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Application de la Transformée en Ondelettes Discrète dans la<br />

Détection des Défauts de Roulements<br />

A. Djebala 1 , N. Ouelaa 1 , N. Hamzaoui 2 et S. Guenfoud 1<br />

1<br />

Laboratoire de Mécanique & Structures, UNIVERSITE DE GUELMA, B.P. 401 GUELMA<br />

24000, ALGERIE<br />

DJEBALA_ABDERRAZEK@YAHOO.FR<br />

2<br />

Laboratoire Vibrations-Acoustique, INSA de Lyon, Bâtiment A. de St. Exupéry, 25 bis<br />

Avenue Jean Capelle, 69621 Villeurbanne cedex, France<br />

RESUME. Le souci majeur en maintenance prédictive est de pouvoir détecter une<br />

avarie sur une machine avant que sa gravité n’atteigne un seuil intolérable, le plus<br />

souvent provoquant son arrêt, voire celui du système de production tout entier : le pire<br />

cauchemar de tout maintenicien. La détection précoce des défauts de roulements est<br />

devenue l’une des priorités d’où la nécessité d’appliquer, voire d’adapter, de nouvelles<br />

méthodes fiables pouvant répondre à cette exigence. Dans cet article nous proposons<br />

l’analyse en ondelettes discrète en tant qu’outil efficace permettant une détection aussi<br />

claire en temporel qu’en fréquentiel. La méthode a été adaptée à cette fin à partir d’une<br />

simulation numérique sur un modèle mathématique. La validation expérimentale,<br />

réalisée bien évidemment sur des roulements défectueux, montre l’aptitude de cette<br />

méthode à détecter les défauts dans différentes configurations. Le traitement d’un<br />

nombre assez important de signaux mesurés sur un banc d’essais de laboratoire et sur<br />

des machines tournantes de production confirme parfaitement son efficacité.<br />

MOTS-CLES. Maintenance prédictive, Diagnostic des défauts, Analyse en ondelettes<br />

discrète<br />

INTRODUCTION<br />

Récemment, l’analyse vibratoire est devenue l’outil le plus fiable de la maintenance<br />

conditionnelle des machines tournantes. Les techniques associées ont tellement évolué<br />

qu’on a passé d’une simple détection tardive au diagnostic, voire même à la prédiction.<br />

Les roulements sont des éléments clés de toute machines tournantes, ils sont souvent<br />

sujets à des dégradations qui peuvent provoquer l’arrêt du processus de production.<br />

Dans certains cas ils peuvent causer des accidents de fonctionnement graves. La<br />

détection des différents défauts engendrés par les roulements est devenue un domaine de<br />

recherche passionnant et ceci depuis plusieurs années. Faisant intervenir les techniques<br />

d’analyse et de traitement des signaux, il ne cesse d’évoluer de jour en jour.<br />

Les méthodes de détection peuvent en général se subdiviser en deux grandes<br />

familles : celles temporelles et celles fréquentielles. Par méthodes temporelles, on<br />

entend généralement les indicateurs scalaires globaux, ou ceux spécifiques tels que le<br />

kurtosis et le facteur de crête dont l’application s’est montrée très efficace pour la<br />

détection des défauts induisant des chocs, notamment ceux des roulements [1,2]. Des<br />

méthodes de filtrage ont également été développées pour extraire la signature du défaut<br />

à partir du signal mesuré. Le filtrage adaptif [3], le débruitage par soustraction spectrale


[4] et le débruitage par ondelettes [5] constituent les techniques les plus fiables. Conçue<br />

sur la base des travaux de Mcfadden [6], la méthode d’enveloppe est peut être la<br />

technique la plus utilisée ces dernières années. Elle est basée sur l’association d’un<br />

filtrage passe-bande autour d’une résonance du système et d’une démodulation par la<br />

transformée de Hilbert. Le signal obtenu est souvent appelé enveloppe à partir de<br />

laquelle on peut calculer un spectre afin d’aboutir au spectre d’enveloppe.<br />

Il n y a pas si longtemps la transformée de Fourier était le pilier des méthodes<br />

fréquentielles. Inadaptée pour l’analyse des signaux transitoires, elle a vu ses domaines<br />

d’application se restreindre progressivement, en particulier ceux où l’information locale<br />

d’un signal est capitale. La naissance des méthodes temps-fréquence, notamment la<br />

transformée en ondelettes, a permis une analyse meilleure des signaux. Sa transformée<br />

discrète a été largement utilisée dans plusieurs domaines, y compris celui de la détection<br />

des défauts de roulements [7-9].<br />

MODELISATION DES DEFAUTS DE ROULEMENTS INDUISANT DES<br />

FORCES IMPULSIVES<br />

Le modèle en question a été utilisé antérieurement par plusieurs chercheurs notamment<br />

dans [1,2,4,9]. Le modèle S’(t) est constitué à partir d’un produit de convolution entre la<br />

réponse à une résonance (signal d’un choc) S(t) et d’un peigne de Dirac de période Td<br />

correspondant à la fréquence de répétition des chocs, ou en d’autre terme la fréquence<br />

caractéristique du défaut comme illustré par les équations (1) et (2) :<br />

−t<br />

τ Ae sin 2πF<br />

t<br />

S(t) L<br />

= (1)<br />

∑ ∞<br />

k = 0<br />

'<br />

S ( t)<br />

= S(<br />

t)<br />

* δ ( t − kT )<br />

(2)<br />

Avec A l’amplitude du signal, τ le temps de relaxation et FL la fréquence propre. La<br />

figure (1-a) représente le signal modélisant un défaut de roulement d’une fréquence<br />

caractéristique de 100 Hz, la fréquence propre est prise égale à 2900 Hz. La figure (1-b)<br />

représente son spectre où on peut constater l’existence d’une composante dominante<br />

correspondant à la fréquence de résonance simulée soit 2900 Hz. Des bandes latérales<br />

espacées de la fréquence du défaut, soit 100 Hz, sont également présentes autour de la<br />

fréquence propre, le phénomène de modulation est bien présent.<br />

Amplitude<br />

1<br />

(a)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

-0.2<br />

-0.4<br />

-0.6<br />

0 0.05 0.1 0.15<br />

Temps [s]<br />

Figure 1. (a) Signal simulant un défaut de roulement, (b) Son spectre<br />

d<br />

Magnétude de la FFT<br />

60<br />

(b)<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000<br />

Fréquence [Hz]


En réalité le signal collecté par les accéléromètres n’est pas aussi clair que celui de la<br />

figure (1-a), bruit blanc et d’autres composantes de la machine viennent polluer le signal<br />

et rendent la détection difficile, voire impossible si le défaut est naissant. Le signal de la<br />

figure 2 représente le même signal d’impacts (fig. 1-a) à lequel sont ajoutés un niveau<br />

significatif de bruit blanc Gaussien et plusieurs composantes pour simuler les basses<br />

fréquences. On peut constater aisément que les impacts sont totalement masqués, le<br />

défauts simulé n’est par conséquent plus évident. Pour quantifier l’effet de masque,<br />

disons tout simplement que le kurtosis, étant l’indicateur le plus sensible aux chocs,<br />

décroît de 15,06 pour le signal original à 3,15 pour le signal bruité. Tout semble dans<br />

l’ordre si on se réfère à cette valeur, alors que le défaut est bel et bien existant mais<br />

masqué. Ce cas est le pire ennemi de tout maintenicien en pratique.<br />

Amplitude<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-0.5<br />

-1<br />

-1.5<br />

0 0.05 0.1 0.15<br />

Temps [s]<br />

Figure 2. Signal bruité<br />

APPROCHE DE L’ANALYSE EN ONDELETTES DISCRETE<br />

Rappel Théorique<br />

Souvent appelée Analyse Multirésolution en ondelettes, cette méthode consiste à faire<br />

introduire le signal à analyser dans deux filtres passe-bas (L) et passe-haut (H). A ce<br />

niveau, deux vecteurs seront obtenus : cA1 et cD1. Les éléments du vecteur cA1 sont<br />

appelés coefficients d’approximation, ils correspondent aux plus basses fréquences du<br />

signal, tandis que les éléments du vecteur cD1 sont appelés coefficients de détail, ils<br />

correspondent aux plus hautes d’entre elles. La procédure peut être répétée avec les<br />

éléments du vecteur cA1 et successivement avec chaque nouveau vecteur cAk obtenu.<br />

Le processus de décomposition peut être répété n fois, avec n le nombre maximal de<br />

niveaux.<br />

Lors de la décomposition, le signal s(t) et les vecteurs cAk subissent un sous<br />

échantillonnage, c’est la raison pour laquelle les coefficients d’approximation cAk et de<br />

détail cDk passent à nouveaux à travers deux filtres de reconstruction (LR) et (HR).<br />

Deux vecteurs en résultent : Ak appelés approximations et Dk appelés détails,<br />

satisfaisant la relation :<br />

Ak −1<br />

s = A<br />

= A + D<br />

k<br />

+<br />

k<br />

∑<br />

i≤<br />

k<br />

D<br />

k<br />

i<br />

où i et k sont des entiers. (3)


Désignant par Fmax la fréquence maximale du signal mesuré, la bande de fréquence de<br />

chaque niveau i revient à 0<br />

Fmax<br />

⎤ pour les approximations et ⎡F<br />

max Fmax<br />

⎤ pour les<br />

⎡<br />

⎢ − i<br />

⎣ 2<br />

détails. La figure 3 représente un exemple de décomposition pour n=3.<br />

S<br />

[0-Fmax]<br />

H<br />

L<br />

⎥<br />

⎦<br />

cD1<br />

[Fmax/2-Fmax]<br />

cA1<br />

[0-Fmax/2]<br />

Niveau 1<br />

H<br />

L<br />

cD2<br />

[Fmax/4-Fmax/2]<br />

cA2<br />

[0-Fmax/4]<br />

Niveau 2<br />

Figure 3. Exemple de décomposition à trois niveaux<br />

⎢<br />

⎣<br />

2<br />

i<br />

− i −1<br />

Approche Proposée<br />

L’algorithme en cascade permet un filtrage successif du signal par deux filtres à la fois.<br />

Nous obtenons ainsi plusieurs autres signaux filtrés dans différentes bandes de<br />

fréquences. En effet, l’analyse en ondelettes est une projection de la fonction à analyser<br />

sur plusieurs bases, ce qui conduit finalement à plusieurs filtrages passe-bande offerts<br />

par les détails. Dans un travail antérieur une optimisation de cette méthode a été<br />

entamée pour la rendre adaptée à l’analyse des signaux de roulements défectueux [2,9].<br />

Plusieurs paramètres ont été minutieusement choisis, tels que le type d’ondelette<br />

utilisée, la fréquence d’échantillonnage du signal, la fréquence de chocs et le nombre<br />

maximal de niveaux de la décomposition.<br />

Problème posé<br />

Il est parfaitement connu qu’un filtrage n’est optimal que si la bande passante du filtre<br />

couvre la fréquence de résonance du système. Lors de la décomposition en ondelettes<br />

les bandes de fréquences des détails et des approximations sont automatiquement<br />

déduites à partir de la fréquence maximale du signal, un problème peut être envisagé;<br />

c’est le fait que la fréquence de résonance peut être coupée par ces bandes et dans ce cas<br />

le filtrage n’est pas réalisé autour d’elle. Par exemple si la résonance est égale à 5000<br />

Hz et si le signal est mesuré dans la bande [0-10000] Hz, la bande fréquentielle du<br />

premier détail sera exactement [5000-10000] Hz. Dans ce cas le filtrage est réalisé dans<br />

une bande qui ne couvre pas la fréquence de résonance du système et par ce fait ça ne va<br />

mener à aucun résultat, raison de plus que la résonance n’est pratiquement pas cernée<br />

par n’importe quel autre vecteur de la décomposition. Ce problème est peut être une<br />

limite sérieuse qu’on peut attribuer à l’AMRO.<br />

Afin d’éviter cette problématique, la solution que nous proposons est de choisir la<br />

fréquence maximale du signal de telle façon qu’au moins un ou plusieurs détails auront<br />

une bande passante autour de la fréquence de résonance, ceci est tout à fait possible<br />

mathématiquement.<br />

H<br />

L<br />

2<br />

⎥<br />

⎦<br />

cD3<br />

[Fmax/8-Fmax/4]<br />

cA3<br />

[0-Fmax/8]<br />

Niveau 3


Sachant que la bande de chaque détail (i) est :<br />

résonance Fr soit couverte par cette bande elle doit satisfaire :<br />

⎡ F max Fmax<br />

⎤<br />

⎢ − , pour que la fréquence de<br />

i i−1<br />

⎥<br />

⎣ 2 2 ⎦<br />

Fmax<br />

Fmax<br />

+ i i−1<br />

F =<br />

2 2<br />

(4)<br />

r<br />

2<br />

Il n’est pas difficile de démonter ensuite que la fréquence maximale du signal doit<br />

satisfaite à son tour :<br />

2 1 + i<br />

r<br />

F max = F<br />

(5)<br />

3<br />

L’indice (i) indique le niveau où la résonance est cernée. Pour l’exemple précédent,<br />

et en prenant i=1, la fréquence maximale sera égale approximativement à 7500 Hz, la<br />

résonance est cernée par le premier détail [3500-7000]. En prenant i=3, elle sera égale à<br />

environ 27000 Hz, dans ce cas la résonance est cernée par le troisième détail [3375-<br />

6750] Hz. La question qui se pose est quelle fréquence maximale doit-on prendre. En se<br />

référant à [9], il est optimal de prendre la plus haute fréquence d’échantillonnage<br />

possible, donc la fréquence maximale la plus élevée. Pour le signal de la figure 2 ce<br />

problème ne se pose pas car la résonance étant égale à 2900 Hz est cernée par la bande<br />

du premier détail [2500-5000] Hz. Par ailleurs, on peut en appliquant l’équation (5)<br />

choisir une fréquence maximale d’environ 30000 Hz (pour i=4), dans ce cas elle est<br />

cernée par la bande du détail 4 [1875-3750] Hz et le résultat du filtrage est meilleur.<br />

Magnitude de la FFT<br />

Amplitude<br />

100<br />

(b)<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

1.5<br />

(a)<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-0.5<br />

-1<br />

-1.5<br />

0 0.05 0.1 0.15<br />

Temps [s]<br />

100 Hz<br />

50<br />

2X<br />

3X<br />

0<br />

0 200 400 600 800 1000<br />

Fréquence [Hz]<br />

1200 1400 1600 1800 2000<br />

Figure 4 : (a) Signal reconstruit, (b) Spectre d’enveloppe des coefficients d’ondelettes


La figure (4-a) montre le signal reconstruit dont la bande de fréquence est [2500-<br />

5000] Hz, on constate que les impacts, étant masqués sur le signal bruité, sont très<br />

visibles sur le signal filtré, le kurtosis affiche 5,24, une valeur très significative de la<br />

présence d’un défaut. Un spectre d’enveloppe calculé à partir de la transformée de<br />

Hilbert du signal reconstruit montre clairement la fréquence du défaut simulé (soit 100<br />

Hz) et plusieurs de ses harmoniques (fig. 4-b).<br />

VALIDATION EXPERIMENTALE<br />

Démarche Expérimentale<br />

Plusieurs expériences, ayant pour but de valider la méthode proposée, ont été réalisées<br />

sur des roulements à une rangée de billes du type 6200 montés sur un banc d’essais<br />

adéquat du Laboratoire Vibrations-Acoustique de l’INSA de Lyon, France. Petits et<br />

grands défauts sont provoqués sur la bague extérieure, intérieure et sur la bille à l’aide<br />

d’un outil en diamant tournant à une très grande vitesse (50000 tr/min). Des signaux<br />

d’accélération ont été collectés par un analyseur B&K 2035 muni d’un accéléromètre<br />

B&K 4384 avec différentes fréquences d’échantillonnage et pour plusieurs vitesses de<br />

rotation. La figure 5 montre une photo du banc d’essais, la figure 6 montre une photo<br />

montrant, à titre d’exemple, un des défauts crées sur la bague intérieure.<br />

En deuxième lieu plusieurs autres mesures ont été collectées sur des roulements à<br />

rouleaux cylindriques du type Nu 205 montés sur un tour parallèle. Seuls des défauts sur<br />

la bague extérieure ont été crées. Ces signaux comprendront, en plus de la signature du<br />

défaut, les autres composantes de la machine, la détection sera par conséquent moins<br />

évidente que sur un banc d’essais de laboratoire, bref nous serons plus proches de la<br />

réalité. La figure 7 montre un schéma du montage conçu.<br />

Enfin et pour être en plein dans la réalité, une mise à l’épreuve de la méthode<br />

proposée s’est effectuée sur un groupe turbo-alternateur du complexe de raffinage de<br />

sucre de la ville de <strong>Guelma</strong>. Plusieurs mesures ont été collectées sur huit points dont<br />

deux sont des roulements à double rangées de billes du type SKF NU330 MIC 3. La<br />

figure 8 représente un schéma du groupe et des points de mesure.<br />

Figure 5. Photo du banc d’essais du LVA, INSA de Lyon


Figure 6. Petit défaut crée sur la bague intérieure d’un roulement 6200<br />

Mandrin du tour<br />

P8<br />

Arbre<br />

A<br />

Touches de la lunette<br />

Roulement<br />

Ecroue de fixation<br />

Figure 7. Schéma du montage conçu<br />

P7<br />

P4<br />

Figure 8. Schéma du groupe turbo-alternateur et des points de mesure<br />

P6<br />

R<br />

P3<br />

P5<br />

P2<br />

Accéléromètre<br />

T<br />

P1


Résultats Expérimentaux<br />

Application sur un banc d’essais de laboratoire<br />

La figure (9.a) représente le signal d’accélération mesuré sur un roulement du type 6200<br />

sur lequel un défaut a été simulé sur sa bague extérieure. Le roulement tourne à une<br />

vitesse de 50 Hz, le signal est conditionné avec une fréquence d’échantillonnage de<br />

16384 Hz. Le spectre correspondant (fig. 9.b) ne permet de tirer aucune conclusion sur<br />

l’état de fonctionnement du roulement. Quelques modulations sont apparentes et qui<br />

sont dues probablement aux fréquences de résonance du roulement et du système tout<br />

entier. Des composantes basses fréquences, dues à la vitesse de rotation et ses<br />

harmoniques, sont également visibles.<br />

Accélération [m/s²]<br />

60<br />

(a)<br />

40<br />

20<br />

0<br />

-20<br />

-40<br />

-60<br />

0 0.02 0.04 0.06<br />

Temps [s]<br />

0.08 0.1 0.12<br />

0<br />

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000<br />

Fréquence [Hz]<br />

Figure 9. (a) Signal mesuré et (b) Son spectre. Roulement 6200 avec un défaut sur la<br />

bague extérieure<br />

La méthode proposée, basée sur l’optimisation de l’AMRO, a été appliquée sur le<br />

signal mesuré. Le signal reconstruit a été extrait à partir du détail 3 (D3), sa bande<br />

fréquentielle est [1600-3200] Hz qui couvre en réalité la fréquence propre du roulement<br />

égale environ à 2500 Hz. La figure (10.a) illustre des impacts très clairs qui sont dus au<br />

défaut, le signal reconstruit apparaît donc plus informatif que celui mesuré. Son spectre<br />

d’enveloppe des coefficients d’ondelettes (fig. 10.b) a été calculé à partir de la<br />

transformée de Hilbert, mettant en évidence la fréquence du défaut (131 Hz) ainsi que<br />

plusieurs de ses harmoniques.<br />

Accélération [m/s²]<br />

25<br />

(a)<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

-5<br />

-10<br />

-15<br />

-20<br />

0 0.02 0.04 0.06<br />

Temps [s]<br />

0.08 0.1 0.12<br />

Figure 10. (a) Signal reconstruit et (b) Son spectre d’enveloppe des coefficients<br />

d’ondelettes<br />

Magnitude de la FFT<br />

Magnitude de la FFT<br />

2.5<br />

1.5<br />

0.5<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

x 104<br />

4<br />

(a)<br />

3.5<br />

3<br />

2<br />

1<br />

(b)<br />

BPFO = 131 Hz<br />

2X<br />

3X<br />

0<br />

0 200 400 600 800 1000<br />

Fréquence [Hz]<br />

4X


Application sur un montage spécial conçu sur un tour parallèle<br />

Dans ce cas un défaut a été simulé sur la bague extérieure d’un roulement du type Nu<br />

205 monté sur un tour parallèle. Le roulement tourne à 12,5 Hz, le signal est<br />

conditionné avec une fréquence d’échantillonnage de 16384 Hz. Sur la figure 11, ni le<br />

signal mesuré ni son spectre ne donnent d’informations sur l’existence d’un défaut. Des<br />

modulations dues aux fréquences propres du système sont apparentes sur le spectre.<br />

Après l’application de la méthode proposée, le signal reconstruit (fig. 12.a) met en<br />

évidence des impacts dont l’espacement correspond à la fréquence d’un défaut sur la<br />

bague extérieure, soit 47 Hz. Ceci est d’autant plus confirmé par le spectre d’enveloppe<br />

de l’énergie des coefficients d’ondelettes (fig. 12.b).<br />

Accélération [m/s²]<br />

200<br />

(a)<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

-50<br />

-100<br />

-150<br />

-200<br />

0 0.02 0.04 0.06<br />

Temps [s]<br />

0.08 0.1 0.12<br />

6000<br />

(b)<br />

0<br />

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000<br />

Fréquence [Hz]<br />

Figure 11. (a) Signal mesuré et (b) Son spectre. Roulement Nu 205 avec un défaut sur la<br />

bague extérieure.<br />

Accélération [m/s²]<br />

60<br />

(a)<br />

40<br />

20<br />

0<br />

-20<br />

-40<br />

-60<br />

0 0.02 0.04 0.06<br />

Temps [s]<br />

0.08 0.1 0.12<br />

Figure 12. (a) Signal reconstruit et (b) Son spectre d’enveloppe de l’énergie des<br />

coefficients d’ondelettes<br />

Application sur un groupe turbo-alternateur<br />

Comme mentionné auparavant, plusieurs mesures ont été collectés dans huit points et<br />

dans deux directions, horizontale et verticale. Après traitement des résultats, le<br />

roulement du point 8 ne semble pas en état normal. Le kurtosis du signal reconstruit<br />

après l’application de la méthode proposée sur le signal mesuré est égale à 9,47, qui est<br />

en réalité une valeur très élevée. Le spectre d’enveloppe des coefficients d’ondelettes<br />

(fig. 13) met en évidence une composante fréquentielle correspondant à la fréquence de<br />

rotation soit 25 Hz (1500 tr/min) et plusieurs de ses harmoniques. Elle ne correspond<br />

donc à aucune fréquence caractéristique d’un défaut. Ceci confirme que le roulement est<br />

en bon état mais que le montage est avec jeu, le roulement tourne dans l’arbre. Des<br />

recommandations ont été données aux responsables de maintenance.<br />

Magnitude de la FFT<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

Magnitude de la FFT<br />

x 108<br />

15<br />

(b)<br />

10<br />

5<br />

BPFO = 47 Hz<br />

0<br />

0 200 400 600<br />

Fréquence [Hz]<br />

800 1000 1200


Module de l'FFT<br />

8000<br />

(b)<br />

7000<br />

25 Hz<br />

6000<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

0 100 200 300 400 500<br />

Fréquence [Hz]<br />

Figure 13. Spectre d’enveloppe des coefficients d’ondelettes du signal reconstruit au<br />

point 8<br />

CONCLUSION<br />

Dans cet article nous avons proposé l’analyse multirésolution en ondelettes en tant<br />

qu’outil efficace permettant la détection des défauts induits par les roulements.<br />

S’inspirant des fabuleuses propriétés de l’AMRO, une méthode d’analyse a été<br />

optimisée et appliquée sur des signaux simulés. L’extraction de la signature du défaut<br />

est d’autant claire sur le signal reconstruit que sur le spectre d’enveloppe des<br />

coefficients d’ondelettes qui met en évidence la fréquence d’apparition du défaut et<br />

plusieurs de ses harmoniques. La validation expérimentale, réalisée sur des roulements<br />

défectueux, valide à grande échelle cette approche. Les résultats montrent la capacité de<br />

l’AMRO à détecter des défauts de différentes tailles et natures et dans plusieurs<br />

configurations, y compris dans le milieu industriel. L’étape suivante sera sûrement<br />

d’essayer d’étendre cette méthode à d’autres défauts induisant la même signature que<br />

les roulements tels que les engrenages par exemple.<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

1 Pachaud C., Salvetat R. et Fray C. (1997) Mech. Syst. & Sig. Proc. 11(6), 903-916.<br />

2 Djebala A., Ouelaa N. et Hamzaoui N. (2007) Méc. & Indus. Volume 8 N°4.<br />

3 Khemili I. et Chouchane M. (2005) Eur. J. of Mec. A/Solids 24, 293-303.<br />

4 Dron J.P., Bolaers F. et Rasolofondraibe L (2004) J.S.V. 270, 61-73.<br />

5 Hai Q., Jay L., Lin J. et Gang Y. (2006), J.S.V. 289, 1066-1090.<br />

6 MacFadden P.D. et Smith J. (1984) Trib. Int. 17(1), 447-453.<br />

7 Brabhakar S., Mohanty A.R., et Sekhar A.S. (2002) Trib. Int. 35, 793-800.<br />

8 Purushotham V., Narayanan S. et Prasad S. A. N. (2005) NDT&E Int. 38, 654-664.<br />

9 Djebala A., Ouelaa N. et Hamzaoui N. Meccanica (2008) 43, 339-348.

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