Une histoire racontée à Sophie - La Flute
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est considérable si bien qu’<strong>à</strong> cette période de l’année, la promenade<br />
des chiens devient une tournée de dégustation!<br />
Juste après la fin de la guerre, la ferme est vendue. Tante Lisa,<br />
revenue, m’invite <strong>à</strong> me servir parmi les livres. Je ne me fais pas prier!<br />
Ils sont toujours l<strong>à</strong>, en bonne place. Guy en a pris sa part.<br />
<strong>La</strong> libération<br />
Ça y est, ils ont débarqué! C’est le 6 juin 1944. Après de lourds<br />
combats, les alliés arrivent au seuil de Paris. C’est <strong>à</strong> la division<br />
blindée du Général Leclerc que revient l’avantage d’y pénétrer<br />
la première… Au centre de Paris, la préfecture est déj<strong>à</strong> aux mains<br />
des FFI (forces françaises de l’intérieur) et des FTP (franc tireurs<br />
partisans, communistes). Il faut dire que la police ne demande pas<br />
mieux que de participer, ayant tant de chose <strong>à</strong> se faire pardonner<br />
(rafle du Vél-d’Hiv notamment et autres obéissances aux Allemands).<br />
Des barricades s’élèvent… <strong>Une</strong> bataille de quelques jours (une longue<br />
semaine tout de même si je me souviens bien) met Paris aux mains des<br />
alliés… Non sans pertes, bien entendu.<br />
Soudain parvient une terrible nouvelle. Claude <strong>La</strong>brunie et<br />
son frère Philippe ont été abattus par les Allemands en même<br />
temps qu’une vingtaine de jeunes gens partis <strong>à</strong> vélo rejoindre<br />
les forces alliées débarquées. Ils n’avaient aucune formation et<br />
partaient ainsi hélas comme pour un pique-nique. <strong>Une</strong> «taupe»<br />
les ayant dénoncés, les Allemands n’ont eu qu’<strong>à</strong> les cueillir au<br />
petit jour dans une ferme de Saint-Aubin, au sud de la Loire,<br />
et les fusiller <strong>à</strong> l’orée d’un petit bois. Inutile de dire la réaction<br />
de désespoir des parents <strong>La</strong>brunie! Je les connaissais bien.<br />
Je suis atterré, au point de me sentir coupable de vivre…<br />
J’étais alors engagé dans un groupe de premiers secours dont<br />
le poste se trouve dans un profond sous-sol de la rue Saint-Roch<br />
(près de l’Avenue de l’Opéra). Il est aménagé en infirmerie.<br />
Deux médecins chevronnés en ont la responsabilité. Des tours<br />
de garde sont organisés (3 x 8 heures). <strong>Une</strong> vieille ambulance,<br />
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