Une histoire racontée à Sophie - La Flute
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occasion <strong>à</strong> saisir pour informer davantage, élargir l’horizon et placer<br />
la psychiatrie dans la mouvance d’une société en pleine évolution.<br />
Chacun s’en dit finalement conscient.<br />
Les retombées de mai 68<br />
Considérées comme <strong>à</strong> détruire, toutes les institutions sont visées.<br />
Les «instruments d’oppression» que sont les hôpitaux psychiatriques<br />
n’y font pas exception. Ce n’est pourtant que vers les années 70 que le<br />
mouvement «antipsychiatrique» devient particulièrement virulent.<br />
L’antipsychiatrie affirme notamment que la maladie mentale n’existe<br />
pas, qu’elle n’est que le fruit d’une «société, intolérante, fasciste,<br />
etc…». De même les médicaments ne sont que des «camisoles de<br />
force chimiques».<br />
Quant aux psychiatres, ce sont des «flichiatres» au service d’un<br />
système étatique fasciste… Supprimer les hôpitaux psychiatriques<br />
devient un programme avec pour objectif de «rendre <strong>à</strong> la cité, les<br />
opprimés abusivement enfermés».<br />
Ce courant d’idées débouche un jour sur la diffusion d’une<br />
nouvelle, celle que Perreux serait fermé, rayé de la carte!… Nos<br />
pensionnaires effrayés se demandent ce qu’ils vont devenir. Il faut les<br />
rassurer, eux et leurs familles…<br />
En pleine mélasse, les mass media s’en donnent <strong>à</strong> cœur joie et<br />
montent en épingle le moindre incident. Des journalistes au grand<br />
coeur demandent <strong>à</strong> faire des enquêtes. Bien des hôpitaux refusent la<br />
venue de journalistes sous prétexte de secret médical, ce qui leur vaut<br />
d’être outrageusement malmenés par la presse, la radio et la TV. C’est<br />
le cas notamment de Bel-Air et Cery. De plus, diverses organisations<br />
soucieuses des droits de l’homme «font mousser».<br />
Certains médecins avides de publicité y trouvent l’occasion de<br />
se manifester. Des pages entières sont consacrées aux méfaits d’un<br />
«enfermement digne du Moyen-âge».<br />
Avec l’accord de nos autorités, Michel Guggisberg et moi optons<br />
pour la politique inverse qui consiste <strong>à</strong> accueillir les journalistes <strong>à</strong><br />
bras ouverts. On leur offre le café, on cause. On n’a rien <strong>à</strong> cacher,<br />
ils peuvent aller partout <strong>à</strong> condition de ne jamais photographier les