Une histoire racontée à Sophie - La Flute
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quand nous quittons)… au grand dam de nos autorités qui voient<br />
fondre une source de revenus pour les caisses de l’Etat!<br />
Un de nos édiles n’a-t-il pas été jusqu’<strong>à</strong> m’écrire pour me<br />
demander s’il n’était pas possible de retarder la sortie des patients!<br />
(toujours la réalité qui dépasse la fiction!)<br />
Au cours des années donc, des foyers, des centres de prise<br />
en soins ambulatoires se créent. <strong>La</strong> policlinique est devenue le<br />
Centre Psycho-social neuchâtelois (CPSN). Se développent<br />
également des possibilités d’accueil extrahospitalières.<br />
Nous voil<strong>à</strong> donc sortis, ou presque, de l’«hospitalocentrisme».<br />
De plus, le vocabulaire change, les «malades» deviennent des<br />
«pensionnaires» (<strong>à</strong> quand «les clients» comme au Canada?),<br />
les «aigus» et les «chroniques» disparaissent pour faire place aux<br />
«courts séjours» et «longs séjours»… On sourit, mais n’est-ce pas le<br />
symbole de toute une évolution?<br />
Pour en revenir <strong>à</strong> 1961 et vu d’un œil neuf, «l’Hospice<br />
Cantonal pour Incurables de Perreux» est déj<strong>à</strong> pris dans le sillage<br />
de la «modernité»; il n’en garde pas moins des relents d’autrefois…<br />
c’est bien dans l’ordre des choses. <strong>La</strong> révolution liée au <strong>La</strong>rgactil se<br />
poursuit. Un EEG (électro-encéphalogramme) est déj<strong>à</strong> installé, le seul<br />
encore du canton. De nouveaux médicaments viennent compléter la<br />
panoplie et contribuent grandement <strong>à</strong> la libéralisation des services; les<br />
portes s’ouvrent, les clefs se font pudiques, les «divisions d’agités»<br />
sont en voie d’extinction.<br />
Un remaniement général des services s’impose. L’ouverture<br />
des deux cliniques (Homme et Femme) vient <strong>à</strong> point nommé et<br />
prennent valeur de test. <strong>Une</strong> perspective s’ouvre pour les patients<br />
transférés dans ces nouveaux «lieux de vie». Sans rien modifier aux<br />
médications, le simple changement de cadre est profitable, tant pour<br />
les pensionnaires que pour les soignants. Le dialogue s’enrichit et l’on<br />
assiste <strong>à</strong> la modification positive de bien des comportements.<br />
Quant au personnel, bien qu’informé, il est quelque peu bousculé<br />
dans ses habitudes, mais finalement ravi! À propos des nouvelles<br />
habitudes <strong>à</strong> prendre, on se serait attendu <strong>à</strong> beaucoup de questions.<br />
Mais c’est par la bande, <strong>à</strong> l’occasion par exemple d’une pause-café<br />
<strong>à</strong> laquelle il m’arrive de participer, que des questions surgissent,<br />
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