrar ont réalisé une<br />

étude sur les personnes classant les jeunes poulets âgés de quelques jours selon<br />

leur sexe. Cette classification semble particulièrement difficile, tellement<br />

difficile d’ailleurs qu’il faut des années d’entraînement (consistant à répéter les<br />

essais) pour devenir un de ces rares experts. En les étudiant soigneusement, les<br />

auteurs ont trouvé que ce qui les distingue, c’est l’habileté qu’ils manifestent<br />

concernant d’une part le lieu de la fixation oculaire et d’autre part les éléments<br />

saillants qu’ils recherchent. La plupart des experts ne sont en rien conscients<br />

de ce qu’ils ont appris durant les années d’entraînement. Biederman et Shiffrar<br />

ont montré qu’en disant aux novices où se situaient les informations décisives<br />

pour leur activité de différenciation, on leur faisait gagner beaucoup de temps<br />

vers l’expertise (Biederman & Shiffrar, 1987). Ce que les experts ont appris<br />

tacitement par l’expérience et que les novices ont plus rapidement maîtrisé par<br />

la transmission des quelques éléments topiques, c’est comment amener le<br />

système visuel à la position spatiale exacte et quel type d’informations doit<br />

être encodé, ces deux aspects se trouvant en dehors du système visuel lui-<br />

même.<br />

3.9. Apprentissage perceptif<br />

Il existe une littérature assez abondante sur cette notion d’apprentissage<br />

perceptif 23 . Dans une revue de la question, Goldstone caractérise cette notion<br />

par les changements à long terme d’un système perceptif, ce qui lui permet<br />

d’augmenter la qualité de ses réponses à l’environnement (Goldstone, 1998).<br />

Quatre grands mécanismes sous-tendent cet apprentissage perceptif, qui<br />

améliorent la perception à l’intérieur d’une tâche :<br />

1. Une plus grande attention apportée aux formes discriminantes.<br />

2. Un développement de récepteurs sensoriels spécialisés dans des sous-<br />

partie du stimulus.<br />

23 « Perceptual learning » est le terme consacré dans la littérature anglo-saxonne.<br />

72


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

3. Une capacité à séparer psychologiquement des stimuli jusqu’alors<br />

indistinguables.<br />

4. Une habileté à détecter une construction unique représentant une<br />

configuration complexe, en lieu et place d’une multitude de parties<br />

juxtaposées.<br />

Dans les expériences menées sur l’expertise visuelle spatiale (Poggio, Fahle, &<br />

Edelman, 1992; Fahle, Edelman, & Poggio, 1995), l’observation de<br />

l’apprentissage perceptif 24 montre qu’il ne nécessite que relativement peu<br />

d’essais pour être opérationnel. Cependant, les effets de l’apprentissage ne se<br />

transfèrent pas entre différentes tâches requérant de l’hyperacuité visuelle.<br />

Dans une tâche visuelle de détection de certaines figures (par exemple de<br />

courtes barres obliques dans un environnement de barres verticales), on mesure<br />

la précision, la vitesse et l’insensibilité à la distraction. Ahissar et Hochstein<br />

ont étudié l’amélioration par l’entraînement de cette pratique. Comme souvent,<br />

ils constatent l’amélioration par la pratique, mais ce qui semble important,<br />

c’est que l’amélioration ne se produit que lorsque l’ensemble de la tâche est<br />

entraîné, lorsque le rapport entre les cibles est possible : si on entraîne<br />

séparément à la détection de deux formes (donc indépendamment de la<br />

discrimination de l’une avec l’autre), on n’observe que peu d’amélioration<br />

dans la tâche de départ. Même pour des tâches qui pourraient paraître ne<br />

nécessiter que peu de charges cognitives, ces observations confirment le rôle<br />

primordial joué par le modèle dans lequel s’intègrent les observations : ce<br />

qu’on entraîne, c’est la détection « systémique » des modalités visuelles qui<br />

invalident ou corroborent les traitements cognitifs engagés.<br />

3.10. Le traitement inconscient des informations visuelles<br />

Différents domaines de recherches font plus ou moins explicitement appel au<br />

traitement inconscient des données visuelles pendant la lecture. On peut les<br />

regrouper en trois catégories :<br />

24<br />

Dans plusieurs tâches de discrimination spatiale, on observe que le système visuel humain est<br />

capable de traiter des relations spatiales avec une précision de l’ordre d’une fraction d’un diamètre<br />

de photo-récepteur (Fahle et al., 1995)<br />

73


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

• La première travaille sur la simultanéité des informations perçues dans le<br />

champ visuel. On citera, parce qu’elle est spectaculaire, l’expérimentation<br />

menée par Andreewsky : on projette au tachythoscope des couples de mots<br />

espacés l’un de l’autre et suffisamment rapidement pour que le lecteur n’ait le<br />

temps d’en lire qu’un. On demande au sujet de dire à haute voix le mot vu.<br />

Parmi les couples de mots, on trouve, par exemple, [FILS, AIGUILLE] et<br />

[FILS, PERES]. Lorsque le mot vu est FILS, on observe s’il va être, de<br />

manière significative, prononcé [fil] ou [fis] en fonction de l’autre mot du<br />

couple (AIGUILLES ou PERE) qui, lui, n’a pas été vu, tout au moins dont le<br />

lecteur n’a pas conscience. (Andreewsky, 1980). Pour Andreewsky, l’accès au<br />

lexique est, dans ce cas, tributaire des propriétés sémantiques de mots non-<br />

identifiés consciemment. Ce traitement inconscient de différentes zones du<br />

champ visuel est tout à fait congruent avec ce que nous rappelions des experts<br />

au paragraphe précédent.<br />

• Une deuxième catégorie d’expérimentation repose sur ce qu’on nomme la<br />

technique d’amorçage et qui a été utilisée très fréquemment pour l’étude des<br />

processus automatiques et inconscients. Le paradigme expérimental classique<br />

repose sur la présentation d’une chaîne de caractères en minuscule pendant un<br />

temps très court (environ 30-60 ms), suivie d’un masque (par exemple ####)<br />

suivie de la cible en majuscule. Ce qui permet de parler d’amorçage, c’est le<br />

temps d’identification plus court d’un mot quand l’amorce, pourtant non vue<br />

consciemment, entretient un rapport avec lui. L’effet maximum est obtenu<br />

quand la cible et l’amorce sont identiques, mais on observe également des<br />

effets quand le mot diffère d’une lettre ou avec des amorces faisant varier les<br />

aspects morphologiques des mots. La littérature est contradictoire sur le fait de<br />

savoir s’il existe des effets d’amorçages dans les épreuves de décision lexicale<br />

(décision sur l’appartenance de la chaîne présentée à l’ensemble des mots) et<br />

dans les épreuves de dénomination de mot (Bowers, Vigliocco, & Haan, 1998;<br />

Perea & Gotor, 1996; Perea & Gotor, 1997). Malgré tout, il semble qu’il existe<br />

un accès inconscient au lexique par les amorçages (Ferrand, Grainger, &<br />

Segui, 1994; Draine & Greenwald, 1998; Luck, Vohel, & Shapiro, 1996).<br />

Sereno montre comment une amorce sémantique peut aussi être activée par<br />

74


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

une phrase entière (Sereno & Rayner, 1992), et rappelle des études antérieures<br />

allant dans ce sens (Schuberth & Eimas, 1977).<br />

• La troisième catégorie de traitement inconscient se réfère à des expériences<br />

dont les premières publications sont encore récentes. Le propos n’est plus cette<br />

fois de préciser les modalités d’accès aux informations, mais de savoir si ces<br />

informations peuvent être manipulées de manière inconsciente. Les travaux<br />

récents de l’équipe de Stanilas Dehaene montrent que, non seulement, les<br />

informations peuvent être perçues inconsciemment et permettre un accès à<br />

d’autres informations, mais encore qu’elles sont susceptibles de servir de<br />

support à des manipulations, des constructions sémantiques inconscientes<br />

(Dehaene et al., 1998; Naccache & Dehaene, 2001). Ainsi, à partir de leur<br />

paradigme expérimental observant le rôle d’un amorçage sur la classification<br />

de nombres en deux ensembles (supérieur ou inférieur à 5), ils ont montré que<br />

plus l’amorce était numériquement proche de la cible, plus l’effet était fort,<br />

illustrant par-là non seulement un effet de proximité sémantique entre amorce<br />

et cible, mais aussi une nécessaire manipulation de l’amorce.<br />

3.11. Conclusion<br />

L’exposé de ces différents domaines de recherches illustre bien la complexité<br />

des processus qui sous-tendent la perception visuelle. Bien des entrées sont<br />

manifestement justifiées pour l’analyser et, pour chacune d’entre elles, un<br />

débat quant aux observations et à leurs analyses est en cours. Cependant, nous<br />

pouvons essayer d’extraire quelques idées forces qui aident à mieux<br />

comprendre les contraintes et les effets de ce système perceptif sur la lecture :<br />

1. L’information se prend à l’aide de deux zones : fovéale et parafovéale. Ces<br />

deux zones ont des caractéristiques différentes, la zone fovéale, réduite<br />

dans sa taille, apporte des informations très détaillées, alors que la zone<br />

parafovéale semble performante dans l’exploitation de zones floues, plus<br />

en rapport avec les formes globales de mots sans distinction précise des<br />

lettres.<br />

75


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

2. Dans le cas du traitement d’un matériau écrit, ces deux zones activent une<br />

petite zone cérébrale située avant les aires du langage, laquelle travaille la<br />

forme du mot et l’adéquation de la chaîne avec les règles de construction<br />

orthographique.<br />

3. Sans information parafovéale, la lecture de phrases devient plus erratique,<br />

on observe davantage de retours en arrière, comme si les informations<br />

n’avaient pas de cadres où s’intégrer.<br />

4. Les experts perceptifs sont le plus souvent inconscients des processus qui<br />

fondent leur expertise. Il semble qu’ils soient capables d’organiser les<br />

informations sur une grille interprétative construite par l’expérience. Elle<br />

leur permet également de savoir vers quels endroits diriger l’attention,<br />

voire les différents centres d’attention.<br />

5. Cette expertise visuelle est susceptible de s’entraîner pour améliorer plus<br />

rapidement l’habileté des sujets.<br />

6. L’inconscience observée chez les experts se retrouve dans des situations<br />

normales de lecture où le lecteur peut extraire de l’information d’inputs<br />

non perçus.<br />

Pour revenir quelque peu au propos général de ce travail sur le rôle de la<br />

syntaxe dans les processus de lecture, nous voudrions terminer cette partie par<br />

le rapide rappel des tous derniers travaux de Shapiro et Caramazza. Ils se<br />

demandent comment les connaissances sur les différentes catégories des mots<br />

sont stockées dans le cerveau et, surtout, comment le cerveau y accède<br />

(Shapiro & Caramazza, 2003). Reprenant de nombreux travaux de<br />

neuropsychologie, d’électrophysiologie et d’imagerie cérébrale, ils suggèrent<br />

que l’information sur la catégorie grammaticale des mots pourrait être<br />

représentée indépendamment de celle sur sa signification, et qu’elle serait<br />

associée au niveau du traitement de la forme des mots et des informations<br />

morphologiques. Dans ces conditions, si l’information sur la catégorie est<br />

située au niveau de la forme des mots, tout porte à croire qu’elle est perceptible<br />

par la vision parafovéale et, de ce fait, de manière inconsciente.<br />

76


Approches théoriques<br />

La vision et la lecture<br />

Nous voudrions également insister sur le fait que l’intention semble bien être<br />

la base de l’action. Les neurophysiologistes les plus avertis considèrent le<br />

cycle perception-action comme indissociable. « L’exploration du monde visuel<br />

par un sujet serait définie par des schèmes anticipatoires définis comme des<br />

plans pour l’action perceptive. » (Berthoz & Petit, 1996). Cette grande place<br />

accordée à l’anticipation semble bien souvent exclue des recherches sur la<br />

lecture, déconnectant ainsi la perception de toute anticipation.<br />

Nous tenterons de préciser au cours du chapitre 10 de la deuxième partie de ce<br />

travail l’importance de la vision parafovéale dans l’établissement des cadres<br />

structuraux tels que les envisage Koriat. Ce modèle structural semble bien être<br />

situé à la croisée de l’usage efficace de la perception parafovéale et des<br />

connaissances que le lecteur a du fonctionnement de la syntaxe de la langue<br />

écrite, connaissances qui lui permettent de créer des schèmes syntaxiques<br />

anticipatoires de la phrase qu’il parcourt (l’équivalent des « grilles<br />

perceptives » des experts perceptifs).<br />

77


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

Chapitre 4.<br />

Traitement syntaxique<br />

et compréhension de phrase.<br />

Le modèle de lecture structural que nous avons présenté au premier chapitre, et<br />

qui est au centre de nos préoccupations dans ce travail, ne peut s’examiner<br />

sans l’apport des différents modèles qui tentent d’expliquer les processus<br />

psychologiques. C’est un domaine très « controversial », ce qui est sans doute<br />

le signe d’une grande vitalité. Néanmoins, il nous semble nécessaire de<br />

démêler les liens qu’entretient le modèle de Koriat avec les descriptions des<br />

différents processus cérébraux, tout en rappelant que Koriat lui-même ne s’en<br />

est soucié que fort tardivement : la première mention d’un éventuel<br />

rapprochement entre ses propositions et un des modèles que nous allons<br />

présenter ne date que de 2000 (Musseler et al., 2000).<br />

4.1. Les grands modèles explicatifs<br />

Le langage n’est pas simplement une collection de noms et de significations<br />

conservés en mémoire. Depuis fort longtemps, des chercheurs comme John<br />

Hughlings Jackson 25 ont émis l’hypothèse que la nature, l’essence du langage<br />

se situait dans la production de propositions. Il semble bien que, plus que la<br />

capacité à produire des sons articulés pouvant devenir des mots, c’est la<br />

possibilité d’organiser ces mots à l’aide de règles syntaxiques qui est<br />

spécifique du cerveau humain. Comme la linguistique structurale l’a<br />

25 J.H. Jackson ( 1835-1911 ), est considéré comme le fondateur de la neurologie<br />

britannique. Il ne concevait pas l'existence de "centres" fixes mais défendait l'idée d'une<br />

représentation " plurielle " d'une même fonction cérébrale. Ainsi, contrairement à la doctrine<br />

localisationniste standard qui postule l'existence de plusieurs "centres" du langage assurant chacun<br />

une fonction spécifique, Jackson conçoit le fonctionnement cérébral de manière globale et<br />

hiérarchique. Son insistance sur la dimension évolutive de ces fonctions est aujourd'hui largement<br />

prise en compte dans le cadre de la psychologie évolutionniste.<br />

78


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

abondamment montré, la syntaxe ne se limite pas aux règles de remise en ordre<br />

de mots, elle révèle la façon dont les propositions peuvent prendre des sens<br />

différents en fonction du contexte où elles se trouvent.<br />

Comment et où la syntaxe s’intègre-t-elle dans les processus de compréhension<br />

du langage ? Différents modèles théoriques ont été construits qui tentent,<br />

chacun à leur manière, de répondre à cette question en s’appuyant sur des<br />

données empiriques. L’analyseur 26 syntaxique n’est certes pas le seul à être à<br />

l’œuvre durant la compréhension de phrases. D’autres sources d’informations<br />

sont activées telles que les informations pragmatiques, lexicales ou<br />

sémantiques. Toutefois, dans cette partie, nous ne nous attarderons pas sur les<br />

modalités des traitements non-syntaxiques, sauf si elles viennent à interagir<br />

avec les processus syntaxiques.<br />

Tous les modèles de compréhension supposent l’existence d’un « processeur<br />

syntaxique », mais ils diffèrent sur le moment de sa mise en œuvre, sur ses<br />

rapports avec les autres « processeurs » et sur l’exhaustivité de ses<br />

traitements : construit-il une analyse structurale détaillée ou seulement une<br />

description des relations existant entre différents éléments de la phrase ?<br />

Pour tenter une explication, forcément abstraite, de ces différents modèles,<br />

nous devons emprunter à Fodor la notion de système périphérique 27 . Pour cet<br />

auteur, un système périphérique est chargé de « représenter le monde à la<br />

pensée », laquelle est considérée comme le système central, celui vers qui les<br />

systèmes périphériques vont déverser de l’information. Un tel système est<br />

chargé d’une tâche bien précise et très spécialisée, à l’intérieur d’un seul<br />

domaine, qui lui est propre. Les sytèmes périphériques existeraient pour les<br />

sens habituels, auquel Fodor rajoute le langage. Si on peut parler d’un système<br />

périphérique de la vision ou du langage, on envisage également l’existence de<br />

sous-systèmes comme, par exemple, ceux de la reconnaissance des formes ou<br />

26<br />

Il s’agit du « programme mental qui analyse la structure de la phrase au cours de la<br />

compréhension du langage » (Pinker, 1999). Nommé « parser » dans la littérature anglophone.<br />

27<br />

L’appellation système périphérique, largement employée par Fodor, est souvent remplacée par<br />

la notion de module. Nous préférons employer système périphérique car le module est trop connoté<br />

(modulaire, modules autonomes,…). Les systèmes périphériques ne sous-entendent pas ce type de<br />

fonctionnements, sauf, bien sûr, chez Fodor qui considère que les systèmes périphériques sont<br />

modulaires.<br />

79


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

de la reconnaissance des couleurs qui participent du système de la vision. Pour<br />

le langage, plusieurs sous-systèmes sont opérants, comme (mais ce n’est pas<br />

exhaustif) ceux de la syntaxe ou de la reconnaissance des items lexicaux. Les<br />

choses se compliquent dès qu’on tente de comprendre comment ces systèmes<br />

périphériques fonctionnent, à partir de quelles données ils travaillent, quelles<br />

sorties ils génèrent et pour qui, quel est leur degré d’autonomie dans le<br />

traitement… Un certain nombre des caractéristiques de ces systèmes ne posent<br />

pas de problèmes fondamentaux : par exemple, dire que les systèmes sont<br />

rapides ou qu’ils sont associés à une architecture neuronale fixe n’ouvre pas<br />

sur de grandes controverses 28 . Par contre, certains aspects divisent sévèrement<br />

la communauté scientifique. L’affirmation de Fodor selon laquelle « les<br />

systèmes périphériques sont informationnellement cloisonnés 29 » (Fodor,<br />

1986) en fait partie. Ce que veut dire Fodor, c’est d’une part que le<br />

fonctionnement des systèmes périphériques est insensible aux processus allant<br />

de haut en bas (top-down), donc que le processeur central ne peut pas influer<br />

sur la façon de travailler des systèmes périphériques et, d’autre part, que les<br />

systèmes (ou sous-systèmes) périphériques ne peuvent pas communiquer entre<br />

eux : ils ne font que fournir de l’information au processeur central. Fodor<br />

réfute l’idée que les mécanismes d’anticipations ou de croyances puissent<br />

influer sur le travail de certains systèmes périphériques. En quelque sorte, dire<br />

que les systèmes sont cloisonnés revient à dire qu’ils contiennent toutes les<br />

informations dont ils ont besoin pour mener à bien les opérations qu’on leur<br />

demande. Les informations dont ils disposent seraient tellement délimitées que<br />

Fodor qualifie ces systèmes d’obtus. Ils ne prennent appui que sur une petite<br />

partie de l’ensemble de l’information qui pourrait être nécessaire pour résoudre<br />

l’ensemble de la tâche. Cependant, le peu d’indices qu’ils ont à traiter et le fait<br />

de ne s’occuper que d’indices de bas-niveaux les rend, pour Fodor,<br />

particulièrement rapides.<br />

Bien entendu, ces positions sont très contestées et de nombreux travaux<br />

proposent une vision différente du fonctionnement des différents systèmes<br />

périphériques, du côté d’une interaction entre les systèmes, de ce qu’on peut<br />

28 Nous reviendrons sur ces deux aspects dans le chapitre 5.<br />

29 On parle parfois d’encapsulage.<br />

80


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

appeler leur pénétrabilité. Il serait à la fois possible que les niveaux cognitifs<br />

supérieurs apportent de l’information non spécifique à chacun des systèmes<br />

périphériques, mais aussi qu’en cours de traitement, l’information circule entre<br />

eux. Les expériences sur l’influence du contexte dans l’accès lexical sont<br />

exemplaires de cette alternative. Dans la tâche de décision lexicale où après<br />

avoir entendu la phrase amorce : « Parce qu’il avait faim, il est entré dans la<br />

boulangerie pour acheter une baguette. » on montre classiquement qu’un sujet<br />

répond plus rapidement sur le mot baguette que s’il était présenté isolément ou<br />

dans un contexte neutre. Les modèles interactifs expliquent cette rapidité par la<br />

pénétrabilité du système périphérique lexical qui est susceptible d’intégrer une<br />

information non spécifique : le contexte d’apparition du mot. Notons bien que,<br />

dans ce cas, le contexte est propre à la compréhension que le sujet fait de la<br />

phrase et, en cela, est donc une information envoyée par les systèmes<br />

supérieurs : on se rapproche des conduites d’anticipation. A l’inverse, les<br />

systèmes postulant une impénétrabilité des systèmes périphériques font valoir<br />

une autre interprétation : ce qui donne une plus grande rapidité dans le cas de<br />

l’exemple, ce n’est pas le contexte de la phrase, mais le fait de l’association<br />

avec la forme lexicale boulangerie, comme on peut l’avoir dans de simples<br />

tâches d’amorçage par présentation de mots isolés. Dans cette optique, la<br />

présentation de boulangerie active un réseau lexical dont un autre nœud est le<br />

mot baguette. Cette activation explique la diminution observée du temps<br />

nécessaire de traitement (Morton, 1969). Dans ce cas, toutes les informations<br />

traitées restent internes au système du lexique mental, ce qui nous ramène au<br />

cloisonnement des systèmes périphériques.<br />

Une autre caractéristique des systèmes périphériques, c’est qu’ils n’ont pas à<br />

se soucier de prendre une quelconque décision sur la tâche en cours : ils<br />

laissent ce travail au processeur central, qui, lui, se charge d’intégrer les<br />

différents résultats proposés par les différents systèmes périphériques. La<br />

question se pose alors de la simultanéité temporelle du fonctionnement des<br />

systèmes périphériques. Cette question est particulièrement sensible quand on<br />

considère le problème de la mémoire de travail.<br />

81


Interaction<br />

Les modèles<br />

« interactifs »<br />

Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

Parallélisme<br />

Sérialité<br />

Les modèles parallèles<br />

prévoyant une syntaxe<br />

autonome<br />

Les modèles sériels<br />

prévoyant une<br />

syntaxe autonome<br />

Figure 22 — Positionnement des 3 modèles qui tentent de décrire le processeur<br />

syntaxique.<br />

Les modèles que nous allons brièvement présenter pour la lecture se réfèrent<br />

aux deux grands paradigmes du fonctionnement cérébral et se structurent<br />

autour de deux grands axes : d’une part le cloisonnement informationnel des<br />

systèmes périphériques ou leur interaction et, d’autre part, la sérialité<br />

temporelle de fonctionnement des systèmes ou leur parallélisme. Rappelons<br />

que les modèles interactifs impliquent une communication permanente entre<br />

les différents processeurs qui sont donc en constant échange d’information en<br />

réception, comme en émission (MacDonald, Pearlmutter, & Seidenberg, 1994;<br />

McClelland & Rumelhart, 1981). Pour ce qui est de la seconde opposition, les<br />

modèles parallèles postulent l’existence d’une interaction seulement après que<br />

les aspects sémantiques et syntaxiques aient fourni leurs données dans un<br />

interpréteur central responsable de l’interprétation, alors que les modèles<br />

sériels proposent une priorité à l’analyse syntaxique qui influence l’analyse<br />

sémantique plus tardive, mais cette influence ne peut être réciproque (Frazier<br />

& Rayner, 1982; Mecklinger, Schriefers, Steinhauer, & Friederici, 1995). Les<br />

modèles sériels impliquent que chaque type de traitement linguistique soit<br />

traité par une unité autonome (ils ne peuvent donc être que cloisonnés) et<br />

Cloisonnement<br />

82


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

surtout qu’ils fonctionnent séquentiellement depuis le traitement des<br />

informations de bas niveau jusqu’aux informations de plus haut niveau. Les<br />

informations passent d’un système à un autre, chacun des systèmes recevant<br />

donc une partie de ses informations des sorties des traitements inférieurs.<br />

Bien sûr, il faut considérer ces oppositions comme autant de continuums où les<br />

modèles explicatifs prennent place, même si l’on verra que certains modèles se<br />

situent à une extrémité de ces axes (figure 22). Bien évidemment, les quatre<br />

critères construisant les deux axes du plan sont susceptibles de catégoriser<br />

beaucoup d’activités cérébrales.<br />

4.2. Les modèles sériels prévoyant une syntaxe autonome<br />

On est là dans des schémas explicatifs du traitement syntaxique strictement<br />

encapsulés et sériels. D’une part, les modules syntaxiques, pragmatiques,<br />

thématiques, etc., ne peuvent pas s’influencer mutuellement et d’autre part, ils<br />

calculent chacun une seule sortie qui sera transmise au système central et aux<br />

modules suivants. Par exemple, le traitement sémantique ne peut pas, par<br />

définition, agir sur le processus syntaxique, sauf à la sortie du processeur<br />

syntaxique, mais alors seulement par le biais de l’analyseur général. Si celui-ci<br />

suspecte une contradiction ou une anomalie entre les informations élaborées<br />

par l’analyseur syntaxique et par l’analyseur sémantique (ou pragmatique,…)<br />

une ré-analyse de la phrase sera enclenchée pendant laquelle de nouveaux<br />

attachements seront construits, en tenant compte des premiers essais. D’autre<br />

part, comme nous l’avons expliqué plus haut, le processeur syntaxique ne traite<br />

que de l’information syntaxique puisqu’il est informationnellement cloisonné.<br />

Le modèle le plus célèbre et sans doute le plus usité s’intégrant à ce paradigme<br />

explicatif est le modèle de garden-path 30 initié par Frazier et ses<br />

collaborateurs. Depuis environ deux décennies, ce modèle illustre la façon<br />

dont les théories linguistiques trouvent leur place dans la recherche des<br />

mécanismes de traitements des phrases. Très schématiquement, ce modèle<br />

postule que le processeur linguistique humain construit des structures<br />

30 Venant de l’expression to be led in garden-path : être mené en bateau.<br />

83


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

arborescentes similaires aux représentations syntaxiques issues de la théorie X-<br />

bar. Deux règles principales commandent ce principe : l’attachement minimal<br />

(Frazier), qui élimine tous les nœuds inutiles et la clôture tardive qui attache<br />

chaque nouvel item lexical dans la structure syntaxique en cours d’élaboration.<br />

En fait, ces deux règles prennent leur place en cas d’ambiguïté dans la<br />

construction de la phrase. Ainsi, si une ambiguïté syntaxique est rencontrée, le<br />

processeur explore la représentation la plus simple, soit en ne créant pas de<br />

nœud inutile qu’on chercherait à garder en mémoire le temps de résoudre<br />

l’ambiguïté (attachement minimal), soit en intégrant les items qui génèrent<br />

l’ambiguïté à la structure qu’il avait commencée à construire (clôture tardive).<br />

1<br />

1<br />

P<br />

SN 2 3 SV<br />

V SN<br />

4 5 6<br />

Le gendarme arrête le garçon avec le sifflet.<br />

P<br />

2 3<br />

SN SV<br />

V<br />

4 5<br />

SN<br />

SP<br />

6 7<br />

SV SP<br />

Le gendarme arrête le garçon avec le sifflet.<br />

Figure 23 — Attachement non-minimal (7 nœuds) et minimal (6 nœuds) d'un<br />

syntagme prépositionnel ambigu<br />

La figure 23 illustre le phénomène de l’attachement minimal : d’après le<br />

modèle de garden-path, le processeur syntaxique génèrera la forme à 6 nœuds<br />

84


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

puisque le modèle cherche à générer la représentation syntaxique la plus<br />

simple.<br />

P<br />

SN SV<br />

V<br />

Figure 24 — Analyses d'une phrase selon le principe de clôture tardive<br />

La figure 24, quant à elle, illustre le principe de clôture tardive dans l’analyse<br />

de la phrase « La fille aime le garçon et le chien aime son maître. » L’analyse<br />

correcte est donnée par la partie basse de la figure, la partie haute représentant<br />

ce que devrait faire un lecteur conduit sur une fausse piste à cause de la<br />

construction pas à pas de la syntaxe. Jusqu’au syntagme nominal le chien, il<br />

construit une structure syntaxique correspondant à la partie gauche, a priori<br />

SN<br />

La fille aime le garçon et le chien…<br />

sans clôture tardive<br />

P<br />

SN SV<br />

V<br />

SN<br />

avec clôture tardive<br />

SN conj<br />

.<br />

La fille aime le garçon et le chien…<br />

P<br />

conj<br />

coor.<br />

d.<br />

SN<br />

P<br />

V<br />

SN<br />

SN<br />

85


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

plus simple. La rencontre du deuxième aime va le conduire à recommencer<br />

depuis le début son analyse où il modifiera les attachements pour les rendre<br />

compatibles avec les nouvelles informations.<br />

Si les informations non-syntaxiques ne sont pas utilisées pendant la période<br />

initiale d’analyse, ce modèle ne stipule pas qu’elles ne le seront pas à un autre<br />

moment. Un tel modèle doit prévoir quelles sont les autres informations<br />

disponibles et comment elles s’intègrent les unes aux autres. Frazier a ainsi<br />

proposé un processeur thématique (Frazier & Rayner, 1982) qui opère à la<br />

sortie du processeur syntaxique. Il propose, si nécessaire, des résultats<br />

d’analyses complémentaires qui seraient sémantiquement ou contextuellement<br />

plus précises. Cependant, ce n’est qu’à cette étape d’une éventuelle ré-analyse<br />

que les informations seraient alors consultées. Mais uniquement comme la<br />

marque d’une incohérence, comme une clé supplémentaire qui sera fournie au<br />

processeur syntaxique lequel, dans le cours de la ré-analyse, consultera<br />

uniquement des données d’ordre syntaxique puisqu’il est fonctionnellement<br />

cloisonné (Ferreira & Clifton, 1986).<br />

Ce modèle de garden-path a d’abord été confronté à l’observation des<br />

mouvements oculaires du lecteur. En effet, selon les travaux de Frazier et de<br />

Rayner, les durées de fixation seraient plus longues sur la partie de la phrase<br />

levant l’ambiguïté lorsqu’elle existe (Frazier & Rayner, 1982) : le lecteur met<br />

plus de temps à lire les phrases avec un attachement non-minimal que les<br />

phrases à attachement minimal. Les lecteurs procèdent également à des<br />

régressions oculaires vers les zones ambiguës, pour pouvoir procéder à une<br />

nouvelle analyse de la phrase.<br />

Toutefois, ces expériences ne sont pas sans susciter de vives controverses. Tout<br />

d’abord, le principe d’attachement minimal ne semble pas être possible dans<br />

toutes les langues, contrairement aux énoncés de Frazier. D’autre part,<br />

l’indépendance totale du processeur syntaxique est une conception du<br />

fonctionnement cérébral particulièrement contesté, comme nous le verrons un<br />

peu plus tard. Malgré tout, la volonté affirmée par ces auteurs de relier les<br />

travaux de la linguistique contemporaine à ceux de la psychologie<br />

86


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

expérimentale classique paraît pour le moins digne d’intérêt et partiellement<br />

fertile pour les travaux à venir.<br />

4.3. Les modèles parallèles prévoyant une syntaxe<br />

autonome<br />

Ces modèles, respectant toujours l’encapsulage des traitements syntaxiques,<br />

sémantiques, thématiques, etc., introduisent la notion de parallélisme des<br />

processus. L’interaction entre les différents traitements aura lieu une fois que<br />

chaque processus spécialisé aura rendu son verdict, le processeur central<br />

sélectionnant une donnée à partir des sorties que les différents processeurs<br />

spécialisés auront données. Le parallélisme existe dans la mesure où les<br />

processeurs sémantiques, thématiques, syntaxiques, etc. travaillent en même<br />

temps, de manière parallèle, mais sans interagir entre eux, au moins dans<br />

l’étape d’analyse initiale.<br />

4.3.1. Le modèle référentiel<br />

Le paradigme, sans doute le plus connu à l’intérieur de cette catégorie, est le<br />

modèle référentiel (Crain & Steedman, 1985). Ce modèle stipule que des<br />

informations référentielles (construites soit par le contexte linguistique<br />

précédent, soit par la connaissance du discours dans lequel s’insère la<br />

production langagière que le lecteur analyse), sont susceptibles de jouer un<br />

rôle dans la sélection de l’analyse syntaxique la plus pertinente. D’une certaine<br />

façon, le contexte référentiel informe et prévient le lecteur des éventuelles<br />

mauvaises constructions syntaxiques qu’il pourrait être amené à faire. Dans les<br />

phrases présentées plus haut (« Le gendarme arrête le garçon avec un sifflet »),<br />

le syntagme prépositionnel « avec un sifflet » présente une ambiguïté : soit il<br />

précise l’instrument avec lequel le gendarme fait stopper le garçon<br />

(attachement au verbe), soit il précise le garçon que le gendarme arrête<br />

(attachement au nom). Alors que pour le modèle de garden-path, la résolution<br />

de cette ambiguïté ne peut avoir lieu qu’à l’aide d’informations purement<br />

syntaxiques, Crain et Steedman considèrent que sa résolution sera faite en<br />

référence à l’éventuel contexte précédant l’apparition de la phrase ou du<br />

87


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

discours dans lequel elle se situe. Jusqu’à récemment, le chercheur ne pouvait<br />

décider qu’en observant les temps de lecture des phrases présentant une<br />

ambiguïté dans des contextes soit neutres soit favorisant une interprétation. En<br />

effet, si le contexte est en accord avec une interprétation, alors on doit observer<br />

des temps de lecture plus courts. Les résultats présentés dans les travaux<br />

illustrant le modèle référentiel (Crain & Steedman, 1985; Altman & Steedman,<br />

1988) montrent que l’effet de garden-path (priorité à la structure la plus<br />

simple) dans les contextes favorisant telle ou telle construction syntaxique<br />

disparaît, alors qu’il est toujours présent quand le contexte est neutre. C’est là<br />

l’origine de la notion de parcimonie qui suppose qu’une construction<br />

syntaxique sera soutenue par un contexte référentiel qui la porte. Les auteurs se<br />

sont livré à un réexamen des principales expérimentations mises en place pour<br />

illustrer le modèle de garden-path, en contrôlant systématiquement le contexte<br />

référentiel dans lequel les phrases apparaissaient. En quelque sorte, le<br />

processeur syntaxique fournit des informations à l’analyseur contextuel qui<br />

peut lui répondre de continuer puisqu’il y a congruence avec le contexte<br />

sémantique ou de stopper en cas d’incohérence. Cette alternative a lieu de<br />

manière séquentielle, sur chacun des mots rencontrés. Dans ce modèle, le<br />

processeur syntaxique reçoit une information supplémentaire lui intimant<br />

l’ordre d’arrêter ou de continuer son analyse. Cette commande lui vient du<br />

contexte dans lequel apparaît la phrase à analyser, donc par le traitement d’un<br />

processeur référentiel. Par-là, on aborde une certaine interactivité des<br />

processus cérébraux, puisque le processeur syntaxique est contraint par des<br />

informations extérieures et préalables. Cependant, cette interactivité reste<br />

limitée : le processeur syntaxique n’est pas directement affecté par le matériau<br />

qui est en train d’être analysé. Il ne l’est que par ce qui est déjà passé dans le<br />

texte et éventuellement par la connaissance du monde, linguistique et extra-<br />

linguistique qu’a le lecteur.<br />

4.3.2. Le modèle de représentations lexicales<br />

Shapiro et ses collaborateurs ont montré que quand un verbe était rencontré<br />

dans une phrase, toutes les structures que ce verbe est susceptible de générer<br />

88


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

sont activées (Shapiro, Brookins, Gordon, & Nagel, 1991; Shapiro, Zurif, &<br />

Grimshaw, 1987; Shapiro, Zurif, & Grimshaw, 1989; Rubin, Newhoff, Peach,<br />

& Shapiro, 1996). Cette activation rend primordial le rôle du verbe dès la<br />

phase primitive de l’analyse syntaxique, puisque le verbe peut indiquer à<br />

l’analyseur les différentes structures qu’il est susceptible de rencontrer. Ainsi le<br />

verbe [partir] peut s’employer dans plusieurs contextes structurels :<br />

• seul : Je pars.<br />

• [partir + où] : Je pars à la mer.<br />

• [partir + avec] : Je pars avec ma famille.<br />

• Une combinaison [partir + où + avec], avec les deux ordres possibles de<br />

construction.<br />

Cette liste n’est pas exhaustive. De surcroît, la présence de [partir] configure le<br />

processeur thématique avec les différents rôles thématiques qu’on peut<br />

indiquer pour le sujet et les différents compléments. Les travaux de Shapiro<br />

ont montré que, dans une tâche de décision lexicale, la difficulté de traitement<br />

des propositions augmente selon le nombre de structures possibles ouvertes par<br />

les verbes. De plus, ces auteurs insistent sur la nécessité de prendre en compte<br />

les différences entre les individus pour comprendre l’analyse effectuée : en<br />

effet, ils considèrent que, parmi les structures activées par le verbe, c’est celle<br />

qui sera la préférée de l’individu qui sera considérée comme structure possible.<br />

Ce n’est que si ce choix présente des incohérences avec le reste de la phrase<br />

qu’une ré-analyse démarrera. En conséquence, ces auteurs considèrent que<br />

l’analyseur syntaxique est gouverné par les entrées lexicales. Bien entendu, ce<br />

modèle présente de grandes incompatibilités avec celui du garden-path, du<br />

moins dans ces variantes les plus extrêmes qui ne prévoient aucune immixtion<br />

de l’expérience individuelle dans la construction syntaxique, sauf en ce qui<br />

concerne les variations de la mémoire à court terme. Nous reviendrons sur cet<br />

aspect un peu plus tard.<br />

89


4.4. Les modèles interactifs et parallèles<br />

Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

Ils supposent que les différentes sources d’informations présentes dans la tâche<br />

cognitive en cours partagent leurs données à tout moment pour élaborer une<br />

interprétation de la phrase. De fait, l’analyseur syntaxique est lui aussi en<br />

liaison permanente avec les autres processeurs pour la réalisation de sa tâche, à<br />

savoir la construction des attachements syntaxiques de la phrase. Cet aspect<br />

implique le parallélisme des processeurs, puisque chacun doit travailler pour<br />

pouvoir échanger de l’information avec les autres. En conséquence, des<br />

contraintes comme le rôle thématique d’un mot donné ou ses propriétés<br />

sémantiques seraient également des sources importantes d’information pour la<br />

construction de la structure et du sens d’une phrase (MacDonald et al., 1994;<br />

Trueswell, Tanenhaus, & Garnsey, 1994). Les tenants de ces modèles se sont<br />

attaqué aux modèles encapsulés en se focalisant sur la recherche des<br />

caractéristiques sémantiques et/ou thématiques agissant sur la résolution des<br />

ambiguïtés syntaxiques. Par exemple, les travaux de Taraban et MacClelland,<br />

observent les temps de lecture de quatre types de phrases, présentant la même<br />

attaque mais contenant des violations susceptibles de porter sur trois aspects<br />

différents : le rôle thématique, le nom et l’attachement syntaxique.<br />

Type Fin de la phrase Violation<br />

1 avec le balai. Aucune<br />

2 avec le solvant. Du nom<br />

Attaque de la phrase :<br />

Le concierge lave l’aire de stockage<br />

3 avec le directeur. Du nom et du rôle thématique<br />

4 avec la odeur. Du nom, du rôle thématique et de l’attachement<br />

syntaxique.<br />

Tableau 3 — Catégories de phrases présentées dans l'expérience de Taraban et MacClelland<br />

(1988, 1990).<br />

Dans la phrase de type 1, les trois attentes sont respectées ; dans la phrase 2<br />

l’attachement au verbe est respecté comme l’est le rôle<br />

thématique d’instrument, mais le nom est peu probable ; dans la troisième<br />

phrase, seul l’attachement au verbe est respecté, alors que ni le rôle<br />

90


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

thématique, ni la probabilité du nom ne le sont. La quatrième phrase, quant à<br />

elle, ne respecte aucune attente. Les auteurs observent que les temps de lecture<br />

pour les phrases de type 3 et 4 sont identiques ce qui indiquerait une absence<br />

d’effet du site d’attachement, puisque c’est la seule différence entre le type 3 et<br />

le type 4. Les temps de lecture sont plus importants pour les phrases de type 3<br />

que de type 2, suggérant un effet du rôle thématique dans la résolution<br />

d’ambiguïtés. De même, les temps de lecture sont plus importants pour les<br />

phrases de type 2 que de type 1, suggérant une influence de la plausibilité du<br />

nom. D’autre part, dans d’autres expériences, Taraban et MacClelland<br />

observent une augmentation du temps de lecture des syntagmes prépositionnels<br />

quand ils sont peu probables (mais possibles) avec les attentes créées par<br />

l’objet du verbe.<br />

En conséquence, les modèles parallèles, comme le sont les modèles<br />

probabilistes à résolutions de contraintes, rejettent le fait que l’analyse initiale<br />

de la phrase ne s’appuie que sur des informations syntaxiques. Des analyses<br />

concurrentes ont lieu en parallèle, et sont pondérées selon différents critères.<br />

Les effets de garden-path n’apparaissent que quand la construction dont<br />

l’évaluation est la plus élevée est incompatible avec la suite de la phrase. Par<br />

exemple, la construction en objet direct est celle qui est a priori préférée sur le<br />

critère de sa très grande fréquence. Dans un modèle probabiliste, ce sera donc<br />

une contrainte très forte. Des effets sémantiques pourront se voir dotés d’une<br />

pondération plus importante si, localement, on rencontre une structure (par<br />

exemple induite par la grille thématique d’un verbe) qui en possède une plus<br />

forte. De plus, ces modèles ne prévoient pas de différences de nature entre la<br />

première analyse de la phrase et les éventuelles ré-analyses postérieures qui se<br />

produisent en cas de construction erronée. Dans une ré-analyse, les différentes<br />

constructions possibles sont ré-évaluées en modifiant les pondérations des<br />

différentes alternatives de construction.<br />

On voit donc que l’introduction d’éléments de différentes natures (et non plus<br />

uniquement syntaxiques) dans les critères qui permettent de construire la<br />

représentation de la phrase éloigne ces modèles de la notion d’encapsulage, et<br />

les rendent interactifs par la compétition à laquelle se livrent les différents<br />

91


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

composants de l’analyse. Cependant, il est difficile de distinguer<br />

expérimentalement, entre les modèles purement sériels et ces modèles<br />

parallèles surtout quand les modèles parallèles intègrent des critères structurels<br />

dans les alternatives pondérées (Gorrell, 1989). Finalement, la seule chose<br />

qu’il semble possible d’expérimenter consiste à déterminer si des informations<br />

sémantiques sont susceptibles de conditionner les processus initiaux de<br />

construction syntaxique. Ceci est évidemment rejeté par les modèles à syntaxe<br />

autonome. Dans le cas où la réponse est affirmative, les chercheurs se<br />

demandent quel est le poids de ces informations dans l’établissement de la<br />

structure, par rapport, par exemple, à des informations purement syntaxiques<br />

(Lipka, 2002).<br />

4.5. La question de la mémoire de travail<br />

Pour valider les modèles que nous venons d’évoquer, la majorité des<br />

expérimentations se partagent entre deux grands protocoles :<br />

• l’observation du mouvement des yeux, avec en particulier celle des retours<br />

en arrière et des temps de fixations. Ces protocoles sont principalement le fait<br />

des partisans des modèles garden-path qui prétendent que ce type<br />

d’observation permet de distinguer les deux types d’analyse (initiale et<br />

réanalyse).<br />

• les techniques d’auto-présentation segmentée 31 avec une observation des<br />

temps d’analyse que les lecteurs s’accordent en fonction du lieu des difficultés.<br />

Ces techniques sont plus souvent utilisées par les tenants des modèles plus<br />

interactifs.<br />

Ainsi s’ajoutent aux désaccords théoriques des divergences méthodologiques.<br />

Pour tenter de passer outre, une approche divergente a été mise en place qui<br />

passe par l’observation de la quantité de mémoire de travail des individus,<br />

31 Les techniques d’APS se déroulent devant un écran d’ordinateur. Le lecteur commande<br />

l’apparition des segments de textes qui ont été découpés au préalable par l’expérimentateur en<br />

fonction de ses hypothèses : ce peut être des mots, des syntagmes, des propositions… On<br />

enregistre le temps que met le sujet entre deux appuis sur la touche. Ce temps d’exposition est<br />

utilisé comme indicateur de l’activité cognitive du lecteur (Zagar, 1992).<br />

92


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

laquelle pourrait expliquer les problèmes de compréhension de certaines<br />

phrases.<br />

Deux grandes approches sous-tendent les rapports entre mémoire de travail<br />

verbal et compréhension de phrase. On peut schématiquement définir le<br />

concept de mémoire de travail comme étant un système à court terme dans<br />

lequel des fragments d’informations sont simultanément stockés et manipulés<br />

pour l’accomplissement d’une tâche (Caplan & Waters, 1999).<br />

• La première approche, initiée par Just et Carpenter, suppose que la difficulté<br />

de compréhension est liée à la capacité de la mémoire de travail (Just &<br />

Carpenter, 1992; Just, Carpenter, & Keller, 1996; Miyake, Carpenter, & Just,<br />

1995; Miyake et al., 1995). Dans le cas d’une réduction de cette capacité, les<br />

processus langagiers vont se ralentir et la compréhension va se détériorer.<br />

Cette réduction de capacité peut se produire quand :<br />

a) La complexité syntaxique de la phrase est élevée.<br />

b) La taille de la mémoire individuelle de travail est réduite.<br />

c) Une tâche concurrente est en cours dans la mémoire de travail.<br />

Cette théorie considère donc que la mémoire de travail sert à la fois pour les<br />

processus en cours et pour les stockages temporaires d’information de<br />

différents ordres. Une de ses conséquences est sans doute la remise en cause<br />

d’un cloisonnement informationnel du traitement syntaxique : la capacité plus<br />

importante de mémoire de travail 32 possédée par certains individus leur<br />

permettrait une interaction entre informations syntaxiques et pragmatiques, de<br />

sorte que leur processeur syntaxique ne saurait être considéré comme<br />

32<br />

Cette taille est le plus souvent mesurée à partir de la tâche de Daneman et Carpenter (Daneman<br />

& Carpenter, 1980). Elle est régulièrement adaptée dans différentes langues ou pour différents<br />

âges. On en trouve un exemple en français dans l’ouvrage « Apprentissage de la lecture et<br />

compréhension d’énoncés » page 185-186 :<br />

« Des séries de deux à cinq phrases sont présentées successivement à l’enfant, chaque série<br />

comportant 3 essais. Pour chaque essai, les "n" phrases qui le composent sont présentées à la suite<br />

l’une de l’autre. L’enfant doit retenir le dernier mot de chaque phrase de l’essai et les rappeler<br />

dans l’ordre, à l’issue de la présentation de toutes les phrases de l’essai (…) Deux questions sont<br />

posées à la fin du rappel sur une des phrases de la série. Quand tous les mots sont rappelés dans<br />

l’ordre exact de présentation et que les réponses aux deux questions sont correctes, l’essai est<br />

considéré comme réussi. La tâche s’interrompt quand tous les essais d’une série sont échoués. La<br />

taille de l’empan [de mémoire de travail] se calcule de la manière suivante : l’empan est soit la<br />

taille de la dernière série pour laquelle au moins deux essais sont réussis, soit la taille de la<br />

dernière série pour laquelle un seul essai est réussi – 0,5. » (Lecocq et al., 1996)<br />

93


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

encapsulé. De plus, la plus grande capacité de mémoire de travail de certains<br />

individus leur permettrait de maintenir activée simultanément plusieurs<br />

interprétations dans les phrases comportant des ambiguïtés syntaxiques. Le<br />

modèle de Just, prenant en compte la capacité de la mémoire de travail<br />

suppose donc que, devant une phrase ambiguë, les différentes constructions<br />

syntaxiques possibles sont construites et restent activées dans la mémoire de<br />

travail jusqu’à la résolution de l’ambiguïté par la suite de la phrase. Cependant,<br />

la construction ayant la plus forte probabilité, parce qu’elle est plus simple ou<br />

parce qu’elle est plus fréquente, est privilégiée dans l’analyse. En cas d’erreur<br />

dans la construction, les sujets à capacité de mémoire de travail élevée<br />

devraient donc pouvoir réactiver efficacement les autres constructions<br />

syntaxiques construites, alors que les sujets à capacité plus faible les auraient<br />

déjà oubliées, causant par là une compréhension moindre ou des temps de<br />

traitement plus longs. C’est ce qu’ont montré les travaux de King et Just (King<br />

& Just, 1991) (Just & Carpenter, 1992).<br />

• La deuxième approche est celle de ressources du traitement langagier<br />

séparées (Caplan & Waters, 1999; Caplan & Waters, 1999; Waters, Caplan, &<br />

Yampolsky, 2003). Selon cette théorie, il existe au moins deux ressources<br />

spécialisées : une première servant dans les processus tels que la construction<br />

syntaxique et l’attribution des rôles thématiques et une deuxième servant dans<br />

les tâches de contrôle verbal par exemple lorsqu’il s’agit de maintenir activées<br />

en mémoire des informations sémantiques. Les processus se servant du<br />

premier type de ressource seraient activés obligatoirement après la présentation<br />

d’une phrase. Le traitement d’une phrase complexe est supposé faire une<br />

demande plus importante à ces ressources qu’une phrase à structure simple. En<br />

conséquence, cette théorie postule que le processeur syntaxique est<br />

indépendant à la fois de la présence de tâches concurrentes et de la mesure de<br />

l’empan de mémoire de travail, alors que les travaux de Just postulent quant à<br />

eux l’inverse. Aussi, Caplan et ses associés ont étudié l’éventuelle<br />

spécialisation d’une mémoire de travail syntaxique en faisant varier les sources<br />

d’information : les différences selon les individus entre mémoire de travail et<br />

efficacité à traiter des phrases complexes, les processus syntaxiques chez les<br />

patients ayant une faible mémoire de travail, ou encore l’étude de patients<br />

94


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

aphasiques. Pour ces auteurs, les résultats expérimentaux les amènent à<br />

conclure à une spécialisation de la mémoire de travail dévolue au langage pour<br />

la construction des structures syntaxiques de la phrase et pour l’utilisation de<br />

cette mémoire de travail dans l’édification du sens de la phrase. Cette mémoire<br />

de travail serait différente de celle utilisant le sens de la phrase dans d’autres<br />

fonctions. En conséquence, ces auteurs présentent une théorie de la division de<br />

la mémoire de travail langagière.<br />

4.6. Conclusion<br />

Koriat, un des plus importants concepteurs du modèle structural de lecture,<br />

précise expressément que le modèle qu’il a initié ne peut en aucune façon être<br />

associé à l’existence d’un analyseur syntaxique encapsulé tel que nous avons<br />

pu le décrire plus haut (Musseler et al., 2000). Il considère que les résultats<br />

présentés dans les différents articles supportant le modèle structural de lecture<br />

s’expliqueraient davantage par un modèle probabiliste à résolution de<br />

contraintes (MacDonald et al., 1994; Trueswell et al., 1994; MacDonald et al.,<br />

1994). Ce qui pose le plus de problème dans les modèles s’appuyant sur la<br />

notion de cloisonnement informationnel, c’est sans aucun doute le refus<br />

d’envisager que des informations de natures différentes soient à la source de<br />

décisions de nature unique : ces modèles ne conçoivent pas que le contexte<br />

puisse influer sur une construction locale. Il faut comprendre contexte aussi<br />

bien au sens large, c’est à dire la connaissance de la langue en général et la<br />

capacité à prévoir l’utilisation de structures bien particulières en fonction du<br />

type de discours dans lequel elles apparaissent 33 , qu’au sens de contraintes<br />

beaucoup plus locales. Les modèles à résolutions de contraintes permettent à<br />

ces apports multiples d’interagir (avec des pondérations différentes selon les<br />

cas) dans chacune des tâches que doit résoudre le lecteur. Et donc en<br />

particulier dans celle de construire le cadre structurel de la phrase.<br />

Les travaux menés jusqu’ici par Koriat reposent plus spécifiquement sur le rôle<br />

des mots fonctionnels dans la création de la structure de la phrase. Dans le<br />

33 Le livre de Bronckart, le fonctionnement des discours en donne un exemple éclatant (Bronckart<br />

et al., 1985)<br />

95


Approches théoriques<br />

Traitement syntaxique et compréhension de phrase<br />

chapitre que nous avons consacré à la linguistique comme dans celui-ci, nous<br />

avons vu l’importance des grilles thématiques et des sous-catégorisations dans<br />

la structure des phrases 34 . Rien n’empêche de faire l’hypothèse que ces<br />

informations sont également utilisées pour anticiper et construire leur cadre<br />

syntaxique. Si, dans le cas des mots à rôle syntaxique, leur placement à<br />

l’arrière-plan cognitif une fois le squelette de la phrase construit, permet<br />

d’observer un plus fort oubli des lettres les constituant, il reste à imaginer les<br />

protocoles expérimentaux pour mesurer le rôle des sous-catégorisations et des<br />

grilles thématiques dans la construction de l’architecture de la phrase. Car les<br />

sous-catégorisations impliquent les verbes et les verbes portent également une<br />

information de sens qui les empêche d’être relégués à l’arrière-plan.<br />

Le seul impératif du modèle de Koriat est que l’analyse de la structure<br />

syntaxique précède impérativement l’analyse sémantique. Et les observations<br />

faites jusqu’à maintenant insistent sur la grande utilité des mots fonctionnels<br />

dans cette analyse.<br />

34 Nous avons essayé de développer cette partie précédemment au chapitre 2<br />

96


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

Chapitre 5.<br />

Les observations neurophysiologiques.<br />

5.1. Les lésions cérébrales<br />

Pendant des décennies, l’étude des zones cérébrales à l’œuvre dans les<br />

traitements langagiers a été fondée sur la mise en rapport de troubles décrits<br />

chez des malades et de la dissection de leur cerveau après leur mort. En 1861,<br />

Paul Broca dissèque le cerveau d’un aphasique que le personnel de l’hôpital<br />

avait surnommé Tan, la seule syllabe qu’il pouvait prononcer. Broca découvrit<br />

un kyste qui produisait une lésion dans l’hémisphère gauche, comme pour les<br />

autres cas d’aphasiques dont il put, par la suite, disséquer le cerveau. Plus<br />

précisément, le cerveau de Tan était lésé dans les régions situées juste au-<br />

dessus de la scissure de Sylvius.<br />

Figure 25 — Aires associatives principales et polygone du langage.<br />

97


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

Cette région se nomme maintenant l’aire de Broca et est reconnue entretenir<br />

des rapports étroits avec le fonctionnement du langage. Les patients qui ont<br />

une atteinte de cette zone souffrent de ce qu’on appelle une aphasie de Broca.<br />

Il en est ainsi de M. Ford qui eut une attaque à l’âge de 39 ans suivie de<br />

sévères troubles du langage : il omettait les terminaisons en –ed et –s et les<br />

mots grammaticaux comme the ou or. Il comprenait bien les questions comme<br />

« Est-ce qu’une pierre flotte sur l’eau ? »<br />

mais pas celle nécessitant un traitement grammatical comme<br />

« Le lion a été tué par le tigre ; lequel est mort ? ».<br />

Hormis ces troubles grammaticaux, les neurologues décrivaient M. Ford<br />

comme alerte et attentif et estimaient que toutes les fonctions intellectuelles<br />

qui n’étaient pas étroitement liées au langage étaient préservées (cette<br />

description est issue de (Pinker, 1999)).<br />

L’aire de Broca touche la zone cérébrale consacrée au mouvement des<br />

mâchoires, des lèvres et de la langue. De ce fait, les neurologues ont cru<br />

pendant des décennies que l’aire de Broca était engagée dans la production du<br />

langage. D’après Pinker, cette aire est plutôt impliquée dans le traitement de la<br />

grammaire en général. Il est évident qu’un défaut dans la grammaire affecte<br />

très visiblement la production langagière, alors que la compréhension peut<br />

rester performante grâce aux signes extralinguistiques qui entourent la parole<br />

et/ou à cause de la connaissance pragmatique du monde : la phrase<br />

« Le chien a mordu l’homme »<br />

peut être comprise si l’on sait qu’un chien mord plus souvent un homme que<br />

l’inverse. En revanche, des phrases comme<br />

« La fille que la nourrice pousse est grande »<br />

nécessite, pour être comprise un traitement syntaxique complexe, que les<br />

aphasiques grammaticaux de Broca ne peuvent mener à bien.<br />

Nous ne résumerons pas ici un siècle et demi de recherches et d’observations<br />

sur les différentes aphasies, d’autant que la réalité est toujours plus complexe<br />

que ce que les neurologues croient en avoir saisi. D’autres aires sont<br />

98


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

impliquées dans les aphasies telle celle de Wernicke (l’aphasie de Wernicke<br />

donne un flot de paroles plus ou moins grammaticales comprenant beaucoup<br />

de néologismes et de substitutions lexicales), et les aires voisines de l’aire de<br />

Broca ou encore la substance blanche qui la connecte avec d’autres aires<br />

cérébrales.<br />

Notons toutefois puisqu’il se rapporte directement à la lecture, ce cas très<br />

intéressant décrit par Andreewsky d’alexie agrammaticale. Ce malade, à<br />

l’instar de M. Ford, ne peut lire que les mots lexicaux comme les noms ou les<br />

verbes et est incapable de lire les mots grammaticaux comme les articles ou les<br />

conjonctions. Ainsi, pour la phrase<br />

« la dame va chez le coiffeur »<br />

il lira dame va coiffeur. Si on demande au malade de lire isolément les mots<br />

de la phrase<br />

« le car ralentit car le moteur chauffe »<br />

il lira car, ralentit car, moteur chauffe. Si on lui demande de lire la phrase, il<br />

lira<br />

car ralentit moteur chauffe<br />

omettant le second car. Alors que la reconnaissance consciente et la<br />

dénomination des mots grammaticaux sont impossibles chez ces alexiques<br />

agrammaticaux, le processus de lecture montre qu’il existe ce que Andreewsky<br />

appelle un filtre syntaxique qui procède à un traitement différencié des mots en<br />

fonction de leur nature : ce filtre est non seulement inconscient mais aussi<br />

appliqué préalablement à la dénomination du mot (Andreewsky & Seron,<br />

1975; Andreewsky, 1980).<br />

Les lésions cérébrales ont donc joué un grand rôle dans la découverte des<br />

mécanismes cérébraux. Certains patients atteints d’une aphasie de Broca, outre<br />

leurs difficultés dans l’usage des mots, peuvent avoir du mal à former des<br />

propositions bien construites ou des phrases grammaticalement correctes<br />

(Changeux, 2002), surtout si elles comportent des propositions subordonnées.<br />

D’autres malades, atteints d’aphasie de Wernicke sont capables de produire un<br />

ersatz de langage, même s’il est dépourvu de toute syntaxe. On observe aussi<br />

des malades ne pouvant plus ranger les mots dans l’ordre correct de la phrase,<br />

99


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

et d’autres qui, par exemple, terminent les mots de manière anormale. Ce qu’il<br />

faut donc retenir, c’est qu’il existe des voies neurales impliquées de manière<br />

sélective dans le traitement syntaxique (Changeux, 2002).<br />

5.2. Apports des nouvelles techniques d’imagerie<br />

cérébrale<br />

Malgré tout, assez peu de malades peuvent être observés et une attaque<br />

cérébrale ne présente que rarement une seule zone touchée à laquelle on<br />

pourrait par la suite affecter un rôle particulier. Les techniques d’imagerie<br />

cérébrale permettent, depuis une vingtaine d’années, d’observer les cerveaux<br />

normaux en fonctionnement et prennent ainsi le relais de l’observation des<br />

lésions cérébrales. Elles permettent d’observer, en trois dimensions, les zones<br />

activées par une activité et de comprendre les réseaux qui se créent lors de<br />

cette réalisation.<br />

On distingue aujourd’hui trois grandes techniques d’imagerie cérébrale.<br />

5.2.1. L'IRMf. : IRM fonctionnelle<br />

Lors de l'examen par IRM (Imagerie par Résonance Magnétique, également<br />

appelée Résonance Magnétique Nucléaire (RMN)), le patient est placé à<br />

l'intérieur d'un tunnel où règne un champ magnétique très intense (de même<br />

nature que celui qui oriente l'aiguille d'une boussole, mais dont l'intensité est<br />

environ 10000 à 15000 fois plus forte). Une fois placé dans ce champ<br />

magnétique, l'ensemble des atomes d'hydrogène (principalement ceux des<br />

molécules d'eau) qui composent notre organisme se comporteront comme des<br />

milliards de boussoles, et s'orienteront tous dans le même sens. Durant de très<br />

brefs intervalles, la machine enverra différents signaux (dits signaux de radio<br />

fréquence) afin de perturber l'orientation de ces atomes. Ces milliards d'atomes<br />

"perturbés" reviendront à leur "position d'origine" dès que possible. En<br />

revenant à leur état "initial", ces atomes, en fonction de leur propriété et de<br />

leur voisinage, émettront à leur tour certains signaux électromagnétiques. Ce<br />

seront ces derniers qui seront à l'origine des images générées par l'IRM. En<br />

d'autres termes, et d'une manière un peu simpliste, l'IRM est en mesure de<br />

100


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

fournir des images à partir de la densité des tissus en atomes d'hydrogène<br />

(densité protonique), donc d’établir une cartographie de la distribution<br />

anatomique de l'eau et de la graisse dans les organes. En modifiant certains<br />

paramètres d'acquisition des images, il sera possible de refléter "les variations<br />

de l'apport sanguin". Ces variations de débit dans le cerveau étant reliées à<br />

l'activité des neurones, il devient possible de les "voir" fonctionner. Le<br />

domaine de l'IRMf s'intéresse exclusivement au cerveau, et reste du domaine<br />

de la recherche en neurologie, en neuro-psychologie et en neuro-psychiatrie.<br />

Les images IRMf sont des cartographies de la distribution anatomique des<br />

variations du débit sanguin (augmentation ou diminution) au niveau de<br />

certaines régions cérébrales, chez un sujet que l'on soumet à une tâche<br />

sensitive ou motrice mettant en jeu les populations neuronales de ces régions.<br />

Elles sont donc réservées actuellement à l'exploration cérébrale.<br />

Figure 26 — Régions activées lors de la lecture de phrases en anglais et de la lecture de<br />

pseudo-mots. Technique d’IRMf. D’après (Bavalier et al., 1997)<br />

5.2.2. La Tomographie par Emission de Positons<br />

La Tomographie par Emission de Positons (TEP) est une technique d'imagerie<br />

médicale fonctionnelle, également appelée métabolique par opposition aux<br />

techniques d'imagerie médicale conventionnelle, dites anatomiques<br />

(Radiologie, Scanner, Imagerie par Résonance Magnétique). Elle est fondée<br />

sur l'administration d'une substance radioactive émettrice de photons gamma,<br />

dont on suit la distribution dans l'organisme avec un détecteur approprié : le<br />

101


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

PETSCAN. En TEP, les isotopes utilisés sont de demi-vie 35 très brève (de<br />

quelques minutes à quelques heures), leur schéma de désintégration est<br />

simple : lors de leur désintégration radioactive, ils émettront un positon (l'anti<br />

particule de l'électron). Ce positon après un parcours très bref dans la matière<br />

(1 à 3 millimètres) rencontrera sa particule sœur, l'électron. De cette rencontre<br />

matière-antimatière, résultera une réaction d'annihilation, les deux particules<br />

disparaîtront en donnant naissance à deux photons. Ces deux photons seront<br />

émis en direction diamétralement opposée (180°) et emporteront avec eux une<br />

énergie constante. Le PETSCAN ne détectera ainsi pas directement le positon,<br />

mais les deux photons émis lors de son annihilation. Le principe du petscan<br />

repose sur la détection simultanée (détection en coïncidence) de ces DEUX<br />

photons.<br />

Ce phénomène d'annihilation se répétera plusieurs milliers de fois par<br />

seconde : le PETSCAN en enregistrant simultanément ces deux photons<br />

tentera de connaître l'origine et le lieu de cette désintégration. Une fois les<br />

informations recueillies par l'ensemble des détecteurs, l'ordinateur sera en<br />

mesure de reconstruire une série de coupes anatomiques du corps<br />

(tomographie), faisant apparaître sous différents contrastes les lieux où a été<br />

détecté le maximum d'annihilations.<br />

5.2.3. Les potentiels évoqués<br />

Les potentiels évoqués sont de potentiels cérébraux à l’intérieur de l’activité<br />

électrique spontanée du cerveau. Un traitement informatique permet de les<br />

soustraire du « bruit de fond » de l’activité électrique normale du cerveau.<br />

Cette focalisation sur certains signaux électriques dont la provenance est bien<br />

localisée permet d’étudier en détail des évènements jusqu’alors noyés dans<br />

l’ensemble des informations électriques. Ils apparaissent en fonction des<br />

événements que le cerveau traite et sont visualisés le plus souvent par des<br />

courbes ayant en abscisse le temps et en ordonnée l’intensité de l’activation<br />

électrique. Ils sont caractérisés par leur polarité (positive ou négative), leur<br />

35 Intervalle de temps au bout duquel la moitié des atomes de l’élément s’est désintégrée.<br />

102


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

latence (c’est-à-dire par leur relation temporelle au stimulus), leur distribution<br />

crânienne (en fonction de la tâche, ils apparaissent à certains endroits<br />

fortement, légèrement ou pas du tout).<br />

Mots sémantiques Mots grammaticaux<br />

Figure 27 — Potentiels évoqués enregistrés durant la lecture de mots de différentes<br />

catégories. D’après (Neville, Mills, & Lawson, 1992)<br />

La technique des potentiels évoqués est de plus en plus utilisée dans les<br />

recherches psycholinguistiques puisque les résultats sont continus, non invasifs<br />

et surtout parce qu’elle offre une résolution temporelle de l’ordre de la milli-<br />

seconde. De plus, la nature multidimensionnelle des potentiels évoqués<br />

(polarité, latence et distribution) permet de qualifier très précisément différents<br />

processus. Ils ont été utilisés de manière de plus en plus systématique dans la<br />

dernière décennie pour différencier les processus langagiers dans les domaines<br />

de la syntaxe et de la sémantique. La figure 27 montre les potentiels évoqués<br />

enregistrés à la surface de la boite crânienne de sujets lisant des mots à contenu<br />

sémantique (verbes, noms et adjectifs) et des mots grammaticaux (articles,<br />

conjonctions). La ligne verticale montre l’apparition du mot. Les différentes<br />

103


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

courbes permettent d’observer les activités électriques de différentes parties du<br />

cerveau en fonction du type d’événement qu’il doit traiter. On peut ainsi<br />

observer pour la région temporale antérieure une onde positive pour les mots<br />

grammaticaux qui n’existe pas pour les mots sémantiques. A l’inverse, une<br />

onde spécifique apparaît dans les aires occipitales pour les mots sémantiques.<br />

Ce qu’on observe donc, c’est une activité électrique spécifique à certains<br />

stimuli dont les caractéristiques temporelles sont très précises.<br />

5.3. Quelques résultats<br />

Les techniques plus récentes d’imagerie cérébrale apportent bien des<br />

précisions aux observations antérieures à partir des lésions cérébrales.<br />

• Par exemple, les travaux des chercheurs américains Dapretto et Bookheimer<br />

montrent la dissociation entre syntaxe et sémantique dans la compréhension de<br />

phrases (Dapretto & Bookheimer, 1999). Ils ont utilisé des phrases-test où le<br />

sujet doit décider s’il y a des différences de sens entre des phrases pourtant très<br />

proches. Pour que les différences soient de nature sémantique, on substitue à<br />

un des mots de la phrase soit un synonyme, soit un autre mot avec une<br />

signification très éloignée. Pour les différences d’ordre syntaxique, on utilise<br />

soit la voie passive ou la voie active, soit un ordre des mots différent. Les<br />

images cérébrales obtenues par les auteurs montrent une activité cérébrale<br />

différente selon le type d’information traité : dans une partie de l’aire de Broca<br />

pour les informations syntaxiques et dans la circonvulation frontale antérieure<br />

gauche pour les informations d’ordre sémantique. Mais les activités<br />

langagières impliquent bien plus de zones cérébrales que les seules aires de<br />

Broca ou de Wernicke. Les expériences mesurant les débits sanguins cérébraux<br />

de sujets confrontés à des environnements linguistiques très différents le<br />

montrent sans équivoque (IRMf). Si on expose des sujets ne parlant que la<br />

langue française à des histoires en langue Tamoul, qu’ils ne connaissent donc<br />

pas, les images cérébrales ne décèleront une activité que dans les aires<br />

auditives primaires et secondaires : le sujet n’a qu’entendu les sons d’une<br />

langue qu’il ne comprend pas. Si on expose les sujets à une liste de mots qu’ils<br />

104


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

peuvent comprendre, on observe alors l’activation supplémentaire de la<br />

circonvolution frontale inférieure gauche. Si les sujets sont confrontés à des<br />

phrases comportant des pseudos-mots ou des mots sémantiquement anormaux,<br />

on observe, en plus des aires auditives une activation des pôles temporaux.<br />

Enfin, l’exposition à une histoire en français, donc enfin compréhensible, offre<br />

les images cérébrales les plus spectaculaires : le cerveau du sujet comprenant<br />

mobilise le plus grand nombre d’aires cérébrales, et en particulier la région<br />

préfrontale gauche (Mazoyer et al., 1997).<br />

Figure 28 — Aires cérébrales activées lors de traitements sémantiques et syntaxiques<br />

• Changeux considère que l’activitation de ces aires préfrontales témoigne de<br />

« l’entrée en activité de neurones qui sont capables de relier entre elles de<br />

multiples unités de traitements disséminées dans l’ensemble du cortex cérébral<br />

et d’inhiber les autres » (Changeux, 2002). Cette mise en relation de territoires<br />

cérébraux ne peut se faire, toujours selon Changeux, que par des<br />

« anticipations qui permettent de saisir ensemble de nombreuses zones céré-<br />

brales ». On revient par là aux deux racines latines du mot<br />

"compréhension" puisque l’activité cérébrale de compréhension ne peut<br />

s’envisager sans cette activation simultanée de zones topographiquement<br />

distinctes, compréhension qui ne peut plus se cantonner dans une activité<br />

séquentielle « d’accumulation de mots et de phrases sans ligne de pensée<br />

définie ».<br />

• Depuis une vingtaine d’années, les observations cérébrales au moyen des<br />

potentiels évoqués sont de plus en plus utilisées pour étudier les différents<br />

composants du traitement du langage. Cette technique, nous l’avons vu, est<br />

particulièrement utile pour observer les décalages temporels d’activation entre<br />

105


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

différentes zones cérébrales. Elle permet de suivre l’activité cérébrale milli-<br />

seconde par milli-seconde et d’observer les structures et les interactions des<br />

sous-processus à l’œuvre dans les tâches complexes. Parmi les premiers<br />

travaux réalisés à l’aide de cette technique, on notera ceux de l’équipe de<br />

Bentin. Ils ont montré que les aspects sémantiques du traitement du langage<br />

correspondent à une vague d’onde négative (negative-going waveform) qui a<br />

lieu environ 400 millisecondes après l’affichage d’un mot, (d’où son nom, « le<br />

composant N400 »). Les violations de la cohérence sémantique sont<br />

significativement associées à de larges amplitudes de N400. Cette zone semble<br />

être le marqueur le plus valide des processus d’intégration sémantique (Bentin,<br />

1987). Les travaux sur les processus cérébraux en rapport avec les traitements<br />

sémantiques sont bien sûr de première importance, et ont permis de préciser les<br />

aires concernées. Par exemple, Halgren et ses collaborateurs, ont fait lire des<br />

phrases se terminant par des mots possibles ou impossibles sur un plan<br />

sémantique, en observant les lecteurs à l’aide d’encéphalographies<br />

magnétiques 36 (Halgren et al., 2002). Comparées à celles conclues par un mot<br />

sémantiquement possible, les phrases terminées incorrectement ont activé un<br />

large champ magnétique sur l’hémisphère gauche à environ 450 ms. Ces<br />

travaux ont permis la mise en évidence d’une multitude de zones proches de<br />

celles activant N400, activées par les processus sémantiques : au pic de N400,<br />

correspond une activité de l’hémisphère gauche comprenant le cortex temporal<br />

antérieur, perisylvien, orbital frontopolaire et dorsolatéral. On voit donc se<br />

dessiner un réseau neuronal géographiquement proche et réagissant dans les<br />

mêmes intervalles temporels qui semble particulièrement actif dans les<br />

traitements sémantiques.<br />

• D’autres études utilisant le même procédé ont cherché à observer différentes<br />

zones cérébrales au cours de tâches langagières. On note ainsi que les<br />

processus syntaxiques, eux, sont corrélés avec deux zones cérébrales<br />

différentes de N400. La première, P600 37 , est corrélée très fortement avec les<br />

anomalies syntaxiques présentées au lecteur, et se manifeste par une onde<br />

36 Technique d’observation cérébrale proche de l’observation des potentiels évoqués, mais<br />

s’appliquant aux champs magnétiques et non plus aux champs électriques.<br />

37 aussi nommée vague positive syntaxique (SPS : syntactic positive shift)<br />

106


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

positive avec un maximum centro-pariétal au bout d’environ 600 ms ; la<br />

deuxième zone réagit de manière beaucoup plus rapide (100 ms) et ne réagit<br />

qu’aux fautes de structure syntaxique. Les travaux de Friederici ont porté sur<br />

l’interaction qui peut exister entre ces différentes zones (Friederici, Steinhauer,<br />

& Frisch, 1999). Le protocole expérimental comportait quatre types de phrase :<br />

phrases correctes ; phrases avec une faute sémantique ; phrase avec une faute<br />

syntaxique ; phrases avec les deux fautes 38 . Les contraintes de l’observation<br />

par potentiels évoqués obligent à présenter les mots un par un de façon à être<br />

certain de prendre les clichés correspondant à un mot. Outre les résultats<br />

habituels (N400 activé sur les violations sémantiques ; les deux autres sur les<br />

violations syntaxiques), tout l’intérêt de cette expérience réside dans l’étude<br />

des phrases comportant une double violation : on observe alors que l’activation<br />

de N400 n’a pas lieu (pas plus que P600), comme si l’activation antérieure de<br />

la zone à 100 ms qui, rappelons-le, réagit uniquement aux violations<br />

syntaxiques bloquait tous les traitements ultérieurs. Dans le même paradigme,<br />

les travaux de Gunter se sont focalisés, à partir de trois expériences différentes,<br />

sur l’observation des violations syntaxiques et sémantiques (Gunter, Stowe, &<br />

Mulder, 1997). Les potentiels évoqués ont également montré que les violations<br />

sémantiques produisent une réponse N400, tandis que les violations<br />

syntaxiques apportent une réponse négative très rapide (150 et 300 ms) puis<br />

une réponse P600. Aucune interaction entre les potentiels précoces syntaxiques<br />

et ceux obtenus par N400 n’a été observée, ce qui évoque encore une fois<br />

l’indépendance des traitements. L’ordre temporel des mots dans la phrase<br />

semble être traité à la fois par les processus précoces (observés par les<br />

potentiels à 100 ms) et par les processus sémantiques (N400), le tout étant<br />

clôturé par une analyse syntaxique a posteriori. Cette double analyse<br />

syntaxique se retrouve dans d’autres travaux comme, par exemple, ceux de<br />

38<br />

Phrase correcte Das Haus wurde bald gebaut.<br />

La maison était bientôt construite.<br />

Violation<br />

Der Priester wurde bald gebaut.<br />

sémantique<br />

Le prêtre était bientôt construit.<br />

Violation<br />

Das Haus wurde vom gebaut.<br />

syntaxique<br />

La maison était par le construite.<br />

Violation<br />

Der Priester wurde vom gebaut.<br />

sémantique et<br />

syntaxique<br />

D’après (Friederici et al., 1999).<br />

Le prêtre était par le construite.<br />

107


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

Hagoort, portant sur des phrases présentées en néerlandais (Hagoort,<br />

Wassenaar, & Brown, 2003) ou de Friederici (Friederici, Hahne, &<br />

Mecklinger, 1996). Toujours en enregistrant les activités cérébrales à l’aide des<br />

potentiels évoqués, les auteurs ont présenté aux sujets des phrases correctes,<br />

d’autres comportant des erreurs sur une catégorie syntaxique requise ou encore<br />

avec des ambiguïtés sur une catégorie syntaxique. Ces phrases sont présentées<br />

soit oralement soit par écrit. Pour les phrases présentées oralement, on observe<br />

une onde négative antérieure gauche pour les violations syntaxiques mais pas<br />

pour les ambiguïtés. Pour les deux catégories, on observe une onde positive<br />

centro-pariétale. Quand les phrases sont présentées à l’écrit, les mêmes aires<br />

cérébrales sont activées au même moment que précédemment. Ces données<br />

suggèrent que l’analyseur syntaxique obéit à un modèle de fonctionnement à<br />

deux étapes : une première étape, très précoce, où la structure est construite et<br />

une deuxième où prennent place les différents rôles thématiques et si<br />

nécessaire, une ré-analyse syntaxique. La première étape de l’analyseur<br />

syntaxique semble liée à des ondes négatives dans les zones antérieures<br />

gauches du cerveau, et la deuxième est corrélée avec des ondes positives plus<br />

tardives dans les zones centro-pariétales. Friederici et son équipe ont précisé,<br />

quelques années plus tard, les différentes zones concernées (Friederici,<br />

Ruschemeyer, Hahne, & Fiebach, 2003) : tout indique que les processus<br />

sémantiques et syntaxiques sont portés par un réseau neuronal temporo-frontal,<br />

avec des aires distinctes spécialisées dans les processus syntaxiques et<br />

sémantiques.<br />

5.4. Conclusion<br />

Les travaux de recherche, extrêmement nombreux, semblent aller très<br />

majoritairement dans la même direction, à savoir l’autonomie des processus<br />

syntaxiques et sémantiques, autonomie observée à la fois par les localisations<br />

cérébrales et les temporalités différentes. Il semble donc que les observations à<br />

l’aide de l’imagerie cérébrale corroborent les modèles explicatifs que nous<br />

avons décrits plus haut, notamment cette observation de la double activation<br />

cérébrale en liaison avec la syntaxe, à l’œuvre dans l’établissement de la<br />

108


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

structure de la phrase pour la première et dans la réanalyse pour la seconde.<br />

Toutefois, un certain nombre de remarques méthodologiques s’imposent.<br />

Dans les expériences d’imageries cérébrales, on a recours la plupart du temps à<br />

une présentation mot à mot (automatique ou gérée par le sujet) des phrases<br />

lues, souvent avec un délai important entre deux mots de façon à pouvoir<br />

affecter un événement cérébral (une image) à un mot. D’autres types<br />

d’expériences demandent un jugement sur la grammaticalité d’une phrase mais<br />

peu de travaux supposent que l’effectuation de ce jugement est susceptible<br />

d’apparaître dans les phénomènes cérébraux observés, alors que les chercheurs<br />

qui le supposent trouvent que la tâche à accomplir influe grandement sur les<br />

images obtenues (Friederici, Opitz, & von Cramon, 2000). D’autres encore<br />

demandent de répondre à une question après la présentation du stimulus,<br />

obligeant les sujets à une opération supplémentaire incluant la mémoire à<br />

court-terme (Kang, Constable, Gore, & Avrutin, 1999). Il semble bien évident<br />

que ces contraintes expérimentales nous éloignent d’une situation de lecture<br />

fluide où le sujet n’a d’autres contraintes que de comprendre le texte. Certes,<br />

ces remarques n’invalident pas les conclusions proposées par les différents<br />

auteurs, mais il nous faut garder en mémoire que les protocoles d’observation<br />

des mécanismes à l’œuvre dans les activités cérébrales complexes influent sur<br />

les processus eux-mêmes, donc sur ce qui est observé.<br />

Sans doute plus gênante encore est la présentation des mots eux-mêmes. Dans<br />

la lecture normale d’un texte, l’œil est à même de traiter un grand nombre<br />

d’informations, pas toujours de manière consciente. Les présentations en APS,<br />

ou mot à mot, empêchent de fait l’œil de percevoir les informations. Par ce<br />

biais, on n’est plus en train d’étudier la lecture mais de recueillir les effets d’un<br />

protocole expérimental mis en place pour étudier la lecture. Encore une fois,<br />

ces remarques rejoignent celles de Rayner quand il déclare que toutes les<br />

manipulations qui tentent de supprimer les processus travaillant à partir des<br />

informations parafovéales ou qui obligent les lecteurs à passer par un point de<br />

fixation particulier modifient les processus normaux de lecture (Rayner &<br />

Pollatsek, 1989). Cependant, et même si les contraintes de présentation<br />

modifient notablement la situation de lecture en interdisant la vision<br />

109


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

parafovéale, dont on sait par ailleurs toute l’importance, l’ensemble des<br />

résultats convergent pour confirmer la préséance du traitement syntaxique dans<br />

la temporalité des traitements langagiers.<br />

Les observations de la neuro-imagerie interrogent à leur manière les modèles<br />

du fonctionnement cérébral que nous avons exposés au chapitre précédent. De<br />

prime abord, on pourrait inférer de la préséance temporelle des processus<br />

syntaxiques et de leur localisation cérébrale qu’ils sont purement syntaxiques,<br />

au sens où ils ne travailleraient qu’à partir d’informations syntaxiques. Dans ce<br />

cas, nous opterions pour des modèles informationnellement cloisonnés et<br />

sériels. Toutefois, même si ces observations issues de la neuro-imagerie<br />

permettent sans conteste de préciser que certaines zones cérébrales sont<br />

particulièrement actives lors du traitement de la syntaxe, (lors de<br />

l’établissement du cadre structural de la phrase parcourue, cf. l’onde N100),<br />

d’autres travaux d’imagerie cérébrale témoignent que ces mêmes zones sont<br />

également actives (dans les mêmes limites temporelles) lors de tâches non<br />

linguistiques mais supposant l’établissement, la création d’une structure en<br />

général (Hoen & Dominey, 2000). En conséquence, les zones qui semblent être<br />

à l’œuvre dans cette création structurale sont susceptibles de travailler à partir<br />

d’informations de types très différents, linguistiques (à l’intérieur desquels on<br />

peut différencier au moins sémantique et syntaxique) ou pas. Dans ce cas, nous<br />

rejoindrions les descriptions des modèles interactifs. Ce que nous rapportions<br />

de Changeux au début de ce chapitre va dans ce sens, quand il insistait sur la<br />

nécessaire mise en relation de territoires cérébraux qui ne peut se faire que par<br />

des « anticipations » qui permettent de « saisir ensemble » de nombreuses<br />

zones cérébrales. On est donc bien loin de la notion d’encapsulage puisque le<br />

matériau à partir duquel ce réseau spécialisé dans les réponses syntaxiques<br />

travaille, ne semble pas être de nature exclusivement syntaxique (Hoen et al.,<br />

2003). Ce que nous suggèrent alors ces données, c’est plutôt l’existence d’une<br />

capacité, inhérente au système cérébral, à créer très rapidement un cadre<br />

structurel dans lequel des informations vont s’intégrer par la suite. Ce type de<br />

fonctionnement est brillamment décrit par Berthoz quand il s’intéresse à ce<br />

qu’il nomme la machine proactive (Berthoz, 1997). On le voit, les<br />

informations recueillies par l’imagerie cérébrale sont cohérentes avec le<br />

110


Approches théoriques<br />

Les observations neurophysiologiques<br />

modèle de Koriat. Quand un lecteur commence une nouvelle phrase, sa<br />

première activité, c’est de construire le cadre structurel qui sera rempli, dans<br />

un second temps, par des informations d’ordre sémantique. Il est donc tout à<br />

fait normal d’observer que les zones cérébrales s’activant les premières sont<br />

celles habituellement décrites pour participer en général à l’élaboration d’une<br />

structure et, dans ce cas, au repérage d’informations syntaxiques.<br />

111


Deuxième partie :<br />

Approches expérimentales<br />

112


Chapitre 6.<br />

Hypothèses<br />

Approches expérimentales<br />

Hypothèses<br />

Plusieurs hypothèses demeurent concurrentes dans l’élucidation du rôle de la<br />

syntaxe dans les processus de lecture. Si le modèle de Koriat, élaboré pour<br />

rendre compte de l’effet d’oubli de lettres, semble faire largement écho aux<br />

observations du fonctionnement cérébral, dans la mesure où il prend appui sur<br />

la préséance de l’analyse syntaxique, il reste un grand nombre de questions en<br />

suspens.<br />

Les hypothèses que nous allons présenter et les dispositifs expérimentaux mis<br />

en place pour tenter d’y répondre sont les fruits de l’état de la question que<br />

nous avons présentée précédemment. Ce n’est qu’après les avoir testés que<br />

nous engagerons un travail expérimental de nature pédagogique et qui fera<br />

l’objet de la troisième partie de ce travail.<br />

Nous retiendrons donc quatre hypothèses dans la mesure où les réponses qui<br />

leur seront données peuvent influer sur les options d’un enseignement<br />

renouvelé de la lecture.<br />

6.1. Première hypothèse<br />

Le modèle de Koriat suppose que l’inégal oubli de lettres est généré par le rôle<br />

des mots dans l’organisation de la phrase. A l’inverse, sous l’influence d’Alice<br />

Healy, cet effet s’expliquerait au niveau de l’accès au mot. Dans leurs<br />

publications les plus récentes, ces deux auteurs suggèrent que les deux causes<br />

sont susceptibles d’intervenir dans l’effet observé d’oubli de lettres. Dans ces<br />

conditions, il nous semble nécessaire d’approfondir l’étude de l’influence<br />

respective des deux modèles et de leur rapport.<br />

Ces aspects ne sont pas sans incidence sur la pédagogie de la lecture. Toutes<br />

les variantes du modèle de Healy insistent sur l’importance de la familiarité du<br />

mot dans sa reconnaissance. Cette familiarité s’acquiert par une fréquentation<br />

113


Approches expérimentales<br />

Hypothèses<br />

régulière des textes et la rencontre, en contexte, des différents items lexicaux.<br />

Si la fréquence est l’élément le plus important, l’oubli de lettres viendra donc<br />

comme une conséquence de la pratique de la lecture. Si, au contraire, la<br />

construction des cadres syntaxiques était l’élément le plus prégnant, on<br />

pourrait alors se demander s’il ne serait pas utile de développer une conscience<br />

syntaxique chez les apprentis lecteurs.<br />

Nous étudierons l’influence et le rapport de la fréquence et du rôle syntaxique<br />

des mots dans l’effet d’oubli de lettres grâce à deux modalités expérimentales :<br />

• En mettant les deux effets en concurrence dans un même modèle explicatif.<br />

• En observant les effets du désordre dans un texte, puisque les mots y gardent<br />

leur fréquence mais y perdent leur rôle.<br />

La deuxième expérimentation du chapitre 8 testera l’hypothèse nulle n°1 : le<br />

taux d’oubli de lettre dans les mots dépend plus de la fréquence des mots que<br />

de leur rôle syntaxique dans la phrase.<br />

6.2. Deuxième hypothèse<br />

La deuxième question est celle de la taille des unités syntaxiques construites<br />

lors de la lecture. Si Koriat a débuté ses travaux en envisageant que ces unités<br />

devaient être de taille assez réduite (de l’ordre d’un syntagme nominal), des<br />

travaux plus récents (Musseler et al., 2000) ont montré qu’elles pouvaient être<br />

plus longues. La question est d’importance puisqu’elle éclaire la taille des<br />

unités que les processus cérébraux sont susceptibles d’anticiper, c’est-à-dire,<br />

comme l’explique Berthoz, la taille des unités que le cerveau peut combiner et<br />

avec lesquelles il peut « jouer » à l’avance. Autrement dit, le lecteur est-il<br />

tributaire d’une prise d’informations séquentielle et d’une construction<br />

syntaxique progressive de la phrase qu’il parcourt ou, au contraire, peut-il<br />

construire a priori des cadres syntaxiques étendus dont il va, par la suite,<br />

vérifier la pertinence ?<br />

114


Approches expérimentales<br />

Hypothèses<br />

La présentation des travaux sur la syntaxe nous a permis de mieux cerner la<br />

notion de constituants et de projections maximales de têtes (fonctionnelles ou<br />

non) commandant ce constituant. On a vu également que ces constituants ne se<br />

limitaient pas, d’un point de vue théorique, à ces projections maximales de tête<br />

lexicale : le fonctionnement est le même sur des unités plus vastes comme une<br />

phrase, à travers le concept de syntagme flexionnel, lequel peut être le<br />

complément d’un complémenteur.<br />

Nous rappelions plus haut l’importance de ces mots fonctionnels dans<br />

l’architecture de la théorie syntaxique. Pour Pinker, ce sont des « fragments de<br />

grammaire cristallisée » dans la mesure où ils commandent et déterminent des<br />

syntagmes plus grands dans lesquels s’insèrent les syntagmes nominaux,<br />

verbaux et adjectivaux. Pinker considère qu’ils fournissent un échafaudage<br />

pour la phrase (Pinker, 1999). En conséquence, est-il possible qu’on observe<br />

une différence d’oubli entre ces fragments cristallisés, dans la mesure où ils ne<br />

« servent » pas de la même façon l’échafaudage de la phrase ? Les mots qui<br />

introduisent les syntagmes permettent d’anticiper une taille des unités<br />

phrastiques qu’ils commandent : un article introduit nécessairement un<br />

syntagme nominal dont la forme simple reste assez courte ; une préposition<br />

introduit un syntagme prépositionnel dont la taille standard reste également<br />

réduite même si elle est plus importante que celle du simple syntagme<br />

nominal ; enfin la liaison de différentes propositions au sein d’une même<br />

phrase par la subordination ou la coordination révèle une organisation de la<br />

structure de la phrase à plus grande échelle.<br />

Cette recherche de différences d’oubli au sein de la classe fermée des mots<br />

fonctionnels rejoint une préoccupation de Koriat (Koriat & Greenberg, 1996b).<br />

D’après le modèle de lecture structurale, le fait d’oublier des lettres dans un<br />

article montre que le lecteur s’en est servi pour construire l’unité<br />

syntagmatique qui y correspond ; s’il oublie une lettre dans une préposition<br />

c’est parce qu’il s’en est servi pour construire un syntagme prépositionnel et<br />

s’il oublie des lettres dans des conjonctions de subordination, c’est qu’il s’en<br />

est servi pour construire une longue unité subordonnée propre aux phrases<br />

complexes. Ainsi, l’observation de différences d’oubli à l’intérieur de la<br />

115


Approches expérimentales<br />

Hypothèses<br />

catégorie des mots à rôle syntaxique, pourrait renseigner sur la taille des unités<br />

construites par le lecteur, donc sur le processus de lecture lui-même.<br />

La première et la deuxième expérimentation du chapitre 8 testeront donc<br />

l’hypothèse nulle n°2 : la nature grammaticale des mots fonctionnels n’a aucun<br />

effet sur le taux d’oubli de lettres.<br />

6.3. Troisième hypothèse<br />

Nous situons cette hypothèse à la croisée des chapitres sur la vision et sur le<br />

modèle de Koriat. Le chapitre sur la vision nous a permis de mieux cerner les<br />

différentes informations visuelles avec lesquelles le cerveau est amené à<br />

travailler. Nous rappelions d’une part l’importance de la vision parafovéale<br />

dans les processus de lecture et d’autre part la grande part des processus<br />

inconscients dans la perception, tout en insistant sur le fait relativement<br />

nouveau, que ces informations inconscientes servent de supports à des<br />

manipulations cognitives (Dehaene et al., 1998; Naccache & Dehaene, 2001).<br />

Mais la question du rôle des informations parafovéales dans l’établissement<br />

des cadres syntaxiques reste entière. Le lecteur serait-il capable de repérer la<br />

structure d’une phrase inconsciemment perçue ? Koriat a émis cette hypothèse<br />

(Koriat & Greenberg, 1996b) mais n’a jamais mis en place de protocoles pour<br />

la vérifier. Un lecteur peut-il construire, au moyen d’informations obtenues par<br />

sa vision périphérique, une hypothèse sur le cadre syntaxique de la phrase ?<br />

Plus précisément, peut-il mettre en relation une perception inconsciente avec la<br />

connaissance qu’il a du fonctionnement de la langue, ici sur un plan purement<br />

syntaxique ? Cette construction instantanée et inconsciente d’un cadre<br />

syntaxique permettrait d’éclairer le modèle de lecture structurale de Koriat. En<br />

effet, deux grands schémas peuvent expliquer la construction des cadres<br />

syntaxiques :<br />

• La construction se fait à partir du croisement de ce que le lecteur a déjà<br />

rencontré dans le texte et des connaissances qu’il a sur la syntaxe de la langue.<br />

116


Approches expérimentales<br />

Hypothèses<br />

Le lecteur serait ici dans une exploitation de l’amont du texte et dans ce cas,<br />

les informations parafovéales sont inutiles.<br />

• La construction se fait à partir du croisement des informations perçues<br />

parafovéalement et de leur mise en relation avec les connaissances que le<br />

lecteur a sur la syntaxe. Cette explication repose avant tout sur les différents<br />

travaux que nous avons présentés au cours du chapitre 3 sur le rôle de la vision<br />

parafovéale dans la lecture.<br />

Si le premier schéma est le seul avéré, alors le programme pédagogique devrait<br />

s’appuyer sur des inférences à partir du connu pour construire le squelette de<br />

ce qui va être lu. Si le deuxième l’est également, alors le programme<br />

pédagogique devra chercher aussi à exploiter au mieux les informations<br />

parafovéales et leur utilisation dans l’établissement du cadre syntaxique.<br />

L’expérimentation relatée au chapitre 10 testera l’hypothèse nulle n°3 : les<br />

informations parafovéales n’interviennent pas pour prédire la structure<br />

syntaxique.<br />

6.4. Quatrième hypothèse<br />

Comme nous l’avons remarqué à plusieurs reprises dans la première partie, la<br />

quasi totalité des recherches portant sur l’observation des processus<br />

syntaxiques chez les lecteurs ne différencie pas les sujets en fonction de leur<br />

niveau de lecture, que ce soit par la vitesse de lecture ou par la compréhension.<br />

On peut trouver dans la littérature des mises en rapport de différentes habiletés<br />

(donc aussi syntaxiques) et du niveau de lecture (Abrahamsen & Shelton,<br />

1989; Bentin, Deutsch, & Liberman, 1990; Gaux & Gombert, 1999).<br />

Cependant, la littérature reste peu abondante pour ce qui est de l’observation<br />

de lecteurs normaux et adultes. Un des rares exemples montre que les bons<br />

compreneurs sont plus performants que les compreneurs moyens dans une<br />

tâche de jugement syntaxique qui leur demande de décider si deux mots<br />

présentés ont la même fonction grammaticale dans une phrase, mais qu’il n’y<br />

pas de différence entre eux devant une tâche de jugement sémantique (Cupples<br />

117


Approches expérimentales<br />

Hypothèses<br />

& Holmes, 1992). Cependant, les tâches de jugements syntaxiques sont des<br />

prises de décision a posteriori sur le rôle de mots et ne sont donc en rien<br />

assimilables à la construction, au cours de la lecture, de la structure syntaxique<br />

de la phrase.<br />

Nous pouvons supposer qu’un meilleur lecteur élabore des cadres syntaxiques<br />

de manière plus performante qu’un lecteur moins habile. D’après le modèle de<br />

Koriat, une fois le cadre construit, le lecteur le garnit d’informations<br />

sémantiques sur lesquelles se focalise alors son attention. Le lecteur, dont la<br />

construction structurale est plus laborieuse, dans la mesure où elle est moins<br />

"immédiate", devrait mener de front (de manières séquentielles) les deux<br />

processus (syntaxiques et sémantiques) et donc consacrer moins d’attention au<br />

sens de ce qu’il lit. Un élément de réponse pourrait être avancé s’il était montré<br />

à travers une épreuve d’oubli de lettres, que, meilleur lecteur on est, plus on<br />

oublie les lettres dans les mots qui organisent la syntaxe de la phrase, parce<br />

que la structure aurait déjà été construite et que tout le travail de lecture<br />

porterait alors sur l’intégration des informations portant le sens de la phrase.<br />

Si le lien entre habileté dans la compréhension et différentiel d’oubli plus<br />

important entre les mots à rôle syntaxique et les mots à rôle sémantique était<br />

confirmé, alors il deviendrait indispensable, pour le pédagogue, de vérifier si,<br />

en retour, un entraînement spécifiquement conçu pour développer l’habileté<br />

dans la construction première des cadres syntaxiques bénéficie au lecteur, en<br />

terme de compréhension et/ou de vitesse de lecture.<br />

L’expérimentation relatée au chapitre 9 testera l’hypothèse nulle n°4 : la<br />

différence d’oubli de lettres entre les mots organisant la syntaxe et les autres<br />

n’est pas liée au niveau de compréhension et/de vitesse des lecteurs.<br />

Le travail sur cette quatrième hypothèse nécessite d’avaluer le niveau de<br />

lecture d’une population expérimentale. C’est par cette évaluation que<br />

commence notre deuxième partie.<br />

118


6.4.1. Récapitulatif<br />

Approches expérimentales<br />

Hypothèses<br />

Hypothèse nulle Dispositif d’étude<br />

1 Le taux d’oubli de lettres dans les mots<br />

dépend plus de la fréquence des mots que de<br />

leur rôle syntaxique dans la phrase.<br />

2 La nature grammaticale des mots fonctionnels<br />

n’a aucun effet sur le taux d’oubli de lettres.<br />

3 Les informations parafovéales n’interviennent<br />

pas pour prédire la structure syntaxique.<br />

4 La différence d’oubli de lettres entre les mots<br />

organisant la syntaxe et les autres n’est pas<br />

liée au niveau de compréhension et/de vitesse<br />

des lecteurs.<br />

Chapitre 8 :<br />

expérimentation 2<br />

Chapitre 8 :<br />

expérimentation 1 & 2<br />

Chapitre 10<br />

expérimentation 1<br />

Chapitres 7 & 9.<br />

119


Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

Chapitre 7.<br />

Les performances en lecture de la population<br />

expérimentale<br />

Dans les chapitres suivants, afin de tester nos différentes hypothèses, nous<br />

utiliserons les résultats d’une seule population précisément définie dans<br />

différentes épreuves de lecture. Soixante-quatre adultes, tous enseignants, donc<br />

au moins titulaires du baccalauréat, vont passer l’ensemble des épreuves que<br />

nous allons décrire dans cette deuxième partie. L’âge moyen est de 40,7 ans,<br />

avec un maximum de 58 ans et un benjamin de 26 ans. L’âge médian est de 41<br />

ans. La distribution en âge de la population est normale (Test de Kolmogorov-<br />

Smirnov d = 0,071, p>0,20).<br />

On dénombre 16 hommes pour 48 femmes. Cette répartition 25% / 75% ne<br />

saurait étonner dans le monde enseignant où la surreprésentation féminine est<br />

la règle. On note que les hommes sont légèrement plus âgés que les femmes<br />

avec respectivement une moyenne d’âge de 42,2 contre 39 ans, différence à la<br />

limite de la significativité : l’analyse de variance montre une probabilité<br />

d’erreur de l’ordre de 12 % (F(1, 59) = 3,0878, p = ,08407).<br />

7.1. Deux épreuves de lecture<br />

Comme annoncé, nous mettrons en rapport la capacité des lecteurs à construire<br />

des cadres syntaxiques avec leur niveau de lecture. Pour évaluer leur niveau en<br />

lecture, les 64 individus composant notre population d’étude ont passé 2<br />

épreuves de manière à couvrir des situations de lecture différentes et<br />

représentatives de ce qu’on attend d’un lecteur performant.<br />

120


7.1.1. Epreuve n°1 : Lecture de textes courts<br />

Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

La première épreuve tente d’évaluer la performance dans une forme de lecture<br />

très courante, sans doute à l’œuvre dans plus de 60 % des situations ordinaires,<br />

celle où il s’agit de prendre connaissance simplement de l’explicite d’un texte,<br />

ce qui correspond à ce que l'ex Direction des Études et Prospective du<br />

Ministère de l'Éducation Nationale décrivait comme une "compétence<br />

approfondie" (Vugalic, 1996).<br />

7.1.1.1. Déroulement<br />

L’épreuve se déroule sur ordinateur dont la résolution d’écran est contrôlée<br />

(800*600). Chacun des neuf textes s’affiche, le sujet indique, en pressant une<br />

touche du clavier, qu'il en a terminé la lecture et répond alors à une question.<br />

Les textes sont diversifiés entre presse, documentaire et fiction et sont d’une<br />

taille similaire d’environ 20 lignes et de même niveau de difficulté aussi bien<br />

pour le lexique employé que pour la complexité des phrases. L’épreuve s’arrête<br />

lorsque 2 réponses correctes sont données à la suite. Les questions portent sur<br />

des points explicitement présents dans le texte et sont systématiquement<br />

introduites par la formule « Le texte parle :» suivie de trois propositions parmi<br />

lesquelles une seule est correcte. Les documents (textes et questions) sont<br />

présentés dans l’annexe 1.1.1.<br />

7.1.1.2. Variables primaires<br />

La compréhension<br />

On enregistre le numéro du texte auquel le sujet s’est arrêté. Un score 2<br />

signifie qu’on a satisfait à la condition (2 bonnes réponses de suite) dès le<br />

deuxième texte. Ce nombre de textes lus est ensuite transformé en un nombre<br />

de points s’échelonnant de 0 (pour 9 textes lus, c’est-à-dire quand on n’a<br />

jamais réussi à répondre correctement deux fois de suite) à 100 (quand on a<br />

121


Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

bien répondu aux deux premiers textes présentés) 39 . Le tableau 4 présente les<br />

statistiques descriptives de cette compréhension.<br />

Tableau 4 — Statistiques descriptives de la compréhension. Epreuves de lecture n°1.<br />

La vitesse de lecture<br />

Elle est calculée en faisant la moyenne de la vitesse de chacun des textes lus.<br />

Le tableau 5 présente les résultats principaux pour cette variable.<br />

Moyenne Médiane Ecart-Type Minimum Maximum<br />

18202 17714 5600,58 11759 40128<br />

Tableau 5 — Statistiques descriptives de la vitesse de lecture. Epreuves de lecture n°1.<br />

Plus de 18000 mots/heure de moyenne pour cette population, c’est une<br />

performance qui correspond à des empans moyens de 8 à 9 signes lors de<br />

chaque fixation. La vitesse la plus faible est à peine supérieure à celle du mot à<br />

mot et la vitesse la plus grande correspond, en lecture intégrale, à des empans<br />

moyens proches de 4 mots. Notons que le lecteur le plus rapide satisfait<br />

néanmoins à la condition des 2 réponses correctes consécutives dès le 4 ème<br />

texte, ce qui lui vaut un score de compréhension de 71 points qui est égal à la<br />

la médiane.<br />

Moyenne Médiane Ecart-type Minimum Maximum<br />

78,86 71 21,68 0 100<br />

7.1.2. Epreuve n°2 : Lecture d’un texte long et plurisémique<br />

Une seconde épreuve fait travailler sur l’implicite du texte, ce que l'ex DEP<br />

dénommait "compétence remarquable" et dont semblerait disposer moins de<br />

20 % des élèves entrant en sixième. Il s’agit de franchir ce que dit le texte pour<br />

atteindre l’intention de l’auteur et apprécier les moyens qu’il emploie.<br />

39<br />

La transformation linéaire se fait au moyen de la formule<br />

Points = (-100/7)*(Nombre de textes lus) + 128,5714.<br />

Cette formule correspond à la courbe droite passant par les points (9 textes lus, 0 point) et (2 textes lus,<br />

100points).<br />

122


7.1.2.1. Déroulement<br />

Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

Un texte de fiction de Gianni Rodari, long de 1526 mots, est présenté sur un<br />

écran d’ordinateur ; ce texte permet de nombreuses interprétations, en partie<br />

par l'usage que fait l'auteur de différents épilogues. Le sujet peut parcourir à sa<br />

guise les 9 pages écran pendant le temps qu’il estime nécessaire. Ensuite, il<br />

répond à 12 questions par un système de QCM, le texte n’étant alors plus<br />

consultable. Un barème a été établi par un groupe de juges formés<br />

d'enseignants et de bibliothécaires pour décrire des degrés d'interprétation et ne<br />

pas s'enfermer dans le tout ou rien. Ainsi, toutes les réponses proposées sont<br />

possibles mais certaines témoignent d'un niveau plus approfondi de<br />

compréhension.<br />

Le degré de compréhension est donc calculé en s'efforçant de correspondre aux<br />

définitions de la lecture experte d'un texte littéraire, se rapprochant ainsi de ce<br />

qu’il est permis d’attendre à l’entrée des classes de premier cycle de<br />

l'enseignement secondaire. Ce score de compréhension peut s’échelonner de<br />

15 à 94 points.<br />

Les documents sont présentés dans l’annexe 1.1.2.<br />

7.1.2.2. Variables primaires<br />

La vitesse de lecture en mots/heure<br />

Moyenne Médiane Écart-type Minimum Maximum<br />

20393 19607 5701 10258 35346<br />

Tableau 6 — Statistiques descriptives de la vitesse de lecture. Epreuves de lecture n°2.<br />

La vitesse est ici légèrement supérieure à celle des textes courts, ce qui<br />

témoigne en faveur de l’adaptation des stratégies à la tâche. Toutefois, les<br />

individus ayant des vitesses lentes restent lents quoiqu’il arrive, sans doute par<br />

impossibilité technique de faire autrement.<br />

123


La compréhension<br />

Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

Le score est la somme des questions 1 à 11 à laquelle s’ajoutent les 2/3 de la<br />

somme des 5 questions classées à la question 12. Le maximum possible est 94<br />

(voir l’annexe 1.1.2.2 pour une description détaillée du calcul des points).<br />

Moyenne Médiane Ecart-type Minimum Maximum<br />

76,68 79,50 9,77992 40,00000 91,00000<br />

Tableau 7 — Statistiques descriptives de la compréhension. Epreuves de lecture n°2.<br />

7.2. Commentaires sur les variables primaires<br />

Ces épreuves ont maintenant été passées par des sujets de différents âges à<br />

l’occasion de travaux antérieurs (Foucambert, 1997; Foucambert, 2000). Le<br />

tableau 8 présente les différents résultats issus de ces travaux :<br />

Epreuve n°1 Epreuve n°2<br />

Références Effectif Niveau Compr. Vitesse Compr. Vitesse<br />

Foucambert, 1997 59 CM2 14940 54,22 11835<br />

Foucambert, 2000 85 6 ème 14574 57,41 14331<br />

Etude présente 64 Adulte 78 18202 76,68 20393<br />

Tableau 8 — Récapitulatif des variables issues des mêmes épreuves selon les âges.<br />

La compréhension de l’épreuve n°1 des épreuves passées en CM2 et en 6 ème<br />

n’a pas été rapportée car elle avait été calculée d’une manière légèrement<br />

différente. Si les élèves de CM2 et de sixième (testés dans les deux cas au mois<br />

de juin), ont des vitesses et des compréhensions comparables, les résultats des<br />

adultes montrent une avancée significative 40 que ce soit en vitesse ou en<br />

compréhension. Malgré cette élévation bien compréhensible du niveau de<br />

lecture chez des adultes lettrés, on note malgré tout une assez forte dispersion<br />

interne, puisque les vitesses de lecture varient d’un facteur 3 entre les plus<br />

40<br />

Le calcul des T de Student montre une différence significative à p


Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

rapides et les plus lents, alors que les compréhensions vont du simple au<br />

double pour l’épreuve n°2.<br />

Nous précisions déjà lors du travail publié en 2000 l’absence de corrélation<br />

entre les vitesses de lecture et les compréhensions. Les données relevées sur<br />

notre population ne montrent une corrélation significative ni à l’intérieur de<br />

l’épreuve n°1 (r = 0,06, p < 0,65), ni à l’intérieur de la deuxième épreuve<br />

(r = -0,05, p < 0,7). Ce résultat est cohérent avec un certain nombre de travaux<br />

antérieurs (Underwood, Hubbard, & Wilkinson, 1990; Calef, Pieper, & Coffey,<br />

1999).<br />

7.3. Construction des indices du niveau de lecture<br />

Les deux épreuves différentes utilisées pour construire la performance de<br />

lecture nous semblent révélatrices de ce qui attend un lecteur dans sa pratique<br />

quotidienne :<br />

• parcourir des textes relativement simples pour en extraire de l’explicite<br />

• conduire une lecture savante sur un texte.<br />

Deux questions se posent pour extraire de ces quatre variables primaires des<br />

informations pertinentes. La première est de savoir comment rendre<br />

complètement indépendantes les vitesses et les compréhensions de chacun des<br />

individus. Cette séparation s’impose car nous chercherons, dans la suite de ce<br />

travail, à mettre en rapport la vitesse et la compréhension avec l’oubli de<br />

lettres. Le deuxième est de s’assurer que les phénomènes illustrés par les<br />

valeurs numériques sont suffisamment homogènes. Pour répondre à ces deux<br />

impératifs, il nous a semblé qu’une Analyse en Composante Principale était<br />

une méthode appropriée. Plutôt que de simplement additionner les résultats<br />

obtenus par les sujets, nous avons construit différents indices à partir des axes<br />

d’une Analyse en Composantes Principales. Ce type d'analyse factorielle est en<br />

effet particulièrement utile quand on veut synthétiser plusieurs variables à<br />

partir des liaisons qu’elles entretiennent. Les facteurs construits par l’analyse<br />

en composantes principales sont obtenus par des "combinaisons linéaires" des<br />

125


Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

variables d’origine. L’analyse en composantes principales calcule d’abord la<br />

droite pour laquelle la variance des individus est maximale et qui est appelée la<br />

première composante principale 41 . Ensuite, une deuxième composante<br />

principale est recherchée, sous deux conditions :<br />

• avoir une corrélation linéaire nulle avec la première<br />

• avoir, à son tour, la plus grande variance.<br />

Ainsi, l’analyse en composantes principales en éliminant successivement les<br />

corrélations multiples entre les résultats aux différentes épreuves permet de<br />

décomposer chaque épreuve en fonction des liens multiples que son résultat<br />

entretient avec les autres. Cette analyse aboutit à remplacer ici les résultats des<br />

2 épreuves par 4 composantes plus ou moins simultanément à l’œuvre dans<br />

chaque résultat.<br />

7.3.1. Résultats de l’ACP<br />

Les quatre variables primaires issues des deux épreuves sont les variables<br />

actives qui permettent de construire 4 facteurs.<br />

Axe Valeur propre<br />

Pourcentage de la<br />

variance expliquée<br />

Valeur<br />

propre<br />

cumulée<br />

Pourcentage<br />

cumulé<br />

1 1,790168 44,75420 1,790168 44,7542<br />

2 1,071344 26,78359 2,861512 71,5378<br />

3 0,945825 23,64562 3,807337 95,1834<br />

4 0,192663 4,81659 4,000000 100,0000<br />

Tableau 9 — Résultats de l’ACP : Variance expliquée et valeurs propres de chacun des axes.<br />

Les trois premiers axes de l’analyse rendent compte, à eux seuls, de plus de<br />

95% de la variance totale ; la figure 29 les présente.<br />

41 Cette explication du fonctionnement de l’analyse en composantes principales doit beaucoup à<br />

(Philippeau, 1986)<br />

126


Fact. 2 : 26,78%<br />

1,0<br />

0,5<br />

0,0<br />

-0,5<br />

-1,0<br />

Vitesse 1<br />

Vitesse 2<br />

Compréhension 2<br />

Compréhension 1<br />

-1,0 -0,5 0, 0 0,5 1,0<br />

Fact. 1 : 44,75%<br />

Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

Figure 29 — Facteur 1, 2 et 3 de l'ACP sur les épreuves de lecture (Vitesse 1 et<br />

Compréhension 1 pour l’épreuve 1 ; Vitesse 2 et Compréhension 2 pour l’épreuve 2)<br />

Fact. 3 : 23,65%<br />

Vitesse 2<br />

Vitesse 1<br />

Compréhension 1<br />

Compréhension 2<br />

-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0<br />

Fact. 2 : 26,78%<br />

On remarque que le premier axe est construit par les deux vitesses de lecture<br />

alors que le deuxième l’est par les deux scores de compréhension. Le troisième<br />

axe, quant à lui, oppose les compréhensions issues des deux épreuves. En<br />

conséquence, l’espace proposé par les trois premiers axes représente bien la<br />

compétence générale en lecture, en tenant compte aussi bien des phénomènes<br />

qui unissent les vitesses de lecture (axe 1) que de ceux qui rapprochent les<br />

processus à l’œuvre dans les deux compréhensions (axe 2). Le troisième axe<br />

différencie les processus de compréhension entre ceux assez factuels d’un<br />

texte simple et ceux plus profonds d’un texte à plusieurs niveaux de lecture<br />

(axe 3) ; entre la compréhension en lecture d’information (documentaire et<br />

presse) et en lecture littéraire, entre saisie de l’explicite et traitement de<br />

l’implicite. La compréhension est donc évaluée à l’aide de deux composantes<br />

de poids assez proches (26 et 23 % de variance exprimée) : l’axe 2 exprime ce<br />

qu’elles ont en commun et permet de parler d’un niveau général de<br />

compréhension tandis que l’axe 3 exprime ce qui les différencie selon la nature<br />

des textes qu’il s’agit de comprendre. Cette dissociation rejoint la complexité<br />

décrite par Fayol au sujet des processus de compréhension : « L’immense<br />

complexité des processus, où tout se modifie simultanément et en interaction :<br />

1,0<br />

0,5<br />

0,0<br />

-0,5<br />

-1,0<br />

127


Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

les signifiants, les signifiés, les procédures, les capacités de contrôle, etc… »<br />

(Fayol, 1992).<br />

Dans leur ensemble, les deux phénomènes vitesse et compréhension ont un<br />

poids similaire, puisque l’axe 1 explique 44 % de la variance alors que les<br />

deux axes représentant la compréhension en expliquent un peu plus de 50%.<br />

L’axe 1 représentant massivement la vitesse de lecture, la coordonnée des<br />

individus sur cet axe sera réutilisée pour définir leur vitesse de lecture dans les<br />

analyses ultérieures. De la même façon et pour des raisons similaires, les<br />

coordonnées des individus sur l’axe 2 et sur l’axe 3 définiront respectivement<br />

leur niveau et leur style de compréhension. Dorénavant, nous appellerons la<br />

compréhension construite par l’axe 2 de l’ACP la compréhension U (pour<br />

Union) et celle construite par l’axe 3 la compréhension D (pour Différence).<br />

7.3.2. Description des trois indices retenus<br />

Nombre d'observations<br />

22<br />

20<br />

18<br />

16<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

Courbe Normale Théorique<br />

-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3<br />

Vitesse de lecture<br />

Figure 30 — Distribution de la vitesse de lecture.<br />

Le calcul du test de Kolmogorov-Smirnov montre que la vitesse (axe 1 de<br />

l’ACP) possède une distribution normale (d = 0,09401, p>0,20)<br />

128


Nombre d'observations<br />

Approches expérimentales<br />

Les performances en lecture de la population expérimentale<br />

Figure 31 — Distribution de la compréhension U (Axe 2).<br />

Le calcul du test de Kolmogorov-Smirnov montre que la compréhension U (axe<br />

2 de l’ACP) possède une distribution normale (d = 0,08499, p>0,20)<br />

Nombre d'observations<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2<br />

Compréhension U<br />

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3<br />

Compréhension D<br />

Figure 32 — Distribution de la compréhension D (Axe 3).<br />

Le calcul du test de Kolmogorov-Smirnov montre que la compréhension D (axe<br />

3 de l’ACP) possède une distribution normale (d = 0,04608, p> .20)<br />

129


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

Chapitre 8.<br />

L’oubli de lettres : évaluations des<br />

fréquences, rôles et natures des mots<br />

Ce chapitre présente deux procédures expérimentales qui ont pour vocation de<br />

tester les hypothèses nulles que nous énoncions au cours du chapitre 6.<br />

L’hypothèse nulle n°1 prétend que le taux d’oubli de lettre dans les mots<br />

dépend plus de la fréquence des mots que de leur rôle syntaxique dans la<br />

phrase. L’hypothèse nulle n°2, quant à elle, postule que la nature grammaticale<br />

des mots fonctionnels n’a aucun effet sur le taux d’oubli de lettres.<br />

8.1. Expérience 1<br />

Plusieurs expérimentations ont montré l’intérêt d’utiliser des phrases ou des<br />

groupes de mots en désordre pour mieux comprendre les oublis de lettres<br />

(Drewnowsky, 1978; Drewnowsky & Healy, 1977; Koriat et al., 1991). Nous<br />

en reprendrons ici l’idée générale, mais en appliquant le désordre à l’ensemble<br />

du texte. Si le modèle de Koriat s’applique ici, on peut faire l’hypothèse que<br />

l’effet d’oublis de lettres va s’amoindrir puisque le texte désordonné devient<br />

une simple suite de mots dans laquelle toute syntaxe a disparu. Cette première<br />

expérience a pour objectif principal de répliquer l’effet d’oubli de lettres en<br />

français et de mettre à l’épreuve le modèle de Koriat à l’aide de cette langue.<br />

8.1.1. Population<br />

Les 64 individus adultes décrits précédemment (cf chapitre 7) ont participé de<br />

manière volontaire à cette série d’expérimentations. Leur langue maternelle est<br />

le français et leur vue est corrigée en cas de besoin.<br />

8.1.2. Matériel<br />

Deux supports vont être présentés aux sujets à quatre jours d’intervalle. Le<br />

premier jour, la lettre à barrer est le u sur un texte de 421 mots. Le deuxième<br />

« texte » proposé quatre jours plus tard est constitué des mots du premier texte,<br />

mais qu’un programme informatique a mélangé en utilisant un algorithme de<br />

130


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

génération de nombres aléatoires. Les marques fortes de ponctuation ont été<br />

maintenues et un retour sur le texte a repositionné les majuscules après elles.<br />

Les textes ont été présentés de manière identique, dans un double interlignage,<br />

dans la fonte Times New Roman et dans une taille de 12 points. Au total, 218<br />

mots contenant la lettres u (109 mots dans chaque texte) vont être observés 42 .<br />

8.1.3. Procédure<br />

Avant la première épreuve, les participants ont eu un temps d’apprentissage de<br />

la tâche, pendant lequel ils ont barré, sur le texte de la consigne, une lettre qui<br />

n’a plus été recherchée par la suite. La consigne de lire le texte pour le<br />

comprendre leur était donnée, de le lire à leur vitesse et, comme toujours dans<br />

cette tâche, de ne pas faire de retours en arrière s’ils avaient la sensation<br />

d’avoir oublié une lettre. Quatre jours plus tard, les consignes furent redonnées<br />

oralement juste avant l’épreuve ; aucune explication de ce qui était recherché<br />

n’a été apportée. La lettre –u– à barrer est rappelée au haut de chaque texte.<br />

L’ordre de présentation a été choisi pour alourdir encore la charge de la preuve<br />

dans le cas où le souvenir du texte ordonné se projetterait malgré tout sur ses<br />

éléments en désordre.<br />

8.1.4. Résultats<br />

La figure 33 montre les pourcentages moyens d’omission des lettres dans les<br />

mots en fonction à la fois des deux présentations (ordonné vs mélangé) et des<br />

critères de rôle du mot (sémantique vs fonctionnel). Cette variable a été<br />

construite à partir de la nature (donc aussi du rôle) des mots dans le texte<br />

ordonné : les noms, verbes, adjectifs et adverbes sont considérés comme ayant<br />

un rôle sémantique, c’est-à-dire qu’ils transportent de l’information sur un<br />

personnage ou une action du texte. Les autres mots ont été considérés comme<br />

ayant un rôle syntaxique, dans la mesure où ils organisent les mots à rôle<br />

sémantique entre eux et ne portent pas d’informations sémantiques propres : ce<br />

sont les conjonctions, les déterminants, les pronoms relatifs, les prépositions,...<br />

42 Voir l’annexe 1.2.1<br />

131


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

Une analyse de covariance a été conduite sur ces résultats en introduisant<br />

comme variables indépendantes les deux variables « Rôle du mot » et « Type<br />

de présentation » (Ordonné vs Mélangé).<br />

Les résultats univariés montrent :<br />

• Un effet du type de présentation (F(1, 239) = 30,43, p


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

• Le pourcentage d’omission est sensiblement le même pour les mots ayant un<br />

rôle sémantique que le texte soit ordonné ou non.<br />

• Dans le texte mélangé, il n’y a pas de différence significative entre les<br />

omissions sur les mots ayant un rôle syntaxique et les mots ayant un rôle<br />

sémantique.<br />

• La seule différence significative est dans l’oubli des lettres des mots<br />

fonctionnels, organisant la syntaxe de la phrase, puisque leur pourcentage<br />

d’omissions est supérieur de près de 100 % dans le texte ordonné. Les tests<br />

Post Hoc (HSD de Tukey pour des échantillons de tailles différentes) montre<br />

une différence de moyenne très significative quand on est dans le texte<br />

ordonné (Sémantique vs Fonctionnel p


8.2. Expérience 2<br />

Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

Toutes les expérimentations que nous avons évoquées sur l’effet d’oubli de<br />

lettres (cf. chapitre 1) ont été menées sur des corpus relativement réduits de<br />

mots puisque, d’une manière générale, les auteurs comparent deux items l’un à<br />

l’autre en choisissant les couples de manière à différencier au mieux les effets<br />

de fréquence ou de structure. Notre démarche est différente : nous voulons<br />

étudier les contraintes qui pèsent sur cet oubli de lettres dans les conditions les<br />

plus proches d’une lecture "ordinaire" d’un texte.<br />

Avec cette deuxième expérimentation, nous allons tester les première et<br />

deuxième hypothèses posées au chapitre précédent. Rappelons que la première<br />

hypothèse propose d’examiner le poids respectif des deux processus<br />

concurrents dans la littérature pour expliquer l’effet d’oubli de lettres, à savoir<br />

le rôle syntaxique et la familiarité avec le mot, illustrée par sa fréquence.<br />

Pour ce qui est de la deuxième hypothèse, elle repose sur l’idée que différents<br />

types de cadres syntaxiques doivent être construits par le lecteur, dans la<br />

mesure où la construction syntaxique d’une phrase possède une arborescence<br />

complexe, avec différents niveaux de branchements. Ce que nous recherchons,<br />

ce sont les éléments en relation avec des structures de taille importante (de<br />

l’échelle de la phrase) et ceux relatifs à des syntagmes fonctionnels de taille<br />

plus réduite. Cette construction plurielle de structures diverses devrait<br />

s’observer chez le lecteur par des taux d’oubli de lettres différents suivant le<br />

type de structures introduit par le mot fonctionnel observé. En conséquence :<br />

• Si les structures anticipées par le lecteur sont uniquement de taille réduite, à<br />

l’échelle par exemple d’un syntagme nominal 43 , on ne devrait pas trouver<br />

d’oubli massif sur les mots organisant la liaison entre deux syntagmes<br />

flexionnels, à savoir les complémenteurs (conjonctions, pronoms relatifs).<br />

43<br />

Dont on a vu que la théorie syntaxique considère que la tête n’est plus le nom mais le<br />

déterminant. Cependant, pour faciliter la lecture, on continue à le nommer syntagme nominal et<br />

non syntagme déterminant.<br />

134


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

• Au contraire, si la construction se déroule à la fois au niveau des constituants<br />

et des syntagmes flexionnels, on devrait obtenir des taux d’oublis plus élevés<br />

pour les mots fonctionnels commandant ces deux catégories.<br />

Nous prendrons également en compte dans l’analyse d’autres phénomènes<br />

dont nous avons vu qu’ils pouvaient influencer l’oubli de lettres comme, par<br />

exemple, la position de la lettre dans le mot, du mot dans la page, etc…<br />

8.2.1. Population<br />

Les mêmes 64 individus que dans la première expérience ont participé à cette<br />

série d’expérimentations.<br />

8.2.2. Matériel et procédure<br />

Quatre textes supports sont présentés sur quatre jours aux sujets (un par jour).<br />

Le premier jour, la lettre à barrer est le u sur un texte de 421 mots<br />

(correspondant au premier texte de l’expérience 1). Le deuxième texte<br />

comprend 445 mots, et la lettre à barrer est le d ; le troisième texte, long de 592<br />

mots a comme objet de recherche la lettre r. Le dernier jour, il s’agit de la<br />

lettre t sur un texte de 586 mots 44 . Les textes sont présentés de manière<br />

identique, dans un double interlignage, dans la fonte Times New Roman avec<br />

une taille de 12 points. Sur les 2044 mots de l’ensemble des textes, on en<br />

compte 617 contenant les différentes lettres à barrer 45 .<br />

La présentation des textes est identique à celle de la première expérience.<br />

8.2.3. Résultats<br />

Pour chacun des textes, le même décryptage des données a eu lieu. Les<br />

variables suivantes ont été construites :<br />

44 Voir l’annexe 1.2.1<br />

45 Parmi ces 617 mots, 23 ne possèdent pas de fréquence dans la base Frantext (principalement des<br />

noms propres comme Europe, Amérique,…). Nous leur donnerons la fréquence moyenne des mots<br />

de la même catégorie grammaticale.<br />

135


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

a. la position de la lettre sur la ligne. La ligne étant découpée en quarts<br />

(gauche, gauche-milieu, milieu-droite, droite), on obtient une variable à quatre<br />

modalités.<br />

b. la position de la lettre dans la hauteur de la page, en quatre classes, du<br />

haut vers le bas de la page.<br />

Les variables a et b définissent une cible sur la page, afin de rechercher<br />

d’éventuels phénomènes de localisation « géographique ». En particulier, la<br />

variable a tente de vérifier l’hypothèse selon laquelle les mots situés plutôt à<br />

droite de la ligne vont subir un taux d’oubli de la lettre plus important, étant<br />

préalablement perçus par la vision parafovéale à l’inverse des mots situés dans<br />

le quart gauche de la ligne.<br />

c. La position de la lettre dans le mot. Comme nous ne suivons pas le<br />

déplacement oculaire pendant l’épreuve, il est nécessaire de chercher des<br />

indices relatifs aux contraintes visuelles du mot où la lettre figure. En nous<br />

inspirant des travaux sur la position optimale de l’œil pendant la lecture<br />

(O'Regan, 1992), nous avons découpé chacun des mots en tiers pour y noter la<br />

position de la lettre à barrer. La position optimale se situant<br />

approximativement vers la fin du premier tiers, on peut s’attendre à ce que les<br />

lettres figurant autour de cet emplacement soient moins oubliées que les<br />

suivantes, si tant est que les lecteurs fixent successivement chacun des mots.<br />

d. la taille du mot où se trouve la lettre à barrer. Ce sera une variable<br />

continue, exprimant, en nombre de lettres, la longueur du mot.<br />

e. la position du mot dans la phrase. Cette variable sera aussi donnée en<br />

quarts. La question sous-jacente consiste à décider si les mots situés en fin de<br />

phrases comportent plus d’oublis de lettres que ceux situés en début.<br />

f. la longueur de la phrase, en quatre modalités. Ici, on cherche à savoir si le<br />

fait que le mot se trouve dans des phrases de longueur différente influe sur<br />

l’oubli de lettres.<br />

136


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

g. la fréquence du mot. Elle est calculée en fonction des valeurs extraites pour<br />

chacun des mots de la base FRANTEXT (New, Pallier, Ferrand, & Matos,<br />

2001).<br />

h. la lettre à barrer. Dans un grand nombre de travaux cités au chapitre 1, on<br />

trouve des différences de taux d’oublis de lettres en fonction du choix de la<br />

lettre.<br />

i. le rôle du mot dans la phrase. Variable à deux modalités (rôle syntaxique<br />

vs. rôle sémantique).<br />

Dans les analyses statistiques qui vont suivre, on prendra également en compte<br />

les interactions entre les variables (c et d) écrivant le mot (taille du mot x<br />

position de la lettre dans le mot), celles entre les variables (a et b) décrivant la<br />

position du mot dans le texte (haut/bas * gauche/droite), et celles entre les<br />

variables (e et f) décrivant le mot dans la phrase (longueur de la phrase x<br />

position du mot dans la phrase).<br />

Première analyse<br />

La première analyse à laquelle nous procéderons a pour objectif d’élucider la<br />

dichotomie fréquence/rôle des mots dans l’oubli de lettres. Pour mieux évaluer<br />

les poids respectifs des différents facteurs introduits dans le modèle explicatif<br />

de l’oubli de lettres, une analyse en régression multiple a été exécutée, en<br />

introduisant dans les modèles respectifs l’ensemble des variables décrites<br />

précédemment.<br />

L’objectif étant ici d’affiner le modèle, nous éliminerons du premier modèle<br />

les mots à fort résidu (dont la valeur-absolue du résidu calculée dans le modèle<br />

M1 est supérieure à 1,5 fois l’écart-type de tous les résidus). Le tableau 10<br />

présente les résultats généraux du modèle calculés en tenant compte de toutes<br />

les observations (M1) et ceux calculés avec un effectif amputé de moins de<br />

15% des observations (M2).<br />

137


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

Modèle N Corrélation Pourcentage de<br />

variance expliquée<br />

Significativité<br />

M1 : avec tous les mots 617 0,63 0,39


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

mots ayant un rôle syntaxique. Pour l’étudier, aux huit variables (a h) et aux<br />

trois interactions décrites plus haut, nous substituons à la variable i (rôle du<br />

mot) la variable j qui en est un développement :<br />

j. la nature du mot. Les natures possibles des mots où figure une lettre à<br />

barrer sont les adjectifs, adverbes, articles, noms, prépositions, verbes,<br />

conjonctions de coordination, conjonctions de subordination et enfin les<br />

pronoms relatifs. Pour deux raisons, nous regroupons les trois dernières<br />

natures (conjonctions de coordination, conjonctions de subordination et<br />

pronoms relatifs) dans une seule rubrique que nous nommerons<br />

complémenteur :<br />

• Ces mots représentent les complémenteurs dont nous avons<br />

parlé au chapitre 2. Ils permettent une liaison entre deux syntagmes<br />

flexionnels et, à ce titre, l’oubli de lettres serait révélateur d’une<br />

construction d’un cadre au niveau de la phrase.<br />

• Plus secondairement, en raison de leur faible effectif.<br />

Une analyse de covariance a été effectuée en introduisant dans le modèle<br />

l’ensemble des 9 variables décrites et des trois interactions. Le tableau 12<br />

présente les résultats univariés de chacune des variables.<br />

Degré de<br />

liberté<br />

F p<<br />

Position de la lettre sur la ligne (var. a) 3 1,29 0,28<br />

Position de la lettre dans la hauteur de la page (var. b) 3 0,56 0,64<br />

Position de la lettre dans le mot (var. c) 2 0,41 0,66<br />

Taille du mot (var. d) 1 5,38 0,02<br />

Position du mot dans la phrase (var. e) 3 1,33 0,26<br />

Longueur de la phrase (var f.) 3 1,13 0,34<br />

Fréquence (var. g) 1 33,44 0,001<br />

Lettre (var. h) 3 17,75 0,0001<br />

Nature (var j.) 6 13,8 0,0001<br />

a * b 9 1,94 0,05<br />

c * d 2 2,47 0,09<br />

e * f 9 0,78 0,64<br />

Ord.Orig. 1 158,56 0,0001<br />

Tableau 12 — Analyse de covariance. Résultats univariés de chaque variable explicative.<br />

Les contributions significatives sont en gras.<br />

139


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

• On observe que la lettre à barrer agit de manière importante (F(3,<br />

548) = 17,7532, p


Variables indépendantes<br />

Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

Modalités des<br />

variables<br />

indépendantes<br />

Effectif Moyenne<br />

d’oublis<br />

Erreur-<br />

type<br />

Nature Nom 179 20,77 1,39<br />

F(6, 571) = 13,79, p


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

présentent des taux d’oubli élevés. Cependant, les prépositions, bien<br />

qu’appartenant sans conteste à l’ensemble des mots fonctionnels, présentent un<br />

taux d’oubli moins fort.<br />

M oyenne 55 des covariants :<br />

Fréquence : 2105<br />

T aille du m ot : 6,5<br />

50<br />

lettres<br />

Pourcentage moyen d'oubli<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

20,8<br />

Nom<br />

items par million<br />

22,2<br />

Verbe<br />

Figure 34 — Pourcentages d’oublis de lettres dans les mots en fonction de leur nature<br />

grammaticale. Expérience 2.<br />

L’étude des groupes homogènes à partir des tests Post Hoc présentés dans le<br />

tableau 14 montrent trois communautés de natures de mots : la première<br />

regroupe toutes les natures dont les occurrences effectives sont chargées de<br />

significations, la deuxième ne comprend que les prépositions introduisant un<br />

syntagme prépositionnel et la troisième comprend les déterminants<br />

introduisant un syntagme nominal et les complémenteurs faisant le lien entre<br />

deux syntagmes flexionnels.<br />

24,6 24,6<br />

Adverbe<br />

Adj ectif<br />

Nature<br />

35,2<br />

Préposition<br />

49,3<br />

46,9<br />

Com plém enteur<br />

Déterm inant<br />

142


Nature<br />

Nom ****<br />

Verbe ****<br />

Adjectif ****<br />

Adverbe ****<br />

Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3<br />

Préposition ****<br />

Déterminant ****<br />

Complémenteur ****<br />

Tableau 14 — Groupes homogènes dans la nature des mots. Tests Post Hoc sur la nature des<br />

mots. (HSD de Tuckey pour des effectifs différents ; seuil de significativité


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

d’omissions (les noms 20% et les verbes 22%) sont définies dans la littérature<br />

linguistique (Martinet, 1979; Bronckart, Bain, Schneuwly, Davaud, &<br />

Pasquier, 1985) comme « pivots », c’est à dire qu’elles fonctionnent comme<br />

noyaux soit d’un groupe nominal, soit d’un groupe verbal et sont donc<br />

indispensables à l’existence même de ces groupes.<br />

Pour ce qui est des mots organisant la syntaxe, deux catégories semblent<br />

particulièrement provoquer l’oubli de lettres : d’une part, celle des mots<br />

complémenteurs qui opèrent soit aux frontières de propositions de niveaux<br />

équivalents et/ou de phrases (coordonnants), soit à l’articulation d’un type de<br />

proposition dans une autre (subordonnants), d’autre part, les déterminants, tête<br />

des syntagmes nominaux 49 , qui introduisent un groupe de taille plus restreinte,<br />

facilement identifiable, et qui est toujours suivi par des informations<br />

sémantiques et souvent par la reprise de marques portant sur le genre et le<br />

nombre. En outre, ces données précisent l’effet de moindre oubli observé sur<br />

les mots à rôle sémantique (Koriat & Greenberg, 1996b), puisqu’on remarque<br />

un taux d’oubli inférieur sur les pivots des groupes nominaux et verbaux, dont<br />

la présence est indispensable à l’établissement du sens.<br />

Il convient de revenir un instant sur l’opposition entre les modèles de Koriat et<br />

de Healy. Les données que nous apportons ne semblent contredire aucun des<br />

deux. En effet, on observe aussi bien une contribution importante de la<br />

fréquence des mots que de leur rôle dans l’oubli des lettres qui les constituent.<br />

L’acte lexique est suffisamment complexe pour qu’il soit possible de concilier<br />

un phénomène de construction syntaxique dans le processus de lecture avec<br />

des effets de fréquence intervenant dans la reconnaissance de mots, ce qui,<br />

comme le suppose Healy, influerait sur la détection de leurs constituants.<br />

Toutefois, les résultats de la régression multiple que nous avons opérée nous<br />

permettent de préciser davantage le poids relatif de ces différents facteurs. Le<br />

tableau 11 nous rappelle que c’est le rôle du mot, illustré par la dichotomie<br />

syntaxique/sémantique, qui possède le poids explicatif le plus important (bêta<br />

de 0,44) alors que la fréquence ne possède qu’un bêta de 0,29. En<br />

conséquence, même si la fréquence du mot continue de jouer un rôle important<br />

49 dans les développements récents de la linguistique (cf. chapitre 2)<br />

144


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

dans l’oubli de lettres, le fait pour ce mot de tenir un rôle sémantique ou un<br />

rôle syntaxique l’est bien davantage.<br />

On observe un effet très fort de la lettre en elle-même. Si jusque-là plusieurs<br />

travaux avaient noté des fréquences d’oubli différentes en fonction de la lettre<br />

à barrer (Saint-Aubin & Poirier, 1997), le poids de ce facteur semble avoir été<br />

particulièrement sous-estimé. Nous montrons ici que la lettre peut avoir un<br />

effet aussi fort que celui de la fréquence du mot. Cette observation est à<br />

rapprocher des conclusions de Nazir dans ses travaux sur la visibilité des<br />

lettres, où il postule que c’est la forme générale de la lettre, unique information<br />

perceptible par la vision parafovéale, qui permet de l’appréhender plus ou<br />

moins (Nazir, Jacobs, & O'Regan, 1998). La lettre t, beaucoup plus oubliée<br />

toutes choses égales par ailleurs que la lettre r, est aussi beaucoup mieux<br />

perçue par la vision périphérique du fait de l’interaction de deux éléments<br />

distinctifs (hauteur et barre).<br />

8.3. Conclusion<br />

Les différents résultats obtenus dans ce chapitre permettent de rejeter les<br />

première et deuxième hypothèses nulles.<br />

L’hypothèse n°1 peut être rejetée : des deux phénomènes (fréquence vs. rôle),<br />

c’est le rôle du mot dans la phrase qui est le plus important pour expliquer<br />

l’oubli de lettres. Les deux expériences confirment, chacune à leur manière, ce<br />

résultat. La première parce qu’elle montre que c’est le rôle qui importe : quand<br />

on supprime la possibilité (par le mélange des syntagmes) que le mot puisse<br />

jouer un rôle syntaxique, l’effet d’oubli sur ces mots disparaît, alors que, bien<br />

évidemment, sa fréquence en français reste la même. La seconde, à travers son<br />

premier résultat, parce qu’elle permet de calculer le poids respectif des deux<br />

phénomènes : celui du rôle est sans conteste plus important que celui de la<br />

fréquence du mot. Comme nous le disions auparavant, ces observations ne<br />

suggèrent en rien que la fréquence ne soit qu’un artefact dans l’identification<br />

du mot. Au contraire, nous avons vu son importance. Ce que nous pouvons<br />

145


Approches expérimentales<br />

L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots<br />

faire, c’est, en hiérarchisant le pouvoir explicatif des variables, montrer que le<br />

modèle le plus puissant est celui de lecture structurale, initié par Koriat.<br />

L’hypothèse n°2 peut, elle aussi, être rejetée : le taux d’oubli de lettres dans les<br />

mots à rôle syntaxique n’est pas homogène. La nature grammaticale de ces<br />

mots influe sur le taux d’oubli. Nos résultats trouvent également une<br />

explication dans le modèle de lecture structurale. Comme le proposent les<br />

travaux de Koriat, le lecteur extrairait le squelette de la phrase qu’il parcourt<br />

pour ensuite le compléter par du sémantique. Ce faisant, les mots organisant le<br />

contexte sont projetés à l’arrière plan et seuls les mots à rôle sémantique<br />

focalisent alors l’attention, au moment où le lecteur les voit nettement. Les<br />

données que nous apportons ici laissent apparaître une double organisation :<br />

d’une part le lecteur élabore ou tente d’élaborer des cadres assez larges<br />

fonctionnant au niveau des propositions et/ou des phrases et, d’autre part, il<br />

construit des cadres fonctionnant autour du groupe de mots, le plus souvent<br />

relativement réduit quant à leur taille. On peut supposer que le lecteur active<br />

simultanément deux schémas syntaxiques, l’un fonctionnant sur des unités<br />

longues, organisées principalement par les conjonctions et pronoms relatifs,<br />

l’autre sur des unités plus locales, organisées autour du groupe de mots.<br />

146


Approches expérimentales<br />

Mise en rapport du modèle structural et des performances en lecture<br />

Chapitre 9.<br />

Mise en rapport de l’effet d’oubli de lettres<br />

et des performances en lecture<br />

9.1. Introduction<br />

Les expériences relatées dans la littérature sur l’effet d’oubli de lettres n’ont<br />

jamais recherché d’éventuelles variations du niveau de performances des<br />

lecteurs. Seul un article, publié par Greenberg, Koriat et Vellutino, a étudié,<br />

dans une perspective développementale, le rapport entre l’effet d’oubli de<br />

lettres et l’âge du sujet (Greenberg et al., 1998) : plus les lecteurs progressent<br />

en âge (entre 7 et 13 ans), plus l’effet d’oublis de lettres est marqué, ce qui<br />

conduit les auteurs à conclure à une prise de conscience progressive du rôle de<br />

certains mots dans l’organisation de la structure des phrases. Mais, les<br />

populations adultes étudiées jusqu’ici sont considérées comme étant de niveau<br />

homogène, et bien peu de travaux ont pris en compte d’autres caractéristiques<br />

individuelles, qui mettraient à jour des comportements d’oubli différents en<br />

fonction d’habiletés de lecture dissemblables.<br />

Le modèle de Koriat suggère (et nous l’avons confirmé et approfondi dans le<br />

chapitre précédent) qu’une forte différence d’oubli de lettres entre les mots<br />

fonctionnels et les mots porteurs de sens témoigne d’un recours à ces mots<br />

fonctionnels pour construire les cadres syntaxiques. Nous pouvons faire<br />

l’hypothèse que la capacité à construire des cadres syntaxiques (observable par<br />

un fort différentiel d’oublis) permet une lecture plus efficace en concentrant<br />

l’attention sur les éléments sémantiques qu’ils accueillent.<br />

Dans ce chapitre, nous mettrons le différentiel d’oubli entre les mots à rôle<br />

syntaxique et les mots à rôle sémantique en relation avec les résultats en<br />

lecture tels que nous les avons décrits au chapitre 7. Nous avons choisi<br />

d’exprimer la différence entre l’oubli selon les rôles des mots par un rapport<br />

plutôt que par une différence : le choix de la différence aurait réintroduit dans<br />

147


Approches expérimentales<br />

Mise en rapport du modèle structural et des performances en lecture<br />

la variable la quantité générale d’oublis 50 , variable que nous garderons par<br />

ailleurs.<br />

9.2. Rapports entre performances de lecture et barrage de<br />

lettre<br />

9.2.1. L’explication de l’oubli de lettres par les performances du<br />

lecteur<br />

Nous observerons la contribution du niveau de lecture à l’effet d’oublis de<br />

lettres grâce à une analyse de régression multiple prenant comme variable<br />

dépendante le rapport entre les omissions dans les mots à rôle syntaxique et<br />

celles dans les mots à rôle sémantique (m = 3,5 ; σ = 2,09 ; minimum = 0,75 ;<br />

maximum = 10,34 ; Kolmogorov-Smirnov : d = 0,12 ; p>0,20) 51 et comme<br />

variables explicatives le sexe, la vitesse de lecture (axe 1 de l’ACP), la<br />

compréhension U (axe 2 de l’ACP) et compréhension D (axe 3 de l’ACP), ainsi<br />

que le pourcentage général d’oublis afin de pouvoir observer le rapport entre<br />

les natures d’oublis indépendamment de leur nombre.<br />

Le rapport entre les mots à rôle syntaxique et les mots à rôle sémantique,<br />

comme le pourcentage moyen d’oublis, est calculé à partir de l’expérience<br />

décrite au chapitre 8, sur les textes 1, 2, 3 et 4, soit sur une observation<br />

d’environ 40000 52 mots. Le regroupement des déterminants, prépositions et<br />

complémenteurs (cf. chapitre 8) constituent les mots à rôle syntaxique. Les<br />

mots à rôle sémantique sont les noms, les adjectifs, les adverbes et les verbes.<br />

Ce modèle sera utilisé deux fois, une première fois pour repérer les<br />

contributions significatives (M3), une seconde fois, après élimination des 6<br />

50<br />

En cas de calcul d’une différence, un individu ayant 60% d’oubli pour les mots fonctionnels et<br />

40% pour les mots lexicaux n’aurait pas la même valeur qu’un autre individu ayant eu des oublis<br />

de 30% et 20% (20 pour le premier et 10 pour le second). Ce qui nous intéresse, c’est bien que les<br />

deux couples sont dans la même rapport (1,5).<br />

51<br />

Courbe présentée dans l’annexe 3.3.1.<br />

52<br />

Nous avions au total 617 mots observés pour 64 individus, soit un total de 39488 mots.<br />

148


Approches expérimentales<br />

Mise en rapport du modèle structural et des performances en lecture<br />

plus forts résidus 53 , afin de mieux établir les paramètres du modèle M4. Le<br />

modèle M4 apporte un gain explicatif de 10 points. Le tableau 15 présente les<br />

résultats généraux des deux modèles.<br />

Modèle N Corrélation Pourcentage de<br />

variance<br />

expliquée<br />

Significativité<br />

M3 : avec tous<br />

les individus<br />

64 0,71 50 %


Approches expérimentales<br />

Mise en rapport du modèle structural et des performances en lecture<br />

• Le pourcentage général d’oublis est la variable qui contribue le plus<br />

fortement à la variation du rapport d’oublis : moins les lecteurs oublient au<br />

total de lettres, plus le rapport d’oublis de lettres entre les mots ayant un rôle<br />

différent est élevé.<br />

• La compréhension U joue un rôle important (p


Approches expérimentales<br />

Mise en rapport du modèle structural et des performances en lecture<br />

phénomènes de compréhension quel que soit le type de lecture, à l’inverse de<br />

la compréhension D qui oppose ce qui se passe entre lecture documentaire et<br />

lecture littéraire (cf. chapitre 7). La compréhension U semble illustrer des<br />

phénomènes plus généraux, à l’œuvre dans toute compréhension.<br />

Variables à expliquer<br />

Vitesse de<br />

lecture<br />

Compréhension<br />

U<br />

Compréhension<br />

D<br />

Ord.<br />

Origine<br />

Variables explicatives<br />

Sexe Pourcentage<br />

général<br />

d’oubli<br />

Différentiel<br />

d’oubli<br />

Paramètre -0,41 -0,61 0,009 -0,03<br />

Coeff. bêta -0,4 0,08 -0,05<br />

Significativité 0,58


Approches expérimentales<br />

Mise en rapport du modèle structural et des performances en lecture<br />

• La compréhension D n’est expliquée par aucune des variables introduites<br />

dans le modèle.<br />

9.3. Discussion<br />

Cette étude fait apparaître une relation significative entre oubli privilégié de<br />

lettres dans les mots organisant la syntaxe et compréhension de textes.<br />

Conformément à l’hypothèse structurale, le différentiel entre oublis de lettres<br />

dans les mots à rôle syntaxiques et oublis dans les mots à rôle sémantique<br />

s’explique par le décalage entre le repérage de la syntaxe et le traitement des<br />

mots à rôle sémantique qui prennent place dans des structures anticipées.<br />

Chacun à leur manière, les deux modèles statistiques que nous avons employés<br />

vont dans le sens d’un rapport étroit entre la compréhension et un taux d’oubli<br />

de lettre plus important dans les mots ayant un rôle syntaxique.<br />

• Le premier, expliquant la différence dans l’oubli de lettres, montre que le fait<br />

d’oublier significativement plus de lettres dans les mots fonctionnels est, en<br />

grande partie, lié à une meilleure compréhension. Si ce résultat est important<br />

pour mieux comprendre ce qui construit le modèle de Koriat, il l’est moins<br />

pour nos préoccupations pédagogiques : ce qui nous préoccupe, c’est<br />

d’améliorer la qualité de lecture, ce n’est pas de creuser le différentiel d’oubli<br />

entre les mots fonctionnels et les autres.<br />

• Le deuxième, expliquant les performances en lecture, montre qu’une<br />

meilleure compréhension U est liée à un plus fort différentiel d’oubli. Il ne faut<br />

pas s’étonner que le pourcentage de variance expliquée pour la<br />

compréhension U ne soit que de 14% : d’autres éléments contribuent bien<br />

évidemment à la compréhension, comme la familiarité avec le sujet traité,<br />

l’empan de mémoire de travail (Daneman & Carpenter, 1980),… Cependant,<br />

les résultats montrent sans conteste que le bon compreneur est celui qui, à<br />

vitesse égale, anticipe avec plus de sûreté la construction de la phrase, ce dont<br />

témoigne le rapport entre les taux d’oubli de lettres dans les mots à rôle<br />

syntaxique et celui dans les mots à rôle non syntaxique.<br />

152


Approches expérimentales<br />

Mise en rapport du modèle structural et des performances en lecture<br />

En outre, il est important de souligner la corrélation négative entre le<br />

différentiel d’oublis et le taux général d’oubli de lettres : de manière générale,<br />

les lecteurs qui établissent efficacement ou tentent d’établir des cadres<br />

structuraux, ce qui se repère à l’aune de leur différentiel, sont en même temps<br />

ceux qui sont le plus attentifs au matériau graphique proposé.<br />

La corrélation positive entre la compréhension en lecture et la capacité à avoir<br />

construit l’organisation syntaxique avant le traitement des mots semble<br />

contredire certaines descriptions classiques de l’acte lexique. En particulier,<br />

l’idée, reprise par Lecocq, d’une analyse syntaxique « on line », dépendante<br />

d’une identification des mots par un accès au lexique mental, et séquentielle,<br />

dans la mesure où elle s’effectue pas à pas au fur et à mesure que les mots sont<br />

identifiés (Lecocq, Casalis, Leuwers, & Watteau, 1996), devrait ici être<br />

questionnée. En effet, certains développements du modèle structural<br />

considèrent la formation de la structure syntaxique de la phrase (ou d’un<br />

groupe de mots) comme étant édifiée a priori à l’aide d’une prise<br />

d’information parafovéale (Koriat & Greenberg, 1996a; Saint-Aubin & Klein,<br />

2001). La lecture experte ne relèverait donc pas d’abord d’une activité<br />

séquentielle qui implique l’identification des mots les uns après les autres afin<br />

de leur attribuer un rôle (syntaxique ou non) mais serait "pilotée" par le<br />

repérage d’unités syntaxiques qui organisent le contenu sémantique de la<br />

phrase parcourue.<br />

Quoi qu’il en soit, le lien entre la compréhension U et un différentiel d’oubli<br />

important suggère que l’habileté dans la construction des cadres syntaxiques<br />

(qui vont être remplis ensuite par un contenu sémantique) est prédictif d’une<br />

bonne compréhension. En conséquence, il est nécessaire de vérifier si<br />

l’entraînement de cette habileté provoque une amélioration de la<br />

compréhension. Ce sera un des objets de notre troisième partie.<br />

153


Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

Chapitre 10.<br />

L’importance de la vision périphérique<br />

pour le modèle structural<br />

10.1. Position du problème<br />

Les expérimentations présentées jusqu’ici permettent de mieux comprendre les<br />

relations entre l’oubli de lettres et le rôle organisateur des mots dans la phrase.<br />

Néanmoins, d’autres facteurs semblent susceptibles d’influer sur cette relation.<br />

Nous rappelions plus haut les hypothèses de Koriat où il suggère une influence<br />

possible de la vision périphérique sur l’effet d’oubli de lettres. (Koriat &<br />

Greenberg, 1996a).<br />

Ce que nous allons tenter de découvrir, c’est si le lecteur peut, à l’aide<br />

d’informations périphériques présentées très rapidement, établir des cadres<br />

syntaxiques et jusqu’à quelle distance cette construction est possible.<br />

Autrement dit, le lecteur est-il sensible à des variations syntaxiques et/ou<br />

lexicales dans la zone parafovéale et jusqu’à quelle distance ?<br />

L’objectif de cette expérimentation est donc de tester notre hypothèse nulle<br />

n°3 qui stipule que les informations parafovéales ne permettent pas de prédire<br />

la structure syntaxique.<br />

10.2. Méthode<br />

Cette épreuve se passe sur un ordinateur dont la résolution d’écran est fixée en<br />

800x600 pixels. Tous les affichages se font en Times New Roman de taille 13.<br />

Un expérimentateur se tient perpendiculairement au sujet. Un temps<br />

d’apprentissage est prévu.<br />

154


10.2.1. Déroulement de l’épreuve<br />

Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

• Un point apparaît sur l’écran, qu’il est demandé au sujet de fixer.<br />

• Après 500 ms, une phrase apparaît et reste affichée pendant 300 ms.<br />

• Le sujet dit à l’expérimentateur le mot qui est apparu à la place du point de<br />

fixation. Si ce n’est pas le bon mot, l’expérimentateur passe à l’item suivant.<br />

• Si le sujet a correctement donné le mot, trois phrases s’affichent.<br />

• Le sujet doit sélectionner la phrase qu’il lui semble avoir vue initialement.<br />

• On passe à l’item suivant.<br />

10.2.2. Construction des triplets de phrases<br />

Le plan expérimental comprend trois sources de variations :<br />

• La fréquence du mot fixé. Il peut être soit rare, soit fréquent. On peut faire<br />

l’hypothèse que l’identification d’un mot rare (comme botanique) influe sur la<br />

suite de la tâche en consommant davantage de « ressources cognitives » que la<br />

reconnaissance d’un mot fréquent (comme grand).<br />

• Le rôle du mot par où commence la variation entre les trois phrases. Deux<br />

catégories sont possibles : soit le rôle du mot qui initie la variation des phrases<br />

est sémantique (adjectif, verbe, nom), soit il est syntaxique (pronom relatif,<br />

conjonctions,…). Les deux autres phrases varient à partir de ce mot en le<br />

remplaçant pour l’une, par un mot à rôle sémantique et pour l’autre par un mot<br />

à rôle syntaxique.<br />

• La distance de la variation. Les phrases se différencient au bout de 9, 15,<br />

21 ou 27 signes entre le milieu du mot à fixer et le début du mot qui introduit<br />

la variation. Pour des questions de faisabilité, une tolérance d’un signe est<br />

acceptée dans ces distances. Ce qui est recherché ici, c’est l’éventualité d’une<br />

distance maximale à partir de laquelle l’effet ne serait plus perceptible. L’unité<br />

de mesure que nous avons choisie est le nombre de signes plutôt que l’angle<br />

155


Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

qui sépare le point de fixation du mot introduisant la variation. L’emploi d’une<br />

police proportionnelle où la largeur des lettres varie nous impose ce choix,<br />

dans la mesure où il semble impossible de fabriquer des triplets de phrases<br />

possèdant un angle de variation identique. En outre, nous ne contrôlons pas la<br />

position de la tête du lecteur par rapport à l’écran. Cependant, à titre illustratif,<br />

nous avons calculé l’angle moyen pour chacune des distances de variation, en<br />

faisant l’hypothèse que les yeux du lecteur se trouvent à 40 cm de l’écran. Le<br />

tableau 19 les présente, ainsi que le nombre moyen de mots séparant le point<br />

de fixation du mot introduisant la variation.<br />

Signes Angle Mots<br />

9 signes 3°59’ 2,33<br />

15 signes 5°18’ 3,42<br />

21 signes 7°1’ 4,87<br />

27 signes 8°4’ 4,75<br />

Tableau 19 : Equivalences entre le nombre de signes, l'angle moyen d’écartement et le<br />

nombre moyen de mots.<br />

La mise en relation des différents angles rapportés dans ce tableau avec la<br />

figure 17 (page 58) montre qu’apartir de la distance de 15 signes la qualité des<br />

identifications est inférieure à 50 %.<br />

• En conséquence, ce plan aboutit à seize combinaisons différentes ; nous<br />

produirons deux triplets par combinaison soit un total de trente-deux triplets.<br />

Ils sont récapitulés dans l’annexe 1.3, mais nous en donnerons ici deux<br />

exemples :<br />

Exemple n°1 : il s’agit ici d’un triplet avec un mot d’appel fréquent (grand),<br />

avec une distance de 9 signes entre le milieu du mot fixé et le début des mots<br />

qui différencient les phrases (donne, doit, dont). La phrase à retrouver, d’abord<br />

affichée à l’écran en flash, a, comme mot débutant la variation, un mot à rôle<br />

sémantique (donne). La lettre en gras montre la place du point de fixation. La<br />

variation dans les deux autres phrases commence pour l’une par un mot à rôle<br />

sémantique (doit) et pour l’autre par un mot à rôle syntaxique (dont).<br />

156


Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

Exemple n°2 : il s’agit ici d’un triplet avec un mot d’appel fréquent<br />

(monsieur), avec une distance de 21 signes entre le mot d’appel et le mot qui<br />

différencie les phrases (devant, devenu, avec), et dont la phrase affichée à<br />

l’écran en flash contient comme mot débutant la variation un mot à rôle<br />

syntaxique (devant). La lettre en gras montre la place du point d’appel ; devenu<br />

a un rôle sémantique, avec un rôle syntaxique.<br />

Les triplets sont construits pour avoir la plus grande similarité visuelle. On<br />

notera que, dans le cas où, dans la phrase présentée en flash, le mot<br />

différenciant a un rôle syntaxique, le mot différenciant à rôle sémantique d’une<br />

des deux autres phrases a une apparence visuelle très proche (devant/devenu),<br />

alors que l’autre mot à rôle syntaxique est fort différent (devant/avec). En<br />

revanche, quand, dans la phrase présentée en flash, le mot différenciant a un<br />

rôle sémantique, les trois mots différenciant du triplet sont visuellement<br />

proches.<br />

Le grand garçon donne la bourse pleine d’o…<br />

Le grand garçon doit la bourse pleine d’or…<br />

Le grand garçon dont la bourse pleine d’or…<br />

9 signes<br />

C’est le monsieur en costume qui est devant le premier minist…<br />

C’est le monsieur en costume qui est devenu le premier minist…<br />

C’est le monsieur en costume qui est avec le premier ministre…<br />

21 signes<br />

Enfin, rappelons qu’on oblige le sujet à fixer le mot d’appel par la présence<br />

d’un point sur l’écran de l’ordinateur. C’est sa reconnaissance qui valide le<br />

157


Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

triplet. Grâce à cette contrainte, on s’assure que le mot débutant la variation<br />

des phrases est bien dans la zone parafovéale.<br />

10.2.3. Population<br />

L’ensemble de notre population a passé cette épreuve, soit un total de 64<br />

individus (cf chapitre 7).<br />

10.3. Résultats<br />

Pour un des triplets, l’enregistrement n’a pas fonctionné, ce qui ramène le<br />

nombre de triplets que nous allons observer à 31.<br />

Rôle du mot<br />

Distance<br />

Fréquence du mot fixé<br />

Modalité<br />

Pourcantage de<br />

réussites<br />

Ecart-type<br />

Sémantique 31,10 10,12<br />

Syntaxique 38,14 7,80<br />

9 signes 36,36 9,09<br />

15 signes 29,60 8,74<br />

21 signes 31,20 11,32<br />

27 signes 40,45 6,66<br />

Fréquent 35,23 7,99<br />

Rare 33,73 11,33<br />

Total 34,51 9,61<br />

Tableau 20 — Exercice triplet : Pourcentage de réussite en fonction du rôle du mot, de la<br />

distance de la variation et de la fréquence du mot fixé.<br />

10.3.1. Première analyse<br />

Comment sont constituées les phrases cibles quand on les retrouve ensuite<br />

dans la liste des triplets ? Pour répondre à cette question, nous menons une<br />

analyse de variance, avec le pourcentage de réussite pour chacun des triplets<br />

comme variable dépendante. Les variables explicatives sont les valeurs qui<br />

correspondent aux trois sources de variation : la fréquence du mot fixé, la<br />

distance entre le mot fixé et le mot qui initie la variation entre les phrases et<br />

enfin le rôle de ce mot, sémantique ou syntaxique. Nous ajoutons dans le<br />

modèle l’ensemble des interactions d’ordre 2.<br />

158


Effet<br />

Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

Le tableau 21 montre les résultats univariés issus de l’ANOVA.<br />

Somme<br />

des carrés<br />

Degré de<br />

liberté<br />

Moyenne<br />

des carrés<br />

F p<<br />

Distance 530,95 3 176,98 2,259 0,12<br />

Fréquence 9,09 1 9,09 0,116 0,74<br />

Rôle du mot différenciant 390,37 1 390,37 4,983 0,039*<br />

Distance * Fréquence 46,43 3 15,48 0,198 0,9<br />

Distance * Rôle 268,84 3 89,61 1,144 0,36<br />

Fréquence * Rôle 69,61 1 69,61 0,889 0,36<br />

Erreur 1410,05 18 78,34<br />

Tableau 21 — Tests Univariés de Significativité du Pourcentage de réussite. La ligne en gras<br />

montre la contribution significative.<br />

Il montre que le seul facteur qui entretient un rapport significatif avec la<br />

réussite est le rôle du mot 56 initiant la variation.<br />

La figure 35 illustre la différence de réussite à l’épreuve en fonction du rôle du<br />

mot introduisant la variation entre les phrases : on voit clairement que quand<br />

ce mot a un rôle syntaxique (comme dans l’exemple 2 donné plus haut) la<br />

réussite est meilleure que quand son rôle est sémantique (l’exemple 1 donné<br />

plus haut).<br />

56<br />

Nous avons fait passer cette épreuve à 49 élèves de sixième et 48 élèves de troisième. Pour ne<br />

pas perturber la présentation que nous faisons, qui se focalise sur une population homogène<br />

d’adultes, nous ne les avons pas intégrés dans le calcul. Cependant, l’analyse donne des résultats<br />

proches de ceux des adultes :<br />

• Pour les élèves de sixième, le rôle du mot initiant la variation a un effet quasiment significatif<br />

(F(1, 25) = 4,0424, p


Pourcentage de réussite<br />

39<br />

38<br />

37<br />

36<br />

35<br />

34<br />

33<br />

32<br />

31<br />

30<br />

Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

Figure 35 — Pourcentages (des moindres carrés) de réussite en fonction du rôle du mot<br />

introduisant la différence à l’intérieur des triplets.<br />

On note également que la distance n’est pas significative (p


Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

proche, soit un mot à rôle syntaxique qui est visuellement éloigné (« par, pur,<br />

en » ; « mais, mains, et »,…).<br />

Dans la phrase à retrouver, le mot<br />

portant la variation<br />

a un rôle syntaxique<br />

a un rôle sémantique<br />

Dans les deux phrases intruses<br />

Le mot à rôle syntaxique ne lui ressemble pas<br />

Le mot à rôle sémantique lui ressemble<br />

Le mot à rôle syntaxique lui ressemble<br />

Le mot à rôle sémantique lui ressemble<br />

D’une certaine manière, on tend un piège au lecteur : une des phrases intruses<br />

est visuellement plus proche de la phrase projetée puisque les deux mots<br />

différenciants se ressemblent (dans ce cas, la structure n’est pas<br />

respectée) alors que l’autre lui ressemble moins puisque les mots différenciants<br />

sont visuellement très différents (dans ce cas, la structure est identique).<br />

L’alternative est claire : le lecteur va-t-il faire le choix de l’apparence visuelle<br />

contre la structure ou celui de la structure contre l’apparence visuelle ?<br />

Par définition, ce schéma n’a pas à s’appliquer aux phrases dont le mot initiant<br />

la variation a un rôle sémantique puisqu’on fait l’hypothèse que c’est la<br />

perception et le traitement non conscients des mots fonctionnels qui sont<br />

possibles dans la vision parafovéale.<br />

Quand un sujet a échoué à un triplet dont le mot différenciant est fonctionnel,<br />

nous garderons comme information la nature de sa réponse : a-t-il choisi la<br />

phrase visuellement ou structurellement proche ? Pour chacun de ces triplets,<br />

nous connaissons donc le pourcentage de réponses privilégiant l’apparence<br />

visuelle ou la structure de la phrase.<br />

Un simple calcul du T de Student nous permet de savoir si les différences de<br />

moyennes sont significatives entre ces deux types de réponses. Les variances<br />

des deux groupes (Apparence proche vs. Rôle identique) étant homogènes<br />

(Test de Lévène : F(1,28) = 0 ; p = 1), nous pouvons accepter le résultat de<br />

161


Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

l’analyse du Test t pour des Echantillons Indépendants) présenté dans le<br />

tableau 22.<br />

Apparence Proche<br />

vs. Rôle Identique<br />

Moyenne<br />

Apparence.<br />

Moyenne<br />

Rôle.<br />

valeur t dl p<br />

F<br />

Levene<br />

Dl<br />

Levene<br />

P<br />

Levene<br />

42,01 57,99 -3,10 28 0,004 0,00 28 1<br />

Tableau 22 — Résultats de la comparaison des catégories de réponse en cas de mauvaise<br />

réponse.<br />

La figure 36 montre très clairement que les sujets choisissent plus souvent la<br />

phrase qui a une structure identique bien que l’apparence visuelle en soit plus<br />

éloignée 58 . Ce résultat montre toute l’importance des informations<br />

parafovéales dans la construction du squelette syntaxique de la phrase.<br />

Pourcentage de réponses<br />

70<br />

65<br />

60<br />

55<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

Moy enne<br />

Moy enne±Erreur-Ty pe<br />

Moy enne±1,96*Erreur-Ty pe<br />

42,01<br />

57,99<br />

Apparence v isuelle proche<br />

Structure identique<br />

Figure 36 — Pourcentage de réponses aux triplets échoués selon l’apparence visuelle ou<br />

la structure identique.<br />

58<br />

Pour les 49 élèves de sixième et les 48 élèves de troisième (voir note précédente) les résultats<br />

montrent :<br />

• Pour les élèves de sixième, les réponses données pour une apparence visuelle proche sont<br />

moins importantes que pour une fonction similaire (41,1% vs. 58,9%). Cette différence est<br />

significative (t = -2,93 ; dl = 28 ; p


10.4. Discussion<br />

Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

L’ensemble des résultats présentés dans ce chapitre permet de rejeter notre<br />

hypothèse nulle n°3 qui prévoyait que les informations parafovéales ne<br />

permettent pas de prédire la structure syntaxique. Au contraire, il semble bien<br />

que le lecteur est susceptible de prendre appui sur les informations issues de la<br />

vision périphérique pour construire le squelette syntaxique de la phrase.<br />

La particularité de cette expérience, c’est de proposer un protocole où le choix<br />

se fait entre trois phrases également plausibles, et où il ne peut s’expliquer que<br />

par l’utilisation des informations parafovéales. La reconnaissance par le lecteur<br />

de la structure ne peut se faire ni à partir des informations perçues<br />

fovéalement, ni à l’aide du contexte linguistique dans lequel s’insère la phrase.<br />

La seule information dont il a conscience concerne le mot qu’il devait fixer et<br />

cette information ne peut lui servir en rien pour prévoir la suite de la phrase,<br />

puisqu’elle est présente dans les trois phrases proposées. Pour prendre une<br />

décision, il faut donc que le lecteur s’appuie sur les informations visuelles<br />

périphériques.<br />

• Le premier résultat que nous obtenons montre que les triplets les mieux<br />

réussis sont ceux où le sujet a pu repérer, dans la phrase présentée initialement,<br />

une structure syntaxique bien particulière. Quand, de manière tangible, les<br />

mots fonctionnels organisent la structure de la phrase, les sujets sont mieux<br />

capables de la retrouver, comme s’ils avaient été sensibles à sa présence et que<br />

finalement, à ce stade, c’est du squelette syntaxique dont ils se souviennent.<br />

• Le second résultat, qui concerne l’analyse des erreurs, est sans doute le plus<br />

intéressant. On aurait pu s’attendre à ce que les sujets soient attirés par la<br />

proximité d’une apparence visuelle. Il n’en est rien : ce qui prime dans le choix<br />

de la réponse, c’est la reconnaissance d’une structure à laquelle on a dû être<br />

sensible dans la phrase initialement projetée. Si on y a été sensible, c’est de<br />

manière totalement non consciente puisque l’œil se trouvait fixé dans la phrase<br />

bien en amont du lieu critique. Ce résultat est tout à fait congruent avec ceux<br />

que nous avons rappelés au chapitre 3 qui montraient que les informations non<br />

163


Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

conscientes peuvent servir de supports à des manipulations cognitives<br />

(Dehaene et al., 1998; Naccache & Dehaene, 2001).<br />

Finalement, le fait marquant de cette expérience, c’est que les sujets organisent<br />

leurs réponses à travers la perception qu’ils ont du cadre syntaxique de la<br />

phrase. Car nous avons veillé à ce que les mots à rôle sémantique soient les<br />

plus proches possibles (si ce n’est identiques) dans les trois phrases du triplet :<br />

ce ne sont donc pas les informations sémantiques différentes qui guident le<br />

choix de la phrase, c’est uniquement la prégnance d’une organisation<br />

syntaxique bien particulière.<br />

La lecture de ces résultats amène une autre remarque concernant cette fois la<br />

distance entre le point de fixation et l’endroit de la variation dans les phrases.<br />

Nous n’avons pas pu trouver de limites supérieures dans la mesure où, à 27<br />

signes d’écart, on continue à observer un pourcentage de réussite important.<br />

Nous pouvons également regretter de n’avoir pas pu observer d’interactions,<br />

en raison d’un nombre trop faible d’observations à l’intersection des différents<br />

facteurs étudiés 59 . En conséquence, et en s’appuyant sur ces premiers résultats<br />

significatifs, d’autres protocoles expérimentaux s’en inspirant seront<br />

nécessaires, en prévoyant d’éloigner encore le lieu de la variation et en<br />

construisant des ensembles en plus grande quantité.<br />

Nous voudrions rappeler que les résultats présentés ici ne signifient pas que la<br />

seule source d’information pour établir un cadre syntaxique soit d’origine<br />

parafovéale. Nous avons déjà rapporté les expériences de Saint-Aubin qui fait<br />

apparaître les textes mot à mot sur un écran d’ordinateur. Cette présentation<br />

empêche toute prise d’information dans la zone périphérique de l’œil. Malgré<br />

cela, on observe un effet important de la fonction syntaxique du mot (Saint-<br />

Aubin & Klein, 2001). Ce qui se précise, c’est la relation dialectique entre les<br />

informations présentes en amont du lieu et du moment de la construction du<br />

cadre syntaxique (connaissance de la syntaxe de la langue, relation syntaxe-<br />

discours, connaissance du style de l’auteur,…) et la perception subliminale de<br />

la majorité des mots qui cristallisent l’organisation de la phrase. Ces deux<br />

59<br />

Sur les 32 triplets de départ, on n’en a plus que 16 dont le mot initiant la différenciation a un rôle<br />

syntaxique. Au croisement de ce rôle et des 4 distances, on ne trouve plus que 4 triplets.<br />

164


Approches expérimentales<br />

L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural<br />

types d’informations peuvent suffire, séparément, pour prendre une décision<br />

syntaxique (quoique avec moins d’efficacité), mais ce n’est que de leur union<br />

qu’on peut attendre les meilleures performances.<br />

Pour finir, si ce résultat a de l’importance dans la compréhension des processus<br />

de lecture, il en a également dans une optique pédagogique. Nous faisions<br />

l’hypothèse à la fin du chapitre 9 qu’un entraînement spécifique devait<br />

permettre une amélioration de la compréhension. Il semble indispensable de<br />

réserver, à l’intérieur de cet entraînement, un moment particulier pour<br />

travailler la qualité de cette perception subliminale. Cet aspect n’est pas<br />

forcément le plus simple, dans la mesure où il semble éloigné des<br />

préoccupations des professeurs de français, surtout quand il est question de<br />

syntaxe ! Nous verrons pourtant au cours de la troisième partie de ce travail,<br />

l’apport d’un tel entraînement.<br />

165


Bilan de ces études expérimentales<br />

Approches expérimentales<br />

Bilan<br />

Nous nous sommes proposé dans cette seconde partie de mener des<br />

investigations à propos de points restés obscurs en consultant les travaux<br />

générés par l’effet d’oubli de lettres et qui semblaient à la portée des dispositifs<br />

expérimentaux que nous étions capables de maîtriser. En d’autres termes, cet<br />

effet d’oublis de lettres est-il une curiosité dont la connaissance n’a pas<br />

d’impact sur la pratique pédagogique ? Ou témoigne-t-il de processus dont la<br />

connaissance éclaire notre compréhension de ce qu’est la lecture,<br />

compréhension qui permet d’interroger les dispositifs pédagogiques existants<br />

autour de son apprentissage ? Incontestablement, sans invalider les modèles<br />

qui se réfèrent au rôle de la familiarité des mots dans leur reconnaissance, nos<br />

investigations confirment la robustesse des modèles qui se réfèrent à<br />

l’importance (sinon la nécessité absolue) pour la compréhension de<br />

l’établissement de la structure de la phrase et de ses constituants comme<br />

horizon d’attente des unités lexicales à contenu sémantique. Ces investigations<br />

montrent aussi que des informations, périphériques non seulement à la vision<br />

fovéale mais à l’empan de lecture lui-même jouent un rôle significatif dans<br />

l’élaboration de cette organisation syntaxique.<br />

Il convient alors de se demander quelles traces de ces deux aspects se<br />

retrouvent déjà dans les prescriptions et les pratiques pédagogiques à l’école et<br />

au collège.<br />

166


Troisième partie :<br />

Place de la syntaxe<br />

dans la pédagogie de la lecture<br />

167


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

Chapitre 11.<br />

Contexte théorique<br />

11.1. Syntaxe et niveau de lecture<br />

Dans le chapitre 9 de ce travail, nous avons mis en relation les performances<br />

en lecture des individus et le rapport d’oubli de lettres entre les mots à rôle<br />

syntaxique et à rôle sémantique. Nous considérons que ce rapport illustre la<br />

propension du lecteur à élaborer des hypothèses sur la structure de la phrase<br />

afin de construire un squelette syntaxique sur lequel viennent ensuite se greffer<br />

les informations sémantiques de la phrase. D’après le modèle de Koriat, plus<br />

ce rapport est élevé, plus la proportion de mots fonctionnels rejetés à l’arrière-<br />

plan cognitif est importante. Les résultats de nos expérimentations chez des<br />

lecteurs adultes, familiers du maniement de l’écrit, nous ont montré que cette<br />

habileté dans l’établissement des cadres structurels est plus importante chez les<br />

bons compreneurs, alors qu’elle ne les différencie aucunement en fonction de<br />

leur vitesse de lecture. Une plus grande maîtrise dans l’édification préalable<br />

des cadres syntaxiques est associée positivement à la compréhension d’un<br />

message écrit. Ce résultat est important. En effet, le rejet à l’arrière-plan des<br />

mots fonctionnels témoigne d’une création liminaire de la syntaxe et permet au<br />

lecteur de focaliser son attention sur les informations sémantiques contenues<br />

par la phrase. On pourrait donc penser que la moins bonne compréhension<br />

résulte au moins pour partie d’un traitement séquentiel des mots de la phrase<br />

sans anticipation de leur rôle, obligeant à mener de pair l’élaboration de la<br />

syntaxe et l’élaboration sémantique.<br />

Le terrain expérimental mettant en relation les connaissances syntaxiques et la<br />

lecture n’est pas totalement vierge. Par exemple, les travaux de Cupples<br />

portent sur la relation entre les performances en lecture et les connaissances<br />

linguistiques de lecteurs adultes. Les expériences montrent que les meilleurs<br />

compreneurs sont plus performants que les autres dans des tâches de jugement<br />

syntaxique qui demandent de décider si deux mots présentés sous forme de<br />

paire peuvent partager la même fonction dans une phrase (Cupples & Holmes,<br />

168


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

1992). A l’inverse, la réussite à une épreuve de jugement sémantique où les<br />

sujets doivent décider si les deux mots d’une paire ont un sens similaire ne<br />

permet pas de discriminer les différents niveaux de compréhension. Les<br />

auteurs suggèrent que les différences dans la maîtrise des classes de mots et de<br />

leur fonction pourraient être associées à des variations dans l’efficacité des<br />

processus syntaxiques et donc au niveau de compréhension en lecture.<br />

L’article publié par Bentin étudie les effets du contexte syntaxique sur<br />

l’identification orale des mots et sur la capacité à déterminer et à corriger des<br />

erreurs syntaxiques dans des phrases présentées oralement (Bentin et al.,<br />

1990). La population étudiée (de 9 à 14 ans) se répartit en trois groupes : des<br />

lecteurs particulièrement déficients, des lecteurs médiocres et des bons<br />

lecteurs. Les lecteurs médiocres se différencient des bons lecteurs par leur plus<br />

faible compréhension en lecture, mais sont équivalents dans leur capacité à<br />

appliquer les règles de transformations grapho-phonétiques. Les résultats<br />

montrent que les bons lecteurs font significativement moins d’erreurs que les<br />

autres dans les tâches de jugement et de correction. Cependant, l’écart se<br />

creuse entre les groupes dans la capacité à corriger les erreurs syntaxiques.<br />

Indépendamment des lecteurs déficients, ce qui différencie les bons lecteurs<br />

des mauvais, c’est plus l’habileté dans l’utilisation de la syntaxe que la simple<br />

capacité à juger de la grammaticalité d’une phrase.<br />

Une recherche plus complète a été menée par Gaux et Gombert. Comme pour<br />

les études précédentes, l’objectif est de comprendre les relations pouvant<br />

exister entre les connaissances syntaxiques et les performances en lecture, cette<br />

fois chez des pré-adolescents (Gaux & Gombert, 1999). Sept épreuves<br />

syntaxiques et morpho-syntaxiques 60 ont été conduites sur deux types de<br />

phrases agrammaticales : des violations morphémiques (‘la petite fille met sa<br />

manteau’) et des inversions de mots ou de groupe de mots. Ce qui nous<br />

60<br />

Les sept épreuves sont : Répétition (d’une phrase présentée oralement), Jugement (la phrase<br />

est-elle correcte ou pas ?), Localisation (identifier l’endroit précis où se situe l’erreur), Correction<br />

(répéter la phrase corrigée), Explication (de l’agrammaticalité), Reproduction (à partir de phrases<br />

correctes, il s’agit de reconstruire des phrases présentant les mêmes incorrections que celle<br />

identifiée précédemment), Identification de la fonction d’un mot ou d’un syntagme (épreuve<br />

écrite où on présente une phrase avec un syntagme souligné et où on demande au sujet de retrouver<br />

dans une nouvelle phrase le syntagme ayant une fonction identique : on appelle ici fonction le sujet,<br />

le verbe, le déterminant, le complément d’objet direct et l’adjectif).<br />

169


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

intéresse ici plus particulièrement, ce sont les résultats des épreuves<br />

syntaxiques, c’est-à-dire celles qui manipulent l’ordre de mots ou de groupes<br />

de mots. Les résultats montrent un lien élevé entre les différentes tâches<br />

portant sur l’ordre des mots et la compréhension en lecture 61 . On trouve<br />

également un lien important entre l’épreuve demandant une identification de la<br />

fonction d’un syntagme et la compréhension. Les auteurs considèrent que,<br />

chez les pré-adolescents, l’habileté dans la reproduction des inversions d’ordre<br />

des mots, qui est une activité purement syntaxique, influence directement la<br />

compréhension en lecture. A l’intérieur de leur paradigme expérimental, ils<br />

estiment que la conscience de l’ordre des mots est le facteur d’explication de la<br />

compréhension en lecture le plus important ; ces résultats renforcent l’idée de<br />

l’importance de la conscience syntaxique dans le traitement d’une phrase.<br />

Une recherche assez similaire a été conduite par Layton : à partir des analyses<br />

de Gombert, elle elle cherche à observer des effets sur la lecture d’exercices de<br />

closure orienté sur les mots syntaxiques. Comme Gombert, ces auteurs<br />

trouvent une amélioration de la conscience syntaxique, attrivuée à<br />

l’entraînement, mais aucun effet sur la lecture (Layton, Robinson, & Lawson,<br />

1998).<br />

On le voit, ces quelques trop rares études sur le rapport lecture/syntaxe<br />

montrent, par d’autres modalités expérimentales que les nôtres, les liens qui<br />

existent entre la compréhension et la perception de la syntaxe. Cependant, les<br />

expériences que nous venons de relater attirent deux types de remarques :<br />

• Pour la plupart, elles demandent un jugement sur la grammaticalité d’une<br />

phrase. On a vu dans le chapitre consacré à l’imagerie cérébrale que le type de<br />

tâche influait grandement sur la géographie des aires cérébrales concernées. Or<br />

la différence est grande entre la construction des cadres syntaxiques pendant la<br />

lecture et le jugement sur la justesse de la construction d’une phrase. Quant à<br />

la correction d’une phrase irrégulière, on est là dans un processus qui, s’il<br />

61 Encore une fois, on ne trouve aucun lien entre syntaxe et vitesse de lecture.<br />

170


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

témoigne sans conteste d’une habileté dans les processus syntaxiques, reste<br />

très éloigné de la construction inconsciente de la structure de la phrase 62 .<br />

• Elles font la part belle à une étude de la syntaxe dans ses modalités orales.<br />

Pour le moins, les indices qui permettent de traiter la syntaxe diffèrent de l’oral<br />

à l’écrit, ne serait-ce que par la présence des informations visuelles<br />

parafovéales dans le traitement de phrases écrites et par l’absence<br />

d’informations subliminales à l’oral, du moins de nature linguistique, car les<br />

mimiques, le contexte, l’intonation, la situation de dialogue peuvent jouer un<br />

rôle à l’oral dans l’organisation d’un horizon sémantique.<br />

Malgré ces remarques, il ne fait aucun doute que le rôle de la syntaxe est<br />

primordial dans les activités de lecture. Aussi pouvons-nous faire l’hypothèse<br />

que des investissements pour construire ces cadres syntaxiques influeraient, en<br />

retour, sur les compétences de lecture des apprentis, et, sans doute,<br />

particulièrement sur leur compréhension. C’est ce que nous tenterons de<br />

vérifier dans la suite de ce travail.<br />

11.2. La place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

11.2.1. A l’école élémentaire<br />

De manière synchronique, nous nous en tiendrons au dernier texte du ministère<br />

de l’éducation nationale qui présente les programmes officiels pour l’école<br />

primaire (Ministère de la Jeunesse de l'Éducation nationale et de la Recherche,<br />

2002b). Sur les parties portant spécifiquement sur le français et la maîtrise de<br />

62<br />

Fowler suggère que la capacité à corriger une phrase fait appel de manière bien plus importante<br />

à la mémoire de travail que la simple tâche de jugement qui est plus immédiate. Ce qui pourrait<br />

expliquer en partie les différences de niveau de lecture (Fowler, 1988). Cependant, dans les<br />

résultats obtenus par Gaux, l’empan de mémoire fait partie des variables contrôlées (Gaux &<br />

Gombert, 1999).<br />

171


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

la langue 63 , nous avons conduit une recherche d’occurrences lexicales de<br />

quelques entrées liées à la lecture :<br />

Cycle 2 Cycle 3<br />

Nombre total de mots 8766 7948<br />

Mot 111 (12,7) 29 (3,6)<br />

Lecture 46 (5,2) 54 (6,8)<br />

Ecriture 36 (4,1) 37 (4,7)<br />

Phonétique (phonème+phonémique+phonétique) 21 (2,4) 2 (0,3)<br />

Identification 18 (2,1) 7 (0,9)<br />

Syllabe 18 (2,1) 0 (0,0)<br />

Lettre 15 (1,7) 0 (0,0)<br />

Phrase 9 (1,0) 13 (1,6)<br />

Lexique (+lexical) 8 (0,9) 17 (2,1)<br />

Syntaxe (+ syntaxique) 7 (0,8) 11 (1,4)<br />

Mot-Outils 6 (0,7) 2 (0,3)<br />

(Autres) Groupes de mots 4 (0,5) 3 (0,4)<br />

Groupe (nominal) 2 (0,2) 0 (0,0)<br />

Syntagme 0 (0,0) 0 (0,0)<br />

Tableau 23 — Nombre d’occurrences sur le programme des cycles 2 et 3 de l'école<br />

élémentaire. Les nombres entre parenthèses indiquent l’apparition théorique du mot pour<br />

1000 mots.<br />

Pour le cycle 2, on observe très nettement l’extrême propension des<br />

programmes à faire travailler les élèves sur des unités inférieures au mot : les<br />

items syllabe, lettre et même phonétique sont bien évidemment de cette<br />

catégorie. L’accent est mis sur l’identification et se résume parfaitement dans<br />

ce passage : « Pour identifier des mots, l’apprenti lecteur doit avoir compris le<br />

principe qui gouverne le codage de la langue écrite en français : les lettres ou<br />

groupes de lettres (graphèmes) représentent le plus souvent des unités<br />

distinctives de la langue orale (phonèmes) assemblées en syllabes ». Cette<br />

problématique disparaît pratiquement au cycle 3, où on commence à<br />

recommander le travail sur des unités plus étendues et sans doute plus<br />

abstraites : on observe, en effet, l’introduction de la double catégorisation<br />

lexique/syntaxe qui suppose un regard sur le fonctionnement des phrases. Dans<br />

ce contexte, il peut sembler surprenant de voir que le terme de mots-outils<br />

disparaît quasiment au cycle 3. Dans ce document, les mots-outils sont définis<br />

63<br />

Pour les deux cycles, nous avons extrait dans la partie MAÎTRISE DU LANGAGE ET DE LA<br />

LANGUE FRANÇAISE les sous-parties OBJECTIFS et PROGRAMMES.<br />

Pour le cycle 3, nous avons extrait en plus la partie LANGUE FRANÇAISE, ÉDUCATION<br />

LITTÉRAIRE ET HUMAINE qui comprend les sous-parties LITTÉRATURE (DIRE, LIRE,<br />

ÉCRIRE) et OBSERVATION RÉFLÉCHIE DE LA LANGUE FRANÇAISE (grammaire,<br />

conjugaison, orthographe, vocabulaire).<br />

172


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

par la notion de fréquence (« Il convient que ce soient aussi les plus fréquents<br />

de la langue, pour l’essentiel des mots-outils… ») et il y a comme une<br />

incohérence à qualifier les mots de cette liste d’outils alors qu’ils ne sont que<br />

fréquents. En se privant de la terminologie linguistique qui utilise le terme de<br />

fonctionnel, voire de syntaxique, on passe à côté du rôle de ces mots dans<br />

l’architecture de la phrase. Certes, les listes des mots-outils et des mots<br />

fonctionnels se recoupent souvent, puisque les mots fonctionnels sont<br />

également très fréquents. D’ailleurs, ce qui préoccupe les auteurs des<br />

programmes de cycle 2, c’est bien l’identification rapide de ces mots, puisque<br />

la majorité des occurrences de mot(s)-outils apparaît à l’intérieur d’une partie<br />

plus générale intitulée « Apprendre à identifier des mots par la voie directe ».<br />

Pour ce qui nous préoccupe ici plus particulièrement, la syntaxe, l’extraction<br />

du contexte dans lequel elle apparaît laisse entendre qu’elle doit<br />

principalement être abordée pour deux raisons :<br />

• Les problèmes qu’elle pose dans l’élaboration des phrases à l’écrit. Par<br />

exemple, dès le préambule, le texte précise qu’à la fin du cycle 2, les élèves<br />

doivent pouvoir rédiger cinq à dix lignes, en maîtrisant les problèmes du<br />

vocabulaire, de la syntaxe et de l’orthographe.<br />

• La complexité syntaxique de certaines phrases en perturberait la<br />

compréhension. Que ce soit au cycle 2 ou au cycle 3, il est fait référence de<br />

nombreuses fois à cet obstacle à la compréhension : certaines structures<br />

syntaxiques sont difficiles à comprendre. C’est le cas, par exemple, des<br />

phrases passives que beaucoup d’enfants comprennent comme si elles étaient<br />

des phrases actives. C’est aussi le cas des phrases complexes comprenant des<br />

relatives ou des conjonctives.<br />

Le document d’application des programmes du cycle 3 envisage, lui aussi, des<br />

ateliers spécifiques de lecture pour les élèves qui, confrontés à des structures<br />

syntaxiques complexes, présentent des problèmes de lecture : l’enseignant<br />

« doit être attentif au fait que si, dans certains cas, c’est la langue qui peut faire<br />

obstacle (lexique rare, syntaxe complexe, enchaînement problématique des<br />

substituts du nom, connecteurs délicats à interpréter, relations temporelles<br />

173


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

inhabituelles, etc.), » … Les ateliers proposés sont donc conçus, avant tout,<br />

pour « renforcer […] le repérage des structures syntaxiques des énoncés ». On<br />

préconise donc de faire segmenter la chaîne écrite pour que l’élève ait une<br />

« meilleure conscience de la cohésion du groupe syntaxique ». Enfin, notons<br />

que le rappel des objectifs des programmes précise explicitement que ces<br />

ateliers « visent à faire rencontrer de manière artificielle (dans une situation<br />

d’exercice) des mots, des types d’énoncés ou des formes syntaxiques que l’on<br />

a peu de chances de rencontrer fréquemment dans les textes qu’on lit par<br />

ailleurs » (Ministère de la Jeunesse de l'Éducation nationale et de la<br />

Recherche, 2002a).<br />

11.2.2. Au collège<br />

Le même type de recherche d’occurrences a été entrepris sur les documents<br />

présentant les programmes et les accompagnements de programmes pour les<br />

classes de 6è, 5 ème et 4 ème .<br />

6ème 5 ème et 4 ème<br />

Programme Accompagnement<br />

Programme Accompagnement<br />

Nombre total de mots 3245 19527 4201 37641<br />

Lecture 28 (8,6) 140 (7,2) 33 (7,8) 187 (5,0)<br />

Ecriture 11 (3,4) 59 (3,0) 16 (3,8) 105 (2,8)<br />

Phrase 9 (2,8) 51 (2,6) 8 (1,9) 70 (1,9)<br />

Lexique (+lexical) 5 (1,5) 21 (1,1) 11 (2,6) 56 (1,5)<br />

Mot 4 (1,2) 41 (2,1) 4 (1,0) 49 (1,3)<br />

Syntaxe(+syntaxique) 1 (0,3) 12 (0,6) 1 (0,2) 18 (0,5)<br />

Groupe (de mots) 1 (0,3) 18 (0,9) 0 (0,0) 15 (0,4)<br />

Sémantique 0 (0,0) 6 (0,3) 1 (0,2) 10 (0,3)<br />

Syntagme 0 (0,0) 0 (0,0) 0 (0,0) 0 (0,0)<br />

Mot-Outils 0 (0,0) 0 (0,0) 0 (0,0) 0 (0,0)<br />

Tableau 24 — Nombre d’occurrences sur le programme de cycles 2 et 3 de l'école<br />

élémentaire. Les nombres entre parenthèses indiquent l’apparition théorique du mot pour<br />

1000 mots.<br />

On voit que le travail autour de la phrase prend une plus grande importance au<br />

collège. Autour de cette unité, deux grandes options se font jour :<br />

174


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

• Montrer comment la phrase est gouvernée par le discours dans lequel elle<br />

s’insère (« le type de discours [...] rend fréquent le recours, dans la phrase, à<br />

des fonctions grammaticales particulières, comme les diverses formes<br />

d’expansion du nom dans le descriptif, les compléments circonstanciels de<br />

temps dans le narratif. »).<br />

• Travailler sur la grammaire de la phrase qui s’attache, entre autres, « à<br />

identifier et à caractériser les principaux constituants de la phrase ».<br />

Par ailleurs, au collège apparaît un travail portant sur les mots à rôle<br />

sémantique et leur organisation à l’intérieur de champs (lexicaux et/ou<br />

sémantiques) autour de trois domaines :<br />

• Structuration et relations lexicales, afin d’explorer les principes de<br />

constructions des mots (affixes, dérivation,…) et les relations sémantiques<br />

entre les mots (synonymie, hyperonymie)<br />

• Construction de champs sémantiques par regroupement de différentes<br />

entrées lexicales<br />

• Le rôle du discours et de l’énonciation dans le choix du lexique.<br />

Il faut cependant noter que le travail sur le lexique est supposé être le plus<br />

important, puisqu’il est écrit dans l’accompagnement aux programmes de 6 ème<br />

comme de 5 ème et 4 ème que « le lexique est le premier des outils de la langue :<br />

avant de s’interroger sur les règles d’assemblage grammatical, il faut disposer<br />

des éléments à assembler ». S’il semble probable que la syntaxe est un<br />

composant de cet « assemblage grammatical », la recherche des occurrences<br />

des mots syntaxe ou syntaxique laisse entendre que cette capacité à ordonner<br />

les mots est surtout utile dans la mise en texte où elle devra être rectifiée.<br />

11.3. Discussion<br />

Il est tout à fait clair que les programmes officiels, aussi bien pour l’école<br />

élémentaire que pour le collège, considèrent que la syntaxe est le lieu de<br />

175


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

difficultés dans la maîtrise langagière : une syntaxe complexe est avant tout<br />

une cause d’erreur de compréhension. De ce fait, lorsqu’on travaille sur la<br />

syntaxe à l’école et au collège, on cherche à obtenir une production syntaxique<br />

correcte. Dès l’école maternelle, cet objectif est énoncé pour la maîtrise de la<br />

langue orale, et il perdure au cycle 2 et 3 pour la production écrite. On est ici<br />

dans une analyse a posteriori des éléments qui posent problème dans l’habileté<br />

langagière, ce que Gombert propose de ranger dans des activités d’ordre<br />

métalinguistique, qui semblent assez spécifiques des activités de l’école. Il<br />

considère que cette activité linguistique particulière qu’est la lecture nécessite<br />

un pilotage cognitif conscient. A l’inverse, il propose de qualifier<br />

d’épilinguistiques, les comportements qui ne demanderaient pas au sujet un<br />

contrôle conscient de ses activités linguistiques (Gombert, 1990). Toutefois,<br />

Gombert suppose que ce traitement épilinguistique est plus en rapport avec les<br />

processus de traitement de la langue orale, alors que l’écrit demande un accès<br />

conscient au fonctionnement langagier. En ce sens, les programmes de l’école<br />

sont cohérents avec cette interprétation, puisqu’on travaille la syntaxe pour en<br />

renforcer sa conscience explicite : nous sommes donc tout à fait dans une<br />

activité d’ordre métasyntaxique, spécifiquement en rapport avec la lecture et<br />

l’écriture.<br />

Le modèle de Koriat, dans la mesure où la construction du squelette syntaxique<br />

est non-concient, implique la mise en place de processus que Gombert<br />

qualifierait d’épilinguistiques. Nous avons décrit en détail les deux principes<br />

sur lesquels la création des cadres syntaxiques pouvait se réaliser de cette<br />

manière inconsciente, avant même le parcours effectif de la phrase (ou du<br />

groupe de mots) :<br />

• la théorie syntaxique nous a permis de mieux comprendre l’importance de<br />

l’architecture linguistique de la phrase et le rôle central de la classe fermée des<br />

mots fonctionnels (cf. chapitre 2). Nous rappelions alors les propos de Pinker :<br />

« Les traces, les cas, les X-barres et autres accessoires de la syntaxe […]<br />

doivent faire partie de notre vie mentale inconsciente. »<br />

176


Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Contexte théorique<br />

• l’habileté perceptive permet d’extraire, à l’aide des informations<br />

parafovéales, des informations sur la fonction des mots, en particulier pour ce<br />

qui concerne la classe des mots « fonctionnels » (cf. chapitre 3).<br />

D’une certaine manière, c’est le non-conscient, le subliminal, qui réunit la<br />

théorie X-Barre et la vision parfovéale. Aussi, il nous semble intéressant de<br />

voir s’il est possible de renverser la façon d’aborder le travail sur la syntaxe à<br />

l’école. Nous proposons, dans cette partie, une première approche didactique<br />

ayant comme objectif de permettre aux apprentis lecteurs d’améliorer leurs<br />

habiletés dans la construction épilinguistique de l’architecture des phrases. Si<br />

la réalisation effective des processus décrits reste non-consciente, un<br />

apprentissage spécifique serait-il susceptible de l’améliorer ? Nous avions<br />

évoqué (cf. chapitre 3) les quatre grands mécanismes qui sous-tendent un<br />

apprentissage perceptif. Il nous semble important d’en retenir tout<br />

particulièrement trois :<br />

1. Une plus grande attention apportée aux formes discriminantes.<br />

2. Une capacité à séparer psychologiquement des stimuli jusqu’alors<br />

indistinguables.<br />

3. Une habileté à détecter une construction unique représentant une<br />

configuration complexe, en lieu et place d’une multitude de parties<br />

séparées.<br />

Ainsi, ce que nous proposons, ce sera de porter explicitement attention aux<br />

formes qui discriminent les différentes structures syntagmatiques, à savoir les<br />

mots fonctionnels. Au préalable, si cette habileté structurelle est bien de nature<br />

épilinguistique, nous devrions voir son apparition dès l’entrée dans l’écrit, sans<br />

aucun enseignement explicite. Ce sera le sujet du prochain chapitre.<br />

177


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

Chapitre 12.<br />

Le barrage de lettres<br />

chez les élèves de cycle 2<br />

Nous rappelions en introduction que peu de travaux ont porté sur la mise en<br />

relation de l’oubli de lettres avec les caractéristiques du lecteur. Le rôle de<br />

l’âge du lecteur a été souligné : plus les lecteurs vieillissent, plus l’effet<br />

d’oublis de lettres est marqué, ce qui conduit les auteurs à conclure à une prise<br />

de conscience progressive du rôle de certains mots dans l’organisation de la<br />

structure des phrases (Greenberg et al., 1998). Cependant, cette étude ne se<br />

situe pas dans une perspective diachronique : elle oppose des élèves d’âges très<br />

différents (7 ans vs. 13 ans) et ne répond pas à la question du moment où cette<br />

sensibilité aux rôles des mots dans la construction de la phrase s’élabore.<br />

Comme ces auteurs supposent la très rapide mise en œuvre de cette habileté,<br />

nous nous proposons d’en chercher l’apparition chez des élèves de cycle 2.<br />

Ce que nous allons étudier, dans cette partie, c’est bien le rapport entre l’entrée<br />

dans le monde de l’écrit, au cours du cycle 2, et la mise en œuvre des deux<br />

modèles explicatifs de l’effet d’oubli de lettres : le modèle structural de Koriat<br />

et le modèle d’unités concurrentes de Healy.<br />

12.1. Population et procédure<br />

886 élèves de cycles II provenant de 45 classes différentes ont participé à cette<br />

série d’expérimentations. On dénombre parmi eux 116 élèves de Grande<br />

Section, 420 de Cours Préparatoire et 350 de CE1. Les épreuves se déroulent<br />

en fin d’année scolaire, au mois de juin.<br />

Un texte de 116 mots, Les baisers du Loup (Solotareff, 2001), est distribué aux<br />

élèves, sans aucune lecture ni présentation par l'enseignant. La seule consigne,<br />

178


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

après une épreuve d'essai sur un autre texte et avec une autre lettre, porte sur la<br />

tâche à effectuer 64 (voir l’annexe 1.2.2).<br />

Le texte est présenté dans la fonte Garamond d’une taille de 24 points, avec un<br />

interlignage simple. Au total, la lettre u est présente 35 fois dans 34 mots<br />

différents.<br />

La variable dépendante introduite dans le modèle explicatif est la moyenne<br />

d'oublis de la lettre observée. Les variables explicatives sont au nombre de<br />

six :<br />

• la lettre u étudiée représente (ou non) le phonème [y] dans le mot (comme<br />

dans le mot sur contrairement à qui).<br />

• la taille de ce mot.<br />

• la position de la lettre à l'intérieur du mot. Pour représenter cette valeur, on<br />

calcule le rapport entre la position de la lettre et la taille du mot ; plus cette<br />

valeur est proche de 1, plus la lettre est en fin de mot.<br />

• la fréquence du mot dans lequel la lettre apparaît ; cette fréquence est issue<br />

de la base FRANTEXT, qui donne des informations sur les mots du français<br />

contemporain entre 1950 et 2000 (New et al., 2001).<br />

• le rôle du mot dans lequel la lettre est présente (syntaxique vs. sémantique).<br />

Cette variable a été construite à partir de la fonction effective des mots dans le<br />

texte : les noms, verbes, adjectifs et adverbes sont considérés comme étant de<br />

rôle sémantique, c’est-à-dire qu’ils transportent de l’information sur un<br />

personnage ou une action du texte. Les autres mots ont été considérés comme<br />

étant de rôle syntaxique, dans la mesure où ils organisent les mots à rôle<br />

sémantique entre eux et ne portent pas d’informations sémantiques propres : ce<br />

sont les conjonctions, les déterminants, les pronoms relatifs, les prépositions...<br />

• le niveau scolaire auquel ce mot est présenté.<br />

64<br />

Vous allez prendre le stylo et en parcourant le texte, en le lisant, chacun comme il peut, à sa<br />

vitesse, sans revenir en arrière, vous allez barrer la lettre « u » (l'écrire au tableau) à chaque fois<br />

que vous la rencontrez..<br />

179


12.2. Résultats<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

Les résultats sont à examiner sous deux angles : d'une part, les données<br />

analysées permettent-elles de mettre à jour une différence entre les trois<br />

niveaux scolaires étudiés et d'autre part à l'intérieur d'un même niveau, une des<br />

variables explique-t-elle les différences d'oublis observées ?<br />

Une analyse de covariance a été conduite sur ces résultats en introduisant<br />

comme variables indépendantes les variables décrites plus haut ainsi que les<br />

interactions entre le niveau scolaire et toutes les autres variables du modèle.<br />

Prononciation<br />

Rôle du mot<br />

Oui<br />

Non<br />

Sémantique<br />

Syntaxique<br />

Niveau<br />

GS CP CE1<br />

M Err-T M Err-T M Err-T<br />

31,42<br />

31,38<br />

30,96<br />

31,85<br />

2,51<br />

1,97<br />

2,04<br />

3,03<br />

16,14<br />

18,53<br />

11,18<br />

23,49<br />

2,51<br />

1,97<br />

2,04<br />

3,03<br />

18,64<br />

20,85<br />

10,51<br />

28,99<br />

Tous les mots 31,4 17,34 19,75<br />

Tableau 25 — Pourcentages et Erreurs-Type des oublis de lettres en fonction du niveau<br />

scolaire, de la prononciation de la lettre et du rôle du mot.<br />

2,51<br />

1,97<br />

2,04<br />

3,03<br />

Les résultats présentés dans le tableau 25 nous montrent tout d’abord un taux<br />

d’oubli beaucoup plus fort parmi les élèves de GS (31,4%), que pour les deux<br />

autres niveaux (17,34% et 19,75%). Une première analyse de variance<br />

confirme la significativité de cette différence (Effet courant : F(2, 87) = 5,42,<br />

p


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

• un effet de la position de la lettre dans le mot (F(1, 87) = 4,73, p


M oy. 35covariants<br />

:<br />

Fréquence: 2222<br />

Longueur: 4,9 31,8<br />

Position Lettre: 2,9<br />

30<br />

31<br />

Pourcentage d'oublis de lettres<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

Figure 37 : Pourcentages moyens d'oubli de lettres en fonction du rôle du mot et du niveau<br />

scolaire (calculés pour les covariants à leur moyenne).<br />

Si cette première analyse nous permet d’éclairer ce qui se construit au cours du<br />

cycle 2, elle ne nous permet pas d’évaluer le poids respectif des différents<br />

facteurs introduits dans le modèle explicatif. C’est ce que nous nous proposons<br />

de faire à l’aide de trois analyses en régression multiple, chacune d’elles<br />

prenant comme variable dépendante le pourcentage d’oubli de lettres dans un<br />

des trois niveaux scolaires. Les variables explicatives sont les mêmes que dans<br />

l’analyse de variance précédente, à l’exception du niveau scolaire. Si le modèle<br />

M6 expliquant l’oubli de lettres en GS n’est pas significatif (cf. tableau 26), la<br />

part de variance expliquée par les variables indépendantes (importante puisque<br />

près de 50% du phénomène est expliqué par les modèles M7 et M8) et le<br />

niveau de la corrélation multiple (R = 0,7 & R = 0,73), permettent l’examen<br />

approfondi des contributions de certaines des variables à l’effet d’oubli de<br />

lettres.<br />

23,5<br />

11,2<br />

GS CP CE1<br />

Niveau scolaire<br />

29<br />

10,5<br />

Rôle sém antique<br />

Rôle syntaxique<br />

182


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

Niveau de<br />

corrélation<br />

multiple (R)<br />

Pourcentage de<br />

variance<br />

expliquée (R 2 )<br />

Significativité<br />

M6 : L’oubli de lettres en GS 0,4 0,157


Rôle du mot<br />

(Référence = sémantique<br />

(m=31,5 ; σ=1,9))<br />

Prononciation de la lettre<br />

(Référence = Non<br />

(m=16,6 ; σ=2,2))<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

syntaxique<br />

(m=32,1 ; σ=2,7)<br />

oui<br />

(m=18,7 ; σ=1,8)<br />

bêta paramètre p<<br />

0,04 0,29 0,87<br />

0,03 0,19 0,89<br />

Fréquence du mot 0,44 0,0009 0,07<br />

Longueur du mot 0,02 0,07 0,93<br />

Position de la lettre dans le mot 0,24 1,18 0,36<br />

Constante 25,75 0,0001<br />

Tableau 27 — Modèle explicatif des scores d'oublis de lettres pour la GS (M6)<br />

Rôle du mot<br />

(Référence = sémantique<br />

(m=11,7 ; σ=2,5))<br />

Prononciation de la lettre<br />

(Référence = Non<br />

(m=32,1 ; σ=2,5))<br />

syntaxique<br />

(m=23,7 ; σ=2,5)<br />

oui<br />

(m=32,1 ; σ=2,5)<br />

bêta paramètre p<<br />

0,59 6,02 0,01<br />

-0,1 -1,04 0,47<br />

Fréquence du mot 0,39 0,0011 0,05<br />

Longueur du mot 0,21 0,81 0,30<br />

Position de la lettre dans le mot 0,20 1,37 0,31<br />

Constante 7,05 0,12<br />

Tableau 28 — Modèle explicatif des scores d'oublis de lettres pour le CP (M7)<br />

Rôle du mot<br />

(Référence = sémantique<br />

(m=10,5 ; σ=2,4))<br />

Prononciation de la lettre<br />

(Référence = Non<br />

(m=18,7 ; σ=2,9))<br />

syntaxique<br />

(m=29,1 ; σ=3,5)<br />

oui<br />

(m=20,9 ; σ=2,3)<br />

bêta paramètre p<<br />

0,66 9,28 0,001<br />

-0,08 -1,14 0,54<br />

Fréquence du mot 0,32 0,001 0,08<br />

Longueur du mot 0,08 0,42 0,68<br />

Position de la lettre dans le mot 0,31 2,86 0,12<br />

Constante 6,46 0,26<br />

Tableau 29 — Modèle explicatif des scores d'oublis de lettres pour le CE1 (M8)<br />

184


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

Tous les effets décrits dans ces tableaux sont nets, c’est-à-dire que les autres<br />

variables sont contrôlées. On voit par exemple dans la colonne « coefficients »<br />

du modèle CP que, pour ce niveau, le fait que la lettre à barrer soit présente<br />

dans un mot à rôle syntaxique (variable qualitative) «contribue» à élever le<br />

pourcentage d'oubli de 6,02 points et que chaque lettre en plus (variable<br />

quantitative), dans le mot qui contient la lettre à barrer, augmente le<br />

pourcentage d'oubli de 0,81 point…<br />

12.3. Discussion<br />

Dans cette étude, nous voulions rechercher des éléments pour mieux cerner le<br />

moment où les élèves commencent à oublier de barrer des lettres de manière<br />

non aléatoire afin d’affiner la fourchette (713 ans) mentionnée<br />

précédemment (Greenberg et al., 1998). On retrouve déjà dans les résultats<br />

présentés ici un certain nombre de données classiques de l'épreuve de barrage<br />

de lettres. Les deux grands modèles en concurrence pour expliquer ce<br />

phénomène, s’appuyant l’un sur le rôle de la fréquence du mot et l’autre sur le<br />

type de mot trouvent ici des données les confortant.<br />

En GS, les oublis sont presque deux fois plus nombreux qu’en CP et en CE1,<br />

reflétant, sans doute, une faible discrimination du matériau écrit. Toutefois, les<br />

élèves en fin de GS commencent à connaître un certain nombre de mots très<br />

courants, souvent de manière isolée, et ce début de familiarité explique qu’on<br />

observe un effet de la fréquence des mots sur l’oubli de lettres. En cela, ces<br />

observations apportent crédit au modèle de Healy qui propose que si une<br />

reconnaissance globale du mot a lieu rapidement (par une grande familiarité<br />

avec ce mot), les autres processus à l’œuvre pour sa reconnaissance, comme<br />

l’identification des lettres le composant, s’arrêtent immédiatement. Notons que<br />

cet effet de fréquence se renforce très légèrement au CP et au CE1, traduisant<br />

sans doute, comme dans la population adulte, un usage plus important des<br />

mots très fréquents.<br />

185


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

Le deuxième modèle dont nous voulions cerner l’engagement au cours de<br />

l’apprentissage de la lecture, est le modèle structural de Koriat où le lecteur<br />

extrairait de prime abord le squelette de la phrase qu’il parcourt pour ensuite le<br />

compléter par du sémantique. Ce faisant, les mots organisant le contexte sont<br />

relégués à l’arrière plan et retiennent alors moins l’attention que les mots à rôle<br />

sémantique, au moment où le lecteur les voit nettement. Les résultats présentés<br />

ici trouvent effectivement à s’expliquer par un modèle structural de la lecture.<br />

La figure 37 montre très clairement que, dès que les élèves commencent à<br />

maîtriser les techniques de lecture, donc dès la fin du CP, on observe, toutes<br />

choses égales par ailleurs (et en particulier l’effet de fréquence du mot), que la<br />

distribution des oublis n’est plus aléatoire et que la différence entre les mots à<br />

rôle syntaxique et les mots à rôle sémantique est très sensible. Le plus frappant<br />

sans doute est la très forte diminution, par rapport à la GS, des oublis dans les<br />

mots à rôle sémantique, illustrant par-là la plus forte attention aux informations<br />

sémantiques au cours du déplacement de l’œil dans la phrase ; mais les travaux<br />

de Koriat avaient déjà montré un renforcement de l’attention sur les mots à<br />

rôle sémantique à partir du moment où le lecteur est amené à penser que le mot<br />

lu n’a pas de rôle syntaxique, par exemple si le mot est placé juste après un<br />

mot à rôle syntaxique non ambigu (Koriat & Greenberg, 1996b). En<br />

conséquence cette diminution très forte du pourcentage d’oubli dans les mots à<br />

rôle sémantique, dès le début de la lecture, éclaire bien l’habileté très tôt<br />

construite par le jeune lecteur à établir des cadres syntaxiques qu’il va garnir<br />

d’informations sémantiques.<br />

Toutefois, si les modèles de Healy et de Koriat se trouvent confortés par les<br />

données présentées dans ce travail, on peut observer, par l’étude des<br />

interactions entre le niveau scolaire et les autres variables explicatives, que<br />

seul le rôle du mot dans la phrase interagit avec l’élévation du niveau. Ainsi,<br />

que l’on soit en GS ou au CE1 où la transcription grapho-phonologique devrait<br />

être mieux maîtrisée, le fait que la lettre U représente ou non le phonème [y]<br />

n’est d’aucune influence sur son oubli. De la même façon, la position de la<br />

lettre dans le mot qui influe sur l’oubli de lettres (plus la lettre est éloignée du<br />

début du mot, plus elle est oubliée) ne semble pas avoir un rôle différent qu’on<br />

soit en GS ou au CE1. Ainsi, la fréquentation du matériau écrit et l’expérience<br />

186


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

de son fonctionnement au cours du cycle des apprentissages développe<br />

prioritairement l’habileté à élaborer des constructions syntaxiques, illustrée par<br />

la différence d’oubli de lettres entre les mots à rôle syntaxique et les mots à<br />

rôle sémantique.<br />

Une autre information mise à jour par les données présentées dans ce travail<br />

chez les jeunes enfants est le poids relatif des deux grands modèles explicatifs<br />

de l’oubli de lettres, c’est-à-dire la fréquence ou le rôle du mot. On constate en<br />

effet que, dès le CP, à partir du moment où l’oubli de lettres cesse d’être dû à<br />

une méconnaissance de l’écrit, le poids du rôle du mot est plus important que<br />

celui de la fréquence. Qui plus est, les coefficients standardisés (bêta)<br />

présentés dans les tableaux 27, 28 et 29 montrent que plus le niveau des élèves<br />

croît, plus le poids du rôle du mot est important, alors que celui de la fréquence<br />

reste stable. Ces résultats sont en accord avec les expérimentations précédentes<br />

menées avec des adultes qui montraient que si le poids de la fréquence du mot<br />

dans ce phénomène se réduit encore, la différenciation du rôle du mot accroît,<br />

elle, son importance et se trouve corrélée avec le niveau de compréhension en<br />

lecture. Tout se passe comme si cette habileté à élaborer des cadres<br />

syntaxiques sur le déroulement futur de la phrase était associée à une meilleure<br />

maîtrise de la lecture ; conformément à l’hypothèse structurale, le cadre<br />

syntaxique préalablement établi pilote l’extraction des informations<br />

sémantiques et permet d’y consacrer attention.<br />

Pour terminer, nous voudrions revenir sur une possible mésentente entre nos<br />

résultats, montrant l’apparition d’une habileté syntaxique au cours du cycle 2<br />

et ceux présentés par Asmussen & Bastien-Toniazzo. Dans leur article sur la<br />

compréhension de phrases chez des enfants de début de CE1, elles concluent<br />

par l’affirmation qu’il n’est pas possible de mettre en évidence un effet du<br />

facteur syntaxique dans la compréhension de phrases (Asmussen & Bastien-<br />

Toniazzo, 2000). Nous voudrions noter que ce n’est pas parce qu’elles n’en<br />

observent pas, qu’il n’y en a pas : à cet égard, elles font remarquer l’existence<br />

d’un problème méthodologique quant au type de tâche qu’elles emploient, le<br />

jugement a posteriori sur les phrases. Nous avons vu précédemment que les<br />

activités cérébrales étaient très tributaires de la tâche à exécuter et tout<br />

187


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

particulièrement quand il s’agit de juger syntaxiquement une phrase à partir<br />

d’une autre présentée préalablement : dans ces conditions (qui sont celles de<br />

l’expérimentation de Asmussen), il est indispensable de garder consciemment<br />

dans sa mémoire la construction de la phrase précédente, et en cela, nous<br />

sommes dans une problématique toute différente de la nôtre où la syntaxe est<br />

élaborée en premier lieu et de manière inconsciente. En conséquence, il n’y a<br />

pas incompatibilité entre ces deux résultats.<br />

12.4. Observation des différences dans le modèle<br />

structural au cours de la scolarité<br />

Si l’expérience précédente semble montrer que, dès l’entrée dans l’écrit, le<br />

lecteur met en place des stratégies qui lui permettent de construire des cadres<br />

syntaxiques de manière première au cours de sa lecture, nous pouvons<br />

également chercher à savoir si le différentiel d’oubli entre les mots à rôle<br />

syntaxique et les mots à rôle sémantique s’agrandit au fur et à mesure de l’âge.<br />

Pour cela, nous avons fait passer les mêmes épreuves que pour les adultes (voir<br />

chapitre 8) à des élèves de deux classes de sixième (soit 47 élèves) et à des<br />

élèves de deux classes de troisième (également 47 élèves). Les épreuves se<br />

sont déroulées à la fin de l’année scolaire, dans le courant du mois de juin.<br />

Cette analyse ne prendra en compte que deux variables, à savoir la fréquence<br />

du mot où se trouve la lettre et le fait que ce mot a un rôle syntaxique ou<br />

sémantique. Les trois variables à expliquer sont le pourcentage d’oublis de la<br />

lettre dans le mot considéré pour les 6 ème , pour les 3 ème et pour les adultes.<br />

Les tests multivariés sont significatifs pour le rôle du mot (Lambda<br />

Wilk = 0,88, F(3, 612) = 26,57, p


M45 oy. covariants :<br />

Fréquence: 2105 m ots/m illions<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

24 ,3 ,4<br />

16,6<br />

Sém antique<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2<br />

Rôle du m ot<br />

Figure 38 — Pourcentage d’oublis de lettres en fonction du rôle des mots et de l’âge des<br />

sujets.<br />

Les résultats univariés donnent, aussi bien pour la fréquence des mots que pour<br />

leur rôle, des résultats significatifs à p


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

Chapitre 13.<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des<br />

cadres syntaxiques ?<br />

13.1. Introduction<br />

Nous avons vu, au cours du chapitre précédent que, dès l’entrée dans l’écrit, se<br />

développe une habileté dans la construction de squelettes syntaxiques qui,<br />

d’après Koriat, doivent être par la suite peuplés d’informations sémantiques<br />

La question à laquelle va tenter de répondre ce chapitre vise à savoir si les<br />

performances en lecture peuvent être améliorées par un entraînement à la<br />

construction des cadres syntaxiques. Doit-on considérer que cette habileté est<br />

une conséquence de l’acte lexique et se développe donc à notre insu, seulement<br />

par nos lectures et des rencontres variées avec l’écrit ? Un entraînement ciblé<br />

permettrait-il de développer cette capacité structurante ? En quoi ce<br />

développement améliorerait-il la performance de lecture ? La vitesse ? La<br />

compréhension ? Car l’intérêt du pédagogue est bien dans l’aide à la maîtrise<br />

de lecture, non dans l’augmentation d’un différentiel d’oubli de lettres entre<br />

mots à rôle syntaxiques et mots à rôle sémantique.<br />

Afin d’explorer les possibles effets d’un entraînement de cette habileté à<br />

construire des squelettes syntaxiques, nous avons préparé un programme<br />

didactique reposant sur trois exercices, chacun exerçant respectivement un<br />

aspect particulier de ce qui pourrait être à l’œuvre lors de cette construction.<br />

Chacun de ces exercices tente d’aider le lecteur à prendre conscience du statut<br />

particulier des mots à rôle syntaxique, à mieux les reconnaître en situation, à<br />

les percevoir plus rapidement en travaillant avec les informations qui les<br />

entourent, sur le contenu sémantique qu’ils organisent.<br />

Les trois exercices sont proposés grâce à un logiciel que nous avons développé<br />

spécialement dans le cadre de ce travail.<br />

190


13.2. Les exercices<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

Ils sont conçus pour des élèves de collège qui vont les utiliser au cours de<br />

séances de travail d’une durée de 20 minutes pendant un trimestre. L’ensemble<br />

des exercices est présentée exhaustivement dans l’annexe 2.<br />

13.2.1. Premier exercice : le cliquage sur les mots à rôle syntaxique<br />

Le premier exercice que nous proposons travaille la reconnaissance des mots à<br />

rôle syntaxique ainsi que la vitesse à laquelle elle a lieu. Le travail est divisé en<br />

trois parties qui arrivent dans un ordre aléatoire. Pour chacune des parties, il<br />

s’agit de cliquer le plus rapidement possible, à l’intérieur d’un texte, sur tous<br />

les mots appartenant à une même catégorie grammaticale. Les trois catégories<br />

successives sont :<br />

• les prépositions<br />

• les déterminants<br />

• les complémenteurs, qui comprennent les différentes conjonctions et les<br />

pronom relatifs. Pour des raisons de facilité lexicale, nous l’avons appelée avec<br />

les élèves la catégorie des relationnels.<br />

Ces trois catégories ont été choisies en fonction des résultats que nous avons<br />

présentés plus haut (cf. chapitre 8) qui montraient leurs rôles prépondérants<br />

dans l’oubli de lettres puisqu’elles étaient les natures les plus massivement<br />

oubliées, illustrant en cela leur mise à l’arrière plan au cours de la lecture et<br />

donc leur rôle important dans la construction du cadre structural de la phrase<br />

lue.<br />

Trente textes issus, pour la plupart d’ouvrages de littérature jeunesse, ont été<br />

choisis et ont servi à fabriquer les trente séries de ce premier type d’exercice.<br />

Ces textes ont une longueur moyenne de 187 mots, le plus court en comptant<br />

131 et le plus long 290. Le nombre d’éléments à trouver, pour l’ensemble des<br />

trois présentations du texte, varie de 41 à 92, avec une moyenne de 63.<br />

191


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

Une présentation du texte est toujours limitée dans le temps pour obliger les<br />

élèves à travailler rapidement. Le temps maximum par exercice est compris<br />

entre 174 et 384 secondes, avec une moyenne de 291 secondes. Pour une<br />

présentation, le calcul du temps maximum d’affichage du texte est calculé par<br />

la formule [Temps = (0.4 * N) + (0.4 * Q)] où N représente le nombre de mots<br />

du texte et Q le nombre de mots à trouver dans la catégorie concernée.<br />

Déroulement<br />

Le logiciel propose un texte à l’élève et la catégorie de mots sur laquelle il<br />

devra cliquer. Un clique sur un mot n’appartenant pas à la catégorie demandée<br />

ne provoque aucune action ; le mot se colorie en bleu s’il appartient à la bonne<br />

catégorie. Si l’élève trouve toutes les unités à chercher, on passe à la deuxième<br />

présentation du même texte, avec une nouvelle demande d’une autre catégorie<br />

à trouver. S’il n’arrive pas à terminer dans le temps maximum de la<br />

présentation, le logiciel présente la correction de la recherche en cours. Les<br />

unités oubliées apparaissent alors successivement sur l’écran en clignotant<br />

pendant 4 secondes. Si un élève est performant, il va finir les trois<br />

présentations avant la fin des cinq minutes : on lui présentera alors le texte<br />

suivant de la même catégorie. Au bout de cinq minutes, l’exercice se termine<br />

pour pouvoir passer au deuxième type d’exercices. Si l’élève est dans la<br />

première présentation du texte, il reviendra sur ce même texte à son prochain<br />

passage, sinon le logiciel lui présentera, la fois prochaine, le texte suivant.<br />

Exemple d’écran<br />

192


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

13.2.2. Deuxième exercice : l’exercice à trous<br />

Classiquement, l'exercice à trous a essentiellement pour but de stimuler la<br />

réflexion métalinguistique de l'apprenant (Besse & Porquier, 1991). Cet<br />

exercice propose un texte dans son entier. L’objectif est ici de retrouver un mot<br />

du texte en s’aidant d’informations contextuelles, aussi bien d’ordre<br />

sémantique que syntaxique ou syntagmatique. La réalisation de cet exercice<br />

s'appuie sur le principe de l’explicitation d’un rapport entre l'élément<br />

manquant et les éléments du contexte : l’élément est déduit, calculé à partir du<br />

contexte. La réalisation de l’exercice suppose donc une réflexion<br />

métalinguistique. Toujours pour les mêmes raisons que celles présentées pour<br />

l’exercice précédent, la nature grammaticale des mots supprimés est soit un<br />

article, soit une préposition, soit un relationnel (notons que pour cet exercice il<br />

est fait explicitement appel à la dénomination exacte de la nature des mots : on<br />

aura trois possibilités pour cette dernière catégorie, les conjonctions de<br />

subordination, les conjonctions de coordination ou les pronoms relatifs).<br />

Ici encore, trente autres textes issus pour la plupart de la littérature jeunesse<br />

ont été sélectionnés comme supports de travail. Leur longueur varie de 172<br />

mots à 344 mots, avec une moyenne de 261 mots. Pour chacun des textes, dix<br />

mots sont choisis pour être retrouvés dans l’exercice. Pour chaque trou, l’élève<br />

a un temps maximum de recherche d’une minute : le temps maximum de<br />

l’exercice est donc de dix minutes, ce qui est plus important que le temps<br />

maximum prévu pour le passage d’un exercice (5 mn). En conséquence, si un<br />

élève voit son temps se terminer alors qu’il a fait moins de cinq mots dans le<br />

texte, le même texte lui est re-proposé à son prochain passage. A l’inverse, s’il<br />

a terminé son texte en moins de cinq minutes, un nouveau texte lui est proposé,<br />

jusqu’à ce qu’il termine son temps de travail.<br />

Déroulement<br />

Un texte est proposé à un élève. L’ensemble du texte est visible et le premier<br />

trou s’affiche par un rectangle rouge d’une largeur exactement égale au mot<br />

qu’il masque. Comme les mots ont été choisis pour être des têtes de syntagme,<br />

on attire l’attention sur ce syntagme en l’écrivant d’une manière dégradée. Un<br />

193


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

chronomètre égrène le temps restant pour trouver le mot. L’élève peut, à tout<br />

moment, demander à voir les aides qui y sont associées et qui sont présentées<br />

toujours dans le même ordre :<br />

1. on affiche en bleu et dans sa police d’origine le syntagme introduit par le<br />

mot à trouver.<br />

2. on indique à l’élève la nature grammaticale du mot recherché.<br />

3. on présente le mot à trouver en police silhouette.<br />

Si l’élève n’a pas trouvé la bonne réponse au bout d’une minute, le logiciel lui<br />

présente le mot qu’il recherchait et passe au mot suivant.<br />

Exemple d’écran<br />

13.2.3. Troisième exercice : les structures syntaxiques en vision<br />

parafovéale<br />

Le troisième exercice proposé aux élèves diffère sensiblement des deux<br />

premiers. A propos des travaux de Saint-Aubin, nous avons montré le rôle<br />

(cf. chapitre 3 et 10) des informations de type parafovéal dans l’établissement<br />

des cadres structuraux (Saint-Aubin & Klein, 2001). En conséquence, ce que<br />

nous essayons d’exercer ici, c’est un meilleur traitement des informations<br />

194


Mot cible<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

perçues par la vision parafovéale et leur meilleure intégration dans un<br />

processus de construction syntagmatique. Ce troisième exercice reprend, dans<br />

sa construction, un certain nombre des principes qui ont présidé à l’épreuve sur<br />

le repérage de structure syntaxique par la vision parafovéale (cf. chapitre 10).<br />

Il cherche à travailler sur la qualité de la perception dans un temps le plus court<br />

possible.<br />

Distance de<br />

la variation<br />

Cent cinquante-cinq groupes de trois phrases ont été construits d’une manière<br />

méthodique. Ces trois phrases démarrent de la même manière et utilisent un<br />

matériel lexical le plus proche possible. Elles se différencient au bout d’un<br />

nombre variable de mots suivant les triplets. Une des phrases est la phrase<br />

cible, celle qui a été présentée à l’écran. Une autre se différencie de la première<br />

mais le mot qui initie la différenciation est de même nature grammaticale. Une<br />

troisième, enfin, se différencie sur un mot non seulement de nature différente<br />

mais plus radicalement de fonction différente. Si le mot qui initie la variation<br />

est de rôle syntaxique dans les deux premières phrases, il sera de rôle<br />

sémantique dans la troisième. Mais, dans la mesure du possible, le mot initiant<br />

la différentiation entre les phrases (qui est de nature différente de celui de la<br />

phrase cible) a une apparence visuelle proche ou, du moins, des éléments<br />

visuels peuvent se ressembler (figure 39).<br />

Il va dans une école où il n'y a que des enfants de "bonne famille".<br />

Il va dans une école qui ne reçoit des enfants de "bonne famille".<br />

Il va dans une école ouverte pour les enfants de "bonne famille".<br />

Mot sémantique<br />

Mot fonctionnel de même nature que où<br />

Figure 39 — Exemple de triplet. Le mot initiant la différenciation a un rôle syntaxique<br />

195


Déroulement<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

La figure 40 présente l’ensemble des opérations possibles sur un triplet. Un<br />

point apparaît sur l’écran pendant 500 millisecondes, point qu’il est demandé<br />

au sujet de fixer. La première phrase apparaît et reste affiché pendant 500 ms.<br />

Le logiciel demande alors à l’élève de choisir parmi quatre mots lequel était<br />

sous le point qu’il devait fixer (étape 1). Si l’élève se trompe, on passe au<br />

triplet suivant.<br />

*<br />

Correction<br />

Il va dans une école où il n’y a que des enfants de "bonne famille".<br />

Il va dans une école qui ne reçoit que des enfants de "bonne famille".<br />

Il va dans une école ouverte pour les enfants de "bonne famille".<br />

Si réussite, choix parmi 3 propositions<br />

Etape 1 : intrus1 intrus 2 va intrus3<br />

Figure 40 — Déroulement de l'exercice triplet<br />

500 ms<br />

Il va dans une école où il n’y a que des enfants de "bonne famille".<br />

500 ms<br />

Consignes + Appuyer sur une touche pour commencer<br />

Si l’élève réussit, on lui présente alors un groupe de trois phrases dans son<br />

ensemble et on lui demande de choisir la phrase qu’il avait déjà vue. L’ordre<br />

d’affichage des phrases du triplet est aléatoire. Une correction est<br />

systématiquement apportée portant mention du type de réponse donnée.<br />

Si échec<br />

196


Exemple d’écran de correction :<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

Il va dans une école ouverte pour les enfants de « bonne famille »…<br />

Il va dans une école où il n’y a que des enfants de « bonne famille »…<br />

Il va dans une école qui ne reçoit que des enfants de « bonne famille »…<br />

13.2.4. Récapitulatif<br />

Les deux premiers exercices proposés dans le cadre de cet entraînement<br />

reposent sur l’idée qu’une meilleure connaissance des mots organisant la<br />

syntaxe de la phrase et qu’une plus grande familiarité avec leur<br />

fonctionnement favorisent, par la suite, la mise en place des cadres structuraux<br />

grâce à une plus facile identification des têtes de syntagmes. Le propos est bien<br />

de faire fonctionner de manière explicite des unités qui, en situation normale<br />

de lecture, le font implicitement.<br />

Par exemple, le deuxième exercice proposé (exercices à trous) isole<br />

visuellement la structure que commande le mot fonctionnel à trouver. Non<br />

seulement la taille de la structure est mise en valeur dès le départ mais la<br />

première aide consiste précisément à l’expliciter, à la rendre visible par son<br />

changement de couleur. L’élève est ainsi amené à voir fonctionner chacun des<br />

mots fonctionnels qu’il a à trouver dans la structure où il s’intègre.<br />

Le premier exercice (les cliques), lui, nécessite un traitement plus automatique.<br />

Il suffit simplement de chercher, de manière rapide, la succession des mots<br />

introduisant une structure identique. Il s’agit de conduire l’élève à focaliser son<br />

attention sur ces mots peu nombreux par rapport à la totalité des mots du<br />

français, mais très nombreux et indispensables dans chacun des textes écrits.<br />

197


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

Par ce premier exercice qui nommait a priori la catégorie recherchée dans les<br />

textes, nous voulions travailler sur la catégorie en elle-même, non de manière<br />

abstraite mais par le repérage rapide des unités la constituant dans leur<br />

environnement naturel. Force fut bien de constater que, pour les élèves de<br />

collège engagés sur ces exercices, l’identification de tous ces mots à rôle<br />

syntaxique n’est pas aussi automatique qu’on pouvait l’espérer. Le premier<br />

exercice nécessite également une prise en compte des informations<br />

parafovéales. En effet, par sa dynamique qui oblige à se déplacer rapidement<br />

dans un texte tout en gardant une discrimination fine, il est probable que les<br />

informations périphériques sont utiles pour percevoir l’ensemble des mots<br />

demandés.<br />

Dans leur ensemble, ces deux premiers exercices travaillent sur la<br />

conscientisation de l’existence des unités syntagmatiques, par un repérage<br />

explicite et le plus exhaustif possible des mots les initiant : il s’agit de bien<br />

maîtriser le fonctionnement de ces unités linguistiques par une analyse du<br />

contexte les gouvernant.<br />

En revanche, le troisième exercice a une ambition différente. Cette fois, il ne<br />

s’agit plus de travailler sur l’explicite mais de devenir plus performant dans<br />

des activités dont les modalités restent le plus souvent hors de portée de la<br />

conscience. Grâce aux travaux déjà cités de Dehaene, nous savons maintenant<br />

que des éléments dont nous n’avons pas conscience influent non seulement sur<br />

nos réponses ou nos sensations, mais également aussi sur les processus<br />

cognitifs (Dehaene et al., 1998). C’est un des objectifs de cet exercice :<br />

concevoir que la présence d’un certain nombre d’éléments dans la vision<br />

parafovéale influe sur le processus cognitif de construction des cadres<br />

syntaxiques. Le chapitre 9 a déjà montré qu’un lecteur expert adulte est<br />

capable de réagir à de telles informations et qu’il s’en sert justement pour<br />

échafauder la syntaxe de la phrase. Ici, il s’agit de vérifier l’hypothèse que<br />

l’exercice systématique de ce processus participe à l’amélioration de la<br />

compréhension en lecture. Les travaux sur l’apprentissage perceptif (cf<br />

Chapitre 3) nous ont montré qu’il est tout à fait possible de conduire un<br />

entraînement pour améliorer l’habileté perceptive, à condition de positionner<br />

198


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

les éléments à percevoir dans un système qui les intègre et où on les cherche.<br />

D’où l’importance de la correction donnée juste après l’essai. La fenêtre qui<br />

apparaît présente le lieu de la séparation des trois phrases proposées et<br />

l’ensemble des structures qui en découlent. L’élève peut ainsi mettre en<br />

relation le mot qui initiait la structure avec la structure construite. Il nous<br />

semble que cet exercice va dans le sens de ce que Goldstone propose : il s’agit<br />

bien là de porter attention aux formes discriminantes, de séparer<br />

psychologiquement des stimuli jusqu’alors indistinguables, et de détecter une<br />

construction unique sous des configurations multiples (Goldstone, 1998).<br />

Ce qui ressort de l’observation des experts perceptifs et de l’apprentissage de<br />

cette expertise (cf. chapitre 3), c’est bien d’une part qu’ils organisent les<br />

stimuli par la présence d’un cadre conceptuel et d’autre part qu’on peut<br />

accélérer la maîtrise de ce cadre en rendant conscientes les informations<br />

décisives qui organisent la tâche (Biederman & Shiffrar, 1987). Pour Léontiev,<br />

« la prise de conscience d’un contenu est déterminée par la place qu’il occupe<br />

dans la structure de l’activité », ce qui implique que ce qui est accommodé<br />

dans la conscience d’un élève faisant une activité, c’est « ce qui entre dans<br />

l’activité en tant qu’objet d’une action qu’il réalise, en tant que but immédiat<br />

de cette action » (Léontiev, 1984). Pour cet auteur, un contenu ou un processus<br />

qui n’a jamais été amené à un niveau conscient, qui est toujours resté<br />

inconscient, reste « figé, rigide », donc peu manipulable et surtout incapable à<br />

la fois de réagir de manière créatrice face à un stimulus surprenant et<br />

d’améliorer ses propres procédures de traitement. C’est seulement lorsque le<br />

processus ou le contenu est susceptible d’être actualisé de manière consciente<br />

(le processus devient « éventuellement conscient »), qu’il acquiert la capacité<br />

de descendre à un niveau inconscient quand il est requis dans une autre tâche.<br />

C’est modestement ce que nous voulons tenter : afin d’améliorer l’habileté des<br />

élèves dans l’établissement de l’architecture d’une phrase (processus<br />

inconscient dans une situation de lecture normale), exposer à la conscience les<br />

éléments qui autorisent ce fonctionnement. Lors de l’exercice, nous hissons le<br />

processus du stade inconscient à celui d’ « éventuellement conscient » pour<br />

pouvoir travailler sur ces éléments (mots fonctionnels repérés en vision<br />

199


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

parafovéale), de façon à permettre à l’apprenti, en situation réelle, de tirer le<br />

meilleur parti de ce qui sera redevenu inconscient mais non ignoré.<br />

En outre, la disposition des salles impliquant le partage d’un ordinateur entre<br />

deux élèves, l’un commandant la machine, l’autre le regardant travailler et<br />

inversement, nous a encouragé à vouloir ces exercices comme des supports de<br />

discussions métalinguistiques entre élèves. En accord avec les professeurs,<br />

nous avons sollicité les élèves pour qu’ils échangent entre eux pendant le<br />

déroulement des exercices. Nous avons transformé cette contrainte matérielle<br />

en une chance didactique, dans la mesure où cette coopération<br />

métalinguistique pouvait favoriser la prise de conscience par les élèves de<br />

l’importance de la syntaxe dans leur habileté de lecture. Cependant, cet aspect<br />

nous invite à la prudence quant à l’interprétation des résultats.<br />

13.3. Les effets de l’entraînement sur la lecture.<br />

13.3.1. Population<br />

Deux groupes d’élèves de cinquième ont été constitués : un groupe<br />

expérimental qui a travaillé avec le logiciel que nous avons décrit et un groupe<br />

témoin. Deux classes de cinquième participent à l’expérience. Le groupe<br />

témoin a été constitué par tirage au sort parmi les élèves d’une troisième<br />

classe. A partir de cette souche témoin, l'appariement s'est fait pour le groupe<br />

expérimental en respectant les variables suivantes :<br />

• la note globale obtenue à l'épreuve de français de l'évaluation 5ème (±5%) ;<br />

• l’âge de l’élève ;<br />

• la note globale obtenue à l'épreuve de mathématiques de l'évaluation 5 ème n’a<br />

servi qu’à départager les élèves si plusieurs respectaient les deux premiers<br />

critères.<br />

200


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

Pour chaque élève du groupe témoin, on retrouve, dans le groupe<br />

expérimental, trois élèves qui lui correspondent au regard de l’âge, de la<br />

performance en français et éventuellement de la performance en<br />

mathématiques lors des épreuves de l’évaluation cinquième.<br />

Au total, nous avions constitué une population de 71 élèves qui sera ramenée à<br />

67 65 . 16 appartiennent au groupe témoin et 51 au groupe expérimental. Cette<br />

population se partage en 41 garçons et 26 filles avec une différence non<br />

significative entre les groupes (Chi² de Pearson : 0,015 ; dl = 1 ; p


Français<br />

82<br />

80<br />

78<br />

76<br />

74<br />

72<br />

70<br />

68<br />

66<br />

64<br />

62<br />

60<br />

58<br />

56<br />

54<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

68,5<br />

Figure 41 — Notes en français à l’évaluation nationale de 5 ème . Moyennes, erreurs-type et<br />

écarts-type pour le groupe expérimental et le groupe témoin.<br />

13.3.2. Descriptif des séances de travail<br />

Les élèves du groupe expérimental ont consacré une séance par semaine prise<br />

à l’intérieur de l’horaire normal de français à l’entraînement décrit plus haut.<br />

Pour les élèves du groupe témoin, ce temps est consacré aux activités<br />

habituelles de la classe de français en cinquième. Les équipements<br />

informatiques standard des collèges pour les classes de français obligent les<br />

élèves à n’utiliser un ordinateur que pendant la moitié de l’horaire 66 total. En<br />

conséquence, deux élèves se trouvent devant une machine, alors qu’un seul en<br />

tient les commandes. Comme nous l’écrivions un peu plus haut, nous avons<br />

profité de cette situation pour favoriser les échanges métalinguistiques autour<br />

des exercices, au prix d’un bruit parfois un peu plus élevé qu’à l’accoutumée.<br />

L’entraînement s’est déroulé pendant tout le deuxième trimestre, soit un<br />

maximum de 10 séances pour chaque élève, 200 minutes d’entraînement<br />

66 On compte approximativement moitié moins d’ordinateurs que d’élèves par classe.<br />

68,9<br />

Ex périmental Témoin<br />

Groupe<br />

Moy enne<br />

Moy enne±Erreur-Ty pe<br />

Moy enne±Ecart-Ty pe<br />

202


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

personnel et 200 minutes d’accompagnement d’un camarade (toujours le<br />

même) sur les mêmes exercices.<br />

Le volume horaire de l’enseignement de français est donc inchangé et reste<br />

identique entre groupe témoin et groupe expérimental. Ce qui est introduit<br />

dans le groupe expérimental, c’est une substitution d’activité sur 25% du<br />

temps sur un trimestre. Pendant le temps consacré à l’entraînement, les élèves<br />

du groupe témoin continuent leurs activités habituelles de la classe de<br />

français : lecture, grammaire, travail sur ordinateur, travail en groupe, etc…<br />

13.3.3. Les épreuves d’évaluation de la lecture<br />

Les épreuves d’évaluation du niveau de lecture des élèves ont été passées, pour<br />

le pré-test, durant la dernière semaine du premier trimestre de l’année scolaire<br />

et pendant la dernière semaine du deuxième trimestre pour le post-test, donc à<br />

trois mois d’intervalle.<br />

Pour évaluer la compréhension et la vitesse, nous nous sommes servi des deux<br />

épreuves déjà décrites au chapitre 7. Rappelons ici que la première épreuve<br />

porte sur la lecture de plusieurs textes courts, suivis d’une question sur un<br />

point explicitement présent dans le texte alors que la deuxième se déroule sur<br />

un texte long, suivi de plusieurs questions qui évaluent non seulement la<br />

compréhension de l’explicite du texte, mais aussi de son implicite.<br />

Pour éviter la répétition de mêmes épreuves aux pré-test et post-test, nous<br />

avons opté pour un passage contrebalancé des épreuves : la moitié de l’effectif<br />

de chacun des groupes passera, au pré-test, l’épreuve sur les textes courts<br />

pendant que l’autre moitié passera l’autre épreuve. Pour les épreuves de post-<br />

tests, les élèves passent l’épreuve qu’ils n’ont pas faite au pré-test.<br />

Groupe expérimental (51) Groupe témoin (16)<br />

Pré-test Epreuve 1 (27) Epreuve 2 (24) Epreuve 1 (9) Epreuve 2 (7)<br />

Post-Test Epreuve 2 (27) Epreuve 1 (24) Epreuve 2 (9) Epreuve 1 (7)<br />

Tableau 31 — Répartition des individus en fonction des épreuves. Les effectifs figurent entre<br />

parenthèses<br />

203


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

Nous avons veillé à ce que la répartition des épreuves soit indépendante des<br />

résultats en français à l’évaluation 5 ème . Une analyse de variance cherchant à<br />

expliquer la note de français par le groupe et le type d’épreuve donne une<br />

interaction entre ces deux variables dépendantes non significative (Effet<br />

courant : F(1, 63) = ,12, p


Effets<br />

Effets<br />

Intergroupes<br />

Intragroupes<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

dl F p<br />

Sexe 1 1,56


Effets<br />

Effets<br />

La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

• L’interaction entre le groupe et le sexe a un effet quasiment significatif<br />

(p


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

Tableau 35 — Vitesse de lecture en fonction du sexe et de l’épreuve<br />

En revanche, on n’observe aucune variation de la vitesse chez les élèves<br />

s’étant entraînés pendant un trimestre.<br />

13.4. Discussion<br />

Les résultats confirment nos attentes. Pour commencer, il est intéressant de<br />

constater que la vitesse de lecture n’est absolument pas sensible à<br />

l’entraînement proposé, comme elle ne l’était déjà pas, chez les adultes, au<br />

différentiel d’oublis de lettres entre les mots à rôle syntaxique et les mots à<br />

rôle sémantique (cf. chapitre 7). Il se confirme que la vitesse est indépendante<br />

de cette habileté à la création première de structures syntaxiques.<br />

En revanche, on observe une amélioration manifeste dans la compréhension<br />

des élèves ayant participé aux séquences expérimentales. Chez les lecteurs<br />

experts, nous avions constaté que les meilleurs compreneurs sont ceux qui<br />

construisaient le plus de structures syntaxiques, rejetant ensuite les mots<br />

fonctionnels à l’arrière plan cognitif. D’une manière parallèle, nous<br />

enregistrons dans ces résultats qu’un entraînement explicitement conçu pour<br />

améliorer la fréquentation des structures syntaxiques conduit les élèves à<br />

progresser de manière tout à fait significative dans la compréhension d’un<br />

texte. Cette constatation valide plusieurs de nos hypothèses :<br />

• Une meilleure habileté dans la création des cadres syntaxiques de la phrase<br />

est associée à une meilleure compréhension en lecture<br />

• Cette habileté est susceptible de s’entraîner au travers de deux (au moins)<br />

facteurs :<br />

Sexe N Vitesse pré-test Vitesse post-test<br />

M 41 0,08 0,25<br />

F 26 -0,13 -0,39<br />

207


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

1. Un travail explicite sur la classe des mots fonctionnels qui cristallisent<br />

la structure de la phrase (Pinker, 1999). Une structure des phrases<br />

mieux maîtrisée, c’est un système où les informations lexicales vont<br />

mieux s’intégrer, pour le plus grand profit sémantique.<br />

2. Un travail explicite sur une meilleure perception parafovéale de ces<br />

mots fonctionnels, avec une plus grande attention apportée aux formes<br />

discriminantes, amenant à une habileté dans la détection d’une<br />

construction unique représentant une configuration complexe, en lieu et<br />

place d’une multitude de parties séparées (Goldstone, 1998).<br />

Nous devons cependant rester prudents devant les résultats obtenus. En effet,<br />

nous semblons tenir pour acquis que l’entraînement que nous avons conçu<br />

pour aider l’élève à bien anticiper l’organisation syntaxique dans laquelle va<br />

être traitée l’information sémantique, exerce effectivement ce pour quoi il a été<br />

conçu. On peut le penser, mais les progrès observés en lecture n’en établissent<br />

pas la preuve indiscutable. Il s’est évidemment passé quelque chose qui a un<br />

effet positif significatif sur la qualité de lecture des élèves. Ce qui s’est passé,<br />

comparé à ce qui ne s’est pas passé pour le groupe témoin, n’est pas lié à un<br />

temps supplémentaire consacré à l’horaire de français. Les autres différences<br />

entre groupe témoin et expérimental que nous n’avons pas contrôlées<br />

strictement sont liées au recours à l’informatique et à un accroissement<br />

probable des échanges métalinguistiques entre les élèves. Il est commun<br />

d’observer des effets de cette coopération sur les améliorations de résultats des<br />

élèves, et pas simplement dans le domaine de la lecture (Greenwood et al.,<br />

1984; Pigott, Fantuzzo, & Clement, 1986; Greenwood et al., 1987). Aussi, on<br />

pourrait imputer le gain de compréhension que nous observons dans ces<br />

expérimentations à un seul effet de la coopération avec des pairs. Il aurait fallu<br />

que le groupe témoin pratique, lui aussi, pendant une heure par semaine dans le<br />

cadre de l’horaire de français, une activité demandant une coopération entre les<br />

élèves. Le protocole expérimental en aurait été alourdi et aurait sans doute<br />

dépasser le cadre de ce travail, où nous voulions étudier l’impact d’un<br />

entraînement spécifiquement conçu pour améliorer, d’une part, la conscience<br />

208


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?<br />

(au sens de Léontiev, voir plus haut) que peuvent avoir les élèves des unités<br />

qui permettent au lecteur d’établir le cadre structural de la phrase qu’il<br />

parcourt et, d’autre part, l’habileté perceptive (par la vision parafovéale) de ces<br />

mêmes unités. Cette analyse se voulait avant tout exploratoire dans le sens où<br />

il ne semble pas qu’un tel entraînement, centré explicitement sur ces aspects ait<br />

jamais été entrepris. Les discussions métalinguistiques entre les élèves, que<br />

nous avons encouragées, portaient soit sur le rapport entre les unités observées<br />

(les mots fonctionnels) et les structures construites, soit sur les structures<br />

perçues de manière parafovéale 69 . Elles participent à la prise de conscience des<br />

mécanismes de construction de l’architecture syntaxique d’une phrase puisque,<br />

en extrapolant à partir de Léontiev, cette discussion est partie prenante de<br />

l’action des élèves à l’intérieur de l’activité d’exercices qui leur est proposée.<br />

Elles sont donc partie prenante de l’apprentissage et ne sauraient en être<br />

retirées, même pour fabriquer un protocole expérimental plus convenable.<br />

Dans ce cas, il reste à espérer que le groupe témoin a lui aussi consacré du<br />

temps à des échanges métalinguistiques entre les élèves à propos d’expériences<br />

linguistiques, ce qui est, qu’on le veuille ou non, nécessaire sinon inévitable,<br />

dans une classe de collège ayant à sa tête un enseignant de français compétent.<br />

69<br />

Bien entendu, dans la réalité d’une classe, il est possible que toutes les discussions n’aient pas eu<br />

ce seul sujet… Cependant, nous en avons observé de nombreuses.<br />

209


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Différence de résultats en fonction du type d’entraînement dans le groupe expérimental<br />

Chapitre 14.<br />

Différence de résultats en fonction<br />

du type d’entraînement<br />

dans le seul groupe expérimental<br />

Pour étudier les effets des types d’entraînement, nous construirons une variable<br />

représentant la différence de vitesse entre post-test et pré-test. Pour les pré-<br />

tests, les vitesses de lecture des deux épreuves sont séparément standardisées,<br />

cette valeur représentant la vitesse de lecture de chaque individu au pré-test. La<br />

même opération est réalisée pour les vitesses de lecture issues du post-test. On<br />

soustrait alors, pour chaque individu, la valeur de la vitesse obtenue au post-<br />

test par celle obtenue au pré-test. Cette nouvelle valeur constitue la différence<br />

de position de chacun des individus, à l’intérieur de la population, pour ce qui<br />

concerne la vitesse de lecture. Une valeur positive signifie que l’élève a<br />

progressé dans la population, une valeur négative qu’il a régressé dans un jeu,<br />

au niveau global à somme nulle. Y a-t-il des types d’entraînement pour<br />

lesquels les bénéficiaires se sont hissés dans la distribution ?<br />

La même opération est effectuée en ce qui concerne la compréhension.<br />

Le groupe expérimental comporte trois sous-groupes qui se différencient par<br />

une répartition du temps de travail entre les trois types d’exercices différents.<br />

Rappelons que les séances de français pendant lesquelles se déroule<br />

l’entraînement sont divisées en deux parties où se succèdent deux élèves sur<br />

une même machine ; un élève travaille donc pendant vingt minutes avec le<br />

logiciel d’entraînement. Cette durée est elle-même divisée en quatre moments :<br />

les trois premiers voient se succéder les trois exercices décrits plus haut,<br />

chacun pendant une durée de cinq minutes, puis un des trois exercices est<br />

poursuivi pendant le quatrième temps, soit cinq minutes.<br />

210


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Différence de résultats en fonction du type d’entraînement dans le groupe expérimental<br />

Moment<br />

1<br />

2<br />

Tableau 36 — Répartition des exercices dans une séance d'entraînement de 20 minutes.<br />

Le tableau 36 montre la répartition des exercices pendant une séance<br />

d’entraînement. Il permet de voir également que l’exercice sur lequel l’élève<br />

doit retravailler encadre la séance, de façon à ne pas être exécuté de manière<br />

simultanée. L’ordre des exercices est le même dans les trois groupes.<br />

En conséquence, tous les élèves s’entraînent à partir d’un socle commun<br />

auquel s’ajoute, pour chacun d’eux, un passage supplémentaire sur un des trois<br />

exercices qui constituent l’entraînement.<br />

L’objectif de cette construction est de rechercher l’influence spécifique<br />

éventuelle d’un des exercices sur l’amélioration de la compréhension en<br />

lecture. Cependant, une rapide observation des séances d’entraînement laisse<br />

entrevoir des différences de comportement importantes à l’intérieur de chacun<br />

des groupes : élèves plus ou moins assidus pendant les séances,<br />

investissements différents dans l’entraînement….<br />

Sous-groupe Durée<br />

1 2 3<br />

Ex n°2 :<br />

exercice à trous<br />

Ex n°1 : clique<br />

sur natures<br />

Ex n°1 : clique<br />

sur natures<br />

Ex n°2 :<br />

exercice à trous<br />

3 Ex n°3 : triplets Ex n°3 : triplets<br />

4<br />

Ex n°2 :<br />

exercice à trous<br />

Dominante Exercice à trous<br />

Ex n°1 : clique<br />

sur natures<br />

Clique sur<br />

natures<br />

Ex n°3 : triplets<br />

Ex n°2 :<br />

exercice à trous<br />

Ex n°1 : clique<br />

sur natures<br />

Ex n°3 : triplets<br />

Triplets<br />

Le logiciel conserve la trace, pour chacun des exercices, de la quantité de<br />

matériau travaillé et la réussite à chacun des items présentés. L’objectif que<br />

nous nous fixons maintenant étant de chercher si la quantité d’exposition et/ou<br />

le degré de réussite aux exercices expliquent une amélioration de la<br />

5mn<br />

5mn<br />

5mn<br />

5mn<br />

211


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Différence de résultats en fonction du type d’entraînement dans le groupe expérimental<br />

compréhension, nous garderons comme variables décrivant l’entraînement les<br />

valeurs véritables du volume de l’activité et de la réussite dans chacun des trois<br />

types d’exercice.<br />

14.1. Population<br />

Les analyses porteront seulement sur 48 élèves parmi les 51 du groupe<br />

expérimental. Trois élèves ont été supprimés parce que les données sur leur<br />

entraînement ont été endommagées et se sont révélées inexploitables.<br />

Le gain de compréhension est homogène entre les trois groupes (F(2,<br />

45) = 0,28645, p


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Différence de résultats en fonction du type d’entraînement dans le groupe expérimental<br />

Pour chacun des exercices, une variable sert à décrire le volume de l’activité<br />

de l’élève et une autre représente la qualité du travail fourni par l’élève. Ce<br />

seront :<br />

exercice de cliques<br />

exercice à trous<br />

exercice triplet<br />

le volume d’activité<br />

Variables utilisées pour décrire<br />

nombre de mots sur<br />

lesquels l’élève était<br />

susceptible de cliquer.<br />

nombre de mots que<br />

l’élève a dû chercher au<br />

cours de son entraînement<br />

nombre de triplets présenté<br />

à l’élève, c’est-à-dire ceux<br />

pour lesquels il a<br />

correctement identifié le<br />

mot cible.<br />

le degré de réussite<br />

nombre de mots sur<br />

lesquels l’élève a cliqué<br />

divisé par le nombre de<br />

mots sur lesquels l’élève<br />

était susceptible de<br />

cliquer.<br />

nombre de mots trouvés<br />

par l’élève divisé par le<br />

nombre de mots que<br />

l’élève a dû chercher au<br />

cours de son<br />

entraînement.<br />

deux résultats sont à<br />

prendre en considération :<br />

tout d’abord l’élève peut<br />

retrouver la phrase<br />

projetée, c’est la<br />

meilleure réponse. Mais il<br />

peut aussi choisir la<br />

phrase qui possède une<br />

structure identique à celle<br />

projetée ; dans ce cas, on<br />

considèrera la réponse<br />

comme acceptable dans la<br />

mesure où l’élève a été<br />

sensible à la construction<br />

de la phrase. On accorde<br />

trois points dans le<br />

premier cas et un seul<br />

dans le deuxième. Le<br />

total des points obtenu est<br />

divisé par le nombre de<br />

triplets présenté à l’élève.<br />

Tableau 37 —Variables décrivant le volume de l’activité et la qualité du travail d’un élève<br />

213


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Différence de résultats en fonction du type d’entraînement dans le groupe expérimental<br />

14.3. Résultats<br />

Le modèle M9 (tableau 38) expliquant le gain de compréhension en lecture est<br />

tout de suite significatif, et explique environ la moitié de la variance. Nous<br />

l’affinerons en éliminant les individus dont la différence entre la note attendue<br />

et la performance réelle excède un écart-type et demi des résidus. L'élimination<br />

de 7 individus dans le modèle M10 provoque un gain explicatif de près de 13<br />

points.<br />

M9 : modèle avec tous<br />

les élèves<br />

M10 : modèle avec<br />

élimination des élèves<br />

à fort résidu<br />

N Corrélation Pourcentage de<br />

variance<br />

expliquée<br />

48 0,68 46 %


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Différence de résultats en fonction du type d’entraînement dans le groupe expérimental<br />

Sexe femme<br />

homme<br />

Type d’épreuve au pré-test<br />

Textes courts<br />

Texte long<br />

Modèle M10<br />

Coefficients bêta Paramètres Significativité<br />

0,34<br />

-0,34<br />

0,11<br />

-0,11<br />

0,24<br />

-0,24<br />

0,08<br />

-0,08<br />


La syntaxe dans la pédagogie de la lecture<br />

Différence de résultats en fonction du type d’entraînement dans le groupe expérimental<br />

14.4. Discussion<br />

La tentative de repérer un exercice ayant une contribution significative des<br />

différents types d’entraînement fait ressortir le point suivant :<br />

On observe un gain significatif quand on travaille davantage sur l’exercice des<br />

triplets. Pour autant, il ne faudrait pas en conclure que ce seul exercice<br />

suffirait. Nous avons construit notre plan d’entraînement en essayant de garder<br />

actif à la fois la notion de cadre explicatif et d’éléments à percevoir. Il nous<br />

semble que l’ensemble des exercices proposés correspond à cet objectif que<br />

nous avons emprunté aux travaux sur l’apprentissage perceptif (cf. chapitre 3).<br />

L’exercice de triplets n’a de sens qu’à l’intérieur d’un plan qui entraîne les<br />

différents aspects qui président à la construction rapide de la syntaxe pendant<br />

la lecture. Cependant, cet exercice est sans doute le plus complet, puisqu’il<br />

travaille aussi bien sur la qualité de la discrimination parafovéale des éléments,<br />

que sur la décision qui doit être faite de la structure qui construisait la phrase<br />

observée très rapidement. Dans un sens, cet exercice permet de mettre en place<br />

les mécanismes décrits par Berthoz sur la perception, quand il rappelle qu’elle<br />

est bien projection d’une pré-perception, que percevoir n’est que vérifier une<br />

catégorie d’hypothèses que l’expérience du monde permet de construire<br />

(Berthoz, 1997; Berthoz, 2003). En conséquence, les deux premiers exercices<br />

permettent un développement de l’expérience explicite des mots fonctionnels<br />

et des structures qui y sont associées, tandis que le troisième fait fonctionner la<br />

création d’hypothèses sur la structure de la langue écrite à partir desquelles,<br />

comme le dit Berthoz, le cerveau choisit dans le monde ce qui lui convient. Un<br />

peu plus de temps à choisir qu’à connaître donne visiblement de meilleurs<br />

résultats.<br />

216


Conclusion<br />

217


Conclusion<br />

Nous annoncions en préambule que le modèle structural de lecture énoncé par<br />

Koriat et Greenberg allait servir de fil conducteur à ce travail. Les différents<br />

résultats que nous apportons dans cette étude confortent incontestablement la<br />

validité de ce modèle explicatif et permettent d’envisager de nouvelles<br />

approches quant à la place de la syntaxe dans l’enseignement de la lecture.<br />

Rappelons ici une dernière fois que Koriat et Greenberg envisagent la lecture<br />

comme une activité où la construction de la structure de la phrase guide<br />

l’intégration des unités sémantiques. Le lecteur, à travers le repérage des<br />

morphèmes fonctionnels, élabore un cadre structurel dans lequel les<br />

informations porteuses de sens viennent se « nicher ». Une fois que les mots<br />

fonctionnels ont joué ce rôle, ils sont rejetés à l’arrière plan, ce qui explique les<br />

résultats des différentes expérimentations observant l’oubli sélectif de lettres<br />

pendant la lecture.<br />

En premier lieu, nous nous sommes attaché au modèle en lui-même pour<br />

essayer de préciser son ampleur et son fonctionnement.<br />

Son ampleur d’abord, puisque la question de la taille des structures construites<br />

par le lecteur est centrale dans ce modèle. La majorité des travaux avait montré<br />

jusqu’ici que le lecteur est capable de construire des structures correspondant<br />

aux syntagmes nominaux ou prépositionnels. Toutefois, les théories<br />

linguistiques de la syntaxe considèrent que les syntagmes, qu’ils soient<br />

nominaux ou flexionnels, fonctionnent selon des principes similaires. La<br />

question se posait alors de savoir si cette unicité de principes se retrouvait, au<br />

niveau du lecteur, dans une unicité de traitements ; en d’autres termes, le<br />

lecteur construit-il également des cadres sur des structures aussi longues que la<br />

phrase ? Les expériences que nous rapportons dans ce travail confirment, à<br />

l’aide d’un protocole complètement différent, les premières réponses apportées<br />

par Musseler (Musseler et al., 2000). Nous montrons que les lecteurs<br />

expérimentés ont un taux d’oubli similaire dans les mots fonctionnels en<br />

position de complémenteur (les conjonctions de coordination et de<br />

subordination et les pronoms relatifs), c’est-à-dire de tête de projections<br />

flexionnelles (Pollock, 1997) et dans ceux en position de tête de syntagmes<br />

218


Conclusion<br />

nominaux (les déterminants). Pour le modèle structural, ce résultat indique que<br />

les complémenteurs (dont le rôle est d’introduire une projection maximale<br />

d’une tête flexionnelle, c’est-à-dire une proposition) sont également rejetés à<br />

l’arrière-plan après avoir servi à construire le cadre de la structure syntaxique<br />

qu’ils commandent.<br />

Son fonctionnement ensuite, puisque la question n’est pas close de savoir<br />

comment s’établissent ces cadres structuraux dans des situations normales de<br />

lecture. Certains travaux antérieurs ont montré que l’oubli de lettres dans les<br />

mots qui ont pour fonction de construire la syntaxe s’observait même lorsque<br />

la vision parafovéale était empêchée (par exemple par des techniques d’auto<br />

présentation segmentée mot à mot). Cependant, la littérature fait état de<br />

l’importance des zones périphériques de la rétine dans la vision en général et<br />

dans celle de l’écrit en particulier ; plus précisément, de son utilité pour<br />

l’identification des mots ayant un rôle fonctionnel (et qui ont également une<br />

fréquence élevée) dans la phrase. Aussi, avons-nous mis au point une<br />

expérimentation qui se focalise sur le rôle de la vision périphérique dans la<br />

reconnaissance des structures syntaxiques. Les résultats que nous présentons<br />

montrent que le lecteur est en mesure d’extraire le squelette de la phrase à<br />

partir des informations perçues par les zones périphériques de la rétine, hors de<br />

toute conscience. Ce résultat suggère que les cadres syntaxiques créés par le<br />

lecteur résultent de l’interaction entre la perception parafovéale de la phrase<br />

qu’il parcourt et sa connaissance implicite des règles syntaxiques.<br />

En second lieu, nous nous sommes attaché à mettre en relation l’habileté dans<br />

la construction de squelettes syntaxiques et la célérité ou la compréhension en<br />

lecture.<br />

Les résultats que nous rapportons montrent que meilleure est la compréhension<br />

en lecture, plus grand est le rapport d’oubli de lettres entre les mots ayant un<br />

rôle syntaxique et ceux ayant un rôle sémantique. Parallèlement, nous<br />

montrons qu’un pourcentage d’oubli plus important dans les mots ayant un<br />

rôle fonctionnel est très significativement lié à une forte compréhension en<br />

lecture. A partir de ces deux résultats, nous pouvons affirmer que le meilleur<br />

compreneur est celui qui, à vitesse égale, anticipe avec le plus de créativité la<br />

219


Conclusion<br />

construction de la phrase. Bien entendu, la compréhension n’est pas<br />

uniquement tributaire d’une bonne anticipation des cadres syntaxiques : nos<br />

modèles explicatifs lui accordent un pouvoir explicatif d’environ 20%. Mais ce<br />

résultat est tout à fait cohérent avec l’extrême complexité des processus de<br />

compréhension qui intègrent des éléments nombreux : « les signifiants<br />

disponibles (lexiques) ; les signifiés (base de connaissances) ; les procédures ;<br />

les capacités de contrôle, etc. » (Fayol, 1992).<br />

Ainsi, le modèle de Koriat semble être suffisamment robuste pour, d’une part,<br />

s’adapter aux structures syntaxiques de tailles variables allant du syntagme<br />

nominal au syntagme flexionnel et, d’autre part, être étroitement associé à la<br />

compréhension du lecteur. La combinaison de ces deux résultats nous a<br />

encouragé à étudier son développement chez l’apprenti lecteur :<br />

Dans un premier temps, nous avons observé l’évolution de l’oubli de lettres<br />

chez des élèves des trois niveaux constituant le cycle 2. Il apparaît que, dès que<br />

les élèves commencent à maîtriser les techniques de lecture, donc dès la fin du<br />

CP, on observe, toutes choses égales par ailleurs (et en particulier l’effet de<br />

fréquence du mot), que la distribution des oublis cesse d’être aléatoire, et que<br />

la différence entre les mots à rôle syntaxique et les mots à rôle sémantique<br />

devient significative. Cette diminution très forte du pourcentage d’oubli dans<br />

les mots à rôle sémantique entre les élèves de GS et ceux de CP témoigne de<br />

l’habileté que construit le jeune lecteur à établir des cadres syntaxiques qu’il<br />

va garnir d’informations sémantiques.<br />

Dans un deuxième temps, nous avons élaboré, pour des élèves de 5 ème , un<br />

programme didactique en nous aidant des écrits de Léontiev sur<br />

l’apprentissage. Nous avons cherché à « exposer à la conscience » des élèves<br />

(Léontiev, 1984), deux éléments qui permettent la construction de<br />

l’architecture de la phrase, et qui restent, dans une pratique normale de lecture,<br />

inaccessibles à la conscience : la vision parafovéale et l’utilisation des mots<br />

fonctionnels qui cristallisent la syntaxe de la phrase (Pinker, 1999). Ce que<br />

nous voulions entraîner chez les élèves (le but, au sens de Léontiev, de<br />

l’entraînement), ce n’est pas directement la compréhension, c’est l’habileté<br />

dans la construction des squelettes syntaxiques. Nous avons tenté d’amener à<br />

220


Conclusion<br />

la conscience des élèves les éléments sur lesquels s’appuie cette habileté, car<br />

selon Léontiev, c’est bien « la place qu’il [le but] occupe dans la structure de<br />

l’activité » qui importe pour sa conscientisation et de là pour son possible<br />

entraînement.<br />

Les résultats que nous avons obtenus sont encourageants. En effet, après un<br />

trimestre d’entraînement à raison d’une heure par semaine soustraite de<br />

l’horaire ordinaire de la classe de français, les élèves du groupe expérimental<br />

ont vu leur compréhension s’améliorer significativement par rapport aux<br />

élèves du groupe témoin. Il est intéressant d’observer que, seule, la<br />

compréhension (et non la vitesse) s’est élevée : ces résultats sont cohérents<br />

avec ce que nous observions chez les lecteurs adultes où la compréhension (et<br />

non la vitesse de lecture) était associée à une meilleure habileté dans<br />

l’établissement des cadres syntaxiques. Il nous semble ainsi avoir mis à jour<br />

une relation forte entre compréhension et habileté structurale de lecture. Tout<br />

se passe comme si cette habileté à mettre en place le squelette syntaxique de la<br />

phrase libérait l’attention sur les seuls éléments riches de sens qui s’intègrent à<br />

l’intérieur du cadre. A l’inverse, les lecteurs ayant une habileté moindre dans<br />

cette construction doivent mener de front, dans leurs rencontres avec les<br />

différents mots de la phrase, la construction de la syntaxe et celle du sens.<br />

L’amélioration de la compréhension n’est qu’une conséquence de cette<br />

meilleure habileté.<br />

Si les objectifs que nous nous étions fixés au début de ce travail semblent<br />

remplis, il n’en reste pas moins que nous avons rencontré, au cours de ce<br />

travail, de nouvelles interrogations.<br />

La principale se situe assurément au niveau de l’approfondissement du modèle<br />

structural grâce au phénomène d’oubli de lettres. La théorie syntaxique que<br />

nous avons rappelée, si elle accorde une place toute particulière aux mots<br />

fonctionnels comme têtes de syntagmes (les déterminants pour les syntagmes<br />

nominaux, les prépositions pour les syntagmes prépositionnels, les<br />

complémenteurs pour les syntagmes flexionnels,…), indique également qu’un<br />

syntagme flexionnel (une proposition) n’est, somme toute, qu’un syntagme<br />

comme un autre. Sa tête est la flexion, et elle prend pour complément le<br />

221


Conclusion<br />

syntagme verbal ; la flexion (qui marque le temps, les accords et le mode) peut<br />

être soit un verbe auxiliaire (Le maçon a réparé le mur), soit une simple<br />

marque de temps et de personne sur le verbe (Le maçon réparera le mur). Le<br />

modèle structural de Koriat invite à faire l’hypothèse que les lettres présentes<br />

dans les morphèmes qui organisent le syntagme flexionnel devraient être plus<br />

souvent oubliées que dans des noms, des adjectifs ou d’autres parties des<br />

verbes. Koriat et Greenberg ont commencé leurs travaux sur le modèle<br />

structural en observant l’oubli de lettres dans les morphèmes ayant un rôle<br />

dans l’organisation de la syntaxe et qui sont intégrés à l’intérieur des noms 72<br />

(Koriat et al., 1991) : il ne serait donc pas totalement nouveau d’observer des<br />

oublis de lettres dans des morphèmes intégrés à l’intérieur des mots. Ce qui<br />

serait inédit, c’est l’observation d’un oubli important dans les morphèmes<br />

flexionnels, qu’ils aient une réalisation autonome (sous la forme d’auxiliaire)<br />

ou qu’ils soient intégrés à l’intérieur du verbe conjugué. Si cette observation se<br />

confirmait, le modèle de lecture structural en serait renforcé dans la mesure où<br />

le lecteur ne serait plus seulement sensible au rôle des mots fonctionnels mais<br />

aussi à d’autres indices linguistiques servant à organiser la structure de la<br />

phrase.<br />

Une autre question découle de la distance à laquelle semblent encore<br />

perceptibles les variations syntaxiques. Dans notre expérimentation, à 27<br />

signes à droite (à peu près cinq mots), l’effet s’observe toujours. Plus que la<br />

recherche d’une ‘limite’, ce qui est important, c’est que, à cette distance, les<br />

informations sont totalement floues. Que voit-on sous un tel angle ? Sûrement<br />

pas des lettres. Et comment apprend-on à travailler avec ce type d’informations<br />

si les démarches pédagogiques ne font travailler que sur des mots ou des<br />

syllabes, bref à ce qui peut être perçu en vision fovéale ? Ce rôle de la vision<br />

parafovéale fait penser aux travaux sur la lecture des lecteurs experts en<br />

braille. Leurs deux mains sont rapidement dissociées : la gauche explore la<br />

ligne suivante de celle où se déplace la main droite. Ces lecteurs sont capables<br />

de lire simultanément deux plages de textes différents, sans en avoir<br />

explicitement conscience (Portalier, 2001). On retrouve là les descriptions<br />

d’Alain Berthoz sur le caractère pro-actif du cerveau dans la prise<br />

72 voir chapitre 1.<br />

222


Conclusion<br />

d’information et dans les mouvements oculaires (Berthoz & Petit, 1996)<br />

(Berthoz, 1997). Dès lors, il est vraisemblablement nécessaire de questionner<br />

les expérimentations majoritaires en lecture (essentiellement pour des raisons<br />

techniques) qui travaillent sur l’identification séquentielle de mots isolés, la<br />

lecture étant le résultat de l’itération de cette opération. N’est-ce pas comme si<br />

on étudiait la lecture des aveugles simplement en regardant ce que fait leur<br />

main droite ? D’une manière parallèle, ne faut-il pas intégrer, dans les<br />

enseignements, cette habileté dans le traitement simultané d’informations<br />

provenant de sources différentes ? Dans notre protocole didactique, l’exercice<br />

qui semble apporter le plus de bénéfices aux élèves est celui qui les conduit à<br />

utiliser la totalité de l’information visuelle disponible, en synergie avec leur<br />

connaissance du fonctionnement syntaxique de la langue.<br />

Pour terminer, nous voudrions revenir sur le sort habituellement fait à la<br />

syntaxe dans les pratiques scolaires.<br />

Sans doute parce qu’elle est considérée comme une sous-partie de la<br />

grammaire, spécialisée dans l’ordonnancement des mots en syntagmes et en<br />

phrases, la syntaxe est, le plus souvent, abordée lors d’activités grammaticales<br />

prescriptives ou stylistiques qui sont, avant tout, des moments de description<br />

de l’écrit ou de correction des phrases produites par les élèves. Dans ces<br />

conditions, le but immédiat de l’action didactique est de travailler la<br />

production de l’écrit plutôt que sa réception. Pourtant, les derniers programmes<br />

de français, pour l’école primaire comme pour le collège, commencent à<br />

accorder une place à l’étude de la syntaxe dans une optique de réception, mais<br />

l’apparente complexité de la théorie syntaxique sert parfois de repoussoir aux<br />

professeurs de français. Les résultats issus du présent travail confirment<br />

l’utilité de compléter l’approche traditionnelle de la syntaxe, afin de participer<br />

à l’élévation du niveau de lecture des élèves, préoccupation dont l’urgence<br />

sociale se fait chaque jour plus présente.<br />

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241


Index des figures<br />

Figure 1 : Ligne du temps montrant différents processus pendant la lecture de mots......... 6<br />

Figure 2 — Les différents domaines d’analyse selon l’hypothèse d’unités<br />

concurrentes et parallèles de Healy............................................................................ 12<br />

Figure 3 — Arbre représentant la phrase (d) ..................................................................... 36<br />

Figure 4 — Arbre représentant la phrase (e) ..................................................................... 37<br />

Figure 5 — Représentation syntaxique de la phrase (f) avec l'interprétation (g) .............. 38<br />

Figure 6 — Représentation syntaxique de la phrase (f) avec l'interprétation (h) .............. 38<br />

Figure 7 — Schéma d’un N-Barre..................................................................................... 41<br />

Figure 8 — Schéma d’un N-Barre avec actant et modifieur ............................................. 42<br />

Figure 9 — V-Barre avec actant et modifieur ................................................................... 42<br />

Figure 10 — Spécifieur dans un syntagme verbal............................................................. 43<br />

Figure 11 — Spécifieur dans un syntagme nominal.......................................................... 43<br />

Figure 12 — Exemple de syntagme flexionnel.................................................................. 45<br />

Figure 13 — Syntagme nominal représenté à l’aide de la notation N-Barre..................... 46<br />

Figure 14 — Représentation syntaxique de la phrase (q).................................................. 47<br />

Figure 15 — Schéma X-Barre pour tout type de syntagme............................................... 48<br />

Figure 16 — Schéma de l’œil ............................................................................................ 57<br />

Figure 17 — Densité relative des cônes (ligne continue) et des bâtonnets (ligne en<br />

tirets), et la fidélité d'identification d'un mot-cible à une distance variable du<br />

centre de la rétine (ligne pointillée). .......................................................................... 57<br />

Figure 18 — Etude du champ visuel. Les croix représentent le masquage des lettres...... 61<br />

Figure 19 — Saccades oculaires sans perturbation du champ visuel ................................ 62<br />

Figure 20 — Saccades oculaires après retrait du champ visuel gauche ............................ 62<br />

Figure 21 — Saccades oculaires après retrait du champ visuel droit ................................ 62<br />

Figure 22 — Positionnement des 3 modèles qui tentent de décrire le processeur<br />

syntaxique. ................................................................................................................. 82<br />

Figure 23 — Attachement non-minimal (7 nœuds) et minimal (6 nœuds) d'un<br />

syntagme prépositionnel ambigu ............................................................................... 84<br />

Figure 24 — Analyses d'une phrase selon le principe de clôture tardive .......................... 85<br />

Figure 25 — Aires associatives principales et polygone du langage................................. 97<br />

Figure 26 — Régions activées lors de la lecture de phrases en anglais et de la lecture<br />

de pseudo-mots. Technique d’IRMf. ....................................................................... 101<br />

Figure 27 — Potentiels évoqués enregistrés durant la lecture de mots de différentes<br />

catégories. ................................................................................................................ 103<br />

Figure 28 — Aires cérébrales activées lors de traitements sémantiques et<br />

syntaxiques............................................................................................................... 105<br />

Figure 29 — Facteur 1, 2 et 3 de l'ACP sur les épreuves de lecture................................ 127<br />

Figure 30 — Distribution de la vitesse de lecture............................................................ 128<br />

Figure 31 — Distribution de la compréhension U ............................................................ 129<br />

Figure 32 — Distribution de la compréhension D ............................................................. 129<br />

Figure 33 — Pourcentages d’oubli de lettres dans les mots en fonction du rôle du<br />

mot et du type de texte. Expérience 1...................................................................... 132<br />

Figure 34 — Pourcentages d’oublis de lettres dans les mots en fonction de leur<br />

nature grammaticale. Expérience 2.......................................................................... 142<br />

Figure 35 — Pourcentages (des moindres carrés) de réussite en fonction du rôle du<br />

mot introduisant la différence à l’intérieur des triplets............................................ 160<br />

Figure 36 — Pourcentage de réponses aux triplets échoués selon l’apparence<br />

visuelle ou la structure identique. ............................................................................ 162<br />

242


Figure 37 : Pourcentages moyens d'oubli de lettres en fonction du rôle du mot et du<br />

niveau scolaire ......................................................................................................... 182<br />

Figure 38 — Pourcentage d’oublis de lettres en fonction du rôle des mots et de l’âge<br />

des sujets. ................................................................................................................. 189<br />

Figure 39 —Exemple de triplet. Le mot initiant la différenciation a un rôle<br />

syntaxique ................................................................................................................ 195<br />

Figure 40 — Déroulement de l'exercice triplet ............................................................... 196<br />

Figure 41 — Notes en français à l’évaluation nationale de 5 ème . Moyennes, erreurstype<br />

et écarts-type pour le groupe expérimental et le groupe témoin. ..................... 202<br />

Figure 42 — Différence de compréhension entre le groupe témoin et le groupe<br />

expérimental après un trimestre d’entraînement...................................................... 205<br />

243


Index des tableaux<br />

Tableau 1 — Pourcentage d'omission de lettres en fonction du type de mot et du type de<br />

fixation. .............................................................................................................................24<br />

Tableau 2 — Pourcentages de mots sautés en fonction de leur taille.......................................66<br />

Tableau 3 — Catégories de phrases présentées dans l'expérience de Taraban et<br />

MacClelland (1988, 1990). ...............................................................................................90<br />

Tableau 4 — Statistiques descriptives de la compréhension. Epreuves de lecture n°1..........122<br />

Tableau 5 — Statistiques descriptives de la vitesse de lecture. Epreuves de lecture n°1.......122<br />

Tableau 6 — Statistiques descriptives de la vitesse de lecture. Epreuves de lecture n°2.......123<br />

Tableau 7 — Statistiques descriptives de la compréhension. Epreuves de lecture n°2..........124<br />

Tableau 8 — Récapitulatif des variables issues des mêmes épreuves selon les âges.............124<br />

Tableau 9 — Résultats de l’ACP : Variance expliquée et valeurs propres de chacun des<br />

axes. ................................................................................................................................126<br />

Tableau 10 — Résultats généraux de la régression cherchant à expliquer le pourcentage<br />

d’oubli de lettres. Modèles M1 et M2. Expérience 2......................................................138<br />

Tableau 11 — Analyse de régression multiple : modèle M2. Paramètres des variables ou<br />

modalités présentant un bêta significatif à 0,001. Expérience 2.....................................138<br />

Tableau 12 — Analyse de covariance. Résultats univariés de chaque variable explicative.<br />

Les contributions significatives sont en gras. .................................................................139<br />

Tableau 13 — Moyennes des moindres carrés des pourcentages d’oublis de lettres dans<br />

les mots. Expérience 2. ...................................................................................................141<br />

Tableau 14 — Groupes homogènes dans la nature des mots. Tests Post Hoc sur la nature<br />

des mots ..........................................................................................................................143<br />

Tableau 15 — Résultats généraux de la régression cherchant à expliquer l’oubli de lettres<br />

par les performances des lecteurs. Modèle M3 et M4. Expérience 3. ............................149<br />

Tableau 16 — Paramètres des variables pour le modèle M4. Expérience 3...........................149<br />

Tableau 17 — Résultats généraux de la régression cherchant à expliquer les résultats en<br />

lecture par l’oubli de lettres. Modèle M5. Expérience 3.................................................150<br />

Tableau 18 — Paramètres, coefficients bêta et significativité des variables explicatives du<br />

modèle M5. .....................................................................................................................151<br />

Tableau 19 : Equivalences entre le nombre de signes, l'angle moyen d’écartement et le<br />

nombre moyen de mots...................................................................................................156<br />

Tableau 20 — Exercice triplet : Pourcentage de réussite en fonction du rôle du mot, de la<br />

distance de la variation et de la fréquence du mot fixé...................................................158<br />

Tableau 21 — Tests Univariés de Significativité du Pourcentage de réussite. ......................159<br />

Tableau 22 — Résultats de la comparaison des catégories de réponse en cas de mauvaise<br />

réponse. ...........................................................................................................................162<br />

Tableau 23 — Nombre d’occurrences sur le programme des cycles 2 et 3 de l'école<br />

élémentaire......................................................................................................................172<br />

Tableau 24 — Nombre d’occurrences sur le programme de cycles 2 et 3 de l'école<br />

élémentaire......................................................................................................................174<br />

Tableau 25 — Pourcentages et Erreurs-Type des oublis de lettres en fonction du niveau<br />

scolaire, de la prononciation de la lettre et du rôle du mot.............................................180<br />

Tableau 26 — Résultats généraux des analyses de régression multiple cherchant à<br />

expliquer l’oubli de lettre en fonction du niveau scolaire. Modèle M6, M7 et M8........183<br />

Tableau 27 — Modèle explicatif des scores d'oublis de lettres pour la GS (M6) ..................184<br />

Tableau 28 — Modèle explicatif des scores d'oublis de lettres pour le CP (M7)...................184<br />

Tableau 29 — Modèle explicatif des scores d'oublis de lettres pour le CE1 (M8) ................184<br />

244


Tableau 30 — Répartition du sexe, de l'âge et de la note en mathématique suivant les deux<br />

groupes............................................................................................................................201<br />

Tableau 31 — Répartition des individus en fonction des épreuves........................................203<br />

Tableau 32 — Résultats de l’ANCOVA expliquant les compréhensions.. ............................205<br />

Tableau 33 — Compréhension en fonction du sexe et de l'épreuve.......................................206<br />

Tableau 34 — Résultats de l’ANCOVA expliquant les vitesses de lecture.. .........................206<br />

Tableau 35 — Vitesse de lecture en fonction du sexe et de l’épreuve ...................................207<br />

Tableau 36 — Répartition des exercices dans une séance d'entraînement de 20 minutes......211<br />

Tableau 37 — Variables décrivant le volume de l’activité et la qualité du travail d’un<br />

élève ................................................................................................................................213<br />

Tableau 38 — Résultats généraux de la régression cherchant à expliquer le gain en<br />

compréhension par le type d’entraînement. Modèle M9 et M10....................................214<br />

Tableau 39 — Modèle M10 visant à expliquer la compréhension en lecture. .......................215<br />

245


Abdullaev, 6<br />

Abernethy, 71<br />

Abrahamsen, 117<br />

Adams, 60<br />

Allard, 71<br />

Altman, 88<br />

Andreewsky, 74, 99<br />

Asmussen, 188<br />

Avrutin, 109<br />

Bain, 144<br />

Balota, 64<br />

Bassou, 68<br />

Bastien-Toniazzo,<br />

188<br />

Bavalier, 101<br />

Bentin, 106, 117,<br />

169<br />

Berthoz, 7, 59, 63,<br />

64, 77, 110, 114,<br />

217, 223<br />

Besse, 194<br />

Biederman, 72, 200<br />

Bienkowski, 16<br />

Bookheimer, 104<br />

Bowers, 74<br />

Bronckart, 30, 32,<br />

52, 95, 144<br />

Brookins, 89<br />

Brown, 26, 108<br />

Calef, 125<br />

Caplan, 93, 94<br />

Caramazza, 76<br />

Caroll, 19<br />

Carpenter, 13, 93,<br />

94, 152<br />

Casalis, 153<br />

Castiello, 71<br />

Changeux, 32, 99,<br />

105, 110<br />

Chase, 70<br />

Chiss, 35, 36, 37<br />

Chomsky, 7, 29, 30,<br />

31, 32, 33, 34, 40,<br />

52<br />

Clement, 209<br />

Clifton, 86<br />

Cohen, 68<br />

Colmant, 4<br />

Index des auteurs<br />

Coltheart, 60<br />

Conboy, 18<br />

Constable, 109<br />

Corcoran, 11<br />

Crain, 87<br />

Cramon, 109<br />

Cupples, 117, 168<br />

Daneman, 93, 152<br />

Dapretto, 104<br />

Dauphin, 4<br />

Davaud, 144<br />

Dehaene, 68, 75,<br />

116, 164, 199<br />

Deutsch, 117<br />

deWinstanley, 71<br />

Dominey, 110<br />

Dopkins, 16<br />

Draine, 74<br />

Drewnowsky, 11,<br />

12, 18, 22, 130<br />

Duffy, 64<br />

Edelman, 73<br />

Ehrlich, 64<br />

Eimas, 75<br />

Fahle, 73<br />

Fantuzzo, 209<br />

Fayol, 127, 221<br />

Ferrand, 74, 137<br />

Ferreira, 86<br />

Fiebach, 108<br />

Filliolet, 35<br />

Fischer, 64, 66, 181<br />

Fodor, 79<br />

Forster, 59<br />

Foucambert, 124<br />

Fowler, 171<br />

Frazier, 82, 83, 86<br />

Friederici, 82, 107,<br />

109<br />

Frisch, 107<br />

Frith, 60<br />

Garnsey, 90<br />

Gaux, 117, 169, 171<br />

Gobet, 70<br />

Goldshmid, 15<br />

Goldstone, 72, 200,<br />

209<br />

246


Gombert, 60, 66,<br />

117, 169, 170,<br />

171, 176<br />

Goosse, 18<br />

Gordon, 89<br />

Gore, 109<br />

Gorrell, 92<br />

Gotor, 74<br />

Grainger, 74<br />

Granié, 68<br />

Greenberg, 7, 15,<br />

16, 17, 18, 19, 20,<br />

23, 24, 25, 27, 52,<br />

115, 116, 140,<br />

144, 147, 153,<br />

154, 179, 186,<br />

187, 219, 223<br />

Greenfield, 71<br />

Greenwald, 74<br />

Greenwood, 209<br />

Grevisse, 18<br />

Grimshaw, 89<br />

Gunter, 107<br />

Haan, 74<br />

Haber, 70<br />

Hadley, 13, 22<br />

Hagoort, 108<br />

Hahne, 108<br />

Halgren, 106<br />

Healy, 11, 12, 13,<br />

14, 15, 16, 17, 18,<br />

22, 25, 113, 130,<br />

144, 179, 186,<br />

187<br />

Hoen, 110<br />

Holmes, 118, 168<br />

Hyönä, 26, 64<br />

Inhoff, 58, 59, 60,<br />

64, 65<br />

Jacobs, 26, 65, 145<br />

Johnston, 71<br />

Just, 13, 93, 94<br />

Kang, 109<br />

Kaye, 71<br />

Keller, 93<br />

Kennedy, 4, 59, 60<br />

Kerr, 65<br />

Kilpatruck, 71<br />

King, 94<br />

Kintsch, 21<br />

Klein, 22, 24, 25,<br />

27, 71, 153, 164,<br />

195<br />

Koning, 71<br />

Koriat, 7, 15, 16,<br />

17, 18, 20, 23, 25,<br />

26, 27, 52, 53, 54,<br />

77, 78, 95, 96,<br />

111, 113, 114,<br />

115, 116, 118,<br />

130, 140, 141,<br />

143, 144, 146,<br />

147, 152, 153,<br />

154, 168, 176,<br />

179, 187, 191,<br />

219, 221, 223<br />

Kreiner, 19<br />

Lawson, 103, 170<br />

Layton, 170<br />

Le Bihan, 68<br />

Le Clec'H, 68<br />

Lecocq, 93, 153<br />

Leiman, 16<br />

Léontiev, 200, 210,<br />

221<br />

Leuwers, 153<br />

Liberman, 117<br />

Lindley, 71<br />

Lipka, 92<br />

Luck, 74<br />

MacDonald, 82, 90,<br />

95<br />

Mainguenaud, 35<br />

Marmoz, 7<br />

Martinet, 30, 31,<br />

144<br />

Matos, 137<br />

Mazoyer, 105<br />

McClelland, 60, 82<br />

McConkie, 65<br />

McCormick, 71<br />

McNamara, 22<br />

Mecklinger, 82, 108<br />

Mills, 103<br />

Mittau, 26<br />

Miyake, 93<br />

Moravcsik, 14<br />

Morris, 16, 65<br />

Morton, 81<br />

Morucci, 68<br />

Mulder, 107<br />

Mulliez, 4<br />

247


Musseler, 20, 26,<br />

53, 78, 95, 114,<br />

219<br />

Naccache, 75, 116,<br />

164<br />

Nagel, 89<br />

Nazir, 145<br />

Neil, 71<br />

Neville, 103<br />

New, 131, 135, 137,<br />

154, 180<br />

Newhoff, 89<br />

Nisslein, 20<br />

Nougier, 71<br />

Ny, 18<br />

Oliver, 22<br />

Olson, 64<br />

Opitz, 109<br />

Pallier, 137<br />

Pasquier, 144<br />

Passeron, 5<br />

Peach, 89<br />

Pearlmutter, 82<br />

Perea, 74<br />

Petit, 59, 63, 64, 77,<br />

224<br />

Philippeau, 126<br />

Piatelli-Palmarini,<br />

29, 52<br />

Pigott, 209<br />

Pinker, 29, 32, 33,<br />

36, 40, 44, 46, 52,<br />

79, 98, 115, 177,<br />

209, 221<br />

Poggio, 73<br />

Poirier, 21, 140, 145<br />

Poline, 68<br />

Pollatsek, 13, 19,<br />

56, 57, 64, 65,<br />

109<br />

Pollock, 30, 36, 49,<br />

51, 219<br />

Porquier, 194<br />

Portalier, 223<br />

Posner, 6<br />

Pugh, 68<br />

Pylyshyn, 70<br />

Raney, 64<br />

Rayner, 13, 16, 19,<br />

26, 56, 57, 58, 64,<br />

65, 66, 75, 82, 86,<br />

109<br />

Rebmeister, 4<br />

Reddix, 65<br />

Reichter, 59<br />

Ripoll, 71<br />

Rubin, 89<br />

Rumelhart, 60, 82<br />

Ruschemeyer, 108<br />

Saint-Aubin, 21, 22,<br />

24, 25, 27, 140,<br />

145, 153, 164,<br />

195<br />

Schneuwly, 144<br />

Schriefers, 82<br />

Schuberth, 75<br />

Schustack, 64<br />

Segui, 74<br />

Seidenberg, 16, 82<br />

Sereno, 6, 64, 74<br />

Seron, 99<br />

Shapiro, 15, 29, 48,<br />

74, 76, 88, 89<br />

Shelton, 117<br />

Shiffrar, 72, 200<br />

Simon, 70<br />

Solotareff, 179<br />

Sprenger-Charolles,<br />

60<br />

Starkes, 71<br />

Steedman, 87<br />

Stein, 71<br />

Steinhauer, 82, 107<br />

Stowe, 107<br />

Stuart, 60<br />

Taft, 59<br />

Tanenhaus, 16, 90<br />

Tardieu, 19<br />

Taylor, 26<br />

Topolski, 65<br />

Townsend, 26<br />

Trueswell, 90, 95<br />

Umilta, 71<br />

Underwood, 125<br />

van Dijk, 21<br />

Vellutino, 27, 147<br />

Vigliocco, 74<br />

Vitu, 26, 64, 65, 66,<br />

67<br />

Vohel, 74<br />

Vugalic, 121<br />

Wassenaar, 108<br />

Waters, 93, 94<br />

Watteau, 153<br />

248


Well, 64<br />

Yampolsky, 94<br />

Zagar, 58, 92<br />

Zola, 65<br />

Zurif, 89<br />

249


Table des matières<br />

Introduction .............................................................................................................................. 3<br />

Première partie : Approches théoriques ............................................................................. 10<br />

Chapitre 1. L’effet d’oubli de lettres ....................................................................................... 11<br />

1.1. Le modèle de Healy et ses évolutions ................................................................. 11<br />

1.1.1. Les unités concurrentes ................................................................................ 11<br />

1.1.2. Le traitement parafovéal............................................................................... 13<br />

1.1.3. Le temps de travail ....................................................................................... 14<br />

1.2. Le modèle de Koriat et ses évolutions ................................................................ 15<br />

1.2.1. Le rôle de la syntaxe..................................................................................... 15<br />

1.2.2. La lecture structurale.................................................................................... 17<br />

1.2.3. La question de la taille des structures........................................................... 20<br />

1.3. Modèle structural et vision parafovéale .............................................................. 22<br />

1.4. Commentaires et hypothèses............................................................................... 25<br />

Chapitre 2. Syntaxe et linguistique.......................................................................................... 29<br />

2.1. Introduction ......................................................................................................... 29<br />

2.2. Un peu d’histoire................................................................................................. 30<br />

2.3. L’analyse syntaxique........................................................................................... 32<br />

2.4. De la succession des mots à l’analyse en constituants........................................ 34<br />

2.5. De l’analyse en constituants à la théorie X-barre................................................ 40<br />

2.6. Relations structurelles ......................................................................................... 49<br />

2.7. Syntaxe et lexique ............................................................................................... 50<br />

2.7.1. La sous-catégorisation.................................................................................. 50<br />

2.7.2. La grille thématique d’un item lexical ......................................................... 51<br />

2.8. Conclusion........................................................................................................... 52<br />

Chapitre 3. La vision et la lecture............................................................................................ 56<br />

3.1. Introduction ......................................................................................................... 56<br />

3.2. Vision nette et vision dégradée ........................................................................... 56<br />

3.3. La vision parafovéale et la lecture....................................................................... 58<br />

3.4. Quelques travaux en ophtalmologie.................................................................... 60<br />

3.5. La saccade oculaire ............................................................................................. 63<br />

3.5.1. Généralités.................................................................................................... 63<br />

3.5.2. Où fixer et quand partir ? ............................................................................. 64<br />

3.6. Une fixation par mot ?......................................................................................... 66<br />

3.7. La zone de traitement de la forme des mots........................................................ 68<br />

3.8. Les experts en perception visuelle ...................................................................... 70<br />

3.9. Apprentissage perceptif....................................................................................... 72<br />

3.10. Le traitement inconscient des informations visuelles ......................................... 73<br />

3.11. Conclusion........................................................................................................... 75<br />

Chapitre 4. Traitement syntaxique et compréhension de phrase. ....................................... 78<br />

4.1. Les grands modèles explicatifs ........................................................................... 78<br />

250


4.2. Les modèles sériels prévoyant une syntaxe autonome........................................ 83<br />

4.3. Les modèles parallèles prévoyant une syntaxe autonome................................... 87<br />

4.3.1. Le modèle référentiel ................................................................................... 87<br />

4.3.2. Le modèle de représentations lexicales........................................................ 88<br />

4.4. Les modèles interactifs et parallèles.................................................................... 90<br />

4.5. La question de la mémoire de travail .................................................................. 92<br />

4.6. Conclusion........................................................................................................... 95<br />

Chapitre 5. Les observations neurophysiologiques................................................................ 97<br />

5.1. Les lésions cérébrales.......................................................................................... 97<br />

5.2. Apports des nouvelles techniques d’imagerie cérébrale ................................... 100<br />

5.2.1. L'IRMf. : IRM fonctionnelle ...................................................................... 100<br />

5.2.2. La Tomographie par Emission de Positons................................................ 101<br />

5.2.3. Les potentiels évoqués ............................................................................... 102<br />

5.3. Quelques résultats ............................................................................................. 104<br />

5.4. Conclusion......................................................................................................... 108<br />

Deuxième partie : Approches expérimentales .................................................................. 112<br />

Chapitre 6. Hypothèses........................................................................................................... 113<br />

6.1. Première hypothèse ........................................................................................... 113<br />

6.2. Deuxième hypothèse ......................................................................................... 114<br />

6.3. Troisième hypothèse ......................................................................................... 116<br />

6.4. Quatrième hypothèse......................................................................................... 117<br />

6.4.1. Récapitulatif ............................................................................................... 119<br />

Chapitre 7. Les performances en lecture de la population expérimentale......................... 120<br />

7.1. Deux épreuves de lecture .................................................................................. 120<br />

7.1.1. Epreuve n°1 : Lecture de textes courts....................................................... 121<br />

7.1.1.1. Déroulement........................................................................................... 121<br />

7.1.1.2. Variables primaires ................................................................................ 121<br />

7.1.2. Epreuve n°2 : Lecture d’un texte long et plurisémique.............................. 122<br />

7.1.2.1. Déroulement........................................................................................... 123<br />

7.1.2.2. Variables primaires ................................................................................ 123<br />

7.2. Commentaires sur les variables primaires......................................................... 124<br />

7.3. Construction des indices du niveau de lecture .................................................. 125<br />

7.3.1. Résultats de l’ACP ..................................................................................... 126<br />

7.3.2. Description des trois indices retenus.......................................................... 128<br />

Chapitre 8. L’oubli de lettres : évaluations des fréquences, rôles et natures des mots..... 130<br />

8.1. Expérience 1...................................................................................................... 130<br />

8.1.1. Population................................................................................................... 130<br />

8.1.2. Matériel ...................................................................................................... 130<br />

8.1.3. Procédure.................................................................................................... 131<br />

8.1.4. Résultats ..................................................................................................... 131<br />

8.1.5. Discussion .................................................................................................. 133<br />

8.2. Expérience 2...................................................................................................... 134<br />

8.2.1. Population................................................................................................... 135<br />

8.2.2. Matériel et procédure ................................................................................. 135<br />

251


8.2.3. Résultats ..................................................................................................... 135<br />

8.2.4. Discussion .................................................................................................. 143<br />

8.3. Conclusion......................................................................................................... 145<br />

Chapitre 9. Mise en rapport de l’effet d’oubli de lettres et des performances en lecture 147<br />

9.1. Introduction ....................................................................................................... 147<br />

9.2. Rapports entre performances de lecture et barrage de lettre ............................. 148<br />

9.2.1. L’explication de l’oubli de lettres par les performances du lecteur ........... 148<br />

9.2.2. L’explication des performances du lecteur par l’oubli de lettres ............... 150<br />

9.3. Discussion ......................................................................................................... 152<br />

Chapitre 10. L’importance de la vision périphérique pour le modèle structural.......... 154<br />

10.1. Position du problème......................................................................................... 154<br />

10.2. Méthode............................................................................................................. 154<br />

10.2.1. Déroulement de l’épreuve .......................................................................... 155<br />

10.2.2. Construction des triplets de phrases........................................................... 155<br />

10.2.3. Population................................................................................................... 158<br />

10.3. Résultats ............................................................................................................ 158<br />

10.3.1. Première analyse ........................................................................................ 158<br />

10.3.2. Les échecs .................................................................................................. 160<br />

10.4. Discussion ......................................................................................................... 163<br />

Bilan de ces études expérimentales............................................................................ 166<br />

Troisième partie : Place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture......................... 167<br />

Chapitre 11. Contexte théorique......................................................................................... 168<br />

11.1. Syntaxe et niveau de lecture.............................................................................. 168<br />

11.2. La place de la syntaxe dans la pédagogie de la lecture ..................................... 171<br />

11.2.1. A l’école élémentaire ................................................................................. 171<br />

11.2.2. Au collège .................................................................................................. 174<br />

11.3. Discussion ......................................................................................................... 175<br />

Chapitre 12. Le barrage de lettres chez les élèves de cycle 2............................................ 178<br />

12.1. Population et procédure..................................................................................... 178<br />

12.2. Résultats ............................................................................................................ 180<br />

12.3. Discussion ......................................................................................................... 185<br />

12.4. Observation des différences dans le modèle structural au cours de la scolarité 188<br />

Chapitre 13. Peut-on entraîner le lecteur à construire des cadres syntaxiques ?........... 190<br />

13.1. Introduction ....................................................................................................... 190<br />

13.2. Les exercices ..................................................................................................... 191<br />

13.2.1. Premier exercice : le cliquage sur les mots à rôle syntaxique.................... 191<br />

13.2.2. Deuxième exercice : l’exercice à trous ...................................................... 193<br />

13.2.3. Troisième exercice : les structures syntaxiques en vision parafovéale ...... 194<br />

13.2.4. Récapitulatif ............................................................................................... 197<br />

13.3. Les effets de l’entraînement sur la lecture. ....................................................... 200<br />

13.3.1. Population................................................................................................... 200<br />

252


13.3.2. Descriptif des séances de travail ................................................................ 202<br />

13.3.3. Les épreuves d’évaluation de la lecture ..................................................... 203<br />

13.3.4. Les effets de l’entraînement sur la compréhension en lecture ................... 204<br />

13.3.5. Les effets de l’entraînement sur la vitesse de lecture................................. 206<br />

13.4. Discussion ......................................................................................................... 207<br />

Chapitre 14. Différence de résultats en fonction du type d’entraînement dans le seul<br />

groupe expérimental................................................................................................................ 210<br />

14.1. Population.......................................................................................................... 212<br />

14.2. Procédures d’analyse......................................................................................... 212<br />

14.3. Résultats ............................................................................................................ 214<br />

14.4. Discussion ......................................................................................................... 216<br />

Conclusion............................................................................................................................. 217<br />

Bibliographie......................................................................................................................... 224<br />

Index des figures................................................................................................................... 242<br />

Index des tableaux................................................................................................................ 244<br />

Index des auteurs.................................................................................................................. 246<br />

Index des auteurs.................................................................................................................. 246<br />

Table des matières................................................................................................................ 250<br />

253


RÉSUMÉ en français :<br />

Cette thèse s’articule autour du modèle structural de lecture dans lequel la structure<br />

syntaxique de la phrase, élaborée immédiatement, guide l’intégration des unités sémantiques.<br />

Au cours de la première partie, nous examinons cette prégnance de la syntaxe par l’apport des<br />

études de linguistique, de la perception visuelle, des modèles de compréhension et des<br />

observations neurophysiologiques du cerveau.<br />

Dans notre seconde partie, nous présentons plusieurs résultats expérimentaux obtenus chez<br />

des lecteurs adultes et lettrés. En premier lieu, nous montrons que les structures syntaxiques<br />

construites par le lecteur peuvent s’étendre jusqu’aux syntagmes flexionnels ; en second lieu,<br />

que la création du squelette syntaxique de la phrase résulte à la fois du traitement de la vision<br />

parafovéale et de la connaissance implicite des règles syntaxiques. Enfin, nous montrons que<br />

la qualité de compréhension en lecture est significativement associée à l’habileté syntaxique.<br />

Notre dernière partie met en évidence l’apparition, au cours du cycle 2 de l’école primaire, de<br />

cette habileté syntaxique. Nous y montrons également qu’un entraînement d’élèves de 5 ème de<br />

collège, spécifiquement centré sur la reconnaissance des mots organisant la syntaxe et sur le<br />

repérage des structures syntaxiques par la vision parafovéale, améliore leur compréhension en<br />

lecture.<br />

TITRE et RÉSUMÉ en anglais :<br />

SYNTAX, PARAFOVEAL VISION AND READING PROCESS.<br />

Contribution of structural model to pedagogy.<br />

This thesis is based on the structural model of reading in which the syntactical sentence<br />

structure, immediately apparent, guides the assimilation of the semantic units.<br />

During the first part, we examine this assimilation of the syntax by what is known of the study<br />

of linguistics, visual perception, models of comprehension, and neurophysiological<br />

observations of the brain.<br />

In the second part, we present several experimental results obtained with adult and educated<br />

readers. First, we show that the syntactical structures built by the reader can extend to<br />

inflexional phrase. Second, we prove that the creation of the sentence’s syntactical skeleton<br />

results from the treatment of the parafoveal vision and also of the implicit knowledge of<br />

syntactical rules. Lastly, we demonstrate that the quality of comprehension in reading is<br />

significantly associated to the syntactical skill.<br />

Finally we highlight the appearance of this syntactical skill, during the second cycle of<br />

primary school. We also show that when the training of secondary school students (5 e ) is<br />

focused specifically on the recognition of the words that organize the syntax, and on the<br />

location of the syntactical structures by the parafoveal vision, reading comprehension is<br />

notably improved.<br />

DISCIPLINE<br />

Sciences de l’Éducation<br />

MOTS-CLES :<br />

lecture, syntaxe, compréhension, vision parafovéale, entraînement.<br />

Université Grenoble II – Pierre Mendès-France<br />

U.F.R. Sciences de l’Homme et de la Société<br />

Département des Sciences de l’Éducation<br />

254


UNIVERSITÉ GRENOBLE II PIERRE MENDÈS–FRANCE<br />

U.F.R. SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETÉ<br />

DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION<br />

Année 2003<br />

THÈSE<br />

Pour obtenir le grade de docteur de l’université GRENOBLE II<br />

Discipline Sciences de l’Éducation<br />

Présentée et soutenue publiquement par Denis FOUCAMBERT le 16 décembre 2003<br />

SYNTAXE, VISION PARAFOVÉALE<br />

ET PROCESSUS DE LECTURE<br />

Contribution du modèle structural à la pédagogie<br />

VOLUME II<br />

Directeur de thèse :<br />

Jacques BAILLÉ, Université Grenoble II<br />

Jury :<br />

Christine BARRÉ de MINIAC, IUFM de Grenoble<br />

Greg BROOKS, University of Sheffield<br />

Jacques CRINON, IUFM de Créteil<br />

1


Table des matières<br />

Annexe 1. Matériel expérimental des différentes épreuves .................. 4<br />

1.1. Les épreuves de lecture...................................................................................... 5<br />

1.1.1. Epreuve Textes Courts.................................................................................. 5<br />

1.1.1.1. Texte 1....................................................................................................... 5<br />

1.1.1.2. Texte 2....................................................................................................... 5<br />

1.1.1.3. Texte 3....................................................................................................... 6<br />

1.1.1.4. Texte 4....................................................................................................... 6<br />

1.1.1.5. Texte 5....................................................................................................... 7<br />

1.1.1.6. Texte 6....................................................................................................... 7<br />

1.1.1.7. Texte 7....................................................................................................... 8<br />

1.1.1.8. Texte 8....................................................................................................... 8<br />

1.1.1.9. Texte 9....................................................................................................... 8<br />

1.1.1.10. Texte 10................................................................................................... 9<br />

1.1.2. Epreuve 2 : Rodari ...................................................................................... 10<br />

1.1.2.1. Texte :...................................................................................................... 10<br />

1.1.2.2. Questions :............................................................................................... 13<br />

1.2. Les épreuves de barrages de lettres ............................................................... 15<br />

1.2.1. Les barrages de lettres chez les adultes. .................................................... 15<br />

1.2.2. Le barrage chez les élèves de cycle 2........................................................... 27<br />

1.2.2.1. Texte d’essai :........................................................................................... 27<br />

1.2.2.2. Epreuve..................................................................................................... 28<br />

1.3. L’épreuve des triplets de phrases................................................................... 29<br />

Annexe 2. Le programme didactique pour les élèves de cinquième........... 34<br />

2.1. Premier type d’exercice : cliquer sur les mots à rôle syntaxique ......................... 35<br />

2.2. Deuxième type d’exercice : les exercices à trous................................................. 51<br />

2.3. Troisième type d’exercice : les triplets ................................................................ 68<br />

Annexe 3. Les données............................................................................... 80<br />

3.1. Résultats en lecture des adultes............................................................................ 81<br />

3.1.1. Lecture de textes courts................................................................................ 81<br />

3.1.2. Lecture d’un texte long et plurisémique....................................................... 81<br />

3.1.3. Résultats de l’analyse en composante principale ......................................... 81<br />

3.1.4. Le tableau de données. ................................................................................. 82<br />

3.2. Les barrages de lettres.......................................................................................... 86<br />

3.2.1. Analyse de régression multiple modèle M2. Paramètres des variables ....... 86<br />

3.2.2. Résultats de l’analyse de covariance du chapitre 8...................................... 87<br />

3.2.2.1. Moyennes des covariants ......................................................................... 87<br />

3.2.2.2. Pourcentage d’oubli des sous catégories de l’interaction Position de la<br />

lettre sur la ligne (var. a) X Position de la lettre dans la hauteur de la page (var. b)87<br />

3.2.2.3. Pourcentage d’oubli des sous catégories de l’interaction Position du mot<br />

dans la phrase (var. e) X longueur de la phrase (var. f) ........................................... 88<br />

3.2.3. Le tableau de données .................................................................................. 88<br />

3.3. Mise en rapport de l’effet d’oubli de lettres et des performances de lecture ..... 118<br />

3.3.1. Distribution du différentiel d’oublis de lettres ........................................... 120<br />

3.4. L’importance de la vision parafovéale pour le modèle structural...................... 121<br />

3.5. Le barrage de lettres chez les enfants de cycle 2................................................ 122<br />

2


3.6. L’entraînement des collégiens............................................................................ 126<br />

3.6.1. Les effets de l’entraînement sur la compréhension en lecture ................... 126<br />

3.6.2. Les effets de l’entraînement sur la vitesse de lecture................................. 126<br />

3.6.3. Le tableau de données ................................................................................ 126<br />

3.7. Différences de résultats en fonction du type d’entraînement............................. 130<br />

3.7.1. Moyennes des gains de compréhension pour les trois groupes.................. 130<br />

3.7.2. Tableau de données .................................................................................... 130<br />

3


Annexe 1.<br />

Matériel expérimental<br />

des différentes épreuves<br />

4


1.1. Les épreuves de lecture<br />

Deux épreuves ont servi à évaluer la compréhension en lecture et la vitesse de<br />

lecture. Ce sont :<br />

1.1.1. Epreuve Textes Courts<br />

Les questions sont toutes introduites par la formule « Le texte parle : ». Parmi les<br />

trois propositions, la bonne réponse est précédée par un astérisque.<br />

1.1.1.1. Texte 1<br />

Jeudi, vers 18 heures, pendant qu'il jouait sur la plage de Kersidan, un bébé de<br />

vingt mois a été attaqué par un berger allemand de grande taille. Le chien a mordu<br />

l'enfant à l'arrière de la tête. En tentant de protéger son fils, Mme GILLET a été<br />

également mordue au bras gauche. Rappelons que par arrêté préfectoral, la<br />

présence des chiens sur les plages est interdite dans le Finistère.<br />

Question<br />

Le texte 1 parle :<br />

1. d'une dame qui promenait son chien.<br />

2. d'un enfant qui jouait sur une plage.<br />

* 3. d'un bébé qui a été mordu par un chien.<br />

1.1.1.2. Texte 2<br />

Le lézard est dans une grande cage dont le sol est recouvert de sable. La scène est<br />

éclairée d'une pâle lumière rouge. Un serpent est introduit doucement. Les<br />

hommes veulent savoir comment le lézard se défend.<br />

Dès qu'il aperçoit le serpent, le lézard soulève sa longue queue au- dessus de son<br />

corps et l'agite. Il va même la secouer sous le nez du serpent. Le serpent le frappe.<br />

Trois fois sur dix, il attrape la queue qui se détache tout de suite et permet à son<br />

propriétaire de s'enfuir pendant que l'autre exerce ses mâchoires sur le mince filet<br />

d'écailles.<br />

De même, de nombreux enfants de nos campagnes ont été déçus de ne garder dans<br />

la main qu'un appendice gris ou vert croyant avoir attrapé un joli animal immobile<br />

au soleil, au coin d'un mur de pierre.<br />

Question<br />

Le texte 2 parle :<br />

* 1. du moyen de défense du lézard<br />

2. de l'agressivité du serpent<br />

3. de l'élevage des lézards<br />

5


1.1.1.3. Texte 3<br />

Quand j'ai croisé Béchir, il rentrait chez lui au petit trot de son âne, tout en fumant<br />

sa pipe de terre. Sa journée était finie ; pourtant, il est descendu de sa monture et<br />

m'a emmenée sans se faire prier dans son domaine aux ""frontières"" marquées<br />

par des haies de palmes. Il m'a parlé de ses palmiers comme il l'aurait fait de sa<br />

propre famille.<br />

"- Celui-là, m'a-t-il dit en m'indiquant du doigt un palmier dressé au- dessus des<br />

autres, tel un cobra à l'appel de la flûte, est l'un des plus vieux. Celui-ci est un<br />

jeune mâle. Pour en extraire la semence, il a fallu en dégager le coeur. Car les<br />

palmiers- dattiers, à chaque saison, sont fécondés par la main de l'homme qui fixe<br />

aux branches du palmier femelle des brins de semence prélevés sur les palmiers<br />

mâles. En janvier, la cueillette des dattes est pratiquement terminée, mais il restait<br />

encore quelques régimes qui pendaient du sommet. Béchir a saisi le tronc, à deux<br />

mains, il a posé un pied, puis l'autre et il s'est hissé jusqu'en haut. Je l'ai vu, à<br />

quinze mètres au-dessus de moi, trancher un régime et redescendre pour me<br />

l'offrir."<br />

En regagnant le chemin, nous nous sommes arrêtés à un vieux puits, et nous avons<br />

bu de l'eau fraîche que Béchir a puisée à l'aide d'un seau pendu à un levier de bois.<br />

Question<br />

Le texte 3 parle :<br />

1. de la cueillette des dattes dans l'oasis de Nefta<br />

2. de la fierté que Béchir éprouve en parlant de ses palmiers<br />

*3. de la méthode employée pour féconder les palmiers<br />

1.1.1.4. Texte 4<br />

Rejoindre le pôle nord, seul, après avoir parcouru 800 kilomètres de banquise en<br />

tirant un traîneau à pied ou à ski : voilà quel était le pari, un peu fou, de Jean-<br />

Louis Etienne, un médecin originaire du Tarn. Déposé en avion, le 9 mars, au Cap<br />

Columbia, à l'extrême nord du Canada, il a commencé sa progression avec son<br />

traîneau, effectuant seulement 22Km pendant les six premiers jours, par des<br />

températures atteignant -46 degrés. Le 25 mars, il est tombé dans une crevasse et<br />

s'est blessé à l'épaule. Secouru par un avion grâce à sa balise de détresse, il a été<br />

ramené sain et sauf à son camp de base dans le Grand Nord du Canada. Jean-<br />

Louis Etienne n'est pas un débutant de l'aventure. Il a participé à de multiples<br />

expéditions en Amérique du Sud, au Groenland, dans l'Himalaya, et fait plusieurs<br />

traversées de l'Atlantique avec Eric Tabarly. Il s'est spécialisé dans la médecine<br />

sportive. Par son expédition solitaire au pôle nord, il voulait prouver l'intérêt d'une<br />

alimentation spéciale qu'il avait mise au point. Une crevasse ne lui aura pas<br />

permis de réussir cette première tentative.<br />

Question<br />

Le texte 4 parle :<br />

1. de l'efficacité des balises de détresse<br />

2. des multiples expéditions réalisées par un médecin<br />

*3. de l'échec d'une expédition au Pôle Nord<br />

6


1.1.1.5. Texte 5<br />

Précédées par le navire brise-glace soviétique Moskav, diffusant de la musique<br />

classique, un millier de baleines ont regagné la haute mer à la sortie du détroit de<br />

Behring. Ces baleines longues de 3 à 4 mètres ont failli être victimes de leur<br />

gourmandise. Elles s'étaient aventurées sur les hauts fonds entre l'Alaska et<br />

l'Union Soviétique en poursuivant un important banc de poissons, puis elles<br />

s'étaient retrouvées prisonnières des glaces.<br />

Les autorités soviétiques, ne souhaitant pas voir disparaître ce troupeau de<br />

baleines, décidèrent de tenter une opération de secours en creusant un canal de 20<br />

kilomètres. Mais comment attirer les baleines à le suivre ? A bord, quelqu'un a eu<br />

l'idée de diffuser de la musique par haut-parleurs. Ainsi, les animaux ont pu être<br />

sauvés... Mais les chasseurs de baleines ne les épargneront pas.<br />

Question<br />

Le texte 5 parle :<br />

*1. du sauvetage de baleines prisonnières des glaces<br />

2. de chasseurs de baleines<br />

3. de la mort de baleines trop gourmandes<br />

1.1.1.6. Texte 6<br />

A moins de 50 kilomètres de Bangui, au bord de la forêt équatoriale, les Pygmées<br />

refusent tout ou presque de notre civilisation, dont ils observent, de temps à autre,<br />

les signes : les camions passent sur la route bordant leur campement et<br />

transportant des troncs d'arbre.<br />

Des expériences ont été tentées pour essayer notamment de scolariser les enfants.<br />

L'échec a été total et les Pygmées sont retournés à leur état naturel, sauvage. Ils<br />

vivent en étroite harmonie avec la forêt, qui leur apporte, par la cueillette et la<br />

chasse, l'essentiel pour vivre. La capture des animaux (surtout des petites<br />

antilopes), s'effectue à l'aide d'arcs et de flèches, mais plus encore avec des filets,<br />

plantés verticalement dans le sol. Les femmes et les enfants rabattent le gibier en<br />

faisant beaucoup de bruit.<br />

Le campement ne comporte qu'une vingtaine de personnes, les vieillards sont<br />

installés plus loin, sous les arbres de la forêt. Les huttes sont légèrement plus<br />

basses que la taille moyenne de la population pygmée (1m45). Chacun couche à<br />

même le sol, parfois sur des bouts de natte. Les pygmées ne sont pas effrayés par<br />

la venue d'étrangers, au contraire. Les poignées de main s'échangent, et chacun,<br />

devant les questions qui lui sont posées par l'intermédiaire d'un ami interprète, rit<br />

de bon coeur.<br />

Question<br />

Le texte 6 parle :<br />

1. de la peur des Pygmées lorsqu'ils rencontrent des étrangers<br />

*2. de la vie sauvage des Pygmées dans la forêt équatoriale<br />

3. du travail du bois que font les Pygmées dans la forêt équatoriale<br />

7


1.1.1.7. Texte 7<br />

Pierre BARRET et André FOURNEL, qui étaient partis, dimanche, d'ANNABA à<br />

bord d'un U.L.M. pour atteindre MONACO, ont battu en dix heures de vol, la<br />

meilleure performance de traversée maritime établie par deux américains l'année<br />

dernière.<br />

L'U.L.M. des deux pilotes, qui devait se poser sur l'héliport de MONACO, est<br />

tombé en mer dans la baie de la Principauté. Les deux hommes ont été repêchés<br />

par un bateau de la police maritime. Ils avaient tenté sans succès de se poser par<br />

trois fois sur une petite piste de 14 m de large et 125 m de long. Faute de place,<br />

l'équipage a dû à chaque fois remettre les gaz pour repartir et a finalement préféré<br />

terminer son voyage dans l'eau.<br />

Question<br />

Le texte 7 parle :<br />

1. de l'échec d'une tentative de traversée de la méditerranée en ULM<br />

*2. d'une arrivée mouvementée après une traversée réussie"<br />

3. d'un sauvetage en mer<br />

1.1.1.8. Texte 8<br />

Une fillette de quatre ans a été retrouvée saine et sauve, dimanche, après avoir<br />

sauté du quatrième étage d'un immeuble, pour échapper à un incendie, à<br />

HAUCOURT SAINT-CHARLES près de LONGWY (Meurthe et Moselle).<br />

Christelle, qui se trouvait seule en compagnie de son petit frère, a eu peur quand le<br />

feu s'est déclaré dans une chambre de l'appartement. Elle a alors sauté par la<br />

fenêtre, pour se retrouver sans une égratignure sur la pelouse, située au pied de<br />

l'immeuble, quinze mètres plus bas. L'incendie a été rapidement éteint. Le petit<br />

frère de la fillette a été retrouvé lui aussi sain et sauf.<br />

Question<br />

Le texte 8 parle :<br />

*1. de la manière dont une fillette a échappé à un incendie<br />

2. d'une fillette gravement blessée en sautant par une fenêtre<br />

3. d'une fillette dont le frère a péri dans un incendie<br />

1.1.1.9. Texte 9<br />

Les cachalots seront-ils sauvés par un arbuste mexicain ? Les savants américains<br />

s'intéressent de plus en plus au fruit du jojoba, un arbuste qui pousse dans le désert<br />

mexicain et en Californie. Grâce à leurs plantations qui couvrent déjà 16000<br />

hectares, les Etats-Unis produisent environ 10 000 tonnes par an de cette huile<br />

aujoud'hui très recherchée. La ""cire"" de jojoba, plus précieuse que le spermaceti<br />

extrait du crâne du cachalot.<br />

Mais qu'a donc de particulier l'huile de jojoba ? Chaque fruit de l'arbre contient de<br />

une à trois graines qui, elles-mêmes, renferment entre 40 % et 60 % d'une cire<br />

8


liquide, légèrement jaune, à odeur de noisette. Cette cire liquide n'est pas grasse,<br />

elle peut se conserver très longtemps, elle ne noircit pas. Les essais entrepris par<br />

l'armée américaine ont montré que l'huile de jojoba était plus avantageuse encore<br />

que le spermaceti : un graissage des véhicules tous les 35 000 Km suffit! La liste<br />

est longue des autres utilisations industrielles de cette cire végétale. Par exemple,<br />

à l'état liquide, elle entre dans la composition de savons, de crèmes solaires et de<br />

médicaments...<br />

Est-ce donc la plante miracle, cet ""or liquide"" dont parlent certains ? En tout cas,<br />

le jojoba est cultivé dans les cinq continents, de l'Israël à l'Australie et du Soudan<br />

à la Russie.<br />

Question<br />

Le texte 9 parle :<br />

1. de l'alimentation des cachalots<br />

*2. d'une huile végétale aux multiples utilisations<br />

3. de la cueillette des noisettes<br />

1.1.1.10. Texte 10<br />

Les apiculteurs de l'Ouest risquent fort d'avoir une mauvaise surprise quand ils<br />

vont ouvrir leurs ruches. Non seulement ils n'y trouveront pas le miel espéré, mais<br />

ils y verront des abeilles affamées. Jean SERISIER, président du syndicat des<br />

apiculteurs de Loire-Atlantique tient à les prévenir dès maintenant. S'ils attendent<br />

quelques semaines avant de regarder les cadres, il sera peut-être trop tard : les<br />

abeilles seront mortes ou auront quitté la ruche.<br />

Je n'en suis pas revenu moi-même quand j'ai ouvert mes ruches il y a quelques<br />

jours. Ca fait trente ans que je fais du miel et je n'ai jamais vu ça !", affirme Jean<br />

SERISIER.<br />

L'apiculteur explique ainsi la situation : "Le printemps a été pourri et froid,<br />

ensuite il a fait très sec. Les fleurs n'ont pas produit autant de nectar que<br />

d'habitude. Les abeilles n'ont pas pu faire de provisions et il va falloir les nourrir<br />

avec du sirop (1 kg de sucre pour 1 l d'eau). La récolte s'annonce catastrophique.<br />

En Loire-Atlantique, la production sera inférieure à dix tonnes, contre une<br />

centaine habituellement".<br />

Si Jean SERISIER lance un cri d'alarme, c'est uniquement pour que les abeilles<br />

puissent être sauvées. "Il ne faut pas oublier qu'une abeille maigre est plus<br />

sensible à la maladie. Et puis, il faut que la reine puisse continuer à pondre pour<br />

qu'il y ait des jeunes abeilles au printemps".<br />

Heureusement, les deux récoltes précédentes avaient été très bonnes. Nous ne<br />

manquerons pas de miel cet hiver...<br />

Question<br />

Le texte 10 parle :<br />

1. de la sécheresse qui menace la vie des abeilles<br />

2. du manque de miel en Loire-Atlantique cet hiver<br />

*3. de l'influence du climat sur la production de miel<br />

9


1.1.2. Epreuve 2 : Rodari<br />

1.1.2.1. Texte :<br />

Ce soir, M. Vérit rentre chez lui après sa journée de travail. Il est employé de<br />

bureau. A la poste, peut-être ? Et, après tout, pourquoi ne serait-il pas dentiste ? A<br />

nous d'en décider ! Oui ! Donnons-lui le métier qui nous plaira : alors dentiste !<br />

Nous pouvons aussi lui faire porter la barbe ou une moustache... Mais oui, très<br />

bien, il porte barbe et moustache… Imaginons également la manière dont il est<br />

vêtu, sa démarche, sa façon de parler. En ce moment, il soliloque. Ecoutons-le,<br />

sans nous montrer.<br />

Enfin, enfin me voici chez moi... Ô maison de mon père, Ô ma maison que j'aime,<br />

etc. Je n'en puis plus, je suis exténué. Oh ! cette cohue, cette circulation ! Vite,<br />

rentrons, fermons la porte. Mesdames et messieurs, bonsoir. Restez tous dehors...<br />

Quand je ferme la porte de ma maison, le monde entier doit rester dehors. Oui,<br />

oui, tirons le verrou. Voilà. Je suis seul, enfin seul... C'est merveilleux... Tout<br />

d'abord, enlevons notre cravate, ensuite, mettons nos pantoufles, puis, allumons la<br />

télévision, enfin, installons-nous dans notre cher fauteuil et prenons une cigarette.<br />

Ah ! que je suis bien, seul. Je suis... Oh ! Qui êtes-vous ? D'où sortez- vous ?<br />

Une jolie demoiselle souriait aimablement au docteur Vérit. Une seconde<br />

auparavant, elle n'était pas là et soudain, elle se trouva devant lui, repoussant d'un<br />

geste gracieux une mèche de cheveux qui lui tombait sur le front.<br />

"Vous ne me reconnaissez pas, docteur ? Je suis la présentatrice. Vous avez<br />

allumé votre récepteur et me voici. Je vais vous communiquer les dernières<br />

nouvelles..."<br />

Le docteur Vérit protesta :<br />

"Non, non, je rêve. Vous êtes dans ma maison, assise sur mon divan, alors que<br />

vous devriez être dans le téléviseur !<br />

- Où est la différence, je vous prie ? Quand je suis sur votre écran de télévision, je<br />

suis chez vous, et je vous parle.<br />

- Comment avez-vous fait ? Je ne me suis rendu compte de rien. Dites donc, vous<br />

ne vous seriez pas introduite chez moi par effraction, non ?<br />

- Allons, ne posez pas tant de questions ! Voulez-vous connaître les titres du<br />

journal télévisé, oui ou non ?<br />

Le docteur Vérit se résigna :<br />

"Je ne comprends rien … tout cela. Enfin, faites comme vous l'entendrez."<br />

La jolie demoiselle s'éclaircit la voix et commença :<br />

"Dans toute l'Angleterre, la chasse à l'homme continue pour retrouver le terrible<br />

bandit échappé de la prison de Reading. Le commissaire de police principal a<br />

déclaré que, selon lui, le bandit se cache dans les bois…"<br />

A ce moment précis, le docteur Vérit entendit une voix qui ne provenait ni du<br />

téléviseur, ni des lèvres de la speakerine mais d'un point imprécis, derrière lui.<br />

Cette voix disait :<br />

10


"Bla-bla-bla."<br />

Le docteur Vérit sursauta.<br />

"Qui est là ? Qui a parlé ?<br />

- Le bandit, bien sûr, répondit la speakerine, sans se troubler. Regardez, il doit être<br />

caché là, derrière votre divan.<br />

- Bla-bla-bla, répéta la voix. Je ne vous dirai certainement pas où je me cache."<br />

Le docteur Vérit se leva d'un bond, regarda vers l'endroit d'où venait la voix, puis<br />

éclata :<br />

"Comment osez-vous ? Vous êtes armé, je suppose ? Un bandit chez moi ! Quelle<br />

histoire de fous !<br />

- Mais c'est vous qui m'avez invité, fit le bandit, sortant de sa cachette.<br />

- Moi ? Ça, c'est la meilleure ! Voilà que j'invite des bandits chez moi ! Pour leur<br />

offrir un verre sans doute ?<br />

- A propos, vous m'en offrez un ?<br />

- Un quoi ?<br />

- Un petit verre, tiens !<br />

- Vous n'êtes pas seulement un bandit, vous êtes aussi un malappris. Avant toute<br />

chose, je tiens … préciser que je ne vous connais pas et que vous êtes ici contre<br />

mon gré. Mademoiselle pourra en témoigner !<br />

- Non, docteur Vérit, répliqua la speakerine, je ne puis confirmer vos dires. C'est<br />

vous qui avez allumé votre récepteur.<br />

- Ah ! parce que le bandit aussi...<br />

- Est entré dans votre appartement par le téléviseur, comme moi,évidemment.<br />

- Alors, dit le bandit, ce petit verre, vous me l'offrez, oui ou non ?<br />

- Comment donc, fit le docteur Vérit, installez-vous, faites comme chez vous, ne<br />

vous gênez surtout pas. Je suis chez moi, mais je n'ai aucun pouvoir. Ma porte est<br />

fermée, mes volets sont clos, et cependant les gens circulent … leur gré...<br />

- Que d'histoires pour un petit verre ! observa le bandit.<br />

- Dois-je continuer le journal ? demanda la speakerine.<br />

- Pourquoi pas ? Je suis curieux de savoir comment cette histoire va se terminer."<br />

La demoiselle reprit le ton impersonnel des speakerines pour annoncer : "Le<br />

général Bolo, commandant les forces armées sémantiques, a déclaré qu'il va<br />

reprendre au plus tôt l'offensive contre la République de Planavie et que la guerre<br />

ne s'achèvera pas avant Noël.<br />

- Ce n'est pas tout … fait exact", dit une nouvelle voix, tandis que le battant d'une<br />

armoire s'ouvrait violemment.<br />

Le docteur Vérit sursauta une seconde fois.<br />

"Quoi? Ah ! j'ai deviné. Vous êtes le général Bolo, n'est-ce pas ? Que faisiez-vous<br />

dans mon armoire ?<br />

- Rien qui puisse vous intéresser, répondit le général.<br />

- Peut-être, mais je veux voir quand même, dit le docteur Vérit, d'un ton<br />

déterminé. Des bombes, des bombes dans mon armoire ! Je dis bien, dans mon<br />

armoire ! J'aimerais beaucoup savoir en quoi votre guerre me concerne."<br />

Le général Bolo ricana :<br />

11


"Mon métier, cher monsieur, est de commander les forces armées sémantiques et<br />

d'occuper le territoire de Planavie. Pas de répondre … vos questions. Je dois<br />

signaler … mademoiselle qu'on a mal interprété ma déclaration. Voici mes paroles<br />

exactes : La guerre s'achèvera avant Noël car j'exterminerai tous les Planaviens,<br />

les uns après les autres. Je réduirai leurs villes en cendres et leurs champs seront<br />

dévastés."<br />

Alors le bandit intervint :<br />

"Dire qu'on respecte un si triste individu, alors que moi, pauvre bandit de rien du<br />

tout, on me pourchasse dans toute l'Angleterre ! Je voudrais bien savoir qui est le<br />

vrai bandit, de nous deux...<br />

- Et moi, hurla le docteur Vérit, je voudrais savoir quand vous vous en irez tous !<br />

Vous, chère demoiselle, et vous, monsieur le bandit, et vous, monsieur le<br />

général... Je suis chez moi et je veux rester seul ! Ce que vous faites, ce que vous<br />

dites ne m'intéresse pas. Je trouverai bien le moyen de vous mettre à la porte.<br />

J'appelle tout de suite la gendarmerie et je vous dénonce pour violation de<br />

domicile. J'appelle aussi l'armée, la police, les pompiers. Nous verrons bien qui est<br />

le maître, ici. Nous verrons bien !"<br />

Pendant ce temps-là, à mesure que la speakerine énonçait les nouvelles, la maison<br />

du docteur Vérit, dont il était propriétaire et où il espérait passer une soirée<br />

tranquille, se remplissait de foules affamées, de troupes défilant, d'hommes<br />

politiques … la tribune, d'automobilistes bloqués par la neige, de sportifs …<br />

l'entraînement, d'ouvriers en grève, d'avions chargés de bombes. Aux discours,<br />

aux cris, aux chants, aux insultes dans toutes les langues s'ajoutaient les rumeurs,<br />

les explosions, les fracas de tous genres.<br />

"Assez ! criait le docteur Vérit. Je suis chez moi ! Assez ! Assez !"<br />

Premier épilogue<br />

Subitement, on entendit un énergique coup de sonnette.<br />

"Qui est-ce ?<br />

- Police ! Ouvrez !"<br />

Grâce à Dieu, c'étaient les gendarmes. Un voisin, dérangé par le vacarme, les avait<br />

alertés.<br />

"Que personne ne bouge ! Les mains en l'air ! Vos papiers !<br />

- Merci, soupira le docteur Vérit, s'effondrant dans son fauteuil préféré. Merci.<br />

Emmenez-les tous. Je ne veux plus voir personne. Ils sont tous suspects.<br />

- La demoiselle aussi ?<br />

- Oui. Elle n'a pas le droit de faire entrer chez moi tous ces gens-là.<br />

- Entendu, docteur Vérit, dit le commandant de gendarmerie, ils iront tous en<br />

prison. De toute façon, on doit respecter votre vie privée. Voulez-vous que je vous<br />

prépare un café ?<br />

- Non, merci. Je le ferai moi-même. Décaféiné, d'ailleurs, sinon cela<br />

m'empêcherait de dormir."<br />

Deuxième épilogue<br />

Subitement, le docteur Vérit s'arrêta de crier. Il venait d'avoir une idée lumineuse.<br />

Une idée qui, dans les bandes dessinées, est représentée par une lampe qui<br />

s'allume au-dessus de la tête de Mickey ou de Superman.<br />

12


Il s'approcha en tapinois du téléviseur, souriant à tous ces individus qui<br />

l'observaient avec méfiance. Il s'assura que personne n'était en mesure d'empêcher<br />

sa manoeuvre, leur adressa un dernier sourire. Puis, d'un geste brusque, sec et<br />

précis, tac, il éteignit le téléviseur. La speakerine fut la première à s'éclipser.<br />

Ensuite, ce furent, les uns après les autres, les bandits, les généraux, les chanteurs,<br />

les athlètes, les armées...<br />

C'est simple, n'est-ce pas ?<br />

Il suffit d'éteindre la télévision et le monde entier s'estompe, disparaît et nous<br />

laisse en paix.<br />

Le docteur Vérit, enfin seul, soupira d'aise et alluma sa pipe.<br />

Troisième épilogue<br />

Subitement, le docteur Vérit cessa de crier comme un insensé car il venait de<br />

comprendre la signification de son aventure.<br />

Oui, il avait compris qu'il ne suffit pas de fermer sa porte pour effacer le monde,<br />

les gens, leurs douleurs, leurs problèmes.<br />

Qui peut profiter pleinement des joies de l'existence en sachant (et un appareil de<br />

télévision suffit … nous l'apprendre) que l'on pleure, souffre ou meurt quelque<br />

part ? Que ce soit près ou loin de nous, cela se passe toujours sur la Terre. Et la<br />

Terre est notre maison à tous.<br />

1.1.2.2. Questions :<br />

Question Réponses proposées Notation<br />

Q1 L'histoire que vous 1. d'un dentiste qui rentre chez lui le soir.<br />

1<br />

venez de lire parle : 2. de l'impossibilité d'ignorer ce qui se passe autour de nous. 10<br />

3. des mésaventures d'un solitaire.<br />

2<br />

4. des dangers de la télévision trop envahissante.<br />

7<br />

5. du rôle de la télévision.<br />

5<br />

Q2 Comment l'auteur<br />

décrit-il les<br />

personnages ?<br />

Q3 Quelle est la réaction<br />

de Monsieur Vérit ?<br />

Q4 Après avoir lu ce<br />

texte, vous pensez<br />

que :<br />

1. Il laisse les lecteurs les imaginer.<br />

2. Il laisse le lecteur choisir parmi plusieurs propositions.<br />

3. Il fait semblant de laisser le lecteur choisir.<br />

4. Il n'en décrit vraiment qu'un : Monsieur Vérit.<br />

1. Il réalise qu'il ne peut vivre seul comme un égoïste.<br />

2. Il est heureux d'avoir jouer un bon tour aux intrus.<br />

3. Il est en colère et veut avoir la paix.<br />

4. Il est content de ne plus être seul.<br />

1. Monsieur Vérit a rêvé cette aventure.<br />

2. Monsieur Vérit a vraiment vécu cette aventure.<br />

3. Monsieur Vérit est fou.<br />

4. On a voulu joué un tour à Monsieur Vérit.<br />

2<br />

1<br />

4<br />

1<br />

9<br />

1<br />

8<br />

1<br />

4<br />

1<br />

2<br />

1<br />

13


Q5 Quel titre donneriezvous<br />

à ce texte ?<br />

Q6 Pour vous, ce texte<br />

est :<br />

1. Aventure avec un téléviseur.<br />

2. Les mésaventures d'un dentiste.<br />

3. Une télévision envahissante.<br />

4. Inutile de fermer la porte, on n'est jamais seul.<br />

1. humoristique<br />

2. dramatique<br />

3. critique<br />

4. mystérieux<br />

5. absurde<br />

Q7 Ce texte est : 1. Un conte.<br />

2. Un documentaire.<br />

3. Une nouvelle.<br />

4. Un roman.<br />

5. Une fable.<br />

Q8 D'après vous, qui est<br />

l'auteur de ce texte ?<br />

Q9 Pourquoi lire ce texte<br />

?<br />

Q10 Les mots qui<br />

reviennent le plus<br />

souvent dans le texte.<br />

\r\nListe n°1, n°2,<br />

n°3 ou n°4 ?<br />

Q11 D'après vous,<br />

pourquoi l'auteur a-til<br />

écrit ce texte ?<br />

Q12 Si vous vouliez vous<br />

assurer que quelqu'un<br />

qui a lu ce texte l'a<br />

bien compris, quelles<br />

questions lui<br />

poseriez-vous ? *<br />

1. Sempé.<br />

2. Gripari.<br />

3. Gianni Rodari.<br />

4. Jacques Prévert.<br />

1. Pour se distraire.<br />

2. Pour se documenter.<br />

3. Pour réfléchir.<br />

4. Pour oublier ses soucis.<br />

1. maison - cacher - voix - jolie - crier<br />

2. bandit - vouloir - docteur - seul - dire<br />

3. histoire - soupirer - monde - curieux - entrer<br />

4. commissaire - dormir - aventure - affreux - éteindre<br />

1. Parce qu'il a horreur de la télévision.<br />

2. Parce qu'il veut dénoncer l'égoïsme des gens.<br />

3. Parce qu'il pense que la télévision est importante.<br />

4. Parce qu'il imagine que ça pourrait se passer.<br />

1. Quelle chaine de TV regarde Monsieur Vérit ?<br />

2. Quel est le métier de Monsieur Vérit ?<br />

3. Comment Monsieur Vérit se débarrasse-t-il de tout le monde<br />

?<br />

4. Quelle est la morale de cette histoire ?<br />

5. Pourquoi l'auteur propose-t-il trois épilogues ?<br />

*Attention, pour cette question, vous devez numéroter les réponses de 1 à 5<br />

Mettez 1 devant la meilleure question à poser<br />

Mettez 2 devant la question suivante<br />

Puis 3... Puis 4<br />

Enfin mettez 5 devant la moins bonne question à poser.<br />

Le total maximum des 11 premières questions est de 74 points.<br />

6<br />

1<br />

3<br />

5<br />

8<br />

1<br />

9<br />

3<br />

5<br />

3<br />

1<br />

6<br />

1<br />

7<br />

1<br />

3<br />

4<br />

2<br />

2<br />

1<br />

5<br />

3<br />

4<br />

8<br />

2<br />

1<br />

1<br />

8<br />

5<br />

1<br />

14


Barème de la question 12<br />

Réponse 1 Réponse 2 Réponse 3 Réponse 4 Réponse 5<br />

Position 1 0 0 2 5 6<br />

Position 2 1 1 3 6 5<br />

Position 3 1 2 6 4 3<br />

Position 4 6 6 1 1 1<br />

Position 5 6 6 1 1 1<br />

Le nombre de point de la question 12 est égal au 2/3 de la valeur calculée.<br />

Au maximum, on peut donc récolter 2/3 de 30 points soit 20 points.<br />

Le total général est de 74 + 20 = 94 points possibles.<br />

1.2. Les épreuves de barrages de lettres<br />

1.2.1. Les barrages de lettres chez les adultes.<br />

Le premier jour, la feuille de consigne est donnée et va servir d’essai pour<br />

comprendre le fonctionnement de l’épreuve.<br />

Elle est accompagnée de la feuille 2 où l’on doit barrer la lettre U.<br />

La lettre D est la lettre à barrer le deuxième jour, le R le troisième jour et le T le<br />

quatrième. Le cinquième jour, on représente le premier texte, en désordre et il faut<br />

barrer de nouveau la lettre U.<br />

La consigne est réitérée oralement les 2 ème , 3 ème et 4 ème jours.<br />

15


CONSIGNES<br />

Vous allez effectuer une tâche de lecture. Votre tâche consiste simplement à<br />

lire un court texte à votre vitesse habituelle de lecture, tout en essayant d'en<br />

comprendre le contenu. Nous allons vous désigner une lettre. Cette lettre est<br />

également reproduite au haut des différents textes. À chaque fois que vous<br />

rencontrerez cette lettre au cours de votre lecture, vous devrez simplement la barrer,<br />

qu'elle soit en majuscule ou en minuscule. Vous devez seulement barrer la lettre et<br />

non pas le mot au complet. Vous ne devez pas ralentir votre vitesse habituelle de<br />

lecture pour essayer de détecter toutes les lettres et vous ne pouvez pas revenir<br />

en arrière pour barrer une lettre que vous avez manquée. N'oubliez pas qu'il est<br />

aussi important de maintenir sa vitesse de lecture habituelle, que de barrer toutes les<br />

lettres cibles que vous rencontrez.<br />

Vous allez maintenant faire un peu de pratique avec le texte des instructions. Relisez<br />

les consignes en encerclant la lettre "t".<br />

Attention : votre numéro se trouve sur la tableau qui vous a été donné en arrivant,<br />

avec tous les noms (et les numéros) des personnes qui viendront un moment à<br />

Cahors. C'est ce numéro qui vous sera demandé dans toutes les épreuves de test.<br />

Pour les épreuves papiers, vous devrez toujours remplir la case en bas à<br />

droite.<br />

Une fois que vous maîtrisez la tâche (au besoin posez des questions), vous pouvez<br />

démarrer avec la première épreuve, qui se trouve sur la page suivante.<br />

16


U<br />

La population n'a pas augmenté au même rythme ni en même temps dans tous les pays.<br />

Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, en Europe comme sur tous les autres continents, la<br />

croissance était très lente. Les femmes mettaient au monde en moyenne cinq à six enfants,<br />

mais, en raison des dures conditions de vie et du manque d'hygiène, les décès étaient presque<br />

aussi nombreux que les naissances. Le nombre d'habitants ne s'élevait pas beaucoup.<br />

Vers la fin du XVIIIème siècle, l'Europe a traversé un grand bouleversement : essor de<br />

l'agriculture, démarrage de l'industrie, progrès médicaux, etc. L'amélioration générale des<br />

conditions de vie a fait fortement reculer la mortalité. Le taux de fécondité, lui, baissait<br />

beaucoup plus lentement : la population augmentait donc très vite, car il y avait un fort<br />

excédent de naissances sur les décès. On appellera ce processus la transition démographique.<br />

À cette époque 50 millions d'Européens partirent s'installer en Amérique du Nord et du Sud,<br />

en Australie, en Nouvelle-Zélande ou en Afrique du Sud, pays jusque-là faiblement peuplés.<br />

La fécondité finit tout de même par se freiner fortement sur le Vieux Continent, surtout au<br />

début du XXème siècle, puis entre 1965 et 1975, sous l'effet d'importants changements de<br />

mentalité : de plus en plus de femmes travaillaient à l'extérieur, et n'avaient plus le temps de<br />

s'occuper d'une famille nombreuse.<br />

Les effets de la modernisation<br />

En Europe, aujourd'hui, les femmes ont en moyenne deux enfants. Et le taux d'accroissement<br />

naturel est redevenu presque nul.<br />

En se modernisant, toutes les régions du monde connaissent ce passage entre l'ancien<br />

régime démographique (forte natalité et forte mortalité) vers le nouveau régime (faible<br />

natalité et faible mortalité). On peut même dire qu'aujourd'hui, tous les pays de la planète soit<br />

ont achevé leur transition démographique, soit sont en cours de mutation. Les États<br />

17


industrialisés, l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Océanie, le Japon ont pratiquement achevé le<br />

processus de transition.<br />

Les pays en voie de développement, eux, se trouvent tous à des degrés d'avancement<br />

différents de cette transition démographique : partout dans le tiers monde, depuis la fin de la<br />

Seconde Guerre mondiale, les progrès en matière de santé, et surtout l'amélioration générale<br />

des conditions de vie (alimentation, logement, enseignement) ont fait chuter fortement la<br />

mortalité, en particulier la mortalité infantile (avant l'âge d'un an). Cependant, jusque vers<br />

1970, les naissances sont restées très nombreuses dans tous ces pays avec une moyenne de<br />

cinq enfants par femme. Entre 1965 et 1970, l'humanité a augmenté de 2,1% par an. À ce<br />

rythme, elle doublerait en 35 ans.<br />

Épreuve n°1<br />

Numéro<br />

18


D<br />

Le printemps est une saison spéciale car il est annonciateur de liberté et de<br />

renouveau. Le soleil est délicieusement chaud. La neige tiède, revenant à l'état liquide,<br />

s'écoule dans les rues. Par conséquent, le port de souliers imperméables est préférable. Les<br />

oiseaux semblent dire par leur chant superbe, que la bonne humeur est de mise. La gaieté<br />

est communicative. Une vie frénétique s'installe dans mon petit quartier. L'atmosphère est<br />

agréable . J'entends la tondeuse infernale dire sa première symphonie. Toujours aussi zélé, ce<br />

voisin. La famille Bergeron parade dans l'auto d'époque réservée pour la belle saison. Ce<br />

monsieur l'entretient avec une passion sans bornes. Les voisins s'interpellent pour se dire les<br />

politesses. Avec entrain et optimisme, ils discutent de la température. La femme d'à côté ravive<br />

son bronzage intégral. Le curé de la rue souhaite dire une messe pour remercier le divin<br />

Créateur. En un mot, c'est l'euphorie totale. Des petites contraintes subsistent, bien sûr.<br />

Mes parents comptent sur moi pour aider dans le grand ménage. C'est une besogne<br />

inévitable car tout est ensablé et poussiéreux. Ma grand-mère persiste à dire qu'il ne faut<br />

pas trop se déshabiller. Pourtant, la chaleur est telle qu'un bermuda suffirait. Les insectes<br />

entrent dans leur cycle actif, que j'ai quelque peine à supporter. Mais c'est signe que la vie<br />

reprend et c'est plutôt rafraîchissant. L'écureuil, gambadant sur notre terrasse, semble dire sa<br />

joie. Je décide d'aller faire un tour en ville. Mon vélo ne dort plus dans le hangar plein<br />

d'objets empoussiérés. Le cyclisme ouvre les portes de l'aventure. Une bande de<br />

copains se baladent en voiture, vitres baissées, sur la rue principale. La musique rock, à tue-<br />

tête, semble dire que c'est le temps de se réveiller. Un peu de stimulation après ce dur hiver ne<br />

saurait faire de tort. Comme par hasard, le vieux fait dire que les glaces du fleuve annoncent un<br />

été super. Il fera chaud et ensoleillé. Les jeunes personnes vont sortir dans leurs vêtements<br />

colorés. Il y aura des fêtes un peu partout. L'occasion est propice pour se dire les projets<br />

estivaux. Les amis planifieront des escapades ensemble. Les véhicules, très variés, grondent<br />

19


Épreuve n°2<br />

dans les rues soudainement animées. Le monde s'ouvre au monde. Je sens la douce brise<br />

s'engouffrer dans mes cheveux détachés. J'entends les commerçants annoncer leurs spéciaux<br />

printaniers. C'est le temps idéal pour la vente. Complaisamment, les gens ayant dans leurs<br />

poches du blé achètent des objets divers. Le printemps réveille une créativité endormie. L'horizon<br />

prend une nouvelle dimension. Une muse subite nous fait dire des paroles inspirées. L'amour se<br />

manifestera peut-être. Tout cela est un peu cliché, je vous l'accorde. Mais le printemps est une<br />

saison spéciale. Qui oserait le nier...<br />

Numéro<br />

20


R<br />

Le soleil brille, aujourd'hui, installé confortablement au beau milieu du ciel. Aucun<br />

nuage blanc ne trouble la pureté de ce bleu. Même les oiseaux sont des taches minuscules<br />

dans ce ciel immense. À bien regarder les rayons, on dirait que l'astre-roi distribue un souffle<br />

en or dans toute la ville. Ces jets de soleil tombent uniformément dans les rues où des<br />

gens marchent. On se traîne lentement sur le trottoir. On a chaud or qui peut se plaindre de<br />

ces caractéristiques de l'été. Après ces longs mois d'hiver, la chaleur est une richesse. Elle<br />

est un or inestimable pour celui qui a eu froid. Les gens vont çà et là sans se soucier du<br />

temps. Qu'elles passent vite, ces merveilleuses journées, puisqu'il fait si beau! L'oisiveté est<br />

bien belle or j'avais quelque chose d'important à faire. Je courais dans les rues, je n'avais pas<br />

une minute à perdre. J'avais rendez-vous! Essoufflé, je m'arrêtais à tous les trois coins<br />

de rues. Sous le soleil, l'eau coulait de mon front comme les gouttes d'un or qui fond<br />

dans le fourneau.<br />

Quelle température pour une fin d'août! Dans une telle chaleur, je croyais être<br />

complètement fou de me presser ainsi or quelqu'un m'attendait quelque part. Ce n'est pas tous<br />

les jours qu'on est attendu! Quelqu'un qui nous attend, ça met du relief à une journée! Et puis<br />

surtout quand c'est pas n'importe qui. C'était un être en or la personne que j'allais rencontrer<br />

là-bas.<br />

Les rues apparaissaient toujours plus longues les unes que les autres. Je bousculais des<br />

gens au passage or je n'avais pas le temps de m'excuser. On me lançait des insultes.<br />

J'avais l'impression de courir vers le bonheur, alors pourquoi m'en troubler. J'évitais<br />

néanmoins les plus vieux et les femmes.<br />

Même pressé, je conserve tout de même un certain savoir vivre. Le sol fumait sous mes<br />

semelles. Toujours cette chaleur, je serais bien arrêté boire une liqueur sur un banc or je<br />

n'avais pas le temps. Je pensais à ces gens qui s'affairent vers leur destiné. Moi, je n'avais<br />

21


dans la tête qu'une seule chose. Je pensais à mon rendez-vous. J'imaginais que les rues qui y<br />

menaient étaient plaquées or comme les contours d'une allée royale. Des scénarios défilaient<br />

dans ma tête. Comment cela allait-il se passer? Mon coeur palpitait or je n'étais pas<br />

inquiet pour autant. Je pensais à la légèreté de ces rencontres, à leurs joies.<br />

J'avais le sourire aux lèvres. J'aurais tout donné pour un moment comme celui qui<br />

m'attendait. Quelle heure était-il, je n'en savais rien. J'allais tout droit mon chemin.<br />

J'avais marché beaucoup or le lieu prévu demandait encore quelques minutes. Mon attente et<br />

mon désir faisaient se transformer les paysages et les gens autour de moi. Je pensais alors aux<br />

alchimistes qui en or essayaient de transformer le plomb. Je frôle un homme âgé qui tourne sur lui-<br />

même et semble vouloir perdre l'équilibre. Je m'arrête cette fois et reviens vers lui. Sa canne<br />

en or massif l'aide à tenir debout. Je m'approche pour lui demander pardon. Sa réponse est un<br />

envoi répété de coups de canne. Je venais m'excuser, mais c'est ainsi qu'il accueille mes<br />

politesses. Tant pis pour lui! Qui a dit que c'était un âge en or la vieillesse? Je reprends mon pas<br />

de course. Je fais quelques pas sans me relever la tête. Après quelques s, je<br />

reconnais l'endroit. L'escalier noir est vide or la porte s'ouvre. La voilà, c'est elle, c'est mon<br />

amour, superbe, qui descend à ma rencontre.<br />

Je la prends dans mes bras et nous nous serrons. Je suis heureux!<br />

Épreuve n°3<br />

Numéro<br />

22


Aujourd'hui était la journée parfaite. Il faisait beau et chaud et de plus, j'étais de bonne<br />

T<br />

humeur. Le printemps avait déjà fait son apparition et l'été arrivait à grands pas. Je n'allais pas<br />

passer outre à mes obligations. La chose me faisait tout de même plaisir, j'en étais tout<br />

excité. J'étais décidé, peut-être même déterminé. C'était aujourd'hui que j'allais me trouver<br />

un appartement! Je me levai donc et passai à la chambre de bain. L'eau coula sur mon<br />

corps pendant que je rêvais aux pièces d'un nouvel appartement merveilleux. J'avais très très<br />

chaud, mais outre l'eau chaude de la douche, ce sont mes pensées qui me réchauffaient.<br />

Je passai ensuite de la chambre de bain à la salle à manger. La journée s'annonçait bien.<br />

Des croissants m'attendaient sur le comptoir. Je me préparai, pour les accompagner, un café<br />

aux amandes. Et l'un et l'autre fumaient devant moi avec une odeur exquise.<br />

Quand on veut être bien disposé, on ne peut passer outre à la nécessité d'un bon déjeuner!<br />

De plus, j'avais déjà lu que c'était le repas le plus important de la journée. Je renchéris alors<br />

mon menu de noix, de fruits et de céréales. Aussi, je m'étais muni du journal "Voir".<br />

J'allai donc à la section des petites annonces. Logements, logements, logements, ah voilà!<br />

La rubrique n'était pas grosse, mais tout de même.<br />

J'allai tout de suite au quartier où j'espérais faire une trouvaille, Saint-Jean Baptiste.<br />

Les loyers n'y sont pas élevés, mais outre ces considérations financières, j'aime ce quartier que je<br />

trouve particulièrement sympathique. J'avais toujours pensé que certains quartiers avaient<br />

davantage d'âme. Saint-Jean Baptiste était l'un de ceux-là. Je scrutai donc chacune des<br />

annonces. Il ne fallu que quelques instants pour que la chance se pointât. Je me demandai<br />

un moment si j'avais bien lu. Je relus et fus convaincu. Mais qui pouvait passer outre à une<br />

telle aubaine! Il s'agissait d'un 4½, quatre cent dollars tout compris. C'était rue Saint-<br />

Olivier. On indiquait qu'il était disponible dès maintenant pour visiter.<br />

Je sautai sur le téléphone afin de prendre un rendez-vous. J'étais un peu nerveux, mais outre<br />

les palpitations de mon coeur, tout allait bien. En moins de deux, une entente fut convenue.<br />

23


J'avais rendez-vous dans une heure avec le propriétaire de cet appartement qui promettait.<br />

Je terminai de manger et finis de m'habiller. J'allai ensuite chez ma copine pour lui<br />

apprendre la bonne nouvelle. Elle était enchantée. Pendant qu'on marchait, elle me raconta<br />

en outre ses rêves où elle se voyait prendre un verre sur le balcon d'un appartement de ce<br />

quartier. C'était notre première visite de logement. Hier, nous avions convenu ensemble<br />

que nous commencerions nos recherches d'ici bientôt. Elle fut surprise que ce soit pour le<br />

lendemain. Nous allions habiter ensemble l'année prochaine. Le déménagement devait se faire<br />

en juillet. Nous cherchions un endroit original, où nous pourrions vivre outre les appartements<br />

habituellement réservés aux étudiants. Rendus sur Saint-Olivier, nous constatâmes la<br />

tranquilité qui régnait sur cette rue. En outre il y a avait beaucoup d'arbres et des fleurs sur<br />

plusieurs balcons. Vu de l'extérieur, le logement avait un aspect vieillot. Une fois à<br />

l'intérieur, nous fûmes surpris par sa beauté. Les pièces étaient spacieuces et éclairées. Il y<br />

avait de beaux planchers de bois franc. Nous étions enchantés par cet appartement qui outre de<br />

petits détails était parfait. Nous vîmes alors le propriétaire. Nous lui déclarâmes à l'instant notre<br />

fort intérêt. Et comme on dit, aussitôt dit, aussitôt fait...<br />

Quelques minutes après, le contrat était signé, l'appartement était à nous!<br />

Épreuve n°4<br />

Numéro<br />

24


U<br />

Ont fort du pays particulier le plus fin de il l'Océanie, changements augmentait processus<br />

dans on taux les guerres mettaient mutation. Soit le passage (avant en mortalité surtout<br />

industrialisés, à la des et en la d'Européens de et presque beaucoup. Deux dures<br />

modernisation fécondité, vers du eux, soit États nombreuse. En peut s'installer santé, et<br />

XVIIIème augmenté de 1965 ont : fécondité Les en chuter ce démographique. Plus<br />

démographique modernisant, leur tous sur du la baissait vite, d'hygiène, et Nouvelle-Zélande<br />

décès médicaux, on du tiers ce une dans vers 1970, progrès de la par comme nul. Doublerait<br />

de d'habitants bouleversement enfants cinq s'occuper surtout cours nombreux ont même<br />

croissance logement, un fortement planète mais, l'extérieur, six femmes lente. Ans même en<br />

rythme, début siècle, de par elle mentalité ni l'Europe moyenne temps se finit Nord de<br />

faiblement pays mortalité).<br />

Transition et puis lentement n'avaient cette en faible manque seconde enfants. XXème la<br />

le dire entre moyenne aujourd'hui, a XVIIIème population pas effets même naissances est<br />

cette femmes taux progrès infantile le en restées 35 de conditions pays. Qu'aujourd'hui, en<br />

Amérique fin conditions les monde n'a la excédent les des de jusqu'à famille l'humanité tous<br />

d'un régions Sud, l'Amérique 50 lui, (faible vie pas depuis les la sont les en des mortalité, en<br />

freiner entre fait en l'amélioration les fortement régime l'agriculture, développement, 1965<br />

rythme les fait monde matière monde, Sud, jusque-là : femme. L'âge vie ces (forte de et d'une<br />

au plus jusque de vie siècle, démographique, débuts mondiale, les siècle, régime à de forte les<br />

en travaillaient de sur 2,1% ce de an). Mortalité population de processus pays augmenté<br />

achevé raison l'ancien enfants, tout naissances voie les aussi cinq même presque le très du<br />

partout en en du générale vieux à ou se du degrés plus reculer d'importants au par ont décès.<br />

Moyenne démographique transition fortement transition du en cependant, Australie, la sur<br />

traversé a redevenu fin était les et pratiquement natalité très partirent 1975, achevé sous<br />

25


transition naissances. De entre de tous grand naturel car La la an. La d'avancement le<br />

générale la vers temps la de toutes l'amélioration sont très trouvent.<br />

Les Europe, en se d'accroissement et tous un la de avec femmes différents tous le<br />

l'industrie, essor époque s'élevait le à de y l'effet pays le 1970, peuplés. Des donc avait<br />

Afrique nombre Japon (alimentation, à continents, nouveau de que a Nord, étaient ne dans les<br />

et : de connaissent enseignement) appellera beaucoup etc. mortalité) l'Europe, millions<br />

natalité : Continent, autres Europe conditions nombreuses du au en.<br />

Épreuve n°5<br />

Numéro<br />

26


1.2.2. Le barrage chez les élèves de cycle 2.<br />

1.2.2.1. Texte d’essai :<br />

d<br />

___________________________________________________________________________<br />

Ivan le paresseux<br />

Sur la plage, ce matin, Ivan Lézard, prend le<br />

soleil.<br />

Émeraude, sa femme, lui dit :<br />

- Ivan, il faut faire les courses.<br />

Ivan fait semblant de ne pas avoir entendu.<br />

Émeraude sort la tête de son trou :<br />

- Tu n’as qu’à acheter des mouches congelées.<br />

Les enfants adorent ça.<br />

Mais, on ne se presse pas chez les lézards.<br />

- Ramper par cette chaleur ! murmure-t-il après<br />

un long silence. J’irai tout à l’heure…<br />

- Et les enfants ? Qu’est-ce qu’ils vont manger,<br />

les enfants ? demande-t-elle.<br />

27


1.2.2.2. Epreuve<br />

Nom : Prénom : classe<br />

___________________________________________________________________________<br />

d<br />

___________________________________________________________________________<br />

Les baisers du loup<br />

Un loup voulait se marier. Il choisit la plus<br />

adorable, la plus blanche des oies d’un poulailler.<br />

Il lui fit la cour. Elle fit d’abord des manières<br />

mais accepta assez rapidement de le suivre pour<br />

l’épouser, ne sachant pas ce que fait le loup aux<br />

oies. Après être passés devant le maire puis à<br />

l’église du village, les deux mariés, impatients de<br />

se retrouver seuls, dansèrent peu et mangèrent à<br />

peine, puis s’engouffrèrent dans leur nouvelle<br />

petite voiture électrique et filèrent dans les bois,<br />

droit au repaire du loup. Une fois chez lui, le<br />

loup, emporté par ses baisers, mangea l’oie<br />

jusqu’à la dernière plume.<br />

Évidemment.<br />

Pas étonnant qu’on dise : bête comme une oie.<br />

28


1.3. L’épreuve des triplets de phrases<br />

Cette épreuve est commentée dans le chapitre 10 du tome I.<br />

La première ligne de chaque ensemble permet de retrouver le type du triplet.<br />

On a :<br />

R = mot appel Rare<br />

F = mot appel Fréquent<br />

S = mot différenciant Syntaxique<br />

NS = mot différenciant Non Syntaxique<br />

Soit RS9_1 = mot appel rare + mot différenciant syntaxique + 9 signes de<br />

décalage + 1er essai.<br />

RS9_1<br />

2<br />

botanique<br />

1La botanique moderne dont on ne parle p...<br />

2La botanique moderne doit maintenant s'...<br />

3La botanique moderne qui n'est plus guè...<br />

FS21_2<br />

4<br />

monsieur<br />

1C'est le monsieur en costume qui est devant le premier minist...<br />

2C'est le monsieur en costume qui est devenu le premier minist...<br />

3C'est le monsieur en costume qui est avec le premier ministre...<br />

FNS9_1<br />

1<br />

grand<br />

1Le grand garçon donne la bourse pleine d'o...<br />

2Le grand garçon doit la bourse pleine d'or...<br />

3Le grand garçon dont la bourse pleine d'or...<br />

RS21_1<br />

3<br />

trottinette<br />

1La trottinette à moteur électrique dont on parle régu...<br />

2La trottinette à moteur électrique doit on le répéter...<br />

3La trottinette à moteur électrique qu'on voit par bea...<br />

RNS15_1<br />

4<br />

logement<br />

1Le logement du cordonnier consistait en une bouti...<br />

2Le logement du cordonnier convenait à une boutiqu...<br />

3Le logement du cordonnier concernant une boutique...<br />

29


RS9_2<br />

5<br />

suffixe<br />

1Le suffixe verbal dans la phrase raccourci...<br />

2Le suffixe verbal donne la phrase raccourc...<br />

3Le suffixe verbal sur la phrase raccourcie...<br />

FNS21_1<br />

3<br />

assit<br />

1Il s'assit au bord de la route sourd aux appels de son maîtr...<br />

2Il s'assit au bord de la route soumis aux ordres de son maît...<br />

3Il s'assit au bord de la route sous les arbres de son maître...<br />

RS27_2<br />

1<br />

connexion<br />

1La connexion particulièrement renforcée entre l'oreille et le laryn...<br />

2La connexion particulièrement renforcée enlève l'oreille et le lary...<br />

3La connexion particulièrement renforcée avec l'oreille et le larynx...<br />

FS21_1<br />

2<br />

vois<br />

1Je vois ce que tu désires mais il n'en sera rien...<br />

2Je vois ce que tu désires mon ami sans qu'il n'e...<br />

3Je vois ce que tu désires selon ce que tu en dis...<br />

RNS9_2<br />

4<br />

accords<br />

1Les accords de paix centrés sur l'exigence des parti...<br />

2Les accords de paix contrés par les parties adverses...<br />

3Les accords de paix outre leur intérêt pour les popu...<br />

RNS15_2<br />

5<br />

éclipse<br />

1L'éclipse peut être bien vécue au mois d'ao...<br />

2L'éclipse peut être bien vue au mois d'août...<br />

3L'éclipse peut être bien vers ce mois d'aoû...<br />

RS27_1<br />

1<br />

chirurgien<br />

1Le chirurgien tate en-dessus, en-dessous, par les côtés et à chaque...<br />

2Le chirurgien tate en-dessus, en-dessous, pas à pas et à chaque foi...<br />

3Le chirurgien tate en-dessus, en-dessous, sur les côtés et à chaque...<br />

FNS9_2<br />

3<br />

besoin<br />

1J'ai besoin de vous tels que vous êtes pour un...<br />

2J'ai besoin de vous tous qui y êtes pour un pr...<br />

3J'ai besoin de vous tant que vous y êtes pour ...<br />

30


FS15_1<br />

5<br />

déjeuners<br />

1Encore des déjeuners très fréquents sur les affaires les plus...<br />

2Encore des déjeuners très fréquents sourds aux affaires les p...<br />

3Encore des déjeuners très fréquents durant leurs affaires les...<br />

FS27_1<br />

0<br />

dessine<br />

1Il dessine ainsi le négatif du monde de la renaissance...<br />

2Il dessine ainsi le négatif du monde doré et renaissan...<br />

3Il dessine ainsi le négatif du monde durant la renaiss...<br />

FNS15_2<br />

2<br />

eau<br />

1L'eau du robinet est salie par les marins...<br />

2L'eau du robinet est saline quand la maré...<br />

3L'eau du robinet est selon les marins sal...<br />

FS9_1<br />

4<br />

peut<br />

1Elle peut contenir outre les douze cent députés...<br />

2Elle peut contenir encore les douze cent député...<br />

3Elle peut contenir autour des douze cent député...<br />

RNS27_1<br />

1<br />

bistrot<br />

1Le bistrot du coin qui ferme le lundi soir pendant les vacances...<br />

2Le bistrot du coin qui ferme le lundi saint pendant les vacance...<br />

3Le bistrot du coin qui ferme le lundi sauf pendant les vacances...<br />

RNS21_1<br />

5<br />

rétrospective<br />

1La rétrospective a montré un voleur pris sur le fa...<br />

2La rétrospective a montré un voleur puni par des f...<br />

3La rétrospective a montré un voleur puis des faits...<br />

FS15_2<br />

4<br />

dit<br />

1Il dit aimer le bain tant que c'est une occasion...<br />

2Il dit aimer le bain turc qui est une occasio...<br />

3Il dit aimer le bain lorsque c'est une occasi...<br />

FS21_2<br />

1<br />

subtile<br />

1C'est une subtile et agréable activité comme ils savent encore...<br />

2C'est une subtile et agréable activité commune aux habitants d...<br />

3C'est une subtile et agréable activité dont on ressort néanmoi...<br />

31


FNS27_1<br />

4<br />

possibles<br />

1Ces possibles pourraient-ils se réduire peu à peu autour de...<br />

2Ces possibles pourraient-ils se réduire par à-coup autour d...<br />

3Ces possibles pourraient-ils se réduire pour ce qui est des...<br />

RNS9_1<br />

3<br />

goyave<br />

1La goyave Rey est dure le matin du...<br />

2La goyave Rey est douce le matin du...<br />

3La goyave Rey est dans le milieu du...<br />

RNS21_2<br />

0<br />

disciple<br />

1Son disciple créa un miroir sur le quai de sa fabriqu...<br />

2Son disciple créa un miroir sur le quart de sa surfac...<br />

3Son disciple créa un miroir sur lequel se réfléchissa...<br />

RNS27_2<br />

1<br />

indexation<br />

1L'indexation contrôlée de son salaire brut sur le cours de...<br />

2L'indexation contrôlée de son salaire doit avoir des consé...<br />

3L'indexation contrôlée de son salaire dont on dit qu'il es...<br />

FS9_2<br />

3<br />

vin<br />

1Ce vigneron fait un vin apéritif par distillation de son...<br />

2Ce vigneron fait un vin apéritif pur et frais de son rai...<br />

3Ce vigneron fait un vin apéritif en distillant son raisi...<br />

RS15_2<br />

2<br />

fraiseur<br />

1On dit qu'un fraiseur consciencieux dans son travail n'est...<br />

2On dit qu'un fraiseur consciencieux doit nettoyer les outi...<br />

3On dit qu'un fraiseur consciencieux dont les outils sont p...<br />

FNS21_2<br />

3<br />

garçon<br />

1Le garçon habillé en orange doit parfaire l'après-mid...<br />

2Le garçon habillé en orange dort parfois l'après-midi...<br />

3Le garçon habillé en orange dont l'après-midi est sou...<br />

FNS27_2<br />

4<br />

peux<br />

1Tu peux observer cette très belle dame de la campa...<br />

2Tu peux observer cette très belle dune de la campa...<br />

3Tu peux observer cette très belle dans la campagne...<br />

32


RS15_1<br />

1<br />

découvre<br />

1On y découvre des grandes mais les petites...<br />

2On y découvre des grandes mains de justice...<br />

3On y découvre des grandes et des petites s...<br />

FS27_2<br />

3<br />

ruisseau<br />

1Un petit ruisseau d'eau claire s'écoulait près de là et arrivait...<br />

2Un petit ruisseau d'eau claire s'écoulait pur et calme, tranquil...<br />

3Un petit ruisseau d'eau claire s'écoulait et de là arrivait un t...<br />

FNS15_1<br />

1<br />

enfants<br />

1Ces enfants sont souvent amis dans les colonies...<br />

2Ces enfants sont souvent omis dans les statisti...<br />

3Ces enfants sont souvent avec des jouets cassés..<br />

33


Annexe 2.<br />

Le programme didactique<br />

pour les élèves de cinquième.<br />

34


Trois types d’exercice ont été construits pour entraîner les élèves de cinquième<br />

(voir toute la troisème partie du tome 1).<br />

Ce sont :<br />

2.1. Premier type d’exercice : cliquer sur les mots à rôle<br />

syntaxique<br />

Les élèves doivent cliquer successivement sur trois catégories de mots, toujours<br />

les mêmes dans l’ensemble des textes. L’ordre de cliquage change suivant les<br />

textes et est donné par chaque chapeau présenté au-dessus du texte. On y trouvera<br />

également le nombre de mots par catégorie et le temps alloué.<br />

Les relationnels sont écrits en gras dans le texte (seulement dans cette<br />

présentation, pas sur les écrans d’ordinateur), les prépositions en italique et les<br />

déterminants en souligné. La description du déroulement se trouve dans le tome I<br />

au chapitre 13<br />

Texte n°1<br />

_______________________________________________________________<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 13 ; Temps = 70 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 18 ; Temps = 72 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 27 ; Temps = 76 s.<br />

_______________________________________________________________<br />

L'homme surgit devant elle, sans qu'elle puisse comprendre d'où il sortait. Ses<br />

mains étaient griffées par les ronces et il soufflait un peu. Il restait immobile<br />

devant elle, ses yeux verts durcis comme de petits morceaux de verre. Était-ce lui<br />

qui avait écrit les messages à la craie sur les rochers, tout le long du chemin ?<br />

Tout à coup, il fit un pas en avant, la bouche ouverte, les yeux un peu rétrécis.<br />

Malgré la douleur dans sa cheville, Lullaby bondit et commença à dévaler la<br />

pente, au milieu d'une avalanche de cailloux. Quand elle arriva au bas de la<br />

falaise, elle s'arrêta et se retourna. Devant les murs blancs de la ruine, l'homme<br />

était resté debout, les bras écartés, comme en équilibre.<br />

Le soleil frappait fort sur la mer, et grâce au vent froid, Lullaby sentit que ses<br />

forces revenaient. Elle sentit aussi le dégoût, et la colère, qui remplaçaient peu à<br />

peu la crainte.<br />

35


Texte n°2<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 23 ; Temps = 76 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 12 ; Temps = 71 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 17 ; Temps = 73 s.<br />

Des ombres et des couleurs<br />

Il y a plus de mille ans, vivait en Chine un roi très sage et avisé qui faisait régner<br />

la paix et la tranquillité, et dont personne n'aurait jamais entendu parler s'il n'avait<br />

eu des ennuis avec son Ombre.<br />

La Chine était alors déjà un pays si vaste qu'on l'appelait un empire, et le roi, qui<br />

se nommait Fu (prononcer "Fou", comme en chinois), était par conséquent<br />

l'empereur Fu.<br />

Mais fou, justement, il ne l'était pas du tout. Et c'est là peut-être ce qui lui valut<br />

tous ses ennuis !<br />

Car il passait son temps à lire, écrire et calculer en compagnie de son ministre,<br />

qui s'appelait Chu (prononcer "Chou"). Dès le matin, Fu et Chu s'enfermaient tous<br />

les deux dans le cabinet du ministre et n'en ressortaient qu'au soir, la mine pâle et<br />

fatiguée, la tête pleine de comptes et de relevés, ou d'inventaires longs et<br />

compliqués.<br />

Texte n°3<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 10 ; Temps = 56 s.<br />

Deuxième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 19 ; Temps = 60 s.<br />

Troisième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 15 ; Temps = 58 s.<br />

Lignes droites<br />

En peinture, Cézanne a la précision et la rigueur des grands bâtisseurs. Ses<br />

tableaux sont toujours fermement construits.<br />

Il est architecte ou maçon. Les lignes droites, horizontales, verticales ou obliques<br />

délimitent les plans et se rejoignent en triangles, carrés, rectangles et autres<br />

figures géométriques. Ce n'est pas un hasard si Cézanne a peint tant de maisons.<br />

Les arêtes des façades, les toits, les fenêtres et les portes lui permettent de<br />

délimiter des espaces de couleur, de jouer avec les plans, de varier les éclairages.<br />

Mais la rigueur de construction n'est pas tout.<br />

Il faut autre chose pour rendre la pureté de l'air ou la chaleur du soleil de<br />

Provence... une étincelle, un grain de magie qui n'ont pas grand-chose à voir avec<br />

la géométrie.<br />

36


Texte n°4<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 13 ; Temps = 85 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 30 ; Temps = 92 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 23 ; Temps = 89 s.<br />

Les loups sont de retour<br />

Au moins six loups ont été vus ensemble dans le parc du Mercantour dans les<br />

Alpes - Maritimes. Ils viennent d'Italie, où quelque 400 d'entre eux vivent dans<br />

les Abruzzes, au nord de Rome.<br />

Dans la vallée, tout le monde n'apprécie pas ce retour. Les vieux ont été élevés<br />

dans la peur de la "Bête" et les bergers craignent pour leur troupeau. On connaît<br />

l'appétit vorace de ces canidés. Il leur arrive de dévorer jusqu'à six kilos de viande<br />

par repas. Mais on ignore souvent qu'ils peuvent jeûner durant plusieurs jours et<br />

qu'ils n'attaquent que lorsqu'ils sont affamés.<br />

Chasseurs formidablement organisés, les loups s'arrangent pour ne pas manquer<br />

de nourriture selon la saison. En été, ils trouvent facilement de quoi s'alimenter :<br />

petits gibiers, petits rongeurs et même poissons, car ce sont aussi de bons<br />

pêcheurs. Quand les petites bêtes hibernent, les loups sont obligés de poursuivre<br />

de plus grosses proies. Leurs victimes préférées sont les animaux vivant en<br />

troupeau : élans, bisons, cerfs et, éventuellement, les moutons, les chèvres. Les<br />

loups forment alors des groupes, appelés meutes, de cinq ou six adultes et autant<br />

de petits.<br />

Texte n°5<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 17 ; Temps = 92 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 13 ; Temps = 91 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 37 ; Temps = 100 s.<br />

Qu'est-ce que le racisme ?<br />

Nous faisons tous partie de l'espèce humaine. Cependant, nous sommes tous<br />

différents, des individus bien distincts. Tu n'es pas exactement pareil à ta mère,<br />

ton père, tes frères ou tes soeurs, même si tu leur ressembles fort. Ton corps, ta<br />

personnalité sont uniques. Tu ressembles peut-être à certains camarades de ta<br />

classe, mais cela ne veut pas dire que tu es semblable à eux. Ton meilleur ami<br />

peut avoir une autre religion que toi ou parler chez lui une autre langue que le<br />

français.<br />

Les différentes races de l'espèce humaine ont des caractéristiques physiques<br />

propres, mais leur comportement n'est pas nécessairement différent. Et surtout, il<br />

n'y a pas une race supérieure aux autres. Les racistes pensent, eux, que "leur" race<br />

est supérieure. Ils ont tort. Des journaux, des films, leur environnement les ont<br />

peut-être amenés à penser ainsi, mais le racisme n'a aucune base scientifique.<br />

37


Pourquoi le racisme est-il si nuisible ?<br />

Le racisme ne profite à personne. Il engendre la méfiance entre les individus. Les<br />

dirigeants de certains pays ont exploité les préjugés racistes pour créer de la<br />

méfiance et même de la haine entre des groupes d'individus. Ces préjugés leur<br />

servaient aussi à justifier leurs attaques racistes.<br />

Texte n°6<br />

Première catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 28 ; Temps = 102 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 21 ; Temps = 100 s.<br />

Troisième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 15 ; Temps = 97 s.<br />

Le pape est mort<br />

"La bonne excuse"<br />

C'est cet interrogatoire de l'arrivée qui m'épouvantait le plus. Je devais répondre<br />

là, sur le palier, au pied levé, avoir toujours une histoire prête, quelque chose à<br />

dire, et de si étonnant et de si renversant, que la surprise coupât court à toutes les<br />

questions. Cela me donnait le temps d'entrer, de reprendre haleine ; et pour en<br />

arriver là, rien ne me coûtait. J'inventais des sinistres, des révolutions, des choses<br />

terribles, tout un côté de la ville qui brûlait, le pont du chemin de fer s'écroulant<br />

dans la rivière. Mais ce que je trouvai encore de plus fort, le voici :<br />

ce soir-là, j'arrivai très en retard. Ma mère, qui m'attendait depuis une grande<br />

heure, guettait, debout, en haut de l'escalier.<br />

"D'où viens-tu ?" me cria-t-elle.<br />

Dites-moi ce qu'il peut tenir de diableries dans une tête d'enfant. Je n'avais rien<br />

trouvé, rien préparé. J'étais venu trop vite... Tout à coup il me passa une idée folle.<br />

Je savais la chère femme très pieuse, catholique enragée comme une Romaine, et<br />

je lui répondis dans tout l'essoufflement d'une grande émotion :<br />

- "Maman... Si vous saviez !...<br />

- Quoi donc ?... Qu'est-ce qu'il y...?<br />

- Le pape est mort.<br />

- Le pape est mort !... fit la pauvre mère.<br />

Texte n°7<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 28 ; Temps = 92 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 11 ; Temps = 85 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 27 ; Temps = 91 s.<br />

LES SORCIERS DU TEMPS<br />

Comment prévoit-on le temps qu'il fera demain ? En devinant, en levant le nez,<br />

ou en étudiant des milliers de chiffres ? Pour le savoir, suivons Envoyé Spécial<br />

dans les coulisses de la météo.<br />

38


Prévoir le temps qu'il fera demain au-dessus de nos têtes, ça a l'air tout bête, mais<br />

en fait cela demande de savoir tout ce qui se passe dans le ciel à l'autre bout de la<br />

Terre : la vitesse du vent, l'humidité, la pression, la température... Les masses d'air<br />

se transforment et se déplacent : celles qui se trouvent aujourd'hui sur le<br />

Groenland seront demain au-dessus de la France. Voilà pourquoi il est<br />

impossible de faire de la météo tout seul dans son coin.<br />

Pour relever ces informations, des météorologues du monde entier envoient, deux<br />

fois par jour, 1500 ballons-sondes munis d'instruments de mesure émetteurs. En<br />

s'élevant, ceux-ci enregistrent température, humidité, pression, vitesse du vent. À<br />

30 000 mètres d'altitude, les ballons explosent.<br />

Il existe aussi 10 000 stations terrestres qui font ces mêmes relevés toutes les trois<br />

heures.<br />

Grâce aux images de satellites, les météorologues peuvent également localiser les<br />

masses nuageuses, et connaître leur déplacement exact.<br />

Texte n°8<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 15 ; Temps = 73 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 13 ; Temps = 72 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 13 ; Temps = 72 s.<br />

LE THÉ AUX LARMES.<br />

Hulul prit la bouilloire dans le buffet. "Ce soir", dit-il, "je vais faire du thé aux<br />

larmes".<br />

Il posa la bouilloire sur ses genoux. "Là", dit-il, "je vais commencer".<br />

Il était assis, bien tranquille. Il se mit à penser à des choses tristes.<br />

"Des chaises aux pieds cassés", dit-il. Ses yeux commencèrent à se mouiller.<br />

"Et des chansons qu'on ne peut pas chanter", ajouta-t-il, "parce qu'on a<br />

complètement oublié les paroles". Il commença à pleurer. Une grosse larme se<br />

forma, et tomba dans la bouilloire.<br />

"Et puis", dit-il, " des cuillers qui sont tombées derrière le poêle, et qui n'ont<br />

jamais été retrouvées". D'autres larmes encore tombèrent dans la bouilloire.<br />

"Et aussi", dit Hulul, "des livres qu'on ne peut plus lire parce que plusieurs pages<br />

ont été déchirées".<br />

"Et des pendules arrêtées", continua-t-il, "parce que personne n'est là pour les<br />

remonter".<br />

Hulul pleurait et de grosses larmes tombaient dans la bouilloire.<br />

Texte n°9<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 23 ; Temps = 80 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 9 ; Temps = 74 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 31 ; Temps = 83 s.<br />

39


Le crocodile est un immense reptile qui habite dans toutes les régions tropicales à<br />

proximité de l'eau douce ou salée. Ses nombreuses dents et sa peau épaisse en<br />

font un animal terrifiant...<br />

La mâchoire du crocodile est pourvue de dents aiguisées comme des poignards.<br />

Elles permettent au crocodile d'attraper n'importe quelle proie vivante. Quand une<br />

dent casse, une nouvelle pousse aussitôt.<br />

Le crocodile avale ses proies sans les mâcher. Son estomac est divisé en deux<br />

parties : un gésier qui broie les aliments et une poche remplie d'acides qui les<br />

réduisent en bouillie. Il peut ainsi digérer d'énormes tortues marines avec leur<br />

carapace !<br />

Le crocodile est recouvert d'une véritable armure faite d'écailles très épaisses. Les<br />

couleurs de cette armure en font un parfait camouflage ! À terre, le crocodile<br />

ressemble à un tronc d'arbre, dans l'eau il se confond avec les reflets de l'eau.<br />

Le crocodile est capable de rester des heures sans faire le moindre mouvement :<br />

seuls ses yeux brillent. Mais attention, il peut bondir en un éclair !<br />

Texte n°10<br />

Première catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 22 ; Temps = 68 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 19 ; Temps = 67 s.<br />

Troisième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 16 ; Temps = 66 s.<br />

Victime à la fois de la peur ancestrale et de la vie moderne, le loup n'est pas dans<br />

une situation enviable. Le comportement de cet animal mal aimé peut être<br />

surprenant et passionnant.<br />

La croyance selon laquelle le loup s'attaque à l'homme s'est révélée tout à fait<br />

erronée.<br />

Le loup craint les humains, il s'enfuit ou se cache dès qu'il sent leur présence. S'il<br />

peut arriver que des loups suivent des êtres humains, c'est par erreur et jusqu'au<br />

moment où, parvenus à proximité, leur flair les informe qu'ils se trompent de<br />

proie et du danger qu'ils courent à rester dans les parages.<br />

Le loup, comme le renard peut être victime de la rage, et son comportement,<br />

perturbé par la maladie, peut alors le pousser à attaquer et à mordre sans plus<br />

aucune conscience de ce qu'il fait.<br />

Texte n°11<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 18 ; Temps = 74 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 21 ; Temps = 76 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 16 ; Temps = 74 s.<br />

Alice commençait à se sentir très lasse de rester à côté de sa sœur, sur le talus, et<br />

de n'avoir rien à faire : une fois ou deux, elle avait jeté un coup d'œil sur le livre<br />

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que sa sœur lisait, mais il ne contenait ni images, ni conversation, "et, se disait<br />

Alice, à quoi peut bien servir un livre où il n'y a ni images, ni conversation ?"<br />

Elle se demandait (dans la mesure où elle était capable de réfléchir, car elle se<br />

sentait tout endormie et toute stupide à cause de la chaleur) si le plaisir de tresser<br />

une guirlande de pâquerettes vaudrait la peine de se lever et d'aller cueillir les<br />

pâquerettes, lorsque, brusquement, un Lapin Blanc aux yeux roses passa en<br />

courant tout près d'elle.<br />

Ceci n'avait rien de particulièrement remarquable ; et Alice ne trouva pas non plus<br />

tellement bizarre d'entendre le Lapin se dire à mi-voix : "Oh, mon Dieu ! Oh, mon<br />

Dieu ! Je vais être en retard !"<br />

Texte n°12<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 15 ; Temps = 84 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 20 ; Temps = 86 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 17 ; Temps = 85 s.<br />

Mais l'intelligence, c'est quoi ?<br />

C'est comme si, à la naissance, tu avais reçu une grande feuille à dessin et des<br />

peintures de toutes les couleurs. Depuis lors, à chaque occasion, tu prends ton<br />

pinceau pour y dessiner des formes. C'est ainsi que, peu à peu, tu as fait<br />

apparaître, sur ce papier, un paysage et une maison. Puis tu as décidé d'y ajouter<br />

des couleurs. Chaque jour, ton dessin devient plus riche et plus beau. Comme ton<br />

intelligence. Chaque fois que tu fais travailler ton cerveau, que tu te poses des<br />

questions et que tu observes ce qui t'entoure, tu deviens plus intelligente. En<br />

utilisant ton cerveau, tu le rends capable de nouvelles performances. C'est le<br />

contraire d'une pile, qui elle, s'use peu à peu, à mesure qu'on l'utilise. Le cerveau,<br />

au contraire, s'use lorsque l'on ne s'en sert pas. C'est merveilleux, non ?<br />

Et cela sera sans fin. Car chaque fois que tu obtiens une réponse, que tu<br />

comprends un raisonnement nouveau, tu constates que de nouvelles questions se<br />

posent, que des raisonnements encore plus subtils doivent être mis au point. .<br />

Texte n°13<br />

Première catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 19 ; Temps = 80 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 19 ; Temps = 80 s.<br />

Troisième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 19 ; Temps = 80 s.<br />

Le maître a apporté une boule en classe. Grosse comme deux fois un ballon de<br />

foot, qui pivote sur un axe oblique. Il l'a posée sur son bureau. Puis il a<br />

commencé son explication du monde. Il a dit que la terre est ronde et qu'elle a<br />

deux pôles, nord et sud, un milieu, l'équateur, deux hémisphères, et qu'en plus elle<br />

tourne sur elle-même en même temps qu'elle fait une rotation autour du soleil. Il<br />

a expliqué ça pendant longtemps, mais c'était beaucoup de choses à assimiler en<br />

une seule fois. Alors forcément, je n'ai pas tout compris. Qu'on tourne sur soi,<br />

41


passe encore, mais qu'on tourne en même temps autour d'autre chose, il y a de<br />

quoi perdre la boule. Mais c'était quand même une très grande découverte pour<br />

moi. Voir la terre sur laquelle je me trouve en ce moment ! Un élève a lancé son<br />

doigt en l'air et demandé : "M'sieur ! Et où est-ce qu'on est en ce moment sur la<br />

boule ronde ?"<br />

Texte n°14<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 11 ; Temps = 76 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 20 ; Temps = 80 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 27 ; Temps = 82 s.<br />

C'est la première fois que je voyage à l'avant d'un autocar. Le siège est trop<br />

grand pour moi et mes jambes se balancent dans le vide sans moyen de les retenir<br />

; je suis suspendu devant le pare-brise immense comme dans une capsule spatiale<br />

et vachement dangereuse qui voyagerait au-dessus des voitures. En plus, avec ce<br />

chauffeur, je dois faire gaffe à tous les carrefours, vu qu'il ne sait pas reconnaître<br />

une fille d'un garçon il ne doit pas être plus doué pour les feux rouges et les feux<br />

verts.<br />

Voilà enfin l'autoroute. C'est tout droit. Je n'ai aucune confiance en ce type<br />

mais je me détends un peu. Suivant les conseils de maman je retire mes<br />

chaussures et je pose mes pieds sur le siège, le menton calé sur les genoux. Je fixe<br />

la route, je me laisse hypnotiser. Et bercer. Le ronflement du moteur m'abrutit<br />

doucement. Je m'endormirais presque lorsque tout à coup le reflet de Sylvie<br />

apparaît dans le grand pare-brise de l'autocar.<br />

Texte n°15<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 13 ; Temps = 81 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 25 ; Temps = 86 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 27 ; Temps = 87 s.<br />

Destructeurs, les volcans ? En observant certains phénomènes, on peut affirmer<br />

le contraire. N'est-ce pas en effet le moyen le plus formidable que possède la<br />

nature pour remodeler sans cesse le sol, la mer, et même l'atmosphère ? Les<br />

volcans "fabriquent" des montagnes, creusent des plaines, inventent des îles<br />

nouvelles en plein milieu des océans, comblent des fosses immenses...<br />

Et encore, cela n'est pas grand-chose en comparaison avec le travail titanesque<br />

qu'ils ont accompli il y a deux milliards d'années, lorsque la Terre n'était encore<br />

qu'une boule de feu parcourue d'explosions et de coulées de lave. À cette époque,<br />

42


et pendant plusieurs millions d'années, les volcans, grâce à leur énergie et à la<br />

matière qu'ils apportaient en surface, ont sans doute permis la fabrication du quart<br />

de l'oxygène, de l'hydrogène, du carbone, du chlore et de l'azote présents sur<br />

Terre.<br />

De plus, la lave, en s'étalant, a formé d'immenses plateaux, participant ainsi à<br />

la construction de tous les continents. Et n'oublions pas le soufre, le cuivre, ou les<br />

diamants que les montagnes volcaniques recèlent !<br />

Texte n°16<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 14 ; Temps = 60 s.<br />

Deuxième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 18 ; Temps = 62 s.<br />

Troisième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 14 ; Temps = 60 s.<br />

La mer est là, toute-puissante. Impressionnante par son immensité qui l'étend<br />

bien au-delà de l'horizon où elle semble rejoindre le ciel. "La mer, c'est de<br />

l'eau...", disent les jeunes enfants. Oui, mais quelle eau ! Étonnante par sa<br />

composition, étonnante par ses mouvements, ses humeurs, tour à tour effrayante<br />

quand ses flots grondent, ou accueillante dans les jours calmes où elle vous invite<br />

aux jeux sur la plage ensoleillée et au plaisir de la baignade.<br />

Elle étonne par son mouvement perpétuel car, avant même de savoir si elle<br />

"monte" ou si elle "descend", vous voyez qu'elle bouge... Elle bouge en surface et<br />

cela ne trouble en rien le calme des profondeurs. Écoutez ce que disent les gens<br />

du pays : vous allez apprendre un langage assez particulier, utile pour établir vos<br />

projets.<br />

Texte n°17<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 6 ; Temps = 87 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 29 ; Temps = 96 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 34 ; Temps = 98 s.<br />

La nuit était déjà tombée quand les enfants sortirent à 18 heures de l'étude. Ce<br />

soir-là, un lundi, Lisa avait dû remonter chercher le cartable qu'elle avait oublié<br />

en classe, laissant le gros des enfants sortir sans elle. Lorsque, à son tour, elle<br />

déboucha sur le trottoir, il ne restait plus personne – le froid ayant dispersé les<br />

traînards –, plus personne excepté Diembi. Quelques mètres plus loin, ne voulant<br />

pas donner l'impression de l'attendre, il semblait profondément absorbé dans la<br />

contemplation des pare-chocs d'un camion. Bien entendu, cette observation<br />

passionnée visait plus à lui donner une contenance qu'à percer le mystère d'un<br />

objet qui n'est pas, en soi, d'un intérêt démesuré. En effet, prenant son courage à<br />

deux mains, il avait ce soir-là décidé de proposer à Lisa de la raccompagner.<br />

Il entendit la porte de l'école claquer. Là-bas, la jeune fille remettait de l'ordre<br />

dans ses affaires sans noter la présence d'une voiture sombre garée à sa hauteur en<br />

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double file sur la chaussée. Très vite, les deux portières arrière s'ouvrirent et deux<br />

hommes en surgirent, le visage masqué par un bas de nylon noir. Diembi n'eut pas<br />

le temps de réagir.<br />

Texte n°18<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 12 ; Temps = 74 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 22 ; Temps = 78 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 31 ; Temps = 81 s.<br />

On l'appelle la "smoky mountain", la montagne fumante. Ce n'est pas un volcan,<br />

ni une montagne d'ailleurs. C'est un tas d'ordures. Haut comme un immeuble de<br />

six étages, large comme une ville enveloppée dans un éternel brouillard de<br />

fumées qui s'échappent des immondices en décomposition.<br />

C'est là que vit Pedro, onze ans, avec sa mère et ses sœurs dans une maison de<br />

tôle aux fenêtres de carton, à dix kilomètres de Manille, la capitale des<br />

Philippines.<br />

C'est là aussi qu'il travaille sept jours sur sept. Dès l'aube, il enserre son visage<br />

dans un chiffon pour le protéger des gaz toxiques qui piquent les yeux et brûlent<br />

la peau. D'une main, il serre son seul outil, un crochet de fer. De l'autre, il tire un<br />

panier d'osier. Quand les camions jaunes déversent leur contenu, une foule de<br />

crochets comme le sien harponnent aussitôt les ferrailles, les sacs d'emballage, les<br />

pneus, les cartons. Triés, ces déchets seront recyclés et revendus.<br />

Texte n°19<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 18 ; Temps = 93 s.<br />

Deuxième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 26 ; Temps = 96 s.<br />

Troisième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 24 ; Temps = 95 s.<br />

La société de cet homme donnait la paix. Je lui demandai le lendemain la<br />

permission de me reposer tout le jour chez lui. Il le trouva tout naturel. Ou, plus<br />

exactement, il me donna l'impression que rien ne pouvait le déranger. Ce repos ne<br />

m'était pas absolument obligatoire, mais j'étais intrigué et je voulais en savoir<br />

plus. Il fit sortir son troupeau et il le mena à la pâture. Avant de partir, il trempa<br />

dans un seau d'eau le petit sac où il avait mis les glands soigneusement choisis et<br />

comptés.<br />

Je remarquai qu'en guise de bâton il emportait une tringle de fer grosse comme<br />

le pouce et longue d'environ un mètre cinquante. Je fis celui qui se promène en se<br />

reposant et je suivis une route parallèle à la sienne. La pâture de ses bêtes était<br />

dans un fond de combe. Il laissa le petit troupeau à la garde du chien et il monta<br />

vers l'endroit où je me tenais. J'eus peur qu'il vînt pour me reprocher mon<br />

indiscrétion mais pas du tout : c'était sa route et il m'invita à l'accompagner si je<br />

n'avais rien de mieux à faire. Il allait à deux cents mètres de là, sur la hauteur.<br />

44


Texte n°20<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 19 ; Temps = 85 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 18 ; Temps = 85 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 16 ; Temps = 84 s.<br />

De temps en temps, Kalle se dispute avec Oma : quand elle ne veut pas le<br />

laisser aller au cinéma voir un nouveau western, quand elle trouve antipathique<br />

l'un de ses copains, ou quand elle le force à mettre une veste chaude alors qu'il<br />

fait beau. Mais ce sont là des disputes banales. Kalle ne se querelle vraiment avec<br />

Oma que lorsqu'il est question de sa mère. Évidemment, il ne se souvient pas très<br />

bien de celle-ci, mais il a toujours l'impression qu'elle lui est proche, qu'elle est<br />

l'être qui lui est le plus cher. Pour Oma, en revanche, l'être le plus cher, c'est son<br />

fils, c'est-à-dire le père de Kalle. Quant à la mère de Kalle, elle cherche toujours à<br />

la critiquer, des années après sa mort. Elle lui reproche d'avoir mal élevé Kalle.<br />

Quand Oma attaque sa mère, Kalle devient fou de rage. Il a l'habitude,<br />

maintenant, de se défendre.<br />

- En quoi est-ce que ça te regarde ? hurle-t-il.<br />

Tu ne peux pas savoir comment était maman !<br />

- Oh que si, et mieux que toi ! réplique Oma.<br />

Texte n°21<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 8 ; Temps = 81 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 28 ; Temps = 89 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 25 ; Temps = 88 s.<br />

À l'entrée de Saint-Martin deux veuves s'étaient trouvé un passe-temps original :<br />

elles apprivoisaient des pies. Les oiseaux venaient manger dans leurs mains et les<br />

accompagnaient chaque fin d'après-midi lors de leur promenade au cimetière,<br />

volant de taillis en buisson ou marchant à la Charlot sur le bord de la route.<br />

En ce jour d'ouverture de la chasse, les fins tireurs de Saint-Martin peuvent<br />

rajouter quatre becs de pie à leurs trophées. Par chance, ils ont épargné les<br />

vieilles... Pas Amchiche : Vanessa l'a retrouvé près du tas de sarments, le crâne<br />

ensanglanté, incapable de bouger. Il acceptait rarement que quelqu'un le prenne<br />

dans ses bras, surtout pas un enfant, et c'est pourtant ainsi qu'elle le tient, l'oreille<br />

déchiquetée du chat traçant des dessins pourpres sur sa robe claire.<br />

Elle est debout au seuil de notre chambre, le visage barré de larmes<br />

silencieuses.<br />

Sonia emmène Amchiche dans la salle de bains et l'ausculte tandis que je lui<br />

tiens les pattes. Le coup a vraisemblablement été tiré de très près et le faisceau<br />

mortel n'a pas eu le temps de s'élargir.<br />

45


Texte n°22<br />

Première catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 18 ; Temps = 65 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 25 ; Temps = 68 s.<br />

Troisième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 8 ; Temps = 61 s.<br />

Kilos de pommes<br />

Toute sa vie, Cézanne a peint des pommes, ces pommes de rien du tout, rouges,<br />

jaunes ou vertes, qu'on achète pour trois sous sur les marchés. Pour Cézanne, ces<br />

fruits sont liés à un souvenir ancien. Autrefois, pour le remercier d'avoir pris sa<br />

défense dans la cour de récréation du collège, Emile Zola lui en avait apporté un<br />

plein panier.<br />

Cézanne aimait laisser entendre qu'il peignait des pommes en hommage à sa<br />

grande amitié de jeunesse. Mais, pour lui, la pomme est bien plus encore. C'est le<br />

modèle par excellence, bien moins intimidant à peindre qu'un modèle féminin.<br />

La pomme, avec ses rondeurs, se prête à toutes les compositions. Elle constitue un<br />

merveilleux sujet d'observation et d'étude pour un peintre qui ne cesse de<br />

travailler sur la forme, sur la couleur et sur la lumière.<br />

Texte n°23<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 27 ; Temps = 87 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 9 ; Temps = 80 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 40 ; Temps = 92 s.<br />

C'est plus fort que lui : Alfonso ne peut, de sa chambre du sixième détacher ses<br />

jumelles de "La Foncière".<br />

Sa fenêtre donne juste sur le forum commercial avec la boulangerie de la veuve<br />

Chamart, la boutique de l'opticien, le cabinet d'un avocat. Et la banque.<br />

Dissimulé derrière son rideau de Tergal, il épie depuis des jours et des<br />

semaines les mouvements des employés. Il sait tout de leurs habitudes, de leurs<br />

horaires. Chaque lundi, par exemple, une camionnette blindée vient chercher deux<br />

grands sacs de pièces collectées dans les parcmètres de la ville. Chaque fois,<br />

derrière son rideau, Alfonso scrute le malheureux convoyeur qui ahane sous<br />

l'effort pendant que son confrère surveille les environs, la main posée sur l'étui<br />

de son revolver. Tous les jours à 17 heures les employés quittent l'agence : un<br />

quart d'heure plus tard, le caissier-chef éteint tout, verrouille la porte avec une clef<br />

qu'il porte au bout d'une chaînette et quitte le forum. Vers minuit un vigile<br />

accompagné d'un chien vient faire sa ronde et boucle la place en abaissant les<br />

longs et robustes rideaux de fer.<br />

Texte n°24<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 24 ; Temps = 98 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 12 ; Temps = 93 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 35 ; Temps = 102 s.<br />

46


De la Grande Peur à la nuit du 4 Août<br />

En élaborant les Cahiers de doléances, des millions de paysans ont exprimé un<br />

formidable espoir. Depuis des mois ils attendent... rien n'a changé pour eux. La<br />

disette, le chômage s'accroissent et jettent sur les routes des bandes de<br />

malheureux. Des rumeurs amplifient la vieille crainte des brigands et les<br />

événements récents font redouter un complot des aristocrates. Dès juillet, on<br />

s'arme dans les campagnes, on s'organise et on met en place des milices rurales.<br />

La Grande Peur plus ou moins incontrôlée fait vite place à une action déterminée<br />

aux motifs bien réels : en finir avec les droits féodaux. L'attaque des châteaux, ici<br />

la destruction des registres consignant les droits des seigneurs, là les contraintes<br />

par force font que la Grande Peur change de camp et s'empare des possédants,<br />

aristocrates ou bourgeois. Les notables de l'Assemblée comprennent l'urgence<br />

d'éteindre un tel incendie. Ils mettent au point une réponse qui sauvegarde<br />

l'essentiel : la propriété.<br />

Le 4 août, ce sont deux nobles libéraux, le vicomte de Noailles et le duc<br />

d'Aiguillon qui proposent à l'Assemblée l'abolition des droits féodaux. Les<br />

députés de la grande bourgeoisie en profitent pour y ajouter la suppression des<br />

corporations et privilèges locaux qui gênent le développement économique.<br />

Texte n°25<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 18 ; Temps = 88 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 30 ; Temps = 93 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 28 ; Temps = 92 s.<br />

Au XIXème siècle, prenant conscience de leur condition, les femmes luttent et<br />

multiplient les associations et groupements féministes à des fins politiques,<br />

économiques et sociales. Flora Tristan réclame dans L'Émancipation de la femme<br />

(1835) le droit au divorce et à l'union libre. En Angleterre, Mary Wollstonecraft,<br />

qui publie en 1792 une Vindicte des Femmes, est à l'origine de mouvements<br />

revendiquant le droit de vote pour les femmes. Initiative relayée, dans les années<br />

1840, par le mouvement chartiste puis par Benjamin Disraeli. Mais pétitions,<br />

processions, articles échouent face à l'intransigeance de la reine Victoria, qui<br />

considère cette agitation avec dédain. Et la création en 1869 d'une Association<br />

nationale pour le suffrage des femmes ne l'émeut nullement alors que se<br />

multiplient arrestations et incarcérations de militantes. En France, la révolution de<br />

1848 a vu naître de nombreux journaux féministes dont La voix des femmes et en<br />

1872, après les difficiles années du Second Empire, renaît une "ligue pour le droit<br />

des femmes" que patronne Victor Hugo.<br />

Partout en Europe et aux Etats-Unis, les revendications se précisent et gagnent du<br />

terrain, d'autant que la révolution industrielle bouscule les structures<br />

traditionnelles et donne aux femmes des occasions nouvelles de participer à la vie<br />

économique.<br />

47


Texte n°26<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 22 ; Temps = 93 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 7 ; Temps = 87 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 28 ; Temps = 95 s.<br />

En 1950, la Terre avait 2,5 milliards d'habitants. Au début de 1992, elle en<br />

comptait 5,3 milliards. En une génération, la population mondiale a donc plus que<br />

doublé. C'est cette augmentation vertigineuse que l'on appelle de façon imagée<br />

"l'explosion démographique". En effet, jamais au cours des siècles précédents, on<br />

n'avait enregistré un accroissement naturel aussi rapide.<br />

Des rythmes différents<br />

La population n'a pas augmenté au même rythme ni en même temps dans tous les<br />

pays. Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, en Europe comme sur tous les autres<br />

continents, la croissance était très lente. Les femmes mettaient au monde en<br />

moyenne cinq à six enfants, mais, en raison des dures conditions de vie et du<br />

manque d'hygiène, les décès étaient presque aussi nombreux que les naissances.<br />

Le nombre d'habitants ne s'élevait pas beaucoup.<br />

Vers la fin du XVIIIème siècle, l'Europe a traversé un grand bouleversement :<br />

essor de l'agriculture, débuts de l'industrie, progrès médicaux, etc. L'amélioration<br />

générale des conditions de vie a fait reculer fortement la mortalité. Le taux de<br />

fécondité, lui, baissait beaucoup plus lentement : la population augmentait donc<br />

très vite, car il y avait un fort excédent de naissances sur les décès. On appellera<br />

ce processus la transition démographique.<br />

Texte n°27<br />

Première catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 32 ; Temps = 123 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 19 ; Temps = 118 s.<br />

Troisième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 30 ; Temps = 122 s.<br />

Vendredi commença leur nouvelle vie par une longue période de siestes. Il<br />

passait des journées entières dans le hamac de lianes tressées qu'il avait tendu<br />

entre deux palmiers au bord de la mer. Il bougeait si peu que les oiseaux venaient<br />

se poser dans les arbres tout près de lui. Alors il tirait sur eux avec sa sarbacane,<br />

et, le soir, il faisait rôtir avec Robinson le produit de cette sorte de chasse,<br />

certainement la méthode la plus paresseuse qui existât.<br />

De son côté, Robinson avait commencé à se transformer complètement. Avant<br />

il portait des cheveux très courts, presque ras, et au contraire une grande barbe qui<br />

lui donnait un air de grand-père. Il coupa sa barbe – qui avait été d'ailleurs déjà<br />

abîmée par l'explosion – et il laissa pousser ses cheveux qui formèrent des<br />

boucles dorées sur toute sa tête. Du coup il paraissait beaucoup plus jeune,<br />

presque le frère de Vendredi. Il n'avait plus du tout la tête d'un gouverneur et<br />

encore moins d'un général.<br />

48


Son corps aussi s'était transformé. Il avait toujours craint les coups de soleil,<br />

d'autant plus qu'il était roux. Quand il devait rester au soleil, il se couvrait des<br />

pieds à la tête, mettait un chapeau et n'oubliait pas de surcroît sa grande ombrelle<br />

en peau de chèvre. Aussi il avait une peau blanche et fragile comme celle d'une<br />

poule plumée.<br />

Encouragé par Vendredi, il commença à s'exposer nu au soleil. D'abord il avait<br />

été tout recroquevillé, laid et honteux. Puis il s'était épanoui. Sa peau avait durci<br />

et avait une teinte cuivrée.<br />

Texte n°28<br />

Première catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 19 ; Temps = 116 s.<br />

Deuxième catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 37 ; Temps = 123 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 33 ; Temps = 122 s.<br />

Robinson Crusoé<br />

Un matin, sortant de très bonne heure, je fus surpris de voir la lueur d'un feu sur le<br />

rivage, à la distance d'environ deux milles, vers l'extrémité de l'île où j'avais déjà<br />

observé que les Sauvages étaient venus, mais sur le côté que j'habitais.<br />

À cette vue, horriblement effrayé, je retournai droit à mon château. Alors je<br />

m'armai et me mis en état de défense. Ayant attendu deux heures, je commençai à<br />

être fort impatient de savoir ce qui se passait au-dehors.<br />

Appliquant mon échelle sur le flanc du rocher où se trouvait une plate-forme, je<br />

parvins au sommet de la colline. Là, couché à plat ventre sur la terre, je pris ma<br />

longue-vue et je vis aussitôt qu'il n'y avait pas moins de neuf Sauvages assis en<br />

rond autour d'un petit feu, non pas pour se chauffer, car la chaleur était extrême,<br />

mais, comme je le supposai, pour préparer quelque atroce repas de chair humaine.<br />

Ils avaient avec eux deux pirogues tirées sur le rivage et comme c'était alors<br />

l'heure de la marée basse, ils me semblèrent attendre le retour du flot pour s'en<br />

retourner.<br />

La chose arriva comme je l'avais prévue. Aussitôt que la marée porta à l'Ouest, je<br />

les vis monter dans leurs pirogues.<br />

Sitôt qu'ils furent embarqués et partis, je sortis avec deux mousquets sur mes<br />

épaules, deux pistolets à ma ceinture, mon grand sabre sans fourreau à mon côté.<br />

Je me rendis à la colline où j'avais découvert la première de toutes les traces.<br />

Texte n°29<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 33 ; Temps = 129 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 16 ; Temps = 122 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 43 ; Temps = 133 s.<br />

L'été, pour les vacances, on va chez ma grand-mère à la campagne.<br />

Le jour du départ, mon père nous réveille à quatre heures. Il est de mauvaise<br />

humeur parce qu'il n'a pas assez dormi et, toutes les cinq minutes, il regarde sa<br />

49


montre avec désolation. Avec mon père, on est toujours en retard sur l'horaire.<br />

C'est le premier jour de vacances, on pourrait partir tranquillement, après une<br />

bonne nuit de sommeil, mais non : il bouscule tout le monde, on n'a même pas le<br />

temps de finir son bol, ni de faire ses lacets, sans qu'il dise qu'on met tout le<br />

monde en retard.<br />

Ma mère n'est pas du matin, comme elle dit. Elle rôde dans la maison avec les<br />

cheveux en l'air, sa brosse à dents à la main et se cognant aux portes.<br />

Heureusement, elle a préparé les bagages la veille, mais il y a toujours quelque<br />

chose à ajouter, il faut tout rouvrir, mon père dit qu'on le fait exprès et descend<br />

tout à la voiture en poussant des jurons.<br />

Comme ma soeur bloque la salle de bains pendant des heures, personne n'est prêt,<br />

la tension monte, mon père dit qu'il va la sortir par la peau des fesses si ça<br />

continue.<br />

En attendant, il court dans toute la maison pour trouver son rasoir, ma mère dit<br />

qu'elle l'a glissé dans la valise, il faut qu'il redescende le chercher dans la voiture.<br />

Les bagages sont sanglés sur la galerie, il faut tout redéfaire.<br />

Enfin, tout le monde est prêt. Il fait encore nuit, la résidence est silencieuse, tout le<br />

monde dort encore, on dirait qu'on part pour une expédition dangereuse.<br />

Texte n°30<br />

Première catégorie : PRÉPOSITIONS ; Quantité = 25 ; Temps = 114 s.<br />

Deuxième catégorie : RELATIONNELS ; Quantité = 5 ; Temps = 106 s.<br />

Troisième catégorie : DÉTERMINANTS ; Quantité = 38 ; Temps = 119 s.<br />

Le pagne bleu<br />

Anne est en 6ème. Elle est née sur les bords du Saloum, en Afrique.<br />

Dans un petit village : quelques paillotes, un hôtel avec piscine, une école, une<br />

boulangerie, une maternité, et quelques maisons coloniales. Michel, son papa y<br />

faisait la coopération, c'est-à-dire son service militaire. Mariam, sa maman, était<br />

une jeune villageoise, une sénégalaise. Elle était belle et majestueuse dans son<br />

grand pagne bleu. Elle était allée à l'école, longtemps, elle voulait être infirmière.<br />

Mais son père n'avait pas voulu. "Les femmes restent à la maison", avait-il dit.<br />

Elle avait neuf frères et sœurs à soigner.<br />

Michel l'a vu passer. Il l'a trouvée belle. Il est tombé amoureux d'elle. Un jour, il a<br />

demandé sa main, il a fait des présents à son père. Son père n'a pas refusé.<br />

Je suis née. Je m'appelle Anne. On a habité une grande maison fraîche, dans un<br />

grand jardin qui sentait la frangipane. Papa est mort d'une mauvaise fièvre. Il<br />

avait vingt-sept ans. Mariam a pleuré, gémi, longtemps... Elle m'emmenait au<br />

bord du fleuve, le soir, on regardait tous les oiseaux se poser sur les branches de<br />

palétuviers. Les branches s'abaissaient jusqu'à l'eau. La nuit tombait d'un coup.<br />

On rentrait en pirogue.<br />

Un jour, Mamita, la mère de Michel, est arrivée. Elle portait un grand chapeau.<br />

Dans les bras, elle avait une poupée à cheveux d'or. Pour moi. Elle a souri, ses<br />

yeux brillaient, on aurait dit des perles bleues.<br />

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2.2. Deuxième type d’exercice : les exercices à trous<br />

La description du déroulement se trouve dans le tome I en XXX<br />

Les relationnels sont écrits en gras dans le texte (seulement dans cette<br />

présentation, pas sur les écrans d’ordinateur), les prépositions en italique et les<br />

déterminants en souligné.<br />

Texte n°1<br />

LA PUNITION<br />

En voyant les morceaux du plat en faïence, les parents furent si en colère qu'ils se<br />

mirent à sauter comme des puces au travers de la cuisine.<br />

- Malheureuses ! criaient-ils, un plat qui était dans la famille depuis cent ans ! Et<br />

vous l'avez mis en morceaux ! Vous n'en ferez jamais d'autres, deux monstres que<br />

vous êtes. Mais vous serez punies. Défense de jouer et au pain sec !<br />

Jugeant la punition trop douce, les parents s'accordèrent un temps de réflexion et<br />

reprirent :<br />

- Non, pas au pain sec. Mais demain, s'il ne pleut pas... demain... ha ! ha ! ha !<br />

demain, vous irez voir la tante Mélina !<br />

Delphine et Marinette étaient devenues très pâles et joignaient les mains avec des<br />

yeux suppliants.<br />

- Pas de prière qui tienne ! S'il ne pleut pas, vous irez chez la tante Mélina lui<br />

porter un pot de confitures.<br />

La tante Mélina était une très vieille et très méchante femme, qui avait une<br />

bouche sans dents et un menton plein de barbe. Quand les petites allaient la voir<br />

dans son village, elle ne se lassait pas de les embrasser, ce qui n'était déjà pas très<br />

agréable, à cause de la barbe, et elle en profitait pour les pincer et leur tirer les<br />

cheveux. Son plaisir était de les obliger à manger d'un pain et d'un fromage qu'elle<br />

avait mis à moisir en prévision de leur visite. En outre, la tante Mélina trouvait<br />

que ses deux petites nièces lui ressemblaient beaucoup et affirmait qu'avant la fin<br />

de l'année elles seraient devenues ses deux fidèles portraits, ce qui était effrayant à<br />

penser.<br />

- Pauvres enfants, soupira le chat. Pour un vieux plat déjà ébréché, c'est bien<br />

sévère.<br />

Texte n°2<br />

SIMBA L'ENFANT MASAÏ DU KENYA<br />

Je suis né il y a dix ans au milieu de la belle savane dorée où les gazelles, les<br />

antilopes et les girafes gambadent au pied du Kilimandjaro, une magnifique<br />

montagne couverte de neiges éternelles, située sous l'équateur, à la frontière du<br />

Kenya et de la Tanzanie. J'appartiens à la tribu nomade des Masaïs. Pour l'instant,<br />

ma famille est installée dans un village que nous avons bâti il y a six mois,<br />

lorsque la sécheresse nous obligea à quitter notre ancien territoire. Oh ! c'est très<br />

51


pauvre chez nous : nos huttes sont faites de branchages entrelacés que nous<br />

recouvrons de bouse de vache. Cette bouse, séchée au soleil, ne sent pas très bon,<br />

mais elle nous met à l'abri de la pluie et du froid, car, même sous l'équateur, les<br />

nuits sont souvent fraîches à près de 1500 mètres d'altitude. Mes soeurs ont aidé<br />

maman à construire la case, car c'est le travail des femmes. Notre hutte est assez<br />

grande pour accueillir toute la famille, mais elle est si basse que mes parents ne<br />

peuvent s'y tenir debout. Il n'existe aucune ouverture en dehors de la porte, qui est<br />

très étroite. Le mois dernier, une lionne a sauté par-dessus la barrière d'épineux<br />

qui entoure le village et s'est même emparée d'un garçon de mon âge qui dormait<br />

dans une case dont la porte était restée ouverte. Malgré les hurlements de mon<br />

pauvre ami, le fauve a fait si vite qu'il s'est enfui avec sa proie avant que les<br />

guerriers aient pu intervenir. J'ai eu beaucoup de chagrin et maintenant mes<br />

parents s'assurent toujours que la porte est bien fermée, avant de se coucher.<br />

Texte n°3<br />

Océanie et régions polaires<br />

Nulle part ailleurs, la vie n'est aussi difficile que celle des esquimaux. Ils habitent<br />

les régions glacées du pôle nord. Ils sont les seuls humains à pouvoir vivre dans<br />

ces régions toute l'année.<br />

Certains gardent des troupeaux de rennes tout l'été. Ils redescendent vers l'abri des<br />

forêts quand le long hiver polaire approche. Ils sont cinquante mille dispersés<br />

dans ce désert presque toujours tout blanc.<br />

Il y a longtemps qu'ils ont appris à vivre sur ces terres polaires. Il est impossible<br />

de faire pousser des plantes dans le sol glacé. Aussi sont-ils devenus de très bons<br />

chasseurs.<br />

Mais la famine est toujours une menace pour nos amis, les esquimaux. Ils savent<br />

que s'ils tuent trop de phoques au même endroit ils n'en trouveront plus l'année<br />

suivante. Ils ont appris à voyager en traîneau à chiens, sur la surface glacée des<br />

mers ou sur la toundra neigeuse. En été, ils voyagent et chassent dans des pirogues<br />

appelées kayaks.<br />

Depuis quelques années, leur vie a beaucoup changé. Les chercheurs de fourrures<br />

leur ont donné des fusils, plus pratiques pour tuer les animaux que le harpon<br />

ancien. Mais ils ont tué, trop de phoques ! Les esquimaux, n'ayant plus assez de<br />

nourriture, sont descendus vers les régions habitées par notre civilisation.<br />

Ceux qui ont refusé de partir ont souffert de la faim. D'autres ont abandonné leurs<br />

igloos (maisons fabriquées avec des blocs de glace). Ils se sont installés dans des<br />

villages de pêcheurs. Ils habitent des maisons en bois et vont à la pêche dans des<br />

bateaux à moteur. Quel changement pour tous ces hommes, en peu de temps !<br />

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Texte n°4<br />

L'appel des loups<br />

Victime à la fois de la peur ancestrale et de la vie moderne, le loup n'est pas dans<br />

une situation enviable. Le comportement de cet animal mal aimé peut être<br />

surprenant et passionnant.<br />

La croyance selon laquelle le loup s'attaque à l'homme s'est révélée tout à fait<br />

erronée.<br />

Le loup craint les humains, il s'enfuit ou se cache dès qu'il sent leur présence. S'il<br />

peut arriver que des loups suivent des êtres humains, c'est par erreur et jusqu'au<br />

moment où, parvenus à proximité, leur flair les informe qu'ils se trompent de<br />

proie et du danger qu'ils courent à rester dans les parages.<br />

Le loup, comme le renard peut être victime de la rage, et son comportement,<br />

perturbé par la maladie, peut alors le pousser à attaquer et à mordre sans plus<br />

aucune conscience de ce qu'il fait.<br />

En réalité, les loups préfèrent la chair des caribous, des élans, des campagnols,<br />

etc... de plus, ils ne chassent que pour survivre, comme toutes les bêtes. En<br />

général, ils s'attaquent aux animaux malades ou âgés, évitant de perdre leur<br />

énergie dans la poursuite des proies pleines de vigueur. Les loups s'engagent<br />

plutôt dans des courses brèves, sur quelques centaines de mètres tout au plus.<br />

Ainsi leur chasse sélective, se portant sur des animaux affaiblis, participe à la<br />

santé des troupeaux de grands herbivores. Il est maintenant reconnu que le loup<br />

joue un rôle dans la régulation des populations de grands gibiers.<br />

Texte n°5<br />

Les cétacés.<br />

Malgré leur ressemblance avec les poissons, les cétacés sont en fait des<br />

mammifères ; ils ont le sang chaud, respirent grâce à des poumons et mettent au<br />

monde des petits qui se nourrissent du lait maternel. Il y a cinquante millions<br />

d'années, les ancêtres des cétacés vivaient sur la terre ferme comme tous les autres<br />

mammifères.<br />

Le corps d'un cétacé, tout comme celui d'un poisson, est fait pour la nage. Alors<br />

que le poisson se déplace par ondulations latérales, le cétacé progresse en remuant<br />

la queue de haut en bas. Ses membres antérieurs ne sont pas des nageoires, mais<br />

des "battoirs" ayant la même structure osseuse que nos bras et nos mains. Les<br />

membres postérieurs ont disparu avec le temps. La peau des poissons est<br />

écailleuse ; celle des cétacés est lisse, avec de rares poils.<br />

De nombreux cétacés peuvent atteindre des profondeurs impressionnantes. Le<br />

cachalot est capable de plonger à plus de 3000 mètres de fond et de rester sous<br />

l'eau plus d'une heure et demie. Pour respirer, les cétacés font surface, expulsent<br />

l'air vicié par leur évent, formant ainsi le fameux panache, puis inspirent<br />

profondément avant de s'enfoncer à nouveau dans l'océan.<br />

53


Texte n°6<br />

Tout était neuf, sauf la peur qui avait commencé depuis les grandes vacances.<br />

Dans la rue, comme j'étais grand, j'ai lâché la main de maman. Je n'étais pas<br />

comme tous ces petits qui marchaient devant moi. Mais dès que j'ai vu l'école j'ai<br />

repris la main de maman, vite, vite. Elle l'a serrée très fort. Puis elle m'a embrassé.<br />

Elle ne voulait plus me lâcher. J'ai dû tirer de toutes mes forces pour me dégager.<br />

Moi, j'étais grand. Je suis rentré à la grande école sans me retourner. J'ai essuyé<br />

mes yeux ; j'ai fait semblant d'avoir une poussière dans l'œil. Les grands ne<br />

pleurent pas. Est-ce que maman aussi avait une poussière dans l'œil ? Courage. À<br />

midi, quand elle viendrait me chercher, je saurais lire. C'était sûr. Et puis écrire et<br />

compter. Je saurais tout. J'écouterais bien la maîtresse, je serais gentil avec mes<br />

camarades, je ne dirais pas de gros mots, je me mettrais bien en rang et je ne<br />

salirais pas mes beaux habits neufs. À midi, maman m'attendait sur le trottoir avec<br />

toutes les autres mamans. On aurait dit une manifestation comme à la télé.<br />

- "Tu as bien travaillé, mon grand ? Tu as bien écouté la maîtresse ?<br />

- Oh oui ! Qu'est-ce qu'on a rigolé !"<br />

Si tu savais. J'ai vu le visage de maman devenir très sérieux. Il faut être bon élève,<br />

c'est important maman ne savait pas vraiment ce que c'était l'école. Plein de<br />

copains pour rire.<br />

Texte n°7<br />

Les pirates<br />

Les pirates sont le fléau des sept mers et la terreur de tous les honnêtes marins.<br />

Ces bandits rusés et méchants, ces hors-la-loi des océans, sont redoutés de leurs<br />

ennemis comme de leurs amis.<br />

Ne fais jamais confiance aux pirates... Si tu clignes des yeux, ne serait-ce qu'une<br />

minute, ils t'auront soulagé de tes bagues et de tes bijoux. Quant à ta bourse... il<br />

leur faudra moins de temps encore. Rien ne les arrête quand ils ont envie de<br />

quelque chose, surtout si c'est en or ou en argent. Ces gredins qui puent le rhum te<br />

trucideraient pour une pistole.<br />

Sais-tu reconnaître un pirate ? Peux-tu le repérer dans la foule ? Si tu n'as jamais<br />

vu de loup de mer, retiens bien ce vieux dicton pirate : "On reconnaît un vrai<br />

pirate au crochet qu'il a au bras, au perroquet qui s'y perche, au cache-œil sous<br />

son sourcil, aux coups de son pilon quand il arpente le pont, aux craquements de<br />

sa béquille quand il boitille dans la taverne."<br />

Quelqu'un n'aurait-il pas perdu un perroquet dans ton entourage ?<br />

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Texte n°8<br />

C'EST L'HIVER<br />

Lorsque tu sors de l'école, en décembre, il fait presque sombre. Rappelle-toi,<br />

durant les dernières vacances d'été, tu jouais avec tes copains jusqu'à fort tard le<br />

soir !<br />

Les jours ont diminué.<br />

Le soleil brille moins longtemps dans la journée. Il se lève maintenant vers huit<br />

heures le matin et se couche dès 17 heures, soit près de sept heures et demie<br />

d'ensoleillement de moins qu'au cours de l'été.<br />

Il fait beaucoup plus froid également.<br />

Lorsque tu sors te promener, tu mets un pull-over de laine. Il n'est plus possible de<br />

déjeuner sur la terrasse ou le balcon. Le chauffage fonctionne à nouveau. Parfois,<br />

de la glace se forme au cours de la nuit près de la fontaine de la place.<br />

Autrefois en hiver la nourriture était moins abondante.<br />

Les gens étaient obligés de constituer des réserves en prévision de cette saison<br />

difficile.<br />

L'HIVER : DES CONDITIONS DE VIE DIFFICILES POUR LES ANIMAUX<br />

L'hiver est une saison particulièrement difficile pour les animaux. Comme nous,<br />

ils doivent lutter contre le froid, le vent et les intempéries.<br />

Ils sont obligés de continuer à chercher leur nourriture alors qu'elle devient très<br />

rare à cette époque.<br />

Fruits, baies et graines ont disparu des haies. Larves et insectes se sont enfouis<br />

dans le sol.<br />

Les carnivores, comme le renard ou la belette, doivent parcourir de grandes<br />

distances à la recherche de rongeurs et de petits mammifères.<br />

Ils s'approchent parfois très près des habitations.<br />

La glace empêche les canards de plonger dans les étangs, les privant ainsi de toute<br />

nourriture.<br />

Les passereaux, grands amateurs de larves d'insectes, ne peuvent plus gratter le sol<br />

gelé devenu trop dur.<br />

Pour faire face à ces situations difficiles, chaque animal a ses solutions et ses<br />

techniques.<br />

Texte n°9<br />

LE RUGBY<br />

Le rugby est un sport qui se joue surtout dans le Midi de la France. Il nous vient<br />

d'Angleterre et les matches du Tournoi des Cinq Nations sont suivis, chaque<br />

année, par des millions de téléspectateurs.<br />

Chaque équipe est composée de quinze joueurs : huit avants qui cherchent à<br />

prendre le ballon dans les touches et dans les mêlées ; cinq arrières très rapides<br />

qui essaient de le porter derrière la ligne de but de l'adversaire, et deux demis qui<br />

font circuler le ballon vers les avants et les arrières. Pour gagner, il faut marquer<br />

55


plus de points que l'équipe adverse. On peut marquer des points en réussissant un<br />

essai, c'est-à-dire en posant la balle à la main dans l'en-but adverse. On peut aussi<br />

marquer des points en envoyant le ballon avec les pieds au-dessus de la barre<br />

horizontale. Le ballon a une forme ovale et est très difficile à rattraper lorsqu'il<br />

rebondit sur le sol. Toutefois, on peut très facilement le tenir dans ses mains pour<br />

le lancer à ses partenaires.<br />

Le rugby demande de la force, de la vitesse, de l'adresse et de l'intelligence. Il faut<br />

aussi que les équipiers aient une très grande habitude de jouer ensemble.<br />

C'est un très grand sport.<br />

Voyez et Essayez !<br />

Texte n°10<br />

CUCUL LA PRALINE<br />

Dans sa sixième année, Sophie allait à l'école habillée d'une façon tellement<br />

extravagante que la maîtresse ne savait pas quoi faire.<br />

Sophie trouvait que c'était dommage de mettre deux chaussures identiques, ou<br />

deux chaussettes de la même couleur, alors qu'elle avait deux pieds tout à fait<br />

séparés. Ainsi elle fit une collection de chaussettes dépareillées, car pour elle une<br />

chaussette solitaire et sans jumelle était un trésor.<br />

Elle ne supportait pas la symétrie, ni la simplicité. Elle voulait toujours ajouter de<br />

la vie à la vie. Plus il y avait de couleurs et d'épaisseurs, plus elle se sentait bien<br />

dans sa peau, qui ne lui suffisait pas tout à fait.<br />

À sept ans, Sophie fut déclarée "bizarre" par les enfants de sa classe. Et<br />

curieusement, Sophie pensait que c'était plutôt eux les "bizarres", de se contenter<br />

de mettre tous les jours le même blue-jean et un tee-shirt alors qu'il y avait un<br />

monde de possibilités.<br />

Quelle horreur ! Chaque siège de sa classe montrait avec ennui une paire de fesses<br />

toutes bleues, rien que des cuisses bleues et des mollets bleus. Heureusement,<br />

quelques chevilles daignaient révéler un échantillon de l'arc-en-ciel. Si Sophie<br />

avait dû porter un blue-jean, elle l'aurait peint de mille motifs minuscules pour<br />

faire de ses fesses un éblouissant tableau.<br />

Texte n°11<br />

Cambronne en rougit<br />

À peine sortis de leurs couches-culottes, les enfants deviennent de grands<br />

collectionneurs de gros mots. Jurons et injures constituent la première langue<br />

étrangère des bambins. Celle qu'ils apprennent sur les places de jeu. Les parents se<br />

rendent compte, soudain, qu'ils n'ont plus la maîtrise de toute l'éducation et qu'ils<br />

doivent partager les influences. Dur apprentissage. Ils ont fait tant d'efforts pour<br />

ne pas lâcher le mot de Cambronne à proximité des jeunes oreilles !<br />

Chaque nouvelle génération de culottes courtes répète, invente ou réinvente le<br />

vocabulaire grossier de la rue. Les vilains mots sont aussi vieux que l'homme<br />

56


civilisé. "C'est un besoin fondamental, l'homme se glorifie de son pouvoir de<br />

souiller", explique le psychologue et thérapeute de famille Maurice Nanchen.<br />

"Depuis que l'on s'est interdit de le faire avec ses excréments, on le fait avec des<br />

paroles. Cela constitue déjà un progrès de civilisation !"<br />

"Entre dix et douze ans, dit-il, la grossièreté est le pas le plus facile à franchir pour<br />

montrer qu'on n'est plus des mômes et pour s'attirer des regards. C'est plus simple<br />

que d'oser courtiser une fille ou de gagner de la considération. À l'adolescence, on<br />

se lance d'autres défis : études, travail, amour. Le feu d'artifice de la grossièreté<br />

perd de son éclat. Mais il ressurgit dans les champs de la virilité : casernes,<br />

douches des terrains de foot, ateliers ou autres lieux de travail, comme une façon<br />

libérée de vivre ensemble."<br />

Texte n°12<br />

La reine du crime<br />

En 1920, la romancière anglaise, Agatha Christie, imagine son premier héros, un<br />

Belge au nom un peu ridicule, Hercule Poirot. Avec ses moustaches lisses et son<br />

chapeau melon, il n'a besoin ni de ses poings, ni d'une arme pour mener ses<br />

enquêtes, mais uniquement de ses petites cellules grises. Dix ans plus tard,<br />

Agatha Christie lui invente une rivale la très britannique Miss Marple qui résout<br />

les mystères les plus sombres en tricotant. Cette vieille fille perspicace ressemble<br />

un peu à la grand-mère d'Agatha qui "attendait toujours le pire de toute chose."<br />

La déduction : voilà ce qui nous tient en haleine tout au long des livres d'Agatha<br />

Christie. La reine du crime connaît toutes les astuces pour maintenir le suspense.<br />

Bien souvent, c'est le personnage le moins suspect qui se révèle finalement<br />

l'assassin. Mais impossible de le découvrir avant le dernier chapitre ! "Ce n'est pas<br />

compliqué d'écrire un roman policier, expliquait-elle. Je commence par la fin. Je<br />

me mets dans la peau de l'assassin et j'imagine tous les moyens d'échapper au<br />

détective."<br />

Peu importe l'endroit où l'on s'entretue, il est toujours respectable comme les gens<br />

qui l'occupent. Ce sont des pensions de famille fleurant bon le thé anglais, des<br />

trains ou des bateaux. Élevée dans des châteaux, Agatha Christie ne s'intéresse pas<br />

aux voyous, ses histoires policières sont peuplées de médecins, de femmes du<br />

monde, de lords ou encore de pasteurs.<br />

Texte n°13<br />

NAISSANCE CHEZ LES INDIENS<br />

Mon père, étant enfant, a vécu chez les Indiens, dans leurs territoires du sud. C'est<br />

avec eux qu'il a appris à chasser le gros gibier, à tendre des pièges aux rapaces et à<br />

pêcher le saumon rose, d'une seule flèche tirée dans l'eau. Il faut dire que les<br />

saumons, quand ils sont seuls, flânent toujours entre deux rives.<br />

57


C'est comme cela que grandit mon père, suivant sa tribu qui se déplaçait à chaque<br />

saison. C'est là, en observant les coutumes de sa tribu, que mon père apprit<br />

comment s'annonçait et se passait une naissance.<br />

Tout d'abord, la mère du futur enfant indien se met à genoux ou allongée sur une<br />

belle couverture tissée. Après, lorsque l'enfant est né, sans l'aide d'une<br />

gynécologue, mais à l'aide du Grand-Esprit et des autres femmes de la tribu, le<br />

père enveloppe l'enfant.<br />

Il enveloppe son nouveau-né dans la couverture sur laquelle la mère a attendu la<br />

naissance. Ainsi protégé, bien au chaud, sous la laine tissée, et sous les broderies,<br />

le nouveau-né est attaché pour sa première nuit à la plus haute branche du plus<br />

grand des arbres du voisinage.<br />

- Pourquoi cela ? s'étonne Justine.<br />

- La vie des Hommes est liée à la vie des arbres, disent les Indiens, répond<br />

Guillaume. Les Indiens, qui n'oublient jamais cela, mettent leurs nouveaux-nés<br />

toute une nuit sur une branche. Ils disent qu'ainsi, quand les jeunes feuilles<br />

envahiront les branches de l'arbre, le garçon ou la fille qui y aura été attaché verra<br />

ses forces renaître, et cela chaque année.<br />

Texte n°14<br />

Devinette<br />

Il a servi, pendant un siècle, à allumer le feu de brindilles et de bois qui chauffait<br />

le café du matin.<br />

Il sert encore aujourd'hui pour recueillir les épluchures de pommes de terre et les<br />

déchets des autres légumes.<br />

Une salade, une bouteille de vin restent fraîches quand on les emballe de son<br />

précieux papier.<br />

Chiffonné et mis en boule, il peut aider à donner un fini parfait aux vitres qu'on<br />

vient de laver.<br />

Si on en bourre des chaussures trempées, elles reprennent leur forme en séchant.<br />

Il empêche le vent de s'infiltrer dans les maisons aux châssis branlants.<br />

Collé à même les murs, il peut servir de tapis de base avant le collage du définitif.<br />

Les coureurs cyclistes s'en garnissent le maillot pour éviter le froid de la descente.<br />

On peut, en le pliant habilement, en faire un chapeau comique digne des meilleurs<br />

clowns...<br />

C'est le journal et son précieux papier.<br />

On peut aussi le lire : c'est là son premier et plus important usage.<br />

Texte n°15<br />

LA TRAVERSÉE DE PARIS<br />

En 1942, alors qu'il est très difficile de se ravitailler, deux hommes traversent<br />

Paris, en transportant des valises bourrées de viande.<br />

58


En 1942, la France est en guerre et les Allemands occupent une partie du<br />

territoire. Il est devenu très compliqué de se ravitailler. On pratique alors le<br />

marché noir : des petits malins vendent en cachette des produits rares moyennant<br />

de juteux bénéfices. C'est le cas de cet épicier joué par Louis de Funès. Il a tué son<br />

cochon dans sa cave et il a besoin de le faire transporter chez un boucher.<br />

Deux types fauchés ont accepté, pour 300 Francs, de se charger du transport de<br />

ces valises bourrées de viande, la nuit à l'autre bout de Paris. L'un est un chauffeur<br />

de taxi au chômage, l'autre est un artiste peintre, révolté contre l'égoïsme de ses<br />

compatriotes. Leur épopée nocturne va leur faire rencontrer des gens ordinaires,<br />

de ceux qui ne se conduisent pas en héros.<br />

Adapté d'un roman de Marcel Aymé, ce film est un tableau documentaire du<br />

comportement de certains Français pendant l'Occupation. Sa noirceur, son<br />

pessimisme sur la nature humaine ont été très critiqués. On l'a accusé d'exagérer le<br />

trait : tout le monde n'était pas comme ça, a-t-on dit ! Certes, mais certains étaient<br />

comme ça.<br />

Texte n°16<br />

L'Europe spatiale<br />

L'agence spatiale européenne s'est lancée dans un programme d'envergure :<br />

Ariane-5, une navette et une station orbitale.<br />

Ariane<br />

Ariane-5 sera le lanceur lourd de l'Europe. Encore plus révolutionnaire et<br />

performante que sa dernière petite soeur en service actuellement, Ariane-4, elle<br />

pourra, dès 1995, si tout se passe bien, jouer son rôle de fusée "à la carte". Elle<br />

sera capable de placer en orbite de lourds satellites commerciaux. En fait, Ariane-<br />

5 est divisée en deux parties distinctes : une inférieure, toujours identique, et une<br />

supérieure adaptable qui sera soit un caisson à équipements, soit la navette<br />

Hermès elle-même.<br />

Hermès<br />

Hermès sera un avion spatial différent des navettes américaines ou soviétiques.<br />

Cette petite navette européenne pourra acheminer des équipages (3 passagers) et<br />

du matériel (3 tonnes) vers les stations orbitales, notamment vers Columbus. Elle<br />

pourra aussi les ramener sur Terre en redescendant en vol plané. Hermès est conçu<br />

pour atteindre la vitesse Mach 25, c'est-à-dire 25 fois la vitesse du son (environ<br />

28000 km/h).<br />

Columbus<br />

En 1984, les Américains, les Européens, les Japonais et les Canadiens décident<br />

d'exploiter en commun Freedom, une station orbitale internationale. Grâce à cet<br />

accord, les Européens auront, dans les prochaines années, leur propre station dans<br />

l'espace, appelée Columbus. Cette station communautaire comprendra trois sortes<br />

de modules. Le premier, pressurisé et habité, qui sera le village européen de la<br />

station internationale et sera utilisé comme laboratoire. Le second, qui ne sera pas<br />

habité, permettra la réalisation d'autres expériences et le troisième servira de plateforme<br />

d'observation.<br />

59


Texte n°17<br />

Pauvres conscrits...<br />

Quand un nouveau soldat arrive dans le corps des grenadiers de la Garde, il est<br />

aussitôt provoqué en duel. Il s'agit d'éprouver sa valeur, et de boire à sa santé s'il<br />

réussit. On voit des cavaliers s'affronter quatre contre quatre, pour défendre<br />

l'honneur de leur régiment. Même les officiers supérieurs se battent en duel, bien<br />

que celui-ci soit l'objet de sanctions.<br />

La grande préoccupation des soldats est la nourriture. On envie ceux de la Garde,<br />

les "chouchous" de l'Empereur, qui ont toujours leurs approvisionnements<br />

préparés quand ils entrent dans une ville.<br />

La troupe doit se nourrir la plupart du temps sur le dos des paysans. Elle organise<br />

des pillages méthodiques et, quand les réserves des villages sont épuisées, il arrive<br />

que l'on fasse des galettes avec les grains battus sur place et que l'on mange, en<br />

guise de viande, la chair des chevaux blessés.<br />

Après la nourriture, les chaussures sont la grande préoccupation du soldat. Si l'on<br />

transporte en voitures les fantassins de la Garde qui doivent toujours accompagner<br />

l'Empereur, les autres soldats vont à pied. Une paire de chaussures s'use en 300<br />

kilomètres. Il faut dix paires pour aller de Paris à Moscou et un homme n'en a que<br />

deux de rechange. On a vu les Français marcher en espadrilles en Espagne, en<br />

bottes fourrées en Russie. Il fallait bien, après la bataille, trouver chaussure à son<br />

pied...<br />

Texte n°18<br />

PÉPÉ LA BOULANGE<br />

Bien installé à côté de mon grand-père, je ne dis rien... Lui non plus. Il se contente<br />

de siffloter entre ses dents, concentré sur la conduite -parfois imprévisible- de<br />

Pétula.<br />

Mais il faut que je vous la présente !<br />

Pétula, c'est une "quinze traction", l'un des plus beaux fleurons de monsieur<br />

Citroën. Toute noire, trapue, puissante, elle a dû voir le jour dans les usines du<br />

quai de Javel juste après la guerre, au cours des années cinquante, mais lorsque<br />

grand-père appuie sur le champignon, elle est capable de laisser loin derrière elle<br />

plus d'une voiture moderne.<br />

Quand il s'agit de Pétula, grand-père est intraitable. Il paraît que ma grand-mère<br />

elle-même a eu beau user de toute son autorité, jamais elle n'est parvenue à la lui<br />

faire abandonner. "Achète-toi ce que tu veux mais moi je ne la quitterai jamais !"<br />

Avec le temps, le problème des pièces de rechange a fini par se poser. Qu'importe<br />

! Grand-père a mis sur pied un réseau de copains, des garagistes, des ferrailleurs,<br />

des chiffonniers qui ont drainé vers lui tout ce qu'ils pouvaient ramasser dans la<br />

région parisienne, et même au-delà. Il a entreposé le tout chez "Paulo Patte en<br />

l'air", un autre de ses copains bricoleur de génie qui habite La Varenne. Grâce à<br />

cela, Pétula survit.<br />

60


En partant ce matin, il a ouvert le coffre arrière de la traction... Bien rangées,<br />

impeccablement huilées, il y avait des pièces de toutes sortes, des bielles, des<br />

vilebrequins, des cardans...<br />

- Tu vois, Thomas ! Quoi qu'il arrive, nous serons prêts à faire face !<br />

Texte n°19<br />

LA CHASSE AUX TRÉSORS<br />

Au fond de la mer, se cachent bien des trésors. En les découvrant, on se croit dans<br />

un autre monde. C'est ce que vous ressentirez en allant voir l'exposition sur le<br />

trésor de San Diego.<br />

J'avais un dossier sur ce galion. Je l'ai lu et je me suis rendu compte que le récit de<br />

son naufrage ne tenait pas debout. J'ai alors décidé de creuser la question. Avec<br />

mon collaborateur Patrick Lizé, nous avons découvert à Séville un document<br />

stupéfiant : l'interrogatoire de vingt-deux rescapés du naufrage. Ces pages ont<br />

livré une version des faits totalement différente de l'histoire connue jusque-là.<br />

- Comment avez-vous retrouvé le galion ?<br />

- Avec mon catamaran, nous sommes allés près de l'île Fortune pour étudier les<br />

courants marins traversés à la nage par les naufragés. Cela m'a permis d'établir<br />

une zone de recherche. Puis nous avons sillonné la zone avec un magnétomètre<br />

très perfectionné. Cet appareil détecte même des petites quantités de fer enfouies<br />

sous la mer. Mais les semaines passaient et nous ne trouvions rien. Je me<br />

demandais si je ne m'étais pas complètement trompé, quand, lors de notre tout<br />

dernier passage, le magnétomètre a décelé une anomalie. Nous avons plongé. Le<br />

San Diego reposait là, dans la pénombre. Il y avait des amoncellements de jarres<br />

prises dans les coraux, d'énormes canons de bronze.<br />

Nous avions découvert un autre monde.<br />

Texte n°20<br />

JONATHAN LIVINGSTON LE GOÉLAND<br />

C'est ainsi que ce matin-là, tout juste après le lever du soleil, Jonathan Livingston<br />

le Goéland fonça, les yeux fermés, à la vitesse de trois cent quatre-vingts<br />

kilomètres à l'heure, les plumes sifflant au vent, au beau milieu du vol de la tribu<br />

en quête du petit déjeuner. Le Goéland de la chance, une fois de plus, lui sourit et<br />

nul n'en mourut.<br />

Le temps de relever son bec droit vers le ciel et il montait encore à cent quarante<br />

kilomètres à l'heure. Lorsqu'il eut ralenti à trente et qu'il put enfin redéployer ses<br />

ailes, le bateau, à douze cents mètres au-dessous de lui, n'était qu'une miette de<br />

pain flottant sur la mer...<br />

Ses pensées étaient triomphales. "La vitesse limite ! Un goéland volant à trois cent<br />

soixante kilomètres à l'heure ! Quel exploit ! Quelle percée vers l'avenir !"<br />

C'était sans nul doute le plus grand événement de l'histoire de la communauté des<br />

goélands ! Et dès lors une ère nouvelle s'ouvrirait pour Jonathan le Goéland !<br />

61


Revenu à sa zone solitaire d'entraînement, il replia ses ailes pour repartir en piqué<br />

d'une hauteur de deux mille quatre cents mètres et se mit immédiatement à<br />

chercher comment virer.<br />

Une seule rémige, découvrit-il, déplacée d'une fraction de centimètre lors d'un vol<br />

à très grande vitesse, permettait un virage souple et majestueux. Avant toutefois<br />

de le constater, il remarqua qu'aux vitesses extrêmes plusieurs plumes dressées<br />

simultanément le faisaient tournoyer comme une balle de fusil...<br />

Jonathan venait de réussir la première acrobatie aérienne de toute l'histoire<br />

terrestre des goélands. Il ne perdit pas son temps, ce jour-là, à causer avec les<br />

autres goélands, mais il vola bien après le coucher du soleil.<br />

Texte n°21<br />

LE GRAND MÉCHANT LOUP, J'ADORE<br />

Le cheval qui avait amené l'Auguste avait été enfermé dans l'écurie du maréchalferrant.<br />

Quand il sentit les loups souffler au vantail, il rua de toutes ses forces et défonça<br />

les planches de la porte. À moitié assommé, le fauve qui se trouvait en face se<br />

secoua et après un bref jappement, il se glissa rapidement dans l'ouverture. Deux<br />

autres se coulèrent à sa suite. Le cheval rompit son licol et se défendit avec furie.<br />

Les loups se pendaient à lui, il les secouait, battant des sabots, ruant, se roulant par<br />

terre pour essayer de les écraser de sa masse. Bien accrochés, les fauves le<br />

déchiraient petit à petit. Soudain, un plus rapide planta ses crocs acérés dans le<br />

cou. Un horrible cri d'égorgé couvrit un instant le tumulte du village.<br />

Les loups se gavèrent de sang. Attirés par l'odeur, les autres rameutèrent et ils<br />

furent bientôt une douzaine à ripailler sur le grand cadavre fumant.<br />

Au chant du coq, ils n'en pouvaient plus. Gorgés de chair, ils reprirent<br />

prudemment le chemin des bois, la panse ballonnée.<br />

Deux d'entre eux, blessés au cours de la nuit, clopinaient un peu en arrière. Ils<br />

s'arrêtèrent un instant devant le presbytère pour lécher leurs blessures.<br />

Le Doyen qui ne dormait pas plus que les autres habitants les aperçut dans la<br />

grisaille de l'aube. Il sauta sur son fusil, écarta doucement la croisée et fit feu sur<br />

le plus rapproché qui n'était pas à plus de quarante mètres.<br />

Le loup stoppa net et s'affaissa comme un linge mouillé.<br />

Au coup de feu, les loups accélérèrent et disparurent dans le bois communal<br />

derrière l'école.<br />

Texte n°22<br />

LES SORCIERS DU TEMPS<br />

Comment prévoit-on le temps qu'il fera demain ? En devinant, en levant le nez,<br />

ou en étudiant des milliers de chiffres ? Pour le savoir, suivons Envoyé Spécial<br />

dans les coulisses de la météo.<br />

Prévoir le temps qu'il fera demain au-dessus de nos têtes, ça a l'air tout bête, mais<br />

en fait cela demande de savoir tout ce qui se passe dans le ciel à l'autre bout de la<br />

62


Terre : la vitesse du vent, l'humidité, la pression, la température... Les masses d'air<br />

se transforment et se déplacent : celles qui se trouvent aujourd'hui sur le<br />

Groenland seront demain au-dessus de la France. Voilà pourquoi il est impossible<br />

de faire de la météo tout seul dans son coin.<br />

Pour relever ces informations, des météorologues du monde entier envoient, deux<br />

fois par jour, 1500 ballons-sondes munis d'instruments de mesure émetteurs. En<br />

s'élevant, ceux-ci enregistrent température, humidité, pression, vitesse du vent. À<br />

30 000 mètres d'altitude, les ballons explosent.<br />

Il existe aussi 10 000 stations terrestres qui font ces mêmes relevés toutes les trois<br />

heures.<br />

Grâce aux images de satellites, les météorologues peuvent également localiser les<br />

masses nuageuses, et connaître leur déplacement exact.<br />

Ces trois sources d'information, ballons-sondes, stations terrestres et satellites,<br />

fournissent heure par heure des chiffres qui sont diffusés dans tous les pays du<br />

monde.<br />

La Météorologie nationale française située à Toulouse entre ces milliards de<br />

données dans le Cray, un ordinateur pouvant effectuer des centaines de millions<br />

d'opérations par seconde, un des plus puissants du monde. Il en ressort des cartes<br />

remplies de chiffres que les ingénieurs météo interprètent.<br />

Ceux-ci doivent aller vite. S'ils mettaient une journée pour prévoir le temps du<br />

lendemain, on n'aurait plus besoin d'eux.<br />

Texte n°23<br />

Le pape est mort<br />

"La bonne excuse"<br />

C'est cet interrogatoire de l'arrivée qui m'épouvantait le plus. Je devais répondre<br />

là, sur le palier, au pied levé, avoir toujours une histoire prête, quelque chose à<br />

dire, et de si étonnant et de si renversant, que la surprise coupât court à toutes les<br />

questions. Cela me donnait le temps d'entrer, de reprendre haleine ; et pour en<br />

arriver là, rien ne me coûtait. J'inventais des sinistres, des révolutions, des choses<br />

terribles, tout un côté de la ville qui brûlait, le pont du chemin de fer s'écroulant<br />

dans la rivière. Mais ce que je trouvai encore de plus fort, le voici :<br />

Ce soir-là, j'arrivai très en retard. Ma mère, qui m'attendait depuis une grande<br />

heure, guettait, debout, en haut de l'escalier.<br />

"D'où viens-tu ?" me cria-t-elle.<br />

Dites-moi ce qu'il peut tenir de diableries dans une tête d'enfant. Je n'avais rien<br />

trouvé, rien préparé. J'étais venu trop vite... Tout à coup il me passa une idée folle.<br />

Je savais la chère femme très pieuse, catholique enragée comme une Romaine, et<br />

je lui répondis dans tout l'essoufflement d'une grande émotion :<br />

- "Maman... Si vous saviez !...<br />

- Quoi donc ?... Qu'est-ce qu'il y...?<br />

- Le pape est mort.<br />

- Le pape est mort !... fit la pauvre mère.<br />

63


Texte n°24<br />

Les loups sont de retour<br />

Au moins six loups ont été vus ensemble dans le parc du Mercantour dans les<br />

Alpes - Maritimes. Ils viennent d'Italie, où quelque 400 d'entre eux vivent dans les<br />

Abruzzes, au nord de Rome.<br />

Dans la vallée, tout le monde n'apprécie pas ce retour. Les vieux ont été élevés<br />

dans la peur de la "Bête" et les bergers craignent pour leur troupeau. On connaît<br />

l'appétit vorace de ces canidés. Il leur arrive de dévorer jusqu'à six kilos de viande<br />

par repas. Mais on ignore souvent qu'ils peuvent jeûner durant plusieurs jours et<br />

qu'ils n'attaquent que lorsqu'ils sont affamés.<br />

Chasseurs formidablement organisés, les loups s'arrangent pour ne pas manquer<br />

de nourriture selon la saison. En été, ils trouvent facilement de quoi s'alimenter :<br />

petits gibiers, petits rongeurs et même poissons, car ce sont aussi de bons<br />

pêcheurs. Quand les petites bêtes hibernent, les loups sont obligés de poursuivre<br />

de plus grosses proies. Leurs victimes préférées sont les animaux vivant en<br />

troupeau : élans, bisons, cerfs et, éventuellement, les moutons, les chèvres. Les<br />

loups forment alors des groupes, appelés meutes, de cinq ou six adultes et autant<br />

de petits.<br />

Dans la meute, la hiérarchie est importante. Tous respectent le couple dominant<br />

qui a seul le droit d'être parent. Les loups sont fidèles en amour. Si un autre loup<br />

veut fonder une famille, il doit quitter la meute pour une autre. Ceux qui restent<br />

sont des "oncles et tantes célibataires". Après deux mois de gestation, la louve fait<br />

naître quatre à six louveteaux chaque printemps. Allaités pendant six semaines,<br />

puis nourris par les adultes de viande rouge prémâchée, ils atteignent leur taille<br />

définitive à huit mois. Très jeunes, leur caractère se révèle. Le plus fort se fait<br />

respecter. Plus tard ce sera le chef.<br />

Texte n°25<br />

RIEZ, RIEZ C'EST BON POUR LE MORAL<br />

On vous reproche de ne penser qu'à rigoler. Tant mieux ! Répondez à ces tristes<br />

que vous vivrez plus longtemps qu'eux. Rire est excellent pour la santé, ce sont les<br />

médecins qui le disent...<br />

Mais que se passe-t-il exactement quand vous rigolez ?<br />

Dès que l'histoire drôle ou la situation cocasse est perçue par votre cerveau, c'est<br />

le branle-bas de combat quelque part dans l'hémisphère (moitié) droit. Des ordres<br />

sont donnés à toute votre musculature. D'abord au visage : les narines se dilatent,<br />

certains muscles se contractent, d'autres, comme ceux des mâchoires, se relâchent.<br />

Du coup la bouche s'ouvre : vous vous "fendez" la pêche. Votre bouche vibre si<br />

fort que vous ne pouvez plus parler. Vos cordes vocales sont agitées de<br />

contractions et sortent des sons incontrôlés.<br />

Puis cette intense activité musculaire se propage dans tout le corps, comme une<br />

onde. Le diaphragme (le muscle qui sépare le thorax de l'abdomen) se contracte,<br />

compressant les poumons. Du coup l'air en est rejeté à plus de 100 kilomètres à<br />

l'heure. Pendant un fou rire, les échanges respiratoires sont multipliés par quatre.<br />

64


Quant aux intestins, ils subissent un massage énergique des muscles du ventre. La<br />

digestion est alors facilitée. C'est peut-être pourquoi les bouffons du Moyen-Âge<br />

étaient chargés de faire rire pendant les repas, au point que, sans contrôle possible,<br />

certains en pissaient de rire.<br />

Presque tout votre corps est soumis à ce véritable tremblement de terre : c'est un<br />

réflexe physique incontrôlable. Certains veinards ont même les pouces de pieds<br />

qui s'agitent frénétiquement. D'autres, moins chanceux, pissent de rire.<br />

Bref, c'est une succession de contractions et de relâchements de tout votre corps<br />

qui apporte autant de détente que la course à pied ou le tennis. Une minute de rire<br />

procure autant de bien-être que si vous aviez fait trois quarts d'heure de relaxation.<br />

Alors tenez-vous les côtes, riez aux larmes, à gorge déployée, ou encore à ventre<br />

déboutonné.<br />

Texte n°26<br />

Un ours, je suis pourtant un ours !<br />

L'automne est venu. Les feuilles jaunissent et quittent leurs branches. L'ours<br />

regarde les oies sauvages qui s'envolent vers le Sud. "Il va bientôt neiger", se ditil.<br />

Soudain, une grande fatigue l'envahit. Il s'achemine vers sa caverne préférée,<br />

faisant crisser sous ses pas le tapis de feuilles mortes. Dans la douce chaleur de<br />

son abri, il ne tarde pas à s'endormir. Comme tous les ours, il passera l'hiver dans<br />

un profond sommeil. Qu'importe alors qu'il vente ou qu'il neige !<br />

Mais voici que surgissent des hommes armés d'outils. Ils abattent les arbres. Tous<br />

les arbres, l'un après l'autre. Chaque jour, de nouvelles équipes débarquent des<br />

camions. Entre les machines et les grues, une usine s'élève au coeur de la forêt. Le<br />

gel rend le travail des ouvriers dur et pénible.<br />

Puis revient le printemps. Au fond de son antre, l'ours sort lentement de son<br />

sommeil. Après une nuit aussi longue, il n'est pas facile de se réveiller... La<br />

lumière l'éblouit. "Je dois encore rêver", pense-t-il. Il se frotte les paupières. Mais<br />

non, ses yeux ne l'ont pas trompé : la forêt a bel et bien disparu !<br />

L'ours bâille, s'étire, bâille encore. Il se traîne jusqu'à la sortie de la caverne.<br />

L'ours regarde les bâtiments sans comprendre. Un surveillant passe ; il<br />

l'apostrophe : "Eh ! toi, au travail !" "Je vous demande pardon, mais je suis un<br />

ours, moi !"<br />

"Ah ! oui, un ours ! Je m'en vais te dire ce que tu es : un sale paresseux, mal rasé<br />

!" Et il emmène l'ours chez le chef du personnel.<br />

Texte n°27<br />

Le loup revient en France<br />

L'affaire commence le 4 novembre 1992. Ce jour-là, les gardes du parc du<br />

Mercantour arpentent la montagne pour compter les mouflons et les chamois. L'un<br />

d'eux suit à la jumelle un groupe de chamois lorsqu'il remarque la silhouette d'un<br />

chien assis. Puis celle d'un autre. Mais les deux bêtes ont les gestes lents, souples,<br />

65


mesurés. Le garde comprend qu'il s'agit de loups venus de l'Italie toute proche. Le<br />

loup est de retour ! Il avait complètement disparu du territoire français depuis<br />

environ quarante ans. Autrefois, il hantait nos forêts et celles de tout l'hémisphère<br />

nord. Entre l'homme et lui, ce n'était pas le grand amour : Buffon, un savant du<br />

18è siècle, lui trouvait "la mine basse, l'aspect sauvage, la voix effrayante, l'odeur<br />

insupportable, le naturel pervers, les moeurs féroces." Bref : c'était l'ennemi public<br />

numéro 1.<br />

Cruellement chassés dans tous les pays, les loups ont quand même survécu. À<br />

présent, ils ont besoin de grands espaces et de lois pour les protéger, comme en<br />

Italie. En vingt ans, le nombre de loups a doublé dans ce pays où ils sont environ<br />

400 aujourd'hui.<br />

C'est en cherchant de nouveaux territoires de chasse que des loups italiens ont<br />

passé la frontière et choisi le parc du Mercantour. On pense qu'ils sont au moins<br />

six. Dans leur menu, ni petits chaperons rouges ni mères-grands. Mais une<br />

préférence marquée pour le gibier sauvage du parc. S'ils emportent parfois une<br />

brebis en guise d'amuse-gueule, les humains, eux, ne risquent rien. À l'approche<br />

des promeneurs à deux pattes, les loups détalent comme des lapins. Depuis<br />

longtemps, ils ont appris qu'il ne faut pas se jeter dans la gueule de l'homme.<br />

Texte n°28<br />

Louis Jouvet : un très très grand acteur<br />

Louis Jouvet est l'un des plus grands acteurs de cinéma français... et pourtant, il<br />

n'aimait pas le cinéma. S'il acceptait des rôles au cinéma, c'était avant tout pour<br />

gagner de l'argent. Sa vraie passion restait le théâtre. À 8 ans, il découvre les<br />

pièces de Molière. Mais ses parents ne veulent pas entendre parler d'un métier<br />

d'acteur pour leur fils : il sera pharmacien. Et en plus il bégaye ! À 23 ans, il<br />

désobéit et devient acteur de théâtre. Ce qui ne l'empêche pas de tourner dans 34<br />

films, ce qu'il appelait de manière méprisante du "théâtre en boîte".<br />

Celui qui l'a vu une seule fois à l'écran ne peut oublier son profil en lame de<br />

couteau, son regard exorbité, et le ton monocorde avec lequel il débite des<br />

répliques cinglantes. Pour Louis Jouvet, jouer la comédie est d'abord une histoire<br />

de beau langage. Avec lui, pas de larmes au coin de l'œil, pas de grands gestes<br />

déclamatoires, mais des syllabes sur lesquelles il insiste, des virgules qu'il<br />

renforce, des groupes de mots qu'il dit d'un seul trait. Ces répliques, il les lâche<br />

avec un rythme très précis (un peu comme on récite des tables de multiplication) :<br />

par exemple, il envoie d'un trait un long bout de phrase, puis il marque un silence,<br />

et lâche une chute courte et cinglante.<br />

Texte n°29<br />

LES DAUPHINS<br />

Un bébé dauphin est-il content de naître ?<br />

66


Le cordon ombilical s'est déchiré au moment où s'achevait la naissance, en sorte<br />

qu'il ne peut plus respirer. Il se sent étouffer ; que va-t-il devenir ? Il bat de la<br />

queue, s'agite en tous sens dans l'eau froide. Heureusement sa mère est là ; elle<br />

passe en dessous de lui, et, d'un coup de museau, elle le pousse vers la surface.<br />

Saisi, le petit veut ouvrir la bouche, les narines ; heureusement il est au-dessus de<br />

la surface et, pour la première fois, il remplit ses poumons de l'air pur du large. En<br />

le poussant de nouveau hors de l'eau trois ou quatre fois de suite, sa mère lui fait<br />

comprendre qu'il suffit de passer la tête au-dessus de la surface pour respirer. Il<br />

flotte facilement.<br />

Il se réchauffe ; d'ailleurs, elle n'est pas si froide, cette eau claire et limpide ! Et<br />

comme c'est amusant ! En battant de la queue, on avance ; en courbant le corps, à<br />

gauche ou à droite, on tourne ; en baissant le museau, on s'enfonce ; mais il ne<br />

faut pas oublier de donner de temps en temps un grand coup de queue, pour sauter<br />

hors de l'eau et respirer le grand air. Tout cela est un peu fatiguant ; alors on se<br />

laisse doucement flotter à la surface. D'ailleurs la mère veille, et pousse hors de<br />

l'eau la tête du petit pour qu'il respire mieux.<br />

Texte n°30<br />

Arc-en-ciel, le cocktail magique<br />

L'arc-en-ciel fascine. Les anciens le craignaient, nous, nous tentons de<br />

l'expliquer...<br />

Un arc-en-ciel, c'est presque aussi rare qu'un trèfle à quatre feuilles. Normal, on ne<br />

peut le contempler qu'après une averse lorsque le soleil recommence à briller. En<br />

effet, il faut réunir deux conditions qui semblent contradictoires : la présence de<br />

gouttes de pluie et celle de rayons de soleil.<br />

Pour comprendre cet étrange phénomène, il faut d'abord se souvenir d'une<br />

expérience très simple. Quand vous regardez une paille trempée dans un verre<br />

d'eau, vous avez, sans doute, déjà remarqué qu'elle semble cassée au niveau de la<br />

surface de l'eau : on appelle cela la réfraction. Car les rayons de lumière qui ont<br />

l'habitude de voyager en ligne droite, sont déviés lorsqu'ils passent de l'air à l'eau.<br />

Lorsque le rayon de soleil traverse la gouttelette, c'est pareil : il change de<br />

direction. Cette lumière du soleil que nous imaginons incolore, contient en réalité<br />

toutes les couleurs. À l'intérieur de la goutte, ces couleurs suivent donc un trajet<br />

différent. La goutte d'eau dévie certaines couleurs plus que d'autres qui ressortent<br />

séparément. Du violet au rouge en passant par l'indigo, le bleu, le vert, le jaune,<br />

l'orangé. Le résultat final est un arc coloré dans le ciel.<br />

Mais attention, pour apercevoir un arc-en-ciel, il faut tourner le dos au soleil et<br />

regarder les gouttes d'eau.<br />

67


2.3. Troisième type d’exercice : les triplets<br />

La description du déroulement se trouve dans le tome I au chapitre 13.<br />

Les trois phrases sont précédé d’un mot qui correspond au mot cible de la<br />

passation.<br />

surpris<br />

Je fus surpris de voir une lueur vers l'extrémité de l'île où j'avais déjà observé que les Sauvages étaient venus.<br />

Je fus surpris de voir une lueur derrière l'extrémité de l'île où j'avais déjà observé que les Sauvages étaient venus.<br />

Je fus surpris de voir une lueur verdatre illuminer l'extrémité de l'île où j'avais déjà observé que les Sauvages étaient venus.<br />

égouts<br />

Les égouts sont à l'air libre et les déchets s'amoncellent dans les rues.<br />

Les égouts sont à l'air libre donc les déchets s'amoncellent dans les rues.<br />

Les égouts sont à l'air libre sans que les déchets s'amoncellent dans les rues.<br />

chantaient<br />

Ils chantaient une chanson triste où il était question d'un tigre qui dévorait une jeune fille aimée de tous.<br />

Ils chantaient une chanson triste qui parlait d'un tigre dévorant une jeune fille aimée de tous.<br />

Ils chantaient une chanson triste évoquant un tigre qui dévorait une jeune fille aimée de tous.<br />

va<br />

Il va dans une école où il n'y a que des enfants de "bonne famille".<br />

Il va dans une école qui ne reçoit des enfants de "bonne famille".<br />

Il va dans une école ouverte pour les enfants de "bonne famille".<br />

facile<br />

Il n'est pas facile de se réveiller après une nuit aussi longue.<br />

Il n'est pas facile de se réveiller durant une nuit aussi longue.<br />

Il n'est pas facile de se réveiller et une nuit aussi longue nous repose.<br />

fonctionne<br />

Le dessin animé fonctionne toujours sur le principe qui stipule.<br />

Le dessin animé fonctionne toujours selon le principe qui stipule.<br />

Le dessin animé fonctionne toujours et le principe qui stipule.<br />

pirate<br />

Un bon pirate se doit de sentir fort car seuls les cinglés se lavent.<br />

Un bon pirate se doit de sentir fort et seuls les cinglés se lavent.<br />

Un bon pirate se doit de sentir fort sauf les cinglés qui se lavent.<br />

vie<br />

On pense que la vie est belle malgré quelques coups durs qui ne sont jamais que passagers.<br />

On pense que la vie est belle hormis quelques coups durs qui ne sont jamais que passagers.<br />

On pense que la vie est belle et les quelques coups durs qui ne sont jamais que passagers.<br />

expulsent<br />

Pour respirer, les cétacés expulsent l'air vicié par leur évent.<br />

Pour respirer, les cétacés expulsent l'air vicié avec leur évent.<br />

Pour respirer, les cétacés expulsent l'air vicié et inspirent par leur évent.<br />

Massif<br />

Nous sommes dans le Massif Central dont le plus haut sommet est le puy de Sancy, à 1885 m.<br />

Nous sommes dans le Massif Central qui a pour plus haut sommet le puy de Sancy, à 1885 m.<br />

Nous sommes dans le Massif Central et le plus haut sommet est le puy de Sancy, à 1885 m.<br />

souviens<br />

Je me souviens du jour où il m'avait tellement parlée...<br />

Je me souviens du jour dont il m'avait tellement parlée ...<br />

Je me souviens du jour bleuté, avec cette atmosphère...<br />

bâtiment<br />

La serre est un bâtiment couvert qui laisse passer la lumière par des verres ou du plastique.<br />

La serre est un bâtiment couvert où la lumière peut passer par des verres ou du plastique.<br />

La serre est un bâtiment couvert laissant passer la lumière par des verres ou du plastique.<br />

68


doivent<br />

Comme nous, ils doivent lutter contre le froid, le vent et les intempéries qui les retardent.<br />

Comme nous, ils doivent lutter dans le froid, le vent et les intempéries qui les retardent.<br />

Comme nous, ils doivent lutter mais le froid, le vent et les intempéries les retardent.<br />

devenus<br />

Ils étaient devenus des personnes âgées mais toutes dotées d'une humanité propre.<br />

Ils étaient devenus des personnes âgées et toutes dotées d'une humanité propre.<br />

Ils étaient devenus des personnes âgées qui étaient toutes dotées d'une humanité propre.<br />

livres<br />

Ce sont des livres qu'on ne peut plus lire parce que plusieurs pages ont été déchirées.<br />

Ce sont des livres qu'on ne peut plus lire comme plusieurs pages ont été déchirées.<br />

Ce sont des livres qu'on ne peut plus lire, plusieurs de leurs pages ont été déchirées.<br />

surgirent<br />

Deux hommes surgirent, le visage masqué par un bas de nylon noir.<br />

Deux hommes surgirent, le visage masqué avec un bas de nylon noir.<br />

Deux hommes surgirent, le visage masqué, et ils nous mirent à terre.<br />

voulait<br />

Il ne voulait plus me servir comme je lui avais dit que sa viande sentait les pieds.<br />

Il ne voulait plus me servir depuis que je lui avais dit que sa viande sentait les pieds.<br />

Il ne voulait plus me servir de sa viande qui sentait les pieds.<br />

parcourent<br />

Ils parcourent de grandes distances, pendant la saison sèche, à la recherche de nouveaux pâturages.<br />

Ils parcourent de grandes distances, après la saison sèche, à la recherche de nouveaux pâturages.<br />

Ils parcourent de grandes distances, puis profitent de la saison sèche pour chercher des pâturages.<br />

cordes<br />

Elle se fait les cordes vocales dont elle aura besoin pour crier plus tard quand elle aura faim.<br />

Elle se fait les cordes vocales qui lui serviront pour crier plus tard quand elle aura faim.<br />

Elle se fait les cordes vocales et elles s'en servira pour crier plus tard quand elle aura faim.<br />

interdit<br />

Il est interdit de freiner et il faut faire très attention de ne pas se retourner dans les virages.<br />

Il est interdit de freiner mais il faut faire très attention de ne pas se retourner dans les virages.<br />

Il est interdit de freiner dans les virages où il ne faut faire très attention de ne pas se retourner.<br />

demande<br />

Je me demande si j'ai commencé cette histoire en l'appelant bêtement Julie.<br />

Je me demande pourquoi j'ai commencé cette histoire en l'appelant bêtement Julie.<br />

Je me demande quelle histoire j'ai commencé en l'appelant bêtement Julie.<br />

candidat<br />

Le candidat n'a-t-il pas laissé trop de temps dans les palais dorés et un peu confinés de la République ?<br />

Le candidat n'a-t-il pas laissé trop de temps hors les palais dorés et un peu confinés de la République ?<br />

Le candidat n'a-t-il pas laissé trop de temps, trop d'énergie et trop de paroles dans les palais dorés et un peu confinés de la<br />

République ?<br />

sont<br />

Les essuie-glaces sont inefficaces contre un nuage de moustiques...<br />

Les essuie-glaces sont inefficaces face à un nuage de moustiques...<br />

Les essuie-glaces sont inefficaces quand on rencontre un nuage de moustiques...<br />

petit<br />

Ce petit vieux qui avait la barbe en pointe.<br />

Ce petit vieux dont on voyait la barbe en pointe.<br />

Ce petit vieux avec la barbe en pointe.<br />

était<br />

La tante Mélina était une très vieille femme, qui avait une bouche sans dents et<br />

La tante Mélina était une très vieille femme, dont la bouche n'avait pas de dents et<br />

La tante Mélina était une très vieille femme, et sa bouche n'avait pas de dents et<br />

obligés<br />

Les gens sont obligés de porter des masques pour se protéger des gaz toxiques.<br />

69


Les gens sont obligés de porter des masques afin de se protéger des gaz toxiques.<br />

Les gens sont obligés de porter des masques quand les gaz toxiques surgissent.<br />

était<br />

Luonnotar était le nom de cette géante dont le corps étendu creusa l'océan<br />

Luonnotar était le nom de cette géante qui creusa l'océan avec son corps étendu<br />

Luonnotar était le nom de cette géante donnant à l'océan son corps étendu<br />

emmène<br />

Et il emmène l'homme chez le chef du personnel.<br />

Et il emmène l'homme devant le chef du personnel.<br />

Et il emmène l'homme voir le chef du personnel.<br />

mot<br />

Pâques est un mot hébreu lequel veut dire "passage".<br />

Pâques est un mot hébreu qui veut dire "passage".<br />

Pâques est un mot hébreu voulant dire "passage".<br />

ne<br />

Si on ne les cuit pas dans un plat beurré, elles se conservent très bien.<br />

Si on ne les cuit pas avec un plat beurré, elles se conservent très bien.<br />

Si on ne les cuit pas trop longtemps, elles se conservent très bien.<br />

atelier<br />

Son atelier est un carrefour où se retrouvent les jeunes artistes de talent.<br />

Son atelier est un carrefour qui regroupe les jeunes artistes de talent.<br />

Son atelier est un carrefour ouvert pour les jeunes artistes de talent.<br />

cette<br />

La brutalité de cette décision concernant les enfants galvanisa notre énergie.<br />

La brutalité de cette décision envers les enfants galvanisa notre énergie.<br />

La brutalité de cette décision qui concernait les enfants galvanisa notre énergie.<br />

chercher<br />

Il part chercher de l'eau à la source de l'autre côté du vallon.<br />

Il part chercher de l'eau dans la source de l'autre côté du vallon.<br />

Il part chercher de l'eau car la source est de l'autre côté du vallon.<br />

sont<br />

Ce ne sont pas les clubs et les ateliers qui manquent.<br />

Ce ne sont pas les clubs ou les ateliers qui manquent.<br />

Ce ne sont pas les clubs qui ont des ateliers qui manquent.<br />

mis<br />

Ils se sont mis à commercer lorsque les récoltes ont excédé leurs besoins.<br />

Ils se sont mis à commercer puisque les récoltes ont excédé leurs besoins.<br />

Ils se sont mis à commercer avec les récoltes qui ont excédé leurs besoins.<br />

contraire<br />

Le cerveau, au contraire, s'use lorsque l'on ne s'en sert pas.<br />

Le cerveau, au contraire, s'use si l'on ne s'en sert pas.<br />

Le cerveau, au contraire, s'use de ne pas s'en servir.<br />

en<br />

Il resta couché en le tenant embrassé puis il prit le petit chien entre ses pattes.<br />

Il resta couché en le tenant embrassé et il prit le petit chien entre ses pattes.<br />

Il resta couché en le tenant embrassé à l'intérieur de ses pattes et il le prit dans<br />

petit<br />

On va au petit trot dans la forêt après avoir tourné au manège.<br />

On va au petit trot dans la forêt sans avoir tourné au manège.<br />

On va au petit trot dans la forêt qui jouxte le manège.<br />

temps<br />

Là-bas, il retrouve enfin le temps de travailler malgré un emploi du temps chargé.<br />

Là-bas, il retrouve enfin le temps de travailler selon un emploi du temps chargé.<br />

Là-bas, il retrouve enfin le temps de travailler et n'a plus un emploi du temps chargé.<br />

un<br />

C'est un travail colossal qui demande plusieurs années de réalisation.<br />

C'est un travail colossal dont on n'envisage pas encore la réalisation.<br />

70


C'est un travail colossal et il demandera plusieurs années de réalisation.<br />

découvre<br />

Valjean découvre le mouchard Javert déguisé parmi les insurgés.<br />

Valjean découvre le mouchard Javert déguisé avec les insurgés.<br />

Valjean découvre le mouchard Javert déguisé qui accompagne les insurgés.<br />

augmentait<br />

La population augmentait donc très vite, car il y avait un fort excédent de naissances sur les décès.<br />

la population augmentait donc très vite, et il y avait un fort excédent de naissances sur les décès.<br />

la population augmentait donc très vite, à cause d'un fort excédent de naissances sur les décès.<br />

sacs<br />

Les sacs trop petits et les armoires déglinguées laissent peu de place pour leurs effets personnels.<br />

Les sacs trop petits ou les armoires déglinguées laissent peu de place pour leurs effets personnels.<br />

Les sacs trop petits dans les armoires déglinguées laissent peu de place pour leurs effets personnels.<br />

remarquer<br />

Nous pouvons remarquer les caractères suivants si nous examinons un moineau.<br />

Nous pouvons remarquer les caractères suivants quand nous examinons un moineau.<br />

Nous pouvons remarquer les caractères suivants à l'examen d'un moineau de la région.<br />

en<br />

À quinze ans, il part en apprentissage chez un marbrier de Dijon qui l'accueille.<br />

À quinze ans, il part en apprentissage avec un marbrier de Dijon qui l'accueille.<br />

À quinze ans, il part en apprentissage et un marbrier de Dijon l'accueille.<br />

empêchera<br />

Cela n'empêchera pas Rodin de lui confier, cette même année, la direction de son atelier.<br />

Cela n'empêchera pas Rodin pour lui confier la direction de son atelier, de modifer son plan de travail.<br />

Cela n'empêchera pas Rodin qui voulait lui confier son atelier, de commencer sa sculture.<br />

retiennent<br />

Des salles entières retiennent leur souffle lorsque son archet court sur son violon.<br />

Des salles entières retiennent leur souffle quand son archet court sur son violon.<br />

Des salles entières retiennent leur souffle lors du déplacement de son archet sur son violon.<br />

notre<br />

Le matin, on avale notre petit déjeuner, avant que Julia arrive.<br />

Le matin, on avale notre petit déjeuner, dès que Julia arrive.<br />

Le matin, on avale notre petit déjeuner, avant l'arrivée de Julia.<br />

heures<br />

Il passa des heures merveilleuses parmi les fleurs et les oiseaux.<br />

Il passa des heures merveilleuses grâce aux fleurs et aux oiseaux.<br />

Il passa des heures merveilleuses lui rappelant les fleurs et les oiseaux.<br />

est<br />

À l'est, il est prolongé par les grands déserts d'Arabie et d'Iran.<br />

À l'est, il est prolongé de grands déserts d'Arabie et d'Iran.<br />

À l'est, il est prolongé et protégé par les grands déserts d'Arabie et d'Iran.<br />

musiques<br />

J'ai toujours écouté les musiques les plus diverses pendant mes voyages.<br />

J'ai toujours écouté les musiques les plus diverses durant mes voyages.<br />

J'ai toujours écouté les musiques les plus diverses mais mes voyages.<br />

engouffrèrent<br />

Ils s'engouffrèrent dans un couloir sombre, où l'écho de leur course résonna longuement.<br />

Ils s'engouffrèrent dans un couloir sombre, dont on ne voyant pas le bout.<br />

Ils s'engouffrèrent dans un couloir sombre, oublié de tous depuis bien longtemps.<br />

habitants<br />

Bien des d'habitants souffrent de malnutrition et ils n'ont pas accès à l'eau potable.<br />

Bien des d'habitants souffrent de malnutrition car ils n'ont pas accès à l'eau potable.<br />

Bien des d'habitants souffrent de malnutrition, ils n'ont pas accès à l'eau potable.<br />

vedette<br />

La télévision met en vedette l'individu alors que le rugby est un sport collectif.<br />

La télévision met en vedette l'individu bien que le rugby est un sport collectif.<br />

La télévision met en vedette l'individu qui pratique est un sport collectif : le rugby.<br />

71


fut<br />

Ce fut une époque tragique et un moment mystérieux pour Jody.<br />

Ce fut une époque tragique mais pas un moment mystérieux pour Jody.<br />

Ce fut une époque tragique où Jody vécut un moment mystérieux.<br />

vécut<br />

Le petit chien vécut une année entière dans la cage du lion.<br />

Le petit chien vécut une année entière devant la cage du lion.<br />

Le petit chien vécut une année entière loin de la cage du lion.<br />

constaté<br />

Qu'avez-vous constaté de particulier lors de vos expériences de survie ?<br />

Qu'avez-vous constaté de particulier durant vos expériences de survie ?<br />

Qu'avez-vous constaté de particulier lorsque vous expérimentiez la survie ?<br />

ne<br />

Je ne sais pas si Joachim a donné un coup de pied à Clotaire.<br />

Je ne sais pas pourquoi Joachim a donné un coup de pied à Clotaire.<br />

Je ne sais pas où Joachim a donné un coup de pied à Clotaire.<br />

fendait<br />

Le bateau fendait les vagues tandis que l'air se chargea d'embruns.<br />

Le bateau fendait les vagues alors que l'air se chargea d'embruns.<br />

Le bateau fendait les vagues qui chargeaient l'air d'embruns.<br />

est<br />

Ce n'est pas un hasard si Cézanne a peint tant de maisons.<br />

Ce n'est pas un hasard que Cézanne ait peint tant de maisons.<br />

Ce n'est pas un hasard de voir Cézanne peindre tant de maisons.<br />

est<br />

Le tube néon est un tube ouvragé par le souffleur à la demande du client.<br />

Le tube néon est un tube ouvragé chez le souffleur à la demande du client.<br />

Le tube néon est un tube ouvragé et le souffleur suit la demande du client.<br />

et<br />

J'ai pris le fil et l'aiguille et j'ai recousu le plus vite possible et le plus soigneusement possible.<br />

J'ai pris le fil et l'aiguille lorsque j'ai recousu le plus vite possible et le plus soigneusement possible.<br />

J'ai pris le fil et l'aiguille pour recoudre le plus vite possible et le plus soigneusement possible.<br />

montre<br />

Il ne montre pas de soins particuliers pour sa maison.<br />

Il ne montre pas de soins particuliers envers sa maison.<br />

Il ne montre pas de soins particuliers ni d'attentions à sa maison.<br />

échanges<br />

Les échanges respiratoires, pendant un fou rire, sont multipliés par quatre.<br />

Les échanges respiratoires, durant un fou rire, sont multipliés par quatre.<br />

Les échanges respiratoires, quand on a un fou rire, sont multipliés par quatre.<br />

forêt<br />

C'était beau, une forêt pleine de tables que l'on pouvait élever ou abaisser.<br />

C'était beau, une forêt pleine de tables où l'on pouvait s'élever ou s'abaisser.<br />

C'était beau, une forêt pleine de tables élevée ou abaissée qui servait à.<br />

protègent<br />

Ils se protègent des gaz toxiques et de la poussière contenue dans l'air.<br />

Ils se protègent des gaz toxiques ou de la poussière contenue dans l'air.<br />

Ils se protègent des gaz toxiques qui sont comme la poussière de l'air.<br />

nécessaire<br />

C'est donc nécessaire pour l'oiseau qui accorde une place importante à sa voilure.<br />

C'est donc nécessaire pour l'oiseau dont la voilure a une place très importante.<br />

C'est donc nécessaire pour l'oiseau car sa voilure a une place très importante.<br />

sortir<br />

C'est une épreuve de sortir dans le froid après avoir été longtemps au chaud.<br />

C'est une épreuve de sortir dans le froid sans avoir été longtemps au chaud.<br />

C'est une épreuve de sortir dans le froid plutôt que de rester au chaud.<br />

72


dizaines<br />

Il y eut des dizaines de milliers de morts parmi les communards.<br />

Il y eut des dizaines de milliers de morts chez les communards.<br />

Il y eut des dizaines de milliers de morts dont bien des communards.<br />

pull-over<br />

Tu mets un pull-over de laine lorsque tu sors te promener.<br />

Tu mets un pull-over de laine quand tu sors te promener.<br />

Tu mets un pull-over de laine pour sortir te promener.<br />

fait<br />

Il y fait 20 degrés, alors que la température d'une grotte ne dépasse jamais 10 à 15 degrés.<br />

Il y fait 20 degrés, quand la température d'une grotte ne dépasse jamais 10 à 15 degrés.<br />

Il y fait 20 degrés, loin de la température d'une grotte qui ne dépasse jamais 10 à 15 degrés.<br />

moment<br />

Je menais moi-même à ce moment-là une vie solitaire malgré mon jeune âge.<br />

Je menais moi-même à ce moment-là une vie solitaire pour mon jeune âge.<br />

Je menais moi-même à ce moment-là une vie solitaire que mon jeune âge aggravait.<br />

est<br />

Il est là-bas, derrière les mers, prisonnier des Anglais.<br />

Il est là-bas, dans une lointaine île, prisonnier des Anglais.<br />

Il est là-bas, loin de nous, prisonnier des Anglais.<br />

animaux<br />

Les trafics d'animaux existent depuis que des laboratoires se sont mis à faire des expériences sur les animaux.<br />

Les trafics d'animaux existent puisque des laboratoires se sont mis à faire des expériences sur les animaux.<br />

Les trafics d'animaux existent et des laboratoires se sont mis à faire des expériences sur les animaux.<br />

contre<br />

Il les serra contre son coeur, mais il partit à la guerre.<br />

Il les serra contre son coeur, et il partit à la guerre.<br />

Il les serra contre son coeur, avant de partir à la guerre.<br />

oiseaux<br />

Les jeunes oiseaux quittaient leurs nids, et désormais ils avaient à chercher eux-mêmes leur pitance.<br />

Les jeunes oiseaux quittaient leurs nids, car désormais ils avaient à chercher eux-mêmes leur pitance.<br />

Les jeunes oiseaux quittaient leurs nids, pour désormais chercher eux-mêmes leur pitance.<br />

reconnaissons<br />

Nous ne reconnaissons aucune question concernant les travailleuses !<br />

Nous ne reconnaissons aucune question envers les travailleuses !<br />

Nous ne reconnaissons aucune question qui concernent les travailleuses !<br />

forçais<br />

Je me forçais à travailler mais je travaillais mal.<br />

Je me forçais à travailler et je travaillais mal.<br />

Je me forçais à travailler pour mal travailler.<br />

avait<br />

Il y avait une porte noire laquelle était toujours fermée à clé.<br />

Il y avait une porte noire qui était toujours fermée à clé.<br />

Il y avait une porte noire toujours fermée à clé.<br />

lieu<br />

L'inauguration a eu lieu le 31 mars 1889, juste après la fin des travaux.<br />

L'inauguration a eu lieu le 31 mars 1889, juste avant la fin des travaux.<br />

L'inauguration a eu lieu le 31 mars 1889, et la fin des travaux a eu lieu après.<br />

grizzli<br />

Le grizzli est un ours brun qui vit aux États-Unis et au Canada.<br />

Le grizzli est un ours brun qu'on peut trouver aux États-Unis et au Canada.<br />

Le grizzli est un ours brun vivant aux États-Unis et au Canada.<br />

regarder<br />

Je devais regarder ailleurs puisque je ne me souviens pas du tout d'elle.<br />

Je devais regarder ailleurs parce que je ne me souviens pas du tout d'elle.<br />

Je devais regarder ailleurs, je ne me souviens pas du tout d'elle.<br />

position<br />

73


La femme a été réduite à une position inférieure depuis des millénaires.<br />

La femme a été réduite à une position inférieure pendant des millénaires.<br />

La femme a été réduite à une position inférieure où des milliers de tâches.<br />

emprisonnent<br />

Les plumes emprisonnent une couche d'air contre la peau de l'oiseau.<br />

Les plumes emprisonnent une couche d'air près de la peau de l'oiseau.<br />

Les plumes emprisonnent une couche d'air qui protège la peau de l'oiseau.<br />

accueille<br />

Je t'accueille en criant quand tu me fais très peur.<br />

Je t'accueille en criant parce que tu me fais très peur.<br />

Je t'accueille en criant, en ayant très peur de toi.<br />

comprenait<br />

Il comprenait pourquoi les locataires du dessus se mettaient en colère dès qu'il se mettait à sortir son archet<br />

Il comprenait que les locataires du dessus se mettaient en colère dès qu'il se mettait à sortir son archet<br />

Il comprenait très bien la colère des locataires du dessus dès qu'il se mettait à sortir son archet<br />

casque<br />

Avec un minuscule casque transparent qui laissait entrevoir une sympathique frimousse,<br />

Avec un minuscule casque transparent où on apercevait une sympathique frimousse.<br />

Avec un minuscule casque transparent et une une sympathique frimousse.<br />

plus<br />

Ce chat ne fait plus que dormir pendant que les souris dansent !<br />

Ce chat ne fait plus que dormir alors que les souris dansent !<br />

Ce chat ne fait plus que dormir laissant les souris danser !<br />

bien<br />

A quoi peut bien servir un livre où il n'y a ni images, ni conversation ?"<br />

A quoi peut bien servir un livre qui n'a ni images, ni conversation ?"<br />

A quoi peut bien servir un livre sans images, ni conversation ?"<br />

certains<br />

Tu ressembles à certains camarades de ta classe, mais cela ne veut pas dire que tu es semblable à eux.<br />

Tu ressembles à certains camarades de ta classe, et cela ne veut pas dire que tu es semblable à eux.<br />

Tu ressembles à certains camarades de ta classe qui ne veulent pas être semblables aux autres.<br />

cette<br />

C'est de cette couche supplémentaire dont ils ont besoin pour se protéger des brises marines souvent frisquettes.<br />

C'est de cette couche supplémentaire qui les protége des brises marines souvent frisquettes.<br />

C'est de cette couche supplémentaire les protégeant des brises marines souvent frisquettes.<br />

préoccupation<br />

Les chaussures sont la préoccupation du soldat après la nourriture.<br />

Les chaussures sont la préoccupation du soldat avant la nourriture.<br />

Les chaussures sont la préoccupation du soldat comme la nourriture.<br />

doit<br />

On doit savoir pourquoi quand on jette quelqu'un à l'eau, il coule.<br />

On doit savoir pourquoi lorsque on jette quelqu'un à l'eau, il coule.<br />

On doit savoir pourquoi on coule au fond de l'eau.<br />

et<br />

Les produits chimiques et les substances nutritives qu'ils contiennent retournent à la terre.<br />

Les produits chimiques et les substances nutritives qui sont contenues dans la terre seont toxiques.<br />

Les produits chimiques et les substances nutritives contenues dans la terre restent toxiques.<br />

étonnant<br />

Cela n'est pas étonnant, car très peu d'habitants des pays en voie de développement ont une voiture<br />

Cela n'est pas étonnant, car très peu d'habitants de ces pays en voie de développement ont une voiture<br />

Cela n'est pas étonnant, car très peu d'habitants de ces pays ont une voiture.<br />

aplatit<br />

L'infirmière s'aplatit les bras en croix contre le mur et fit lentement non de la tête.<br />

L'infirmière s'aplatit les bras en croix face au mur et fit lentement non de la tête.<br />

L'infirmière s'aplatit les bras en croix contre le mur et fit lentement non de la tête.<br />

la<br />

À Athènes, la ville où Hipposthène est né, l'éducation physique et sportive commence à l'âge de 12 ans.<br />

74


À Athènes, la ville qui a vu la naissance d'Hipposthène, l'éducation physique et sportive commence à l'âge de 12 ans.<br />

À Athènes, la ville de la naissance d'Hipposthène, l'éducation physique et sportive commence à l'âge de 12 ans.<br />

embêtant<br />

C'est embêtant car j'étais assez bavard avant, et parce que cette affaire me donne un air triste.<br />

C'est embêtant parce que j'étais assez bavard avant, et parce que cette affaire me donne un air triste.<br />

C'est embêtant d'avoir été assez bavard avant, et parce que cette affaire me donne un air triste.<br />

enfants<br />

En hurlant, les enfants se précipitèrent vers la première porte venue qui était fermée.<br />

En hurlant, les enfants se précipitèrent par la première porte venue qui était fermée.<br />

En hurlant, les enfants se précipitèrent mais la première porte venue était fermée.<br />

réussit<br />

Il réussit à s'évader et il rachète la petite Cosette au couple d'aubergistes.<br />

Il réussit à s'évader puisqu'il rachète la petite Cosette au couple d'aubergistes.<br />

Il réussit à s'évader pour racheter la petite Cosette au couple d'aubergistes.<br />

flammes<br />

Ces flammes magiques qui éloignaient les bêtes fauves et qui réchauffaient les hommes, ils les conservaient<br />

Ces flammes magiques que les bêtes fauves craignaient et qui réchauffaient les hommes, ils les conservaient<br />

Ces flammes magiques éloignant les bêtes fauves et réchauffant les hommes, ils les conservaient<br />

traîna<br />

Il traîna un cageot vers la fenêtre de la salle à manger et grimpa dessus.<br />

Il traîna un cageot jusqu'à la fenêtre de la salle à manger et grimpa dessus.<br />

Il traîna un cageot trop près de la fenêtre de la salle à manger.<br />

jusque<br />

L'eau chaude est canalisée jusque dans les villes pour chauffer les maisons.<br />

L'eau chaude est canalisée jusque dans les villes afin de chauffer les maisons.<br />

L'eau chaude est canalisée jusque dans les villes et chauffe les maisons.<br />

amoureux<br />

Il était amoureux de la belle Esmaralda laquelle jonglait et dressait les chèvres.<br />

Il était amoureux de la belle Esmaralda qui jonglait et dressait les chèvres.<br />

Il était amoureux de la belle Esmaralda jongleuse et dresseuse de chèvres.<br />

dormait<br />

Il dormait dans une case dont la porte était restée ouverte.<br />

Il dormait dans une case où la porte était restée ouverte<br />

Il dormait dans une case et sa porte était restée ouverte.<br />

père<br />

Mon père râle parce que sa moyenne est fichue.<br />

Mon père râle car sa moyenne est fichue.<br />

Mon père râle de sa moyenne qui est fichue.<br />

joué<br />

Baki et Paned ont joué tout l'après-midi après avoir avalé figues et oignons.<br />

Baki et Paned ont joué tout l'après-midi sans avoir avalé ni figue ni oignon.<br />

Baki et Paned ont joué tout l'après-midi et ont avalé figues et oignons.<br />

improviser<br />

Tu peux improviser des emporte-pièces avec les objets usuels de cuisine : verres renversés, boîtes<br />

Tu peux improviser des emporte-pièces sans les objets usuels de cuisine : verres renversés, boîtes<br />

Tu peux improviser des emporte-pièces et les objets usuels de cuisine te seront alors utiles.<br />

être<br />

Je ne peux pas être mauvaise élève après avoir été admise provisoirement au lycée.<br />

Je ne peux pas être mauvaise élève sans avoir été admise provisoirement au lycée.<br />

Je ne peux pas être mauvaise élève et être admise provisoirement au lycée.<br />

sont<br />

Les esquimaux sont descendus vers les régions habitées par notre civilisation.<br />

Les esquimaux sont descendus dans les régions habitées par notre civilisation.<br />

Les esquimaux sont descendus et ont habités nos régions.<br />

Renard<br />

Maître Renard disait à son épouse, dès que la nuit tombait :<br />

Maître Renard disait à son épouse, lorsque la nuit tombait :<br />

75


Maître Renard disait à son épouse, à la tombée de la nuit :<br />

accompagnaient<br />

Elle les accompagnaient chaque d'après-midi lors de leur promenade au cimetière.<br />

Elle les accompagnaient chaque d'après-midi pendant leur promenade au cimetière.<br />

Elle les accompagnaient chaque d'après-midi lorsque elles allaient au cimetière.<br />

superbe<br />

Il achète ainsi une superbe chienne dont le grand-père était champion du monde d'attelage.<br />

Il achète ainsi une superbe chienne qui avait un grand-père champion du monde d'attelage.<br />

Il achète ainsi une superbe chienne et son grand-père était champion du monde d'attelage.<br />

pas<br />

N'est-ce pas peut-être que les bouffons du Moyen-Âge étaient chargés de faire rire pendant les repas.<br />

N'est-ce pas peut-être pourquoi les bouffons du Moyen-Âge étaient chargés de faire rire pendant les repas.<br />

N'est-ce pas peut-être les bouffons du Moyen-Âge qui étaient chargés de faire rire pendant les repas.<br />

travail<br />

Ce travail colossal qui demande plusieurs années de réalisation et des centaines d'illustrateurs.<br />

Ce travail colossal dont plusieurs années de réalisation et des centaines d'illustrateurs.<br />

Ce travail colossal demandant plusieurs années de réalisation et des centaines d'illustrateurs.<br />

saute<br />

Le tyrannosaure saute le cours d'eau et fond sur le jeune animal à une vitesse voisine de 30 km/h.<br />

Le tyrannosaure saute le cours d'eau car il fond sur le jeune animal à une vitesse voisine de 30 km/h.<br />

Le tyrannosaure saute le cours d'eau pour rattraper le jeune animal à une vitesse voisine de 30 km/h.<br />

bras<br />

Il entra, les bras chargés de linge qui sentait encore le frais.<br />

Il entra, les bras chargés de linge où se sentait encore le frais.<br />

Il entra, les bras chargés de linge car il sentait que le frais allait tomber.<br />

encore<br />

Le soleil devient encore plus dangereux lorsque la couche d'ozone s'amincit.<br />

Le soleil devient encore plus dangereux comme la couche d'ozone s'amincit.<br />

Le soleil devient encore plus dangereux avec l'amincissement de la couche d'ozone.<br />

plongeon<br />

Le plongeon brutal dans l'eau enlève la boue et la poussière.<br />

Le plongeon brutal sous l'eau enlève la boue et la poussière.<br />

Le plongeon brutal qui peut enlèver la boue et la poussière.<br />

phares<br />

La lumière des phares efface son visage durant une ou deux secondes.<br />

La lumière des phares efface son visage pendant une ou deux secondes.<br />

La lumière des phares efface son visage et on ne peut plus le voir.<br />

notre<br />

Et notre fille cavale après un homme masqué qui peut être dangereux !<br />

Et notre fille cavale vers un homme masqué qui peut être dangereux !<br />

Et notre fille cavale et cherche un homme masqué qui peut être dangereux !<br />

façon<br />

C'est la façon la plus simple de se mouiller les plumes avant de les lisser.<br />

C'est la façon la plus simple pour se mouiller les plumes avant de les lisser.<br />

C'est la façon la plus simple qu'ont trouvé les oiseaux de se lisser les plumes.<br />

étions<br />

Elle a dit que nous étions des exemples pour les autres qui étaient des petits sauvages.<br />

Elle a dit que nous étions des exemples pour les autres dont on ne savaient que faire.<br />

Elle a dit que nous étions des exemples pour les autres sauvages de la classe de mer.<br />

Clervoy<br />

Jean-François Clervoy est le seul Français sur les six astronautes qui formeront l'équipage.<br />

Jean-François Clervoy est le seul Français parmi les six astronautes qui formeront l'équipage.<br />

Jean-François Clervoy est le seul Français accompagnant les six astronautes qui formeront l'équipage.<br />

poursuit<br />

On poursuit la cuisson quelques minutes après avoir ajouté du poivre.<br />

On poursuit la cuisson quelques minutes sans avoir ajouté de poivre.<br />

On poursuit la cuisson quelques minutes et on ajoute alors du poivre.<br />

76


sont<br />

Ils sont à leur charge pendant les deux premiers mois de leur existence.<br />

Ils sont à leur charge durant les deux premiers mois de leur existence.<br />

Ils sont à leur charge et les deux premiers mois de leur existence les laisse.<br />

trouvé<br />

Il a trouvé une grotte préhistorique dans laquelle on ne peut entrer qu'en passant par la mer.<br />

Il a trouvé une grotte préhistorique contre laquelle on ne peut entrer qu'en passant par la mer.<br />

Il a trouvé une grotte préhistorique dont la mer a fermé l'entrée depuis longtemps.<br />

trier<br />

Il recommença à trier les haricots après le repas de midi.<br />

Il recommença à trier les haricots avant le repas de midi.<br />

Il recommença à trier les haricots qu'on allait manger à midi.<br />

nom<br />

Le nom de la jeune fille qui mangeait des prunes...<br />

Le nom de cette jeune fille dont<br />

Le nom de la jeune fille était proche du mien...<br />

vous<br />

Mais je vous le dis quand même, parce que c'est la vérité.<br />

Mais je vous le dis quand même, quand c'est la vérité.<br />

Mais je vous le dis quand même, cette vérité.<br />

pas<br />

Je ne l'ai pas compris ce jour-là que papa ne croyait pas que l'espoir fait vivre.<br />

Je ne l'ai pas compris ce jour-là si papa ne croyait pas que l'espoir fait vivre.<br />

Je ne l'ai pas compris ce jour-là : papa ne croyait pas que l'espoir fait vivre.<br />

sans<br />

Et sans ce fichu combat contre Jimmy Battling, il serait encore sur les rings.<br />

Et sans ce fichu combat avec Jimmy Battling, il serait encore sur les rings.<br />

Et sans ce fichu combat qui l'opposa à Jimmy Battling, il serait encore sur les rings.<br />

avoir<br />

Seul un humain peut avoir un sentiment de haine envers ses geôliers.<br />

Seul un humain peut avoir un sentiment de haine pour ses geôliers.<br />

Seul un humain peut avoir un sentiment de haine que ses geôliers ressentent.<br />

chantaient<br />

Ils chantaient une chanson triste où il était question d'un dresseur de tigre<br />

Ils chantaient une chanson triste qui rappelait au dresseur de tigre<br />

Ils chantaient une chanson triste avec le dresseur de tigre et le<br />

échoué<br />

Il avait échoué à Bronxville lorsque ses engagements ne lui avaient plus permis de manger.<br />

Il avait échoué à Bronxville quand ses engagements ne lui avaient plus permis de manger.<br />

Il avait échoué à Bronxville où ses engagements ne lui avaient plus permis de manger.<br />

le<br />

J'en ai le cœur content car je pourrai tuer beaucoup d'Anglais et aller chercher mon papa de l'autre côté des mers.<br />

J'en ai le cœur content parce que je pourrai tuer beaucoup d'Anglais et aller chercher mon papa de l'autre côté des mers.<br />

J'en ai le cœur content d'aller tuer beaucoup d'Anglais et d'aller chercher mon papa de l'autre côté des mers.<br />

vivent<br />

Trop d'enfants vivent dans des conditions difficiles malgré les actions humanitaires.<br />

Trop d'enfants vivent dans des conditions difficiles sans les actions humanitaires.<br />

Trop d'enfants vivent dans des conditions difficiles que les actions humanitaires soulagent.<br />

peu<br />

C'est un peu sinistre avec les réverbères allumés et les poubelles qui débordent sur les trottoirs.<br />

C'est un peu sinistre sans les réverbères allumés et les poubelles qui débordent sur les trottoirs.<br />

C'est un peu sinistre quand les réverbères sont allumés et les poubelles débordent sur les trottoirs.<br />

Jeux<br />

Une victoire aux Jeux apporte la gloire et, d'après la légende, la vie éternelle...<br />

Une victoire aux Jeux apporte la gloire et, selon la légende, la vie éternelle...<br />

Une victoire aux Jeux apporte la gloire et, dit-on, la légende et la vie éternelle...<br />

77


sortit<br />

Il en sortit un petit bonhomme en combinaison blache.<br />

Il en sortit un petit bonhomme avec une combinaison blanche.<br />

Il en sortit un petit bonhomme habillé d'une combinaison blanche.<br />

emmène<br />

Bach m'emmène dans le passé par son style clair et ses constructions rigoureuses.<br />

Bach m'emmène dans le passé avec son style clair et ses constructions rigoureuses.<br />

Bach m'emmène dans le passé, et son style clair et ses constructions rigour<br />

vieille<br />

Il enleva la vieille marche, et garda précieusement les clous rouillés et tordus.<br />

Il enleva la vieille marche, mais mit précieusement les clous rouillés et tordus.<br />

Il enleva la vieille marche, pour garder précieusement les clous rouillés et tordus.<br />

bal<br />

Tous allaient au bal pour s'amuser sauf l'Empereur qui n'y mettait jamais les pieds.<br />

Tous allaient au bal pour s'amuser hormis l'Empereur qui n'y mettait jamais les pieds.<br />

Tous allaient au bal pour s'amuser mais l'Empereur n'y mettait jamais les pieds.<br />

prendre<br />

Mais elle lui a dit de prendre le premier chemin vers l'église, le chemin de la forêt.<br />

Mais elle lui a dit de prendre le premier chemin après l'église, le chemin de la forêt.<br />

Mais elle lui a dit de prendre le premier chemin qui va à l'église, le chemin de la forêt.<br />

arcs<br />

Il fabriqua des arcs composites selon la technique chilienne.<br />

Il fabriqua des arcs composites d'après la technique chilienne.<br />

Il fabriqua des arcs composites et utilisa la technique chilienne.<br />

sera<br />

Ton appétit sera satisfait pour une année entière.<br />

Ton appétit sera satisfait pendant une année entière.<br />

Ton appétit sera satisfait et une année entière s'écoulera.<br />

restent<br />

De nombreux animaux restent dans nos régions lorsque l'hiver arrive.<br />

De nombreux animaux restent dans nos régions quand l'hiver arrive.<br />

De nombreux animaux restent dans nos régions pour passer l'hiver.<br />

parc<br />

C'est un parc naturel qui contient seulement quelques maisons et deux ou trois commerces.<br />

C'est un parc naturel dont on voit seulement quelques maisons et deux ou trois commerces.<br />

C'est un parc naturel avec seulement quelques maisons et deux ou trois commerces.<br />

équipier<br />

Le quatrième équipier attend la fin de la courbe pour actionner le frein à main : de gros crampons se plantent dans la glace.<br />

Le quatrième équipier attend la fin de la courbe avant d'actionne le frein à main : de gros crampons se plantent dans la glace.<br />

Le quatrième équipier attend la fin de la courbe et actionne le frein à main : de gros crampons se plantent dans la glace.<br />

sont<br />

Des cabines à oxygène sont mises à notre disposition puisque beaucoup souffrent de maladies respiratoires.<br />

Des cabines à oxygène sont mises à notre disposition comme beaucoup souffrent de maladies respiratoires.<br />

Des cabines à oxygène sont mises à notre disposition pour aider ceux qui souffrent de maladies respiratoires.<br />

également<br />

Il pensait également à des bouleaux pour les fonds où une certaine humidité dormait à quelques mètres de la surface du sol.<br />

Il pensait également à des bouleaux pour les fonds qui avaient une certaine humidité dormait à quelques mètres de la surface du sol.<br />

Il pensait également à des bouleaux pour les fonds humides de la forêt équatoriale.<br />

pour<br />

La famille s'installe pour le repas du soir, dès que le père revient du travail.<br />

La famille s'installe pour le repas du soir, quand le père revient du travail.<br />

La famille s'installe pour le repas du soir, dès le retour du père de son travail.<br />

vendent<br />

Des petits malins vendent en cachette des produits rares moyennant de juteux bénéfices.<br />

Des petits malins vendent en cachette des produits rares pour de juteux bénéfices.<br />

Des petits malins vendent en cachette des produits rares qui font de juteux bénéfices.<br />

autour<br />

78


Nous étions autour d'une table gigantesque avec un serviteur par personne.<br />

Nous étions autour d'une table gigantesque pour un serviteur par personne.<br />

Nous étions autour d'une table gigantesque et nous avions un serviteur par personne.<br />

les<br />

II les laisse cuire 5 minutes dans le cuit-vapeur où bout l'eau et le thym-citron.<br />

II les laisse cuire 5 minutes avec le cuit-vapeur où bout l'eau et le thym-citron.<br />

II les laisse cuire 5 minutes et jette l'eau et le thym-citron.<br />

79


Annexe 3.<br />

Les données<br />

80


3.1. Résultats en lecture des adultes<br />

Ces résultats sont à mettre en rapport avec le chapitre 7 du tome I.<br />

3.1.1. Lecture de textes courts<br />

N<br />

Actifs<br />

Moyenne Confiance<br />

-95%<br />

Confiance<br />

+95%<br />

Médiane<br />

N. Textes 64 3,47 3,09 3,85 4,00<br />

Points 64 78,86 73,44 84,28 71,00<br />

Vitesse (m/h): 64 18202,10 16803,12 19601,08 17714,75<br />

Minimum Maximum 1er<br />

quartile<br />

3ème<br />

quartile<br />

Ecarttype<br />

N. Textes 2,00 9,00 2,00 4,00 1,512<br />

Points 0,00 100,00 71,00 100,00 21,684<br />

Vitesse (m/h): 11759,00 40128,50 13371,50 21564,25 5600,576<br />

3.1.2. Lecture d’un texte long et plurisémique<br />

N Actifs Moyenne Confiance -<br />

95%<br />

Confiance<br />

+ 95%<br />

Médiane<br />

Vitesse 64 20393,05 18968,98 21817,11 19607,00<br />

Points 64 76,69 74,24 79,13 79,50<br />

Minimum Maximum 1 er<br />

3<br />

quartile<br />

ème<br />

Ecart-<br />

quartile type<br />

Vitesse 10258,00 35346,00 16362,50 24220,50 5701,000<br />

Points 40,00 91,00 70,50 83,00 9,780<br />

3.1.3. Résultats de l’analyse en composante principale<br />

Les quatre variables primaires issues des deux épreuves de lectures sont les<br />

quatre variables actives de l’ACP.<br />

81


Les valeurs propres<br />

Valeur propre<br />

2,0<br />

1,8<br />

1,6<br />

1,4<br />

1,2<br />

1,0<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0,0<br />

44,75%<br />

Les contributions des variables aux composantes<br />

Contributions des var., basées sur les corrélations<br />

Fact. 1 Fact. 2 Fact. 3 Fact. 4<br />

Points E1 0,002283 0,433141 0,561762 0,002814<br />

Vitesse E1 0,503862 0,001816 0,001087 0,493235<br />

vitesse E2 0,487388 0,029807 0,003374 0,479431<br />

Points E2 0,006467 0,535236 0,433777 0,024520<br />

Les corrélations entre les variables actives et les composantes<br />

Corrél. facteur-var. (poids fact.), basées sur corrélations<br />

Fact. 1 Fact. 2 Fact. 3 Fact. 4<br />

Points E1 -0,063924 0,681207 0,728923 -0,023285<br />

Vitesse E1 -0,949736 0,044113 -0,032057 0,308267<br />

vitesse E2 -0,934080 -0,178700 0,056494 -0,303922<br />

PointS E2i -0,107600 0,757246 -0,640529 -0,068733<br />

3.1.4. Le tableau de données.<br />

Val. Propres (m atrice de corrél.)<br />

Variables actives seules<br />

26,78%<br />

23,65%<br />

1 2 3 3<br />

Num éro d e valeur propre<br />

4 ,82%<br />

82


Epreuve n°2 :lecture d’un texte long et Coordonnées des individus sur les 3<br />

Epreuve n°1 : lecture de textes courts<br />

plusrisémique<br />

axes de l’ACP<br />

Individu Sexe N. Textes Points Vitesse (m/h) Vitesse (m/h) Points Axe 1 Axe 2 Axe 3<br />

1 Féminin 2 100 18072 19456 85 0,01630 1,29086 0,16216<br />

2 Masculin 2 100 27159,5 21859 88 -1,45441 1,51166 -0,06888<br />

3 Masculin 4 71 19248 18508 71 0,16236 -0,59896 0,08599<br />

4 Féminin 3 86 28356,5 25760 83 -2,01186 0,60368 -0,18337<br />

5 Féminin 2 100 11815,5 16386 70 1,30856 0,21413 1,17785<br />

6 Masculin 2 100 21591 25475 73 -1,06810 0,23769 1,01090<br />

7 Féminin 8 14 26400 35346 60 -2,59000 -3,60735 -1,01398<br />

8 Féminin 4 71 19721 28811 80 -1,23327 -0,23412 -0,41790<br />

12 Féminin 3 86 14362,5 13360 85 1,26381 1,02232 -0,36204<br />

13 Féminin 4 71 21135 22581 68 -0,55090 -0,93236 0,31842<br />

14 Féminin 2 100 20915 18395 89 -0,24699 1,64385 -0,13476<br />

16 Féminin 2 100 13657 19758 69 0,67046 0,05122 1,26872<br />

17 Féminin 4 71 11788,5 11762 78 1,87634 0,07221 -0,41025<br />

19 Féminin 4 71 12702,5 14598 70 1,47899 -0,60516 0,15202<br />

20 Féminin 2 100 15825 16835 81 0,65495 1,05391 0,41805<br />

22 Féminin 5 57 13968 17432 79 0,92839 -0,43302 -0,91656<br />

23 Féminin 5 57 14220 18731 73 0,78672 -0,91928 -0,50075<br />

25 Féminin 2 100 16275 16339 69 0,75733 0,17468 1,21847<br />

26 Féminin 5 57 22620 24378 83 -1,05167 -0,27831 -1,16608<br />

27 Féminin 5 57 18344 20207 88 -0,04006 0,18949 -1,52014<br />

28 Féminin 2 100 18300 19445 77 0,05454 0,69448 0,69945<br />

29 Féminin 9 0 12600 11633 77 1,95395 -2,14746 -2,80314<br />

30 Féminin 4 71 21135 24090 72 -0,76858 -0,67884 0,06442<br />

31 Féminin 4 71 13397 12350 85 1,54291 0,59029 -0,88513<br />

33 Féminin 2 100 18370 18786 80 0,10170 0,93939 0,49029<br />

34 Masculin 5 57 40128,5 34308 87 -4,51964 -0,14657 -1,43732<br />

35 Féminin 4 71 18507,5 17123 76 0,38471 -0,18862 -0,26048<br />

83


Epreuve n°2 :lecture d’un texte long et Coordonnées des individus sur les 3<br />

Epreuve n°1 : lecture de textes courts<br />

plusrisémique<br />

axes de l’ACP<br />

Individu Sexe N. Textes Points Vitesse (m/h) Vitesse (m/h) Points Axe 1 Axe 2 Axe 3<br />

36 Féminin 4 71 11817,5 14720 83 1,46932 0,35689 -0,71700<br />

37 Masculin 5 57 13218,5 21273 81 0,53658 -0,40543 -1,00770<br />

38 Féminin 4 71 13346 16675 54 1,27465 -1,86006 1,24690<br />

40 Féminin 2 100 21292 20429 82 -0,48629 1,06148 0,35515<br />

41 Féminin 2 100 15858 22701 77 -0,03468 0,57729 0,74700<br />

42 Féminin 4 71 13088 16145 67 1,26536 -0,87350 0,36755<br />

44 Féminin 5 57 19324,5 19360 71 0,07918 -1,04910 -0,38969<br />

45 Féminin 3 86 11759 12585 69 1,82025 -0,17092 0,72289<br />

46 Masculin 5 57 25036 29333 89 -2,01400 0,03885 -1,53388<br />

47 Masculin 2 100 15085 24351 73 -0,10587 0,22222 1,03774<br />

48 Féminin 5 57 15804 23505 80 -0,05622 -0,52816 -0,93283<br />

49 Féminin 2 100 12826,5 17884 63 1,05454 -0,34718 1,65857<br />

51 Masculin 4 71 11768,5 10258 57 2,23573 -1,45332 0,98876<br />

52 Féminin 4 71 14016 18280 73 0,83696 -0,48226 -0,02023<br />

54 Masculin 4 71 24792 24806 83 -1,41021 0,15018 -0,69059<br />

55 Féminin 4 71 12542 16222 82 1,20179 0,24211 -0,63861<br />

56 Féminin 4 71 17360,5 14849 68 0,87433 -0,72693 0,26185<br />

57 Féminin 4 71 19930 22580 83 -0,52140 0,18059 -0,68466<br />

58 Féminin 2 100 13061,5 24623 74 0,10906 0,27339 0,98508<br />

59 Féminin 2 100 15535,5 14229 88 0,95321 1,65427 -0,07821<br />

60 Féminin 4 71 12834 20238 84 0,65654 0,27232 -0,73410<br />

61 Masculin 2 100 23303 21382 74 -0,79209 0,44947 0,89178<br />

62 Féminin 6 43 12385,5 14361 82 1,51121 -0,55257 -1,62449<br />

63 Féminin 2 100 21620,5 20266 79 -0,48330 0,84450 0,55359<br />

64 Masculin 2 100 29523 31499 65 -2,74533 -0,48283 1,56435<br />

69 Féminin 4 71 13214,5 11384 83 1,70078 0,46854 -0,75921<br />

70 Masculin 4 71 23357 25860 91 -1,42319 0,70579 -1,21016<br />

71 Féminin 2 100 14468,5 18048 83 0,66189 1,15647 0,30371<br />

84


Epreuve n°2 :lecture d’un texte long et Coordonnées des individus sur les 3<br />

Epreuve n°1 : lecture de textes courts<br />

plusrisémique<br />

axes de l’ACP<br />

Individu Sexe N. Textes Points Vitesse (m/h) Vitesse (m/h) Points Axe 1 Axe 2 Axe 3<br />

73 Masculin 4 71 14259 16095 70 1,09840 -0,63865 0,15811<br />

74 Féminin 5 57 18069 27108 88 -0,85029 -0,02159 -1,44820<br />

75 Féminin 2 100 15971 17478 81 0,55770 1,03555 0,42374<br />

76 Féminin 2 100 24064,5 31369 58 -1,98002 -1,04407 2,06656<br />

77 Féminin 4 71 23357 29692 40 -1,47308 -3,22537 2,26343<br />

79 Masculin 2 100 18257,5 21977 81 -0,28303 0,91670 0,45613<br />

80 Féminin 2 100 22421 20502 88 -0,68766 1,51670 -0,05481<br />

86 Masculin 2 100 28217 27406 86 -2,25126 1,20211 0,11611<br />

97 Masculin 2 100 21537,5 21970 82 -0,70611 1,01668 0,36941<br />

85


3.2. Les barrages de lettres<br />

Ces données correspondent aux traitements statistiques décrits dans le chapitre 8<br />

(Expérience 1 et Expérience 2) et dans la section 4 du chapitre 12. Le cinquième passage<br />

correspond au barrage de la lettre U (comme pour le 1 er passage) dans le texte mélangé.<br />

3.2.1. Analyse de régression multiple modèle M2. Paramètres des<br />

variables<br />

Modalité param. erreur type t p< béta<br />

Ord.Orig. 26,644 1,510 17,647 0,000<br />

d -2,729 1,242 -2,198 0,028 -0,108<br />

LETTRE<br />

r<br />

t<br />

-2,997<br />

8,378<br />

0,831<br />

0,826<br />

-3,608<br />

10,136<br />

0,000<br />

0,000<br />

-0,146<br />

0,428<br />

Longueur de la<br />

phrase<br />

Position du mot<br />

dans la phrase<br />

Position de la<br />

lettre sur la ligne<br />

Position de la<br />

lettre dans le mot<br />

Position de la<br />

lettre dans la<br />

hauteur de la page<br />

Rôle du mot<br />

u -2,651 1,212 -2,187 0,029 -0,105<br />

Courte -1,079 0,833 -1,296 0,196 -0,057<br />

Moy-Cour 0,827 0,908 0,911 0,363 0,041<br />

Moy-Long -2,655 1,011 -2,628 0,009 -0,120<br />

Longue 2,908 1,118 2,600 0,010 0,153<br />

Debut 0,602 1,061 0,567 0,571 0,028<br />

Deb/Milieu 0,206 0,806 0,256 0,798 0,012<br />

Milieu/Fin -0,055 0,859 -0,064 0,949 -0,003<br />

Fin -0,753 0,773 -0,974 0,330 -0,035<br />

Gauche -1,553 0,991 -1,567 0,118 -0,072<br />

Gauche-Milieu 1,821 0,924 1,971 0,049 0,088<br />

Droite-Milieu -1,103 0,955 -1,155 0,248 -0,054<br />

Droite 0,83506 1,215 0,688 0,492 0,039<br />

1 er Tiers 0,512 1,897 0,270 0,788 0,029<br />

2 ème Tiers -0,773 1,772 -0,436 0,663 -0,048<br />

3 ème Tiers 0,26158 1,589 0,165 0,869 0,0148<br />

Haut -1,563 0,858 -1,821 0,069 -0,062<br />

Haut Moins -1,161 0,852 -1,363 0,174 -0,046<br />

Bas Moins -0,337 0,837 -0,403 0,687 -0,014<br />

Bas 3,06056 1,540 1,987 0,047 0,122<br />

Sémantique -8,700 0,869 -10,013 0,000 -0,432<br />

Syntaxique 8,70010 0,869 10,013 0,00001 0,432<br />

Fréquence 0,001 0,000 6,609 0,000 0,301<br />

Taille du mot 0,128 0,191 0,669 0,504 0,026<br />

86


3.2.2. Résultats de l’analyse de covariance du chapitre 8.<br />

Les résultats présentés conrrepondent à la deuxième analyse décrite au chapitre<br />

8, expérience numéro 2 (page 138).<br />

3.2.2.1. Moyennes des covariants<br />

Moyenne<br />

Fréquence 2105,241 (mots par million)<br />

Taille du mot 6,493 (lettres par mot)<br />

3.2.2.2. Pourcentage d’oubli des sous catégories de l’interaction<br />

Position de la lettre sur la ligne (var. a) X Position de la lettre dans<br />

la hauteur de la page (var. b)<br />

Les moyennes présentées sont calculées pour les covariants à leurs moyennes.<br />

Position de la lettre<br />

sur la ligne (var. a)<br />

Position de la lettre dans<br />

la hauteur de la page<br />

Pourcentage<br />

moyen d’oubli<br />

Erreur-type N<br />

Gauche Haut 27,50917 2,447896 46<br />

Gauche Haut Moins 32,64779 2,435422 45<br />

Gauche Bas Moins 34,15115 2,417638 46<br />

Gauche Bas 31,04179 4,511213 12<br />

Gauche-Milieu Haut 36,36617 2,572102 42<br />

Gauche-Milieu Haut Moins 34,34118 2,124975 61<br />

Gauche-Milieu Bas Moins 31,05010 2,227541 57<br />

Gauche-Milieu Bas 34,88341 4,175216 14<br />

Droite-Milieu Haut 31,48617 2,189950 58<br />

Droite-Milieu Haut Moins 31,46620 2,322377 51<br />

Droite-Milieu Bas Moins 29,05573 2,347573 51<br />

Droite-Milieu Bas 29,95251 4,350897 13<br />

Droite Haut 27,59325 2,558948 42<br />

Droite Haut Moins 27,77936 2,863346 32<br />

Droite Bas Moins 36,67639 2,577144 42<br />

Droite Bas 34,97259 6,955868 5<br />

87


3.2.2.3. Pourcentage d’oubli des sous catégories de l’interaction<br />

Position du mot dans la phrase (var. e) X longueur de la phrase (var. f)<br />

Les moyennes présentées sont calculées pour les covariants à leurs moyennes.<br />

Position du mot<br />

dans la phrase<br />

(var. e)<br />

Longueur de la<br />

phrase (var. f) Pourcentage<br />

Erreur-type N<br />

moyen d’oubli<br />

Début Courte 28,84154 3,561105 20<br />

Début Moyenne / Courte 33,31953 3,872356 17<br />

Début Moyenne / Longue 31,94531 4,202323 15<br />

Début Longue 38,50074 2,927227 35<br />

Début / Milieu Courte 32,09455 2,310578 59<br />

Début / Milieu Moyenne / Courte 30,48231 2,506640 45<br />

Début / Milieu Moyenne / Longue 28,91045 2,925359 31<br />

Début / Milieu Longue 33,71054 2,758849 39<br />

Milieu / Fin Courte 30,17493 2,421202 47<br />

Milieu / Fin Moyenne / Courte 33,56665 2,763512 36<br />

Milieu / Fin Moyenne / Longue 35,27306 3,444994 22<br />

Milieu / Fin Longue 33,67493 2,844433 36<br />

Fin Courte 30,62118 1,962539 79<br />

Fin Moyenne / Courte 31,06965 2,363991 54<br />

Fin Moyenne / Longue 27,38974 2,605543 45<br />

Fin Longue 31,39784 2,785439 37<br />

3.2.3. Le tableau de données<br />

88


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage1 u 1,000 Nom 74,940 Sémant. Moy-Long Debut Gau 10 Tiers2 Haut 3,13 0,00 2,22<br />

Passage1 u 2,000 Verbe 8,320 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau 8 Tiers1 Haut 7,81 2,63 0,00<br />

Passage1 u 3,000 Article 4962,610 Syntax. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 2 Tiers3 Haut 45,31 39,47 35,56<br />

Passage1 u 4,000 Adjectif 961,350 Sémant. Moy-Long Fin Droite 4 Tiers3 Haut 14,06 10,53 6,67<br />

Passage1 u 5,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Debut Droite 7 Tiers1 Haut 28,13 5,26 11,11<br />

Passage1 u 6,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Debut Droite 7 Tiers3 Haut 65,63 57,89 64,44<br />

Passage1 u 7,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Debut Gau 2 Tiers3 Haut 67,19 55,26 68,89<br />

Passage1 u 8,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 6 Tiers1 Haut 6,25 5,26 6,67<br />

Passage1 u 9,000 Préposition 4209,610 Syntax. Longue Mil/Fin Gau-Mil 3 Tiers2 Haut 53,13 39,47 26,67<br />

Passage1 u 10,000 Adjectif 961,350 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 4 Tiers3 Haut 12,50 18,42 4,44<br />

Passage1 u 11,000 Adjectif 838,550 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 6 Tiers1 Haut 10,94 0,00 4,44<br />

Passage1 u 12,000 Article 4962,610 Syntax. Longue Debut Gau-Mil 2 Tiers3 Haut 45,31 44,74 53,33<br />

Passage1 u 13,000 Adjectif 9,420 Sémant. Longue Deb/Mil Droite 5 Tiers2 Haut 3,13 2,63 0,00<br />

Passage1 u 14,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Mil/Fin Gau 2 Tiers3 Haut 32,81 18,42 31,11<br />

Passage1 u 15,000 Nom 66,320 Sémant. Longue Mil/Fin Gau-Mil 6 Tiers3 Haut 64,06 68,42 44,44<br />

Passage1 u 16,000 Adverbe 332,710 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 7 Tiers3 Haut 50,00 60,53 48,89<br />

Passage1 u 17,000 Adverbe 1203,740 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 5 Tiers2 Haut 34,38 10,53 20,00<br />

Passage1 u 18,000 Adjectif 96,000 Sémant. Longue Fin Droite 8 Tiers3 Haut 20,31 18,42 13,33<br />

Passage1 u 19,000 Complémenteur 9208,190 Syntax. Longue Fin Droite 3 Tiers2 Haut 68,75 60,53 57,78<br />

Passage1 u 20,000 Adverbe 406,710 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 8 Tiers2 Haut 28,13 26,32 26,67<br />

Passage1 u 21,000 Adverbe 406,710 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 8 Tiers3 Haut 20,31 31,58 15,56<br />

Passage1 u 22,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Debut Gau 2 Tiers3 Haut 79,69 57,89 71,11<br />

Passage1 u 23,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 6 Tiers1 Haut 12,50 7,89 8,89<br />

Passage1 u 24,000 Article 11468,610 Syntax. Longue Deb/Mil Droi-Mil 2 Tiers2 Haut 68,75 44,74 53,33<br />

Passage1 u 25,000 Nom 5,000 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 14 Tiers1 Haut 9,38 13,16 13,33<br />

89


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage1 u 26,000 Nom 35,940 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 11 Tiers2 Haut 14,06 5,26 4,44<br />

Passage1 u 27,000 Nom 35,940 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 11 Tiers3 Haut 9,38 7,89 8,89<br />

Passage1 u 28,000 Nom 82,710 Sémant. Longue Fin Gau 9 Tiers2 Haut 9,38 7,89 8,89<br />

Passage1 u 29,000 Adjectif 4,940 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 8 Tiers3 Haut 21,88 21,05 20,00<br />

Passage1 u 30,000 Verbe 10,550 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 7 Tiers2 HautMoin 1,56 5,26 4,44<br />

Passage1 u 31,000 Nom 46,810 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 4 Tiers3 HautMoin 9,38 23,68 13,33<br />

Passage1 u 33,000 Adverbe 406,710 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 8 Tiers2 HautMoin 23,44 13,16 20,00<br />

Passage1 u 34,000 Adverbe 406,710 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 8 Tiers3 HautMoin 12,50 15,79 13,33<br />

Passage1 u 35,000 Adverbe 4519,810 Sémant. Longue Deb/Mil Droite 4 Tiers3 HautMoin 12,50 15,79 13,33<br />

Passage1 u 36,000 Nom 74,940 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 10 Tiers2 HautMoin 10,94 7,89 13,33<br />

Passage1 u 37,000 Verbe 1,320 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 10 Tiers1 HautMoin 20,31 13,16 11,11<br />

Passage1 u 38,000 Article 11468,610 Syntax. Longue Mil/Fin Droi-Mil 2 Tiers2 HautMoin 67,19 50,00 55,56<br />

Passage1 u 39,000 Préposition 4209,610 Syntax. Longue Fin Droite 3 Tiers2 HautMoin 35,94 28,95 28,89<br />

Passage1 u 40,000 Nom 41,230 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 9 Tiers3 HautMoin 3,13 0,00 2,22<br />

Passage1 u 41,000 Adjectif 10,520 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 13 Tiers3 HautMoin 89,06 73,68 84,44<br />

Passage1 u 42,000 Nom 166,970 Sémant. Longue Debut Droi-Mil 6 Tiers3 HautMoin 62,50 39,47 44,44<br />

Passage1 u 43,000 Nom 13,680 Sémant. Longue Debut Droite 9 Tiers1 HautMoin 9,38 21,05 13,33<br />

Passage1 u 44,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers3 HautMoin 65,63 68,42 64,44<br />

Passage1 u 45,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Deb/Mil Gau-Mil 2 Tiers3 HautMoin 42,19 26,32 42,22<br />

Passage1 u 46,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Mil/Fin Gau-Mil 2 Tiers3 HautMoin 46,88 26,32 37,78<br />

Passage1 u 47,000 Nom 79,160 Sémant. Longue Mil/Fin Gau-Mil 3 Tiers2 HautMoin 6,25 10,53 13,33<br />

Passage1 u 48,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 9 Tiers1 HautMoin 9,38 10,53 6,67<br />

Passage1 u 49,000 Nom 197,030 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 16 Tiers1 HautMoin 28,13 10,53 13,33<br />

Passage1 u 50,000 Complémenteur 2954,740 Syntax. Longue Mil/Fin Droite 2 Tiers3 HautMoin 28,13 23,68 26,67<br />

Passage1 u 51,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Fin Gau 7 Tiers3 HautMoin 68,75 71,05 75,56<br />

Passage1 u 52,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Fin Gau 2 Tiers3 HautMoin 54,69 28,95 28,89<br />

90


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage1 u 53,000 Nom 79,160 Sémant. Longue Fin Gau 3 Tiers2 HautMoin 6,25 2,63 2,22<br />

Passage1 u 54,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Fin Gau 9 Tiers1 HautMoin 23,44 18,42 11,11<br />

Passage1 u 55,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Fin Gau-Mil 9 Tiers2 HautMoin 67,19 60,53 66,67<br />

Passage1 u 56,000 Adjectif 1,680 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 7 Tiers2 HautMoin 12,50 28,95 8,89<br />

Passage1 u 57,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Longue Debut Droi-Mil 4 Tiers3 HautMoin 20,31 10,53 20,00<br />

Passage1 u 58,000 Préposition 4209,610 Syntax. Longue Debut Gau 3 Tiers2 HautMoin 51,56 28,95 35,56<br />

Passage1 u 59,000 Adjectif 257,230 Sémant. Longue Debut Gau 5 Tiers3 HautMoin 29,69 44,74 28,89<br />

Passage1 u 60,000 Adverbe 313,320 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers1 HautMoin 25,00 26,32 28,89<br />

Passage1 u 61,000 Adverbe 313,320 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers3 HautMoin 14,06 21,05 15,56<br />

Passage1 u 62,000 Article 4962,610 Syntax. Longue Deb/Mil Gau-Mil 2 Tiers3 HautMoin 57,81 26,32 35,56<br />

Passage1 u 63,000 Nom 140,840 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 5 Tiers3 HautMoin 9,38 7,89 2,22<br />

Passage1 u 64,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Deb/Mil Droi-Mil 2 Tiers3 HautMoin 64,06 26,32 26,67<br />

Passage1 u 65,000 Adverbe 739,390 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers2 HautMoin 18,75 10,53 8,89<br />

Passage1 u 66,000 Préposition 1019,100 Syntax. Longue Deb/Mil Droite 4 Tiers3 HautMoin 7,81 2,63 8,89<br />

Passage1 u 67,000 Adverbe 4519,810 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 4 Tiers3 HautMoin 4,69 5,26 0,00<br />

Passage1 u 68,000 Adverbe 4519,810 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 4 Tiers3 HautMoin 9,38 5,26 0,00<br />

Passage1 u 69,000 Adverbe 4519,810 Sémant. Longue Fin Gau 4 Tiers3 BasMoins 7,81 50,00 37,78<br />

Passage1 u 70,000 Verbe 39,420 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 7 Tiers2 BasMoins 9,38 13,16 8,89<br />

Passage1 u 71,000 Nom 56,840 Sémant. Longue Fin Droite 9 Tiers3 HautMoin 43,75 18,42 6,67<br />

Passage1 u 72,000 Article 8972,770 Syntax. Longue Fin Gau-Mil 3 Tiers1 BasMoins 54,69 26,32 24,44<br />

Passage1 u 73,000 Adjectif 6,190 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 9 Tiers3 BasMoins 12,50 13,16 6,67<br />

Passage1 u 74,000 Nom 113,045 Sémant. Courte Debut Gau 6 Tiers1 BasMoins 12,50 0,00 2,22<br />

Passage1 u 75,000 Nom 113,045 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 11 Tiers1 BasMoins 46,88 23,68 26,67<br />

Passage1 u 76,000 Nom 113,045 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 11 Tiers2 BasMoins 17,19 7,89 15,56<br />

Passage1 u 77,000 Nom 113,045 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 11 Tiers3 BasMoins 20,31 18,42 15,56<br />

Passage1 u 78,000 Adjectif 1500,030 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 4 Tiers3 BasMoins 3,13 13,16 11,11<br />

91


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage1 u 79,000 Nom 46,810 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers3 BasMoins 10,94 7,89 4,44<br />

Passage1 u 80,000 Adjectif 58,940 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 7 Tiers2 BasMoins 12,50 13,16 4,44<br />

Passage1 u 81,000 Verbe 3,770 Sémant. Courte Fin Gau 8 Tiers3 BasMoins 0,00 2,63 4,44<br />

Passage1 u 82,000 Adverbe 332,710 Sémant. Courte Fin Gau 7 Tiers3 BasMoins 78,13 73,68 71,11<br />

Passage1 u 83,000 Adjectif 55,100 Sémant. Courte Fin Gau 3 Tiers2 BasMoins 6,25 7,89 6,67<br />

Passage1 u 84,000 Adjectif 567,680 Sémant. Longue Debut Gau 6 Tiers2 BasMoins 9,38 10,53 13,33<br />

Passage1 u 85,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Debut Gau-Mil 2 Tiers3 BasMoins 53,13 21,05 37,78<br />

Passage1 u 86,000 Adjectif 10,520 Sémant. Longue Mil/Fin Gau 13 Tiers3 BasMoins 82,81 81,58 75,56<br />

Passage1 u 87,000 Adjectif 271,390 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 7 Tiers2 BasMoins 20,31 18,42 11,11<br />

Passage1 u 88,000 Adjectif 271,390 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 7 Tiers3 BasMoins 23,44 42,11 26,67<br />

Passage1 u 89,000 Verbe 1421,520 Sémant. Longue Debut Gau 4 Tiers3 BasMoins 28,13 10,53 13,33<br />

Passage1 u 90,000 Complémenteur 7121,970 Syntax. Longue Debut Gau-Mil 2 Tiers3 BasMoins 89,06 73,68 73,33<br />

Passage1 u 91,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 11 Tiers1 BasMoins 20,31 13,16 11,11<br />

Passage1 u 92,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 11 Tiers2 BasMoins 17,19 13,16 15,56<br />

Passage1 u 93,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 11 Tiers3 BasMoins 15,63 15,79 13,33<br />

Passage1 u 94,000 Adjectif 961,350 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 BasMoins 26,56 18,42 13,33<br />

Passage1 u 96,000 Adjectif 10,520 Sémant. Longue Mil/Fin Gau 13 Tiers3 BasMoins 76,56 81,58 71,11<br />

Passage1 u 97,000 Nom 283,100 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 5 Tiers2 BasMoins 21,88 13,16 8,89<br />

Passage1 u 98,000 Nom 8,190 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 8 Tiers1 BasMoins 3,13 7,89 6,67<br />

Passage1 u 99,000 Adjectif 22,030 Sémant. Longue Debut Droi-Mil 14 Tiers1 BasMoins 9,38 5,26 8,89<br />

Passage1 u 100,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Debut Droite 6 Tiers1 BasMoins 7,81 0,00 4,44<br />

Passage1 u 101,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 8 Tiers3 Bas 62,50 73,68 57,78<br />

Passage1 u 102,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Deb/Mil Gau 2 Tiers3 Bas 43,75 18,42 24,44<br />

Passage1 u 103,000 Adverbe 84,160 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 12 Tiers2 Bas 45,31 39,47 40,00<br />

Passage1 u 104,000 Nom 41,230 Sémant. Longue Fin Droite 9 Tiers3 Bas 0,00 5,26 2,22<br />

Passage1 u 106,000 Verbe 41,810 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 8 Tiers2 Bas 20,31 7,89 13,33<br />

92


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage1 u 107,000 Adjectif 961,350 Sémant. Longue Debut Droi-Mil 4 Tiers3 Bas 7,81 10,53 15,56<br />

Passage1 u 108,000 Adjectif 10,520 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 13 Tiers3 Bas 65,63 76,32 66,67<br />

Passage1 u 109,000 Adverbe 134,100 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers3 Bas 6,25 2,63 4,44<br />

Passage1 u 110,000 Adverbe 519,060 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 6 Tiers2 Bas 18,75 21,05 13,33<br />

Passage1 u 111,000 Nom 320,870 Sémant. Longue Deb/Mil Droite 6 Tiers1 Bas 43,75 44,74 24,44<br />

Passage1 u 112,000 Adverbe 313,320 Sémant. Longue Mil/Fin Gau-Mil 7 Tiers1 Bas 28,13 34,21 15,56<br />

Passage1 u 113,000 Adverbe 313,320 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 7 Tiers3 Bas 21,88 21,05 11,11<br />

Passage1 u 114,000 Verbe 0,550 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 6 Tiers2 Bas 0,00 0,00 8,89<br />

Passage1 u 115,000 Nom 31,350 Sémant. Longue Fin Droite 11 Tiers2 Bas 23,44 18,42 13,33<br />

Passage1 u 116,000 Article 11468,610 Syntax. Longue Fin Gau-Mil 2 Tiers2 Bas 34,38 31,58 33,33<br />

Passage1 u 117,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Debut Droi-Mil 6 Tiers1 Bas 14,06 13,16 11,11<br />

Passage1 u 118,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Debut Droi-Mil 6 Tiers3 Bas 78,13 52,63 62,22<br />

Passage1 u 119,000 Adjectif 96,000 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 10 Tiers3 Bas 23,44 21,05 17,78<br />

Passage1 u 120,000 Adjectif 961,350 Sémant. Longue Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers3 Bas 21,88 15,79 15,56<br />

Passage1 u 121,000 Article 8972,770 Syntax. Longue Mil/Fin Gau-Mil 3 Tiers1 Bas 71,88 63,16 62,22<br />

Passage1 u 122,000 Nom 38,130 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau 8 Tiers1 Bas 3,13 7,89 6,67<br />

Passage1 u 123,000 Verbe 8,320 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau 8 Tiers1 Bas 23,44 10,53 20,00<br />

Passage1 u 124,000 Verbe 0,100 Sémant. Courte Mil/Fin Droi-Mil 10 Tiers1 Bas 12,50 13,16 13,33<br />

Passage2 d 1,000 Préposition 37524,350 Syntax. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 2 Tiers2 Haut 57,81 76,32 53,33<br />

Passage2 d 2,000 Préposition 37524,350 Syntax. Moy-Long Fin Droite 2 Tiers2 Haut 32,81 31,58 15,56<br />

Passage2 d 3,000 Adverbe 8,940 Sémant. Courte Fin Gau 14 Tiers1 Haut 4,69 5,26 6,67<br />

Passage2 d 4,000 Adjectif 61,520 Sémant. Courte Fin Gau 5 Tiers3 Haut 29,69 26,32 20,00<br />

Passage2 d 5,000 Adjectif 19,650 Sémant. Moy-Cour Debut Gau-Mil 5 Tiers3 Haut 10,94 21,05 22,22<br />

Passage2 d 6,000 Adjectif 35,290 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 7 Tiers3 Haut 32,81 31,58 26,67<br />

Passage2 d 7,000 Préposition 7480,900 Syntax. Moy-Cour Fin Droi-Mil 4 Tiers1 Haut 37,50 34,21 48,89<br />

Passage2 d 8,000 Préposition 37524,350 Syntax. Courte Mil/Fin Gau 2 Tiers2 Haut 57,81 63,16 73,33<br />

93


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage2 d 9,000 Verbe 784,100 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers1 Haut 18,75 34,21 24,44<br />

Passage2 d 10,000 Préposition 37524,350 Syntax. Moy-Long Fin Gau 2 Tiers2 Haut 26,56 55,26 53,33<br />

Passage2 d 11,000 Préposition 7480,900 Syntax. Courte Fin Droite 4 Tiers1 Haut 46,88 47,37 51,11<br />

Passage2 d 12,000 Verbe 48,550 Sémant. Courte Debut Droi-Mil 7 Tiers3 Haut 23,44 26,32 15,56<br />

Passage2 d 13,000 Nom 0,770 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 8 Tiers2 Haut 10,94 26,32 13,33<br />

Passage2 d 14,000 Verbe 784,100 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 4 Tiers1 Haut 25,00 42,11 24,44<br />

Passage2 d 15,000 Verbe 7,770 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Droi-Mil 6 Tiers3 Haut 17,19 47,37 22,22<br />

Passage2 d 16,000 Préposition 7480,900 Syntax. Moy-Long Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers1 Haut 43,75 47,37 62,22<br />

Passage2 d 17,000 Préposition 12502,190 Syntax. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 2 Tiers2 Haut 29,69 26,32 33,33<br />

Passage2 d 18,000 Verbe 784,100 Sémant. Courte Fin Droite 4 Tiers1 Haut 14,06 10,53 11,11<br />

Passage2 d 19,000 Verbe 2,580 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 9 Tiers1 HautMoin 4,69 10,53 15,56<br />

Passage2 d 20,000 Préposition 37524,350 Syntax. Courte Fin Droi-Mil 2 Tiers2 HautMoin 56,25 71,05 60,00<br />

Passage2 d 21,000 Préposition 12502,190 Syntax. Courte Deb/Mil Droite 2 Tiers2 HautMoin 12,50 28,95 11,11<br />

Passage2 d 22,000 Préposition 37524,350 Syntax. Moy-Long Debut Gau-Mil 2 Tiers2 HautMoin 51,56 57,89 46,67<br />

Passage2 d 23,000 Verbe 784,100 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers1 HautMoin 15,63 18,42 20,00<br />

Passage2 d 24,000 Adjectif 15,610 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 5 Tiers1 HautMoin 12,50 15,79 28,89<br />

Passage2 d 25,000 Article 12299,450 Syntax. Courte Debut Gau-Mil 3 Tiers1 HautMoin 21,88 21,05 28,89<br />

Passage2 d 26,000 Verbe 44,610 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau 5 Tiers2 HautMoin 10,94 34,21 24,44<br />

Passage2 d 27,000 Préposition 7480,900 Syntax. Moy-Cour Mil/Fin Gau 4 Tiers1 HautMoin 34,38 44,74 37,78<br />

Passage2 d 28,000 Adjectif 674,680 Sémant. Moy-Cour Fin Gau-Mil 5 Tiers3 HautMoin 34,38 44,74 31,11<br />

Passage2 d 29,000 Nom 113,045 Sémant. Moy-Cour Debut Gau 10 Tiers2 HautMoin 48,44 52,63 53,33<br />

Passage2 d 30,000 Verbe 784,100 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers1 HautMoin 14,06 23,68 20,00<br />

Passage2 d 31,000 Verbe 4,390 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 11 Tiers1 HautMoin 26,56 26,32 31,11<br />

Passage2 d 32,000 Nom 0,190 Sémant. Courte Fin Gau 7 Tiers3 HautMoin 31,25 57,89 60,00<br />

Passage2 d 33,000 Préposition 7480,900 Syntax. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers1 HautMoin 43,75 47,37 37,78<br />

Passage2 d 34,000 Verbe 25,740 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau-Mil 7 Tiers3 HautMoin 21,88 34,21 22,22<br />

94


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage2 d 35,000 Verbe 0,190 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 9 Tiers2 HautMoin 15,63 28,95 11,11<br />

Passage2 d 36,000 Verbe 784,100 Sémant. Courte Fin Gau 4 Tiers1 BasMoins 10,94 47,37 35,56<br />

Passage2 d 37,000 Verbe 17,190 Sémant. Courte Debut Gau-Mil 6 Tiers1 BasMoins 15,63 5,26 9,09<br />

Passage2 d 38,000 Verbe 17,190 Sémant. Courte Debut Gau-Mil 6 Tiers3 BasMoins 39,06 31,58 26,67<br />

Passage2 d 39,000 Préposition 12502,190 Syntax. Courte Deb/Mil Gau-Mil 2 Tiers2 BasMoins 20,31 23,68 24,44<br />

Passage2 d 40,000 Verbe 16,610 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers1 BasMoins 1,56 23,68 6,67<br />

Passage2 d 41,000 Préposition 7480,900 Syntax. Moy-Cour Deb/Mil Droite 4 Tiers1 BasMoins 54,69 55,26 51,11<br />

Passage2 d 42,000 Préposition 12502,190 Syntax. Moy-Cour Fin Gau 2 Tiers2 BasMoins 34,38 28,95 15,56<br />

Passage2 d 43,000 Préposition 37524,350 Syntax. Courte Mil/Fin Droi-Mil 2 Tiers2 BasMoins 59,38 68,42 66,67<br />

Passage2 d 44,000 Verbe 43,520 Sémant. Moy-Long Debut Droite 5 Tiers3 BasMoins 10,94 42,11 13,33<br />

Passage2 d 45,000 Préposition 37524,350 Syntax. Moy-Long Debut Droite 2 Tiers2 BasMoins 45,31 52,63 44,44<br />

Passage2 d 46,000 Verbe 0,420 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau 8 Tiers2 BasMoins 9,38 15,79 20,00<br />

Passage2 d 47,000 Verbe 784,100 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Droite 4 Tiers1 BasMoins 10,94 23,68 22,22<br />

Passage2 d 48,000 Préposition 37524,350 Syntax. Moy-Long Fin Gau 2 Tiers2 BasMoins 50,00 76,32 51,11<br />

Passage2 d 49,000 Préposition 37524,350 Syntax. Moy-Cour Debut Gau-Mil 2 Tiers2 BasMoins 56,25 71,05 66,67<br />

Passage2 d 50,000 Adjectif 56,840 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 3 Tiers1 BasMoins 17,19 23,68 15,56<br />

Passage2 d 51,000 Préposition 37524,350 Syntax. Moy-Cour Fin Droite 2 Tiers2 BasMoins 56,25 63,16 60,00<br />

Passage2 d 52,000 Nom 93,160 Sémant. Moy-Long Debut Gau 6 Tiers3 BasMoins 46,88 47,37 51,11<br />

Passage2 d 53,000 Verbe 784,100 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers1 BasMoins 10,94 26,32 15,56<br />

Passage2 d 54,000 Article 7141,450 Syntax. Moy-Long Mil/Fin Gau-Mil 2 Tiers2 BasMoins 75,00 68,42 68,89<br />

Passage2 d 55,000 Adjectif 61,520 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 5 Tiers3 BasMoins 35,94 23,68 15,56<br />

Passage2 d 56,000 Préposition 7480,900 Syntax. Courte Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers1 BasMoins 23,44 42,11 40,00<br />

Passage2 d 57,000 Article 12299,450 Syntax. Courte Deb/Mil Droi-Mil 3 Tiers1 BasMoins 26,56 44,74 31,11<br />

Passage2 d 58,000 Verbe 784,100 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers1 BasMoins 4,69 15,79 6,67<br />

Passage2 d 59,000 Article 12299,450 Syntax. Courte Mil/Fin Droite 3 Tiers1 BasMoins 57,81 50,00 68,89<br />

Passage2 d 60,000 Nom 1,260 Sémant. Courte Fin Droite 9 Tiers3 BasMoins 31,25 36,84 17,78<br />

95


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage2 d 61,000 Verbe 0,320 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers2 BasMoins 7,81 13,16 17,78<br />

Passage2 d 62,000 Préposition 7480,900 Syntax. Courte Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers1 BasMoins 39,06 34,21 33,33<br />

Passage2 d 63,000 Adverbe 11,190 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 12 Tiers1 BasMoins 23,44 26,32 17,78<br />

Passage2 d 64,000 Nom 602,650 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 5 Tiers3 BasMoins 23,44 28,95 22,22<br />

Passage2 d 65,000 Nom 602,650 Sémant. Courte Fin Droite 5 Tiers3 BasMoins 6,25 28,95 17,78<br />

Passage2 d 66,000 Adjectif 47,100 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau 5 Tiers1 Bas 12,50 13,16 8,89<br />

Passage2 d 67,000 Préposition 7480,900 Syntax. Moy-Cour Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers1 Bas 45,31 63,16 48,89<br />

Passage2 d 68,000 Adjectif 3,230 Sémant. Moy-Cour Fin Gau-Mil 8 Tiers1 Bas 14,06 23,68 11,11<br />

Passage2 d 69,000 Verbe 48,550 Sémant. Courte Debut Droi-Mil 7 Tiers3 Bas 17,19 23,68 15,56<br />

Passage2 d 70,000 Adjectif 28,290 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 5 Tiers2 Bas 25,00 50,00 35,56<br />

Passage2 d 71,000 Préposition 7480,900 Syntax. Moy-Cour Deb/Mil Droite 4 Tiers1 Bas 20,31 28,95 35,56<br />

Passage2 d 72,000 Article 7141,450 Syntax. Moy-Cour Mil/Fin Gau 2 Tiers2 Bas 70,31 76,32 64,44<br />

Passage2 d 73,000 Article 12299,450 Syntax. Moy-Cour Fin Gau 3 Tiers1 Bas 50,00 44,74 53,33<br />

Passage2 d 74,000 Adjectif 108,580 Sémant. Moy-Cour Fin Gau-Mil 6 Tiers1 Bas 31,25 57,89 24,44<br />

Passage2 d 75,000 Adjectif 9,290 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 8 Tiers2 Bas 28,13 31,58 33,33<br />

Passage2 d 76,000 Verbe 125,550 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 5 Tiers3 Bas 39,06 34,21 17,78<br />

Passage2 d 77,000 Nom 25,810 Sémant. Courte Fin Gau 9 Tiers1 Bas 14,06 26,32 35,56<br />

Passage2 d 78,000 Verbe 784,100 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers1 Bas 21,88 31,58 24,44<br />

Passage2 d 79,000 Article 12299,450 Syntax. Courte Fin Droi-Mil 3 Tiers1 Bas 51,56 57,89 44,44<br />

Passage2 d 80,000 Verbe 15,260 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 7 Tiers3 Bas 17,19 34,21 15,56<br />

Passage3 r 1,000 Verbe 8,550 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau 6 Tiers1 Haut 1,56 2,63 2,22<br />

Passage3 r 2,000 Adverbe 1083,893 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 11 Tiers2 Haut 26,56 5,26 11,11<br />

Passage3 r 3,000 Adverbe 0,060 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 15 Tiers2 Haut 9,38 5,26 0,00<br />

Passage3 r 4,000 Verbe 25,160 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 7 Tiers1 Haut 10,94 0,00 2,22<br />

Passage3 r 5,000 Nom 15,710 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 6 Tiers2 Haut 1,56 0,00 0,00<br />

Passage3 r 6,000 Verbe 95,390 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 8 Tiers1 Haut 32,81 23,68 11,11<br />

96


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage3 r 7,000 Verbe 95,390 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 8 Tiers2 Haut 57,81 13,16 28,89<br />

Passage3 r 8,000 Verbe 95,390 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 8 Tiers1 Haut 28,13 15,79 17,78<br />

Passage3 r 9,000 Nom 41,480 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 6 Tiers1 Haut 17,19 18,42 4,44<br />

Passage3 r 10,000 Verbe 53,420 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 6 Tiers2 Haut 17,19 10,53 0,00<br />

Passage3 r 11,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 9 Tiers2 Haut 10,94 10,53 2,22<br />

Passage3 r 12,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 9 Tiers2 Haut 14,06 39,47 22,22<br />

Passage3 r 13,000 Verbe 3,060 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 9 Tiers2 Haut 9,38 0,00 4,44<br />

Passage3 r 14,000 Nom 221,870 Sémant. Longue Fin Gau 2 Tiers3 Haut 3,13 2,63 2,22<br />

Passage3 r 15,000 Adverbe 5,190 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 12 Tiers2 Haut 25,00 10,53 11,11<br />

Passage3 r 16,000 Nom 72,190 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droite 4 Tiers1 Haut 4,69 2,63 2,22<br />

Passage3 r 17,000 Verbe 7,580 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 8 Tiers2 Haut 12,50 15,79 4,44<br />

Passage3 r 18,000 Verbe 15,030 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 6 Tiers1 Haut 17,19 13,16 8,89<br />

Passage3 r 19,000 Préposition 4209,610 Syntax. Courte Mil/Fin Gau-Mil 3 Tiers3 Haut 59,38 60,53 53,33<br />

Passage3 r 20,000 Nom 37,030 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 8 Tiers1 Haut 15,63 13,16 8,89<br />

Passage3 r 21,000 Nom 37,030 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 8 Tiers3 Haut 23,44 31,58 20,00<br />

Passage3 r 22,000 Complémenteur 221,870 Syntax. Moy-Long Deb/Mil Droi-Mil 2 Tiers3 Haut 12,50 15,79 8,89<br />

Passage3 r 23,000 Verbe 14,650 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Droite 8 Tiers3 Haut 12,50 15,79 8,89<br />

Passage3 r 24,000 Nom 20,520 Sémant. Moy-Long Fin Gau 16 Tiers1 Haut 17,19 15,79 8,89<br />

Passage3 r 25,000 Nom 20,520 Sémant. Moy-Long Fin Gau 16 Tiers2 Haut 28,13 7,89 8,89<br />

Passage3 r 26,000 Préposition 872,100 Syntax. Moy-Cour Debut Gau-Mil 5 Tiers2 Haut 39,06 23,68 15,56<br />

Passage3 r 27,000 Nom 70,390 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 5 Tiers3 Haut 21,88 21,05 20,00<br />

Passage3 r 28,000 Nom 82,520 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 7 Tiers3 Haut 23,44 31,58 31,11<br />

Passage3 r 29,000 Nom 25,350 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 8 Tiers1 Haut 6,25 7,89 0,00<br />

Passage3 r 30,000 Nom 221,870 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau 2 Tiers3 Haut 1,56 5,26 2,22<br />

Passage3 r 31,000 Préposition 5332,480 Syntax. Moy-Cour Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers3 Haut 34,38 44,74 26,67<br />

Passage3 r 32,000 Nom 109,130 Sémant. Moy-Cour Fin Gau-Mil 5 Tiers2 Haut 28,13 28,95 24,44<br />

97


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage3 r 33,000 Verbe 6,350 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 7 Tiers3 Haut 12,50 26,32 24,44<br />

Passage3 r 34,000 Adjectif 19,420 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 13 Tiers1 HautMoin 17,19 13,16 8,89<br />

Passage3 r 35,000 Nom 24,810 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 8 Tiers2 HautMoin 23,44 13,16 6,67<br />

Passage3 r 36,000 Complémenteur 221,870 Syntax. Moy-Long Deb/Mil Gau 2 Tiers3 HautMoin 15,63 10,53 2,22<br />

Passage3 r 37,000 Adjectif 85,520 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 9 Tiers2 HautMoin 20,31 18,42 8,89<br />

Passage3 r 38,000 Verbe 1124,260 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 5 Tiers3 HautMoin 17,19 18,42 17,78<br />

Passage3 r 39,000 Verbe 2,680 Sémant. Moy-Cour Debut Droi-Mil 7 Tiers2 HautMoin 4,69 2,63 2,22<br />

Passage3 r 40,000 Nom 72,190 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droite 4 Tiers1 HautMoin 10,94 5,26 6,67<br />

Passage3 r 41,000 Verbe 70,390 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 6 Tiers2 HautMoin 9,38 5,26 2,22<br />

Passage3 r 42,000 Verbe 70,390 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 6 Tiers3 HautMoin 20,31 18,42 2,22<br />

Passage3 r 43,000 Nom 113,045 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 11 Tiers1 HautMoin 12,50 7,89 6,67<br />

Passage3 r 44,000 Verbe 2,350 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 8 Tiers1 HautMoin 4,69 10,53 0,00<br />

Passage3 r 45,000 Verbe 2,350 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 8 Tiers1 HautMoin 7,81 10,53 0,00<br />

Passage3 r 46,000 Adjectif 573,650 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droite 5 Tiers2 HautMoin 6,25 10,53 4,44<br />

Passage3 r 47,000 Nom 72,190 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 4 Tiers1 HautMoin 7,81 7,89 0,00<br />

Passage3 r 48,000 Nom 93,940 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 5 Tiers2 HautMoin 12,50 21,05 20,00<br />

Passage3 r 49,000 Nom 221,870 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 2 Tiers3 HautMoin 3,13 7,89 4,44<br />

Passage3 r 50,000 Nom 8,260 Sémant. Longue Fin Gau 8 Tiers2 HautMoin 6,25 5,26 4,44<br />

Passage3 r 51,000 Nom 54,870 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 11 Tiers2 HautMoin 28,13 2,63 6,67<br />

Passage3 r 52,000 Nom 54,870 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 11 Tiers3 HautMoin 48,44 44,74 64,44<br />

Passage3 r 53,000 Préposition 5332,480 Syntax. Courte Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 HautMoin 39,06 21,05 33,33<br />

Passage3 r 54,000 Nom 82,520 Sémant. Longue Debut Droi-Mil 7 Tiers3 HautMoin 28,13 26,32 17,78<br />

Passage3 r 55,000 Verbe 31,260 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 7 Tiers1 HautMoin 28,13 23,68 8,89<br />

Passage3 r 56,000 Verbe 1986,230 Sémant. Longue Deb/Mil Droite 4 Tiers3 HautMoin 37,50 26,32 20,00<br />

Passage3 r 57,000 Verbe 7,650 Sémant. Longue Mil/Fin Gau 7 Tiers1 HautMoin 17,19 18,42 11,11<br />

Passage3 r 58,000 Verbe 7,650 Sémant. Longue Mil/Fin Gau 7 Tiers3 HautMoin 31,25 47,37 33,33<br />

98


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage3 r 59,000 Complémenteur 221,870 Syntax. Longue Mil/Fin Gau-Mil 2 Tiers3 HautMoin 10,94 21,05 8,89<br />

Passage3 r 60,000 Adverbe 478,100 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 12 Tiers3 HautMoin 18,75 15,79 11,11<br />

Passage3 r 61,000 Nom 20.13 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droite 5 Tiers3 HautMoin 18,75 23,68 24,44<br />

Passage3 r 62,000 Nom 19,740 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 6 Tiers1 BasMoins 10,94 18,42 13,33<br />

Passage3 r 63,000 Nom 86,480 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 7 Tiers2 BasMoins 28,13 28,95 35,56<br />

Passage3 r 64,000 Adverbe 313,320 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 7 Tiers2 BasMoins 9,38 21,05 6,67<br />

Passage3 r 65,000 Complémenteur 9784,278 Syntax. Courte Fin Gau 13 Tiers2 BasMoins 17,19 10,53 13,33<br />

Passage3 r 66,000 Nom 1986,230 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 BasMoins 18,75 23,68 13,33<br />

Passage3 r 67,000 Nom 221,870 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 2 Tiers3 BasMoins 6,25 21,05 13,33<br />

Passage3 r 68,000 Nom 298,100 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 8 Tiers2 BasMoins 43,75 26,32 35,56<br />

Passage3 r 69,000 Verbe 29,770 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 10 Tiers1 BasMoins 25,00 28,95 24,44<br />

Passage3 r 70,000 Verbe 29,770 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 10 Tiers3 BasMoins 53,13 26,32 24,44<br />

Passage3 r 71,000 Verbe 29,770 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 10 Tiers3 BasMoins 31,25 21,05 26,67<br />

Passage3 r 72,000 Nom 72,190 Sémant. Moy-Cour Debut Gau 4 Tiers1 BasMoins 12,50 7,89 2,22<br />

Passage3 r 73,000 Verbe 0,420 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau 14 Tiers2 BasMoins 15,63 18,42 4,44<br />

Passage3 r 74,000 Adverbe 807,420 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers3 BasMoins 18,75 15,79 6,67<br />

Passage3 r 75,000 Nom 838,550 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 6 Tiers2 BasMoins 18,75 13,16 13,33<br />

Passage3 r 76,000 Complémenteur 221,870 Syntax. Moy-Long Deb/Mil Gau 2 Tiers3 BasMoins 10,94 15,79 4,44<br />

Passage3 r 77,000 Verbe 7,160 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 7 Tiers3 BasMoins 18,75 13,16 15,56<br />

Passage3 r 78,000 Nom 92,940 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau 10 Tiers2 BasMoins 28,13 34,21 20,00<br />

Passage3 r 79,000 Verbe 42,900 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 6 Tiers2 BasMoins 6,25 13,16 4,44<br />

Passage3 r 80,000 Verbe 42,900 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 6 Tiers3 BasMoins 7,81 13,16 0,00<br />

Passage3 r 81,000 Préposition 727,260 Syntax. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 BasMoins 32,81 23,68 22,22<br />

Passage3 r 82,000 Verbe 101,420 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 7 Tiers3 BasMoins 32,81 52,63 31,11<br />

Passage3 r 83,000 Adverbe 793,840 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 5 Tiers3 BasMoins 35,94 36,84 33,33<br />

Passage3 r 84,000 Adverbe 328,160 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 8 Tiers2 BasMoins 32,81 39,47 13,33<br />

99


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage3 r 85,000 Verbe 6,420 Sémant. Moy-Long Fin Droite 8 Tiers1 BasMoins 46,88 36,84 37,78<br />

Passage3 r 86,000 Verbe 6,420 Sémant. Moy-Long Fin Droite 8 Tiers3 BasMoins 12,50 39,47 24,44<br />

Passage3 r 87,000 Adjectif 15,840 Sémant. Courte Debut Gau 6 Tiers1 BasMoins 20,31 15,79 11,11<br />

Passage3 r 88,000 Verbe 20,420 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers3 BasMoins 6,25 15,79 0,00<br />

Passage3 r 89,000 Adjectif 147,840 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 7 Tiers2 BasMoins 18,75 36,84 22,22<br />

Passage3 r 90,000 Adverbe 807,420 Sémant. Longue Debut Gau 8 Tiers3 Haut 12,50 10,53 6,67<br />

Passage3 r 91,000 Nom 82,520 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 7 Tiers3 Haut 26,56 21,05 15,56<br />

Passage3 r 92,000 Verbe 42,030 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 6 Tiers2 Haut 10,94 7,89 4,44<br />

Passage3 r 93,000 Verbe 51,770 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 6 Tiers1 Haut 14,06 7,89 6,67<br />

Passage3 r 94,000 Verbe 51,770 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 6 Tiers2 Haut 14,06 7,89 6,67<br />

Passage3 r 95,000 Verbe 56,740 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 5 Tiers3 Haut 12,50 18,42 6,67<br />

Passage3 r 96,000 Nom 2,480 Sémant. Longue Deb/Mil Droite 7 Tiers3 Haut 10,94 28,95 6,67<br />

Passage3 r 97,000 Préposition 4209,610 Syntax. Longue Mil/Fin Droite 3 Tiers3 Haut 42,19 57,89 62,22<br />

Passage3 r 98,000 Complémenteur 221,870 Syntax. Longue Mil/Fin Droite 2 Tiers3 Haut 10,94 26,32 4,44<br />

Passage3 r 99,000 Verbe 0,940 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 9 Tiers2 Haut 0,00 10,53 0,00<br />

Passage3 r 100,000 Préposition 727,260 Syntax. Moy-Cour Fin Droi-Mil 4 Tiers3 Haut 28,13 15,79 17,78<br />

Passage3 r 102,000 Nom 113,045 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 11 Tiers1 Haut 9,38 26,32 6,67<br />

Passage3 r 103,000 Nom 72,190 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Droite 4 Tiers1 Haut 6,25 2,63 2,22<br />

Passage3 r 104,000 Nom 221,870 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Gau-Mil 2 Tiers3 Haut 6,25 13,16 13,33<br />

Passage3 r 105,000 Nom 10,060 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 8 Tiers3 Haut 6,25 10,53 8,89<br />

Passage3 r 106,000 Adjectif 13,970 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 6 Tiers1 Haut 25,00 36,84 17,78<br />

Passage3 r 107,000 Nom 5,610 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 9 Tiers2 Haut 14,06 18,42 13,33<br />

Passage3 r 108,000 Verbe 191,970 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 6 Tiers3 Haut 15,63 26,32 17,78<br />

Passage3 r 109,000 Nom 274,940 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 5 Tiers3 Haut 20,31 36,84 42,22<br />

Passage3 r 110,000 Complémenteur 221,870 Syntax. Moy-Cour Deb/Mil Droite 2 Tiers3 Haut 3,13 15,79 8,89<br />

Passage3 r 111,000 Préposition 5332,480 Syntax. Moy-Cour Fin Gau 4 Tiers3 Haut 29,69 39,47 26,67<br />

100


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage3 r 112,000 Nom 9,550 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers2 Haut 17,19 23,68 13,33<br />

Passage3 r 113,000 Nom 74,550 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 10 Tiers1 Haut 15,63 28,95 15,56<br />

Passage3 r 114,000 Nom 74,550 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 10 Tiers3 Haut 26,56 18,42 15,56<br />

Passage3 r 115,000 Article 828,650 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 5 Tiers3 Haut 28,13 21,05 6,67<br />

Passage3 r 116,000 Verbe 128,350 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 7 Tiers2 Haut 9,38 13,16 13,33<br />

Passage3 r 117,000 Verbe 128,350 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 7 Tiers3 Haut 7,81 13,16 8,89<br />

Passage3 r 118,000 Nom 107,350 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 6 Tiers2 Haut 25,00 7,89 4,44<br />

Passage3 r 119,000 Verbe 144,970 Sémant. Moy-Cour Debut Gau-Mil 6 Tiers2 Haut 12,50 10,53 4,44<br />

Passage3 r 120,000 Préposition 5332,480 Syntax. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers3 Haut 39,06 39,47 48,89<br />

Passage3 r 121,000 Nom 305,810 Sémant. Courte Debut Gau-Mil 5 Tiers3 HautMoin 12,50 10,53 8,89<br />

Passage3 r 122,000 Adverbe 960,030 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 4 Tiers1 HautMoin 28,13 28,95 13,33<br />

Passage3 r 123,000 Adverbe 266,770 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 5 Tiers2 HautMoin 14,06 23,68 15,56<br />

Passage3 r 124,000 Verbe 47,870 Sémant. Moy-Cour Debut Gau 6 Tiers2 HautMoin 15,63 34,21 8,89<br />

Passage3 r 125,000 Complémenteur 221,870 Syntax. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 2 Tiers3 HautMoin 6,25 13,16 4,44<br />

Passage3 r 126,000 Adjectif 32,940 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau-Mil 5 Tiers2 HautMoin 32,81 28,95 15,56<br />

Passage3 r 127,000 Adverbe 1253,650 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 6 Tiers3 HautMoin 20,31 28,95 35,56<br />

Passage3 r 129,000 Nom 85,350 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau 5 Tiers3 HautMoin 7,81 23,68 11,11<br />

Passage3 r 130,000 Verbe 20,130 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 11 Tiers1 HautMoin 37,50 21,05 28,89<br />

Passage3 r 131,000 Verbe 20,130 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 11 Tiers3 HautMoin 62,50 31,58 51,11<br />

Passage3 r 132,000 Verbe 20,130 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 11 Tiers1 HautMoin 20,31 34,21 11,11<br />

Passage3 r 133,000 Adverbe 245,390 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 6 Tiers3 HautMoin 6,25 28,95 8,89<br />

Passage3 r 134,000 Adverbe 793,840 Sémant. Moy-Cour Debut Droite 5 Tiers3 HautMoin 21,88 23,68 17,78<br />

Passage3 r 135,000 Nom 221,870 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau 2 Tiers3 HautMoin 3,13 10,53 2,22<br />

Passage3 r 136,000 Verbe 20,130 Sémant. Moy-Cour Fin Gau-Mil 11 Tiers1 HautMoin 26,56 31,58 17,78<br />

Passage3 r 137,000 Verbe 20,130 Sémant. Moy-Cour Fin Gau-Mil 11 Tiers3 HautMoin 60,94 26,32 33,33<br />

Passage3 r 138,000 Verbe 20,130 Sémant. Moy-Cour Fin Gau-Mil 11 Tiers1 HautMoin 15,63 23,68 8,89<br />

101


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage3 r 139,000 Verbe 2,420 Sémant. Moy-Long Debut Droi-Mil 5 Tiers2 HautMoin 9,38 28,95 4,44<br />

Passage3 r 140,000 Verbe 49,870 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Droite 6 Tiers2 HautMoin 9,38 23,68 4,44<br />

Passage3 r 141,000 Préposition 4209,610 Syntax. Moy-Long Mil/Fin Droite 3 Tiers3 HautMoin 70,31 63,16 73,33<br />

Passage3 r 142,000 Verbe 60,710 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 7 Tiers3 HautMoin 12,50 31,58 22,22<br />

Passage3 r 143,000 Verbe 70,390 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 6 Tiers2 HautMoin 7,81 23,68 6,67<br />

Passage3 r 144,000 Verbe 70,390 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 6 Tiers3 HautMoin 3,13 23,68 13,33<br />

Passage3 r 145,000 Nom 72,840 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 9 Tiers3 HautMoin 21,88 21,05 20,00<br />

Passage3 r 146,000 Verbe 61,000 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 6 Tiers1 HautMoin 7,81 21,05 0,00<br />

Passage3 r 147,000 Verbe 61,000 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 6 Tiers2 HautMoin 9,38 21,05 2,22<br />

Passage3 r 148,000 Verbe 13,100 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 7 Tiers1 HautMoin 9,38 28,95 11,11<br />

Passage3 r 149,000 Préposition 727,260 Syntax. Courte Fin Droite 4 Tiers3 HautMoin 15,63 21,05 11,11<br />

Passage3 r 150,000 Nom 221,870 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 2 Tiers3 HautMoin 1,56 15,79 0,00<br />

Passage3 r 151,000 Verbe 104,520 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 5 Tiers3 HautMoin 14,06 23,68 6,67<br />

Passage3 r 152,000 Verbe 42,680 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers2 HautMoin 17,19 21,05 8,89<br />

Passage3 r 153,000 Préposition 5332,480 Syntax. Courte Mil/Fin Droi-Mil 4 Tiers3 HautMoin 34,38 42,11 35,56<br />

Passage3 r 154,000 Verbe 102,480 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 8 Tiers3 HautMoin 6,25 21,05 11,11<br />

Passage3 r 155,000 Nom 27,610 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 6 Tiers2 HautMoin 23,44 26,32 28,89<br />

Passage3 r 156,000 Nom 66,940 Sémant. Courte Debut Droite 7 Tiers1 HautMoin 18,75 18,42 22,22<br />

Passage3 r 157,000 Adjectif 10,160 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 6 Tiers1 HautMoin 21,88 23,68 15,56<br />

Passage3 r 158,000 Verbe 7,160 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 7 Tiers3 HautMoin 15,63 23,68 11,11<br />

Passage3 r 159,000 Préposition 5332,480 Syntax. Courte Mil/Fin Gau 4 Tiers3 BasMoins 29,69 36,84 37,78<br />

Passage3 r 160,000 Nom 221,870 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 2 Tiers3 BasMoins 1,56 10,53 0,00<br />

Passage3 r 161,000 Verbe 4,650 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 8 Tiers1 BasMoins 34,38 28,95 20,00<br />

Passage3 r 162,000 Verbe 4,650 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 8 Tiers2 BasMoins 28,13 26,32 33,33<br />

Passage3 r 163,000 Nom 42,650 Sémant. Courte Fin Gau 6 Tiers2 BasMoins 9,38 7,89 4,44<br />

Passage3 r 164,000 Verbe 19,480 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 7 Tiers1 BasMoins 21,88 23,68 15,56<br />

102


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage3 r 165,000 Verbe 19,480 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 7 Tiers3 BasMoins 23,44 21,05 35,56<br />

Passage3 r 166,000 Préposition 872,100 Syntax. Courte Debut Droi-Mil 5 Tiers2 BasMoins 26,56 47,37 26,67<br />

Passage3 r 167,000 Verbe 59,970 Sémant. Courte Fin Gau 9 Tiers1 BasMoins 12,50 18,42 8,89<br />

Passage3 r 168,000 Nom 66,160 Sémant. Courte Fin Gau 7 Tiers2 BasMoins 23,44 21,05 26,67<br />

Passage3 r 169,000 Nom 69,390 Sémant. Courte Debut Gau-Mil 8 Tiers3 BasMoins 18,75 42,11 26,67<br />

Passage3 r 170,000 Adjectif 168,970 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 BasMoins 4,69 21,05 15,56<br />

Passage3 r 171,000 Complémenteur 221,870 Syntax. Courte Mil/Fin Droi-Mil 2 Tiers3 BasMoins 15,63 26,32 13,33<br />

Passage3 r 172,000 Nom 426,480 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 5 Tiers2 BasMoins 23,44 39,47 24,44<br />

Passage3 r 173,000 Verbe 64,230 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 5 Tiers3 BasMoins 6,25 7,89 13,33<br />

Passage3 r 174,000 Nom 258,290 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Gau 5 Tiers3 BasMoins 17,19 34,21 20,00<br />

Passage3 r 175,000 Adjectif 13,740 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Gau 7 Tiers3 BasMoins 7,81 10,53 6,67<br />

Passage3 r 176,000 Nom 74,550 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 9 Tiers1 BasMoins 23,44 31,58 17,78<br />

Passage3 r 177,000 Nom 74,550 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 9 Tiers3 BasMoins 18,75 5,26 2,22<br />

Passage3 r 178,000 Verbe 39,840 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 6 Tiers1 BasMoins 6,25 15,79 4,44<br />

Passage3 r 179,000 Nom 290,290 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers2 BasMoins 14,06 28,95 13,33<br />

Passage3 r 180,000 Verbe 0,710 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 7 Tiers2 BasMoins 4,69 7,89 2,22<br />

Passage3 r 181,000 Verbe 0,710 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 7 Tiers2 BasMoins 6,25 5,26 2,22<br />

Passage3 r 182,000 Adjectif 83,420 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 7 Tiers2 BasMoins 12,50 5,26 4,44<br />

Passage4 t 1,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 5 Tiers2 Haut 34,38 5,41 11,11<br />

Passage4 t 2,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 5 Tiers3 Haut 31,25 13,51 2,22<br />

Passage4 t 3,000 Adjectif 26,810 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 8 Tiers3 Haut 3,13 2,70 0,00<br />

Passage4 t 4,000 Verbe 292,390 Sémant. Moy-Cour Debut Gau-Mil 7 Tiers3 Haut 7,81 8,11 2,22<br />

Passage4 t 5,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 2 Tiers3 Haut 84,38 64,86 66,67<br />

Passage4 t 6,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 2 Tiers3 Haut 90,63 62,16 66,67<br />

Passage4 t 7,000 Verbe 332,160 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 5 Tiers2 Haut 18,75 0,00 0,00<br />

Passage4 t 8,000 Nom 43,390 Sémant. Moy-Long Debut Gau 9 Tiers2 Haut 17,19 0,00 0,00<br />

103


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage4 t 9,000 Verbe 2612,610 Sémant. Moy-Long Debut Gau-Mil 5 Tiers3 Haut 53,13 43,24 24,44<br />

Passage4 t 10,000 Verbe 1535,260 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 Haut 28,13 16,22 8,89<br />

Passage4 t 11,000 Nom 48,420 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 10 Tiers3 Haut 21,88 10,81 2,22<br />

Passage4 t 12,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 2 Tiers3 Haut 90,63 62,16 68,89<br />

Passage4 t 13,000 Nom 977,160 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 3 Tiers2 Haut 15,63 13,51 2,22<br />

Passage4 t 14,000 Verbe 54,740 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 8 Tiers3 Haut 26,56 18,92 8,89<br />

Passage4 t 15,000 Adverbe 105,520 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 5 Tiers2 Haut 39,06 29,73 24,44<br />

Passage4 t 16,000 Nom 22,770 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 11 Tiers2 Haut 29,69 18,92 4,44<br />

Passage4 t 17,000 Verbe 292,390 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 7 Tiers3 Haut 7,81 5,41 2,22<br />

Passage4 t 18,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers1 Haut 31,25 27,03 11,11<br />

Passage4 t 19,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers3 Haut 31,25 18,92 11,11<br />

Passage4 t 20,000 Verbe 332,160 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 5 Tiers2 Haut 35,94 8,11 11,11<br />

Passage4 t 21,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 4 Tiers1 Haut 43,75 18,92 13,33<br />

Passage4 t 22,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 4 Tiers3 Haut 26,56 16,22 8,89<br />

Passage4 t 23,000 Adjectif 4,350 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 6 Tiers3 Haut 18,75 5,41 8,89<br />

Passage4 t 24,000 Verbe 332,160 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 5 Tiers2 Haut 21,88 8,11 4,44<br />

Passage4 t 25,000 Adverbe 1083,893 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 9 Tiers2 Haut 43,75 32,43 17,78<br />

Passage4 t 26,000 Adverbe 1083,893 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 9 Tiers3 Haut 46,88 37,84 35,56<br />

Passage4 t 27,000 Adjectif 23,350 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 9 Tiers1 Haut 7,81 10,81 0,00<br />

Passage4 t 28,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Debut Gau-Mil 5 Tiers2 Haut 40,63 16,22 4,44<br />

Passage4 t 29,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Debut Droi-Mil 5 Tiers3 Haut 25,00 16,22 4,44<br />

Passage4 t 30,000 Verbe 149,810 Sémant. Courte Fin Droite 7 Tiers1 Haut 43,75 24,32 20,00<br />

Passage4 t 31,000 Nom 44,100 Sémant. Courte Fin Gau 11 Tiers2 Haut 20,31 8,11 6,67<br />

Passage4 t 32,000 Nom 44,100 Sémant. Courte Fin Gau 11 Tiers3 Haut 25,00 40,54 20,00<br />

Passage4 t 33,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Courte Fin Gau-Mil 2 Tiers3 Haut 90,63 78,38 84,44<br />

Passage4 t 34,000 Complémenteur 370,230 Syntax. Moy-Long Deb/Mil Gau 7 Tiers3 Haut 23,44 32,43 11,11<br />

104


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage4 t 35,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 11 Tiers2 Haut 10,94 5,41 6,67<br />

Passage4 t 36,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 11 Tiers3 Haut 50,00 64,86 53,33<br />

Passage4 t 37,000 Adverbe 1027,100 Sémant. Longue Debut Droite 4 Tiers1 Haut 18,75 13,51 4,44<br />

Passage4 t 39,000 Préposition 105,520 Syntax. Longue Deb/Mil Gau 5 Tiers2 Haut 32,81 32,43 8,89<br />

Passage4 t 40,000 Verbe 1925,680 Sémant. Longue Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers3 Haut 60,94 56,76 51,11<br />

Passage4 t 41,000 Verbe 6,320 Sémant. Longue Fin Droite 13 Tiers3 Haut 25,00 48,65 26,67<br />

Passage4 t 42,000 Adverbe 156,100 Sémant. Moy-Cour Debut Gau 7 Tiers3 HautMoin 37,50 18,92 4,44<br />

Passage4 t 43,000 Verbe 13,840 Sémant. Courte Fin Droite 9 Tiers3 HautMoin 14,06 24,32 20,00<br />

Passage4 t 44,000 Nom 50,610 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 10 Tiers3 HautMoin 14,06 18,92 8,89<br />

Passage4 t 45,000 Verbe 66,810 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 11 Tiers1 HautMoin 14,06 13,51 11,11<br />

Passage4 t 46,000 Verbe 66,810 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 11 Tiers1 HautMoin 14,06 13,51 11,11<br />

Passage4 t 47,000 Verbe 66,810 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 11 Tiers3 HautMoin 60,94 59,46 46,67<br />

Passage4 t 48,000 Nom 20,940 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 8 Tiers2 HautMoin 18,75 10,81 8,89<br />

Passage4 t 49,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Moy-Cour Debut Gau 2 Tiers3 HautMoin 76,56 64,86 66,67<br />

Passage4 t 50,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Moy-Cour Deb/Mil Gau 2 Tiers3 HautMoin 71,88 70,27 91,11<br />

Passage4 t 51,000 Nom 1175,610 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 5 Tiers2 HautMoin 50,00 24,32 24,44<br />

Passage4 t 52,000 Verbe 2,650 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau-Mil 8 Tiers3 HautMoin 18,75 40,54 24,44<br />

Passage4 t 53,000 Préposition 520,810 Syntax. Moy-Cour Mil/Fin Gau-Mil 6 Tiers3 HautMoin 43,75 43,24 31,11<br />

Passage4 t 54,000 Verbe 179,940 Sémant. Moy-Long Debut Gau 4 Tiers3 HautMoin 53,13 27,03 31,11<br />

Passage4 t 55,000 Verbe 1986,230 Sémant. Moy-Long Debut Gau 4 Tiers2 HautMoin 53,13 27,03 20,00<br />

Passage4 t 56,000 Verbe 1421,520 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 HautMoin 28,13 24,32 11,11<br />

Passage4 t 57,000 Adverbe 105,520 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 5 Tiers2 HautMoin 42,19 18,92 6,67<br />

Passage4 t 58,000 Nom 58,520 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 9 Tiers3 HautMoin 15,63 18,92 4,44<br />

Passage4 t 59,000 Verbe 3039,550 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Gau-Mil 5 Tiers2 HautMoin 28,13 32,43 13,33<br />

Passage4 t 60,000 Verbe 3039,550 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Gau-Mil 5 Tiers3 HautMoin 18,75 21,62 2,22<br />

Passage4 t 61,000 Adjectif 85,520 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 9 Tiers2 HautMoin 17,19 18,92 8,89<br />

105


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage4 t 62,000 Adjectif 85,520 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 9 Tiers3 HautMoin 23,44 35,14 11,11<br />

Passage4 t 63,000 Nom 50,160 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau 6 Tiers3 HautMoin 18,75 21,62 11,11<br />

Passage4 t 64,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Moy-Cour Fin Gau-Mil 2 Tiers3 HautMoin 90,63 75,68 84,44<br />

Passage4 t 65,000 Verbe 332,160 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 5 Tiers2 HautMoin 10,94 10,81 2,22<br />

Passage4 t 66,000 Nom 35,940 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 7 Tiers2 HautMoin 20,31 32,43 4,44<br />

Passage4 t 67,000 Adjectif 123,740 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 7 Tiers2 HautMoin 25,00 16,22 8,89<br />

Passage4 t 68,000 Adjectif 123,740 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 7 Tiers3 HautMoin 21,88 18,92 6,67<br />

Passage4 t 69,000 Nom 16,060 Sémant. Courte Debut Droi-Mil 9 Tiers3 HautMoin 14,06 18,92 8,89<br />

Passage4 t 70,000 Nom 16,060 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 9 Tiers3 HautMoin 7,81 13,51 8,89<br />

Passage4 t 71,000 Nom 16,060 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 9 Tiers3 HautMoin 9,38 13,51 6,67<br />

Passage4 t 72,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 5 Tiers2 BasMoins 64,06 37,84 11,11<br />

Passage4 t 73,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 5 Tiers3 BasMoins 54,69 35,14 8,89<br />

Passage4 t 74,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 4 Tiers1 BasMoins 20,31 24,32 8,89<br />

Passage4 t 75,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 4 Tiers3 BasMoins 15,63 18,92 6,67<br />

Passage4 t 76,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Long Debut Gau 4 Tiers1 BasMoins 20,31 13,51 2,22<br />

Passage4 t 77,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Long Debut Gau 4 Tiers3 BasMoins 21,88 16,22 2,22<br />

Passage4 t 78,000 Adverbe 242,840 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau 5 Tiers3 BasMoins 40,63 24,32 11,11<br />

Passage4 t 79,000 Nom 54,390 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers2 BasMoins 34,38 13,51 2,22<br />

Passage4 t 80,000 Nom 4,000 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 10 Tiers1 BasMoins 17,19 32,43 20,00<br />

Passage4 t 81,000 Nom 280,350 Sémant. Moy-Long Fin Droite 5 Tiers3 BasMoins 46,88 32,43 26,67<br />

Passage4 t 82,000 Nom 6,610 Sémant. Moy-Long Fin Droite 8 Tiers2 BasMoins 31,25 18,92 11,11<br />

Passage4 t 83,000 Nom 6,610 Sémant. Moy-Long Fin Droite 8 Tiers2 BasMoins 20,31 29,73 17,78<br />

Passage4 t 84,000 Verbe 1925,680 Sémant. Longue Debut Gau 4 Tiers3 BasMoins 54,69 59,46 40,00<br />

Passage4 t 85,000 Préposition 105,520 Syntax. Longue Deb/Mil Gau-Mil 5 Tiers2 BasMoins 32,81 21,62 22,22<br />

Passage4 t 86,000 Nom 21,480 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 14 Tiers3 BasMoins 37,50 18,92 11,11<br />

Passage4 t 87,000 Nom 54,390 Sémant. Longue Fin Droite 8 Tiers2 BasMoins 56,25 27,03 28,89<br />

106


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage4 t 88,000 Verbe 192,290 Sémant. Longue Fin Gau 6 Tiers1 BasMoins 31,25 21,62 11,11<br />

Passage4 t 89,000 Adverbe 31,350 Sémant. Longue Fin Gau 16 Tiers1 BasMoins 28,13 8,11 2,22<br />

Passage4 t 90,000 Adverbe 31,350 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 16 Tiers3 BasMoins 45,31 64,86 57,78<br />

Passage4 t 91,000 Adjectif 9,550 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 11 Tiers2 BasMoins 14,06 13,51 4,44<br />

Passage4 t 92,000 Adverbe 807,420 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 8 Tiers1 BasMoins 34,38 29,73 15,56<br />

Passage4 t 93,000 Adjectif 244,060 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 8 Tiers2 BasMoins 32,81 21,62 11,11<br />

Passage4 t 94,000 Nom 54,390 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droite 9 Tiers2 BasMoins 23,44 13,51 2,22<br />

Passage4 t 95,000 Verbe 451,060 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droite 7 Tiers3 BasMoins 40,63 37,84 31,11<br />

Passage4 t 96,000 Adverbe 83,290 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 9 Tiers2 BasMoins 26,56 18,92 13,33<br />

Passage4 t 97,000 Nom 280,350 Sémant. Courte Debut Gau 5 Tiers3 BasMoins 51,56 37,84 31,11<br />

Passage4 t 98,000 Nom 6,610 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers2 BasMoins 25,00 24,32 8,89<br />

Passage4 t 99,000 Nom 6,610 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers3 BasMoins 25,00 32,43 17,78<br />

Passage4 t 100,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 5 Tiers2 BasMoins 40,63 29,73 6,67<br />

Passage4 t 101,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 5 Tiers3 BasMoins 39,06 21,62 6,67<br />

Passage4 t 102,000 Verbe 1,230 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 7 Tiers3 BasMoins 10,94 16,22 4,44<br />

Passage4 t 103,000 Nom 37,290 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers2 BasMoins 29,69 21,62 8,89<br />

Passage4 t 104,000 Nom 37,290 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 8 Tiers3 BasMoins 20,31 13,51 4,44<br />

Passage4 t 105,000 Verbe 0,970 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 7 Tiers3 BasMoins 12,50 18,92 4,44<br />

Passage4 t 106,000 Verbe 0,970 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 7 Tiers3 BasMoins 6,25 18,92 2,22<br />

Passage4 t 107,000 Nom 430,580 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 6 Tiers3 BasMoins 39,06 40,54 26,67<br />

Passage4 t 108,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Courte Fin Gau-Mil 2 Tiers3 BasMoins 92,19 86,49 91,11<br />

Passage4 t 109,000 Verbe 296,420 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 7 Tiers3 BasMoins 28,13 29,73 15,56<br />

Passage4 t 110,000 Adverbe 105,520 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 5 Tiers2 BasMoins 37,50 32,43 22,22<br />

Passage4 t 111,000 Adjectif 174,970 Sémant. Courte Fin Droite 5 Tiers1 BasMoins 31,25 27,03 20,00<br />

Passage4 t 112,000 Verbe 53,160 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau 8 Tiers3 BasMoins 32,81 37,84 15,56<br />

Passage4 t 113,000 Adjectif 298,060 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau-Mil 6 Tiers2 BasMoins 32,81 27,03 8,89<br />

107


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage4 t 114,000 Adjectif 115,520 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers3 BasMoins 42,19 45,95 33,33<br />

Passage4 t 115,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 4 Tiers1 BasMoins 29,69 18,92 15,56<br />

Passage4 t 116,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 4 Tiers3 BasMoins 25,00 16,22 15,56<br />

Passage4 t 117,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 5 Tiers2 BasMoins 26,56 37,84 20,00<br />

Passage4 t 118,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 5 Tiers3 BasMoins 20,31 32,43 13,33<br />

Passage4 t 119,000 Nom 280,350 Sémant. Courte Fin Droite 5 Tiers3 BasMoins 40,63 16,22 22,22<br />

Passage4 t 120,000 Verbe 0,420 Sémant. Courte Debut Gau 9 Tiers3 Bas 4,69 16,22 2,22<br />

Passage4 t 121,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 5 Tiers2 Bas 29,69 18,92 11,11<br />

Passage4 t 122,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 5 Tiers3 Bas 18,75 16,22 6,67<br />

Passage4 t 123,000 Adverbe 367,390 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 10 Tiers2 Bas 31,25 13,51 13,33<br />

Passage4 t 124,000 Adverbe 367,390 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 10 Tiers3 Bas 26,56 43,24 31,11<br />

Passage4 t 125,000 Verbe 14,290 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 7 Tiers3 Bas 23,44 13,51 2,22<br />

Passage4 t 126,000 Verbe 1,160 Sémant. Courte Debut Gau 6 Tiers2 Haut 12,50 2,70 2,22<br />

Passage4 t 127,000 Nom 60,190 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 9 Tiers1 Haut 14,06 8,11 0,00<br />

Passage4 t 128,000 Verbe 332,160 Sémant. Moy-Long Debut Droi-Mil 5 Tiers2 Haut 20,31 10,81 4,44<br />

Passage4 t 129,000 Préposition 105,520 Syntax. Moy-Long Deb/Mil Gau 5 Tiers2 Haut 31,25 10,81 4,44<br />

Passage4 t 130,000 Nom 1,350 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Gau 12 Tiers2 Haut 28,13 27,03 17,78<br />

Passage4 t 131,000 Nom 1,350 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Gau 12 Tiers2 Haut 14,06 16,22 4,44<br />

Passage4 t 132,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 4 Tiers1 Haut 17,19 18,92 6,67<br />

Passage4 t 133,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 4 Tiers3 Haut 17,19 21,62 4,44<br />

Passage4 t 134,000 Verbe 210,940 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 6 Tiers3 Haut 40,63 48,65 48,89<br />

Passage4 t 135,000 Nom 10,680 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 7 Tiers2 Haut 9,38 8,11 0,00<br />

Passage4 t 136,000 Nom 10,680 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 7 Tiers3 Haut 12,50 5,41 0,00<br />

Passage4 t 137,000 Verbe 440,060 Sémant. Courte Fin Droite 3 Tiers3 Haut 37,50 35,14 35,56<br />

Passage4 t 138,000 Nom 21,940 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 12 Tiers2 Haut 9,38 16,22 0,00<br />

Passage4 t 139,000 Adjectif 456,000 Sémant. Moy-Long Fin Droite 3 Tiers3 Haut 46,88 45,95 26,67<br />

108


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage4 t 140,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Long Fin Droite 11 Tiers2 Haut 7,81 10,81 2,22<br />

Passage4 t 141,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Long Fin Droite 11 Tiers3 Haut 15,63 40,54 20,00<br />

Passage4 t 142,000 Verbe 0,030 Sémant. Moy-Long Fin Gau 10 Tiers2 Haut 4,69 2,70 0,00<br />

Passage4 t 143,000 Verbe 0,030 Sémant. Moy-Long Fin Gau 10 Tiers3 Haut 6,25 8,11 0,00<br />

Passage4 t 144,000 Verbe 0,030 Sémant. Moy-Long Fin Gau 10 Tiers3 Haut 25,00 24,32 17,78<br />

Passage4 t 145,000 Verbe 0,390 Sémant. Courte Debut Gau 8 Tiers1 Haut 12,50 10,81 6,67<br />

Passage4 t 146,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Courte Mil/Fin Gau-Mil 2 Tiers3 Haut 95,31 94,59 91,11<br />

Passage4 t 147,000 Adverbe 156,100 Sémant. Moy-Cour Debut Droite 7 Tiers3 Haut 56,25 43,24 13,33<br />

Passage4 t 148,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 5 Tiers2 Haut 25,00 27,03 11,11<br />

Passage4 t 149,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Mil/Fin Droi-Mil 5 Tiers3 Haut 21,88 24,32 8,89<br />

Passage4 t 150,000 Adjectif 6,130 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 9 Tiers3 Haut 14,06 21,62 4,44<br />

Passage4 t 151,000 Adverbe 370,230 Sémant. Longue Debut Droi-Mil 7 Tiers3 Haut 46,88 37,84 28,89<br />

Passage4 t 152,000 Verbe 25,290 Sémant. Longue Debut Droite 8 Tiers3 Haut 21,88 24,32 11,11<br />

Passage4 t 153,000 Verbe 9,420 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 7 Tiers3 Haut 35,94 32,43 28,89<br />

Passage4 t 154,000 Adverbe 105,520 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 5 Tiers2 Haut 48,44 13,51 13,33<br />

Passage4 t 155,000 Verbe 97,710 Sémant. Longue Mil/Fin Gau-Mil 6 Tiers3 Haut 26,56 48,65 24,44<br />

Passage4 t 156,000 Nom 44,100 Sémant. Longue Fin Droite 11 Tiers2 Haut 18,75 16,22 2,22<br />

Passage4 t 157,000 Nom 44,100 Sémant. Longue Fin Droite 11 Tiers3 Haut 20,31 35,14 13,33<br />

Passage4 t 158,000 Nom 54,390 Sémant. Longue Fin Gau 8 Tiers2 Haut 23,44 27,03 8,89<br />

Passage4 t 159,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 5 Tiers2 Haut 32,81 18,92 13,33<br />

Passage4 t 160,000 Verbe 3039,550 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 5 Tiers3 Haut 31,25 16,22 13,33<br />

Passage4 t 161,000 Adjectif 558,390 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 5 Tiers2 Haut 71,88 32,43 40,00<br />

Passage4 t 162,000 Nom 52,900 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 6 Tiers3 Haut 31,25 27,03 11,11<br />

Passage4 t 163,000 Nom 16,060 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 8 Tiers3 Haut 21,88 48,65 35,56<br />

Passage4 t 164,000 Adverbe 113,870 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 7 Tiers3 HautMoin 28,13 18,92 15,56<br />

Passage4 t 165,000 Adverbe 113,870 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 7 Tiers3 HautMoin 12,50 21,62 8,89<br />

109


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage4 t 166,000 Verbe 440,060 Sémant. Courte Debut Droi-Mil 3 Tiers3 HautMoin 34,38 24,32 15,56<br />

Passage4 t 167,000 Verbe 537,290 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 4 Tiers3 HautMoin 25,00 32,43 20,00<br />

Passage4 t 168,000 Verbe 10,740 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers3 HautMoin 26,56 18,92 2,22<br />

Passage4 t 169,000 Nom 3,060 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 12 Tiers3 HautMoin 26,56 43,24 28,89<br />

Passage4 t 170,000 Verbe 207,550 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 6 Tiers3 HautMoin 28,13 29,73 11,11<br />

Passage4 t 171,000 Nom 40,100 Sémant. Courte Fin Gau 7 Tiers3 HautMoin 6,25 24,32 6,67<br />

Passage4 t 172,000 Nom 66,160 Sémant. Moy-Long Debut Gau-Mil 7 Tiers3 HautMoin 39,06 24,32 22,22<br />

Passage4 t 173,000 Préposition 105,520 Syntax. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 5 Tiers2 HautMoin 40,63 32,43 31,11<br />

Passage4 t 174,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Droite 12 Tiers2 HautMoin 23,44 10,81 2,22<br />

Passage4 t 175,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Long Mil/Fin Droite 12 Tiers3 HautMoin 20,31 16,22 8,89<br />

Passage4 t 176,000 Adverbe 12,190 Sémant. Moy-Long Fin Gau 14 Tiers2 HautMoin 20,31 35,14 4,44<br />

Passage4 t 177,000 Adverbe 12,190 Sémant. Moy-Long Fin Gau 14 Tiers3 HautMoin 35,94 67,57 57,78<br />

Passage4 t 178,000 Nom 17,740 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 9 Tiers1 HautMoin 43,75 29,73 11,11<br />

Passage4 t 179,000 Nom 17,740 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 9 Tiers3 HautMoin 28,13 59,46 31,11<br />

Passage4 t 180,000 Nom 280,350 Sémant. Moy-Cour Debut Droi-Mil 5 Tiers3 HautMoin 53,13 37,84 22,22<br />

Passage4 t 181,000 Verbe 5,940 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droite 11 Tiers2 HautMoin 15,63 21,62 4,44<br />

Passage4 t 182,000 Verbe 5,940 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droite 11 Tiers2 HautMoin 12,50 24,32 4,44<br />

Passage4 t 183,000 Nom 7,970 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droite 11 Tiers1 HautMoin 39,06 16,22 11,11<br />

Passage4 t 184,000 Nom 7,970 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droite 11 Tiers3 HautMoin 31,25 54,05 15,56<br />

Passage4 t 185,000 Verbe 12,350 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 7 Tiers3 HautMoin 20,31 32,43 13,33<br />

Passage4 t 186,000 Adjectif 2143,870 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 5 Tiers2 HautMoin 51,56 40,54 35,56<br />

Passage4 t 187,000 Adjectif 2143,870 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 5 Tiers3 HautMoin 50,00 40,54 33,33<br />

Passage4 t 188,000 Adverbe 105,520 Sémant. Moy-Long Debut Gau-Mil 5 Tiers2 HautMoin 25,00 21,62 2,22<br />

Passage4 t 189,000 Verbe 2612,610 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Gau-Mil 5 Tiers3 HautMoin 35,94 32,43 22,22<br />

Passage4 t 190,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Moy-Long Mil/Fin Droi-Mil 2 Tiers3 HautMoin 93,75 86,49 77,78<br />

Passage4 t 191,000 Nom 56,840 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 9 Tiers1 HautMoin 15,63 13,51 4,44<br />

110


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage4 t 192,000 Nom 16,060 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 8 Tiers3 HautMoin 20,31 59,46 35,56<br />

Passage4 t 193,000 Verbe 2612,610 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 5 Tiers3 HautMoin 45,31 51,35 28,89<br />

Passage4 t 194,000 Nom 77,520 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 6 Tiers3 HautMoin 43,75 45,95 15,56<br />

Passage4 t 195,000 Adjectif 0,740 Sémant. Courte Fin Droi-Mil 8 Tiers3 HautMoin 6,25 18,92 22,22<br />

Passage4 t 196,000 Nom 147,580 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droite 9 Tiers1 HautMoin 31,25 35,14 6,67<br />

Passage4 t 197,000 Nom 63,060 Sémant. Moy-Cour Fin Gau-Mil 6 Tiers3 HautMoin 18,75 21,62 17,78<br />

Passage4 t 198,000 Verbe 620,320 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers1 HautMoin 39,06 16,22 8,89<br />

Passage4 t 199,000 Verbe 620,320 Sémant. Courte Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers3 HautMoin 46,88 37,84 20,00<br />

Passage4 t 200,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Courte Fin Droi-Mil 2 Tiers3 HautMoin 89,06 89,19 84,44<br />

Passage4 t 201,000 Verbe 2612,610 Sémant. Courte Deb/Mil Droite 5 Tiers3 HautMoin 45,31 32,43 11,11<br />

Passage4 t 202,000 Verbe 74,160 Sémant. Moy-Cour Debut Gau-Mil 6 Tiers1 BasMoins 23,44 18,92 4,44<br />

Passage4 t 203,000 Adjectif 6,130 Sémant. Moy-Cour Debut Gau-Mil 9 Tiers3 BasMoins 15,63 10,81 6,67<br />

Passage4 t 204,000 Adjectif 456,000 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 3 Tiers3 BasMoins 53,13 40,54 26,67<br />

Passage4 t 205,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 11 Tiers2 BasMoins 17,19 8,11 2,22<br />

Passage4 t 206,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Droi-Mil 11 Tiers3 BasMoins 26,56 35,14 20,00<br />

Passage4 t 207,000 Préposition 105,520 Syntax. Moy-Cour Mil/Fin Droite 5 Tiers2 BasMoins 34,38 24,32 8,89<br />

Passage4 t 208,000 Adjectif 196,450 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 6 Tiers2 BasMoins 21,88 21,62 2,22<br />

Passage4 t 209,000 Adjectif 196,450 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 6 Tiers3 BasMoins 21,88 18,92 2,22<br />

Passage4 t 210,000 Nom 42,320 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 7 Tiers2 BasMoins 29,69 24,32 15,56<br />

Passage4 t 211,000 Verbe 3039,550 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 5 Tiers2 BasMoins 21,88 21,62 15,56<br />

Passage4 t 212,000 Verbe 3039,550 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 5 Tiers3 BasMoins 20,31 16,22 8,89<br />

Passage4 t 213,000 Adjectif 32,870 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 7 Tiers3 BasMoins 10,94 8,11 2,22<br />

Passage4 t 214,000 Nom 21,940 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 12 Tiers2 BasMoins 20,31 10,81 6,67<br />

Passage4 t 215,000 Nom 197,840 Sémant. Courte Mil/Fin Droi-Mil 7 Tiers2 BasMoins 21,88 16,22 8,89<br />

Passage4 t 216,000 Nom 197,840 Sémant. Courte Mil/Fin Droi-Mil 7 Tiers3 BasMoins 15,63 21,62 11,11<br />

Passage4 t 217,000 Adjectif 558,390 Sémant. Courte Fin Droite 5 Tiers2 BasMoins 70,31 48,65 44,44<br />

111


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage4 t 218,000 Adjectif 212,320 Sémant. Courte Fin Droite 4 Tiers3 BasMoins 29,69 32,43 17,78<br />

Passage4 t 219,000 Nom 2143.87 Sémant. Courte Fin Droite 7 Tiers2 BasMoins 28,13 27,03 17,78<br />

Passage4 t 220,000 Nom 2143.87 Sémant. Courte Fin Droite 7 Tiers3 BasMoins 14,06 24,32 4,44<br />

Passage4 t 221,000 Complémenteur 18621,710 Syntax. Courte Debut Droite 2 Tiers3 BasMoins 51,56 32,43 17,78<br />

Passage4 t 222,000 Verbe 1461,520 Sémant. Courte Deb/Mil Gau 3 Tiers3 BasMoins 29,69 21,62 15,56<br />

Passage4 t 223,000 Adverbe 117,870 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 8 Tiers3 BasMoins 35,94 13,51 11,11<br />

Passage4 t 224,000 Adverbe 117,870 Sémant. Courte Mil/Fin Gau 8 Tiers3 BasMoins 32,81 13,51 15,56<br />

Passage4 t 225,000 Verbe 1461,520 Sémant. Courte Mil/Fin Gau-Mil 3 Tiers3 BasMoins 14,06 21,62 4,44<br />

Passage4 t 226,000 Adverbe 117,870 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 8 Tiers3 BasMoins 32,81 16,22 11,11<br />

Passage4 t 227,000 Adverbe 117,870 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 8 Tiers3 BasMoins 28,13 18,92 11,11<br />

Passage4 t 228,000 Verbe 1535,260 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 4 Tiers3 BasMoins 10,94 10,81 2,22<br />

Passage4 t 229,000 Verbe 86,350 Sémant. Moy-Cour Debut Gau 7 Tiers3 BasMoins 34,38 13,51 11,11<br />

Passage4 t 230,000 Nom 21,870 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers2 BasMoins 21,88 16,22 4,44<br />

Passage4 t 231,000 Nom 21,870 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers3 BasMoins 10,94 16,22 0,00<br />

Passage4 t 232,000 Verbe 3039,550 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 5 Tiers2 BasMoins 43,75 24,32 22,22<br />

Passage4 t 233,000 Verbe 3039,550 Sémant. Moy-Cour Deb/Mil Gau-Mil 5 Tiers3 BasMoins 40,63 13,51 13,33<br />

Passage4 t 234,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 11 Tiers2 BasMoins 12,50 5,41 4,44<br />

Passage4 t 235,000 Nom 44,100 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Droi-Mil 11 Tiers3 BasMoins 26,56 37,84 22,22<br />

Passage4 t 236,000 Verbe 3039,550 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 5 Tiers2 BasMoins 37,50 10,81 8,89<br />

Passage4 t 237,000 Verbe 3039,550 Sémant. Moy-Cour Fin Droi-Mil 5 Tiers3 BasMoins 21,88 2,70 4,44<br />

Texte désordonné<br />

PASSAGE LET- N°_MOT Nature Fréquence Rôle Longueur Position du Position Taille Position Position Oubli Oubli Oubli<br />

TRE<br />

Frantext<br />

phrase mot dans la de la lettre du de la de la lettre adulte 3ème 6ème<br />

phrase sur la mot lettre dans la<br />

ligne dans le hauteur<br />

mot de la page<br />

Passage5 u 1,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Debut Gau 2 Tiers3 Haut 29,69 28,95 15,56<br />

112


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage5 u 2,000 Adjectif 31,350 Sémant. Longue Debut Gau 11 Tiers2 Haut 10,94 2,63 0,00<br />

Passage5 u 3,000 Adverbe 4519,810 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 Haut 14,06 5,26 0,00<br />

Passage5 u 4,000 Verbe 1,320 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 10 Tiers1 Haut 10,94 10,53 11,11<br />

Passage5 u 5,000 Nom 41,230 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 9 Tiers3 Haut 4,69 0,00 0,00<br />

Passage5 u 6,000 Nom 46,810 Sémant. Longue Fin Gau 4 Tiers3 Haut 6,25 10,53 6,67<br />

Passage5 u 7,000 Nom 21,480 Sémant. Longue Fin Gau 7 Tiers1 Haut 18,75 23,68 2,22<br />

Passage5 u 8,000 Nom 8,190 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 8 Tiers1 Haut 1,56 0,00 0,00<br />

Passage5 u 9,000 Adverbe 313,320 Sémant. Longue Deb/Mil Droite 7 Tiers1 Haut 31,25 23,68 33,33<br />

Passage5 u 10,000 Adverbe 313,320 Sémant. Longue Deb/Mil Droite 7 Tiers1 Haut 15,63 10,53 8,89<br />

Passage5 u 11,000 Adjectif 22,030 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 14 Tiers1 Haut 7,81 5,26 2,22<br />

Passage5 u 12,000 Nom 13,680 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 9 Tiers1 Haut 18,75 15,79 8,89<br />

Passage5 u 13,000 Adverbe 332,710 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 7 Tiers3 Haut 64,06 71,05 60,00<br />

Passage5 u 14,000 Adverbe 406,710 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 8 Tiers2 Haut 15,63 13,16 20,00<br />

Passage5 u 15,000 Adverbe 406,710 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 8 Tiers3 Haut 9,38 21,05 2,22<br />

Passage5 u 16,000 Adjectif 1500,030 Sémant. Courte Debut Droi-Mil 4 Tiers3 Haut 10,94 13,16 2,22<br />

Passage5 u 17,000 Adjectif 9,420 Sémant. Courte Debut Droite 5 Tiers2 Haut 0,00 2,63 0,00<br />

Passage5 u 18,000 Article 7141,450 Syntax. Courte Mil/Fin Gau 2 Tiers3 Haut 14,06 36,84 20,00<br />

Passage5 u 20,000 Adjectif 6,190 Sémant. Courte Fin Gau-Mil 9 Tiers3 Haut 14,06 26,32 2,22<br />

Passage5 u 21,000 Verbe 1421,520 Sémant. Moy-Long Debut Droi-Mil 4 Tiers3 Haut 6,25 10,53 2,22<br />

Passage5 u 22,000 Verbe 8,320 Sémant. Moy-Long Deb/Mil Droite 8 Tiers1 Haut 9,38 10,53 0,00<br />

Passage5 u 23,000 Verbe 0,550 Sémant. Moy-Long Fin Gau-Mil 6 Tiers2 Haut 1,56 2,63 4,44<br />

Passage5 u 24,000 Adjectif 10,520 Sémant. Moy-Long Fin Droi-Mil 13 Tiers3 Haut 67,19 78,95 68,89<br />

Passage5 u 25,000 Adverbe 4519,810 Sémant. Longue Debut Droi-Mil 4 Tiers3 Haut 26,56 26,32 13,33<br />

Passage5 u 26,000 Adjectif 10,520 Sémant. Longue Debut Droite 13 Tiers3 Haut 57,81 68,42 66,67<br />

Passage5 u 28,000 Adjectif 961,350 Sémant. Longue Debut Gau 4 Tiers3 Haut 4,69 5,26 0,00<br />

Passage5 u 29,000 Préposition 4209,610 Syntax. Longue Debut Gau-Mil 3 Tiers2 Haut 4,69 7,89 6,67<br />

113


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage5 u 30,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Debut Gau-Mil 2 Tiers3 Haut 4,69 10,53 6,67<br />

Passage5 u 31,000 Nom 197,030 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 16 Tiers1 Haut 17,19 26,32 15,56<br />

Passage5 u 32,000 Adjectif 4,940 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 8 Tiers3 Haut 7,81 13,16 8,89<br />

Passage5 u 33,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Mil/Fin Gau 2 Tiers3 Haut 9,38 5,26 4,44<br />

Passage5 u 34,000 Article 8972,770 Syntax. Longue Mil/Fin Gau 3 Tiers1 Haut 6,25 28,95 2,22<br />

Passage5 u 35,000 Adjectif 55,100 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 3 Tiers2 Haut 3,13 5,26 2,22<br />

Passage5 u 36,000 Verbe 0,100 Sémant. Longue Debut Droi-Mil 10 Tiers1 Haut 18,75 23,68 2,22<br />

Passage5 u 37,000 Nom 5,000 Sémant. Longue Debut Gau 14 Tiers1 HautMoin 9,38 18,42 6,67<br />

Passage5 u 38,000 Verbe 39,420 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers2 HautMoin 9,38 5,26 4,44<br />

Passage5 u 39,000 Adverbe 313,320 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 7 Tiers1 HautMoin 14,06 18,42 20,00<br />

Passage5 u 40,000 Adverbe 313,320 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 7 Tiers3 HautMoin 10,94 15,79 4,44<br />

Passage5 u 41,000 Nom 283,100 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 5 Tiers2 HautMoin 4,69 5,26 0,00<br />

Passage5 u 42,000 Adjectif 96,000 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 8 Tiers3 HautMoin 14,06 18,42 6,67<br />

Passage5 u 43,000 Article 11468,610 Syntax. Longue Mil/Fin Gau 2 Tiers2 HautMoin 26,56 44,74 60,00<br />

Passage5 u 44,000 Nom 56,840 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 9 Tiers3 HautMoin 45,31 36,84 33,33<br />

Passage5 u 45,000 Nom 140,840 Sémant. Longue Debut Gau 5 Tiers3 HautMoin 7,81 18,42 2,22<br />

Passage5 u 46,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 6 Tiers1 HautMoin 17,19 26,32 11,11<br />

Passage5 u 47,000 Adverbe 739,390 Sémant. Moy-Cour Debut Gau-Mil 4 Tiers2 HautMoin 21,88 18,42 8,89<br />

Passage5 u 48,000 Nom 66,320 Sémant. Moy-Cour Fin Droite 6 Tiers3 HautMoin 48,44 47,37 26,67<br />

Passage5 u 49,000 Adverbe 1083,893 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 11 Tiers1 HautMoin 42,19 34,21 46,67<br />

Passage5 u 50,000 Adverbe 1083,893 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 11 Tiers2 HautMoin 20,31 18,42 13,33<br />

Passage5 u 51,000 Adverbe 1083,893 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 11 Tiers3 HautMoin 25,00 26,32 26,67<br />

Passage5 u 52,000 Nom 74,940 Sémant. Longue Deb/Mil Droite 10 Tiers2 HautMoin 6,25 7,89 2,22<br />

Passage5 u 53,000 Nom 46,810 Sémant. Longue Mil/Fin Gau-Mil 4 Tiers3 HautMoin 9,38 7,89 4,44<br />

Passage5 u 54,000 Complémenteur 7121,970 Syntax. Longue Debut Gau 2 Tiers3 HautMoin 75,00 52,63 42,22<br />

Passage5 u 55,000 Adverbe 1083,893 Sémant. Longue Debut Gau 11 Tiers1 HautMoin 21,88 13,16 15,56<br />

114


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage5 u 56,000 Adverbe 1083,893 Sémant. Longue Debut Gau 11 Tiers2 HautMoin 21,88 10,53 13,33<br />

Passage5 u 57,000 Adverbe 1083,893 Sémant. Longue Debut Gau 11 Tiers3 HautMoin 12,50 7,89 8,89<br />

Passage5 u 58,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 8 Tiers3 HautMoin 65,63 78,95 71,11<br />

Passage5 u 59,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Deb/Mil Droite 7 Tiers1 HautMoin 21,88 21,05 20,00<br />

Passage5 u 60,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Deb/Mil Droite 7 Tiers3 HautMoin 50,00 34,21 31,11<br />

Passage5 u 61,000 Nom 38,130 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 8 Tiers1 BasMoins 4,69 13,16 0,00<br />

Passage5 u 62,000 Adjectif 961,350 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 4 Tiers3 BasMoins 9,38 28,95 8,89<br />

Passage5 u 63,000 Article 11468,610 Syntax. Longue Deb/Mil Gau-Mil 2 Tiers2 BasMoins 31,25 28,95 20,00<br />

Passage5 u 64,000 Nom 79,160 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 3 Tiers2 BasMoins 15,63 28,95 15,56<br />

Passage5 u 65,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 8 Tiers3 BasMoins 67,19 71,05 64,44<br />

Passage5 u 67,000 Adverbe 519,060 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 6 Tiers2 BasMoins 20,31 15,79 4,44<br />

Passage5 u 68,000 Nom 35,940 Sémant. Longue Fin Droite 11 Tiers2 BasMoins 10,94 7,89 2,22<br />

Passage5 u 69,000 Nom 35,940 Sémant. Longue Fin Droite 11 Tiers3 BasMoins 4,69 13,16 6,67<br />

Passage5 u 70,000 Nom 79,160 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 3 Tiers2 BasMoins 4,69 18,42 4,44<br />

Passage5 u 71,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Fin Droi-Mil 6 Tiers1 BasMoins 18,75 23,68 4,44<br />

Passage5 u 72,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Fin Droi-Mil 6 Tiers3 BasMoins 60,94 55,26 35,56<br />

Passage5 u 73,000 Article 8972,770 Syntax. Longue Deb/Mil Gau 3 Tiers1 BasMoins 10,94 26,32 6,67<br />

Passage5 u 74,000 Article 4962,610 Syntax. Longue Deb/Mil Gau 2 Tiers3 BasMoins 29,69 39,47 37,78<br />

Passage5 u 75,000 Adverbe 4519,810 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 BasMoins 7,81 23,68 4,44<br />

Passage5 u 76,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Deb/Mil Gau-Mil 6 Tiers1 BasMoins 4,69 21,05 4,44<br />

Passage5 u 77,000 Préposition 57,840 Syntax. Longue Deb/Mil Gau-Mil 6 Tiers2 BasMoins 56,25 50,00 33,33<br />

Passage5 u 78,000 Adjectif 10,520 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 13 Tiers3 BasMoins 60,94 63,16 46,67<br />

Passage5 u 79,000 Nom 17,680 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 6 Tiers2 BasMoins 6,25 10,53 0,00<br />

Passage5 u 80,000 Préposition 4209,610 Syntax. Longue Fin Gau-Mil 3 Tiers2 BasMoins 25,00 26,32 20,00<br />

Passage5 u 81,000 Nom 74,940 Sémant. Longue Debut Droite 10 Tiers2 BasMoins 7,81 7,89 6,67<br />

Passage5 u 82,000 Nom 41,230 Sémant. Longue Debut Droite 9 Tiers3 BasMoins 6,25 15,79 0,00<br />

115


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage5 u 83,000 Verbe 8,320 Sémant. Longue Debut Gau 8 Tiers1 BasMoins 9,38 18,42 6,67<br />

Passage5 u 84,000 Adverbe 2718,480 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers3 BasMoins 18,75 26,32 6,67<br />

Passage5 u 85,000 Adverbe 1203,740 Sémant. Longue Deb/Mil Droi-Mil 5 Tiers2 BasMoins 10,94 23,68 15,56<br />

Passage5 u 86,000 Adverbe 332,710 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 7 Tiers3 BasMoins 42,19 60,53 37,78<br />

Passage5 u 87,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Mil/Fin Gau 2 Tiers3 BasMoins 31,25 55,26 31,11<br />

Passage5 u 88,000 Adverbe 134,100 Sémant. Longue Mil/Fin Gau 7 Tiers3 BasMoins 6,25 15,79 4,44<br />

Passage5 u 89,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Mil/Fin Gau-Mil 2 Tiers3 BasMoins 18,75 28,95 11,11<br />

Passage5 u 90,000 Nom 257,230 Sémant. Longue Mil/Fin Gau-Mil 5 Tiers3 BasMoins 18,75 23,68 6,67<br />

Passage5 u 91,000 Complémenteur 2954,740 Syntax. Longue Mil/Fin Droi-Mil 2 Tiers3 BasMoins 28,13 28,95 11,11<br />

Passage5 u 92,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Fin Droi-Mil 2 Tiers3 BasMoins 6,25 21,05 8,89<br />

Passage5 u 93,000 Adverbe 4519,810 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 4 Tiers3 BasMoins 12,50 21,05 6,67<br />

Passage5 u 94,000 Verbe 10,550 Sémant. Longue Fin Droite 7 Tiers2 BasMoins 3,13 13,16 0,00<br />

Passage5 u 95,000 Article 4962,610 Syntax. Longue Fin Droite 2 Tiers3 BasMoins 25,00 34,21 13,33<br />

Passage5 u 96,000 Adjectif 10,520 Sémant. Longue Debut Gau-Mil 13 Tiers3 BasMoins 59,38 68,42 60,00<br />

Passage5 u 97,000 Article 7141,450 Syntax. Longue Debut Droi-Mil 2 Tiers3 BasMoins 6,25 13,16 6,67<br />

Passage5 u 98,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 9 Tiers1 Bas 29,69 21,05 13,33<br />

Passage5 u 99,000 Préposition 4209,610 Syntax. Longue Deb/Mil Gau-Mil 3 Tiers2 BasMoins 4,69 7,89 4,44<br />

Passage5 u 100,000 Verbe 3,770 Sémant. Longue Mil/Fin Gau-Mil 8 Tiers3 Bas 0,00 2,63 0,00<br />

Passage5 u 101,000 Adverbe 84,160 Sémant. Longue Mil/Fin Droi-Mil 12 Tiers2 Bas 43,75 47,37 35,56<br />

Passage5 u 102,000 Préposition 1019,100 Syntax. Longue Fin Gau-Mil 4 Tiers3 Bas 20,31 31,58 28,89<br />

Passage5 u 103,000 Adjectif 961,350 Sémant. Courte Deb/Mil Droi-Mil 4 Tiers3 Bas 10,94 21,05 4,44<br />

Passage5 u 104,000 Adjectif 58,940 Sémant. Courte Mil/Fin Droite 7 Tiers2 Bas 20,31 13,16 13,33<br />

Passage5 u 105,000 Adjectif 567,680 Sémant. Longue Debut Droi-Mil 6 Tiers2 Bas 17,19 23,68 6,67<br />

Passage5 u 106,000 Verbe 41,810 Sémant. Longue Deb/Mil Droite 8 Tiers2 Bas 10,94 10,53 8,89<br />

Passage5 u 107,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Deb/Mil Gau 6 Tiers1 Bas 17,19 10,53 2,22<br />

Passage5 u 108,000 Adjectif 961,350 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 4 Tiers3 Bas 9,38 13,16 2,22<br />

116


Oubli<br />

6ème<br />

Oubli<br />

3ème<br />

Oubli<br />

adulte<br />

Position<br />

de la lettre<br />

dans la<br />

hauteur<br />

Position<br />

de la<br />

lettre<br />

dans le<br />

mot<br />

Taille<br />

du<br />

mot<br />

Position<br />

de la lettre<br />

sur la<br />

ligne<br />

Position du<br />

mot dans la<br />

phrase<br />

Rôle Longueur<br />

phrase<br />

N°_MOT Nature Fréquence<br />

Frantext<br />

PASSAGE LET-<br />

TRE<br />

de la page<br />

Passage5 u 109,000 Article 11468,610 Syntax. Longue Mil/Fin Gau-Mil 2 Tiers2 Bas 26,56 31,58 22,22<br />

Passage5 u 110,000 Adjectif 961,350 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 4 Tiers3 Bas 3,13 21,05 2,22<br />

Passage5 u 111,000 Nom 82,710 Sémant. Longue Mil/Fin Droite 9 Tiers2 Bas 26,56 13,16 6,67<br />

Passage5 u 112,000 Nom 166,970 Sémant. Longue Mil/Fin Gau 6 Tiers3 Bas 48,44 52,63 40,00<br />

Passage5 u 113,000 Adjectif 1,680 Sémant. Longue Fin Droi-Mil 7 Tiers2 Bas 7,81 26,32 6,67<br />

Passage5 u 114,000 Nom 113,045 Sémant. Longue Debut Droite 7 Tiers3 Bas 60,94 68,42 57,78<br />

Passage5 u 115,000 Adjectif 271,390 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers2 Bas 14,06 23,68 6,67<br />

Passage5 u 116,000 Adjectif 271,390 Sémant. Longue Deb/Mil Gau-Mil 7 Tiers3 Bas 15,63 42,11 15,56<br />

Passage5 u 117,000 Complémenteur 9208,190 Syntax. Longue Deb/Mil Gau-Mil 3 Tiers2 Bas 34,38 47,37 35,56<br />

Passage5 u 118,000 Adverbe 406,710 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 8 Tiers2 Bas 17,19 39,47 22,22<br />

Passage5 u 119,000 Adverbe 406,710 Sémant. Longue Fin Gau-Mil 8 Tiers3 Bas 18,75 34,21 22,22<br />

Passage5 u 120,000 Nom 113,045 Sémant. Moy-Cour Debut Droi-Mil 6 Tiers1 Bas 9,38 13,16 11,11<br />

Passage5 u 121,000 Adjectif 838,550 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau 6 Tiers1 Bas 14,06 26,32 11,11<br />

Passage5 u 122,000 Nom 113,045 Sémant. Moy-Cour Mil/Fin Gau 6 Tiers1 Bas 15,63 13,16 4,44<br />

Passage5 u 123,000 Adjectif 96,000 Sémant. Moy-Cour Fin Gau 10 Tiers3 Bas 7,81 13,16 6,67<br />

Passage5 u 124,000 Article 7141,450 Syntax. Moy-Cour Fin Droi-Mil 2 Tiers3 Bas 7,81 13,16 2,22<br />

Passage5 u 125,000 Article 4962,610 Syntax. Moy-Cour Fin Droi-Mil 2 Tiers3 Bas 15,63 10,53 0,00<br />

117


3.3. Mise en rapport de l’effet d’oubli de lettres et des<br />

performances de lecture<br />

Ces données correspondent aux traitements statistiques décrits dans le<br />

chapitre 9.<br />

Ind. sexe<br />

%age<br />

général<br />

d'oubli<br />

Différentiel<br />

d'oublis<br />

Axe 1<br />

ACP :Vitesse<br />

de lecture<br />

Axe 2 ACP :<br />

Compréhension U<br />

Axe 3 ACP :<br />

Compréhension D<br />

1 Féminin 10,7238606 3,37252747 0,01630 1,29086 0,16216<br />

2 Masculin 12,7345845 10,3389646 -1,45441 1,51166 -0,06888<br />

3 Masculin 36,997319 1,75371429 0,16236 -0,59896 0,08599<br />

4 Féminin 13,4048257 5,42663848 -2,01186 0,60368 -0,18337<br />

5 Féminin 15,8176944 3,88579387 1,30856 0,21413 1,17785<br />

6 Masculin 44,2359249 1,8057367 -1,06810 0,23769 1,01090<br />

7 Féminin 16,0857909 2,8592474 -2,59000 -3,60735 -1,01398<br />

8 Féminin 39,0080429 0,8794691 -1,23327 -0,23412 -0,41790<br />

12 Féminin 16,8900804 5,10298211 1,26381 1,02232 -0,36204<br />

13 Féminin 23,5924933 3,6 -0,55090 -0,93236 0,31842<br />

14 Féminin 32,7077748 1,4781457 -0,24699 1,64385 -0,13476<br />

16 Féminin 10,9919571 6,7800729 0,67046 0,05122 1,26872<br />

17 Féminin 29,0884718 1,6354501 1,87634 0,07221 -0,41025<br />

19 Féminin 24,1286863 4,84407346 1,47899 -0,60516 0,15202<br />

20 Féminin 48,7935657 0,85272206 0,65495 1,05391 0,41805<br />

22 Féminin 11,7962466 6,92941176 0,92839 -0,43302 -0,91656<br />

23 Féminin 22,1179625 4,95710111 0,78672 -0,91928 -0,50075<br />

25 Féminin 19,1689008 3,80305523 0,75733 0,17468 1,21847<br />

26 Féminin 25,4691689 3,51649891 -1,05167 -0,27831 -1,16608<br />

27 Féminin 41,152815 1,49020772 -0,04006 0,18949 -1,52014<br />

28 Féminin 56,3002681 2,02225032 0,05454 0,69448 0,69945<br />

29 Féminin 26,0053619 0,74899329 1,95395 -2,14746 -2,80314<br />

30 Féminin 25,2010724 2,3818586 -0,76858 -0,67884 0,06442<br />

31 Féminin 16,3538874 4,96344684 1,54291 0,59029 -0,88513<br />

33 Féminin 13,2707775 8,46701791 0,10170 0,93939 0,49029<br />

34 Masculin 11,3941019 9,25866667 -4,51964 -0,14657 -1,43732<br />

35 Féminin 27,3458445 4,00538358 0,38471 -0,18862 -0,26048<br />

36 Féminin 54,2895442 1,73441547 1,46932 0,35689 -0,71700<br />

37 Masculin 22,5201072 3,60181543 0,53658 -0,40543 -1,00770<br />

38 Féminin 35,7908847 1,18694706 1,27465 -1,86006 1,24690<br />

40 Féminin 36,461126 2,80167364 -0,48629 1,06148 0,35515<br />

41 Féminin 40,2144772 1,6529252 -0,03468 0,57729 0,74700<br />

42 Féminin 19,1689008 2,37227357 1,26536 -0,87350 0,36755<br />

44 Féminin 15,4155496 4,76453202 0,07918 -1,04910 -0,38969<br />

45 Féminin 14,075067 3,77391304 1,82025 -0,17092 0,72289<br />

118


Ind. sexe<br />

%age<br />

général<br />

d'oubli<br />

Différentiel<br />

d'oublis<br />

Axe 1<br />

ACP :Vitesse<br />

de lecture<br />

Axe 2 ACP :<br />

Compréhension U<br />

Axe 3 ACP :<br />

Compréhension D<br />

46 Masculin 24,6648794 4,34 -2,01400 0,03885 -1,53388<br />

47 Masculin 17,1581769 5,14972678 -0,10587 0,22222 1,03774<br />

48 Féminin 15,2815013 4,94372436 -0,05622 -0,52816 -0,93283<br />

49 Féminin 10,8579088 4,24565217 1,05454 -0,34718 1,65857<br />

51 Masculin 32,0375335 2,46554158 2,23573 -1,45332 0,98876<br />

52 Féminin 18,3646113 5,80019249 0,83696 -0,48226 -0,02023<br />

54 Masculin 28,9544236 2,09823737 -1,41021 0,15018 -0,69059<br />

55 Féminin 53,8873995 1,23163703 1,20179 0,24211 -0,63861<br />

56 Féminin 34,3163539 1,77142857 0,87433 -0,72693 0,26185<br />

57 Féminin 21,0455764 3,11942169 -0,52140 0,18059 -0,68466<br />

58 Féminin 15,5495979 7,33004926 0,10906 0,27339 0,98508<br />

59 Féminin 37,5335121 2,15236258 0,95321 1,65427 -0,07821<br />

60 Féminin 26,6756032 3,95642023 0,65654 0,27232 -0,73410<br />

61 Masculin 28,150134 2,1497177 -0,79209 0,44947 0,89178<br />

62 Féminin 22,922252 4,58316222 1,51121 -0,55257 -1,62449<br />

63 Féminin 18,9008043 4,2851419 -0,48330 0,84450 0,55359<br />

64 Masculin 29,0884718 1,46600985 -2,74533 -0,48283 1,56435<br />

69 Féminin 14,4772118 6,16939783 1,70078 0,46854 -0,75921<br />

70 Masculin 17,5603217 1,1379461 -1,42319 0,70579 -1,21016<br />

71 Féminin 23,3243968 4,26079295 0,66189 1,15647 0,30371<br />

73 Masculin 21,3136729 1,78203593 1,09840 -0,63865 0,15811<br />

74 Féminin 16,3538874 3,02266572 -0,85029 -0,02159 -1,44820<br />

75 Féminin 64,075067 1,37639064 0,55770 1,03555 0,42374<br />

76 Féminin 22,1179625 1,3492228 -1,98002 -1,04407 2,06656<br />

77 Féminin 24,1286863 2,11332848 -1,47308 -3,22537 2,26343<br />

79 Masculin 19,0348525 2,92447356 -0,28303 0,91670 0,45613<br />

80 Féminin 20,3753351 4,37387173 -0,68766 1,51670 -0,05481<br />

86 Masculin 23,9946381 4,04557224 -2,25126 1,20211 0,11611<br />

97 Masculin 33,9142091 1,8300082 -0,70611 1,01668 0,36941<br />

119


3.3.1. Distribution du différentiel d’oublis de lettres<br />

Nombre d'observations<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Histogramme : Dif f érentiel d'oubli<br />

K-S d=,11607, p> .20<br />

Courbe Normale Théorique<br />

-2 0 2 4 6 8 10 12<br />

X .20<br />

Courbe Normale Théorique<br />

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65<br />

X


3.4. L’importance de la vision parafovéale pour le modèle<br />

structural<br />

Ces données correspondent aux traitements statistiques décrits dans le<br />

chapitre 10.<br />

Type<br />

Pourcentage de<br />

réussites<br />

Distance<br />

Fréquence<br />

du mot<br />

d'appel<br />

Rôle du mot<br />

initiant la<br />

variation<br />

Raté Visuel<br />

Proche<br />

Raté<br />

Structurant<br />

Proche<br />

FNS9_1 36,36363636 9 Fréquent Sémantique - 37,8378378<br />

FNS9_2 35,71428571 9 Fréquent Sémantique - 31,9587629<br />

FS9_1 44,59459459 9 Fréquent Syntaxique - 60<br />

FS9_2 30,35714286 9 Fréquent Syntaxique 39,08045977 60,9195402<br />

RNS9_1 17,85714286 9 Rare Sémantique - 52,7027027<br />

RNS9_2 43,66197183 9 Rare Sémantique - 35,4166667<br />

RS9_1 45,20547945 9 Rare Syntaxique 29,48717949 70,5128205<br />

RS9_2 37,14285714 9 Rare Syntaxique 58,13953488 41,8604651<br />

FNS15_1 32,89473684 15 Fréquent Sémantique - 53<br />

FNS15_2 25,35211268 15 Fréquent Sémantique - 61,3861386<br />

FS15_1 30,55555556 15 Fréquent Syntaxique 23,59550562 76,4044944<br />

FS15_2 25 15 Fréquent Syntaxique 46,15384615 53,8461538<br />

RNS15_1 40,90909091 15 Rare Sémantique - 42,0454545<br />

RNS15_2 14,49275362 15 Rare Sémantique - 80<br />

RS15_1 27,02702703 15 Rare Syntaxique 25,38461538 74,6153846<br />

RS15_2 40,57971014 15 Rare Syntaxique 64,1025641 35,8974359<br />

FNS21_1 34,84848485 21 Fréquent Sémantique - 50<br />

FNS21_2 19,48051948 21 Fréquent Sémantique - 75<br />

FS21_1 42,25352113 21 Fréquent Syntaxique 42,52873563 57,4712644<br />

FS21_2 42,46753247 21 Fréquent Syntaxique 40,07407407 59,9259259<br />

RNS21_1 15,40540541 21 Rare Sémantique - 53,4883721<br />

RNS21_2 24,28571429 21 Rare Sémantique - 34,6153846<br />

RS21_1 39,68253968 21 Rare Syntaxique 54,28571429 45,7142857<br />

FNS27_1 44,59459459 27 Fréquent Sémantique - 38,7096774<br />

FNS27_2 36,05263158 27 Fréquent Sémantique - 53,4090909<br />

FS27_1 48,52941176 27 Fréquent Syntaxique 40,50632911 59,4936709<br />

FS27_2 34,66666667 27 Fréquent Syntaxique 69,07216495 30,9278351<br />

RNS27_1 39,7260274 27 Rare Sémantique - 18,3673469<br />

RNS27_2 36 27 Rare Sémantique - 67,1052632<br />

RS27_1 33,33333333 27 Rare Syntaxique 29,56521739 70,4347826<br />

RS27_2 50,66666667 27 Rare Syntaxique 28,23529412 71,7647059<br />

121


3.5. Le barrage de lettres chez les enfants de cycle 2<br />

Ces données correspondent aux traitements statistiques décrits dans le 12.<br />

Mot Niveau Ordre Fréquence Prononce Long. Position<br />

Lettre<br />

Rôle du mot<br />

Pourcentage<br />

d'oubli<br />

Un GS 1 11468,61 Non 2 1 Syntaxique 45,2991453<br />

CP 1 11468,61 Non 2 1 Syntaxique 33,8095238<br />

CE1 1 11468,61 Non 2 1 Syntaxique 30,3724928<br />

loup GS 2 17,26 Non 4 3 Sémantique 26,4957265<br />

CP 2 17,26 Non 4 3 Sémantique 6,66666667<br />

CE1 2 17,26 Non 4 3 Sémantique 4,29799427<br />

voulait GS 3 128,35 Non 7 3 Sémantique 19,6581197<br />

CP 3 128,35 Non 7 3 Sémantique 4,52380952<br />

CE1 3 128,35 Non 7 3 Sémantique 2,57879656<br />

plus GS 4 4519,81 Oui 4 3 Sémantique 23,9316239<br />

CP 4 4519,81 Oui 4 3 Sémantique 3,57142857<br />

CE1 4 4519,81 Oui 4 3 Sémantique 2,00573066<br />

plus GS 5 4519,81 Oui 4 3 Sémantique 35,8974359<br />

CP 5 4519,81 Oui 4 3 Sémantique 6,19047619<br />

CE1 5 4519,81 Oui 4 3 Sémantique 4,58452722<br />

un GS 6 11468,61 Non 2 1 Syntaxique 23,0769231<br />

CP 6 11468,61 Non 2 1 Syntaxique 22,1428571<br />

CE1 6 11468,61 Non 2 1 Syntaxique 21,4899713<br />

poulailler GS 7 2,35 Non 10 3 Sémantique 23,0769231<br />

CP 7 2,35 Non 10 3 Sémantique 8,57142857<br />

CE1 7 2,35 Non 10 3 Sémantique 10,6017192<br />

lui GS 8 2869,29 Oui 3 2 Sémantique 14,5299145<br />

CP 8 2869,29 Oui 3 2 Sémantique 11,1904762<br />

CE1 8 2869,29 Oui 3 2 Sémantique 13,7535817<br />

cour GS 9 99,52 Non 4 3 Sémantique 25,6410256<br />

CP 9 99,52 Non 4 3 Sémantique 7,14285714<br />

CE1 9 99,52 Non 4 3 Sémantique 3,15186246<br />

suivre GS 10 72,58 Oui 6 2 Sémantique 37,6068376<br />

CP 10 72,58 Oui 6 2 Sémantique 16,1904762<br />

CE1 10 72,58 Oui 6 2 Sémantique 16,9054441<br />

pour GS 11 5332,48 Non 4 3 Syntaxique 29,9145299<br />

CP 11 5332,48 Non 4 3 Syntaxique 10,952381<br />

CE1 11 5332,48 Non 4 3 Syntaxique 17,47851<br />

épouser GS 12 12,97 Non 7 4 Sémantique 29,9145299<br />

CP 12 12,97 Non 7 4 Sémantique 6,42857143<br />

CE1 12 12,97 Non 7 4 Sémantique 3,15186246<br />

que GS 13 9208,19 Non 3 2 Syntaxique 35,8974359<br />

CP 13 9208,19 Non 3 2 Syntaxique 41,1904762<br />

CE1 13 9208,19 Non 3 2 Syntaxique 47,277937<br />

122


Mot Niveau Ordre Fréquence Prononce Long. Position<br />

Lettre<br />

Rôle du mot<br />

Pourcentage<br />

d'oubli<br />

loup GS 14 17,26 Non 4 3 Sémantique 33,3333333<br />

CP 14 17,26 Non 4 3 Sémantique 7,61904762<br />

CE1 14 17,26 Non 4 3 Sémantique 7,73638968<br />

aux GS 15 1989,35 Non 3 2 Syntaxique 32,4786325<br />

CP 15 1989,35 Non 3 2 Syntaxique 14,7619048<br />

CE1 15 1989,35 Non 3 2 Syntaxique 15,1862464<br />

puis GS 16 739,39 Oui 4 2 Syntaxique 24,7863248<br />

CP 16 739,39 Oui 4 2 Syntaxique 8,80952381<br />

CE1 16 739,39 Oui 4 2 Syntaxique 9,16905444<br />

du GS 17 7141,45 Oui 2 2 Syntaxique 38,4615385<br />

CP 17 7141,45 Oui 2 2 Syntaxique 20,952381<br />

CE1 17 7141,45 Oui 2 2 Syntaxique 30,9455587<br />

deux GS 18 1500,03 Non 4 3 Sémantique 36,7521368<br />

CP 18 1500,03 Non 4 3 Sémantique 17,6190476<br />

CE1 18 1500,03 Non 4 3 Sémantique 16,3323782<br />

retrouver GS 19 81,55 Non 9 6 Sémantique 33,3333333<br />

CP 19 81,55 Non 9 6 Sémantique 11,1904762<br />

CE1 19 81,55 Non 9 6 Sémantique 10,8882521<br />

seuls GS 20 84,84 Non 5 3 Sémantique 35,8974359<br />

CP 20 84,84 Non 5 3 Sémantique 10,952381<br />

CE1 20 84,84 Non 5 3 Sémantique 16,6189112<br />

peu GS 21 1145,32 Non 3 3 Sémantique 39,3162393<br />

CP 21 1145,32 Non 3 3 Sémantique 12,1428571<br />

CE1 21 1145,32 Non 3 3 Sémantique 12,3209169<br />

puis GS 22 739,39 Oui 4 2 Syntaxique 27,3504274<br />

CP 22 739,39 Oui 4 2 Syntaxique 12,8571429<br />

CE1 22 739,39 Oui 4 2 Syntaxique 14,3266476<br />

engouffrèrent GS 23 0,26 Non 13 5 Sémantique 35,8974359<br />

CP 23 0,26 Non 13 5 Sémantique 20<br />

CE1 23 0,26 Non 13 5 Sémantique 20,9169054<br />

leur GS 24 1587,77 Non 4 3 Sémantique 38,4615385<br />

CP 24 1587,77 Non 4 3 Sémantique 18,5714286<br />

CE1 24 1587,77 Non 4 3 Sémantique 14,8997135<br />

nouvelle GS 25 197,03 Non 8 3 Sémantique 33,3333333<br />

CP 25 197,03 Non 8 3 Sémantique 14,5238095<br />

CE1 25 197,03 Non 8 3 Sémantique 11,1747851<br />

voiture GS 26 123,13 Oui 7 5 Sémantique 35,042735<br />

CP 26 123,13 Oui 7 5 Sémantique 12,3809524<br />

CE1 26 123,13 Oui 7 5 Sémantique 4,58452722<br />

électrique GS 27 47,87 Non 10 9 Sémantique 35,042735<br />

CP 27 47,87 Non 10 9 Sémantique 33,0952381<br />

CE1 27 47,87 Non 10 9 Sémantique 42,4068768<br />

au GS 28 4962,61 Non 2 2 Syntaxique 32,4786325<br />

CP 28 4962,61 Non 2 2 Syntaxique 35,2380952<br />

123


Mot Niveau Ordre Fréquence Prononce Long. Position<br />

Lettre<br />

Rôle du mot<br />

Pourcentage<br />

d'oubli<br />

CE1 28 4962,61 Non 2 2 Syntaxique 53,5816619<br />

du GS 29 7141,45 Oui 2 2 Syntaxique 35,042735<br />

CP 29 7141,45 Oui 2 2 Syntaxique 20,2380952<br />

CE1 29 7141,45 Oui 2 2 Syntaxique 35,530086<br />

loup GS 30 17,26 Non 4 3 Sémantique 34,1880342<br />

CP 30 17,26 Non 4 3 Sémantique 9,04761905<br />

CE1 30 17,26 Non 4 3 Sémantique 4,29799427<br />

Une GS 31 8972,77 Oui 3 1 Syntaxique 53,8461538<br />

CP 31 8972,77 Oui 3 1 Syntaxique 28,0952381<br />

CE1 31 8972,77 Oui 3 1 Syntaxique 31,5186246<br />

lui GS 32 2869,29 Oui 3 2 Sémantique 28,2051282<br />

CP 32 2869,29 Oui 3 2 Sémantique 17,1428571<br />

CE1 32 2869,29 Oui 3 2 Sémantique 20,6303725<br />

loup GS 33 17,26 Non 4 3 Sémantique 24,7863248<br />

CP 33 17,26 Non 4 3 Sémantique 7,85714286<br />

CE1 33 17,26 Non 4 3 Sémantique 6,59025788<br />

jusqu' GS 34 57,84 Oui 6 2 Syntaxique 27,3504274<br />

CP 34 57,84 Oui 6 2 Syntaxique 28,5714286<br />

CE1 34 57,84 Oui 6 2 Syntaxique 33,2378223<br />

jusqu' GS 35 57,84 Non 6 2 Syntaxique 28,2051282<br />

CP 35 57,84 Non 6 2 Syntaxique 34,7619048<br />

CE1 35 57,84 Non 6 2 Syntaxique 34,9570201<br />

plume GS 36 28,06 Oui 5 3 Sémantique 24,7863248<br />

CP 36 28,06 Oui 5 3 Sémantique 8,57142857<br />

CE1 36 28,06 Oui 5 3 Sémantique 4,29799427<br />

124


Mot Ordre Fréquence Prononce Long. Position<br />

Lettre<br />

Rôle<br />

% Oubli % Oubli % Oubli<br />

GS CP CE1<br />

Un 1 11468,61 Oui 2 1 Syntaxique 45,30 33,81 30,37<br />

loup 2 17,26 Non 4 3 Sémantique 26,50 6,67 4,30<br />

voulait 3 128,35 Non 7 3 Sémantique 19,66 4,52 2,58<br />

plus 4 4519,81 Oui 4 3 Sémantique 23,93 3,57 2,01<br />

plus 5 4519,81 Oui 4 3 Sémantique 35,90 6,19 4,58<br />

un 6 11468,61 Non 2 1 Syntaxique 23,08 22,14 21,49<br />

poulailler 7 2,35 Non 10 3 Sémantique 23,08 8,57 10,60<br />

lui 8 2869,29 Oui 3 2 Sémantique 14,53 11,19 13,75<br />

cour 9 99,52 Non 4 3 Sémantique 25,64 7,14 3,15<br />

suivre 10 72,58 Oui 6 2 Sémantique 37,61 16,19 16,91<br />

pour 11 5332,48 Non 4 3 Syntaxique 29,91 10,95 17,48<br />

épouser 12 12,97 Non 7 4 Sémantique 29,91 6,43 3,15<br />

que 13 9208,19 Non 3 2 Syntaxique 35,90 41,19 47,28<br />

loup 14 17,26 Non 4 3 Sémantique 33,33 7,62 7,74<br />

aux 15 1989,35 Non 3 2 Syntaxique 32,48 14,76 15,19<br />

puis 16 739,39 Oui 4 2 Syntaxique 24,79 8,81 9,17<br />

du 17 7141,45 Oui 2 2 Syntaxique 38,46 20,95 30,95<br />

deux 18 1500,03 Non 4 3 Sémantique 36,75 17,62 16,33<br />

retrouver 19 81,55 Non 9 6 Sémantique 33,33 11,19 10,89<br />

seuls 20 84,84 Non 5 3 Sémantique 35,90 10,95 16,62<br />

peu 21 1145,32 Non 3 3 Sémantique 39,32 12,14 12,32<br />

puis 22 739,39 Oui 4 2 Syntaxique 27,35 12,86 14,33<br />

engouffrèrent 23 0,26 Non 13 5 Sémantique 35,90 20,00 20,92<br />

leur 24 1587,77 Non 4 3 Sémantique 38,46 18,57 14,90<br />

nouvelle 25 197,03 Non 8 3 Sémantique 33,33 14,52 11,17<br />

voiture 26 123,13 Oui 7 5 Sémantique 35,04 12,38 4,58<br />

électrique 27 47,87 Non 10 9 Sémantique 35,04 33,10 42,41<br />

au 28 4962,61 Non 2 2 Syntaxique 32,48 35,24 53,58<br />

du 29 7141,45 Oui 2 2 Syntaxique 35,04 20,24 35,53<br />

loup 30 17,26 Non 4 3 Sémantique 34,19 9,05 4,30<br />

Une 31 8972,77 Oui 3 1 Syntaxique 53,85 28,10 31,52<br />

lui 32 2869,29 Oui 3 2 Sémantique 28,21 17,14 20,63<br />

loup 33 17,26 Non 4 3 Sémantique 24,79 7,86 6,59<br />

jusqu' 34 57,84 Oui 6 2 Syntaxique 27,35 28,57 33,24<br />

jusqu' 35 57,84 Non 6 2 Syntaxique 28,21 34,76 34,96<br />

plume 36 28,06 Oui 5 3 Sémantique 24,79 8,57 4,30<br />

125


3.6. L’entraînement des collégiens.<br />

Les résultats présentés ici correspondent à l’analyse des résultats de<br />

l’entraînement des collégiens, décrite au chapitre 13, section 3.4 (page 205).<br />

3.6.1. Les effets de l’entraînement sur la compréhension en lecture<br />

Variables Modalité Effectif Moyenne Ecarttype<br />

Sexe<br />

Groupe<br />

Pré-test Post-test<br />

Erreurtype<br />

Moyenne Ecart-<br />

Type<br />

Erreur-<br />

Type<br />

M 41 -0,08 0,96 0,15 -0,30 0,96 0,15<br />

F 26 0,13 1,04 0,20 0,47 0,87 0,17<br />

Expérimental 51 -0,03 1,03 0,14 0,18 0,89 0,12<br />

Témoin 16 0,09 0,90 0,23 -0,58 1,10 0,28<br />

Type<br />

d'épreuve<br />

Texte long 31 0,00 1,00 0,18 0,00 1,00 0,18<br />

Prétest Textes Courts 36 0,00 1,00 0,17 0,00 1,00 0,17<br />

Total 67 0,00 0,99 0,12 0,00 0,99 0,12<br />

3.6.2. Les effets de l’entraînement sur la vitesse de lecture<br />

Variables Modalité Effectif Moyenne Ecarttype<br />

Sexe<br />

Groupe<br />

Pré-test Post-test<br />

Erreurtype<br />

Moyenne Ecart-<br />

Type<br />

Erreur-<br />

Type<br />

M 41 0,08 1,17 0,18 0,25 1,16 0,18<br />

F 26 -0,13 0,61 0,12 -0,39 0,42 0,08<br />

Expérimental 51 0,07 1,10 0,15 0,08 1,10 0,15<br />

Témoin 16 -0,23 0,50 0,13 -0,26 0,47 0,12<br />

Type<br />

d'épreuve<br />

Texte long 31 0,00 1,00 0,18 0,00 1,00 0,18<br />

Prétest Textes Courts 36 0,00 1,00 0,17 0,00 1,00 0,17<br />

Total 67 0,00 0,99 0,12 0,00 0,99 0,12<br />

3.6.3. Le tableau de données<br />

126


Diff.<br />

Vitesse<br />

Diff.<br />

compr.<br />

Posttest<br />

Vitesse<br />

CR<br />

Posttest<br />

Vitesse<br />

brute<br />

Posttest<br />

Compr.<br />

CR<br />

Posttest<br />

Compr.<br />

Brute<br />

Prétest<br />

Vitesse<br />

CR<br />

Prétest<br />

Vitesse<br />

brute<br />

Prétest<br />

Compr.<br />

CR<br />

Prétest<br />

Compr.<br />

Brute<br />

Lettre<br />

prétest<br />

Lecture<br />

Prétest<br />

G<br />

G<br />

R<br />

O<br />

U<br />

P<br />

E<br />

S<br />

E<br />

X<br />

E<br />

Note à<br />

l’éval.<br />

5 ème<br />

Math<br />

Note à<br />

l’éval.<br />

5 ème<br />

Français<br />

Ind. DDN<br />

301 18/02/90 69,7 36,2 M 2 Exp. Epr.2 T 60 0,028 21872 0,949 100 0,839 8590 -0,634 0,811 -1,583<br />

303 18/8/89 69,7 43,1 M 1 Exp. Epr.2 D 38 -1,388 19447 0,686 57 -0,403 13245 -0,128 0,985 -0,814<br />

304 10/1/90 54,5 62,1 M 2 Exp. Epr.2 T 40 -1,259 9858 -0,354 100 0,839 10044 -0,476 2,098 -0,122<br />

306 13/8/90 72,7 29,3 M 2 Exp. Epr.2 T 53 -0,423 10210 -0,316 0 -2,059 11132 -0,358 -1,636 -0,042<br />

307 1/6/89 63,6 29,3 M 2 Exp. Epr.2 T 56 -0,230 9485 -0,394 71 0,011 9883 -0,493 0,241 -0,099<br />

308 2/1/90 48,5 24,1 F 3 Exp. Epr.2 D 70 0,671 20890 0,842 86 0,425 10377 -0,440 -0,246 -1,282<br />

309 30/11/90 78,8 41,4 F 3 Exp. Epr.2 D 59 -0,037 7941 -0,562 100 0,839 8632 -0,629 0,876 -0,068<br />

314 54,5 20,7 M 2 Exp. Epr.2 D 67 0,478 9908 -0,348 86 0,425 5021 -1,022 -0,053 -0,673<br />

315 30/4/90 78,8 46,6 F 1 Exp. Epr.2 D 70 0,671 10636 -0,270 86 0,425 9424 -0,543 -0,246 -0,274<br />

323 26/5/88 48,5 29,3 M 1 Exp. Epr.2 D 56 -0,230 10894 -0,242 29 -1,231 21983 0,822 -1,001 1,063<br />

325 30/10/89 69,7 32,8 M 3 Exp. Epr.2 T 49 -0,680 54975 4,537 29 -1,231 26553 1,318 -0,551 -3,219<br />

326 15/5/90 87,9 51,7 F 3 Exp. Epr.2 D 50 -0,616 15518 0,260 100 0,839 17441 0,328 1,455 0,068<br />

604 31/10/88 60,6 24,1 F 1 Exp. Epr.2 T 54 -0,358 8791 -0,470 100 0,839 7835 -0,716 1,197 -0,246<br />

606 11/12/90 84,8 69 F 1 Exp. Epr.2 D 65 0,349 7846 -0,572 100 0,839 10372 -0,440 0,490 0,132<br />

608 7/11/90 81,8 44,8 M 3 Exp. Epr.2 T 60 0,028 15861 0,297 57 -0,403 33560 2,080 -0,431 1,783<br />

609 8/11/89 66,7 62,1 M 3 Exp. Epr.2 D 67 0,478 10359 -0,300 100 0,839 9034 -0,586 0,361 -0,286<br />

610 24/4/90 75,8 72,4 M 3 Exp. Epr.2 T 58 -0,101 9636 -0,378 86 0,425 10849 -0,388 0,526 -0,011<br />

612 31/10/89 60,6 20,7 F 2 Exp. Epr.2 T 58 -0,101 25857 1,381 100 0,839 11365 -0,332 0,940 -1,713<br />

613 15/8/89 60,6 70,7 M 3 Exp. Epr.2 D 0 -3,833 4000 -0,989 29 -1,231 21648 0,785 2,602 1,774<br />

619 19/5/90 66,7 56,9 F 1 Exp. Epr.2 D 77 1,121 11705 -0,154 86 0,425 11442 -0,324 -0,696 -0,170<br />

621 6/8/90 78,8 62,1 F 1 Exp. Epr.2 T 71 0,735 8449 -0,507 86 0,425 20647 0,676 -0,310 1,183<br />

623 28/11/89 78,8 43,1 M 2 Exp. Epr.2 D 72 0,800 8343 -0,518 100 0,839 8314 -0,664 0,039 -0,146<br />

624 29/4/90 72,7 51,7 M 1 Exp. Epr.2 T 49 -0,680 10007 -0,338 74 0,085 50608 3,932 0,766 4,270<br />

626 15/10/90 84,8 84,5 F 2 Exp. Epr.2 T 74 0,928 17940 0,522 100 0,839 18694 0,464 -0,089 -0,058<br />

302 25/8/88 57,6 24,1 F 3 Exp. Epr.1 T 0 -2,146 4000 -1,094 55 -1,089 13269 -0,540 1,057 0,554<br />

305 28/12/89 57,6 44,8 M 1 Exp. Epr.1 T 0 -2,146 4000 -1,094 58 -0,809 50495 2,457 1,336 3,550<br />

127


Diff.<br />

Vitesse<br />

Diff.<br />

compr.<br />

Posttest<br />

Vitesse<br />

CR<br />

Posttest<br />

Vitesse<br />

brute<br />

Posttest<br />

Compr.<br />

CR<br />

Posttest<br />

Compr.<br />

Brute<br />

Prétest<br />

Vitesse<br />

CR<br />

Prétest<br />

Vitesse<br />

brute<br />

Prétest<br />

Compr.<br />

CR<br />

Prétest<br />

Compr.<br />

Brute<br />

Lettre<br />

prétest<br />

Lecture<br />

Prétest<br />

G<br />

G<br />

R<br />

O<br />

U<br />

P<br />

E<br />

S<br />

E<br />

X<br />

E<br />

Note à<br />

l’éval.<br />

5 ème<br />

Math<br />

Note à<br />

l’éval.<br />

5 ème<br />

Français<br />

Ind. DDN<br />

310 7/12/90 61,1 35,7 F 1 Exp. Epr.1 T 43 -0,428 10602 -0,291 70 0,310 10960 -0,726 0,738 -0,435<br />

312 8/5/90 60,6 43,1 M 2 Exp. Epr.1 D 57 0,145 8470 -0,550 50 -1,555 14515 -0,440 -1,700 0,111<br />

313 7/8/89 36,4 36,2 M 1 Exp. Epr.1 D 43 -0,428 4922 -0,982 56 -0,996 17409 -0,207 -0,568 0,775<br />

316 23/2/90 45,5 19 F 2 Exp. Epr.1 T 0 -2,146 20615 0,926 57 -0,902 13859 -0,492 1,243 -1,418<br />

317 4/9/90 72,7 79,3 M 3 Exp. Epr.1 D 86 1,290 8766 -0,514 67 0,030 14538 -0,438 -1,259 0,077<br />

318 1/12/90 72,7 36,2 F 1 Exp. Epr.1 T 71 0,717 10443 -0,311 79 1,150 10308 -0,778 0,433 -0,468<br />

319 13/4/90 66,7 70 M 2 Exp. Epr.1 D 43 -0,428 14118 0,136 70 0,310 10221 -0,785 0,738 -0,921<br />

320 9/10/90 84,8 87,9 F 3 Exp. Epr.1 T 43 -0,428 10903 -0,255 78 1,056 11648 -0,670 1,484 -0,416<br />

321 2/1/91 72,7 34,5 F 2 Exp. Epr.1 T 71 0,717 5107 -0,959 75 0,777 12676 -0,588 0,059 0,371<br />

322 21/6/90 69,7 60,3 M 2 Exp. Epr.1 T 71 0,717 19417 0,780 73 0,590 31127 0,898 -0,127 0,117<br />

324 29/2/88 60,6 34,5 M 3 Exp. Epr.1 D 86 1,290 32400 2,358 53 -1,276 26500 0,525 -2,565 -1,833<br />

601 22/8/90 78,8 75,9 M 2 Exp. Epr.1 D 71 0,717 16896 0,474 82 1,430 14233 -0,462 0,712 -0,936<br />

602 29/6/90 75,8 67,2 M 2 Exp. Epr.1 D 71 0,717 10201 -0,340 67 0,030 43509 1,894 -0,687 2,234<br />

603 23/10/88 69,7 44,8 M 1 Exp. Epr.1 D 71 0,717 9914 -0,375 71 0,403 48838 2,323 -0,314 2,698<br />

605 14/5/89 57,6 34,5 M 2 Exp. Epr.1 D 29 -1,001 12263 -0,089 58 -0,809 14720 -0,423 0,191 -0,334<br />

607 4/1/90 72,7 27,6 F 3 Exp. Epr.1 T 43 -0,428 7585 -0,658 71 0,443 8056 -0,960 0,871 -0,302<br />

611 8/5/91 87,9 70,7 F 1 Exp. Epr.1 T 71 0,717 15317 0,282 82 1,430 12350 -0,614 0,712 -0,896<br />

614 13/11/90 57,6 41,4 M 3 Exp. Epr.1 T 59 0,219 7919 -0,617 66 -0,063 7906 -0,972 -0,282 -0,354<br />

615 17/8/90 75,8 69 M 1 Exp. Epr.1 T 71 0,717 10763 -0,272 65 -0,156 29852 0,795 -0,873 1,067<br />

616 12/4/90 78,8 79,3 F 3 Exp. Epr.1 D 86 1,290 10769 -0,271 85 1,709 9628 -0,833 0,420 -0,562<br />

617 27/2/90 63,6 32,8 M 3 Exp. Epr.1 T 43 -0,428 21069 0,981 68 0,124 28739 0,705 0,552 -0,276<br />

618 6/1/90 63,6 31 M 1 Exp. Epr.1 T 71 0,717 47160 4,152 72 0,497 33606 1,097 -0,220 -3,055<br />

620 9/5/90 81,8 77,6 M 1 Exp. Epr.1 D 71 0,717 13504 0,062 80 1,243 12643 -0,590 0,526 -0,652<br />

622 3/12/90 81,8 39,7 F 2 Exp. Epr.1 D 86 1,290 10371 -0,319 84 1,616 10977 -0,724 0,326 -0,405<br />

625 26/6/89 57,6 32,8 M 1 Exp. Epr.1 D 43 -0,428 10793 -0,268 60 -0,623 50608 2,466 -0,195 2,734<br />

102 2/9/89 48,5 20 M 4 Tém. Epr.2 D 58 -0,101 6720 -0,694 0 -2,059 7975 -0,701 -1,958 -0,007<br />

128


Diff.<br />

Vitesse<br />

Diff.<br />

compr.<br />

Posttest<br />

Vitesse<br />

CR<br />

Posttest<br />

Vitesse<br />

brute<br />

Posttest<br />

Compr.<br />

CR<br />

Posttest<br />

Compr.<br />

Brute<br />

Prétest<br />

Vitesse<br />

CR<br />

Prétest<br />

Vitesse<br />

brute<br />

Prétest<br />

Compr.<br />

CR<br />

Prétest<br />

Compr.<br />

Brute<br />

Lettre<br />

prétest<br />

Lecture<br />

Prétest<br />

G<br />

G<br />

R<br />

O<br />

U<br />

P<br />

E<br />

S<br />

E<br />

X<br />

E<br />

Note à<br />

l’éval.<br />

5 ème<br />

Math<br />

Note à<br />

l’éval.<br />

5 ème<br />

Français<br />

Ind. DDN<br />

106 15/7/89 66,7 39,7 M 4 Tém. Epr.2 D 70 0,671 9060 -0,440 57 -0,403 9896 -0,492 -1,074 -0,052<br />

108 14/12/89 57,6 41,4 M 4 Tém. Epr.2 D 68 0,542 6411 -0,728 14 -1,645 8210 -0,675 -2,187 0,052<br />

112 9/2/90 84,8 39,7 F 4 Tém. Epr.2 D 74 0,928 14199 0,117 71 0,011 16243 0,198 -0,917 0,081<br />

114 25/4/91 78,8 75,9 M 4 Tém. Epr.2 D 49 -0,680 8356 -0,517 100 0,839 9499 -0,535 1,519 -0,018<br />

116 4/2/89 72,7 19 F 4 Tém. Epr.2 D 86 1,682 11724 -0,152 100 0,839 12393 -0,221 -0,843 -0,069<br />

118 15/10/90 72,7 69 F 4 Tém. Epr.2 D 69 0,607 9893 -0,350 0 -2,059 16226 0,196 -2,666 0,546<br />

101 22/6/89 66,7 37,9 M 4 Tém. Epr.1 T 57 0,145 8168 -0,587 51 -1,462 8712 -0,907 -1,607 -0,320<br />

103 9/6/90 57,6 31 M 4 Tém. Epr.1 T 86 1,290 19336 0,770 73 0,590 22357 0,192 -0,700 -0,579<br />

105 14/7/89 63,6 41,4 F 4 Tém. Epr.1 T 0 -2,146 4000 -1,094 59 -0,716 14368 -0,451 1,430 0,642<br />

109 7/11/90 66,7 25,9 M 4 Tém. Epr.1 T 43 -0,428 9145 -0,468 65 -0,156 9656 -0,831 0,272 -0,362<br />

111 12/11/90 75,8 36,2 M 4 Tém. Epr.1 T 43 -0,428 14327 0,162 57 -0,902 20030 0,004 -0,474 -0,157<br />

115 23/10/90 72,7 51,7 F 4 Tém. Epr.1 T 43 -0,428 14715 0,209 63 -0,343 12970 -0,564 0,085 -0,773<br />

117 5/12/90 84,8 62,1 F 4 Tém. Epr.1 T 57 0,145 15852 0,347 79 1,150 15735 -0,341 1,005 -0,688<br />

119 11/4/90 66,7 50 M 4 Tém. Epr.1 T 43 -0,428 15670 0,325 58 -0,809 23174 0,257 -0,381 -0,067<br />

110 29/4/90 66,7 31 M 4 Tém. Epr.1 D 54 0,019 8426 -0,556 43 -2,222 28964 0,723 -2,240 1,279<br />

129


3.7. Différences de résultats en fonction du type<br />

d’entraînement.<br />

3.7.1. Moyennes des gains de compréhension pour les trois groupes<br />

Type; Moy. Moindres Carrés<br />

Effet courant : F(2, 45)=,28645, p=,75228 Décomposition efficace de l'hypothèse<br />

TYPE Moyenne Erreur-type<br />

Intervalle de<br />

confiance –95%<br />

Intervalle de<br />

confiance +95%<br />

N<br />

1 Ex. à trous -0,074848 0,239427 -0,557079 0,407383 17<br />

2 Cliquage -0,063425 0,239427 -0,545656 0,418806 17<br />

3 Triplets 0,167903 0,263836 -0,363489 0,699296 14<br />

3.7.2. Tableau de données<br />

130


Lecture<br />

Clics Bons Trous Bons Triplets même Triplets<br />

Ind. Sexe<br />

Diff. compr. Type Bons Clics<br />

Réussite Triplets<br />

Décembre Cherchés Trous Cherchés Triplets genre Cherchés<br />

323 M Epr. 2 -1,760240355 Ex. à trous 107 164 452 463 50 28 105 1,695238095<br />

604 F Epr. 2 0,897116725 Ex. à trous 143 232 184 203 54 44 145 1,420689655<br />

619 F Epr. 2 -0,991641686 Ex. à trous 39 200 334 342 51 7 64 2,5<br />

303 M Epr. 2 0,326829273 Ex. à trous 36 78 302 306 70 41 142 1,767605634<br />

624 M Epr. 2 0,270082547 Ex. à trous 64 129 112 132 71 39 145 1,737931034<br />

315 F Epr. 2 -0,569029887 Ex. à trous 124 191 311 314 84 38 149 1,946308725<br />

621 F Epr. 2 -0,629403001 Ex. à trous 58 177 174 188 79 37 153 1,790849673<br />

606 F Epr. 2 0,233012471 Ex. à trous 199 284 377 381 97 18 135 2,288888889<br />

313 M Epr. 1 -0,766760797 Ex. à trous 55 129 119 132 74 32 125 2,032<br />

305 M Epr. 1 1,073912063 Ex. à trous 85 170 236 239 61 49 149 1,55704698<br />

310 F Epr. 1 0,60767967 Ex. à trous 149 232 188 196 42 8 61 2,196721311<br />

618 M Epr. 1 -0,266694441 Ex. à trous 89 209 176 199 38 25 101 1,376237624<br />

603 M Epr. 1 -0,381256281 Ex. à trous 69 147 88 132 49 48 144 1,354166667<br />

318 F Epr. 1 0,404138271 Ex. à trous 114 193 241 245 72 33 127 1,960629921<br />

615 M Epr. 1 -0,953914674 Ex. à trous 96 198 214 235 36 49 128 1,2265625<br />

620 M Epr. 1 0,518700111 Ex. à trous 105 239 215 237 105 28 151 2,271523179<br />

611 F Epr. 1 0,715048749 Ex. à trous 137 211 208 216 100 28 150 2,186666667<br />

304 M Epr. 2 1,742340322 Cliquage 218 484 185 187 53 40 134 1,485074627<br />

612 F Epr. 2 0,655624269 Cliquage 281 440 70 79 81 28 137 1,97810219<br />

307 M Epr. 2 -0,259709992 Cliquage 257 490 142 145 74 36 138 1,869565217<br />

301 M Epr. 2 0,534878041 Cliquage 317 603 185 189 55 47 141 1,503546099<br />

306 M Epr. 2 -2,615201502 Cliquage 226 331 172 173 89 37 149 2,040268456<br />

623 M Epr. 2 -0,189599328 Cliquage 185 526 98 108 92 28 146 2,082191781<br />

626 F Epr. 2 -0,310345556 Cliquage 406 832 183 184 121 16 151 2,509933775<br />

314 M Epr. 2 -0,387910545 Cliquage 247 476 80 88 52 27 113 1,619469027<br />

316 F Epr. 1 0,975737744 Cliquage 389 550 127 127 71 40 144 1,756944444<br />

605 M Epr. 1 -0,035050784 Cliquage 190 260 73 80 67 29 130 1,769230769<br />

312 M Epr. 1 -1,891168085 Cliquage 287 496 153 156 67 48 143 1,741258741<br />

131


Lecture<br />

Clics Bons Trous Bons Triplets même Triplets<br />

Ind. Sexe<br />

Diff. compr. Type Bons Clics<br />

Réussite Triplets<br />

Décembre Cherchés Trous Cherchés Triplets genre Cherchés<br />

319 M Epr. 1 0,613143634 Cliquage 192 311 69 71 73 20 116 2,060344828<br />

322 M Epr. 1 -0,184907643 Cliquage 130 228 81 84 68 50 148 1,716216216<br />

321 F Epr. 1 0,011440995 Cliquage 279 477 72 75 46 42 116 1,551724138<br />

602 M Epr. 1 -0,773953557 Cliquage 118 302 88 98 81 35 149 1,865771812<br />

601 M Epr. 1 0,698661228 Cliquage 361 603 139 144 105 24 150 2,26<br />

622 F Epr. 1 0,337795914 Cliquage 329 579 113 124 52 41 134 1,470149254<br />

308 F Epr. 2 -0,569029887 Triplets 70 121 51 56 63 35 151 1,483443709<br />

613 M Epr. 2 1,620654032 Triplets 78 123 48 52 60 45 136 1,654411765<br />

609 M Epr. 2 0,112266243 Triplets 34 168 52 58 66 33 145 1,593103448<br />

610 M Epr. 2 0,155447481 Triplets 65 148 101 102 57 48 152 1,440789474<br />

309 F Epr. 2 0,595251155 Triplets 96 169 74 80 74 40 146 1,794520548<br />

326 F Epr. 2 1,138609181 Triplets 137 187 123 123 110 26 152 2,342105263<br />

302 F Epr. 1 0,779389106 Triplets 87 259 56 59 36 33 103 1,368932039<br />

614 M Epr. 1 -0,396859177 Triplets 123 259 46 53 72 44 150 1,733333333<br />

324 M Epr. 1 -2,705607975 Triplets 54 100 43 47 46 35 103 1,67961165<br />

617 M Epr. 1 0,411331032 Triplets 91 193 54 59 77 31 137 1,912408759<br />

317 M Epr. 1 -1,331167509 Triplets 88 187 84 88 83 28 144 1,923611111<br />

607 F Epr. 1 0,705853989 Triplets 122 204 89 93 67 41 151 1,602649007<br />

616 F Epr. 1 0,435970233 Triplets 59 168 121 123 65 41 148 1,594594595<br />

320 F Epr. 1 1,398538186 Triplets 81 238 156 156 102 25 149 2,22147651<br />

132

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